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Le décret-loi 2022-54 et la culture de la censure en Tunisie

Le décret-loi n° 2022-54, adopté en septembre 2022, prétend encadrer la diffusion de fausses informations sur Internet. Mais dans la pratique, il est perçu comme un outil de contrôle qui restreint la liberté d’expression. Cette tribune analyse ses implications sur la culture de la censure et sur la confiance des citoyens dans les institutions tunisiennes, et plaide pour une inflation de liberté plutôt qu’une répression mal appliquée.

Ilyes Bellagha *

Le décret-loi n° 2022-54 du 13 septembre 2022, relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication, prétend encadrer la diffusion de fausses informations sur Internet. Mais dans la pratique, il est devenu un instrument paradoxal : au lieu de protéger, il restreint et intimide. Dans un pays qui se cherche encore après les bouleversements de décembre 2010 et janvier 2011, ce décret-loi est souvent interprété de manière large et utilisé comme un bâillon contre les voix critiques.

Menaces réelles pour la liberté d’expression

Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est que des responsables de diverses institutions menacent avec ce décret-loi, en inventant de toutes pièces des atteintes supposées. Et nous savons tous qu’ici, comme ailleurs, il est plus difficile de prouver son innocence que de nier sa culpabilité.

Mais le problème dépasse la loi elle-même. Toute loi tombe naturellement sous la houlette de l’interprétation, et notre société est culturellement formatée pour accepter la soumission – si ce n’est vis-à-vis du gouvernant, du moins vis-à-vis des juges. Le peuple, n’ayant pas encore acquis pleinement sa dimension de citoyen d’une république, confond le président avec le pouvoir : par conséquent, toute entorse aux règles est perçue comme sa responsabilité, et la liberté d’expression se retrouve encore plus bridée.

Héritage historique et culture de la peur

Le réflexe de peur que l’on observe aujourd’hui s’explique historiquement. Avant ce décret-loi, le cadre juridique existant contre la diffamation – principalement le Code pénal – servait déjà souvent à réprimer la parole publique. Ceux qui dénoncent aujourd’hui cette loi ou alimentent la polémique ont raison de craindre une régression du droit à l’expression, car cette peur est héritée des pratiques anciennes.

À cela s’ajoute le poids de la culture sociale : dès l’école, parfois dès la famille, nous apprenons ce que nous pouvons ou ne pouvons pas dire, sous peine de réprimande ou de honte. Tous ces codes et tabous façonnent nos comportements bien avant que la justice n’intervienne. Le décret-loi 2022-54, en criminalisant certaines publications en ligne, institutionnalise un mécanisme de contrôle déjà profondément enraciné.

Le problème qui se pose aujourd’hui est essentiellement un problème de confiance. Seule l’instauration de toutes les instances constitutionnelles et, en attendant, la création d’un vrai ordre professionnel des journalistes, distinct du syndicat, avec son conseil de discipline indépendant, pourra restaurer cette confiance et protéger la liberté d’expression.

Inflation de liberté plutôt que répression

Au lieu de nourrir le débat, ce décret-loi installe la peur et l’autocensure. Pourtant, ce dont nous avons besoin aujourd’hui, ce n’est pas d’une répression excessive, mais d’une inflation de liberté : plus d’espace pour dire, critiquer, proposer et expérimenter. Chaque opinion exprimée librement participe à la maturation de notre démocratie naissante, bien plus que des sanctions qui étouffent la parole.

Il est temps de reconnaître que la véritable protection d’une société ne se mesure pas par le contrôle des mots, mais par sa capacité à accueillir la diversité des voix, même discordantes. Le décret-loi 2022-54, tel qu’il est appliqué aujourd’hui, reste un obstacle à cette ambition. Il est temps de le repenser ou de le dépasser pour que la liberté d’expression devienne enfin un moteur de progrès et non un frein à notre renaissance collective.

* Architecte.

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« La voix de Hind Rajab » de Ben Hania remporte le Lion d’argent à Venise

« La Voix de Hend Rajab » de la réalisatrice Kaouther Ben Hania a remporté le le Lion d’argent Grand Prix du jury lors de la 82e édition de la Mostra de Venise .

« Félicitations au cinéma tunisien », a commenté le Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI), estimant que « cette victoire historique consolide la place du cinéma tunisien sur la scène internationale et confirme une fois de plus le talent et la vision créative singulière de nos cinéastes ».

Le CNCI a également félicité Kaouther Ben Hania et à toute son équipe, en présentant ses vœux de succès continus et de rayonnement pour le cinéma tunisien.

Notons que « La Voix de Hend Rajab » a déjà décroché, à Venise, six prix parallèles et que ma projection de ce film a été marqué par une vive émotion et au passage l’ovation exceptionnelle de plus de 24 minutes.

Y. N.

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Victime d’un bavure policière en France, Abdelkader Dhibi enterré à Kasserine

Plusieurs centaines d’habitants de Kasserine ont accompagné l’enfant de la ville Abdelkader Dhibi, à sa dernière demeure, ce samedi 6 septembre 2025, au cimetière Ouled Bouallègue.

Le défunt avait été tué par balles par des policiers français, le 2 septembre, dans le quartier de Belsunce, à Marseille. Il détenait une carte de séjour et vivait, sans problème jusque-là, avec son épouse française.

Le jour du drame, il s’était disputé avec son employeur et hébergeur qui ne l’avait pas payé depuis quelque temps et avait jeté ses affaires dans la rue.

La dispute dégénéra et il se saisit de deux couteaux chez un charcutier du coin et en blessa 5 personnes. Dans la cohue de la chasse à l’homme qui s’ensuivit, des policiers appelés à la rescousse lui tirèrent dessus et l’abattirent de plusieurs balles, alors qu’ils auraient pu l’immobiliser en lui tirant sur les jambes, d’autant qu’il ne portait pas d’arme à feu.

Les habitants du quartier Ezzouhour où habitent les membres de la famille du défunt exigent de connaître la vérité sur les circonstances exactes de ce qu’ils considèrent comme un meurtre et de sanctionner les éventuels auteurs, rapporte Diwan FM.

I. B.

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Violence policière à Marseille | La FTCR exige vérité et justice pour Abdelkader Dhibi

La Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) exprime, dans le communiqué ci-dessous, sa profonde indignation après la mort d’Abdelkader Dhibi, tué par la police à Marseille, au sud de la France, le 2 septembre 2025.

Les images largement diffusées montrent un homme encerclé, tenant des couteaux, certes, mais ne présentant pas de danger immédiat qui justifiait l’usage de tirs mortels. Le recours à la légitime défense avancée par les autorités ne convainc pas. D’autres moyens existaient pour neutraliser et interpeller Abdelkader. Tirer pour tuer ne peut constituer la réponse proportionnée d’une force publique censée protéger toutes les vies.

En tant qu’association de l’immigration tunisienne, la FTCR annonce son intention de se constituer partie civile afin que la lumière soit faite sur cette affaire.

Nous demandons au ministère de l’Intérieur de rendre des explications claires et transparentes sur le déroulement des faits et les raisons qui ont conduit à une telle issue tragique.

Nous ne nions pas que l’homme aurait blessé plusieurs personnes et qu’il détenait des armes blanches et de ce fait devait être maitrisé. Mais rien, absolument rien, ne justifie qu’un citoyen, déjà encerclé et isolé, soit abattu par sept balles. En démocratie, la justice doit passer par la loi et les tribunaux, pas par des exécutions sommaires.

Ce drame s’inscrit dans un climat inquiétant où la vie des migrants et des étrangers semble compter moins que celle des autres.

Trop souvent, ces affaires se soldent par une justification précipitée des violences policières et par la stigmatisation de communautés entières.

La FTCR appelle à la mobilisation de toutes les organisations démocratiques, associatives et syndicales, pour exiger vérité, justice et égalité de traitement.

La mémoire d’Abdelkader Dhibi nous oblige à refuser que des vies soient effacées dans l’indifférence ou sous couvert de sécurité.

