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À Venise, « The Voice of Hind Rajab/La voix de Hind Rajab » bouleverse la Mostra et la critique internationale

La Mostra de Venise a vécu, mercredi 3 septembre 2025, l’un de ses moments les plus saisissants avec la première mondiale de The Voice of Hind Rajab/La voix de Hind Rajab, le nouveau film de Kaouther Ben Hania, sélectionné en compétition officielle. Ce drame, choisi par la Tunisie pour représenter le pays à l’Oscar du meilleur film international 2026, bénéficie du soutien de plusieurs célébrités hollywoodiennes en tant que producteurs exécutifs, parmi lesquels Brad Pitt, Jonathan Glazer et Joaquin Phoenix, ce dernier ayant fait le déplacement pour assister à la projection.

Inspirée du destin tragique de Hind Rajab, une fillette palestinienne de six ans tuée à Gaza en janvier 2024, l’œuvre a bouleversé la salle et déclenché une ovation debout d’une durée record de vingt-trois minutes et cinquante seconde, une intensité rare même pour un grand festival international.

Mais au-delà des applaudissements interminables, la presse internationale a salué avec gravité la force artistique et politique du film. Le magazine américain Vulture a souligné la singularité de cette projection : « Après la projection de ce matin… les applaudissements ont pris une tournure que je n’avais jamais connue dans ce contexte : ils n’ont pas cessé. Ils se sont prolongés, encore et encore, durant presque tout le générique de fin. » Pour la critique, c’est précisément la retenue du dispositif narratif qui lui confère sa puissance : « Plutôt que de dramatiser les événements, le film reste enfermé dans un centre d’appels… Ce récit au style documentaire et contenu renforce le pouvoir émotionnel brut de l’histoire. »

Dans les pages d’El País, le ton est tout aussi ému : « Le film a profondément bouleversé le public et la critique. » Le quotidien espagnol insiste sur le caractère politique de cette présentation, dans un festival déjà traversé par des débats et des protestations : « La projection a reçu une ovation prolongée… le film s’est imposé comme une forte déclaration politique au sein d’un festival marqué par des protestations. »

Pour Reuters, le choix de construire le récit à partir des enregistrements téléphoniques de la petite Hind confère à l’ensemble une intensité bouleversante : « Le film, chargé d’émotion, utilise les appels réels de l’enfant… ‘J’ai tellement peur, venez s’il vous plaît’… L’œuvre met en lumière le pouvoir du cinéma à redonner une humanité aux victimes et à remettre en question les récits dominants. » L’agence souligne que cette authenticité brute a plongé une partie de la salle en larmes lors de la première.

Le Guardian évoque pour sa part « une ovation debout de vingt-trois minutes lors de sa première… Les critiques comme le public ont été profondément émus, beaucoup quittant la salle en larmes. » Le journal britannique rappelle également les mots des interprètes, qualifiant le film de « représentation de la souffrance de milliers d’enfants et de civils à Gaza. »

La presse spécialisée américaine a elle aussi réagi. The Hollywood Reporter a décrit un drame « chargé d’une urgence émotionnelle », tandis que Variety, plus nuancé, reconnaît que la bande-son originale de Hind Rajab « produit un choc émotionnel d’une brutalité rare », tout en jugeant « discutable » le mélange entre reconstitution dramatique et matériau documentaire.

La presse française a également réagi. Libération a souligné l’intensité de l’expérience vécue par le public : « Le film restitue avec une force insoutenable les derniers instants d’une fillette palestinienne, chaque seconde de sa voix devenant un cri pour la paix et la justice. »

La voix la plus forte fut cependant celle de l’actrice Saja Kilani, qui, au nom de l’équipe du film, lut un discours vibrant lors de la conférence de presse :

