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Le missile et le message : Washington recadre Doha

Une frappe a eu lieu en plein cœur de la capitaledu Qatar. Une opération ciblée, dirigée contre des cadres du Hamas réunis dans une résidence du centre-ville. Officiellement, Israël a agi seul. Officieusement, tout indique que cette frappe porte une signature plus large. Derrière le tir, c’est un message stratégique qui se dessine. Et ce message ne vient pas seulement de Tel-Aviv, il vient de Washington.

Sans la moindre ombre de doute, on ne bombarde pas la capitale d’un pays allié des États-Unis sans que ces derniers soient informés. Et ici, ils l’étaient. Les services secrets américains auraient été prévenus, le président aussi. Le Qatar, lui, a été notifié une fois les missiles lancés, mais trop tard pour réagir, juste à temps pour comprendre. L’intention n’était pas de consulter, mais de marquer. De contraindre. De rappeler que l’ambiguïté stratégique a un prix.

Depuis des années, le Qatar joue sur une ligne de crête. À la fois allié militaire des États-Unis, hôte de la plus grande base américaine de la région, partenaire économique majeur de l’Europe, et en même temps parrain de longue date à certains mouvements islamistes. Une diplomatie de l’ambiguïté qui dérange de plus en plus, dans un contexte où les lignes se durcissent et les zones grises se ferment.

Ce que cette frappe signifie, c’est que le temps du double jeu touche à sa fin. L’administration américaine, via l’Etat sioniste, adresse un signal limpide à Doha : il faut choisir. On ne peut plus être à la fois refuge discret pour des figures du Hamas et prétendre incarner un pont entre l’Occident et le monde arabe. On ne peut plus abriter les ennemis désignés d’Israël, tout en s’affichant comme un partenaire fiable des États-Unis.

Derrière la rhétorique israélienne, il y a donc une pression politique américaine. Et derrière la façade d’une opération chirurgicale, une volonté de recalibrer les équilibres régionaux. En visant Doha, ce n’est pas seulement une frappe contre le Hamas qui est lancée, c’est une attaque symbolique contre un modèle diplomatique que Washington ne veut plus cautionner.

Le Qatar proteste, naturellement. Il dénonce une violation grave de sa souveraineté. Mais dans les faits, cette frappe rebat les cartes. Car elle rappelle au Qatar que sa sécurité comme sa stature régionale repose encore largement sur une alliance occidentale qui exige aujourd’hui des alignements plus clairs.

Le message est brutal, mais précis : il n’est plus possible de rester dans l’entre-deux. La posture d’équilibre, longtemps tolérée, est désormais perçue comme une forme de duplicité. Le Qatar doit sortir de sa zone grise ou en payer le prix.

Le Hamas n’était que le prétexte. Le vrai message était pour Doha.

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Par : Mahjoub Lotfi Belhedi

Chercheur en réflexion stratégique optimisée IA // Data scientist & Aiguilleur d’IA

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