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Navires ciblés à Sidi Bou Saïd : les scénarios à retenir

Le 8 septembre 2025, le navire Family, de la flottille Global Sumud, est touché par un incendie alors qu’il est amarré au port de Sidi Bou Saïd. Les autorités tunisiennes évoquent d’abord un accident lié à un gilet de sauvetage ou un mégot de cigarette. Le lendemain, un second navire, l’Alma, subit un incident similaire. Les organisateurs dénoncent immédiatement l’utilisation d’un drone.

Face à ces accusations, le ministère de l’Intérieur change radicalement de position et qualifie l’incident de « prémédité », annonçant l’ouverture d’une enquête pour identifier les responsables. Ce revirement, après des premières déclarations minimisant l’affaire, laisse entendre que l’enjeu dépasse le cadre d’un simple incident portuaire.

Les pistes à explorer

. Israël : un acteur probable
Les organisateurs de la flottille ont rapidement pointé Israël comme responsable. Plusieurs éléments alimentent cette hypothèse : seule l’armée israélienne dispose de drones capables d’atteindre les navires en haute mer et de frapper avec précision, et l’État hébreu a historiquement cherché à empêcher les initiatives internationales visant à briser le blocus de Gaza. L’attaque pourrait donc s’inscrire dans une logique de dissuasion et de contrôle du narratif international sur la question palestinienne. Sauf que la mobilisation de drone depuis Israel ou depuis une autre base régionale sans que les autorités tunisiennes ne parviennent à les detecter reste peu plausible.

. Acteurs régionaux ou locaux
Une autre hypothèse très probable et non négligeables, certains groupes locaux ou régionaux pourraient avoir un intérêt à semer le trouble en Tunisie. Une attaque contre une flottille humanitaire génère de la médiatisation et peut servir des agendas politiques ou économiques, notamment en alimentant les tensions entre la Tunisie et ses partenaires internationaux. N’oublions pas que la dernière guerre entre l’Iran et Israel a commencé lorsque ce dernier a ciblé son ennemi de l’intérieur du territoire iranien. En effet, des acteurs internes à la Tunisie pourraient également être impliqués, travaillant de manière indirecte pour servir des intérêts étrangers, notamment israéliens. Dans ce contexte, l’assassinat de Mohamed Zouari en 2016, ingénieur droniste tunisien lié au Hamas et tué à Sfax, rappelle que des réseaux locaux ont déjà été ciblés ou manipulés pour affaiblir des initiatives palestiniennes, soulignant la vulnérabilité des acteurs tunisiens face à des pressions géopolitiques et des opérations clandestines orchestrées depuis l’étranger.

. Les signes d’une opération planifiée
Le fait que deux navires aient été touchés à quelques heures d’intervalle et que le ministère parle désormais de préméditation suggère un niveau d’organisation élevé. L’incident ne ressemble pas à un simple accident, et les contradictions initiales entre démenti et qualification de préméditation soulignent les pressions politiques et diplomatiques qui entourent cette affaire.

L’incident de Sidi Bou Saïd dépasse largement la simple sécurité maritime. Il est devenu un révélateur des tensions géopolitiques qui entourent la question palestinienne, et un test pour la capacité des autorités tunisiennes à gérer des crises aux ramifications internationales. Les incohérences initiales dans les versions officielles montrent que derrière le feu d’un port tunisien se cachent des enjeux beaucoup plus complexes que ce que laissent apparaître les premières images.

Lire aussi: Flottille : après « Family » hier… aujourd’hui « Alma »

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Edito : Partis politiques tunisiens… fantômes en vacances prolongées !

Il fut un temps, pas si lointain, où la Tunisie vibrait au rythme des sigles, des congrès et des programmes. Après la révolution de 2011, le pays avait assisté à une explosion de l’activité partisane, comme une revanche sur des décennies de monopole politique. Les partis fleurissaient par dizaines, parfois par centaines, traduisant un besoin urgent d’expression, de représentation et de recomposition du champ politique.

Mais, près de quinze ans plus tard, le paysage est méconnaissable. Les événements du 25 juillet 2021 ont agi comme un séisme. Depuis, les partis semblent frappés de mutisme, incapables de digérer le changement de régime politique, tétanisés face à une nouvelle donne qui ne leur laisse que peu de marges de manœuvre. Le vide qu’ils laissent est flagrant : plus de mobilisation de terrain, plus de relais auprès des citoyens, plus de débat national structuré.

Cette quasi-absence n’est pas seulement conjoncturelle. Elle révèle, en profondeur, une faiblesse constitutive. Beaucoup de ces formations n’ont jamais été de véritables partis au sens plein du terme : dotés d’une organisation pérenne, d’une vie interne structurée, d’une vision programmatique claire. Trop souvent, elles se sont réduites à l’ombre d’un chef, à une coalition de personnalités, à un appareil sans base ni continuité.

Aujourd’hui, ce déficit se paie cash. Au lieu de s’imposer comme contre-pouvoirs ou force de proposition, les partis ont sombré dans l’invisibilité. Leur incapacité à s’adapter à la nouvelle réalité politique témoigne d’une crise de maturité.

La disparition quasi complète des partis du paysage national pose une question lourde : quelle place reste-t-il pour la médiation politique en Tunisie ? Sans partis solides, enracinés et capables d’incarner la diversité de la société, le risque est grand de voir la vie publique réduite à une relation directe, verticale, entre l’État et l’individu, sans espace de débat, de compromis ni de régulation collective.

L’histoire retiendra que la révolution avait ouvert une brèche, mais que les partis n’ont pas su l’élargir. Leurs silences actuels sont autant de preuves de leur fragilité.

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Edito – Mondial 2026 : Les Aigles de Carthage, plus proches que jamais de l’Amérique

La Tunisie a fait ce qu’on attend d’un leader : gagner avec autorité, sans trembler, et confirmer sa place au sommet. Le large succès (3-0) face au Liberia en est la preuve éclatante. En sept rencontres, les Aigles de Carthage n’ont laissé que des miettes à leurs concurrents. Dix-neuf points pris sur vingt et un possibles : le chiffre parle de lui-même.

