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Marseille | Les leçons d’une tragédie annoncée

Le drame survenu le 2 septembre 2025 à Belsunce, célèbre quartier de Marseille, où un forcené tunisien, Abdelkader Dhibi, armé d’un couteau a été abattu par balle par la police locale, au terme d’une véritable chasse à l’homme, n’est pas un accident ni un fait divers banal. Il est le produit d’un abandon. Celui des plus fragiles, des isolés, des invisibles. Quelle que soient leurs race, religion ou nationalité.

Djamal Guettala

Quand une société ferme les yeux sur la détresse psychique et sociale, elle ne se contente pas de laisser souffrir : elle prépare des tragédies. Cet homme criblé de balles policières à Belsunce n’est pas seulement une victime de la violence immédiate; il est aussi le symbole d’une société qui a failli à ses responsabilités.

Réduire la vie de la victime (car c’en est une) à sa nationalité, comme si cela suffisait à justifier l’irréparable, est un affront à l’humanité. La communauté tunisienne, déjà fragilisée dans sa visibilité sociale à Marseille, ressent aujourd’hui une douleur doublée d’un sentiment d’injustice. Beaucoup se demandent : pourquoi certaines vies semblent-elles compter moins que d’autres ? Pourquoi ce qui devrait être un droit universel – la protection, le respect, la dignité – devient-il un privilège réservé à quelques-uns ?

Force létale contre personne en détresse

La violence employée interroge et choque. Pourquoi la désescalade n’a-t-elle pas été envisagée ? Pourquoi n’a-t-on pas tenté de comprendre, d’apaiser, de protéger ? Le recours à la force létale face à une personne en détresse manifeste est tragique et inacceptable. L’inaction, la défaillance, la brutalité : ce cocktail tue, blesse et humilie la société dans son ensemble.

Et comme si cela ne suffisait pas, certains cherchent à exploiter la douleur à des fins politiques. La récupération est honteuse et odieuse. Au lieu de calmer, de prévenir et de protéger, certains transforment un drame humain en opportunité pour servir leurs intérêts partisans. La souffrance n’est pas un outil de campagne, et l’indignation ne doit pas être instrumentalisée.

Marseille, pourtant, n’est pas cette violence ni cette indifférence. Marseille, c’est une ville de diversité, de fraternité et de communautés qui vivent ensemble malgré les difficultés. Mais cette ville exige vigilance et responsabilité. Elle ne peut tolérer l’abandon des plus faibles ni banaliser la violence. La tragédie de Belsunce est un avertissement sévère : ignorer la souffrance des isolés, c’est cultiver le terrain des drames futurs.

Pour comprendre les dynamiques qui rendent possibles de tels événements, il est éclairant de se plonger dans la trilogie de Philippe Pujol, journaliste et écrivain : ‘‘La Fabrique du Monstre’’, ‘‘La Chute du Monstre’’ et ‘‘Cramés, les enfants du Monstre’’. Ces ouvrages documentent avec rigueur comment l’abandon des quartiers populaires, la marginalisation et la négligence sociale peuvent produire des situations explosives.

Un continuum de fractures sociales

Belsunce ne peut être considéré comme un incident isolé : il s’inscrit dans un continuum de fractures sociales que chacun doit reconnaître et affronter.

Au-delà de la colère et du choc, cette tragédie impose une exigence claire : protéger les plus vulnérables, prévenir les drames et reconnaître la valeur de chaque vie humaine. La dignité ne se négocie pas. Elle ne se mesure pas à la nationalité, à l’origine ou à la couleur de peau. Chaque vie compte. Et celle de cet homme, fauchée trop tôt, devait compter autant que celle de n’importe qui d’autre.

Il ne suffit pas de pleurer ou de s’indigner. Il faut tirer des leçons, interroger les responsabilités et mettre en place des moyens concrets pour éviter que l’isolement, la détresse et l’abandon ne continuent de produire des drames humains. Marseille mérite mieux que l’abandon et la banalisation de la violence. Elle mérite l’attention, la fraternité et la justice.

Tahia Tounes. À jamais dans nos cœurs.

* Journaliste, Marseille.

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Football | La Tunisie à deux points du Mondial 2026

La Tunisie a largement dominé le Liberia qu’elle a battu (3-0), en match comptant pour la 7e journée des qualifications africaines pour la Coupe du monde 2026 (groupe H), hier soir, jeudi 4 septembre 2025, au stade Hammadi Agrebi de Radès. Un autre pas vers les Etats-Unis. (Ph. Elias Saad marque un 3e but sur un coup franc direct dans la lucarne).

Les buts ont été inscrits par Hazem Mastouri (5), Ferjani Sassi (67) et Elias Saad (90+4).

Les protégés de Sami Trabelsi campent largement à la tête de leur groupe avec 19 points, devançant de 7 points la Namibie, qui joue aujourd’hui contre le Malawi.

Avec encore deux matches à jouer, la Tunisie a la qualification à portée de main. Il lui reste donc à construire sur l’excellente seconde mi-temps de leur dernier match où les Aigles de Carthage, renforcés par des nouveaux venus ambitieux et percutants en attaque, ont tout fait dans le bon sens : rapidité, engagement, technique et mental de fer, les ingrédients du succès.

