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La France partiellement bloquée par une mobilisation citoyenne

La crise politique et institutionnelle en France s’aggrave avec l’organisation, ce mercredi 10 septembre 2025, d’une journée de protestation dans tout le pays. Baptisé «Bloquons tout», le mouvement s’est traduit, ce midi, par plus de 200 interpellations dans les rangs des manifestants, sur l’ensemble de la France dans le cadre «d’actions de déblocage», selon les termes du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.

Blocages d’infrastructures de transport, occupations de sites symboliques et de lycées, manifestations, grève des paiements par carte bancaire… Les actions de blocage se sont souvent heurtées au déploiement massif des forces de l’ordre – environ 80 000 sur toute la France, 6000 à Paris – ordonne par les autorités.

Une centaine de lycées ont été perturbés et 27 bloqués en France mercredi matin dans le cadre de cette mobilisation citoyenne, a indiqué, de son côté, le ministère de l’Éducation à la mi-journée. Selon l’Union syndicale lycéenne (USL), premier syndicat lycéen, des actions ont été menées dans 150 lycées, sur 3700 établissements en France.

Alors que l’ex-chef du gouvernement François Bayrou  a été acculé à présenter la démission de son cabinet et que son successeur, Sébastien Lecornu, le 5e depuis 2022, vient à peine de prendre ses fonctions, c’est le président de la république Emmanuel Macron qui est ciblé par les manifestants. Beaucoup de Français lui font porter la responsabilité de la crise et demandent son départ.   

La CGT, le syndicat historique, a, de son côté, recensé 715 actions de grève dans des entreprises et les administrations. Sa secrétaire générale, Sophie Binet, a rappelé l’appel à une «grande journée de mobilisation et de grève le 18 septembre», dénonçant la politique de Macron, inchangée, selon elle, malgré le renouvellement de son gouvernement.

«Les services observent des actions disparates sur le territoire avec alternance de rassemblements pacifiques et de blocages d’axes routiers», ont indiqué les services du ministère de l’Intérieur, qui ont aussi signalé des manifestants «particulièrement revendicatifs» dans les grandes agglomérations, précisant que «les actions les plus significatives» avaient été constatées à Rennes, Nantes, Grenoble, Lyon, Lille, Caen et Toulouse.

I. B.

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La Flottille mondiale Al-Soumoud «ne craint aucune menace»

«La Tunisie est un pays souverain et nous rejetons toute agression sur son territoire. Nos yeux sont rivés sur Gaza», a déclaré le militant brésilien Thiago Avila, suite à ce qu’il a dénoncé comme une attaque contre un navire de la Global Sumud Flotilla (ou Flottille mondiale Al-Soumoud) pour Gaza, amarrée au port de Sidi Bou Saïd au nord de Tunis.

L’attaque de drone attribuée à Israël, officiellement démentie par les autorités tunisiennes, serait survenue dans la nuit du lundi 8 septembre 2025, selon les chaînes officielles de la Flottille.

Le militant brésilien qui s’exprimait, mardi 9 septembre, devant une foule de sympathisants, a indiqué que le convoi naval doit partir aujourd’hui pour tenter de briser le blocus israélien de Gaza.

Les responsables de la Flottille mondiale Al-Soumoud se sont réunis mardi à Tunis pour évaluer la situation et les dommages subis par le navire Family suite à l’attaque présumée du drone survenue la veille. Ils se disent «déterminés à prendre la mer», même si un nouveau report n’est pas totalement exclu, eu égard la situation météorologique.

I. B.

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La Tunisie cherche à rééquilibrer ses échanges avec l’Egypte

La cheffe du gouvernement Sarra Zaâfrani Zenzeri est arrivée, ce mercredi 10 septembre 2025, au Caire à la tête d’une délégation officielle pour participer aux travaux de la 18ᵉ session de la Haute commission mixte tuniso-égyptienne, prévue les 10 et 11 septembre.

Selon des communiqués officiels, la commission, qui se réunit en alternance entre les deux pays, sera consacrée à l’examen des dossiers économiques et commerciaux et à la consolidation des liens économiques «dans un contexte mondial qui impose de redoubler d’efforts pour stimuler le commerce intra-régional et la coopération».

Les travaux devraient déboucher sur l’annonce d’un ensemble de nouveaux accords, en vue d’insuffler davantage de dynamisme aux échanges bilatéraux et de mieux équilibrer la balance commerciale.

D’après les données de l’Institut national de la statistique, les exportations tunisiennes vers l’Égypte ont atteint 129,9 millions de dinars tunisiens (MDT) fin juillet 2025, contre 87,3 MDT un an plus tôt. Les importations en provenance d’Égypte se sont établies à 734,6 MDT à fin juillet 2025, contre 687,5 MDT fin juillet 2024. La balance des échanges bilatéraux reste donc très défavorable à la Tunisie.

Selon le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, cette session vise à opérer un saut qualitatif dans la relation bilatérale en mobilisant tous les leviers disponibles, y compris l’appartenance commune à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et au Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa).

En marge des travaux, l’Égypte accueillera le Forum économique tuniso-égyptien, réunissant de nombreux investisseurs des deux pays pour approfondir la coopération dans divers secteurs économiques et sociaux.

La cheffe du gouvernement est accompagnée du ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, du ministre du Commerce et du Développement des exportations, Samir Abid.

I. B.

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Kaïs Saïed dénonce un «nouveau Sykes-Picot » au Moyen-Orient

Le président de la République, Kaïs Saïed, a affirmé, mardi 9 septembre 2025, lors d’une rencontre au Palais de Carthage avec le ministre des Affaires étrangères du Royaume d’Arabie Saoudite, le prince Fayçal Ben Farhane Ben Abdallah Al Saoud, que la situation délicate que connaît la nation arabe et islamique n’est qu’un «nouveau Sykes-Picot» dans la région, par allusion aux accords secrets de partage de la région, signés le 16 mai 1916, par la Grande-Bretagne et la France, les deux puissances de l’époque, lors d’une rencontre entre leurs ministres des Affaires étrangères.

«Après le morcellement de la nation en plusieurs États, le mouvement sioniste cherche à effacer l’existence même de ces États», a ajouté le chef de l’Etat, en soulignant la nécessité d’unir les efforts pour déjouer ce plan criminel.

Selon un communiqué du Palais de Carthage, Kaïs Saïed a rappelé la position du peuple tunisien en faveur du «droit du peuple palestinien à établir son État indépendant, souverain, avec pour capitale Al-Qods, sur l’ensemble de la Palestine», et pas seulement dans les frontières d’avant la guerre de 1967, comme stipulé par l’Initiative de paix arabe présentée par l’Arabie saoudite et adoptée lors du sommet arabe de Beyrouth en 2002.

«Les crimes commis par les forces de l’ennemi sioniste, au vu et au su du monde entier, visent non seulement l’extermination par la famine, les attaques systématiques contre les enfants, les femmes et les personnes âgées, mais aussi de briser, chez les Palestiniens, la volonté de se libérer», a déclaré Saïed.

Le chef de l’Etat a réaffirmé son rejet catégorique du projet de déplacement forcé des populations que les forces d’occupation israélienne tentent d’imposer à Gaza, rappelant que «les peuples attachés à leur liberté triompheront, quel que soit le prix et les sacrifices consentis».

