La collaboration entre la Tunisie et l’AFD a débuté en 1992 et a permis le financement de 200 projets représentant 4 milliards d’euros d’engagements depuis trente ans. Elle s’accompagne d’une coopération et d’un soutien dans la transition économique, sociale et écologique pour notre pays. La question reste: qu’en est-il aujourd’hui ?
À l’heure actuelle, plusieurs conventions viennent d’être signées avec le gouvernement, totalisant un coût de 54,5 millions d’euros. Cela s’est déroulé à Tunis, ce vendredi 12 septembre 2025, lors de la visite de Philippe Orliange, directeur exécutif en charge des géographies de l’AFD. Il a indiqué dans une déclaration aux médias que plusieurs conventions de financement ont été conclues. Ces financements soutiennent trois priorités du gouvernement : l’accès sécurisé à l’eau potable, l’autonomisation économique des populations vulnérables et le renforcement de la formation professionnelle des jeunes.
Notons que la cérémonie officielle de signature s’est tenue au ministère de l’Économie et de la Planification, en présence de Samir Abdelhafidh, ministre de l’Économie et de la Planification, de Abdelhamid Mnajja, PDG de la Sonede, ainsi que de Anne Guéguen, ambassadrice de France en Tunisie.
M. Orliange précise dans ce contexte que la première convention concerne le secteur de l’eau, visant à améliorer l’accès à l’eau potable pour environ 6 millions de dinars. La deuxième porte sur le développement de l’entrepreneuriat dans les milieux défavorisés, en particulier pour les personnes handicapées. La troisième convention finance la formation professionnelle pour améliorer l’emploi des diplômés.
Ces financements représentent un total d’environ 52 millions d’euros et illustrent bien les grands domaines d’intervention de l’AFD en Tunisie.
Il ajoute : « L’agence s’attaque à des défis majeurs comme la gestion de l’eau et la formation du capital humain, des secteurs sur lesquels elle travaille depuis longtemps dans le pays. D’ailleurs, la Tunisie a été une source d’inspiration pour l’AFD en matière de formation professionnelle. L’expérience tunisienne a servi de modèle pour des programmes ailleurs, comme au Vietnam ».
Concernant l’entrepreneuriat dans les milieux défavorisés, il répond que l’AFD insiste sur l’importance de l’inclusion financière comme levier d’inclusion sociale, donnant un modèle économique à la solidarité, notamment à travers le partenariat avec le ministère des Affaires sociales.
Et de poursuivre : « Ces trois opérations résument l’action de l’AFD en Tunisie et reflètent les attentes des Tunisiens. Le financement comprend des prêts accordés par l’AFD, qui est à la fois une banque de développement française et une grande agence européenne, ainsi que des subventions européennes ».
L’intérêt pour la Tunisie est aussi que l’AFD contribue à maintenir mobilisé l’écosystème européen, ce qui est essentiel pour que l’Europe continue d’investir dans le développement du pays.
À propos des autres priorités de la coopération franco-tunisienne, au-delà de l’eau et de la formation, M. Orliange évoque : l’énergie, pour accompagner la transition énergétique engagée par la Tunisie. Il en va de même du financement des PME, domaine dans lequel beaucoup a déjà été fait, mais reste crucial.
Ces actions s’inscrivent dans une vision plus large : la France et l’Europe souhaitent un partenariat stable et prospère avec la Tunisie, essentiel pour relever ensemble les défis régionaux et mondiaux, comme la protection de la Méditerranée et l’accord de Paris sur le climat.
Sur la question du soutien au futur plan de développement tunisien pour la période 2026-2030, Philippe Orliange estime que l’AFD est prête à accompagner les priorités qui seront définies. La demande locale reste le point de départ essentiel pour orienter ses actions et s’assurer que ses financements répondent aux besoins réels du pays.
Pour l’eau potable, l’AFD apporte 42,5 millions d’euros additionnels à travers deux projets majeurs avec la Sonede, visant à améliorer l’approvisionnement dans les grandes agglomérations comme le Cap Bon, le Sahel, Sfax et le Grand Tunis, avec un impact direct sur près de 6 millions de Tunisiens. Une subvention de 0,5 million de dinars pour un schéma directeur complète ce soutien.
Sur le plan social, un appui budgétaire de 5 millions d’euros est destiné au Programme d’autonomisation économique des ménages vulnérables, principalement dans les régions les plus pauvres, facilitant l’entrepreneuriat et l’inclusion économique durable.
Enfin, 7 millions d’euros seront investis dans la modernisation de deux centres de formation professionnelle à Sousse et Grombalia, visant à répondre au fort taux de chômage des jeunes (37,7%). Ce projet, cofinancé par le ministère français des Affaires étrangères, prévoit d’améliorer les infrastructures, former les acteurs de l’emploi, et promouvoir la mobilité internationale, avec des objectifs ambitieux d’insertion professionnelle pour les jeunes diplômés.
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