Le droit à la vie est universel. Nous n’accepterons pas qu’il soit hiérarchisé selon l’origine, le statut social ou le passeport.

FTCR – Paris, le 04 septembre 2025

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L’automédication en Tunisie, une fatalité ?

La surconsommation des médicaments, l’automédication et la non-conformité dans la délivrance des médicaments de la part d’un nombre non négligeable d’officines, ne sont un secret pour personne. Que la présidente du Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) en parle est tout à fait normal, du moment que l’on a choisi de s’inscrire dans une dynamique de réforme et d’assainissement. Qu’il y ait des réactions impulsives ou irréfléchies, passe encore, mais nier l’existence de ce problème relève de l’inconscience.

Dr Monem El Achkham

Dans nos officines, le pharmacien il faut l’avouer n’est pas toujours présent. Le préparateur, quant à lui, agit sans que l’on ne sache si c’est un médecin, un pharmacien, un guérisseur ou un insouciant vendeur, inconscient de la sensibilité et de la gravité de sa marchandise. J’ai vu de mes propres yeux l’un d’entre eux remplacer, sur l’une de mes ordonnances, un paracétamol par un antibiotique, en assurant qu’il était «de loin plus efficace». Le mari de ma patiente qui ne m’avait pas reconnu a apprécié l’attention. Lors de la consultation de contrôle, il me l’a avoué avec une certaine fierté et non sans un soupçon de reproche. J’ai dû rappeler au couple qu’il était complètement inutile voire absurde de payer une consultation médicale pour aller ensuite puiser dans le savoir et les conseils du préparateur.

Les responsabilités sont partagées

À ce stade, les responsabilités sont partagées : le pharmacien, par son manque d’assiduité, le préparateur, par son audace morbide et le patient, par son ignorance. Mais vous l’avez compris ce n’est pas tout. Une autre pratique gangrène ce domaine et ceux qui s’en plaignent le plus, sont ceux-là même qui l’ont initié : les médicaments en promotion.

Les laboratoires alimentent ce système en proposant aux officines des lots de médicaments «trois au prix de deux» ou «sept au prix de cinq» et il y a même paraît-il, des qui intéressent secrètement le préparateur.

Ces vagues promotionnelles favorisent la substitution sauvage des prescriptions, et bien entendu les laboratoires qui n’avait pas choisi de lancer leurs propres promotions durant la même période, voient leurs chiffres baisser et dénoncent ceux qui s’y sont adonné, la bonne vieille moralité à la tunisienne quoi.

Et les médecins dans tout ça ?

Nous avons donc déjà quatre acteurs dans ce fléau nuisible à la santé, à l’économie et à l’optimisation des soins : le pharmacien, le préparateur, le patient et le laboratoire.

Est-ce qu’on a fait le tour ? Que nenni. Le maillon suivant et pas le moindre n’est autre que le prescripteur : le médecin. Peu de gens savent à quel point certains laboratoires rivalisent d’ingéniosité et de roublardise pour influencer les prescriptions médicales. Sous couvert de subventions scientifiques, de congrès et de séminaires, ils proposent aux plus gros prescripteurs des voyages, des croisières, voire des «subventions» directes. L’exemple le plus ubuesque fut celui d’un laboratoire très connu qui a organisé une soi-disant étude qui devait s’achever par une croisière, lors de laquelle les résultats seraient exposés. Les médecins «choisis» devaient prescrire le produit en question à raison d’une moyenne de dix ordonnances par jour pendant quelques mois. Le calcul est vite fait. Heureusement, beaucoup de confrères ont refusé cette humiliation, par respect pour eux-mêmes et pour leurs patients.

Vous l’avez certainement compris, cet exemple est loin d’être sporadique. Lorsque le législateur a incité les laboratoires à soutenir la science et la recherche, ce n’était sûrement pas pour encourager ce genre de mascarade. Que des médecins aient accepté de bonne foi ces avantages en pensant ne pas nuire directement à leurs patients, c’est compréhensible, mais ça ne doit surtout pas nous empêcher de mettre à plat ce mal.

Cette aberration dans le circuit des médicaments, n’est pas qu’une vision de l’esprit. Une étude a comparé en 2018 752 participants, entre étudiants en médecine et patients, révèle qu’un peu plus de 70% d’entre eux s’automédiquent sans différence significative entre les deux lots. 96% d’une population de patients cardiovasculaires à Béja, en 2021, déclarent pratiquer l’automédication avec 56,9% des cas des antibiotiques. 20,6% d’une population pédiatrique à Mahdia en 2020 utilisent des antibiotiques par automédication et dans 39,7 % des cas, c’est le pharmacien qui a conseillé l’antibiotique.

Une défectuosité systémique

    Le coût global de l’automédication en Tunisie est estimé en 2025 à 238,5 millions de dollars américains.

    Nous l’avons donc compris, comme toute autre défectuosité systémique, la cause est généralement multifactorielle et prétendre en venir à bout en pointant un seul des protagonistes, c’est Sisyphe la réforme.

    Il est urgent donc de proposer un projet de loi encadrant cette filière, de rappeler à tous les acteurs l’application des textes en vigueur, et surtout d’encadrer sérieusement la pratique des préparateurs.

    * Chirurgien, Gafsa.

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    Condamnation confirmée par la Cour d’appel pour Mourad Messaoudi

    La chambre correctionnelle d’été de la Cour d’appel de Tunis a confirmé, ce vendredi 5 septembre 2025, le jugement prononcé par contumace contre le juge révoqué Mourad Messaoudi

    L’avocat Samir Ben Amor a pour sa part dénoncé cette condamnation à 8 mois de prison contre Mourad Messaoudi en affirmant que ce jugement a été prononcé sans audition de l’accusé ni plaidoirie de la défense, a-t-il noté dans un post publié sur sa page Facebook.

    Rappelons que Mourad Messaoudi est poursuivi dans une affaire d’octroi d’avantages afin d’influencer des électeurs lors de la présidentielle de 2024, accusations qu’il nie totalement.

    Y. N.

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    Affaire Abdelkader Dhibi | Deux avocats mandatés par l’Onat pour la défense

    L’Ordre national des avocats de Tunisie (Onat) a mandaté deux avocats basés en France pour suivre le dossier du Tunisien Abdelkader Dhibi, tué par la police de Marseille, lors d’une intervention, après qu’il ait agressé 5 personnes au couteau.

    C’est ce qu’a fait savoir le bâtonnier Hatem Mziou dans une déclaration à Diwan FM, ce vendredi 5 septembre 2025, en précisant que la famille d’Abdelkader Dhibi a été contactée afin de donner son accord pour être légalement représentée par ces avocats.

    Les deux avocats désignés vont suivre les procédures de l’enquête ouverte dans cette affaire et qu’ils vont soumettre leurs requêtes pour défendre les droits du défunt et pour que justice soit faite.

    Y. N.

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    Bhullung-Bhuthur 2025 : “Les immigrés” représente la Tunisie au festival de Guwahati

    La pièce “Les immigrés” (The Immigrants) de Hafedh Khalifa est dans la sélection officielle de la 3ème édition du “Bhullung-Bhuthur International Theatre Festival” (BBITF) qui se déroule du 3 au 7 septembre, à Guwahati, plus grande ville de l’Etat d’Assam à l’extrémité-est de l’Inde.

    “Les immigrés”(70′) est une adaptation d’une œuvre du célèbre dramaturge polonais Sławomir Mrożek (1929- 2013) intitulée « Les émigrés », parue en 1975.

    Cette version tunisienne est mise en scène par Hafedh Khalifa et produite en 2022 par la compagnie “Art Des Deux Rives Prod”. Elle est écrite par Lassad Ben Hassine et interprétée par le duo Slaheddine Msadek et Jaleleddine Saadi.

    La participation de ce spectacle théâtral est soutenue par le ministère des Affaires Culturelles dans le cadre du renforcement de la présence culturelle de la Tunisie à l’international, indique le site de ministère.

