Les chefs d’entreprises du secteur privé s’attendent à une hausse remarquable du rythme des investissements, durant le deuxième semestre 2025 par rapport au premier semestre de l’année en cours, selon une enquête d’opinion sur l’investissement dans les industries manufacturières publiée, lundi, 8 septembre 2025, par l’INS.
L’enquête réalisée en mai 2025, auprès d’un échantillon composé de 1030 entreprises opérant dans le secteur des industries manufacturières, montre que le solde d’opinion des chefs d’entreprises sur l’évolution de l’investissement dans leurs structures a augmenté à 8%, pour le 1er semestre de l’année en cours, contre 18% durant le deuxième semestre de l’année 2025.
Durant le 2éme semestre 2025, les chefs d’entreprises sondés, prévoient une hausse attendue de l’évolution de l’investissement dans les secteurs des industries chimiques (de 7% à 28%), des industries agroalimentaires (de 8 à 24%) et des industries mécaniques et électriques (de 6% à 23%).
En revanche, les chefs d’entreprises ont estimé une baisse attendue de l’investissement, au cours du deuxième semestre de 2025, dans les secteurs des industries divers (de 30% à 9%) et des industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre (de 0% à -2%).
Pour le secteur des industries du textile, de l’habillement et du cuir, les chefs d’entreprises s’attendent à une stabilité des investissements.
La Tunisie a réalisé 350 opérations commerciales certifiées dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), a annoncé vendredi le ministre du Commerce et du Développement des exportations, Samir Abid, réaffirmant l’engagement stratégique du pays envers l’intégration économique continentale.
S’exprimant lors de l’ouverture de l’atelier tunisien en marge de la 4e Foire du commerce inter-africain (IATF2025) à Alger, le ministre a détaillé les réformes majeures lancées par la Tunisie pour renforcer sa croissance économique et son intégration africaine. Ces initiatives comprennent la zone franche d’activités logistiques et commerciales à Ben Guerdane, la plateforme des marchés de production du Centre à Sidi Bouzid, ainsi que d’importants projets dans les énergies renouvelables.
La Tunisie accueille désormais plusieurs institutions africaines stratégiques : le siège du Centre d’excellence africain pour les marchés inclusifs (AIMEC), celui de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), le Centre africain du commerce numérique, et le bureau régional Nord-Afrique de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank). Le pays participe depuis février 2024 au système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), mécanisme destiné à faciliter les transactions commerciales continentales et à réduire les coûts financiers.
Abid a également présenté le corridor commercial continental “Porte de l’Afrique”, projet ambitieux visant à positionner la Tunisie comme trait d’union entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Ce corridor reliera la Tunisie aux pays africains subsahariens enclavés (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso, République centrafricaine) via la Libye.
Le ministre a mis l’accent sur la coopération tuniso-algérienne, particulièrement dans la fabrication de composants automobiles, secteur susceptible de créer un écosystème régional intégré basé sur la complémentarité des expertises. L’atelier, organisé dans le cadre de l’IATF2025 qui se déroule du 4 au 10 septembre à Alger, a également présenté les
Face à l’immobilisme du département de l’énergie et à sa tendance déplorable à traîner des pieds en matière de développement des énergies vertes, les lobbys des extractions fossiles encouragés par le retour à l’international des fossilistes, voire des partisans d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel), les lobbys fossilistes tunisiens ont commencé à manœuvrer pour pousser les décideurs du pays à intensifier les extractions et à relancer de vieux projets fort polluants sous prétexte que de nouveaux progrès technologiques viennent de voir le jour.
Pour obtenir gain de cause, leur démarche est simple. Elle consiste à mobiliser, sur le plan communication, des ONG pour parler indirectement en leur nom. C’est le cas récemment de l’Association tunisienne des professionnels de l’énergie.
Les responsables de ces ONG font flèche de tout bois pour intervenir dans les médias, particulièrement audio-visuels, pour transmettre à l’opinion publique deux messages.
Pour obtenir gain de cause, des rabatteurs sont mobilisés dans les médias
Le premier vise à exagérer et à amplifier le déficit énergétique du pays. La Tunisie, qui ne produit que le tiers de ses besoins, en matière d’énergies, importe le reste en devises. La production nationale de pétrole et de gaz naturel étant en baisse depuis plus de quinze ans. La Tunisie ne produit que 20 millions de barils annuels de pétrole et de gaz, alors que la consommation est de 58 à 60 millions.
Pour ces ong, le pays pourrait remédier à cette situation en relançant les extractions fossiles confirmées.