Ce n’est pas seulement une victoire de plus, c’est un jalon posé sur la route vers la Coupe du Monde 2026. Hazem Mastouri, Ferjani Sassi et Elias Saad ont incarné, chacun à leur manière, l’efficacité et la sérénité de cette équipe. Derrière, Aymen Dahmene a rappelé que la Tunisie pouvait aussi compter sur ses forces locales pour maintenir sa solidité.

Au-delà du score, un constat s’impose : la sélection de Sami Trabelsi n’a jamais semblé menacée. Elle a dominé dans l’intensité, dans les duels, dans la maîtrise technique. Cette impression de supériorité n’est pas un hasard, mais le fruit d’un collectif façonné autour d’une génération qui évolue principalement en Europe, où la rigueur et le rythme forgent des automatismes payants.

Pour autant, rien n’est encore acquis. Le rendez-vous de lundi à Malabo, contre une Guinée équatoriale toujours accrocheuse, sonne comme un nouveau test de maturité. Les deux dernières étapes, en octobre, viendront sceller un parcours qui, jusque-là, flirte avec l’exemplarité.

Les Aigles de Carthage savent qu’ils portent plus qu’un maillot : l’espoir d’un peuple qui rêve de vibrer une nouvelle fois au rythme d’un Mondial. Ce 3-0 face au Liberia est une promesse tenue. Reste maintenant à transformer cette trajectoire en qualification officielle.

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Tunisie : À quoi joue Olfa Hamdi ?

Olfa Hamdi, ancienne PDG de Tunisair, s’impose aujourd’hui comme l’une des figures les plus controversées de la scène publique tunisienne. Ingénieure de formation, propulsée au-devant de l’actualité par une nomination éclair à la tête de la compagnie aérienne nationale en 2021, elle s’est depuis muée en actrice politique atypique. Mais ses récentes sorties interrogent : à quoi joue réellement Olfa Hamdi ?

Son passage à Tunisair avait déjà marqué les esprits par la vitesse de son ascension et la brutalité de son départ, sur fond de bras de fer avec l’UGTT et les autorités de tutelle. Depuis, Olfa Hamdi a multiplié les prises de parole en se présentant comme une alternative crédible au système politique actuel.
Mais elle est récemment passée à un niveau supérieur : elle s’est autoproclamée cheffe du gouvernement, installant symboliquement les bases d’une “Troisième République”, en rupture avec la Constitution et le processus politique piloté par le président Kaïs Saïed.

Une posture de défiance radicale

Dans ses discours, Olfa Hamdi ne se contente plus de critiquer la classe politique traditionnelle. Elle vise désormais directement le président de la République, contre lequel elle formule des accusations graves. Cette posture de défiance frontale, inhabituelle dans le paysage politique actuel, lui vaut à la fois une visibilité médiatique importante et des critiques virulentes.

En s’érigeant en cheffe d’un gouvernement “parallèle” et en appelant à une nouvelle République, Olfa Hamdi joue sur une ligne fine entre provocation et stratégie politique. Ses partisans y voient l’expression d’un courage rare et d’une vision claire pour sortir la Tunisie de l’impasse. Ses détracteurs dénoncent un populisme démesuré, une absence de légitimité et une instrumentalisation des frustrations populaires.

Une équation incertaine

Olfa Hamdi cherche visiblement à capitaliser sur le vide laissé par une opposition fragmentée et affaiblie. En se posant en alternative radicale au président et en revendiquant le lancement d’une Troisième République, elle tente de créer un choc politique. Mais la question demeure : cette démarche relève-t-elle d’un projet structuré ou d’un coup d’éclat destiné à entretenir sa présence médiatique ?

À quoi joue Olfa Hamdi ? À s’imposer comme la voix de l’opposition la plus intransigeante face à Kaïs Saïed ? À préparer une candidature électorale future ? Ou simplement à provoquer pour rester sous les projecteurs ?

Lire aussi : Edito – Tunisie : Olfa Hamdi tente l’impossible !

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Édito : Adieu siestes et plage, retour à la double séance !

L’été s’achève, et avec lui, les après-midis tranquilles pour les fonctionnaires tunisiens. À partir de lundi 1er septembre 2025, fini le luxe de la séance unique : la double séance fait son grand retour. Oui, il va falloir travailler toute la journée, et non plus seulement le matin.

Pendant des années, les plus chanceux avaient pris l’habitude de profiter de l’après-midi pour la plage ou la sieste.

Ce retour à la double séance n’est pas qu’une affaire de nostalgie des habitudes de bureau. Il s’inscrit dans un contexte plus sérieux : booster la productivité nationale pour sortir la Tunisie de la crise économique.

Déjà en 2016, le vice-président de l’UTICA, Hichem Elloumi, proposait d’abandonner la séance unique, même l’été, pour « redoubler l’effort » et stimuler la croissance. Aujourd’hui, cette mesure devient réalité, rappelant que l’heure de la rigueur a sonné.

En 2019, le ministre de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises (PME), Slim Feriani, avait qualifié la séance unique « d’anomalie », qu’il faut traiter à longs termes. « Ce n’est pas facile d’éliminer la séance unique d’un seul coup. Il faut d’abord sensibiliser et faire accepter ce changement », avait-il estimé.

Alors, oui, le rythme estival de farniente appartient désormais au passé. Mais si l’on en croit les arguments économiques, ces heures supplémentaires pourraient bien rapporter plus qu’un après-midi à la plage. Reste à espérer que cette reprise se fasse sans trop de grognements… et avec un café serré bien placé.

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Tunisie : chats brûlés, chiens abattus… jusqu’où ira la cruauté envers les animaux ?