    Dans un communiqué publié, ce jeudi 4 septembre, le ministère a encore indiqué la participation du metteur en scène Hafedh Khalifa à l’un des 6 ateliers de théâtre au menu du festival animés par des experts internationaux. Il sera parmi des hommes de théâtre représentant les pays participants qui dirigeront un atelier intitulé “Embodied Voices: The Craft of Physical Expression on Stage” (Littéralement: “Voix incarnées: L’art de l’Expression physique sur scène”).

    Contacté par l’agence TAP, Hafedh Khalifa a déclaré, depuis l’Inde, que sa participation au “Bhullung-Bhuthur International Theatre Festival” revêt une grande importance sur le plan de la Diplomatie culturelle surtout qu’en Tunisie on n’a pas une grande idée sur l’expérience théâtrale en Inde ».

    “Ma présence en Inde à travers cette pièce intitulée ‘Les immigrés’ devra me permettre de choisir certains spectacles étrangers pour participer à la prochaine édition du Festival international du théâtre du Sahara en 2026 », a encore dit le metteur en scène dans un bref entretien sur whatsApp, en raison de la mauvaise connexion.

    La pièce tunisienne figure parmi une sélection de spectacles représentant divers pays dont “The Girl Who Rode A Bicycle de Nayan Parasad et “Metamorphosis of Mitrachi Goshta” de Dr. Mrinal Jyoti Goswami (Inde), “Palunko’s Wife” d’Iva Peter-Dragan (Croatie), “After de Kim So Jung (Corée du Sud), “#Notime” de Casandra Topologeanu (Roumanie), “Dummy” de Sarathchandra Walpola, “A JHourney of Despair” d’Upeksha Lankathilaka, “It’s Not Me, Someone Else” de D.Randika T.Wimalasuriya et “Unseen d’Asanka Ishan Dayapala (Sri Lanka) et “Stand-up Father” de Kassem Istanbouli (Liban).

    Notons que l’équipe libanaise n’a pas pu être présente en Inde, d’après la déclaration de Hafedh Khalifa à la TAP.

    Selon le site du festival, la pièce tunisienne sera jouée le 6 septembre au Sri Sri Madhavadeva International Auditorium.

    Synopsis de la pièce publié sur le site du BBITF : “Une confrontation tendue et poétique en marge de la société. Situé dans une nuit de Noël qui se répète chaque année avec des célébrations et des chansons, “The Immigrants” offre un contrepoint brutal: deux immigrés anonymes, isolés des festivités, s’engagent dans un échange long et volatil rempli d’hostilité, de suspicion et d’éclairs de sympathie.

    À travers ce scénario puissant et intemporel du dramaturge absurde polonais Saloir Mrozek, la performance explore le bilan psychologique du déplacement, les complexités de l’identité et la contradiction absurde entre la lutte interne et la célébration externe. Alors que le monde sonne le Nouvel An, ces deux hommes différents par leur classe, leur tempérament et leur philosophie restent piégés dans une éternelle dispute, inconscients de la joie au-delà des murs de leur sous-sol.

    Dirigée par Hamed Khalifa, cette production en langue arabe présente une musique envoûtante de Beethoven, un éclairage vif et des performances nuancées qui transforment un simple espace en un monde symbolique d’exil émotionnel. Fusion convaincante de théâtre existentiel et d’allégorie politique, The Immigrants tend un miroir à notre époque où l’appartenance reste insaisissable et où le besoin humain de dignité et de reconnaissance brûle en silence”.

    Evoquant l’œuvre de Sławomir Mrożek, le site de l’encyclopédie Universalis présente une oeuvre sur “deux deux émigrés (l’intellectuel et le manuel), enfermés comme des taupes dans un sous-sol, vivant des situations aussi absurdes, aussi insolubles que les précédents personnages de l’auteur mais où l’humour désespéré s’exerce d’une façon plus directe, plus immédiate”.

    “Les personnage, plus réels, moins allégoriques, se chargent de plus d’épaisseur charnelle. Un certain réalisme a fait son apparition dans le théâtre de Mrozek”, peut-on lire dans le site de l’encyclopédie.

    Après près de cinq décennies, l’œuvre de Sławomir Mrożek demeure largement reprise ce qui confirme la puissance de ce huis clos entre deux immigrés, refugiés, une thématique d’actualité dans un monde en pleine mutation.

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    Marseille | Les leçons d’une tragédie annoncée

    Le drame survenu le 2 septembre 2025 à Belsunce, célèbre quartier de Marseille, où un forcené tunisien, Abdelkader Dhibi, armé d’un couteau a été abattu par balle par la police locale, au terme d’une véritable chasse à l’homme, n’est pas un accident ni un fait divers banal. Il est le produit d’un abandon. Celui des plus fragiles, des isolés, des invisibles. Quelle que soient leurs race, religion ou nationalité.

    Djamal Guettala

    Quand une société ferme les yeux sur la détresse psychique et sociale, elle ne se contente pas de laisser souffrir : elle prépare des tragédies. Cet homme criblé de balles policières à Belsunce n’est pas seulement une victime de la violence immédiate; il est aussi le symbole d’une société qui a failli à ses responsabilités.

    Réduire la vie de la victime (car c’en est une) à sa nationalité, comme si cela suffisait à justifier l’irréparable, est un affront à l’humanité. La communauté tunisienne, déjà fragilisée dans sa visibilité sociale à Marseille, ressent aujourd’hui une douleur doublée d’un sentiment d’injustice. Beaucoup se demandent : pourquoi certaines vies semblent-elles compter moins que d’autres ? Pourquoi ce qui devrait être un droit universel – la protection, le respect, la dignité – devient-il un privilège réservé à quelques-uns ?

    Force létale contre personne en détresse

    La violence employée interroge et choque. Pourquoi la désescalade n’a-t-elle pas été envisagée ? Pourquoi n’a-t-on pas tenté de comprendre, d’apaiser, de protéger ? Le recours à la force létale face à une personne en détresse manifeste est tragique et inacceptable. L’inaction, la défaillance, la brutalité : ce cocktail tue, blesse et humilie la société dans son ensemble.

    Et comme si cela ne suffisait pas, certains cherchent à exploiter la douleur à des fins politiques. La récupération est honteuse et odieuse. Au lieu de calmer, de prévenir et de protéger, certains transforment un drame humain en opportunité pour servir leurs intérêts partisans. La souffrance n’est pas un outil de campagne, et l’indignation ne doit pas être instrumentalisée.

    Marseille, pourtant, n’est pas cette violence ni cette indifférence. Marseille, c’est une ville de diversité, de fraternité et de communautés qui vivent ensemble malgré les difficultés. Mais cette ville exige vigilance et responsabilité. Elle ne peut tolérer l’abandon des plus faibles ni banaliser la violence. La tragédie de Belsunce est un avertissement sévère : ignorer la souffrance des isolés, c’est cultiver le terrain des drames futurs.

    Pour comprendre les dynamiques qui rendent possibles de tels événements, il est éclairant de se plonger dans la trilogie de Philippe Pujol, journaliste et écrivain : ‘‘La Fabrique du Monstre’’, ‘‘La Chute du Monstre’’ et ‘‘Cramés, les enfants du Monstre’’. Ces ouvrages documentent avec rigueur comment l’abandon des quartiers populaires, la marginalisation et la négligence sociale peuvent produire des situations explosives.

    Un continuum de fractures sociales

    Belsunce ne peut être considéré comme un incident isolé : il s’inscrit dans un continuum de fractures sociales que chacun doit reconnaître et affronter.

    Au-delà de la colère et du choc, cette tragédie impose une exigence claire : protéger les plus vulnérables, prévenir les drames et reconnaître la valeur de chaque vie humaine. La dignité ne se négocie pas. Elle ne se mesure pas à la nationalité, à l’origine ou à la couleur de peau. Chaque vie compte. Et celle de cet homme, fauchée trop tôt, devait compter autant que celle de n’importe qui d’autre.

