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Marseille | Les leçons d’une tragédie annoncée

Le drame survenu le 2 septembre 2025 à Belsunce, célèbre quartier de Marseille, où un forcené tunisien, Abdelkader Dhibi, armé d’un couteau a été abattu par balle par la police locale, au terme d’une véritable chasse à l’homme, n’est pas un accident ni un fait divers banal. Il est le produit d’un abandon. Celui des plus fragiles, des isolés, des invisibles. Quelle que soient leurs race, religion ou nationalité.

Djamal Guettala

Quand une société ferme les yeux sur la détresse psychique et sociale, elle ne se contente pas de laisser souffrir : elle prépare des tragédies. Cet homme criblé de balles policières à Belsunce n’est pas seulement une victime de la violence immédiate; il est aussi le symbole d’une société qui a failli à ses responsabilités.

Réduire la vie de la victime (car c’en est une) à sa nationalité, comme si cela suffisait à justifier l’irréparable, est un affront à l’humanité. La communauté tunisienne, déjà fragilisée dans sa visibilité sociale à Marseille, ressent aujourd’hui une douleur doublée d’un sentiment d’injustice. Beaucoup se demandent : pourquoi certaines vies semblent-elles compter moins que d’autres ? Pourquoi ce qui devrait être un droit universel – la protection, le respect, la dignité – devient-il un privilège réservé à quelques-uns ?

Force létale contre personne en détresse

La violence employée interroge et choque. Pourquoi la désescalade n’a-t-elle pas été envisagée ? Pourquoi n’a-t-on pas tenté de comprendre, d’apaiser, de protéger ? Le recours à la force létale face à une personne en détresse manifeste est tragique et inacceptable. L’inaction, la défaillance, la brutalité : ce cocktail tue, blesse et humilie la société dans son ensemble.

Et comme si cela ne suffisait pas, certains cherchent à exploiter la douleur à des fins politiques. La récupération est honteuse et odieuse. Au lieu de calmer, de prévenir et de protéger, certains transforment un drame humain en opportunité pour servir leurs intérêts partisans. La souffrance n’est pas un outil de campagne, et l’indignation ne doit pas être instrumentalisée.

Marseille, pourtant, n’est pas cette violence ni cette indifférence. Marseille, c’est une ville de diversité, de fraternité et de communautés qui vivent ensemble malgré les difficultés. Mais cette ville exige vigilance et responsabilité. Elle ne peut tolérer l’abandon des plus faibles ni banaliser la violence. La tragédie de Belsunce est un avertissement sévère : ignorer la souffrance des isolés, c’est cultiver le terrain des drames futurs.

Pour comprendre les dynamiques qui rendent possibles de tels événements, il est éclairant de se plonger dans la trilogie de Philippe Pujol, journaliste et écrivain : ‘‘La Fabrique du Monstre’’, ‘‘La Chute du Monstre’’ et ‘‘Cramés, les enfants du Monstre’’. Ces ouvrages documentent avec rigueur comment l’abandon des quartiers populaires, la marginalisation et la négligence sociale peuvent produire des situations explosives.

Un continuum de fractures sociales

Belsunce ne peut être considéré comme un incident isolé : il s’inscrit dans un continuum de fractures sociales que chacun doit reconnaître et affronter.

Au-delà de la colère et du choc, cette tragédie impose une exigence claire : protéger les plus vulnérables, prévenir les drames et reconnaître la valeur de chaque vie humaine. La dignité ne se négocie pas. Elle ne se mesure pas à la nationalité, à l’origine ou à la couleur de peau. Chaque vie compte. Et celle de cet homme, fauchée trop tôt, devait compter autant que celle de n’importe qui d’autre.

Il ne suffit pas de pleurer ou de s’indigner. Il faut tirer des leçons, interroger les responsabilités et mettre en place des moyens concrets pour éviter que l’isolement, la détresse et l’abandon ne continuent de produire des drames humains. Marseille mérite mieux que l’abandon et la banalisation de la violence. Elle mérite l’attention, la fraternité et la justice.

Tahia Tounes. À jamais dans nos cœurs.

* Journaliste, Marseille.

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Un forcené tunisien abattu à Marseille

Mardi 2 septembre 2025, le centre-ville de Marseille a été le théâtre d’une violente attaque au couteau faisant cinq victimes, dont certaines dans un état critique. L’assaillant, un ressortissant tunisien né en 1990 et résidant légalement en France, a été abattu par les forces de l’ordre après avoir semé la panique dans plusieurs lieux publics.

Selon le procureur de Marseille, Nicolas Bessone, l’homme avait été expulsé d’un hôtel du quartier Belsunce pour défaut de paiement de loyer. Il s’est rendu dans la chambre qu’il occupait précédemment et a poignardé le nouveau locataire dans la région du flanc, causant une blessure grave nécessitant une hospitalisation immédiate. Il a ensuite attaqué le directeur de l’hôtel puis le fils de ce dernier, qui ont également été transportés à l’hôpital avec des blessures moins graves.

Après ces premiers faits, l’assaillant s’est dirigé vers un restaurant de restauration rapide à proximité. Là, il a tenté d’agresser le gérant avec son couteau, mais des clients ont réussi à s’interposer. Deux personnes ont été blessées au visage par des coups de matraque portés par l’assaillant, qui continuait ses agressions de manière aléatoire dans la rue, provoquant la panique parmi les passants et les commerçants.

Une patrouille de police est rapidement intervenue et a demandé à l’agresseur de déposer ses armes. Face à son refus, les forces de l’ordre ont ouvert le feu, le neutralisant à l’endroit même. Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent plusieurs tirs dirigés contre l’homme. L’enquête a été confiée à la police judiciaire pour tentative d’homicide volontaire, y compris sur fonctionnaires de police, et l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie pour examiner l’usage de l’arme à feu.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, devait se rendre sur place pour suivre l’évolution de la situation et rencontrer les forces de sécurité mobilisées. Selon les autorités, l’assaillant était connu des services de renseignement locaux pour des propos antisémites tenus par le passé, et avait été identifié comme présentant un profil à risque de violences.

Cet événement tragique a profondément choqué la communauté locale et relance le débat sur la sécurité dans le centre-ville. Il rappelle également l’importance d’une vigilance accrue face aux comportements violents et de l’intervention rapide des forces de l’ordre pour limiter le nombre de victimes. Les autorités locales ont renforcé leur présence dans le quartier afin d’assurer la sécurité des habitants et des visiteurs.

D. G.

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