« L’Association tunisienne des professionnels de l’énergie milite pour le retour du gaz de schiste. »
A titre indicatif, parmi les projets recommandés par l’Association tunisienne des professionnels de l’énergie, figure la pire des extractions énergétiques, l’extraction du gaz de schiste. Cette extraction se fait par fracking (fracturation hydraulique), une méthode particulièrement dangereuse pour l’équilibre écologique.
Pis, Hichem Mansour, président de l’Association, qui intervenait sur les ondes de la radio privée, Mosaïque FM, a révélé que l’Association a « élaboré un document contenant un ensemble de recommandations pour relancer le secteur énergétique et que ce document a été transmis au ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie ».
Par delà, les révélations de ce premier responsable de l’Association, il semble que ce dernier a très vite oublié le débat houleux qui a eu en 2013 sur le gaz de schiste lorsque le ministre de l’industrie islamiste, Mohamed Lamine Chakhari, avait essayé de conclure presqu’en catimini un accord avec le géant britannico – neerlandais de l’énergie pour l’exploration et l’exploitation d’un gisement de gaz de schiste localisé au centre de Tunisie entre Kairouan et Mahdia.
« La Tunisie ne produit qu’un tiers de ses besoins énergétiques, le reste est importé. »
En principe, le rejet du gaz de schiste depuis 2013
A cette époque, la société civile est sortie victorieuse et le projet, perçu comme extrêmement polluant, a été tout simplement abandonné.
En dépit de ce rejet, les lobbys du gaz de schiste sont revenus à la charge en 2016. Pour faire accepter ce gaz à l’opinion publique et contourner l’article 13 de la Constitution de l’époque lequel stipule que toute convention en matière d’hydrocarbures doit être approuvée par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), ces mêmes lobbys ont trouvé une autre astuce. Ils ont miroité l’élaboration préalable d’une étude d’impact sur l’ »environnement avant le lancement de préalable à tout projet d’extraction du gaz de schiste.
« Le débat houleux de 2013 sur le gaz de schiste avait conduit à l’abandon du projet. »
Sur la base de cette étude, qui n’a jamais vu le jour jusqu’à cette date tout autant que le code des hydrocarbures d’ailleurs, le gouvernement devait décider de défendre ou non le bien-fondé d’exploiter le gaz de schiste dans le pays.
Malheureusement, on attend toujours les résultats de cette étude.
Abou SARRA
Chiffres clés
1/3 — Part de la production nationale par rapport aux besoins énergétiques tunisiens 20 millions — Barils de pétrole et gaz produits annuellement en Tunisie 58 à 60 millions — Barils de consommation énergétique annuelle du pays 2013 — Année du rejet par la société civile du projet d’exploitation du gaz de schiste
Le bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) a décidé, le 23 août 2025, de dissoudre le Conseil central de l’Union. Ce dernier est accusé d’avoir outrepassé ses prérogatives statutaires et enfreint le règlement intérieur. Le Conseil central, qui constitue la plus haute instance entre deux congrès et regroupe cent membres élus ainsi que les présidents des unions régionales et les secrétaires généraux des syndicats nationaux, a catégoriquement rejeté la dissolution.
Le communiqué publié par le bureau exécutif suite à cette décision ne donne aucune précision sur les motifs qui opposent les deux parties.
Conflit interne et accusations
Il a fallu que Bayrem Hamada, membre du Conseil central, intervienne, le 25 août 2025, sur les ondes de la radio privée Jwahara FM, pour révéler de nouveaux éléments sur cette affaire. Il a indiqué qu’il s’agit d’un litige qui oppose « deux clans liés au parti Ennahdha qui se disputent la direction, au détriment des agriculteurs », rappelant que « depuis plus d’une décennie, c’est le mouvement Ennahdha qui a cherché à contrôler l’Utap et à placer ses proches aux postes de direction. Aujourd’hui encore, ce sont des personnes affiliées à ce parti qui dominent la structure ».
Engagement affiché pour l’indépendance
Abstraction faite de cette information, le communiqué du bureau exécutif comporte des annonces sur les futures orientations du syndicat et même du syndicalisme en général dans le pays.
Au nombre de celles-ci figure « l’engagement de l’UTAP à entreprendre une réforme en profondeur visant à ouvrir l’organisation à l’ensemble des agriculteurs et des pêcheurs, dans un cadre strictement syndical et professionnel, détaché de toute influence politique ou partisane ».
Dit simplement : l’UTAP se veut indépendante – du moins en théorie jusqu’ici – et ne veut plus être le prolongement ou l’appendice d’un quelconque courant politique.
