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OCS | Quelle place pour la Tunisie dans la recomposition mondiale?

L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), fondée en 2001 autour de la Chine, de la Russie et de quatre autres pays d’Asie centrale, s’impose aujourd’hui comme un acteur incontournable sur la scène internationale. Sa récente évolution, marquée par l’élargissement du bloc et par le renforcement des liens sino-russes, soulève des questions cruciales pour l’Occident et pour les pays du Sud, dont la Tunisie.

Sabrine Bouzeriata *

Lors de leur 25e sommet, les 31 août et 1er septembre 2025, à Tianjin, les grandes puissances non alignées ont affiché une solidarité stratégique, démontrant leur capacité à peser sur l’ordre mondial.** La Chine et la Russie, piliers de l’OCS, poursuivent un rapprochement économique et militaire, tandis que l’Inde et d’autres membres observent attentivement la redéfinition des équilibres internationaux. L’impact de cette alliance dépasse l’Asie : l’Europe et l’Otan se trouvent confrontées à une nouvelle dynamique où leurs lignes d’influence sont contestées, non seulement par la puissance militaire mais aussi par la capacité diplomatique de ces États.

Pour la Tunisie, cette recomposition offre à la fois des opportunités et des défis. D’un côté, l’ouverture à de nouveaux partenariats économiques, notamment avec la Chine, peut soutenir des projets d’infrastructure, de technologie et de développement industriel. La Belt and Road Initiative (BRI) offre un cadre d’investissements qui pourrait transformer certains secteurs clés tunisiens, de l’énergie aux transports. D’un autre côté, la Tunisie doit préserver sa souveraineté politique et éviter de s’aligner trop exclusivement sur un bloc, au risque d’être fragilisée par ses relations trop exclusives avec l’Union européenne et ses autres partenaires traditionnels.

L’enjeu stratégique pour Tunis est de définir un projet politique clair qui concilie pragmatisme et souverainisme : profiter des opportunités offertes par l’OCS, tout en consolidant la diplomatie multilatérale et en restant un acteur crédible pour l’Europe et les institutions internationales. La Tunisie pourrait ainsi devenir un point de rencontre entre le Sud global et l’Occident, capable d’attirer des investissements tout en renforçant sa position géopolitique régionale.

Le positionnement tunisien doit également prendre en compte les transformations internes de l’OCS. La Chine y exerce une influence grandissante, notamment économique et technologique, tandis que la Russie s’affirme sur le plan militaire et diplomatique. Les décisions de l’OCS auront donc des répercussions directes sur la sécurité, le commerce et les équilibres stratégiques en Méditerranée et en Afrique du Nord. Une approche proactive de la Tunisie, avec des projets précis et une diplomatie habile, pourrait lui permettre de tirer profit de cette recomposition mondiale tout en préservant son autonomie.

En conclusion, l’OCS n’est pas seulement un acteur asiatique : il redessine l’équilibre mondial et oblige l’Europe et les États du Sud à repenser leurs alliances. Pour la Tunisie, le défi est double : s’insérer dans ce nouvel ordre international et exploiter les opportunités offertes par cette dynamique, sans compromettre sa souveraineté et son indépendance politique.

L’heure est venue de préparer un projet clair, qui permette à Tunis de devenir un acteur stratégique crédible, capable de dialoguer avec les grandes puissances tout en défendant ses intérêts nationaux.

* Journaliste et écrivaine à Paris.  

** La «Déclaration de Tianjin» issue du sommet reflète un large consensus entre les membres de l’OCS en faveur du renforcement de la coopération face aux défis géopolitiques croissants, et de la construction d’un ordre mondial plus équilibré et plus juste. Tout en affirmant les principes de non-ingérence dans les affaires intérieures et de non-recours à la force.

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Qui sont les gagnants du sommet de Shanghai (2025) face au leadership américain ?

Sommet Chine Russie Inde
image ChatGPT

La 25e édition du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) s’est tenue du 31 août au 1er septembre 2025 à Tianjin, et s’impose comme la plus importante conférence de son histoire

Avec la présence de plus de vingt chefs d’État ou de gouvernement, la rencontre a marqué une revendication renouvelée d’un ordre mondial multipolaire, porté notamment par la Chine, la Russie et l’Inde.