« Au nom de nous tous, acteurs, et au nom de toute l’équipe, nous demandons : n’en a-t-on pas assez ? Assez de la tuerie de masse, de la famine, de la déshumanisation, de la destruction, de l’occupation qui perdure. La voix de Hind Rajab n’a pas besoin de notre défense. Ce film n’est pas une opinion ni un fantasme, il est ancré dans la réalité, l’histoire de Hind porte le poids d’un peuple tout entier. Sa voix est celle d’une enfant parmi des dizaines de milliers d’enfants tués à Gaza rien que ces deux dernières années. C’est la voix de chaque fille et de chaque fils ayant le droit de vivre, de rêver, d’exister dans la dignité, et tout cela a été volé sous nos yeux impassibles. Et ce ne sont là que les voix que nous connaissons ; derrière chaque chiffre se cache une histoire qui n’a jamais été racontée. L’histoire de Hind est celle d’une enfant criant « sauvez-moi », et la véritable question est : comment avons-nous laissé une enfant supplier pour sa vie ? Personne ne peut vivre en paix tant qu’un seul enfant est contraint de plaider pour sa survie. Que la voix de Hind résonne dans le monde entier, qu’elle nous rappelle le silence qui s’est installé autour de Gaza. Qu’elle nomme le génocide que ce silence protège, et qu’elle perce le mot « assez », pas demain, pas un jour quelconque, maintenant, pour la justice, pour l’humanité, pour l’avenir de chaque enfant, assez. »

De Vulture à El País, de Reuters au Guardian, le constat reste pourtant unanime : la première de The Voice of Hind Rajab/La voix de Hind Rajab a transcendé l’événement cinématographique pour s’imposer comme un choc émotionnel et politique. Dans la salle, les chants de « Free Palestine » se sont mêlés aux applaudissements, rappelant que l’histoire d’une enfant peut parfois cristalliser, à elle seule, la douleur d’un peuple et l’urgence de lui redonner une voix.

Dans le contexte dramatique de la guerre à Gaza, The Voice of Hind Rajab/La voix de Hind Rajab prend une dimension profondément nécessaire et bouleversante. En donnant corps et voix à une enfant victime de violences et de crimes de guerre, le film transforme l’écran en un véritable espace de témoignage et de mémoire. Il rappelle avec force que derrière chaque chiffre se cache une vie, une enfance brisée, et qu’aucune statistique ne peut rendre compte de l’innocence volée. En retraçant l’histoire personnelle de Hind avec authenticité et humanité, le film s’efforce de neutraliser la déshumanisation dont sont victimes les Palestiniens, réaffirmant leur droit à exister, à rêver et à être entendus. Le cinéma, ici, devient un instrument de justice et d’humanité, capable de porter les voix des plus vulnérables jusqu’au monde entier, de les rendre audibles là où le silence semble trop souvent régner, et de provoquer une prise de conscience intime et universelle face à l’horreur qui frappe Gaza.

Neïla Driss

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Venise : 23 minutes d’applaudissements pour « THE VOICE OF HIND RAJAB », du jamais-vu

Venise : 23 minutes d’applaudissements pour « THE VOICE OF HIND RAJAB », du jamais-vu

Le film « THE VOICE OF HIND RAJAB » de Kaouther Ben Hania a marqué l’histoire du 82ᵉ Festival du film de Venise en recevant une ovation debout exceptionnelle de plus de 23 minutes, la plus longue jamais enregistrée dans ce prestigieux rendez-vous du cinéma. Porté par une distribution internationale réunissant James Wilson, Joaquin Phoenix, […]

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Kaouther Ben Hania crée l’événement à la  Mostra de Venise

Avec son dernier film, ‘‘The Voice of Hind Rajab’’, sur une fillette palestinienne tuée à Gaza en janvier 2024 par l’armée israélienne, la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania crée l’événement à la 82e Mostra de Venise, où son film sera projeté ce mercredi 3 septembre 2025. Samedi dernier plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans la cité italienne pour exhorter le festival à prendre clairement position contre les actions d’Israël dans la bande de Gaza. Nous reproduisons ci-dessous l’article que lui a consacré aujourd’hui l’agence AFP.

Les enregistrements de l’appel de Hind Rajab aux secours avaient suscité une émotion internationale et sont au cœur du film de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, déjà remarquée avec ‘‘Les filles d’Olfa’’.

En lice pour le Lion d’or, le film va conforter la dimension politique de la 82e Mostra.  

(…) Âgée de 5 ans, Hind Rajab a été retrouvée morte à l’intérieur d’une voiture criblée de balles dans la ville de Gaza, plusieurs jours après avoir passé des heures au téléphone, le 29 janvier 2024, avec le Croissant-Rouge palestinien, alors que le véhicule dans lequel elle voyageait avec des membres de sa famille avait été visé par des soldats israéliens.

