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La Tunisie, un peuple homogène façonnée par l’histoire, soudée par l’identité

On ne devrait pas brandir le mot «diversité» comme un étendard pour présenter la Tunisie comme un pays mosaïque. L’image est séduisante, mais trompeuse. Il existe une différence fondamentale entre une diversité enracinée, qui s’inscrit dans l’histoire et les coutumes d’un peuple, et une diversité plaquée, importée, souvent utilisée à des fins idéologiques ou politiques.

Khemais Gharbi *

La Tunisie, comme d’autres pays méditerranéens, a connu des brassages humains réels. Carthage, déjà, accueillait Phéniciens, Berbères, Numides, Grecs et Romains. Mais tous avaient fini par se fondre dans un esprit carthaginois propre. Plus tard, l’islam a intégré ces héritages en y ajoutant la langue arabe et une culture islamique qui sont devenues le cœur vivant de l’identité tunisienne.

Au Moyen Âge, la présence de communautés juives et chrétiennes ne fut pas perçue comme une menace, car elles s’inscrivaient dans un tissu social dominé par l’arabité et l’islam. De même, au XIXe et au XXe siècle, la venue d’Italiens, de Maltais ou de Français dans nos villes a créé une atmosphère cosmopolite, mais toujours adossée à une identité tunisienne forte, homogène, structurée. Cette diversité ne cherchait pas à fissurer la nation : elle coexistait avec elle, parfois en l’enrichissant.

À l’inverse, certains discours actuels promeuvent une diversité «importée», comme un modèle prêt-à-porter calqué sur d’autres pays. Or, la Tunisie n’est ni le Liban ni la Syrie. Ces deux nations sont des mosaïques complexes de communautés : chiites, sunnites, druzes, alaouites, arméniens, kurdes, assyriens, araméens, etc. Leur diversité confessionnelle et ethnique est constitutive de leur tissu social, mais aussi source de fragilités, de guerres et de conflits sans fin. La Tunisie n’a jamais été cela. Elle s’est construite sur une base commune solide, où la langue arabe, la culture islamique et un héritage méditerranéen partagé forment un ciment unificateur.

La véritable diversité n’est pas un masque plaqué de l’extérieur. Elle est un fruit : elle demande une terre, des racines, du temps. Elle ne peut prospérer que lorsqu’elle s’appuie sur une identité assumée et respectée. On ne glorifie pas les branches en oubliant l’arbre qui les porte.

L’histoire contemporaine l’enseigne : les peuples qui ont sacrifié leurs racines au nom d’une diversité artificielle ont fini par perdre à la fois leurs racines et leurs branches. Ceux qui ont affirmé leur authenticité tout en restant ouverts ont donné naissance à des sociétés fortes, équilibrées et fécondes.

La Tunisie n’est ni mosaïque, ni plurielle, ni cosmopolite : elle est l’héritage d’un peuple que les siècles ont pétri dans un seul moule pour en faire aujourd’hui une nation homogène.

* Ecrivain, traducteur.

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