    Il ne suffit pas de pleurer ou de s’indigner. Il faut tirer des leçons, interroger les responsabilités et mettre en place des moyens concrets pour éviter que l’isolement, la détresse et l’abandon ne continuent de produire des drames humains. Marseille mérite mieux que l’abandon et la banalisation de la violence. Elle mérite l’attention, la fraternité et la justice.

    Tahia Tounes. À jamais dans nos cœurs.

    * Journaliste, Marseille.

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    Kaïs Saïed à Alger : « L’humanité a besoin d’un nouvel ordre mondial fondé sur des valeurs qui garantissent la souveraineté des États »

    Le président de la République, Kaïs Saïed, a souligné, lors d’une séance de débat organisée dans le cadre de la 4ᵉ édition de la Foire du commerce intra-africain à Alger (IATF), jeudi 4 septembre 2025, que l’humanité a besoin d’un nouvel ordre fondé sur des valeurs et des conceptions renouvelées, de nature à protéger la souveraineté des États et à mettre fin aux guerres et aux divisions, ainsi qu’à la convoitise de nombreux pays pour les ressources naturelles de l’Afrique.

    Le chef de l’État estime du reste que l’Afrique, riche de toutes les ressources, doit tirer les leçons du passé et adopter une nouvelle approche pour construire l’avenir auquel aspirent ses peuples. « Le cadre n’est pas à l’exposé d’indicateurs techniques, de chiffres ou de pourcentages qui sont du ressort des spécialistes, mais bien à une lecture rapide de ce qui peut être esquissé en projection d’un futur meilleur ».

    La création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) au début des années soixante (plus exactement le 25 mai 1963) fut, à l’époque, le rêve de nombreux dirigeants africains. Mais, paradoxalement, au lendemain de l’indépendance, les pays africains se sont retrouvés face à une réalité tout autre marquée par les divisions, les conflits ainsi que le pillage et l’exploitation des ressources du continent, a-t-il regretté.

    La mise en garde de Saïed

    Kaïs Saïed a affirmé la fierté de la Tunisie de son ancrage africain. Tout  en se disant confiant dans la possibilité de bâtir une union africaine forte, en dépit des nombreux défis auxquels le continent fait face.

    Au-delà du commerce intra-africain au sens conventionnel, le président de la République a mis en garde contre une autre forme “effrayante” d’échanges, hors de tout cadre officiel, qui affecte nombre de pays africains et engendre des situations inhumaines liées aux conflits, au pillage, à la famine et aux déplacements forcés.

    Il s’est interrogé, dans ce sens, sur les choix intra-africains en pareilles circonstances et leurs capacités à satisfaire les aspirations des peuples du continent qui se sont sacrifiés pour l’indépendance et l’établissement d’états indépendants et souverains sur leurs richesses naturelles.

    Malgré les ressources que recèle le continent, de nombreuses personnes souffrent de pauvreté et de famine, lorsque plusieurs autres trouvent refuge auprès des groupes fondamentalistes violents.

    Tirer les leçons du passé douloureux

    Le redressement de l’Afrique exige de tirer les leçons du passé douloureux et de ses souffrances en vue d’édifier l’avenir qui sied aux peuples du continent, a-t-il préconisé. De ce fait, il regrette la persistance de certaines forces nostalgiques au passé sombre. Lesquelles tentent, par tous les moyens, d’entraver les efforts d’édification d’un continent qui réunit tous les attributs d’une vie digne.

    Aujourd’hui, le plus grand défi pour les populations africaines ne concerne pas le commerce intra africain ni l’infrastructure ou encore l’agriculture, les nouvelles technologies et les services mais plutôt l’avenir de tout le continent et son sort civilisationnel, a-t-il soutenu.

    Plaidoyer pour un projet global de nouvelles notions

    Et le président tunisien d’expliquer que le défi est lié à l’idée d’un projet global basé sur de nouvelles notions et une nouvelle vision adaptées à l’Afrique et ses populations dépossédées depuis de longues décennies de leurs richesses.

    Nous avons besoin d’une Afrique appartenant véritablement aux Africains, d’une coopération avec l’extérieur basée sur le respect mutuel et la préservation de nos intérêts, a-t-il dit.

    « Il est temps que les peuples recouvrent leurs droits confisqués », a martelé le président de la République. Exprimant, dans la foulée, « le vœu de voir les Palestiniens réacquérir tous ses droits sur l’ensemble du territoire palestinien ».

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    OCS | Quelle place pour la Tunisie dans la recomposition mondiale?

    L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), fondée en 2001 autour de la Chine, de la Russie et de quatre autres pays d’Asie centrale, s’impose aujourd’hui comme un acteur incontournable sur la scène internationale. Sa récente évolution, marquée par l’élargissement du bloc et par le renforcement des liens sino-russes, soulève des questions cruciales pour l’Occident et pour les pays du Sud, dont la Tunisie.

    Sabrine Bouzeriata *

    Lors de leur 25e sommet, les 31 août et 1er septembre 2025, à Tianjin, les grandes puissances non alignées ont affiché une solidarité stratégique, démontrant leur capacité à peser sur l’ordre mondial.** La Chine et la Russie, piliers de l’OCS, poursuivent un rapprochement économique et militaire, tandis que l’Inde et d’autres membres observent attentivement la redéfinition des équilibres internationaux. L’impact de cette alliance dépasse l’Asie : l’Europe et l’Otan se trouvent confrontées à une nouvelle dynamique où leurs lignes d’influence sont contestées, non seulement par la puissance militaire mais aussi par la capacité diplomatique de ces États.

    Pour la Tunisie, cette recomposition offre à la fois des opportunités et des défis. D’un côté, l’ouverture à de nouveaux partenariats économiques, notamment avec la Chine, peut soutenir des projets d’infrastructure, de technologie et de développement industriel. La Belt and Road Initiative (BRI) offre un cadre d’investissements qui pourrait transformer certains secteurs clés tunisiens, de l’énergie aux transports. D’un autre côté, la Tunisie doit préserver sa souveraineté politique et éviter de s’aligner trop exclusivement sur un bloc, au risque d’être fragilisée par ses relations trop exclusives avec l’Union européenne et ses autres partenaires traditionnels.

    L’enjeu stratégique pour Tunis est de définir un projet politique clair qui concilie pragmatisme et souverainisme : profiter des opportunités offertes par l’OCS, tout en consolidant la diplomatie multilatérale et en restant un acteur crédible pour l’Europe et les institutions internationales. La Tunisie pourrait ainsi devenir un point de rencontre entre le Sud global et l’Occident, capable d’attirer des investissements tout en renforçant sa position géopolitique régionale.

    Le positionnement tunisien doit également prendre en compte les transformations internes de l’OCS. La Chine y exerce une influence grandissante, notamment économique et technologique, tandis que la Russie s’affirme sur le plan militaire et diplomatique. Les décisions de l’OCS auront donc des répercussions directes sur la sécurité, le commerce et les équilibres stratégiques en Méditerranée et en Afrique du Nord. Une approche proactive de la Tunisie, avec des projets précis et une diplomatie habile, pourrait lui permettre de tirer profit de cette recomposition mondiale tout en préservant son autonomie.

    En conclusion, l’OCS n’est pas seulement un acteur asiatique : il redessine l’équilibre mondial et oblige l’Europe et les États du Sud à repenser leurs alliances. Pour la Tunisie, le défi est double : s’insérer dans ce nouvel ordre international et exploiter les opportunités offertes par cette dynamique, sans compromettre sa souveraineté et son indépendance politique.

    L’heure est venue de préparer un projet clair, qui permette à Tunis de devenir un acteur stratégique crédible, capable de dialoguer avec les grandes puissances tout en défendant ses intérêts nationaux.

    * Journaliste et écrivaine à Paris.  