La réalisatrice a raconté sur Instagram qu’elle avait entendu presque par hasard les extraits des appels à l’aide d’Hind Rajab et contacté le Croissant-Rouge.

«J’ai longuement parlé avec la mère de Hind, avec les personnes qui étaient [avec elle] à l’autre bout du fil, ceux qui ont essayé de l’aider. J’ai écouté, j’ai pleuré, j’ai écrit», a ajouté la réalisatrice, qui a obtenu le consentement de la famille.

Le film de 1H30 se déroule dans le centre d’appel du Croissant-Rouge, sous tension entre volonté de secourir la fillette et nécessité de respecter les protocoles d’urgence et ne pas mettre en danger les sauveteurs.

Kaouther Ben Hania, qui aime brouiller les frontières entre réel et fiction, utilise les véritables appels d’Hind mais fait rejouer les scènes dans le centre d’appel par des acteurs, tous Palestiniens.

‘‘The Voice of Hind Rajab’’ bénéficie déjà de soutiens de poids et compte les acteurs Brad Pitt, Joaquin Phoenix, Rooney Mara, et les réalisateurs Alfonso Cuaron, Jonathan Glazer comme producteurs exécutifs. «Ils ont vu le film et ont été impressionnés», a confirmé l’équipe de presse du film à l’AFP.

Jointe par téléphone à Gaza-ville, la mère de Hind Rajab, Wissam Hamada, espère de son côté que «ce film contribuera à arrêter cette guerre destructrice et à sauver les autres enfants de Gaza», a-t-elle déclaré à l’AFP. Après Venise mercredi, le film sera présenté aux festivals de Toronto, Londres, Saint-Sébastien et Busan. Son nom est déjà évoqué pour les Oscars.

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Oscars 2026 –  » La voix de Hind Rajab  » de Kaouther Ben Hania représentera la Tunisie

Le Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI) a annoncé ce 27 août 2025 que la Tunisie présenterait pour la prochaine édition des Oscars, dans la catégorie du Meilleur Film International, le dernier long-métrage de Kaouther Ben Hania, La voix de Hind Rajab. Ce choix souligne l’importance croissante de la réalisatrice sur la scène internationale et témoigne de l’ambition tunisienne de briller dans la compétition mondiale.

Kaouther Ben Hania n’est pas étrangère aux Oscars. Elle a offert à la Tunisie sa première nomination à l’Oscar du Meilleur Film International avec The Man Who Sold His Skin/L’homme qui a vendu sa peau (2020), qui avait fait sa première à la Mostra de Venise et avait rencontré un succès critique international. Elle a ensuite été nommée pour le Meilleur Film Documentaire avec Four Daughters/Les Filles d’Olfa,(2023) qui fut également un jalon historique : il s’agissait du premier film tunisien en compétition officielle à Cannes depuis 1970, confirmant la place grandissante de la cinéaste sur la scène mondiale.

Une première mondiale très attendue à Venise

La voix de Hind Rajab fera sa première mondiale le 3 septembre 2025 lors de la Mostra de Venise, en compétition officielle. Cette sélection a immédiatement suscité un vif intérêt international, accentué par la participation de grandes figures hollywoodiennes comme Brad Pitt, Joaquin Phoenix et Jonathan Glazer, qui ont rejoint le projet en tant que producteurs exécutifs. Leur soutien renforce l’importance et le rayonnement de ce film, qui conjugue engagement, émotion et portée universelle.

Synopsis : le destin tragique de Hind Rajab

La voix de Hind Rajab raconte le destin tragique de Hind Rajab, une fillette palestinienne de six ans, au cœur du conflit à Gaza. Hind se trouvait en voiture avec sa famille, qui tentait de fuir les bombardements. Des tirs israéliens ont d’abord coûté la vie à plusieurs membres de sa famille. Dans un ultime geste de survie, Hind et sa cousine ont réussi à contacter les secours par téléphone. Cet appel désespéré a été enregistré par le Croissant-Rouge et largement diffusé sur Internet, donnant un écho mondial à l’horreur vécue par les civils palestiniens.