I. B.

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Kaïs Saïed | L’Afrique pour les Africains et la Palestine pour les Palestiniens

Lors de sa participation à la cérémonie d’ouverture 4e édition de l’Intra-African Trade Fair (IATF2025) jeudi 4 septembre à Alger au Centre international des conférences Abdelatif-Rahal, Kaïs Saïed a plaidé pour un «nouvel ordre mondial fondé sur des valeurs nouvelles, qui protège la souveraineté des États et mette fin à l’emprise sur les richesses naturelles de l’Afrique». Vidéo

Le président de la république a affirmé que le continent doit tirer les leçons du passé et adopter une nouvelle approche pour bâtir un avenir prospère, permettant au continent, longtemps marginalisé et exploité, de mieux profiter de ses richesses et de ses potentialités.  

L’humanité doit instaurer un nouvel ordre fondé sur de nouvelles valeurs et visions qui préservent la souveraineté des États et mettent fin aux guerres et aux divisions dans de nombreux pays incapables d’exercer un contrôle sur l’ensemble de leurs territoires et de leurs ressources naturelles, a déclaré Saïed.

L’Afrique, dotée d’immenses richesses, doit tirer les leçons du passé et adopter une nouvelle approche pour contribuer à la construction d’un avenir nouveau auquel aspirent tous ses peuples, a-t-il ajouté.

La création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) au début des années 1960 était alors considérée comme un rêve caressé par de nombreux dirigeants africains après l’indépendance de leurs pays, dans l’espoir de réaliser l’unité du continent. Pourtant, paradoxalement, après sa création, des divisions et des guerres ont éclaté. Les richesses des peuples africains ont été pillées et les ressources du continent exploitées, a déploré Saïed.

Il estime que la Tunisie, tout en étant fière de son appartenance africaine, a elle-même subi de plein fouet des choix qui ont affecté non seulement l’Afrique, mais le monde entier.

Il est encore possible de bâtir une Union africaine forte, malgré les défis auxquels sont confrontés plusieurs pays, notamment les conflits, le pillage des ressources, l’absence d’infrastructures de base due à des «acteurs criminels», ainsi que la traite des êtres humains et le trafic d’organes.

Le progrès du continent africain exige de tirer les leçons de son passé douloureux afin de construire un avenir nouveau auquel tous les peuples africains aspirent, a encore déclaré Saïed, en regrettant que «des forces encore nostalgiques de ce passé détestable continuent, ouvertement ou secrètement, de saboter toute tentative de construire une Afrique offrant les conditions d’une vie décente».

Le défi auquel sont confrontés les peuples du continent aujourd’hui ne concerne pas le commerce intra-africain au sens traditionnel du terme, ni les infrastructures, l’agriculture, les technologies modernes, les services ou autres secteurs spécifiques, mais l’avenir du continent tout entier et son destin civilisationnel, a souligné le locataire du palais de Carthage. Le défi, a-t-il expliqué, consiste à élaborer un projet global fondé sur une nouvelle réflexion et de nouveaux concepts adaptés à l’Afrique, aux peuples colonisés et à ceux qui ont été privés de leurs richesses pendant des décennies. «Nous avons besoin que l’Afrique soit pour les Africains… il est nécessaire de coopérer avec les autres de manière à servir nos intérêts… et il est nécessaire que les peuples récupèrent leurs droits volés… Il ne peut y avoir de hiérarchie préférentielle entre les États», a-t-il poursuivi, exprimant l’espoir que les Palestiniens récupéreront également tous leurs droits sur l’ensemble de la Palestine.

La Tunisie participe à cette foire avec un pavillon national de 304 m² regroupant plus de 24 entreprises exportatrices, dont 12 PME, 8 artisans et 4 start-ups, représentant des secteurs diversifiés tels que le textile, le cuir, les cosmétiques, les matériaux de construction, l’industrie automobile et les énergies renouvelables. Un atelier dédié à la Tunisie est prévu ce vendredi pour promouvoir l’industrie automobile nationale, et ce dans le cadre du Salon africain de l’automobile organisé en marge de la Foire le 5 septembre.

I. B. (avec Tap).

Vidéo.

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Les obstacles au développement des PME tunisiennes

Une enquête vient de paraître, intitulée «Les PME tunisiennes face aux réalités du terrain», réalisée par la Banque européenne d’investissement (BEI) et l’Union européenne (UE) analyse les défis des Petites et moyennes entreprises (PME) tunisiennes en 2025.

Les deux principaux obstacles à la croissance des PME tunisiennes sont, selon les auteurs de l’étude, la concurrence accrue (pour 25% des chefs d’entreprises sondés) et le capital limité (17%).

Quant aux quatre principaux freins à l’exportation des PME tunisiennes, ils ont été définis comme suit : les coûts logistiques, de conformité et douaniers  (pour 62% des sondés); la forte concurrence et la saturation du marché (60%) ; le manque de financement pour se développer à l’international (48%) et la difficulté à trouver des partenaires commerciaux (44%).  

Rappelons que les PME représentent plus de 90 % des entreprises du pays, contribuent à plus de 40 % du PIB et emploient les deux tiers de la main-d’œuvre nationale.

Rien qu’en 2024, la BEI a mobilisé 415 millions d’euros en Tunisie, dont une part significative dédiée au financement des PME. Cela comprend des lignes de crédit ciblées, des garanties, un accompagnement technique pour aider les entreprises à accéder à des financements verts et un soutien au développement sur les marchés internationaux.