    ** La «Déclaration de Tianjin» issue du sommet reflète un large consensus entre les membres de l’OCS en faveur du renforcement de la coopération face aux défis géopolitiques croissants, et de la construction d’un ordre mondial plus équilibré et plus juste. Tout en affirmant les principes de non-ingérence dans les affaires intérieures et de non-recours à la force.

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    Israël veut en finir avec les Houthis

    Le week-end dernier, un raid aérien israélien a ciblé un rassemblement auquel participait des officiels houthis. Douze d’entre eux ont péri dont le Premier ministre, neuf ministres et deux autres responsables. Les Israéliens attaquaient jusque-là des infrastructures portuaires ou des centrales électriques mais souhaitent aujourd’hui hausser le ton contre le groupe chiite yéménite en recourant aux assassinats ciblés. L’État hébreu semble vouloir en découdre avec les Houthis comme cela a été le cas avant lui avec le Hamas et le Hezbollah et poursuit sa stratégie de démantèlement de l’Axe de la Résistance. (Ph. Navire grec coulé en mer Rouge par les Houthis).

    Le Wall Street Journal (WSJ) est revenu dans une enquête sur le bombardement par l’aviation israélienne d’un rassemblement de responsables houthis quelques heures seulement après que les services de renseignement israéliens en ont eu connaissance. Il précise que l’attaque montre qu’Israël a renforcé ses renseignements sur le groupe rebelle et sa volonté de frapper tôt et fort. 

    L’enquête de Dov Lieber et de Saleh al-Batati indique que les services de renseignement israéliens ont capté une nuit un signal concernant un rassemblement prévu auquel allait assister des ministres du gouvernement houthi dans un quartier de Sanaa, la capitale yéménite contrôlée par le mouvement. Quelques heures plus tard, des avions israéliens s’apprêtaient à frapper une salle de conférence où ces responsables étaient réunis pour assister à un discours du chef du mouvement Abdul-Malik al-Houthi. Douze responsables ont été tués dans l’attaque dont le Premier ministre houthi, Ahmad Ghaleb al-Rahwi, mais aussi, selon la radio de Tsahal, qui cite des sources sécuritaires israéliennes, le chef de cabinet du Premier ministre et les ministres de la Justice, de l’Économie et du Commerce, des Affaires étrangères, de l’Agriculture et des Relations publiques, rapporte le Jerusalem Post.

    Le WSJ, proche des cercles de pouvoir à Tel Aviv,a obtenu des détails sur l’attaque auprès de deux responsables de la sécurité au courant de l’opération qui ont déclaré qu’elle s’inscrivait dans le cadre des efforts israéliens pour améliorer sa connaissance du groupe rebelle soutenu par l’Iran.

    Plus des représailles proportionnelles

    Le journal affirme que ce raid reflète la position intransigeante d’Israël et envoie un message à ses ennemis qu’il est capable de répondre à toute menace potentielle. Cette position reflète une nouvelle doctrine, abrégée en «Fafo», signifiant «trouver et chercher». «Israël a abandonné la vieille formule des représailles proportionnelles», déclare Oded Ailam, ancien responsable du Mossad.

    Jusqu’aux raids de jeudi dernier, la réponse israélienne s’est concentrée sur la destruction des infrastructures. Les experts yéménites estiment que cette dernière attaque était symbolique plutôt que substantielle, soulignant que le mouvement militaire houthi, et non son gouvernement, est la principale source de pouvoir. «Le raid israélien a touché l’interface administrative et non son infrastructure profonde», a déclaré Mohammed al-Basha, fondateur du cabinet de conseil en sécurité américain Pasha Report qui ajoute: «Ce n’est pas une victoire sécuritaire exceptionnelle»

    Les analystes yéménites, cependant, estiment que les dirigeants houthis seront contraints de prendre les précautions nécessaires pour éviter que les services de renseignement israéliens ne soient informés de leur localisation. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré que «ceux qui restent des dirigeants houthis fuient Sanaa» et a menacé de les cibler à l’avenir.

    Le WSJ rappelle que les Houthis ont prouvé leur résilience par le passé. La campagne aérienne saoudienne de la décennie passée n’a pas réussi à stopper le groupe tandis que le mouvement a résisté aux campagnes lancées par les administrations de Joe Biden et de Donald Trump pour mettre un terme aux attaques des Houthis contre le trafic aérien depuis la guerre de Gaza. En mai, l’administration Trump a fini par sceller un cessez-le-feu avec les Houthis en échange de l’abstention de cibler les navires américains, bien qu’ils aient visé un navire en juillet, en violation de cet accord.

    Des précautions renforcées

    Pendant plusieurs mois, les dirigeants houthis ont tenté de contourner les capacités des services de renseignement israéliens en éteignant les téléphones portables, en évitant les rencontres face-à-face ainsi que l’utilisation des réseaux sociaux et en changeant de lieu, parfois chaque nuit.

    Après la fin de la guerre de 12 jours menée par Israël contre l’Iran, Israël a décidé selon un responsable israélien de créer une unité spéciale consacrée aux Houthis. Cette nouvelle unité comprend 200 officiers et soldats.

    Les responsables israéliens anticipent une riposte des Houthis qui ont continué à lancer des drones et des missiles balistiques sur Israël. Dimanche, ils ont tenté de cibler un navire près du détroit de Bab el-Mandeb mais ont raté leur cible.

    Samedi 30 août, Mahdi al-Mashat, président du Conseil politique suprême, a déclaré: «Bien que l’ennemi perfide ait causé souffrances et pertes, nous nous engageons devant Dieu, le fier peuple yéménite et les familles des martyrs et des blessés à nous venger, et du plus profond de nos blessures, nous remporterons la victoire».

    Avant les frappes contre leur gouvernement, les Houthis avaient tiré une roquette transportant des armes à sous-munitions, selon un responsable militaire israélien. Israël espère que ces frappes dissuaderont les Houthis et d’autres groupes de la région de l’attaquer. Il espère également inciter le peuple yéménite à s’opposer aux Houthis.

    Les Houthis contrôlent un tiers du territoire yéménite et les deux tiers de sa population. Israël sera probablement confronté aux mêmes défis que ceux rencontrés lors des campagnes saoudo-émiraties et américaines. Les analystes israéliens affirment qu’Israël a besoin du soutien des États-Unis dans cette guerre. «Israël ne peut pas mener une guerre à long terme contre les Houthis et a besoin que les États-Unis reviennent sur le territoire et les soutiennent», affirme Oded Ailam.

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    Les Tunisiens et le prix du temps perdu

    Chaque Tunisien le vit au quotidien : des trajets interminables, des dos d’âne surgissant sans signalisation, des nids de poule qu’il faut contourner, et une avalanche de papiers administratifs à faire tamponner. Résultat : des heures entières de vie gaspillées dans les embouteillages et dans les files d’attente, du stress accumulé et une qualité de vie dégradée.

    Hakim Tounsi *

    Ce temps perdu ne coûte pas seulement de la fatigue : il coûte des milliards à l’économie tunisienne.

    Mettre aux normes les ralentisseurs et supprimer les dos d’âne anarchiques, ce n’est pas seulement fluidifier la circulation, c’est aussi :

    – réduire le stress permanent du stop-and-go;

    – améliorer la sécurité routière, car moins d’arrêts brutaux signifie moins d’accidents;

    – rendre la vie quotidienne plus fluide, plus paisible, et permettre aux citoyens d’arriver au travail moins fatigués, plus concentrés et donc plus productifs.

    Un salarié moins stressé et moins usé par ses trajets produit mieux. Une société où les déplacements sont plus fluides, c’est une société où le temps récupéré devient du temps productif.

    Le capital-temps : une richesse trop souvent gaspillée

    L’économiste Yoland Bresson, qui a été chargé en 1970 par Air France pour faire une étude d’opportunité économique afin de lancer l’avion supersonique Concorde, a développé la théorie du Capital-Temps : chaque heure a une valeur économique mesurable. C’est du PIB potentiel. Bresson fût mon professeur à Paris XII et nous a enseigné «la croissance» et «l’économétrie», deux matières fondamentales en économie.

