Une start-up tunisienne place l’Afrique sur la carte mondiale de l’IA
La Tunisie s’affirme comme l’un des pôles émergents de l’intelligence artificielle (IA) en Afrique, portée notamment par la réussite d’InstaDeep, rachetée en 2023 par la firme allemande BioNTech pour plus de 550 millions de dollars. Ce rachat, l’une des plus importantes transactions technologiques du continent, illustre la capacité de la Tunisie à produire des solutions IA de classe mondiale.
Selon un rapport publié le 1er septembre 2025 par la société nigériane Heirs Technologies, les start-up africaines spécialisées dans l’IA ont levé 1,25 milliard de dollars entre janvier 2019 et mars 2025. Si l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya et l’Égypte concentrent 86 % de ces financements (1,08 milliard de dollars), d’autres écosystèmes innovants émergent, notamment en Tunisie, au Maroc et au Ghana.
En Tunisie, le succès d’InstaDeep, fondée en 2014 par Karim Beguir et Zohra Slim, demeure une référence. L’entreprise s’est fait connaître grâce à son système de détection précoce des variants du coronavirus, avant de diversifier ses applications vers la robotique, la biotechnologie et l’optimisation énergétique. Son rachat par BioNTech a permis de placer Tunis sur la carte mondiale des hubs technologiques.
Au-delà de ce fleuron, le rapport cite d’autres jeunes pousses africaines prometteuses, comme Xolani Health (Nigeria), NeedEnergy (Zimbabwe) et Plentify (Afrique du Sud), actives dans les diagnostics prédictifs et les systèmes énergétiques intelligents. Cette vague d’innovation est alimentée par une base diversifiée d’investisseurs : Google VC, Norrsken et Techstars, mais aussi des fonds africains tels que Launch Africa, AfricInvest ou Future Africa.
Le marché africain de l’IA est évalué à 4,5 milliards de dollars en 2025, soit 1,85 % du marché mondial, et devrait croître rapidement. Plus de 20 pays ont déjà adopté des stratégies nationales pour développer l’IA, notamment à travers des modèles linguistiques légers adaptés aux besoins locaux en agriculture, santé et éducation.
Pour la Tunisie, ce contexte représente une opportunité stratégique : s’imposer comme une plateforme régionale d’innovation numérique et attirer davantage de financements internationaux dans un secteur en pleine expansion.