I. B.

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Idir Benaibouche élu Meilleur acteur africain aux Septimius Awards 2025

L’acteur algérien Idir Benaibouche vient de franchir une nouvelle étape dans sa carrière en remportant le prestigieux prix du Meilleur acteur africain lors de la cérémonie des Septimius Awards, qui s’est tenue les 3 et 4 septembre 2025 au Théâtre Tuschinski à Amsterdam, aux Pays-Bas.

C’est l’artiste lui-même qui a confirmé la nouvelle sur sa page Facebook, devançant ainsi les médias et même le site officiel des organisateurs.

Cette distinction récompense son interprétation dans le film ‘‘Première ligne’’ du cinéaste Merzak Allouache, une œuvre qui explore les réalités contemporaines de l’Algérie avec intensité et sensibilité.

Dans ce rôle, Benaibouche a su incarner la complexité de son personnage avec authenticité et profondeur, convainquant le jury international des Septimius Awards et séduisant un public attentif à la vitalité du cinéma africain et maghrébin.

Créés aux Pays-Bas, les Septimius Awards visent à célébrer le cinéma mondial dans toute sa diversité, en mettant particulièrement en avant les talents africains et émergents. Chaque année, la compétition rassemble des œuvres venues de dizaines de pays, et les récompenses attribuées font désormais référence dans le milieu cinématographique international.

Djamal Guettala 

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De Guernica à Gaza | L’art plus forts que les bombes

Dans l’ombre des ruines, au cœur des cris étouffés, il reste parfois une lumière que rien n’éteint : l’art. Cet art qui ne prétend pas sauver des vies, mais refuse d’en laisser mourir la mémoire. Cet art qui ne répond pas au fracas des bombes par la haine, mais par une forme de beauté poignante, qui donne une voix aux silences et une dignité aux effacés, et oppose la vérité au mensonge. Lorsque les armes font taire, l’art fait parler d’une voix inaltérable. Et parfois, cette élévation devient une victoire — symbolique, mais essentielle.

Abdelhamid Larguèche *

C’est ainsi que ‘‘Guernica’’, la fresque gigantesque et muette de Pablo Picasso, peinte en 1937, est devenue un monument d’indignation face aux massacres perpétrés par Franco en Espagne. Sans représenter un seul soldat, elle incarne la terreur subie par les civils. Elle ne raconte pas, elle hurle. Ses figures distordues, ses bouches béantes, ses bras désarticulés ne parlent pas espagnol : elles parlent la langue universelle de la douleur. Cette œuvre, que Franco n’a jamais pu faire taire, a vaincu symboliquement le fascisme en fixant à jamais dans l’imaginaire collectif la cruauté de ses actes. L’art a surpassé l’oubli. Et il a gagné.

Près d’un siècle plus tard, un autre cri s’élève, cette fois dans l’obscurité d’un véhicule piégé, quelque part à Gaza. C’est celui de Hind Rajab, 6 ans, morte dans une voiture sous les tirs, après avoir appelé à l’aide dans un appel téléphonique déchirant.

Pour la cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania, ce cri est l’aboutissement d’une réflexion artistique entamée il y a plusieurs années. Après avoir exploré l’exploitation de la souffrance dans ‘‘LHomme qui a vendu sa peau’’ et la reconstruction complexe d’un trauma familial dans ‘‘Les Filles d’Olfa’’, elle choisit ici la forme la plus brute qui soit. En 2025, elle transforme cet appel en film — ‘‘The Voice of Hind Rajab’’ — et le monde écoute enfin.

La seule puissance brute de la voix d’une enfant

Sans effets visuels, sans pathos appuyé, avec la seule puissance brute de la voix d’un enfant en danger, ce film devient une prière laïque, un tombeau de lumière, une claque morale. À la Mostra de Venise, il a reçu avant-hier soir, mercredi 3 septembre 2025, une standing ovation historique de près de 24 minutes. Ce n’est pas simplement un hommage : c’est une revanche morale.

Comme ‘‘Guernica’’, le nouveau film de Ben Hania ne sauve pas la vie de l’enfant, mais il sauve ce qu’elle représente. Il fait de Hind un symbole, un nom que l’on ne pourra plus effacer. Avec ce troisième volet d’une trilogie involontaire sur la représentation de l’innommable, Kaouther Ben Hania dépasse la reconstitution et l’allégorie pour donner une sépulture narrative à la réalité même.

Et la Tunisie, une fois encore, porte cette mémoire au monde. En 2024, Lotfi Achour signe ‘‘Les Enfants Rouges’’, film dense et sensoriel, huis clos tragique dans lequel un adolescent doit transporter le cadavre de son cousin, assassiné par des terroristes dans les montagnes tunisiennes. Inspiré d’un fait réel, ce récit bouleversant évite la grandiloquence pour toucher à l’intime : la peur, le poids de la mort, la solitude, et la responsabilité imposée à ceux que l’État abandonne. Le film, lauréat du Tanit d’Or aux Journées Cinématographiques de Carthage, puis primé à Amman, devient lui aussi une œuvre de résistance — contre le silence, contre l’amnésie.

Regarder l’horreur en face pour la transformer en lumière

Dans un article publié sur Kapitalis, je soulignais déjà que ‘‘Les Enfants Rouges’’ nous confronte au drame des populations sacrifiées par le cynisme politique et l’oubli collectif. C’est une œuvre qui raconte ce que l’on ne veut pas entendre : que les enfants aussi peuvent porter des cercueils, que les morts parfois reviennent hanter les vivants à travers la caméra.