L’arrestation d’une femme ce mercredi 27 août à El Mellassine, filmée en train d’asperger des chats d’essence avant de les brûler vifs, a une nouvelle fois choqué l’opinion publique. La suspecte, récidiviste, a été placée en garde à vue sur instruction du ministère public près le tribunal de première instance de Tunis 2. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux prouvent qu’elle n’en était pas à son premier acte.

Cette affaire n’est pas isolée. Quelques jours auparavant, le chien Rocky avait succombé à ses blessures après avoir été agressé à Sousse avec un objet tranchant. L’auteur a été condamné à trois mois de prison ferme, une peine considérée comme symbolique par les défenseurs des animaux. Si ce verdict marque une avancée, il reste largement en deçà des attentes de ceux qui réclament une véritable reconnaissance des droits des animaux.

Mais au-delà de ces cas, c’est toute une politique qui est remise en cause. Dans plusieurs municipalités, l’abattage des chiens errants reste une pratique courante, exécutée à balles réelles dans les rues. Ces scènes, parfois sous les yeux d’enfants, choquent autant qu’elles questionnent leur efficacité. Pour les associations, elles ne font qu’entretenir le problème, là où des campagnes de stérilisation, de vaccination et la création de centres d’accueil offriraient des solutions durables.

À cette violence s’ajoutent les empoisonnements, autre méthode couramment utilisée contre les animaux errants. Bien souvent, ces pratiques sont justifiées par la peur de voir des chiens et des chats fouiller les poubelles. Pourtant, ce phénomène découle surtout du manque de civisme : déchets abandonnés dans la rue, dépotoirs sauvages et absence de collecte régulière. En s’attaquant aux animaux plutôt qu’aux causes, on déplace le problème au lieu de le résoudre.

Même sur la scène politique, des voix s’élèvent. Le député Chokri El Bahri a dénoncé cette « chasse » aux chiens, pratiquée depuis plus d’un demi-siècle sans résultat. Il parle d’un « crime » institutionnalisé et plaide pour une approche plus moderne : vaccination, stérilisation, gestion des dépotoirs et structures d’accueil adaptées. Il rappelle qu’un projet de loi, déposé en juillet 2024, interdit désormais aux municipalités de recourir à ces méthodes d’abattage, ouvrant la voie à des alternatives plus respectueuses de la vie animale.

Pour les associations comme Arrahma, dirigée par Jamila Ammar, l’arsenal juridique actuel est « dépassé » et l’État doit prendre ses responsabilités. Les sanctions sont trop faibles, la loi peu appliquée, et les drames se répètent. « Combien de Rocky faudra-t-il encore ? », s’interrogent les défenseurs des animaux.

Ces affaires, largement relayées sur les réseaux sociaux, ne sont pas de simples faits divers. Elles mettent en lumière une réalité dérangeante : en Tunisie, l’animal reste perçu comme un objet ou un nuisible. Tant que l’État ne réformera pas en profondeur sa législation et ne soutiendra pas une politique de protection claire, ces drames continueront de se répéter. Car ignorer la souffrance des animaux, c’est aussi tourner le dos à une part de notre humanité.

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La viande rouge, thermomètre social de la Tunisie

La Tunisie vit au rythme de ses prix alimentaires. Après le pain, le sucre et l’huile, c’est désormais la viande rouge qui cristallise les tensions entre pouvoir d’achat, régulation étatique et aléas climatiques. L’annonce de l’importation de cargaisons massives de viande bovine et ovine, proposées à des prix plafonnés – 37,900 dinars/kg pour le bœuf et 38,900 dinars/kg pour l’agneau – traduit la volonté du gouvernement de juguler la flambée des prix. Mais cette mesure, si elle soulage temporairement les consommateurs, soulève aussi des interrogations de fond.

Le miroir d’un marché déséquilibré

Depuis des mois, le prix de l’agneau a dépassé la barre symbolique des 60 dinars le kilo dans certaines régions. Une inflation insoutenable pour les ménages moyens, dont la consommation de viande rouge se réduit comme peau de chagrin. Cette envolée s’explique par une équation implacable : sécheresse persistante, effondrement de la production locale et spéculation. L’État tente d’y répondre par la régulation et l’importation, mais il s’agit d’un palliatif, pas d’une solution structurelle.

Un État pompier face à la spéculation

La création de points de vente pilotes, la mobilisation de la Société Ellouhoum et la distribution directe visent à court-circuiter les intermédiaires. Pourtant, comme l’a rappelé Ramzi Trabelsi, directeur de l’Observatoire des prix, les pratiques illégales dans la restauration et les grillades continuent d’alimenter la hausse. Autrement dit, l’État joue au pompier : il éteint l’incendie d’un côté, pendant que la spéculation rallume les braises de l’autre.

Le vrai défi : l’autosuffisance

Derrière ces cargaisons importées se cache une question cruciale : la Tunisie peut-elle encore garantir sa souveraineté alimentaire en matière de viande rouge ? Les initiatives conjointes des ministères du Commerce et de l’Agriculture pour renforcer le cheptel bovin et ovin vont dans le bon sens, mais elles relèvent du long terme. D’ici là, chaque hausse de prix viendra rappeler la fragilité de notre modèle agricole et la dépendance aux marchés extérieurs.

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Tunisie : Vers une intelligence artificielle « halal » ?

L’intelligence artificielle en Tunisie pourrait bientôt recevoir… sa certification halal. C’est en tout cas « l’avertissement » lancé par le Mufti de la République : l’IA doit être « en harmonie avec les objectifs de la religion et de la charia ».

Sur le plan sérieux, cette déclaration ouvre un débat essentiel. Les maqâssid al-shari’a – la préservation de la vie, de la religion, de la raison, de la descendance et des biens – pourraient servir de boussole éthique pour le développement de technologies avancées en Tunisie. Cela invite chercheurs et développeurs à réfléchir non seulement aux performances de leurs algorithmes, mais aussi à l’impact social, moral et culturel de l’IA sur les citoyens.