«Les peuples libres œuvrent, aujourd’hui, à créer une nouvelle légitimité qui remplacera inéluctablement, un ordre mondial usé et en décomposition», a encore déclaré Saïed en faisant noter que les manifestations à travers le monde contre les crimes de génocide commis par l’occupation témoignent de ce mouvement qui mènera à la naissance d’une légitimité nouvelle, fondée sur la liberté.

Au début de la rencontre, le président de la République a rappelé la profondeur des liens historiques entre les deux peuples frères tunisien et saoudien, évoquant plusieurs étapes marquantes de leurs relations avant et après l’indépendance.

La réunion a également permis d’aborder l’état de la coopération bilatérale et la volonté commune de la renforcer dans divers domaines, tout en surmontant les obstacles pour accélérer la réalisation des projets de coopération en cours.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères effectue une visite de travail en Tunisie à l’invitation de son homologue tunisien, Mohamed Ali Nafti, pour participer à la 4e session du Comité de suivi et de concertation politique entre la Tunisie et l’Arabie Saoudite

Dans une déclaration à l’issue de la rencontre, relayée dans une vidéo publiée par la présidence de la République sur sa page officielle Facebook, le chef de la diplomatie saoudienne a indiqué avoir transmis au président Saïed les salutations du Serviteur des Deux Lieux Saints et du prince héritier, Premier ministre, ainsi que leurs vœux de progrès et de prospérité à la Tunisie, peuple et gouvernement.

Il s’est félicité des relations historiques entre l’Arabie Saoudite et la Tunisie dans divers domaines, soulignant l’importance que son pays accorde au renforcement de ces relations et à son appui constant à la sécurité et à la stabilité de la Tunisie.

Les échanges commerciaux entre les deux pays ont connu une progression notable, atteignant 417 millions de dollars en 2024, a rappelé le ministre

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De Gaza à Kiev | La fraternité assassinée 

Ouvrir un pont, un corridor humanitaire : c’est l’objectif de la flottille qui doit quitter Tunis pour Gaza, ce mercredi 10 septembre 2025, affrontant la mer et les interdits afin d’acheminer vivres et médicaments à une population palestinienne affamée. La famine a déjà atteint le niveau 5, le plus élevé selon l’Onu, c’est-à-dire la mort lente et massive. Face à ce désastre, les peuples s’organisent quand les États se taisent. Mais derrière l’urgence humanitaire, une autre urgence se dessine : celle de revisiter ce que signifie encore aujourd’hui le mot «frère».  

Manel Albouchi *

Depuis octobre 2023, Gaza vit sous les bombes. Plus de 41 000 morts, une majorité de femmes et d’enfants. Des hôpitaux détruits, des écoles rasées, des familles entières effacées. Derrière chaque chiffre, il y a un nom, un visage, une histoire. Et pourtant, le silence est encore exigé, comme si taire les victimes suffisait à honorer leur mémoire. 

Cette tragédie réveille un mythe fondateur : celui de Caïn et Abel. Gérard Haddad – psychanalyste juif français originaire de Tunisie, élève de Jacques Lacan – incarne lui-même la fracture originelle de l’exil. Forgeron du verbe, il a transformé sa douleur en pensée, sa famille en élaboration symbolique. Sa lecture du meurtre du frère éclaire avec force la haine et la rivalité. Mais elle ne peut contenir seule la complexité du réel, au risque d’occulter l’histoire, les structures sociales et les choix politiques qui orchestrent la violence. Elle demeure néanmoins une clé précieuse pour comprendre ce qui se joue dans l’intime des peuples comme dans le cœur des individus. 

Caïn en chacun de nous  

Car en chacun de nous, Caïn sommeille. Ce ressentiment primitif, cet instant où la présence de l’autre fait ombre à notre lumière. L’enfant qui voit naître son frère sent déjà le partage comme une blessure. Il découvre que partager, c’est perdre quelque chose de soi. Parfois, cette douleur se transforme en apprentissage du lien. Mais d’autres fois, elle s’enkyste, et la haine devient la seule réponse, le seul langage possible. 

Ainsi, le meurtre ne commence pas sur les champs de bataille. Il s’enracine dans l’intime. Dans les jalousies étouffées, dans les blessures de l’enfance, dans les exclusions du quotidien. 

La différence, loin d’être célébrée, est souvent objet de soupçon, parfois même de rejet. Celui qui voit autrement, qui pense hors des cadres établis, qui ose respirer un autre air, se retrouve mis à distance. Ce schéma, que l’on retrouve dans l’intimité des groupes comme dans le théâtre des nations, n’est jamais qu’une répétition tragique : l’incapacité d’accueillir l’Autre dans sa singularité. 

Fraternité trahie : du foyer à la nation 

Dans le récit biblique, l’offrande d’Abel est acceptée, celle de Caïn rejetée. Faute de mots pour dire sa blessure, Caïn choisit le silence du meurtre. Voilà la fraternité dévoyée : au lieu d’accueillir l’autre, on l’efface, on le réduit au silence. 

Les peuples rejouent parfois ce scénario. À Gaza, le frère devient cible, l’ennemi à anéantir. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, même si le langage politique et militaire transforme les vies en simples données statistiques. 

Depuis la nuit des temps, les communautés rejouent ce même drame. Les peuples frères deviennent ennemis. L’un accuse l’autre de ne pas avoir droit à l’existence. À Gaza, cela se traduit en chiffres effroyables : des dizaines de milliers de vies effacées, des enfants enterrés sous les gravats, des hôpitaux transformés en cibles. Ici, le frère est déshumanisé. Ici, Caïn avance masqué derrière les procédures militaires et l’indifférence internationale. 

Hannah Arendt l’a montré : le mal surgit souvent de la banalité – pas des monstres, mais des hommes ordinaires, appliquant des procédures, cochant des cases. Gaza illustre tragiquement cette banalité du mal, et rappelle que la haine dépasse largement le cadre fraternel. 

L’humanité blessée 

René Girard a éclairé un autre ressort : la violence humaine naît du désir mimétique, où nous voulons ce que l’autre possède. Ce désir imité engendre rivalité et conflit. Pour canaliser cette violence, la société désigne un bouc émissaire : l’Autre à annihiler. À Gaza, ce mécanisme est à l’œuvre : l’Autre est transformé en cible, justifiant la destruction. 

Mais la politique véritable repose sur la pluralité : la possibilité pour des hommes différents d’exister ensemble. 

Or, quand on efface un peuple, quand on réduit au silence une voix, on assassine cette pluralité. 

Lacan l’avait formulé : ce qui n’est pas symbolisé revient dans le réel, souvent sous forme de violence brute. Là où la parole est censurée, là où la reconnaissance manque, surgit la destruction à répétition. De Gaza aux peuples opprimés, des familles endeuillées aux prisonniers politiques, l’impossibilité de dire laisse place au fracas des armes. 

Nier l’Autre, vouloir l’exterminer, ce n’est pas seulement une guerre déclarée : c’est une trahison de la condition humaine dans son essence. 