Ces trois œuvres — une toile, un film minimaliste, un récit initiatique — partagent un même fil rouge : elles transforment l’indicible en mémoire active. Elles ne laissent pas les victimes sombrer dans les marges de l’histoire. Elles défient les criminels par l’élévation symbolique. Elles montrent que l’art, lorsqu’il épouse une cause humaine, devient une arme redoutable, plus tranchante que les discours, plus durable que les fusils.

À l’heure où les conflits s’enchaînent jusqu’à l’indifférence, où la souffrance devient statistique, où le flux incessant des images plus étouffe nos larmes, ces œuvres nous rappellent que l’art n’a pas besoin de sang pour faire couler des larmes. Il n’a pas besoin de discours pour faire entendre un cri. Il suffit qu’il ose regarder l’horreur en face pour la transformer en lumière.

* Historien.

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OCS | Quelle place pour la Tunisie dans la recomposition mondiale?

L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), fondée en 2001 autour de la Chine, de la Russie et de quatre autres pays d’Asie centrale, s’impose aujourd’hui comme un acteur incontournable sur la scène internationale. Sa récente évolution, marquée par l’élargissement du bloc et par le renforcement des liens sino-russes, soulève des questions cruciales pour l’Occident et pour les pays du Sud, dont la Tunisie.

Sabrine Bouzeriata *

Lors de leur 25e sommet, les 31 août et 1er septembre 2025, à Tianjin, les grandes puissances non alignées ont affiché une solidarité stratégique, démontrant leur capacité à peser sur l’ordre mondial.** La Chine et la Russie, piliers de l’OCS, poursuivent un rapprochement économique et militaire, tandis que l’Inde et d’autres membres observent attentivement la redéfinition des équilibres internationaux. L’impact de cette alliance dépasse l’Asie : l’Europe et l’Otan se trouvent confrontées à une nouvelle dynamique où leurs lignes d’influence sont contestées, non seulement par la puissance militaire mais aussi par la capacité diplomatique de ces États.

Pour la Tunisie, cette recomposition offre à la fois des opportunités et des défis. D’un côté, l’ouverture à de nouveaux partenariats économiques, notamment avec la Chine, peut soutenir des projets d’infrastructure, de technologie et de développement industriel. La Belt and Road Initiative (BRI) offre un cadre d’investissements qui pourrait transformer certains secteurs clés tunisiens, de l’énergie aux transports. D’un autre côté, la Tunisie doit préserver sa souveraineté politique et éviter de s’aligner trop exclusivement sur un bloc, au risque d’être fragilisée par ses relations trop exclusives avec l’Union européenne et ses autres partenaires traditionnels.

L’enjeu stratégique pour Tunis est de définir un projet politique clair qui concilie pragmatisme et souverainisme : profiter des opportunités offertes par l’OCS, tout en consolidant la diplomatie multilatérale et en restant un acteur crédible pour l’Europe et les institutions internationales. La Tunisie pourrait ainsi devenir un point de rencontre entre le Sud global et l’Occident, capable d’attirer des investissements tout en renforçant sa position géopolitique régionale.

Le positionnement tunisien doit également prendre en compte les transformations internes de l’OCS. La Chine y exerce une influence grandissante, notamment économique et technologique, tandis que la Russie s’affirme sur le plan militaire et diplomatique. Les décisions de l’OCS auront donc des répercussions directes sur la sécurité, le commerce et les équilibres stratégiques en Méditerranée et en Afrique du Nord. Une approche proactive de la Tunisie, avec des projets précis et une diplomatie habile, pourrait lui permettre de tirer profit de cette recomposition mondiale tout en préservant son autonomie.

En conclusion, l’OCS n’est pas seulement un acteur asiatique : il redessine l’équilibre mondial et oblige l’Europe et les États du Sud à repenser leurs alliances. Pour la Tunisie, le défi est double : s’insérer dans ce nouvel ordre international et exploiter les opportunités offertes par cette dynamique, sans compromettre sa souveraineté et son indépendance politique.

L’heure est venue de préparer un projet clair, qui permette à Tunis de devenir un acteur stratégique crédible, capable de dialoguer avec les grandes puissances tout en défendant ses intérêts nationaux.

* Journaliste et écrivaine à Paris.  

** La «Déclaration de Tianjin» issue du sommet reflète un large consensus entre les membres de l’OCS en faveur du renforcement de la coopération face aux défis géopolitiques croissants, et de la construction d’un ordre mondial plus équilibré et plus juste. Tout en affirmant les principes de non-ingérence dans les affaires intérieures et de non-recours à la force.

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Israël veut en finir avec les Houthis

Le week-end dernier, un raid aérien israélien a ciblé un rassemblement auquel participait des officiels houthis. Douze d’entre eux ont péri dont le Premier ministre, neuf ministres et deux autres responsables. Les Israéliens attaquaient jusque-là des infrastructures portuaires ou des centrales électriques mais souhaitent aujourd’hui hausser le ton contre le groupe chiite yéménite en recourant aux assassinats ciblés. L’État hébreu semble vouloir en découdre avec les Houthis comme cela a été le cas avant lui avec le Hamas et le Hezbollah et poursuit sa stratégie de démantèlement de l’Axe de la Résistance. (Ph. Navire grec coulé en mer Rouge par les Houthis).

Le Wall Street Journal (WSJ) est revenu dans une enquête sur le bombardement par l’aviation israélienne d’un rassemblement de responsables houthis quelques heures seulement après que les services de renseignement israéliens en ont eu connaissance. Il précise que l’attaque montre qu’Israël a renforcé ses renseignements sur le groupe rebelle et sa volonté de frapper tôt et fort. 