Mais, comme toujours, la modernité et la religion se croisent avec un petit sourire : imaginez un assistant virtuel qui refuse poliment une question sur un restaurant non halal, ou qui conseille la lecture du Coran avant de générer un meme douteux sur Internet.

Certains évoquent déjà le futur « ChatGPT tunisien version Shariaa Edition » – capable de corriger les excès de langage ou de rappeler la morale islamique avant toute réponse.

Au-delà de la satire, le message du Mufti rappelle une vérité sérieuse : l’IA n’est pas neutre. Elle doit s’intégrer dans un cadre éthique et culturel. En Tunisie, cela pourrait signifier que la technologie de demain sera à la fois innovante, respectueuse des valeurs locales et… un peu pieuse.

En effet, pour l’instant, le projet relève de la prospective, mais il met en lumière un débat plus large : comment concilier modernité technologique et valeurs religieuses. Et, en Tunisie, même les robots devront peut-être apprendre à dire Bismillah avant de calculer.

Lire aussi : La Tunisie s’allie à l’Iran pour innover en IA

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Tunisie : Entre Kaïs Saïed et la direction de l’UGTT, le divorce est désormais consommé

La rupture, longtemps sous-jacente, semble désormais totale. Depuis plusieurs mois, la tension entre le président Kaïs Saïed et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ne cessait de monter, alimentée par des divergences profondes sur la conduite des affaires du pays et l’avenir du dialogue social.

Symbole de ce fossé grandissant, le chef de l’État n’a depuis longtemps reçu le secrétaire général de la centrale syndicale, malgré les signaux d’alerte et les appels au dialogue.

La grève nationale des transports, menée sur trois jours, a constitué la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Perçue comme une démonstration de force par l’UGTT, elle a été interprétée par le pouvoir comme un acte de blocage inacceptable dans un contexte économique déjà fragilisé.

Hier, le ton est monté d’un cran. Kaïs Saïed s’est attaqué frontalement à la centrale syndicale, rejetant sa version des faits concernant ce qu’elle qualifie « d’attaque » contre ses locaux. Un désaveu public qui, au-delà du simple différend sur un incident précis, marque une ligne de fracture désormais assumée. Mais, on peut le comprendre, le président ne visait pas l’UGTT en tant qu’institution historique — symbole des luttes nationales et sociales —, mais bien la direction actuelle de la centrale, qui est désormais sous le feu des critiques.

Dans un message politique limpide, le président a laissé entendre que des dossiers pourraient être ouverts et que des comptes devraient être rendus. Une déclaration qui sonne comme un avertissement et qui augure d’une confrontation plus directe encore dans les semaines à venir.

Si la Tunisie a besoin de stabilité et de dialogue pour affronter ses défis économiques et sociaux, l’escalade verbale actuelle risque de refermer les dernières portes de la concertation. Entre la présidence et l’UGTT, le temps n’est plus aux signes de défiance, mais à la confrontation ouverte.

Lire aussi : À Carthage, Saïed mêle mémoire syndicale et avertissement politique

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Quand un fait divers déclenche un acharnement médiatique mondial contre la Tunisie !

Depuis quelques jours, une affaire impliquant une touriste britannique et un opérateur de parasailing à Sousse a envahi les médias occidentaux. Mais au-delà des faits, c’est la disproportion du traitement médiatique qui soulève de sérieuses interrogations.

Selon les déclarations d’une ressortissante britannique, Michelle Wilson, une agression à caractère sexuel aurait eu lieu lors d’un vol en parachute ascensionnel en Tunisie. Si les autorités locales ont pris l’affaire au sérieux – l’homme impliqué aurait été rapidement arrêté et une enquête ouverte – la machine médiatique occidentale, elle, s’est emballée.

Il suffit de saisir le mot Tunisie dans l’actualité Google pour découvrir le nombre d’articles et de médias ayant relayé cette info. Du Daily Mail au Parisien en passant par Paris Match et même certains tabloïds comme The Sun, tous ont repris l’affaire à grand renfort de gros titres sensationnalistes, insistant parfois plus sur le choc que sur la véracité judiciaire des faits. Certains articles vont jusqu’à véhiculer des stéréotypes alarmistes, insinuant que la Tunisie serait une destination dangereuse pour les touristes occidentaux.

Ce traitement disproportionné contraste fortement avec la manière dont d’autres faits similaires sont couverts ailleurs dans le monde, y compris au Royaume-Uni. Il est permis de s’interroger : pourquoi ce fait divers est-il autant mis en exergue, alors même qu’il est isolé, en cours d’instruction, et que les autorités tunisiennes y ont réagi rapidement ?

Cette surmédiatisation nuit gravement à l’image de la Tunisie, particulièrement en pleine haute saison touristique. Elle contribue à entretenir un climat de méfiance infondé envers un pays qui mise sur la sécurité, l’hospitalité et le respect des visiteurs. L’acharnement médiatique devient alors un préjudice collectif, impactant les efforts fournis par l’État, les professionnels du tourisme, et les citoyens tunisiens pour redorer l’image du pays.

Il ne s’agit pas ici de minimiser les souffrances potentielles d’une victime présumée, mais de rappeler l’importance de la présomption d’innocence, du respect des procédures judiciaires, et de la responsabilité des médias à ne pas alimenter une forme d’islamophobie ou de stigmatisation régionale sous couvert d’information.

Lire aussi : Tunisie : Une touriste britannique se dit victime d’agressions sexuelles

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Gaza : Les enfants meurent, et le monde largue sa conscience en parachute

Ils n’ont pas cinq ans. Ils ne comprennent pas les mots « blocus », « parachutage », « négociation ». Ils savent juste qu’ils ont faim. Faim à s’évanouir. Faim à en mourir. À Gaza, les enfants tombent un à un, tués par la guerre, par la faim, par l’indifférence.