Les 50 nuances de Caïn 

Le meurtre n’a pas toujours la brutalité du sang. Il prend plusieurs formes, comme des nuances de gris : le harcèlement qui humilie et isole; l’exclusion et le rejet social; l’indifférence et le refus de voir la souffrance de l’autre; la diffamation et les rumeurs; la manipulation et la marginalisation; la culpabilisation… jusqu’à la guerre et au massacre, quand la haine individuelle devient politique et systémique. Et enfin, le génocide : ultime manifestation de l’incapacité à accueillir la différence. 

Toutes ces armes sont celles de Caïn. Leur point commun ? Réduire l’autre au néant, abîmer la fraternité et l’humanité, chacune à son degré. 

Entre Gaza et Kiev : les frères ennemis 

Le conflit israélo-palestinien n’est pas isolé. L’histoire se rejoue ailleurs : en Ukraine et en Russie, deux peuples frères se déchirent, piégés dans une rivalité qui rappelle l’ombre de Caïn. La guerre des tranchées modernes n’est pas seulement militaire : elle est aussi psychologique, identitaire, mémorielle. 

Fedor Dostoïevski écrivait : «Nous sommes tous responsables de tout et de tous devant tous, et moi plus que les autres.» Cette phrase résonne comme un antidote à l’indifférence. Car la guerre, qu’elle soit en Europe ou au Proche-Orient, n’est jamais étrangère : elle révèle toujours l’humanité blessée. 

Le seul vrai choix : aimer 

On croit souvent choisir librement, décider selon sa propre volonté. Mais si l’on écoute attentivement le murmure de l’histoire et celui de l’inconscient, on découvre que bien des gestes sont déjà écrits dans les trames invisibles du trauma, du désir refoulé, de la répétition inconsciente. Alors, où se loge le véritable choix ? 

Là où le texte ancien nous invite : «J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie.» 

Dans cette perspective, le seul vrai libre arbitre n’est pas dans l’illusion de maîtriser nos pulsions ou nos peurs, mais dans la décision ultime d’aimer. L’amour est le choix qui échappe au cycle répétitif du meurtre, à la fatalité de la haine. Tout le reste – nos violences, nos exclusions, nos rigidités – appartient au royaume de l’inconscient, qui nous gouverne sans que nous le sachions. 

Ainsi, Chema Israël – Écoute Israël – ne serait pas seulement une injonction religieuse, mais un rappel symbolique : la fraternité blessée peut se transformer si l’on entend la seule voix qui libère. Celle de l’amour, de la reliance, qui seule peut rompre le cycle fratricide et ouvrir à la possibilité fragile, mais réelle, d’une humanité réconciliée. 

Psychanalyse, religion et politique 

La psychanalyse enseigne que toute parole vivante risque de se figer en rituel, tout élan de devenir institution. C’est aussi le cas de la psychanalyse elle-même, d’où l’appel constant de Gérard Haddad à une réforme. 

Il est certain que la psychanalyse nous aide à éclairer les dynamiques inconscientes. Mais une lecture symbolique, aussi précieuse soit-elle, ne saurait contenir la totalité du réel. 

L’école de Palo Alto nous l’a appris : l’illusion la plus dangereuse est de croire que son propre point de vue est la seule réalité possible. Les guerres, les exclusions, les silences meurtriers naissent souvent de cette rigidité. La psychologie systémique rappelle que chaque point de vue n’est qu’une partie d’un réseau plus vaste, où l’interdépendance prime sur l’illusion d’autosuffisance. 

Sortir du cycle de Caïn 

La conscience et la symbolisation de la souffrance sont essentielles pour interrompre ce cycle. Il n’y aura pas d’issue sans reconnaissance. Tant que les morts n’ont pas de noms, tant que les blessures sont niées, la haine réclamera davantage de sang. 

La guérison suppose trois gestes essentiels: 1. accepter la différence sans la détruire; 2. protéger la vie; 3. donner aux morts leur dignité, afin que leur mémoire ouvre un chemin de paix. 

Ce qui meurt à Gaza, ce n’est pas seulement un peuple. C’est l’idée même de fraternité. 

Durkheim nous l’a enseigné : le crime révèle l’échec de la cohésion sociale. La liberté d’expression, la solidarité et la reconnaissance de l’autre sont les seuls véritables moyens de lutter contre ce crime. 

Si nous restons sourds à ce cri, Caïn n’aura pas seulement tué Abel : il aura assassiné l’humanité en chacun de nous. Et nous porterons alors la responsabilité de ce silence. 

La paix n’est pas naïveté mais l’acte le plus exigeant qui soit. Elle n’efface pas la tragédie, mais elle la transfigure. Elle ne nie pas l’histoire, mais elle choisit, malgré tout, d’écrire une autre suite. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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Après des décennies de chaos, l‘Irak commence à sortir la tête de l’eau !

Après de longues décennies d’agonie, l’Irak, nation meurtrie, semble panser ses plaies. Après la guerre du Golfe de 1990 et les 13 ans d’embargo terrible qui lui ont succédés, après l’invasion américaine et la chute de Saddam Husseïn, après les décennies de chaos et les années de la barbarie de Daech, l’Irak commence à sortir sa tête de l’eau. Un boom démographique, un dynamisme économique et des réformes ont lieu cependant les maladies chroniques comme la corruption endémique demeurent. (Ph. Erbil, capitale du Kurdistan irakien, est un vaste chantier).

Imed Bahri

Dans une enquête consacrée à l’Irak, The Economist indique que le pays connait un boom démographique avec une augmentation d’environ 20 millions d’habitants depuis l’invasion américaine de 2003, portant le total à plus de 46 millions. Le magazine britannique ajoute que Bagdad vit un essor des secteurs de l’immobilier et de la construction en général avec des grues qui garnissent le ciel et des ponts, des hôpitaux et des écoles construits à un rythme effréné, signe d’une stabilité sécuritaire sans précédent depuis des décennies de guerre et de destruction. Autre signal positif, le pays commence à attirer les investisseurs étrangers. 

Le Premier ministre irakien Mohammed Chia al-Soudani s’est engagé à améliorer les services et les infrastructures. Depuis son entrée en fonction en 2022, 20 ponts ont été construits à Bagdad et le gouvernement a ouvert au moins quatre nouveaux hôpitaux dont le premier centre spécialisé dans le traitement du cancer dans le pays. Plus de 1 700 écoles ont été construites ou reconstruites et quatre grands hôtels sont prévus. 

Amélioration des conditions de sécurité

Le magazine britannique ajoute que cette expansion n’aurait pas eu lieu sans la baisse de la violence et l’amélioration des conditions de sécurité qui ont favorisé la croissance démographique.

En même temps, des réformes bancaires ont facilité l’accès au financement et l’utilisation des revenus pétroliers pour améliorer la situation financière du pays après des fuites de fonds à l’étranger.

The Economist indique, par ailleurs, qu’Al-Soudani aborde les projets de reconstruction comme s’il était plus un ingénieur de terrain qu’un politicien, supervisant personnellement les comités d’investissement et effectuant des visites surprises sur les chantiers de construction, ce qui a accéléré le processus d’approbation des grands projets.

Le magazine souligne que les réformes s’étendent au-delà du secteur de la construction et ne concernent pas seulement Bagdad. Des réformes ont lieu pour faciliter la vie des citoyens à l’instar des bureaux des passeports qui délivrent désormais des documents en seulement 45 minutes.