L’enquête de Dov Lieber et de Saleh al-Batati indique que les services de renseignement israéliens ont capté une nuit un signal concernant un rassemblement prévu auquel allait assister des ministres du gouvernement houthi dans un quartier de Sanaa, la capitale yéménite contrôlée par le mouvement. Quelques heures plus tard, des avions israéliens s’apprêtaient à frapper une salle de conférence où ces responsables étaient réunis pour assister à un discours du chef du mouvement Abdul-Malik al-Houthi. Douze responsables ont été tués dans l’attaque dont le Premier ministre houthi, Ahmad Ghaleb al-Rahwi, mais aussi, selon la radio de Tsahal, qui cite des sources sécuritaires israéliennes, le chef de cabinet du Premier ministre et les ministres de la Justice, de l’Économie et du Commerce, des Affaires étrangères, de l’Agriculture et des Relations publiques, rapporte le Jerusalem Post.

Le WSJ, proche des cercles de pouvoir à Tel Aviv,a obtenu des détails sur l’attaque auprès de deux responsables de la sécurité au courant de l’opération qui ont déclaré qu’elle s’inscrivait dans le cadre des efforts israéliens pour améliorer sa connaissance du groupe rebelle soutenu par l’Iran.

Plus des représailles proportionnelles

Le journal affirme que ce raid reflète la position intransigeante d’Israël et envoie un message à ses ennemis qu’il est capable de répondre à toute menace potentielle. Cette position reflète une nouvelle doctrine, abrégée en «Fafo», signifiant «trouver et chercher». «Israël a abandonné la vieille formule des représailles proportionnelles», déclare Oded Ailam, ancien responsable du Mossad.

Jusqu’aux raids de jeudi dernier, la réponse israélienne s’est concentrée sur la destruction des infrastructures. Les experts yéménites estiment que cette dernière attaque était symbolique plutôt que substantielle, soulignant que le mouvement militaire houthi, et non son gouvernement, est la principale source de pouvoir. «Le raid israélien a touché l’interface administrative et non son infrastructure profonde», a déclaré Mohammed al-Basha, fondateur du cabinet de conseil en sécurité américain Pasha Report qui ajoute: «Ce n’est pas une victoire sécuritaire exceptionnelle»

Les analystes yéménites, cependant, estiment que les dirigeants houthis seront contraints de prendre les précautions nécessaires pour éviter que les services de renseignement israéliens ne soient informés de leur localisation. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré que «ceux qui restent des dirigeants houthis fuient Sanaa» et a menacé de les cibler à l’avenir.

Le WSJ rappelle que les Houthis ont prouvé leur résilience par le passé. La campagne aérienne saoudienne de la décennie passée n’a pas réussi à stopper le groupe tandis que le mouvement a résisté aux campagnes lancées par les administrations de Joe Biden et de Donald Trump pour mettre un terme aux attaques des Houthis contre le trafic aérien depuis la guerre de Gaza. En mai, l’administration Trump a fini par sceller un cessez-le-feu avec les Houthis en échange de l’abstention de cibler les navires américains, bien qu’ils aient visé un navire en juillet, en violation de cet accord.

Des précautions renforcées

Pendant plusieurs mois, les dirigeants houthis ont tenté de contourner les capacités des services de renseignement israéliens en éteignant les téléphones portables, en évitant les rencontres face-à-face ainsi que l’utilisation des réseaux sociaux et en changeant de lieu, parfois chaque nuit.

Après la fin de la guerre de 12 jours menée par Israël contre l’Iran, Israël a décidé selon un responsable israélien de créer une unité spéciale consacrée aux Houthis. Cette nouvelle unité comprend 200 officiers et soldats.

Les responsables israéliens anticipent une riposte des Houthis qui ont continué à lancer des drones et des missiles balistiques sur Israël. Dimanche, ils ont tenté de cibler un navire près du détroit de Bab el-Mandeb mais ont raté leur cible.

Samedi 30 août, Mahdi al-Mashat, président du Conseil politique suprême, a déclaré: «Bien que l’ennemi perfide ait causé souffrances et pertes, nous nous engageons devant Dieu, le fier peuple yéménite et les familles des martyrs et des blessés à nous venger, et du plus profond de nos blessures, nous remporterons la victoire».

Avant les frappes contre leur gouvernement, les Houthis avaient tiré une roquette transportant des armes à sous-munitions, selon un responsable militaire israélien. Israël espère que ces frappes dissuaderont les Houthis et d’autres groupes de la région de l’attaquer. Il espère également inciter le peuple yéménite à s’opposer aux Houthis.

Les Houthis contrôlent un tiers du territoire yéménite et les deux tiers de sa population. Israël sera probablement confronté aux mêmes défis que ceux rencontrés lors des campagnes saoudo-émiraties et américaines. Les analystes israéliens affirment qu’Israël a besoin du soutien des États-Unis dans cette guerre. «Israël ne peut pas mener une guerre à long terme contre les Houthis et a besoin que les États-Unis reviennent sur le territoire et les soutiennent», affirme Oded Ailam.

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Les Tunisiens et le prix du temps perdu

Chaque Tunisien le vit au quotidien : des trajets interminables, des dos d’âne surgissant sans signalisation, des nids de poule qu’il faut contourner, et une avalanche de papiers administratifs à faire tamponner. Résultat : des heures entières de vie gaspillées dans les embouteillages et dans les files d’attente, du stress accumulé et une qualité de vie dégradée.