L’UNICEF parle désormais d’un rythme de décès « sans précédent ». Plus de 18.000 enfants ont été tués depuis le 7 octobre 2023, annonce Ted Chaiban, Directeur général adjoint de l’agence onusienne, à son retour de Gaza. Un enfant sur trois à Gaza passe des jours sans manger, tandis que 320.000 autres sont menacés de malnutrition aiguë. Le taux de malnutrition dépasse désormais 16,5%, franchissant le seuil critique de famine. Les visages sont creusés, les bras trop maigres pour pleurer, les ventres gonflés d’un vide qui tue.

Chaiban prévient : « Nous sommes à la croisée des chemins. Les choix faits maintenant détermineront si des dizaines de milliers d’enfants vivront ou mourront. » Il n’y a plus d’ambiguïté. Il s’agit de vie ou de mort. Et pourtant, que choisit le monde ? Des communiqués. Des parachutes. Des tonnes d’aide humanitaire larguées dans le vide.

Vendredi, la Jordanie, l’Égypte, l’Allemagne, les Émirats, la France et l’Espagne ont participé à une opération de largage d’urgence. 126 cargaisons, soit 148 tonnes de vivres. Un effort notable, mais désespérément insuffisant face à l’ampleur de la catastrophe. Le ministre français Jean-Noël Barrot reconnaît lui-même que « dans la première quinzaine de juillet, 5000 enfants de moins de 5 ans ont été admis pour malnutrition aiguë ».

Pendant que les avions larguent des biscuits, les balles continuent de pleuvoir. Samedi matin, 22 Palestiniens ont été tués, dont 12 alors qu’ils attendaient de l’aide humanitaire. Hamed Ibrahim Al-Qarnawi, sa femme, ses trois enfants ont été tués chez eux, dans un bombardement au centre de Gaza. Une tente abritant des femmes a été ciblée à Khan Younès. Même attendre l’aide devient une condamnation à mort.

Face à cela, le gouvernement israélien nie toute politique de famine. L’armée d’occupation parle de « coopération humanitaire » et dénonce les « fausses allégations ». Le mot « crime de guerre » devient un sujet de désaccord diplomatique, pendant que des corps d’enfants s’empilent dans les morgues et sous les décombres.

Où est le seuil de tolérance ? La communauté internationale semble s’être résignée à administrer l’horreur à petites doses : quelques sacs de riz, quelques couloirs humanitaires, quelques photos qu’on regardera sans les voir. Mais on ne parachute pas la dignité. On ne largue pas la justice par avion.

Ce qui se passe à Gaza n’est pas un drame naturel, c’est un effondrement organisé. Et chaque jour de retard, chaque silence, chaque hésitation, fait de nous des complices. Les enfants de Gaza n’ont pas besoin de nos larmes. Ils ont besoin qu’on les sauve. Maintenant.

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Un inextinguible ressentiment

Quelle pulsion de violence peut pousser à s’attaquer à des équipements médicaux, caillasser un bus tout neuf ou s’attaquer à un édifice public ?

Sociologues et psychologues sont-ils suffisamment sur le terrain pour nous aider à mieux comprendre les pulsions de violence qui traversent notre société ? Depuis de longues années, une nouvelle norme semble prédominer dans l’attitude de certaines franges de citoyens par rapport à des biens publics qu’on détruit sans vergogne.

Les explications semblent insuffisantes pour comprendre ce phénomène qui se répand et prend de nombreuses formes qui vont de la pollution dite ordinaire aux déprédations en tous genres.

Comment expliquer pourquoi des citoyens s’attaquent-ils à des équipements médicaux après avoir envahi un hôpital ? Comment comprendre le geste scandaleux qui, ces derniers jours, a pris la forme d’un bus tout neuf vandalisé de manière absurde ?

Il faut d’abord réaliser que cette violence destructrice fait aujourd’hui partie de notre quotidien. On caillasse les trains pour le plaisir malsain que cela procure comme on le fait pour un bus qui vient d’arriver dans le parc public.

Il y a dans ces gestes aussi bien l’expression d’un « No Future » que l’exacerbation de cette fameuse mentalité dite du « beylik » et qui attend encore d’être analysée en profondeur.

Sommes-nous face à une jeunesse déboussolée qui en veut à tout et son contraire ? Sommes-nous plutôt devant des formes de radicalisation qui profitent de la déroute de la gestion urbaine face à des enjeux de territoires qui vont dans tous les sens ?

Cette violence à fleur de peau et cette propension à détruire sont désormais partie intégrante du paysage quotidien, aussi bien dans les stades que dans les rues, autant dans les quartiers populaires que les cités périphériques, sur les routes et aussi dans les rues.

À première vue, le délitement des familles y est pour beaucoup. De même, la faillite morale de l’école et la dégradation du lien social y sont pour beaucoup. Quant à la crise endémique que nous traversons et ses corollaires en termes de chômage et de malaise, y jouent un rôle important.

C’est en tous cas l’un des symptômes d’une société malade qui s’exprime ainsi. Car cette péripétie du caillassage d’un bus n’est que la partie d’un tout qu’il est essentiel de comprendre pour mieux juguler cet inextinguible ressentiment.

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Tunisie – Environnement : A Tazarka, les industriels plus forts que l’Etat ?

Ce qui se joue à Tazarka dépasse le simple cadre d’un problème local de pollution. C’est un révélateur de la crise plus profonde de l’autorité publique face à des intérêts privés puissants et organisés.

Quand une large majorité d’industriels peut impunément rejeter ses eaux polluées dans un écosystème fragile, sans que les sanctions tombent ni que des solutions soient imposées, c’est l’idée même d’un État régulateur qui vacille. La sebkha de Tazarka n’est pas qu’un réceptacle de déchets : elle est aujourd’hui le symbole d’un rapport de force déséquilibré entre environnement et économie, entre légalité et laxisme. La visite d’un ministre ne suffit pas. Il faut désormais que l’État montre, par des actions concrètes, qu’il est encore capable de faire respecter l’intérêt général.