D’autre part, les recettes douanières ont considérablement augmenté, passant de 690 millions de dollars en 2023 à plus de 2,3 milliards de dollars cette année grâce à la transformation numérique.

Un autre changement de taille a été opéré. Les salaires des fonctionnaires ne sont plus versés en espèces et l’accès aux services publics nécessite désormais l’utilisation d’une carte bancaire, une exigence pratiquement inexistante il y a cinq ans.

Cependant, The Economist note qu’Al-Soudani a évité d’affronter les factions armées chiites, préférant les intégrer économiquement par le biais de contrats gouvernementaux. Il estime que les impliquer dans des investissements pourrait limiter leur implication dans la violence. 

Impliquer les factions pro-iraniennes dans l’économie

«Les factions irakiennes fidèles à l’Iran», comme les qualifie le magazine britannique, ont évité d’intervenir dans la guerre de 12 jours contre Israël, ce que certains observateurs considèrent comme une preuve du succès de la politique d’Al-Soudani.

Toutefois, certains observateurs estiment que cette politique a permis aux factions armées d’accroître leurs richesses et de renforcer leur influence sur l’État. Les critiques citent un incident survenu en juillet, lorsque des combattants du Kata’ib Hezbollah ont pris d’assaut le ministère de l’Agriculture pour protéger un fonctionnaire accusé de corruption, sans sanction ni obligation de rendre des comptes.

Le bilan d’Al-Soudani présente d’autres lacunes. Il n’a pas réussi à réduire les effectifs du secteur pléthorique de la fonction publique qui compte plus de 10 millions d’employés du gouvernement ni à réformer le secteur de l’énergie en raison de l’influence des factions.

Les prochaines élections législatives de novembre seront décisives car Al-Soudani brigue un second mandat pour mener à bien ses projets mais sa survie dépend de la position du Cadre de coordination chiite à son égard.

The Economist conclut en rappelant que la corruption reste endémique dans les institutions étatiques et que les défis sont nombreux. Néanmoins, le potentiel de l’Irak reste énorme, sa population augmentant de près d’un million d’habitants chaque année, constituant une force considérable pour la reconstruction du pays.

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Guet-apens de Doha | Israël déclare la guerre à tous ses voisins

Le guet-apens de Doha ne doit pas être lu comme un simple épisode local. C’est un signal : celui d’un monde où les négociations de paix deviennent des pièges mortels, où la diplomatie se transforme en arme de guerre, et où la civilisation elle-même se renie.

Khemaïs Gharbi *

Il y a des instants où l’Histoire révèle sa cruauté dans toute sa nudité. Le récent épisode des négociations de Doha en est un. Le président américain annonçait urbi et orbi qu’Israël avait accepté ses conditions pour un accord sur Gaza: libération des otages, trêve dans la guerre. Dans un ton martial, Donald Trump adressait même un ultimatum au Hamas : «Les Israéliens ont accepté mes conditions. Il est temps pour le Hamas d’accepter également. J’ai averti le Hamas des conséquences en cas de refus. Ceci est mon dernier avertissement, il n’y en aura pas d’autre !»

Un piège américano-israélien

Sous cette pression, les responsables palestiniens se réunissent mardi 9 septembre 2025 à Doha, au Qatar, afin d’examiner les termes de l’accord et de donner leur réponse. Ils étaient donc en train de statuer, d’exercer ce que l’on appelle dans toutes les traditions diplomatiques un devoir de délibération, lorsque l’impensable survient : l’armée israélienne bombarde les lieux mêmes de la réunion, visant à éliminer les dirigeants du Hamas.

Peut-on imaginer scénario plus cynique ? D’un côté, on proclame un accord imminent ; de l’autre, on détruit militairement ceux-là mêmes à qui l’on demande de le ratifier. Ce n’est pas une coïncidence. C’est un guet-apens méthodiquement construit, qui combine la pression publique d’un président américain et l’action létale d’une armée israélienne.

Un tel piège dépasse la simple inconvenance diplomatique : il entre dans le domaine du complot contre la paix. Car qu’est-ce que négocier, sinon accepter de parler avec son adversaire ? Et qu’est-ce que bombarder son interlocuteur, sinon nier la négociation elle-même, la réduire à une mascarade, une mise en scène destinée à tromper l’opinion mondiale ?

Cette duplicité n’est pas un accident de parcours. Elle s’inscrit dans une logique où les États-Unis se présentent en médiateurs tout en soutenant, directement ou indirectement, les opérations israéliennes. Le résultat est sans équivoque : la paix n’est pas recherchée, elle est piégée.

Ci-git le droit international

Au-delà de l’événement lui-même, c’est l’ordre international qui s’effondre. Les institutions censées protéger les peuples et réguler la guerre sont discréditées. La Cour pénale internationale, qui tente d’enquêter sur les crimes de guerre, est sanctionnée, ses juges interdits de visa par Washington. L’autre juridiction humanitaire internationale subit le même sort. Ainsi, non seulement les crimes se multiplient, mais la justice chargée de les juger est elle-même paralysée.

Ce n’est plus seulement la loi du plus fort. C’est l’institutionnalisation du mensonge diplomatique : feindre de tendre la main tout en préparant le coup de grâce. Et lorsque cette duplicité est couverte par la première puissance mondiale, elle devient une menace pour l’équilibre de la planète entière.

Le guet-apens de Doha ne doit pas être lu comme un simple épisode local. C’est un signal : celui d’un monde où les négociations de paix deviennent des pièges mortels, où la diplomatie se transforme en arme de guerre, et où la civilisation elle-même se renie.

À ce rythme, nul ne peut se bercer d’illusions : l’effondrement du droit international entraînera tôt ou tard toutes les nations dans le chaos. Car dans un monde où la paix est piégée, c’est l’humanité entière qui devient l’otage.

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Annonce des lauréats du Makeathon Africa au salon BigTech Africa

Le Centre technique des industries mécaniques et électriques (Cetime) annonce la clôture de la première édition du Makeathon Africa, tenue du 30 août au 1er septembre 2025 au Centre de ressources technologiques (CRT) de Sousse.

Pendant 48 heures, de jeunes talents, experts, coachs et acteurs de l’écosystème de l’innovation ont collaboré pour imaginer, concevoir et prototyper des solutions industrielles innovantes pour l’Afrique de demain.

La délibération des résultats et la remise des prix auront lieu ce mercredi 10 septembre, de 10h00 à 11h00, dans le cadre d’un panel intitulé : «Le rôle de l’Intelligence Artificielle dans la modernisation de l’industrie tunisienne», organisé par le Cetime en marge de la deuxième édition du salon BigTech Africa, qui se tient du 9 au 11 septembre au Palais des Expositions au Kram, au nord de Tunis. Cet événement constitue une occasion unique de mettre en lumière le rôle de l’IA dans le développement industriel de la Tunisie, tout en valorisant l’innovation et la créativité des participants du Makeathon.