Le président chinois Xi Jinping a présenté une vision inclusive et multilatérale, fondée sur les idéaux de justice, de respect mutuel et de souveraineté nationale. Il a dénoncé la “mentalité de guerre froide” et les comportements de “harcèlement” imputés à certaines puissances occidentales.

“Nous envisageons un système de gouvernance mondiale plus juste, fondé sur l’équité souveraine.” – Xi Jinping

 

Pour donner corps à cette vision, il a proposé la création d’une Banque de développement de l’OCS, assortie de 2 milliards de yuans d’aide et 10 milliards de yuans de prêts.

Sur le plan économique, la Chine dévoile un plan décennal jusqu’en 2035 pour renforcer la coopération au sein de l’OCS et promouvoir un système multipolaire.

Elle s’engage également dans des projets énergétiques et d’infrastructures durables en Asie centrale, avec la proposition de créer un corridor d’énergie verte.

“Modi, Poutine et Xi forment désormais un front uni face aux pressions occidentales.” – Wall Street Journal

 

Sur le plan diplomatique, Vladimir Poutine a fait l’éloge de ce modèle d’“équité multilatérale”, dénonçant l’unilatéralisme occidental.

De son côté, Narendra Modi a marqué un rapprochement notable avec Xi et Poutine, malgré des tensions persistantes : une démonstration d’entente face aux pressions américaines.

Face à cette nouvelle configuration, l’OCS apparaît comme un collectif stratégique en pleine affirmation, susceptible de façonner un nouveau paysage géopolitique moins centré sur l’Occident et plus ancré dans le Global South.

EN BREF

  • Le 25e sommet de l’OCS, tenu du 31 août au 1er septembre 2025 à Tianjin, fut le plus vaste de son histoire.
  • Xi Jinping y a plaidé pour un ordre multipolaire, critiquant l’unilatéralisme occidental et proposant une Banque de développement OCS avec 2 milliards de yuans d’aide et 10 milliards de prêts.
  • Roumanie et Inde affichent un rapprochement inédit avec la Chine, formant un nouveau front diplomatique.
  • Une stratégie jusqu’en 2035 a été adoptée pour faire de l’OCS un acteur central sur la scène mondiale.

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L’Organisation de coopération de Shanghai : un autre visage du monde

L’un des effets de la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis de Trump est l’accélération et l’intensification d’un rapprochement des puissances non occidentales. Au-delà du Sud global et des BRICS, le cas de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) est significatif.

C’est d’ailleurs dans le cadre d’un Sommet de l’OCS que le président chinois Xi Jinping reçoit actuellement les dirigeants d’une vingtaine de pays, dont le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre indien Narendra Modi.

Bien que concurrents à l’échelle régionale, ces derniers ont des intérêts communs et tentent d’incarner une alternative au leadership mondial américain, le dirigeant chinois cherchant à se placer au cœur de cet ordre mondial alternatif. Une ambition symbolisée par le grand défilé militaire, prévu à Pékin le 3 septembre, tendant à célébrer les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Une démonstration de force sur fond de volonté de contribuer à l’écriture d’une histoire dont le récit a longtemps été monopolisé par l’Occident.

 

L’OCS : une organisation attractive

 

Créée en 2001, l’OCS comprend la Chine, la Russie, l’Inde, le Pakistan, l’Iran, le Belarus, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. Elle se présente officiellement comme une entité régionale dont les domaines d’action sont focalisés sur la sécurité. Elle s’est imposée comme un cadre de coopération multilatéral attractif. Composée à l’origine de seulement six pays, l’OCS s’est élargie à des Etats qui ont renforcé son identité géopolitique singulière (de nature « eurasiatique ») et son poids (l’OCS regroupe désormais plus de 40 % de la population mondiale).