En effet, en visite ce lundi 28 juillet 2025 dans le gouvernorat de Nabeul, le ministre de l’Environnement, Habib Abid, a constaté de visu l’ampleur de la pollution environnementale qui affecte la sebkha de Tazarka (délégation de Korba), notamment à hauteur d’un point de déversement sauvage d’eaux industrielles polluées en provenance de la zone industrielle d’El Mzaraa.

Selon Arfa Nechi, membre du conseil local de Korba pour la région de Tazarka, cette visite ministérielle a permis de mettre en lumière une situation environnementale critique, qui perdure depuis plusieurs années. Des eaux usées industrielles sont régulièrement déversées dans la sebkha à travers un canal sauvage et une installation souterraine maintenue au niveau de la route régionale n°27, sans aucun contrôle des autorités.

Le cœur du problème réside dans le refus manifeste de la majorité des unités industrielles de se conformer aux normes environnementales. Arfa Nechi a révélé que seules 9 unités, sur les 23 implantées dans la zone industrielle, disposent de systèmes de traitement conformes permettant le raccordement au réseau public d’assainissement. Les autres continuent de rejeter leurs eaux usées sans traitement, au mépris total de l’environnement et de la loi.

Cette situation soulève une question troublante : à Tazarka, les industriels imposent-ils leur loi face à l’inaction — voire l’impuissance — de l’État ? Si la visite ministérielle a permis d’attirer l’attention sur cette pollution chronique, les habitants attendent désormais des actes concrets pour mettre fin à une impunité devenue insoutenable.

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Supercoupe de Tunisie : Une compétition sans règle ni logique

À force de bricoler, on finit par tout casser. La Supercoupe de Tunisie, censée être un trophée de prestige opposant le champion au vainqueur de la Coupe, a cette année perdu tout cadre, tout sens… et tout crédit.

Encore une fois, la Fédération Tunisienne de Football invente un règlement au fil des événements. À trois jours de la finale officielle de la Supercoupe 2024-2025, personne ne sait encore qui affrontera l’Espérance de Tunis. Et pour cause : l’adversaire du champion sera désigné ce dimanche, à l’issue d’un improbable « barrage » entre le Stade Tunisien et l’Union Sportive Monastirienne.

Une Supercoupe à trois équipes ? L’absurde est devenu système. À l’origine, la logique voulait que le Stade Tunisien, finaliste de la Coupe, dispute la Supercoupe. Mais l’USMo, vice-championne de Tunisie, a contesté sa non-qualification. Et au lieu de trancher par le droit ou par les règlements, la Fédération a improvisé une rencontre… pour déterminer qui a le droit de disputer la Supercoupe.

Un match de qualification pour une finale censée récompenser deux vainqueurs : on touche là à l’incohérence la plus totale. Oui, vous avez bien lu : une Supercoupe, censée opposer le champion au vainqueur de coupe, transformée en mini-tournoi de rattrapage, sans règlement clair ni légitimité sportive.

Pire encore : la finale est déjà programmée au 30 juillet, soit trois jours seulement après cette “demi-finale de Supercoupe”. Comment parler d’équité sportive ? Comment préparer une finale dans ces conditions ? Et que dire du respect des clubs, des joueurs, des supporters ? Le sentiment dominant est celui d’un football géré à vue, sans cadre fixe, où chaque décision crée davantage de confusion.

Ce fiasco dépasse la simple anecdote : il illustre la fragilité de nos structures sportives. Une Supercoupe n’est pas censée être une expérimentation. C’est un trophée, un rendez-vous prestigieux, une vitrine du football national. En l’état, c’est devenu une mauvaise pièce, jouée sur une scène trop grande pour les acteurs en coulisses.

Encore une fois, la Supercoupe de Tunisie a tourné à la farce. Le football tunisien, censé fédérer, se retrouve une fois de plus discrédité par l’amateurisme de ses instances. Pourquoi tant de chaos ? Pourquoi une compétition aussi simple dans son principe devient-elle chaque année un casse-tête ?

  • Dimanche 27 juillet 2025 à 17h00

Supercoupe de Tunisie (Demi-finale)
Stade Taieb Mhiri : US Monastirienne – Stade Tunisien (Watania 2)

Palmarès de la Supercoupe de Tunisie

  • 1960 ES Tunis – Stade tunisien 2-1
  • 1966 Stade tunisien – ES Sahel 2-0
  • 1968 Club africain – Sfax Railway Sport 3-1
  • 1970 Club africain – ES Tunis 1-0
  • 1973 ES Sahel – Club africain 5-2
  • 1979 Club africain – ES Tunis 1-0
  • 1984 CA Bizertin – AS Marsa 1-0
  • 1985 CS Hammam Lif – ES Tunis 1-0
  • 1986 ES Sahel – ES Tunis 1-1 (5-4)
  • 1987 ES Sahel – CA Bizertin 0-0 (7-6)
  • 1994 ES Tunis – AS Marsa 2-0
  • 1995 O. Béja – CS Sfaxien 1-1 (5-4)
  • 2001 ES Tunis – CS Hammam Lif 3-1
  • 2018 ES Tunis – CA Bizertin 2-1
  • 2019 ES Tunis – CS Sfaxien 0-0 (5-4)
  • 2020 US Monastir – ES Tunis 1-1 (5-3)
  • 2021 ES Tunis – CS Sfaxien 1-0
  • 2022 ES Tunis – CS Sfaxien (non disputée)
  • 2023 O. Béja – ES Sahel 2-0
  • 2024 ES Tunis – Stade Tunisien 2-0

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Diplomatie : Entre les lignes, Saïed dit à Trump que la Tunisie change de cap

Lors d’une rencontre tenue ce mardi 22 juillet 2025 au palais de Carthage avec Mossad Boulos, haut conseiller du président américain Donald Trump pour les affaires arabes, du Moyen-Orient et de l’Afrique, le président tunisien Kaïs Saïed a adressé un message clair à Washington, et plus largement à l’Occident : la Tunisie entend désormais élargir ses partenariats stratégiques dans une logique d’indépendance nationale et de souveraineté assumée.