Hakim Tounsi *

Ce temps perdu ne coûte pas seulement de la fatigue : il coûte des milliards à l’économie tunisienne.

Mettre aux normes les ralentisseurs et supprimer les dos d’âne anarchiques, ce n’est pas seulement fluidifier la circulation, c’est aussi :

– réduire le stress permanent du stop-and-go;

– améliorer la sécurité routière, car moins d’arrêts brutaux signifie moins d’accidents;

– rendre la vie quotidienne plus fluide, plus paisible, et permettre aux citoyens d’arriver au travail moins fatigués, plus concentrés et donc plus productifs.

Un salarié moins stressé et moins usé par ses trajets produit mieux. Une société où les déplacements sont plus fluides, c’est une société où le temps récupéré devient du temps productif.

Le capital-temps : une richesse trop souvent gaspillée

L’économiste Yoland Bresson, qui a été chargé en 1970 par Air France pour faire une étude d’opportunité économique afin de lancer l’avion supersonique Concorde, a développé la théorie du Capital-Temps : chaque heure a une valeur économique mesurable. C’est du PIB potentiel. Bresson fût mon professeur à Paris XII et nous a enseigné «la croissance» et «l’économétrie», deux matières fondamentales en économie.

En Tunisie, avec environ 3,5 millions d’actifs réellement en emploi, travaillant en moyenne 220 jours par an × 8 heures par jour, cela représente 6,16 milliards d’heures de travail par an.

Avec un PIB estimé à 56,3 milliards USD en 2025, la productivité horaire ressort à seulement 9,1 USD par heure travaillée.

Comparatif international (USD/h, 2023)

– Tunisie : ~9,1 $/h

– Maroc : ~8–9 $/h

– Égypte : ~7–8 $/h

– Jordanie : ~8 $/h

– France : ~60 $/h

Chaque minute récupérée en Tunisie pèse donc lourd : elle peut transformer la vie quotidienne et créer de la richesse supplémentaire immédiatement.

Des milliards qui s’envolent chaque année

En réduisant le temps perdu sur les routes et dans les formalités administratives, les gains sont mesurables.

– Scénario prudent : +0,78 Md USD/an (+1,5 % du PIB).

– Scénario médian : +1,54 Md USD/an (+2,9 % du PIB).

– Scénario ambitieux : +2,37 Md USD/an (+4,4 % du PIB).

Cela équivaut à 219 à 664 USD de productivité récupérée par actif et par an — sans nouvel endettement, simplement en valorisant le temps existant.

Deux réformes simples, à très haut rendement:

1. Task Force “Routes & Productivité” :

– supprimer les dos d’âne abusifs;

– réparer les nids de poule;

– fluidifier les grands axes interurbains.

2. Digitalisation et simplification de l’administration :

– supprimer les formalités obsolètes;

– généraliser la signature électronique et le guichet unique numérique;

– appliquer la règle du silence vaut accord.

Le temps des Tunisiens vaut de l’or

La Tunisie pourrait générer plus de 2 milliards USD de richesse par an, tout en offrant à ses citoyens un quotidien plus serein, plus sûr et plus digne.

La vraie réforme n’est pas seulement économique : c’est une réforme de la qualité de vie. En réparant nos routes et en libérant les citoyens d’une bureaucratie archaïque, nous redonnons du temps, du bien-être et de la richesse au pays.

Le capital-temps n’est pas une théorie abstraite. C’est le levier le plus concret, le plus immédiat et le plus rentable dont dispose la Tunisie pour transformer ses heures perdues en heures productives et en croissance.

* Fondateur dirigeant du TO Authentique Voyages à Paris.

PS : Le ministère de l’Equipement est responsable de tous ce qui a été déposé sur nos routes comme dos d’âne anarchiques et irrationnels. Ça va d’épaisses cordes tendues par terre à travers les routes à de véritables obstacles hauts de 20 cm sur 50 cm rendant nos routes impraticables pour faire plaisir aux habitants de tous les bourgs de Tunisie. À chacun sa recette et son chef d’œuvre ! C’est l’automobiliste c’est à dire le tunisien moyen qui paie car l’automobile est le moyen de transport incontournable pour tous les Tunisiens. 

Pour ce qui est de l’administration, il y a des pratiques archaïques genre signature légalisée à la mairie ou la certification conforme des documents, qui n’existent que dans certaines anciennes colonies françaises. Des pratiques qui mobilisent des centaines de milliers de personnes tous les jours pour des heures improductives tassées dans les files d’attente à faire travailler des milliers de fonctionnaires pour zéro valeur ajoutée. Un gâchis énorme au détriment de l’économie nationale et de la qualité de vie du citoyen qui croule de stress. 

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Nouvelles retrouvailles Saïed-Tebboune à Alger

Kaïs Saïed et Abdelmadjid Tebboune, présidents respectifs de la Tunisie et de l’Algérie, sont des voisins heureux et ils le montrent à chacune de leurs rencontres où leurs sourires, une fois n’est pas coutume, illuminent les objectifs des photographes. Leurs retrouvailles, hier soir, mercredi 3 septembre 2025, à Alger, n’ont pas dérogé à cette règle.     