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Le Festival Cinéma Jet 2025 à Tabarka et Tozeur

L’édition 2025 du festival Cinéma Jet (‘raduire : le cinéma arrive) se déroulera en deux temps forts à Tabarka, au nord-ouest de la Tunisie, du 12 au 21 septembre et à Nefta, au sud-ouest, du 10 au 19 octobre. A Tabarka, les projections se tiendront en plein air grâce à l’écran mobile de CinémaTdour, puis se déplaceront au cœur du désert à Nefta via le camion-cinéma itinérant. Deux formats différents, un seul objectif : offrir aux Tunisien·ne·s, partout dans le pays, la possibilité de découvrir le cinéma et de participer aux activités culturelles du festival.

Cinéma Jet est un projet culturel itinérant qui unit le septième art, l’environnement et la société, transformant villes, villages, forêts et oasis en écrans vivants, vibrants d’histoires et d’images. Le festival ambitionne de couvrir l’ensemble du territoire tunisien, du nord au sud, faisant du cinéma un pont entre les régions.

L’Union européenne en Tunisie a choisi de collaborer avec l’initiative CinémaTdour pour l’impact concret et saisissant de ce projet sur le terrain, notamment dans les quartiers populaires. En une seule année, il a touché directement plus de 35 000 personnes grâce à des initiatives tangibles et un suivi continu.

Cinéma Jet se veut un espace de rencontres, de créativité et de dialogue, où le cinéma dialogue avec les grands enjeux contemporains : environnement, jeunesse, égalité, dialogue social et développement local.

Cette édition place également l’environnement au cœur de sa programmation, qui proposera de nouveaux films européens (courts et longs métrages, films d’animation), des focus sur les cinémas espagnol et italien et de films tunisiens et européens doublés pour enfants par Mohamed Houssin Grayaa.

Au programme aussi des ateliers environnementaux sur la valorisation des produits forestiers et oasiens, la sensibilisation au recyclage, des campagnes de nettoyage de la plage de Tabarka et des activités éducatives pour enfants et jeunes (Green Kids Lab, Techy Kids).

Ainsi que des ateliers de formation à la réalisation de courts-métrages avec smartphones, des rencontres cinématographiques ouvertes au public, concerts, spectacles musicaux et soirées culturelles.

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Tunisie | Les favoris pour remporter le championnat de football

Le championnat de Tunisie de football vient à peine de démarrer et déjà, les grandes manœuvres sont lancées. Chaque saison, le public espère voir de nouvelles têtes bousculer la hiérarchie, mais un constat s’impose : l’Espérance de Tunis, le Club Africain et l’Étoile du Sahel restent les références, à la fois par leur palmarès et leur force de frappe actuelle. (Ph. Yan Sasse, Mohamed Dhaoui et Firas Chaouat).

Latif Belhedi

Espérance de Tunis, l’éternel patron

Difficile de commencer sans évoquer l’Espérance de Tunis. Le club de Bab Souika règne sur le championnat depuis des décennies. Avec ses 34 titres, il incarne à lui seul la puissance et la constance au sommet. La saison dernière, les Sang et Or ont une nouvelle fois terminé en tête, confirmant une domination presque naturelle. Ce statut de favori, ils l’assument sans détour. L’effectif est dense, équilibré, composé de joueurs habitués aux grands rendez-vous africains.

Mais cette force est aussi une source de pression : chaque adversaire rêve de faire tomber l’Espérance. Chaque match est une finale pour ceux qui l’affrontent. Le club tunisois en est conscient et sait qu’il ne peut se permettre aucun relâchement s’il veut continuer à écrire son hégémonie.

Dans cette ambiance électrique, les amateurs de paris sportifs ne sont pas en reste. La rivalité entre les grands clubs et l’incertitude de certaines affiches en font un terrain idéal pour les pronostics. Beaucoup choisissent de comparer les bonus sur Goal.com avant de miser, histoire de profiter des meilleures offres et d’accompagner chaque week-end de championnat d’une dose supplémentaire de suspense.

Club Africain, le rival qui s’affirme

Face à l’Espérance, le Club Africain refuse de jouer les seconds rôles. Après une période compliquée, marquée par des difficultés financières et sportives, le club retrouve peu à peu son éclat. L’entame de la saison 2025-26, avec deux victoires en deux matchs, donne le ton : le CA veut jouer le titre.

À domicile, il demeure une véritable forteresse, quasiment imprenable depuis plusieurs mois. Les supporters, parmi les plus passionnés du pays, rêvent de renouer avec un sacre qui les fuit depuis trop longtemps.

Le Club Africain n’a pas seulement l’ambition, il a aussi la ferveur populaire pour pousser ses joueurs à se dépasser. Reste à savoir si la régularité sera au rendez-vous face à l’ogre espérantiste.

L’Étoile du Sahel, toujours dans le coup

Si la rivalité tunisoise capte l’attention, l’Étoile du Sahel reste en embuscade. Le club de Sousse possède une tradition d’exigence et d’efficacité. La saison passée, il a brillé grâce à Firas Chaouat, meilleur buteur avec 17 réalisations, passé entre-temps au Club Africain.

L’ESS n’a pas l’intention de se contenter d’un rôle d’arbitre. Avec un effectif solide et une expérience confirmée sur la scène continentale, elle peut parfaitement se mêler à la lutte.Son principal atout réside dans sa régularité.

Loin des projecteurs de la capitale, l’Étoile avance avec méthode, prête à profiter de la moindre faille laissée par ses rivaux historiques.

Les outsiders à surveiller

Si les trois grands clubs semblent intouchables, d’autres formations n’ont pas dit leur dernier mot. L’US Monastir, par exemple, s’est illustrée lors des précédentes saisons par sa progression constante et son football offensif. Elle s’appuie sur des individualités prometteuses capables de faire basculer un match.

L’ES Zarzis, de son côté, a également montré de belles choses, notamment grâce à l’efficacité de ses attaquants. De même que le Stade Tunisien qui reste l’un des grands clubs historiques en Tunisie.

Ces clubs n’ont pas encore la profondeur de banc ni l’expérience de leurs aînés, mais ils pourraient bien jouer les trouble-fêtes. Dans un championnat où la régularité prime, une série de victoires suffit parfois à installer un outsider dans la course au titre.

Une saison déjà sous tension

Ce qui rend le championnat tunisien fascinant, c’est l’intensité des rivalités. L’Espérance et le Club Africain, dont le derby fait vibrer tout le pays, se livreront une nouvelle bataille. L’Étoile du Sahel, jamais loin, tentera de briser ce duel. Quant aux outsiders, ils chercheront à écrire l’histoire en profitant des faux pas des favoris.

Cette saison s’annonce donc passionnante. L’Espérance garde les faveurs des pronostics, mais le Club Africain semble prêt à bouleverser l’ordre établi. L’Étoile, elle, avance avec ambition, et derrière, d’autres clubs espèrent profiter du moindre espace. Plus qu’un simple championnat, c’est une lutte d’influence, de prestige et d’histoire qui se joue, sous les yeux d’un public toujours aussi passionné.

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La Tunisie, un peuple homogène façonnée par l’histoire, soudée par l’identité

On ne devrait pas brandir le mot «diversité» comme un étendard pour présenter la Tunisie comme un pays mosaïque. L’image est séduisante, mais trompeuse. Il existe une différence fondamentale entre une diversité enracinée, qui s’inscrit dans l’histoire et les coutumes d’un peuple, et une diversité plaquée, importée, souvent utilisée à des fins idéologiques ou politiques.