Si la réunion a porté sur plusieurs dossiers sensibles, notamment la situation dramatique en Palestine, les menaces terroristes et les tensions régionales dans le monde arabe, c’est surtout la déclaration finale du président tunisien qui a retenu l’attention. Kaïs Saïed a affirmé que « la Tunisie a fait le choix d’élargir ses partenariats stratégiques, dans l’intérêt de son peuple et en réponse à ses attentes ». Une position qui, dans le contexte international actuel, traduit une inflexion géopolitique de plus en plus visible, et qui porte notamment sur un positionnement tournée vers la Chine.

Un virage diplomatique assumé

Depuis plusieurs mois, la diplomatie tunisienne multiplie les signaux d’un rapprochement progressif avec des puissances non occidentales comme la Chine, la Russie ou encore l’Iran. Ces relations s’intensifient à travers des projets économiques, des échanges politiques et des initiatives multilatérales. Si la Tunisie a longtemps été perçue comme un partenaire traditionnel de l’Europe et des États-Unis, l’administration Saïed semble désormais chercher à redéfinir les équilibres.

Ce basculement ne signifie pas une rupture formelle avec les partenaires occidentaux, mais une volonté affirmée de sortir d’une dépendance perçue comme asymétrique. Le choix de renforcer les liens avec Pékin, Moscou ou Téhéran traduit aussi une lecture plus pragmatique des rapports de force mondiaux, dans un contexte de recomposition accélérée de l’ordre international.

En optant pour une diversification de ses alliances, la Tunisie semble s’inscrire dans une logique de « neutralité active », inspirée par des principes de souveraineté et de non-ingérence.

Conclusion : vers un nouvel équilibre tunisien

Ce positionnement, bien que risqué dans un environnement international polarisé, vise aussi à redonner de la marge de manœuvre à une diplomatie tunisienne longtemps perçue comme en retrait. Il pourrait permettre au pays de tirer parti d’opportunités économiques alternatives, notamment dans les domaines des infrastructures, de l’énergie ou de la sécurité.

Le message de Carthage est limpide : la Tunisie cherche à sortir du tête-à-tête exclusif avec l’Occident et à affirmer sa voix sur la scène internationale. Ce tournant géostratégique, s’il se confirme, nécessitera toutefois une gestion fine des équilibres, pour éviter l’isolement ou des frictions avec ses partenaires historiques. Mais pour Kaïs Saïed, c’est désormais un choix assumé, dicté par les intérêts du peuple tunisien.

Lire aussi : Diplomatie : La Tunisie face à la tentation iranienne ?

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Famine et feu à Gaza : La honte d’un monde silencieux

Encore une fois, les morts s’ajoutent aux morts. Vingt-six Palestiniens sont tombés en martyrs ce samedi, selon la Défense civile, fauchés près de centres d’aide humanitaire dans une bande de Gaza réduite à l’état de cimetière à ciel ouvert. Parmi eux, des civils, des affamés, des survivants d’un siège qui ne dit plus son nom mais agit comme une sentence lente et délibérée.

Gaza meurt, jour après jour, sous les yeux d’un monde habitué à l’horreur. Vingt et un mois de guerre, de bombardements, de pénuries, de blocus, et maintenant, l’interdiction même d’espérer une bouffée d’aide, un sac de farine, une bouteille d’eau.

Les attaques de ce week-end ne sont pas des bavures. Elles sont le reflet d’une politique d’asphyxie, menée au mépris du droit international, des conventions humanitaires, et de toute décence. Tirer sur des centres de distribution d’aide — quand bien même ceux-ci sont soutenus par des États complices —, c’est punir les affamés pour avoir voulu survivre.

Et l’ONU compte. 875 morts, dont 674 à proximité de ces points d’aide. Des chiffres comme des pierres tombales. Et le silence, toujours.

Les alertes des ONG, comme Médecins sans frontières, sonnent dans le vide : malnutrition aiguë, famine imminente, désespoir total. Mais rien n’arrête la machine. Ni l’indignation des peuples, ni les résolutions enterrées, ni les mots de honte qui n’arrivent même plus à percer les écrans.

Dans cette guerre, l’inhumanité est devenue stratégie. La faim est une arme. Le chaos est une méthode. La mort est un outil.

Il ne s’agit plus de politique. Il s’agit d’un crime quotidien contre un peuple sans refuge, sans secours, sans horizon. Il s’agit d’un examen de conscience pour l’humanité entière.

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Tunisie : Arrivée de bus chinois, un évènement célébré comme un mariage !

Le ministère du Transport a récemment publié sur sa page Facebook une vidéo célébrant la réception du deuxième lot de bus chinois, dans une ambiance pour le moins… surjouée. On y voit des enfants crier de joie de manière théâtrale, des femmes pousser des zghārīt, tandis qu’une autre, à l’intérieur du bus, brûle de l’encens (bkhūr) à l’aide d’un kanoun comme pour bénir un événement sacré.

Si la modernisation du parc de bus est une nouvelle positive pour le service public, la mise en scène excessive de cette livraison soulève des interrogations. Doit-on vraiment accueillir des bus, achetés par fonds publics, comme s’il s’agissait d’un miracle tombé du ciel ? Faut-il théâtraliser à ce point une livraison d’équipements basiques, alors que cela relève normalement de la gestion régulière d’un service public en mal de crédibilité ?