Les deux chefs d’Etat ont tenu une longue séance de travail à l’aéroport d’Alger Houari-Boumediene, axée sur le renforcement des relations bilatérales privilégiées et l’examen de questions régionales et internationales d’intérêt commun, nous apprend l’agence Tap.

Au cours de cette rencontre, Saïed a souligné «la solidité et la profondeur des relations bilatérales» entre les deux pays, réaffirmant «la volonté commune de les renforcer davantage dans tous les domaines, au service de l’intérêt des deux pays et des deux peuples frères».

Saïed, qui voyage rarement hors de son pays, s’est rendu à Alger pour participer à la 4e édition de la Foire du commerce intra-africain (IATF2025), qui se déroule du 4 au 10 septembre 2025 en Algérie.

À son arrivée, il a été accueilli par son hôte algérien et les deux présidents ont salué les drapeaux nationaux aux sons des hymnes des deux pays et ont passé en revue un détachement des forces armes qui leur a rendu les honneurs.

Parmi les autres chefs d’Etat présents à cet événement, censé prouver le tropisme africain de l’Algérie qui s’est quelque peu émoussé ces derniers temps, on citera, outre Kaïs Saïed, le Tchadien Mahamat Idriss Déby, le Mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, le Libyen Mohamed Younes El-Menfi et l’inévitable président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali.

I. B.

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Après Gaza, la Cisjordanie | La Palestine au marché des dupes

Il n’est plus permis de se bercer d’illusions. Les derniers masques sont tombés : le respect du droit international ne viendra plus de Washington. La Maison-Blanche vient de franchir une ligne décisive en annonçant qu’elle ne s’opposera pas à l’annexion de la Cisjordanie. Une déclaration** faite au cœur même du drame de Gaza, alors que des milliers d’innocents périssent. Quelle autre manière plus crue d’exprimer au monde arabe, de l’Atlantique au Golfe, que son sort ne pèse pas dans la balance des grandes décisions ?

Khemais Gharbi *

Ce qui se joue dépasse les simples calculs diplomatiques. C’est l’esprit même des accords d’Abraham qui se trouve trahi. Car ces accords se voulaient porteurs d’une promesse : celle d’une normalisation sur la base d’une paix juste, fondée sur la solution des deux États. L’idée était simple, presque naïve dans sa clarté : débarrassez vos sociétés des extrémistes, Israël fera de même, et tous ensemble, vous avancerez vers un avenir pacifié.

Une balance faussée

Or, que reste-t-il aujourd’hui de cette promesse ? Une balance faussée. D’un côté, un plateau débordant : trillions de dollars pour le médiateur, chèque en blanc pour les ambitions territoriales d’Israël, tolérance implicite pour les violations du droit. De l’autre côté, un plateau si vide qu’il en devient invisible : ni État palestinien, ni sécurité, ni dignité. Juste un silence lourd et une succession d’humiliations. Pire encore : le déplacement des Palestiniens de leur territoire national et sa transformation en une «Riviera» promise à d’autres.

Mais réduire l’avenir arabe à ce constat amer serait une erreur. L’histoire ne s’arrête pas là. Car, dans le fracas de ces injustices, une vérité demeure : il n’est pas trop tard. Ce n’est pas la fin de l’Histoire. Le choix n’est pas seulement entre l’effacement et la survie résignée. Les peuples arabes possèdent encore des cartes, et leur pouvoir n’est pas éteint.

D’abord, sur le plan international, les soutiens existent et se multiplient. De nombreux peuples, des sociétés civiles, des intellectuels, des voix libres refusent la normalisation de l’injustice. L’opinion mondiale, lorsqu’elle n’est pas étouffée par la propagande, reconnaît la légitimité de la cause palestinienne et réclame le respect du droit.

L’occupation israélienne de la Palestine en 4 cartes.  

Être ou disparaître ?

Ensuite, sur le plan interne, il faut apprendre à regarder le verre non comme à moitié vide, mais comme à moitié plein. Les ressources humaines, culturelles, économiques du monde arabe sont considérables. Ce qui manque n’est pas la matière première du renouveau, mais la volonté commune, la discipline collective, la vision partagée.

Il est encore possible de transformer la douleur en force, l’humiliation en levier, l’épreuve en ferment d’unité. À condition de dépasser les calculs étroits, les querelles intestines et les divisions qui n’ont servi qu’à ouvrir des brèches dans nos murailles.

Car le véritable dilemme n’est pas «être ou ne pas être». Cette formule, déjà trop théâtrale, appartient au passé. Le dilemme actuel est autrement plus radical : être, ou disparaître.

Être, c’est retrouver la confiance en soi, miser sur ses propres forces, mobiliser ses ressources et renouer avec l’esprit d’indépendance. Disparaître, c’est continuer à déléguer son destin à d’autres, à attendre que justice vienne de ceux qui ne l’ont jamais rendue.

L’heure est donc venue de trancher : serons-nous condamnés à l’effacement, ou saurons-nous écrire nous-mêmes la page suivante de notre histoire ?

«Toute la puissance et l’argent, toutes les armes et la propagande du monde ne peuvent plus cacher la blessure qu’est la Palestine. Une plaie par laquelle saigne le monde entier, y compris Israël», disait Arundhati Roy, dans son discours de remerciement, le 10 octobre 2024 à Londres, pour sa distinction par le prix Pen Pinter.

* Ecrivain et traducteur.