Khemais Gharbi *

La Tunisie, comme d’autres pays méditerranéens, a connu des brassages humains réels. Carthage, déjà, accueillait Phéniciens, Berbères, Numides, Grecs et Romains. Mais tous avaient fini par se fondre dans un esprit carthaginois propre. Plus tard, l’islam a intégré ces héritages en y ajoutant la langue arabe et une culture islamique qui sont devenues le cœur vivant de l’identité tunisienne.

Au Moyen Âge, la présence de communautés juives et chrétiennes ne fut pas perçue comme une menace, car elles s’inscrivaient dans un tissu social dominé par l’arabité et l’islam. De même, au XIXe et au XXe siècle, la venue d’Italiens, de Maltais ou de Français dans nos villes a créé une atmosphère cosmopolite, mais toujours adossée à une identité tunisienne forte, homogène, structurée. Cette diversité ne cherchait pas à fissurer la nation : elle coexistait avec elle, parfois en l’enrichissant.

À l’inverse, certains discours actuels promeuvent une diversité «importée», comme un modèle prêt-à-porter calqué sur d’autres pays. Or, la Tunisie n’est ni le Liban ni la Syrie. Ces deux nations sont des mosaïques complexes de communautés : chiites, sunnites, druzes, alaouites, arméniens, kurdes, assyriens, araméens, etc. Leur diversité confessionnelle et ethnique est constitutive de leur tissu social, mais aussi source de fragilités, de guerres et de conflits sans fin. La Tunisie n’a jamais été cela. Elle s’est construite sur une base commune solide, où la langue arabe, la culture islamique et un héritage méditerranéen partagé forment un ciment unificateur.

La véritable diversité n’est pas un masque plaqué de l’extérieur. Elle est un fruit : elle demande une terre, des racines, du temps. Elle ne peut prospérer que lorsqu’elle s’appuie sur une identité assumée et respectée. On ne glorifie pas les branches en oubliant l’arbre qui les porte.

L’histoire contemporaine l’enseigne : les peuples qui ont sacrifié leurs racines au nom d’une diversité artificielle ont fini par perdre à la fois leurs racines et leurs branches. Ceux qui ont affirmé leur authenticité tout en restant ouverts ont donné naissance à des sociétés fortes, équilibrées et fécondes.

La Tunisie n’est ni mosaïque, ni plurielle, ni cosmopolite : elle est l’héritage d’un peuple que les siècles ont pétri dans un seul moule pour en faire aujourd’hui une nation homogène.

* Ecrivain, traducteur.

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Kaïs Saïed et l’administration publique | Le «grand remplacement»

Kaïs Saïed ne cesse de répéter que l’administration publique doit œuvrer à simplifier les procédures et à ne pas créer des obstacles devant les citoyens ou à perturber le fonctionnement de certains services publics dans le but d’envenimer la situation dans le pays, rendant ainsi service à des groupes d’intérêt recevant des ordres de l’étranger.

Le président de la république a fait une nouvelle fois cette déclaration en recevant la Première ministre Sarra Zaâfrani Zenzeri, lundi 8 septembre 2025, au Palais de Carthage, et on ne sait pas s’il s’agit là d’un reproche ou d’un avertissement adressé à la locatrice du Palais de la Kasbah, dont les services ne semblent pas avoir beaucoup avancé sur cette voie de la lutte contre les lobbies d’intérêt infestant l’administration publique, pas plus qu’ils ne l’ont fait sous les ordres des trois précédents chefs de gouvernement nommés par Saïed depuis 2021 : Najla Bouden, Ahmed Hachani et Kamel Madouri.  

Ces fonctionnaires ripoux ainsi désignés à la vindicte populaire devront tous rendre des comptes, parce qu’ils cherchent à détruire l’Etat de l’intérieur et à piller ses ressources, a encore martelé Saïed, en affirmant que le travail se poursuit pour restructurer de nombreuses institutions publiques et permettre aux jeunes diplômés au chômage d’exercer leur droit légitime au travail, laissant ainsi craindre une purge au sein de l’administration.  Le «grand remplacement» en somme…

Pour le président de la République, il s’agit aussi de réduire les effectifs faramineux de certaines institutions publiques, qui sont inutiles et drainent d’importants fonds publics, indique un communiqué de la présidence de la république.
D’autre part, le chef de l’Etat a donné des instructions pour bien préparer la rentrée scolaire et universitaire, en attendant la mise en place du Conseil suprême de l’éducation et l’introduction des réformes nécessaires dans ce secteur.

I. B.

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Tunisie | Kaïs Saïed préfère les mots aux chiffres

Kaïs Saïed estime que la politique du «compter-sur-soi» (ou self-reliance) qu’il préconise depuis deux ans avait permis de contenir le taux d’inflation à 5,2% – qui reste tout de même assez élevé – et d’atteindre une croissance de plus de 3% au cours du dernier trimestre.

Lors d’une rencontre au Palais de Carthage avec le ministre des Finances, Michket Slama Khaldi, et le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Fathi Zouheïr Nouri, le président de la République a attribué ces bons résultats économiques à une stratégie menée «loin de toute ingérence étrangère», dans une limpide allusion au Fonds monétaire international, dont le programme d’aide financière conditionné par des réformes douloureuses («diktats» selon le terme utilisé par Saïed) est à l’arrêt depuis octobre 2023.

Le chef de l’Etat a également fait état de la stabilité du taux de change et de l’augmentation des réserves stratégiques en devises, qui couvrent désormais 109 jours d’importations.

Selon un communiqué de la Présidence de la République, la réunion a été l’occasion de passer en revue l’exécution du budget de l’État à la fin du premier semestre 2025 et les principales orientations du projet de budget pour 2026, qui aura une très forte portée sociale.

Ce futur budget doit incarner les aspirations du peuple tunisien, notamment dans le domaine social, et ne pas se réduire à de «simples chiffres», a dit Saïed, qui, lui, préfère les mots.

Il faut dire que les chiffres sont rarement comme on souhaiterait qu’ils soient : une inflation de 5,2% reste tout de même élevée, ce qui se traduit par la poursuite de la hausse des prix dont se plaignent les Tunisiens, et une croissance de 3%, pour bienvenue qu’elle soit, ne permet pas de résorber un chômage qui plafonne depuis une quinzaine d’années autour de 15%.

Sur un autre plan, Saïed a souligné le rôle de la BCT dans le soutien de l’économie nationale, ainsi que le rôle du Commission tunisienne d’analyse financière (Ctaf) dans le suivi des transactions financières suspectes, compte tenu des importants flux financiers en dehors des cadres légaux.

On ne sait pas si le président parle ici du marché informel, qui gangrène l’économie nationale, mais on ne voit vraiment pas ce qui empêche l’Etat, aussi omniprésent et omnipotent qu’il l’est chez nous, de mettre fin à ces flux financiers douteux dont ne cesse de parler le président depuis qu’il est au pouvoir en 2019.