Ce type de communication, qui mélange folklore, démesure et mise en scène infantilisante, risque de produire l’effet inverse de celui escompté. Là où on aurait pu montrer des chiffres, des engagements en matière de ponctualité, de sécurité ou de conditions de travail des conducteurs, on nous sert une cérémonie quasi mystique.

Dans un pays où les usagers du transport public se plaignent chaque jour des retards, du sous-équipement et de l’insécurité dans les bus et métros, cette communication folklorique sonne comme une provocation. Le réalisme, la sobriété et la transparence seraient sans doute plus efficaces pour redorer l’image de la TRANSTU que ce genre de mise en scène dépassée.

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A 45 ans, Venus Williams rallume la flamme : Un retour aussi inattendu qu’émouvant

Elle n’a jamais vraiment dit adieu. Elle est restée là, en silence, à la lisière du monde du tennis, portée par un amour indéfectible pour le jeu. À 45 ans, Venus Williams, icône du tennis mondial, s’apprête à fouler de nouveau les courts. Seize mois après son dernier match officiel, elle fera son retour à la compétition lors du tournoi WTA 500 de Washington, prévu du 19 au 27 juillet.

L’annonce a été accueillie avec un mélange de surprise, d’admiration et de nostalgie. « Venus vient à DC ! », ont lancé les organisateurs, avec la joie communicative de ceux qui savent qu’ils accueilleront une légende. La joueuse a elle-même confirmé l’information, sobrement mais avec émotion, en partageant l’affiche du tournoi sur ses réseaux sociaux : « À bientôt, DC », a-t-elle écrit, comme un doux rendez-vous avec son public.

Classée 1151e mondiale lors de sa dernière apparition au classement WTA, Venus n’a jamais officiellement tiré sa révérence. Malgré les blessures, les absences prolongées et le poids des années, elle n’a jamais éteint la petite étincelle qui l’anime depuis trois décennies.

Son dernier match remonte à mars 2024, à Miami, où elle s’était inclinée face à la jeune Russe Diana Shnaider. Un revers en deux sets (6-3, 6-3), loin du faste de ses grandes années. Mais chez Venus Williams, la performance n’est plus l’essentiel : c’est la persévérance, l’élégance du geste, la fidélité au sport qu’elle incarne.

Depuis son tout premier match professionnel à Oakland en 1994, Venus a tout connu : la gloire, la douleur, la résilience. Elle a remporté 49 titres, dont sept en Grand Chelem — cinq à Wimbledon, deux à l’US Open — et inspiré des générations entières de joueuses. Elle est aussi, et avant tout, l’aînée d’une dynastie qui a redéfini les contours du tennis féminin.

Washington marquera donc un nouveau chapitre de cette épopée unique. Une parenthèse ou un ultime défi ? Peu importe. Ce qui compte, c’est ce frisson intact à l’idée de la revoir, raquette en main, sourire aux lèvres, prête à défier le temps une fois encore.

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Tunisie : Trump déclare la guerre aux makrouds !

Dans une lettre officielle récemment adressée au président Kaïs Saïed, le président américain Donald Trump a imposé 25 % de droits de douane sur tous les produits tunisiens exportés vers les États-Unis.

Officiellement, il s’agirait de protéger « les intérêts économiques américains ». Officieusement ? On ignore encore si ce sont les dattes, l’huile d’olive ou le makroud qui ont déclenché la colère du magnat new-yorkais.

Ce nouvel épisode de la diplomatie à la Trump – où la menace tient lieu de conversation – aurait pu passer inaperçu si la Tunisie ne figurait pas dans la liste restreinte des pays ayant encore quelques illusions sur un commerce équitable avec l’oncle Sam. Mais voilà, dans sa missive, l’homme à la cravate rouge fluo aurait dénoncé la politique commerciale « déséquilibrée » de la Tunisie. Un comble, quand on sait que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays en 2023 ne dépassait pas 1,2 milliard de dollars, avec un excédent modeste en faveur de Tunis essentiellement dû… aux exportations de produits agroalimentaires et textiles.

Les makrouds en ligne de mire ?

Certes, Trump n’a pas explicitement nommé le makroud – ce délicieux gâteau tunisien à la semoule, aux dattes et au miel – mais dans un monde où un croissant peut être un acte de résistance, tout est possible. La rhétorique de l’ancien président repose sur un schéma simple : menacer les petits pour faire peur aux grands. Il n’est donc pas étonnant que la Tunisie, pays sans armée nucléaire, sans géants du numérique, ni gaz de schiste, devienne une cible facile pour ce type de communication virile.


Derrière la caricature, il y a pourtant une réalité préoccupante. En pleine crise économique, avec une dette publique dépassant les 80 % du PIB, une inflation persistante et une monnaie en chute, la Tunisie ne peut se permettre un bras de fer commercial, même symbolique. Une hausse des droits de douane américains, aussi limitée soit-elle, pourrait pénaliser certaines entreprises exportatrices déjà fragilisées.

Rappelons qu’en 2022, les exportations tunisiennes vers les États-Unis représentaient à peine 2,2 % du total, selon l’Observatoire tunisien de l’économie. Les principaux produits concernés sont les câbles électriques, les dattes, les vêtements, l’huile d’olive, les produits agroalimentaires et certains articles mécaniques. Autant dire qu’il ne s’agit pas d’une dépendance, mais d’un levier diplomatique que Trump agite comme une batte de baseball dans un salon de thé.

Une Tunisie coincée entre les blocs


La lettre intervient aussi dans un contexte géopolitique particulier. La Tunisie multiplie les signes de rapprochement avec la Chine, a réaffirmé récemment sa neutralité dans les conflits mondiaux, et continue d’explorer d’autres partenariats sud-sud, notamment avec l’Algérie, la Turquie ou encore les BRICS. Un positionnement qui déplaît à certains milieux conservateurs américains, pour qui toute neutralité est déjà un affront.

Lire aussi : Lettre de Trump à Kaïs Saïed : 25 % de droits de douane et un avertissement sévère à la Tunisie

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