Antécédents d’alliances partisanes
Pour les observateurs de la chose tunisienne, il s’agit d’une évolution majeure, dans la mesure où le talon d’Achille des syndicats tunisiens (UGTT, UTICA, UTAP…) a été leur alliance presque aveugle avec certains partis politiques.
Le cas de l’UTAP, noyautée par le parti islamiste Ennahdha durant la décennie noire (2011-2021), est édifiant à ce sujet.
Cela a été également le cas de l’organisation patronale UTICA, au temps de Ben Ali. Pour mémoire, tout le monde se rappelle comment ses membres faisaient la pluie et le beau temps, en toute impunité, grâce à leur complicité avec le parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD).
Aujourd’hui, l’organisation patronale diabolisée et désignée du doigt comme un nid de corrompus a choisi de se retirer de la scène publique et de suivre la politique « Wait and see ».
L’UGTT également interpellée
L’UGTT est également concernée par ce souci d’indépendance. Lors de la récente marche du 21 août 2025, des pancartes appelaient à l’indépendance de la centrale syndicale.
Cette dernière est appelée à prouver en priorité cette indépendance à son niveau, voire sur le terrain. Nous disons cela parce qu’on a constaté, lors de la marche précitée, que l’UGTT se comportait comme un parti politique, au regard de la participation à ce « rassemblement en principe syndical » de plusieurs « militants » de « l’opposition politique », de proches de personnes incarcérées dont l’avocate Sonia Dahmani, et de représentants de patrons opposés à la récente loi sur l’interdiction de l’emploi précaire et de la sous-traitance.
C’est pourquoi l’indépendance réclamée par l’UGTT doit s’appliquer non seulement vis-à-vis du pouvoir politique en place mais également de tous les courants politiques dans le pays.
À bon entendeur.
Abou SARRA
EN BREF
Le bureau exécutif de l’UTAP a décidé, le 23 août 2025, de dissoudre le Conseil central, décision rejetée par ce dernier.
Bayrem Hamada (Conseil central) a révélé sur Jwahara FM qu’il s’agit d’un conflit entre deux clans liés au parti Ennahdha.
Le communiqué de l’UTAP annonce une réforme pour ouvrir l’organisation aux agriculteurs et pêcheurs, en dehors de toute influence politique.
Les syndicats tunisiens (UTAP, UGTT, UTICA) ont longtemps été accusés d’alliances avec des partis politiques, notamment Ennahdha et le RCD.
Lors de la marche du 21 août 2025, l’UGTT a été appelée à démontrer son indépendance vis-à-vis du pouvoir et de l’opposition.
La Société de promotion des logements sociaux (SPROLS) déploie de nouveaux projets immobiliers dans le Grand Tunis afin de répondre à la demande croissante en logements accessibles. L’objectif est clair : offrir aux familles de la classe moyenne et aux ménages à revenus modestes des solutions adaptées à leur pouvoir d’achat.
Parmi les programmes phares figure le projet de Borj Touil, dans le gouvernorat de l’Ariana, où sont proposés différents types d’appartements (S+2, S+3, S+4) ainsi que des duplex. Pour faciliter l’acquisition, SPROLS intègre des mécanismes de financement avantageux, notamment le prêt du premier logement, dispositif destiné à encourager l’accès à la propriété.
Au-delà de l’Ariana, d’autres zones stratégiques du Grand Tunis sont ciblées afin de décongestionner la capitale et de soutenir la mixité sociale. Ces projets s’inscrivent dans une stratégie nationale visant à combler le déficit en logements sociaux, tout en accompagnant l’urbanisation rapide des grandes agglomérations.
Dans les officines tunisiennes, l’angoisse grandit. Des familles entières peinent à trouver des traitements vitaux : insuline, médicaments pour la thyroïde ou encore certains traitements anticancéreux. Derrière chaque boîte introuvable, il y a une histoire : celle d’un malade qui retarde sa prise, d’un parent qui multiplie les appels ou d’un pharmacien contraint de répéter « rupture de stock ».
Invitée de l’émission الشارع التونسي sur Express FM, la Dre Thouraya Naifer, secrétaire générale du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, a mis des mots sur cette crise. Elle rappelle que la situation n’est pas seulement logistique : « C’est une question de santé publique et de confiance. »
Face à l’urgence, une commission de veille a été activée pour surveiller fabrication, distribution et stock stratégique. Le ministère de la Santé a également promis des livraisons rapides pour les médicaments essentiels, dès la semaine suivante. Mais au-delà des promesses, les patients attendent des actes.