I. B.

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Sidi Bou Saïd | La flottille Al-Soumoud n’a pas essuyé une attaque de drone

C’est une fake news qui a été colportée par les réseaux sociaux avant d’être relayée par plusieurs médias : un drone, israélien assurait-on, aurait attaqué l’un des bateaux de la flottille Al-Soumoud amarrés au port de Sidi Bou Saïd, au nord de Tunis, en attente de départ vers Gaza. Il n’en est absolument rien…

L’émotion était à son comble dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 septembre 2025 sur les quais du port de Sidi Bou Saïd, habituellement paisibles, et qui connaissent ces derniers jours une agitation particulière avec l’arrivée de plusieurs dizaines de bateaux de la flottille Al-Soumoud en provenance des ports de Barcelone et de Gênes et qui s’apprêtent à prendre de nouveau le large pour Gaza, transportant des centaines de militants pacifistes du monde entier et des aides alimentaires et médicales pour les deux millions d’habitants de Gaza soumis à un blocus et un génocide perpétrés par l’Etat d’Israël.

Un incendie déclenché dans un bateau au large du port a suscité des inquiétudes parmi les militants présents puis alimenté la rumeur d’une attaque de drone. Ce qui a obligé les autorités sécuritaires tunisiennes à se fendre d’un communiqué pour expliquer qu’il s’agit d’un banal incendie sur une buée de sauvetage à bord du bateau en question, et qui a été rapidement maîtrisé.

Israël est certes un Etat hors-la-loi et les Tunisiens n’ont pas oublié les attaques israéliennes qu’ils ont essuyées à plusieurs reprises depuis celle contre le quartier-général de l’OLP à Hammam-Chott au sud de Tunis en octobre 1985. Mais cette fois-ci, l’histoire de l’attaque de drone colportée contre un bateau au large de Sidi Bou Saïd n’a aucun fondement. Du moins jusqu’à maintenant, car rien n’interdit à Israël, qui n’est pas à un crime près contre l’humanité, de s’attaquer à la flottille Al-Soumoud lorsque celle-ci abordera les eaux territoriales palestiniennes.

I. B.  

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France | Le Maire de Marseille menacé de mort… pour un couscous

Oui, vous avez bien lu. À Marseille, le maire Benoît Payan a reçu des menaces de mort… pour avoir mangé un couscous. Rien que ça. Cela se passe dans la France d’aujourd’hui où l’extrême-droite n’est pas encore au pouvoir mais qui ne saurait tarder à y être.  

Tout a commencé lors du festival Kouss-Kouss, un événement qui célèbre la diversité culinaire marseillaise. L’idée était simple : promouvoir un plat symbole de convivialité et d’ouverture. Le résultat ? Des insultes, des menaces, et même des images choquantes sur les réseaux sociaux. Certains internautes ont qualifié le maire de «pauvre con» et l’ont accusé d’être «l’idiot utile des Frères musulmans». Bienvenue à l’ère du déchaînement numérique.

Malgré la virulence des messages, Payan n’a pas cédé. Sur X, il a envoyé un message clair : «Menacé de mort pour avoir mangé un couscous… je ne céderai évidemment rien et jamais. Marseille est une ville du vivre-ensemble et nous ferons tout pour que cela continue, malgré les intimidations, extrême droite ou pas.» Une déclaration ferme, directe, qui tranche avec l’absurdité de la situation.

Le festival Kouss-Kouss, né en 2018, n’avait pourtant rien de politique. Son objectif : célébrer la diversité et la richesse gastronomique de Marseille. Le couscous, avec ses mille variantes, reflète la mosaïque culturelle de la ville. Mais pour certains, même un geste aussi anodin devient une provocation.

Plusieurs voix politiques ont soutenu le maire. Le député LFI Sébastien Delogu a rappelé qu’«aucun désaccord politique ne justifie la haine ni les menaces». Un message qui sonne comme un rappel de bon sens dans un climat où les réseaux sociaux amplifient les tensions.

Cette affaire pose une question simple : à quel point sommes-nous prêts à laisser la peur et la haine dicter nos actes quotidiens ? À Marseille, la réponse de Payan est claire : pas question de renoncer au vivre-ensemble, même face à des menaces absurdes. Le couscous, plat populaire et symbole de partage, devient ici un symbole de résistance.

Dans une ville cosmopolite comme Marseille, il faut parfois se battre pour ce qui devrait être naturel : partager un repas, rencontrer l’autre, vivre ensemble. Et si un simple couscous peut provoquer une tempête, c’est que le combat pour la tolérance et le dialogue reste d’actualité.

Alors oui, à Marseille, on mange, on partage, et on résiste. Même pour un couscous.

D. G.

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Sauvons le patrimoine encore vivant de Djerba !

En 1858, Gustave Flaubert disait de l’île de Djerba que «l’air y est si doux qu’il empêche de mourir». Perle de la Méditerranée inscrite récemment au patrimoine mondial de l’Unesco, Djerba ne se résume pas à ses plages et à son hospitalité. Elle abrite un héritage architectural et culturel unique, fruit de siècles d’ingéniosité et d’adaptation aux conditions insulaires. Mais aujourd’hui, ce patrimoine est en danger : les puits, majels, les mosquées, les huileries et surtout les traditionnelles houchs et les menzels disparaissent peu à peu sous l’effet de l’urbanisation, de l’abandon et du manque de protection.

Fethi Ben Messaoud *

Les majels, des trésors d’ingéniosité hydraulique :

Dans une île aride où l’eau douce est rare, les habitants ont inventé des systèmes ingénieux pour collecter et conserver l’eau de pluie. Les «bouches», ces citernes souterraines alimentées par les toitures, et les puits creusés à même le sol, témoignent d’un savoir-faire écologique précurseur. Aujourd’hui, beaucoup sont négligés, remplacés par des solutions modernes, souvent plus coûteuses et moins durables.

Les mosquées, un patrimoine spirituel et architectural unique :

Djerba compte des dizaines de petites mosquées, souvent discrètes, blanchies à la chaux, intégrées au paysage. Certaines servaient à la fois de lieux de culte, de refuges. Ces joyaux de simplicité et d’harmonie risquent l’effacement, faute d’entretien et de reconnaissance.

Les huileries traditionnelles, mémoire de l’économie djerbienne :

L’olivier, arbre de vie, est au cœur de l’identité de Djerba. Les huileries traditionnelles, souvent souterraines pour préserver la fraîcheur, racontent le lien entre l’homme et la terre. Abandonnées au profit de moulins modernes, elles s’effondrent peu à peu, alors qu’elles pourraient devenir des lieux de mémoire et d’attraction touristique.

Majels, menzels et houchs.

Les menzels et les houchs, un mode de vie en symbiose avec la nature:

Menzel et houch, maison traditionnelle djerbienne, est bien plus qu’une habitation, c’est une véritable unité de vie, pensée pour être autonome et adaptée au climat. Construit autour d’une cour centrale, le menzel intègre des citernes pour l’eau, des espaces pour l’agriculture, des oliviers. Il illustre une architecture écologique avant l’heure, utilisant des matériaux locaux et répondant parfaitement aux besoins des familles élargies. Malheureusement, beaucoup de menzels tombent en ruine ou sont remplacés par des constructions modernes uniformisées, rompant avec l’équilibre entre l’homme et son environnement.
Un appel à l’action collective

Préserver ce patrimoine, c’est protéger l’âme de Djerba. C’est aussi offrir aux générations futures un modèle de vie durable, respectueux de l’environnement et enraciné dans une histoire plurimillénaire. Associations locales, autorités publiques, chercheurs et habitants doivent unir leurs forces pour documenter, restaurer et valoriser ces trésors.