Plusieurs jours plus tard, les voitures de la famille Rajab et des secouristes ont été retrouvées. Sur la voiture de la famille, 355 impacts de balles ont été relevés, témoignant de la violence extrême qui a frappé cette famille. Kaouther Ben Hania, à travers ce récit bouleversant, expose l’impact du conflit palestinien sur les vies des enfants et des familles, et offre au public international une œuvre qui donne voix à ceux que l’on entend rarement sur la scène mondiale.

Entre cinéma et engagement

La sélection du film à Venise intervient dans un contexte politique sensible. Quelques semaines avant l’ouverture de la Mostra, une lettre ouverte signée par 1 500 artistes appelait le festival à prendre position contre le génocide en cours à Gaza et à donner la parole aux Palestiniens. La direction de la Mostra a répondu que la programmation de La voix de Hind Rajab constituait en elle-même une prise de position, permettant de mettre en lumière une voix palestinienne souvent marginalisée.

La course aux Oscars : calendrier et enjeux

Le film tunisien rejoint ainsi la compétition pour les Oscars 2026, dont la première liste restreinte de 15 films sera publiée le 16 décembre 2025, suivie de la liste finale le 22 janvier 2026. La 98ᵉ cérémonie des Oscars se tiendra à Los Angeles le 15 mars 2026.

Avec ce long-métrage, Kaouther Ben Hania confirme sa capacité à mêler exigence artistique, engagement et portée internationale, en plaçant la Tunisie au cœur de la scène cinématographique mondiale.

En 2025, le Prix du Meilleur Film International avait été attribué au Brésil pour I’m Still Here de Walter Salles, rappelant que les films combinant puissance narrative et impact universel ont toutes leurs chances dans cette compétition.

La voix de Hind Rajab s’annonce ainsi comme un événement cinématographique majeur, alliant force émotionnelle et engagement, et pourrait devenir un jalon historique du cinéma tunisien contemporain.

Neïla Driss

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Brad Pitt, Joaquin Phoenix, Alfonso Cuarón et Jonathan Glazer s’engagent aux côtés de Kaouther Ben Hania pour « The Voice of Hind Rajab »

Un drame palestinien porté par les plus grandes voix du cinéma mondial

Brad Pitt, Joaquin Phoenix, Rooney Mara, Alfonso Cuarón et Jonathan Glazer viennent de rejoindre le projet The Voice of Hind Rajab /La voix de Hind Rajab en tant que producteurs exécutifs. Ce soutien massif de figures majeures d’Hollywood propulse le film de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, déjà deux fois nommée aux Oscars, au rang d’événement majeur de la Mostra de Venise. Plus qu’un simple geste de solidarité, il s’agit d’un engagement artistique et politique qui place le destin de la petite Hind Rajab au cœur des préoccupations du cinéma mondial.

Réalisatrice incontournable du cinéma arabe contemporain, Kaouther Ben Hania s’est imposée sur la scène internationale avec The Man Who Sold His Skin (2020), nommé à l’Oscar du meilleur film international, et Four Daughters /Les filles d’Olfa (2023), en lice pour l’Oscar du meilleur documentaire. Son nouveau film, qui raconte les dernières heures de l’enfant palestinienne de six ans tuée à Gaza en janvier 2024, sera projeté en première mondiale le 3 septembre à Venise. À travers son dispositif radical — tournage dans un lieu unique, utilisation de l’enregistrement audio réel de l’appel à l’aide d’Hind comme fil narratif central — The Voice of Hind Rajab se présente comme une œuvre de mémoire universelle, un cri relayé désormais par les voix les plus influentes de l’industrie.

Une voix qui ne s’éteint pas

Hind Rajab, six ans, est morte à Gaza en janvier 2024 après avoir été piégée dans une voiture bombardée, entourée des corps sans vie de ses proches. Son dernier appel au Croissant-Rouge palestinien, enregistré et diffusé sur Internet, résonne encore comme un cri d’impuissance. Kaouther Ben Hania a raconté combien ce moment avait bouleversé son propre parcours :
« Puis, tout a basculé. J’ai entendu un enregistrement audio d’Hind Rajab implorant de l’aide. À ce moment-là, sa voix s’était déjà propagée sur Internet », confie-t-elle. « J’ai immédiatement ressenti un mélange d’impuissance et de tristesse immense. Une réaction physique, comme si le sol s’était effondré sous mes pieds. Je ne pouvais plus continuer comme prévu. »