Parmi les solutions avancées figure la création d’une plateforme numérique qui connecterait médecins, pharmaciens, industriels et distributeurs, afin d’anticiper les ruptures. La Dre Naifer insiste aussi sur l’importance de l’usage rationnel des traitements, pour éviter le gaspillage, et sur la confiance à accorder aux génériques, déjà majoritaires en Tunisie.
En attendant, ce sont les malades qui paient le prix fort. « Comment expliquer à un patient diabétique qu’il doit attendre pour recevoir son insuline ? », s’interroge un pharmacien. Le ministère assure vouloir lever les obstacles financiers et logistiques, notamment en assouplissant les procédures douanières sur les matières premières. Reste à savoir si ces engagements se traduiront, rapidement, en médicaments disponibles pour ceux qui en ont le plus besoin.
EN BREF
70 % — Part des médicaments génériques consommés en Tunisie.
2 — Médicaments prioritaires visés par les mesures urgentes : insuline et thyroïde.
1 — Commission de veille activée pour surveiller production, distribution et stock stratégique.
1 plateforme numérique — Projet annoncé pour intégrer tous les acteurs du secteur pharmaceutique.
Soutenu par une centaine de députés, le groupe parlementaire pour la Souveraineté Nationale vient de proposer un projet de loi tendant à interdire la publicité sur les réseaux sociaux y compris Tik Tok.
Objectif déclaré : mettre fin au “chaos des ventes suspectes” et aux activités frauduleuses menées par des “créateurs de contenu”.
Concrètement, il s’agit de réglementer et d’encadrer le secteur publicitaire sur internet et les réseaux sociaux, aux fins de lutter contre les fraudes et de préserver la publicité pour les médias traditionnels, lieux publics et espaces commerciaux.
Pour mémoire, cette publicité a connu un franc succès auprès des tunisiens depuis le confinement instauré à l’occasion de la pandémie du Corona virus Covid 19.
Ce secteur, actuellement en plein essor, a été entaché par des pratiques frauduleuses. D’où l’enjeu de le réglementer et de le moraliser.
Cela parait étonnant et pourtant c’est vrai. En cette période où de nombreux « économistes ultralibéraux » ne voient que l’issue de la privatisation pour résoudre les difficultés des entreprises publiques, d’autres parties dont des bailleurs de Fonds estiment qu’il y a un besoin réel de créer de nouvelles entreprises publiques. Objectif : satisfaire les besoins urgents d’importants pans de la société tunisienne en produits et services que l’Etat et les privés n’ont pas pu assurer, jusqu’à ce jour.
Une entreprise publique est particulièrement recommandée. Il s’agit de la création d’une Banque postale, un projet en stand-by depuis des années. Actuellement le projet de loi portant création de cet établissement financier est relancé. Il est soumis, depuis juillet 2025, au parlement sur l’initiative d’un groupe de députés.
Concrètement, fort de plus 1200 bureaux postaux répartis sur tout le territoire du pays, de 4 millions de détenteurs de comptes d’épargne représentant 25% de l’épargne du pays et de 2 millions de comptes courants, le projet de Banque postale a toutes les chances de réussir.
Ce type de banque, inspiré d’expertises réussies dans des pays développés comme la France, l’Italie et le Japon, se propose de fournir des services de proximité aux communautés enclavées, c’est-à-dire dans les contrées où les banques classiques ne sont pas présentes…
La Banque postale va jouer sur le levier de la proximité pour fournir un service qu’elle n’offre pas, à ce jour, à savoir l’octroi de crédits. Elle va permettre à d’importants pans de la population et des entreprises localisés à l’intérieur du pays d’accéder à des financements appropriés pour lancer leurs projets. C’est en quelque sorte une banque inclusive.
« Avec plus de 1 200 bureaux et 4 millions d’épargnants, la Poste a toutes les cartes en main pour réussir sa mutation en banque. »
Les bailleurs de fonds soutiennent la création de la banque postale
Cette banque bénéficie du soutien du gouvernement tunisien (a l’exceptions du ministère des finances, de la BCT…) et des bailleurs de fonds. Ces derniers se sont constamment préoccupés des difficultés que rencontrent, à l’intérieur du pays, simples citoyens, PME-micro entreprises, régions et secteurs, pour accéder à un financement bancaire.
C’est d’ailleurs, en prévision de la création de cette banque que l’Union européenne a mis à la disposition de la Poste tunisienne, depuis 2016, un don d’un million d’euros. Ce financement est dédié au cofinancement de plans d’action visant la promotion des différents métiers de la Poste et l’amélioration de leur management.