    En Tunisie, avec environ 3,5 millions d’actifs réellement en emploi, travaillant en moyenne 220 jours par an × 8 heures par jour, cela représente 6,16 milliards d’heures de travail par an.

    Avec un PIB estimé à 56,3 milliards USD en 2025, la productivité horaire ressort à seulement 9,1 USD par heure travaillée.

    Comparatif international (USD/h, 2023)

    – Tunisie : ~9,1 $/h

    – Maroc : ~8–9 $/h

    – Égypte : ~7–8 $/h

    – Jordanie : ~8 $/h

    – France : ~60 $/h

    Chaque minute récupérée en Tunisie pèse donc lourd : elle peut transformer la vie quotidienne et créer de la richesse supplémentaire immédiatement.

    Des milliards qui s’envolent chaque année

    En réduisant le temps perdu sur les routes et dans les formalités administratives, les gains sont mesurables.

    – Scénario prudent : +0,78 Md USD/an (+1,5 % du PIB).

    – Scénario médian : +1,54 Md USD/an (+2,9 % du PIB).

    – Scénario ambitieux : +2,37 Md USD/an (+4,4 % du PIB).

    Cela équivaut à 219 à 664 USD de productivité récupérée par actif et par an — sans nouvel endettement, simplement en valorisant le temps existant.

    Deux réformes simples, à très haut rendement:

    1. Task Force “Routes & Productivité” :

    – supprimer les dos d’âne abusifs;

    – réparer les nids de poule;

    – fluidifier les grands axes interurbains.

    2. Digitalisation et simplification de l’administration :

    – supprimer les formalités obsolètes;

    – généraliser la signature électronique et le guichet unique numérique;

    – appliquer la règle du silence vaut accord.

    Le temps des Tunisiens vaut de l’or

    La Tunisie pourrait générer plus de 2 milliards USD de richesse par an, tout en offrant à ses citoyens un quotidien plus serein, plus sûr et plus digne.

    La vraie réforme n’est pas seulement économique : c’est une réforme de la qualité de vie. En réparant nos routes et en libérant les citoyens d’une bureaucratie archaïque, nous redonnons du temps, du bien-être et de la richesse au pays.

    Le capital-temps n’est pas une théorie abstraite. C’est le levier le plus concret, le plus immédiat et le plus rentable dont dispose la Tunisie pour transformer ses heures perdues en heures productives et en croissance.

    * Fondateur dirigeant du TO Authentique Voyages à Paris.

    PS : Le ministère de l’Equipement est responsable de tous ce qui a été déposé sur nos routes comme dos d’âne anarchiques et irrationnels. Ça va d’épaisses cordes tendues par terre à travers les routes à de véritables obstacles hauts de 20 cm sur 50 cm rendant nos routes impraticables pour faire plaisir aux habitants de tous les bourgs de Tunisie. À chacun sa recette et son chef d’œuvre ! C’est l’automobiliste c’est à dire le tunisien moyen qui paie car l’automobile est le moyen de transport incontournable pour tous les Tunisiens. 

    Pour ce qui est de l’administration, il y a des pratiques archaïques genre signature légalisée à la mairie ou la certification conforme des documents, qui n’existent que dans certaines anciennes colonies françaises. Des pratiques qui mobilisent des centaines de milliers de personnes tous les jours pour des heures improductives tassées dans les files d’attente à faire travailler des milliers de fonctionnaires pour zéro valeur ajoutée. Un gâchis énorme au détriment de l’économie nationale et de la qualité de vie du citoyen qui croule de stress. 

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    Retour en images sur la première mondiale de « La Voix de Hend Rajeb » de Ben Hania

    Projeté à la Mostra de Venise pour sa première mondiale «La Voix de Hend Rajeb » de Kaouther Ben Hania a fortement bouleversé et a été ovationné pendant 24 minutes.

    Tiré de faits tristement réels, ce film qui a été présenté mercredi, raconte les dernières heures d’une fillette palestinienne de 5 ans, tuée par des soldats israéliens à Gaza en janvier 2024.

    Hind Rajab a été retrouvée morte à l’intérieur d’une voiture criblée de balles après avoir passé des heures au téléphone, le 29 janvier 2024, avec le Croissant-Rouge palestinien. Les enregistrements de cette communication ont par ailleurs été utilisés par la réalisatrice Kaouther Ben Hania dans ce film soutenu par des stars américaines comme Joaquin Phoenix et Brad Pitt.

    Le Centre National du Cinéma et de l’Image a rappelé que « La Voix de Hend Rajeb » bénéficie du soutien du Fonds d’encouragement à la production littéraire et artistique du ministère des Affaires culturelles.

    Il représentera également la Tunisie dans la course aux Oscars et sera disponible pour le public tunisien dans les salles de cinéma à partir du 17 septembre 2025, rappelle encore le CNCI.

    Y. N.

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    Affaire Abdelkader Dhibi | La LTDH exprime sa colère et son indignation

    La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) a exprimé sa profonde colère et indignation après la mort d’Abdelkader Dhibi, le Tunisien tué par des policiers à Marseille.

    Dans un communiqué publié ce jeudi 4 septembre 2025, la LTDDH estime que l’intervention de la police française s’est déroulée « dans un mépris flagrant de la loi et des principes fondamentaux des droits humains… représentant ainsi une violation grave des engagements internationaux de la France en matière de droit international humanitaire et de droit international des droits de l’Homme ».

    Totalement solidaire avec la famille d’Abdelkader Dhibi ainsi qu’avec l’ensemble de la communauté tunisienne en France, la Ligue des droits de l’Homme a rappelé que « le droit à la vie, la dignité humaine et la sécurité des personnes sont des principes inaliénables et imprescriptibles que tous les États doivent respecter sans discrimination ni sélectivité ».

    La même source a également appelé les autorités françaises à ouvrir une enquête sérieuse, indépendante et transparente, dont les résultats devront être publics, estimant que les policiers impliqués dans cette affaire doivent être poursuivis et tenus responsables de leurs actes.

    « Laisser passer de tels actes ne ferait que renforcer la culture de l’impunité et constituerait une menace directe pour les communautés tunisienne, arabe et musulmane vivant en France », lit-on encore dans le communiqué de la LTDG, qui rappelle que le respect du droit international, la lutte contre la violence, la discrimination et le racisme sont une responsabilité collective.

    Rappelons que la Tunisie a exprimé une protestation officielle et ferme et a demandé aux autorités françaises de mener une enquête rapide et rigoureuse pour établir les responsabilités dans cette affaire, tout en affirmant qu’elle va prendre toutes les mesures nécessaires afin de préserver les droits du défunt et de sa famille et de leur rendre justice.

    Y. N.

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    Après Gaza, la Cisjordanie | La Palestine au marché des dupes

    Il n’est plus permis de se bercer d’illusions. Les derniers masques sont tombés : le respect du droit international ne viendra plus de Washington. La Maison-Blanche vient de franchir une ligne décisive en annonçant qu’elle ne s’opposera pas à l’annexion de la Cisjordanie. Une déclaration** faite au cœur même du drame de Gaza, alors que des milliers d’innocents périssent. Quelle autre manière plus crue d’exprimer au monde arabe, de l’Atlantique au Golfe, que son sort ne pèse pas dans la balance des grandes décisions ?

    Khemais Gharbi *

    Ce qui se joue dépasse les simples calculs diplomatiques. C’est l’esprit même des accords d’Abraham qui se trouve trahi. Car ces accords se voulaient porteurs d’une promesse : celle d’une normalisation sur la base d’une paix juste, fondée sur la solution des deux États. L’idée était simple, presque naïve dans sa clarté : débarrassez vos sociétés des extrémistes, Israël fera de même, et tous ensemble, vous avancerez vers un avenir pacifié.