Tourné dans un seul lieu, le film refuse la reconstitution spectaculaire pour se concentrer sur la peur, le silence et la solitude de l’enfant. « La voix de Hind Rajab est une histoire de perte profondément personnelle, mais elle a également une résonance plus large. Cette histoire ne concerne pas seulement Gaza. Elle témoigne d’un deuil universel. Le cinéma peut préserver la mémoire. Le cinéma peut résister à l’amnésie. Puisse la voix d’Hind Rajab être entendue. »

The Voice of Hind Rajab

Quand Hollywood s’engage

La force du film a convaincu de véritables géants du cinéma international de se joindre au projet en tant que producteurs exécutifs. Brad Pitt et sa société Plan B — aux côtés de ses associés Dede Gardner et Jeremy Kleiner — figurent en tête de ce soutien inédit. Leur bannière a déjà porté des films oscarisés comme 12 Years a SlaveMoonlight ou The Tree of Life.

À leurs côtés, Joaquin Phoenix et Rooney Mara, figures hollywoodiennes connues pour leur engagement artistique et politique, apportent leur notoriété et leur conviction. Alfonso Cuarón, réalisateur oscarisé de Gravity et Roma, ajoute son aura d’auteur universellement respecté. Et enfin Jonathan Glazer, auréolé de l’Oscar du meilleur film international en 2024 pour The Zone of Interest, donne à ce projet une profondeur politique et mémorielle singulière.

Jonathan Glazer, une résonance thématique

Avec The Zone of Interest, Glazer avait bouleversé par sa manière de filmer la banalité du mal en marge de l’Holocauste. En recevant son Oscar, il avait déclaré :
« Notre film montre où mène la déshumanisation dans ses pires conséquences. Elle a façonné notre passé et notre présent. Aujourd’hui, nous sommes ici, des hommes qui nient leur judéité et la Shoah, détournée par une occupation qui a entraîné des conflits pour tant d’innocents.
»

Des propos qui avaient déclenché une polémique, certains le qualifiant d’antisémite. Mais une lettre ouverte signée par plus de 150 personnalités juives, dont Joaquin Phoenix, était venue défendre le cinéaste et dénoncer une attaque injuste, rappelant que l’attention devait se porter sur la tragédie en cours à Gaza. En rejoignant le projet de Kaouther Ben Hania, Jonathan Glazer poursuit sa réflexion sur la mémoire, la déshumanisation et la nécessité de témoigner.

Une production internationale

Aux côtés de ces figures majeures, d’autres personnalités influentes se sont engagées : Jemima Khan, Frank Giustra, Sabine Getty, ainsi que des producteurs de renom tels qu’Odessa Rae (Navalny), James Wilson (The Zone of Interest) et Nadim Cheikhrouha, collaborateur fidèle de Ben Hania. Le projet a également reçu l’appui de Sunnyland, Geralyn Dreyfous, Jorie Graham, Amed Khan, Rambourg, du ministère tunisien des Affaires culturelles, de Watermelon, Sawsan Asfari, 1888 Films, du Doha Film Institute et de Barc Productions.

Le casting rassemble Saja Kilani, Motaz Malhees, Clara Khoury et Amer Hlehel. Les ventes internationales sont assurées par The Party Film Sales et CAA.

Un film déjà annoncé comme marquant

Alberto Barbera, directeur de la Mostra, a d’ores et déjà présenté The Voice of Hind Rajab comme l’une des œuvres les plus puissantes de cette 82ᵉ édition. En compétition pour le Lion d’or, le film affrontera notamment Frankenstein de Guillermo del Toro, No Other Choice de Park Chan-wook et A House of Dynamite de Kathryn Bigelow.

Le parcours du film ne s’arrêtera pas à Venise : il est déjà annoncé à Toronto, Saint-Sébastien, Busan et Londres, confirmant son statut de véritable événement mondial.

Un festival sous tension politique

Dans le même temps, le climat politique entoure déjà la Mostra. Des centaines d’artistes italiens et internationaux — dont Ken Loach, l’acteur italien Toni Servillo, les réalisatrices françaises Céline Sciamma et Audrey Diwan, ainsi que le duo palestinien Arab Nasser et Tarzan Nasser — ont signé une lettre ouverte demandant au festival de condamner ce qu’ils qualifient de génocide et de nettoyage ethnique à Gaza.

Neïla Driss

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