Des mosquées à l’architecture minimaliste et épurée.

La sauvegarde passe par :

– la restauration et l’entretien des citernes, puits, mosquées et menzels;

– la transformation des huileries en musées vivants;

– l’intégration du patrimoine dans les parcours touristiques, comme c’est le cas de Djerba Wood; – la sensibilisation des jeunes à la richesse de leur héritage.

Djerba ne doit pas perdre son âme au profit de la modernité. Sauver ses menzels, ses houchs, ses majels, ses mosquées et ses huileries, c’est sauver une mémoire, une identité et un art de vivre unique au monde.

* Ancien fonctionnaire de l’Office national du planning familial (ONFP).

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Tunisie | Le prix d’achat du biogaz auprès des producteurs

La Tunisie franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de transition énergétique en misant sur une source d’énergie renouvelable moins conventionnelle : le biogaz. Il s’agit d’un gaz organique issu de déchets et de rebuts non dangereux, tels que ceux issus des décharges domestiques ou de la digestion anaérobie.

Le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie a fixé le prix d’achat de l’électricité produite à partir de cette source à 307 millimes (0,370 dinars) par kilowattheure, hors taxes.

Ce prix, fixé par arrêté ministériel du 29 août 2025 et publié au Journal officiel de l’État (Jort), restera valable pendant toute la durée des contrats.

Cette mesure s’applique à tous les projets produisant du biogaz et raccordés au réseau électrique national moyenne tension, sous réserve de l’obtention d’une licence.

L’ensemble de l’installation de production, y compris tous ses équipements, doit être concentré en un ou plusieurs sites.

Pour les producteurs, les procédures de vente d’électricité à la Société tunisienne d’électricité et de gaz (Steg) nécessitent une facturation mensuelle en dinars tunisiens.

Toute personne souhaitant lancer un tel projet doit déposer une demande auprès du ministère, qui requiert une autorisation préalable. La demande doit être accompagnée d’un dossier complet et détaillé, disponible en format papier et numérique. Les documents requis comprennent des informations précises sur les capacités techniques et financières du demandeur, la localisation de l’unité de production, un plan d’affaires incluant les coûts du projet et les frais de maintenance, ainsi qu’une étude technique décrivant la source d’énergie utilisée et la capacité prévue. Un calendrier détaillé de mise en œuvre et un plan de raccordement au réseau national sont également requis.

Cette initiative témoigne de l’engagement de la Tunisie à diversifier son mix énergétique et à promouvoir une économie plus circulaire et durable, tout en réduisant sa dépendance aux énergies fossiles.

I. B.

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Tunisie | Vers le transport hydraulique du phosphate

L’idée de transport hydraulique intégré du phosphate a été évoquée en Tunisie depuis 2023 mais sa mise en œuvre a pris du retard. C’est pourquoi un comité de pilotage de l’étude de faisabilité de ce projet a été mis en place au sein du ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, dans l’espoir d’en accélérer la réalisation.

Ce comité s’est réuni le 2 septembre 2025 à Tunis sous la présidence de la ministre Fatma Thabet Chiboub, qui a fait part de l’intention du gouvernement d’accélérer ce projet, qui vise à relier le bassin minier de Gafsa aux usines du Groupe chimique tunisien (GCT) se trouvant à Gabès et à Skhira (Sfax).

Le transport hydraulique des phosphates est un système qui permet de transporter le phosphate sous forme de pulpe (un mélange de particules solides et d’eau) via des pipelines. Cette méthode, adoptée notamment par l’Office chérifien des phosphates (OCP) au Maroc, est une alternative au transport ferroviaire et routier, permettant de réduire les coûts, l’impact carbone, l’utilisation de l’eau et l’empreinte environnementale tout en augmentant la capacité de production. 

Lors de cette réunion, un rapport a été présenté sur l’état d’avancement de l’étude de faisabilité technique et économique et sur les aspects juridiques du projet. Les prochaines étapes pour assurer une mise en œuvre rapide ont également été discutées, en coordination avec les différents partenaires et parties prenantes.

Selon Mme Chiboub, ce projet renforcera le système de transport du phosphate, tout en préservant les réserves en eau de l’aquifère du gouvernorat de Gafsa et en encourageant la transition vers l’utilisation des énergies renouvelables pour l’exploitation des usines.

Elle a également souligné la nécessité de respecter les délais et l’engagement de son département à fournir le soutien nécessaire pour achever le projet dans les délais impartis, afin d’accroître la production et la transformation des phosphates et leur exportation vers les marchés mondiaux.

Le projet de transport hydraulique du phosphate, une initiative approuvée lors de la réunion du Conseil de sécurité nationale du 26 avril 2023, présidée par le président Kais Saied, vise à renforcer davantage le secteur du phosphate en Tunisie, compte tenu de son importance vitale pour le développement économique et social du pays. Le projet comprend la construction d’un pipeline et d’infrastructures pour le transport hydraulique du phosphate depuis la zone de collecte d’Oum al-Khashab (Metlaoui) vers les usines de Gabès et de Skhira. Il comprend également la construction d’une usine de dessalement d’eau de mer d’une capacité d’environ 100 000 mètres cubes par jour et d’une centrale photovoltaïque pour fournir l’énergie nécessaire au fonctionnement des pipelines de transport, répondant ainsi aux besoins de la Société des phosphates de Gafsa et du Groupe chimique tunisien. La réunion d’hier, tenue au siège du ministère, a connu la participation du chef de cabinet Afaf Chachi Tayari, du directeur général de la Société des phosphates de Gafsa, Abdelkader Amaidi, et des membres du comité, ainsi que des représentants de la Société financière internationale (SFI), de la Banque mondiale et des cabinets de conseil chargés de l’étude de faisabilité.

I. B.

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La Tunisie continue d’importer du blé pour reconstituer ses stocks

L’Office national des céréales a acheté environ 125 000 tonnes de blé tendre lors d’un appel d’offres international organisé le mercredi 3 septembre 2025, ont indiqué des négociants européens, cités par le site spécialisé Ukragroconsult.

Cet achat constitue une nouvelle mesure prise par la Tunisie pour garantir sa sécurité alimentaire, compte tenu de la fragilité de sa situation économique et de la nécessité d’importer des céréales après une mauvaise récolte due à la sécheresse, ajoute la même source.

Le prix estimé le plus bas était de 255,86 US$ la tonne (frais et fret). D’autres lots ont été vendus aux prix estimés de 257,42 $, 256,43 $ et 256,43 $ la tonne (frais et fret).

Selon les négociants, les cinq lots ont probablement été vendus par Bunge Trading House. L’expédition du blé est prévue entre le 1er octobre et le 20 novembre, selon l’origine des céréales.

L’appel d’offres précédent, organisé le 7 août, prévoyait l’achat de 75 000 tonnes de blé, ce qui indique une augmentation des importations. Les estimations de prix et de volume fournies par les négociants pourraient être révisées ultérieurement, car les rapports reflètent leurs hypothèses.

Ces achats s’inscrivent dans le cadre des efforts réguliers déployés par la Tunisie pour reconstituer ses stocks de céréales dans un contexte financier difficile.

I. B.

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