    Une balance faussée

    Or, que reste-t-il aujourd’hui de cette promesse ? Une balance faussée. D’un côté, un plateau débordant : trillions de dollars pour le médiateur, chèque en blanc pour les ambitions territoriales d’Israël, tolérance implicite pour les violations du droit. De l’autre côté, un plateau si vide qu’il en devient invisible : ni État palestinien, ni sécurité, ni dignité. Juste un silence lourd et une succession d’humiliations. Pire encore : le déplacement des Palestiniens de leur territoire national et sa transformation en une «Riviera» promise à d’autres.

    Mais réduire l’avenir arabe à ce constat amer serait une erreur. L’histoire ne s’arrête pas là. Car, dans le fracas de ces injustices, une vérité demeure : il n’est pas trop tard. Ce n’est pas la fin de l’Histoire. Le choix n’est pas seulement entre l’effacement et la survie résignée. Les peuples arabes possèdent encore des cartes, et leur pouvoir n’est pas éteint.

    D’abord, sur le plan international, les soutiens existent et se multiplient. De nombreux peuples, des sociétés civiles, des intellectuels, des voix libres refusent la normalisation de l’injustice. L’opinion mondiale, lorsqu’elle n’est pas étouffée par la propagande, reconnaît la légitimité de la cause palestinienne et réclame le respect du droit.

    L’occupation israélienne de la Palestine en 4 cartes.  

    Être ou disparaître ?

    Ensuite, sur le plan interne, il faut apprendre à regarder le verre non comme à moitié vide, mais comme à moitié plein. Les ressources humaines, culturelles, économiques du monde arabe sont considérables. Ce qui manque n’est pas la matière première du renouveau, mais la volonté commune, la discipline collective, la vision partagée.

    Il est encore possible de transformer la douleur en force, l’humiliation en levier, l’épreuve en ferment d’unité. À condition de dépasser les calculs étroits, les querelles intestines et les divisions qui n’ont servi qu’à ouvrir des brèches dans nos murailles.

    Car le véritable dilemme n’est pas «être ou ne pas être». Cette formule, déjà trop théâtrale, appartient au passé. Le dilemme actuel est autrement plus radical : être, ou disparaître.

    Être, c’est retrouver la confiance en soi, miser sur ses propres forces, mobiliser ses ressources et renouer avec l’esprit d’indépendance. Disparaître, c’est continuer à déléguer son destin à d’autres, à attendre que justice vienne de ceux qui ne l’ont jamais rendue.

    L’heure est donc venue de trancher : serons-nous condamnés à l’effacement, ou saurons-nous écrire nous-mêmes la page suivante de notre histoire ?

    «Toute la puissance et l’argent, toutes les armes et la propagande du monde ne peuvent plus cacher la blessure qu’est la Palestine. Une plaie par laquelle saigne le monde entier, y compris Israël», disait Arundhati Roy, dans son discours de remerciement, le 10 octobre 2024 à Londres, pour sa distinction par le prix Pen Pinter.

    * Ecrivain et traducteur.

    ** L’administration Trump pourrait ne pas s’opposer au projet de colonisation quasi-totale de la Cisjordanie, actuellement en discussion à haut niveau en Israël, selon des responsables israéliens au courant des échanges avec le secrétaire d’État Marco Rubio. Un tel feu vert, s’il était confirmé et suivi d’actes, aurait pour conséquence d’anéantir définitivement, ou presque, les perspectives d’un État palestinien.

    Le sujet divise cependant le cercle rapproché de Trump, qui n’a pour l’instant rien confirmé à ce sujet. Steve Witkoff, l’envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, s’y opposerait afin de ne pas anéantir le travail diplomatique en cours et de ne pas détériorer les relations arabo-américaines. Les Émirats arabes unis ont d’ailleurs déjà averti les États-Unis que la mise en œuvre d’un tel projet d’expansion territoriale constituerait une ligne rouge quant à leur respect des accords d’Abraham.

    Le plan du ministre des colonies d’extrême droite Smotrich prévoit en effet l’annexion de 82 % de la Cisjordanie (déjà occupée illégalement à 50 % aujourd’hui). Six villes/zones palestiniennes de la région en seraient exclues et se retrouveraient chacune dans une situation d’isolement identique à celle de Gaza.

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    Marseille | Deux points de vue sur l’affaire Abdelkader Dhibi

    Le 2 septembre 2025 à Marseille, en France, un Tunisien en situation régulière, Abdelkader Dhibi (dit Hassen par sa famille), originaire de Kasserine, a été abattu par la police après qu’il ait blessé au couteau 5 personnes suite à une dispute. La polémique se poursuit sur les réseaux sociaux sur les circonstances de ce que certains présentent déjà comme un meurtre à relent raciste. Nous présentons ci-dessous deux points de vue, socio-politique et juridique, sur cette affaire. Vidéo.

    Mohamed Sadok Lejri :

    Mon mépris pour les Tunisiens qui créent des problèmes en France et en Europe est sans commune mesure, mais la couverture médiatique et la récupération politique auxquelles nous assistons depuis la mort d’Abdelkader [abattu le 2 septembre à Marseille par des policiers venus le raisonner suite à un e dispute] sont tout bonnement scandaleuses, pour ne pas dire nauséabondes.

    Politicards et journaleux à la solde du pouvoir essayent de faire passer le Tunisien qui vient d’être abattu à Marseille par les forces de l’ordre pour un islamo-terroriste antisémite. Abdelkader n’était certainement pas un ange – d’ailleurs, le témoignage de son ex-épouse est accablant –, il n’en reste pas moins que, quelques heures après sa mort, tout un mythe s’est construit autour de sa personne.

    La version que vient de nous livrer son frère me semble être la plus plausible. Selon lui, tout a commencé par une altercation entre Abdelkader et son patron, un artisan boucher qui l’hébergeait dans l’hôtel qui lui appartient; un désaccord lié à l’argent avait fait leur bisbille.

    L’histoire a pris une tournure tragique lorsque le Tunisien s’est retrouvé dehors et sans ressources. L’artisan boucher et patron de l’hôtel [dont la fille est mariée à un Algérien du quartier, Ndlr] avait décidé de le virer de sa chambre sans ménagement et de le remplacer par un autre. C’est seulement à ce moment-là qu’Abdelkader s’est enflammé de courroux pour se retrouver, dans la foulée, confronté aux Algériens du quartier qui, vu leur écrasante majorité, était leur chasse gardée.

    Pour schématiser un peu, tous les Algériens se sont ligués contre le Tunisien et une chasse à l’homme s’est engagée contre lui [comme le montrent plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, Ndlr].

    A mon humble avis, Abdelkader est juste un paumé qui a fini par péter un câble. Il a choisi un modus operandi qui ne passe pas en France. En effet, les Tunisiens ont la fâcheuse manie de se servir de tout ce qui leur passe par la main lors des bagarres (bâton, ceinture, bouteille en verre, chaîne à maillons, cric pneumatique, arme blanche quand les choses s’enveniment…).

    En Tunisie, dans la quasi-totalité des cas, l’histoire s’achève par une bonne raclée et un petit séjour à [à la prison de] Mornaguia. En France, le recours à la violence dans un espace public peut s’avérer fatal pour l’agresseur, a fortiori quand l’agresseur en question a une tête de jihadiste de Daech [il a une barbe assez touffue, Ndlr].

    En résumé, le Tunisien qui vient de tomber sous les balles de la police française n’a manifestement rien à voir avec le terrorisme islamique et l’antisémitisme. Il s’agirait d’un fait divers sans plus. Les politiciens et journalistes qui, depuis hier, invoquent l’islamisme et l’antisémitisme sont de cyniques manipulateurs et nourrissent de noirs desseins.

    Les Maghrébins de France gagneraient à se tenir à carreau pour ne plus prêter le flanc à ces immondes créatures qui forgent l’opinion publique dans l’Hexagone.

    Abdelkader après avoir été par des balles policières.