A la base, l’organisation était principalement consacrée à la sécurité (avec quelques priorités : terrorisme, séparatisme ethnique, extrémisme religieux auxquels se sont ajoutés la lutte contre la drogue, la criminalité transfrontalière voire l’immigration illégale) et à la stabilisation des frontières de l’Asie centrale. Si, progressivement, l’OCS a servi de cadre de légitimation aux « Routes de la soie » chinoises (Belt and Road Initiative), le champ de son action n’est pas limité à la sphère régionale : l’ambition de l’organisation s’inscrit dans une perspective stratégie globale.

 

L’OCS : la vitrine d’un ordre alternatif au leadership américain

 

Au sein de l’OCS, la Chine joue un rôle majeur, moteur, n’hésitant pas à afficher une proximité avec la Russie de Poutine engagée dans un conflit condamné par le bloc occidental. Certes, les deux puissances (eura) asiatiques ne sont liées ni par une alliance militaire ni par une stratégie de défense mutuelle.

De plus, la Chine n’a qu’un seul allié (la Corée du Nord) quand la Russie en a cinq. L’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) que la Russie imagine en réponse à l’OTAN ne compte que six membres. Il n’empêche, leurs relations ne cessent de se renforcer. En sus d’un éventail croissant de secteurs d’échange et de coopération (diplomatique, militaire, énergétique, spatial), les deux pays développent un discours politique-idéologique et une représentation du monde similaires. Ces derniers reposent sur le ressentiment contre l’« Occident » et la volonté de mettre fin à l’ordre international (qu’il a) établi.

L’identification d’un adversaire et d’un objectif communs cristallise la convergence stratégique des deux puissances. Ils affichent la volonté commune de faire émerger un monde alternatif face à l’hégémonie américaine caractéristique de l’ordre international libéral né après la Seconde Guerre mondiale. Cette volonté « révisionniste » est à la base d’un « partenariat stratégique » formalisé dans une déclaration d’« amitié sans limites » conclue quelques semaines avant l’invasion de l’Ukraine. Si le but est d’infléchir les équilibres mondiaux dominés par les Etats-Unis, cette dynamique de rapprochement ne saurait dissimuler le caractère asymétrique de cette relation (au profit de Pékin) et la concurrence (intrarégionale) qui opposent les deux puissances en Asie centrale.

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Quand Pékin rassemble les alliés de Moscou face à l’Otan

Alors que Donald Trump se pose en artisan de paix pour l’Ukraine, Pékin accueille ce dimanche un sommet stratégique de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), vu comme un contrepoids à l’Otan. La Chine y réunit une vingtaine de dirigeants eurasiatiques, dont Vladimir Poutine, Recep Tayyip Erdogan, Massoud Pezeshkian, Narendra Modi, et le Nord-Coréen Kim Jong-un.

Certains analystes considèrent qu’il s’agit d’un pied de nez aux Européens. Diplomatiquement, la Russie pourrait le grand gagnant de ce sommet pour montrer qu’elle n’est pas aussi isolée que ça, mais militairement et technologiquement, c’est la Chine. D’ailleurs, le président russe le sait pertinemment, c’est pour cette qu’il est arrivé à Tianjin accompagné une imposante délégation, dans l’objectif de «… renforcer un axe politique face à l’Occident ».

Justement, présidé par le président chinois, Xi Jinping, « le sommet ambitionne de promouvoir un modèle alternatif de gouvernance mondiale », comme le souligne 20Minutes. La Chine, qui se dit neutre dans le conflit ukrainien, est pourtant soupçonnée de soutenir Moscou en coulisses.

De son côté, Kim Jong-un est venu marquer, une fois de plus, son soutien à Poutine, lui dont le pays a envoyé des soldats en Ukraine aux côtés des Russes.

« En marge du sommet, des entretiens sont prévus lundi et mardi : la guerre en Ukraine avec Erdogan, le nucléaire avec l’Iran, et une réunion avec Modi », selon 20Minutes. Des sources bien informées indiquent également Vladimir Poutine restera en Chine jusqu’à mercredi 3 septembre « pour assister à une parade militaire à Pékin célébrant les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale ».

A noter que l’OCS compte 10 membres et 16 pays partenaires ou observateurs, et représente près de la moitié de la population mondiale et un quart du PIB global. Pour les experts militaires, l’organisation s’affirme de plus en plus comme un bloc alternatif aux puissances occidentales.

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