Pour sa part, la BERD (Banque européenne de reconstruction et du développement) appuie le projet de création de cette nouvelle banque publique parce qu’il répond, d’après les déclarations de ses responsables à Tunis, à un véritable besoin : celui de faire accéder d’importants pans de régions et de secteurs non bancables à des financements bancaires.
Au mois de novembre 2024, les députés ont vivement critiqué, lors d’une séance parlementaire, le ministère des technologies et de la communication, pour les retards liés à la mise en œuvre de la Banque Postale, perçue comme une « revendication populaire ».
« En Tunisie, la proximité est un atout décisif : la Banque postale vise les citoyens et PME laissés à l’écart du financement. »
Les banques de la place craignent la Banque postale
Selon nos informations, cette initiative serait freinée par des blocages au niveau de plusieurs parties : ministère des Finances, Banque centrale, Conseil bancaire et financier (CBF), organisme professionnel qui regroupe les banques et les établissements financiers….et des sociétés de micro crédits qui accordent des crédits au taux d’intérêt variant entre 20 et 40% .
Effectivement, les banques de la place et les sociétés de microfinance qui sont très actives dans les quartiers populaires voient d’un mauvais œil l’arrivée de ce nouvel établissement financier public qui, par l’effet de l’avantage dont il jouit en matière de proximité et d’implantation sur tout le territoire du pays, constituerait une sérieuse concurrence…
D’après le député Mohamed Zied Maher représentant des initiateurs de la proposition parlementaire, « cette banque postale pourrait introduire une dynamique de concurrence sur le marché financier tunisien. Il considère qu’il est temps que les banques traditionnelles s’adressent davantage aux investisseurs et s’engagent avec eux sur la question du risque, condition nécessaire selon lui à une véritable renaissance financière et économique du pays ».
« Le risque n’est pas dans le projet, mais dans la gouvernance qui décidera de son avenir. »
Quant à nous, nous pensons qu’au regard de la tendance fâcheuse de la BCT à trainer des pieds avant de promulguer le projet de loi sur « l’inclusion financière », l’initiative des députés d’accélérer le débat sur la création de la Banque postale ne peut être que saluée.
Néanmoins, nous nous empressons de formuler cette crainte de voir, en l’absence d’institutions de contrôle solides, la future Banque postale tomber, par l’effet du mauvais choix des hommes et des politiques, dans le piège de la mauvaise gouvernance dont souffre actuellement l’écrasante majorité des banques publiques de la place.
Abou SARRA
EN BREF
La Tunisie relance le projet de Banque postale, longtemps en attente.
Objectif : offrir des crédits et services financiers aux citoyens et PME exclus du système bancaire.
Avec son réseau de 1 200 bureaux postaux et 4 millions d’épargnants, la Poste dispose d’atouts uniques.
Le projet bénéficie du soutien de l’UE et de la BERD, mais se heurte à l’opposition du ministère des Finances, et de la BCT.
Enjeu majeur : réussir la gouvernance pour éviter les dérives des banques publiques.
L’Orchestre Symphonique Tunisien s’apprête à entamer une tournée estivale prestigieuse avec le spectacle « La Nuit des Chefs », une expérience musicale hors du commun qui fera escale dans trois grands festivals nationaux.
Le voyage débutera le 12 juillet au Festival International de Hammamet, se poursuivra le 20 juillet dans le cadre des Nocturnes d’El Jem, et s’achèvera le 1er août sur la scène majestueuse du Festival International de Carthage.
Cette production originale, imaginée sous le signe de la diversité artistique, réunira plusieurs chefs d’orchestre venus de divers horizons. Chacun dirigera une œuvre ou un mouvement, imprimant sa vision, sa sensibilité et son énergie à l’ensemble symphonique.
Cette pluralité de baguettes promet une exploration vivante et contrastée du répertoire, où chaque chef apportera sa propre lecture d’une partition, transformant l’orchestre à chaque intervention.
Bien plus qu’un concert, « La Nuit des Chefs » s’annonce comme une expérience immersive et évolutive, où la direction orchestrale devient un véritable langage en soi. La présence de plusieurs chefs dans une même soirée invite à percevoir l’orchestre comme un corps en perpétuelle métamorphose, capable de révéler des nuances insoupçonnées au fil des interprétations.
Le concert sera enrichi par la participation des chœurs du Théâtre de l’Opéra de Tunis, apportant une dimension vocale puissante à cette célébration musicale. Dans une ambiance de dialogue artistique entre chefs, musiciens et public, cette tournée se veut une ode à la richesse de l’expression symphonique et à l’universalité de la musique.