    Me Nafaâ Laribi :

    Le terme «bavure policière» est souvent utilisé en contexte journalistique ou politique! Ce terme n’a pas de place dans le code pénal. Les faits du 2 septembre à Marseille aboutiront inéluctablement aux articles 221-1 et s. CP (homicide), aggravés par la qualité de dépositaire de l’autorité publique (art. 222-13 CP).

    Dans la décadence civilisationnelle qui a atteint les plus grandes démocraties, les juges chargés de cette sordide affaire chercheront deux éléments essentiels de jurisprudence constante : la nécessité et la proportionnalité.  

    1. Principe de nécessité : la force ne peut être employée que lorsqu’aucun autre moyen n’est disponible pour atteindre l’objectif légitime (maintien de l’ordre, protection des personnes).

    2. Principe de proportionnalité : l’intensité de la force utilisée doit rester strictement proportionnée à la gravité de la menace et aux circonstances.

    Pour conclure, je dirais que dans cette affaire, nous n’avons pas seulement à juger des hommes qui ont tiré. Nous avons à juger un acte de l’État. Car lorsqu’un policier, dépositaire de l’autorité publique, utilise son arme, ce n’est pas seulement son doigt sur la gâchette qui agit, c’est toute la République qui tremble si cet usage n’est pas conforme à la loi.

    Au-delà de ce débat passionné et de cette polémique en France, il échet de rappeler que même l’État n’a pas le droit de tuer en dehors de la loi.

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    Le téléphone portable, le piège mortel qui a coûté la vie aux dignitaires iraniens

    Alors que les spéculations vont bon train sur une prochaine reprise de la guerre entre l’Iran et Israël, de nouvelles révélations viennent d’être publiées sur le modus operandi israélien pour l’élimination des dignitaires iraniens. Ces révélations sont une nouvelle preuve sur la longueur d’avance des Israéliens dans la guerre de l’ombre qui les oppose aux Iraniens mais aussi sur une certaine crédulité de ces derniers. Une faille est toujours un cadeau offert à l’ennemi surtout quand celui-ci est impitoyable dans l’espionnage et les assassinats ciblés comme l’est Israël. 

    Imed Bahri

    Le New York Times a révélé dans une enquête qu’Israël avait pu assassiner un grand nombre de chefs militaires et de savants nucléaires iraniens lors de la récente guerre avec l’Iran en juin dernier en surveillant les téléphones portables de leurs gardes du corps et de leurs accompagnateurs. 

    L’enquête a révélé que la guerre entre l’Iran et Israël ne s’est pas jouée sur le champ de bataille conventionnel mais plutôt grâce à des failles humaines exploitées par la supériorité technologique d’Israël.

    Les téléphones portables des gardes du corps sont devenus un fil rouge menant à des scientifiques et des dirigeants et par ricochet conduisant à des assassinats qui ont bouleversé la guerre de l’ombre qui oppose les deux camps depuis des décennies.

    L’enquête préparée par les journalistes Farnaz Fassihi, Ronen Bergman et Mark Mazzetti s’appuie sur des entretiens avec des responsables iraniens et israéliens et a révélé des failles de sécurité fatales.

    Bombardement d’une réunion secrète dans un bunker à Téhéran

    Le NYT indique que le Conseil suprême de sécurité nationale iranien a tenu une réunion secrète le quatrième jour de la guerre dans un bunker souterrain de Téhéran en présence du président Massoud Pezeshkian et de hauts responsables de la sécurité et de l’armée. Malgré une sécurité renforcée et l’interdiction des téléphones portables parmi les dirigeants, l’aviation israélienne a bombardé les entrées du bunker quelques minutes après le début de la réunion.

    Aucun des dirigeants n’a été tué mais plusieurs gardes l’ont été. À la fin de la guerre, Pezeshkian a reconnu avoir été la cible d’une tentative d’assassinat. Il a raconté que lui et les responsables s’étaient échappés après avoir creusé à la main dans les décombres pour ouvrir un étroit passage d’où ils sont sortis un par un.

    Les Iraniens ont découvert plus tard qu’Israël avait localisé les téléphones portables des gardes qui les accompagnaient afin d’identifier leur emplacement pour les tuer.

    Selon des responsables informés, l’utilisation incontrôlée des téléphones portables par les gardes et les chauffeurs, notamment leur publication sur les réseaux sociaux, a permis à Israël de localiser les scientifiques et les dirigeants.

    Le NYT cite Sasan Karimi, un ancien responsable du gouvernement, qui a déclaré: «Les dirigeants n’avaient pas de téléphone, mais leurs gardes en avaient. C’est grâce à cette négligence qu’ils ont été localisés».

    L’enquête du journal américain indique que, depuis fin 2022, Israël a formé une «équipe de décapitation» chargée d’examiner les dossiers des scientifiques nucléaires. La liste des assassinats ciblés a été réduite de 400 à 100 et ce, sur la base des archives nucléaires volées par le Mossad en 2018. La liste a finalement été réduite à 13 scientifiques dont la mort a été annoncée par l’Iran.

    Parallèlement, Israël a lancé l’opération «Mariage rouge» visant de hauts commandants des Gardiens de la révolution, notamment le général de brigade Amir Ali Hajizadeh, commandant de la Force aérospatiale, tué lors d’une frappe aérienne.

    La supériorité technologique d’Israël

    Une autre opération, baptisée «Narnia» visait le «groupe des armes», c’est-à-dire les scientifiques soupçonnés de travailler à la conception d’un engin explosif nucléaire.

    Hamzeh Safavi, fils du conseiller militaire du guide suprême iranien Ali Khamenei, a reconnu que «la supériorité technologique d’Israël constitue une menace existentielle» et a appelé à une refonte complète de l’architecture de sécurité.

    Le général de division Ahmad Vahidi, nouveau commandant des Gardiens de la révolution, a souligné qu’Israël s’appuyait principalement sur les satellites et l’espionnage technique, affirmant: «L’ennemi obtient ses informations grâce à la technologie qui lui permet de suivre les voix et les images et de localiser les lieux»

    Cependant, la tentative de Téhéran d’interdire les téléphones portables aux commandants et aux scientifiques n’a pas empêché la brèche. Il s’est avéré que certains gardes continuaient d’en avoir et même de les utiliser, permettant ainsi à Tel-Aviv de mener des frappes de précision.

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    Affaire Abdelkader Dhibi | La Tunisie dénonce et exige une enquête

    Le ministère tunisien des Affaires étrangères de la Migration et des Tunisiens à l’étranger s’est exprimé sur l’affaire du Tunisien de 35 ans Abdelkader Dhibi, tué par la police de Marseille après avoir agressé au couteau 5 personnes.

    Dans un communiqué publié dans la soirée de ce mercredi 3 septembre 2025 , le MAE affirme que la Tunisie exprime une protestation officielle et ferme auprès de Paris et demande aux autorités françaises de mener une enquête rapide et rigoureuse pour établir les responsabilités.

    « Suite aux instructions du président de la République, le chargé d’affaires par intérim de l’ambassade de France à Tunis a été convoqué par le secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères. En l’absence de l’ambassadrice, il s’est vu remettre une note de protestation décrivant le meurtre comme non justifié », lit-on encore dans le communiqué.

    La Tunisie entend également prendre toutes les mesures nécessaires afin de préserver les droits du défunt et de sa famille et de leur rendre justice, indique encore le département des Affaires étrangères, en ajoutant que le président de la République a également donné pour instruction à l’ambassadeur de Tunisie à Paris de faire valoir cette position auprès des autorités françaises et de coordonner avec le consulat général de Marseille pour accélérer le rapatriement du corps.

    Par ailleurs, le ministère a également contacté la famille d’Abdelkader Dhibi pour lui présenter ses condoléances et l’informer des démarches en cours.

    « La Tunisie réaffirme enfin son engagement total et sa volonté ferme de protéger les intérêts de tous les Tunisiens et de les défendre partout où ils se trouvent à l’étranger », lit-on encore dans le communiqué.

    Y. N.

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