** L’administration Trump pourrait ne pas s’opposer au projet de colonisation quasi-totale de la Cisjordanie, actuellement en discussion à haut niveau en Israël, selon des responsables israéliens au courant des échanges avec le secrétaire d’État Marco Rubio. Un tel feu vert, s’il était confirmé et suivi d’actes, aurait pour conséquence d’anéantir définitivement, ou presque, les perspectives d’un État palestinien.

Le sujet divise cependant le cercle rapproché de Trump, qui n’a pour l’instant rien confirmé à ce sujet. Steve Witkoff, l’envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, s’y opposerait afin de ne pas anéantir le travail diplomatique en cours et de ne pas détériorer les relations arabo-américaines. Les Émirats arabes unis ont d’ailleurs déjà averti les États-Unis que la mise en œuvre d’un tel projet d’expansion territoriale constituerait une ligne rouge quant à leur respect des accords d’Abraham.

Le plan du ministre des colonies d’extrême droite Smotrich prévoit en effet l’annexion de 82 % de la Cisjordanie (déjà occupée illégalement à 50 % aujourd’hui). Six villes/zones palestiniennes de la région en seraient exclues et se retrouveraient chacune dans une situation d’isolement identique à celle de Gaza.

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IACE | Pour un tourisme tunisien innovant et durable.

L’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) organise la 9e édition du Tunisia Economic Forum, le jeudi 18 septembre 2025, de 09h00 à 14h00, à la Maison de l’Entreprise, à Tunis, sous le thème «Le Tourisme en Tunisie : vers de nouveaux horizons».  

Ce forum constitue un rendez-vous annuel réunissant les acteurs économiques, les décideurs et les experts afin de débattre des enjeux majeurs qui dessinent l’avenir de l’économie tunisienne.

Pour cette édition, le secteur touristique sera au cœur des échanges en tant que l’un des piliers porteurs de croissance, d’investissement et d’innovation.

Ce sera une occasion pour discuter du potentiel des filières touristiques émergentes, qui sont des leviers importants de croissance, encore sous-exploités mais très porteurs : le tourisme senior, le tourisme de santé et de bien-être, les maisons d’hôtes et le tourisme rural, le tourisme de luxe, et le tourisme locatif. Le développement de ces secteurs vise à diversifier l’offre, rééquilibrer la géographie touristique et stimuler l’investissement local.

Cette rencontre se propose ainsi d’élaborer un cadre réglementaire adapté à ces nouveaux segments et de procéder à une évaluation économique de leur potentiel, afin de quantifier leur impact anticipé sur la croissance, l’emploi et les recettes nationales.

Formulaire de participation dans le lien suivant

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Marseille | Deux points de vue sur l’affaire Abdelkader Dhibi

Le 2 septembre 2025 à Marseille, en France, un Tunisien en situation régulière, Abdelkader Dhibi (dit Hassen par sa famille), originaire de Kasserine, a été abattu par la police après qu’il ait blessé au couteau 5 personnes suite à une dispute. La polémique se poursuit sur les réseaux sociaux sur les circonstances de ce que certains présentent déjà comme un meurtre à relent raciste. Nous présentons ci-dessous deux points de vue, socio-politique et juridique, sur cette affaire. Vidéo.

Mohamed Sadok Lejri :

Mon mépris pour les Tunisiens qui créent des problèmes en France et en Europe est sans commune mesure, mais la couverture médiatique et la récupération politique auxquelles nous assistons depuis la mort d’Abdelkader [abattu le 2 septembre à Marseille par des policiers venus le raisonner suite à un e dispute] sont tout bonnement scandaleuses, pour ne pas dire nauséabondes.

Politicards et journaleux à la solde du pouvoir essayent de faire passer le Tunisien qui vient d’être abattu à Marseille par les forces de l’ordre pour un islamo-terroriste antisémite. Abdelkader n’était certainement pas un ange – d’ailleurs, le témoignage de son ex-épouse est accablant –, il n’en reste pas moins que, quelques heures après sa mort, tout un mythe s’est construit autour de sa personne.

La version que vient de nous livrer son frère me semble être la plus plausible. Selon lui, tout a commencé par une altercation entre Abdelkader et son patron, un artisan boucher qui l’hébergeait dans l’hôtel qui lui appartient; un désaccord lié à l’argent avait fait leur bisbille.

L’histoire a pris une tournure tragique lorsque le Tunisien s’est retrouvé dehors et sans ressources. L’artisan boucher et patron de l’hôtel [dont la fille est mariée à un Algérien du quartier, Ndlr] avait décidé de le virer de sa chambre sans ménagement et de le remplacer par un autre. C’est seulement à ce moment-là qu’Abdelkader s’est enflammé de courroux pour se retrouver, dans la foulée, confronté aux Algériens du quartier qui, vu leur écrasante majorité, était leur chasse gardée.

Pour schématiser un peu, tous les Algériens se sont ligués contre le Tunisien et une chasse à l’homme s’est engagée contre lui [comme le montrent plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, Ndlr].

A mon humble avis, Abdelkader est juste un paumé qui a fini par péter un câble. Il a choisi un modus operandi qui ne passe pas en France. En effet, les Tunisiens ont la fâcheuse manie de se servir de tout ce qui leur passe par la main lors des bagarres (bâton, ceinture, bouteille en verre, chaîne à maillons, cric pneumatique, arme blanche quand les choses s’enveniment…).

En Tunisie, dans la quasi-totalité des cas, l’histoire s’achève par une bonne raclée et un petit séjour à [à la prison de] Mornaguia. En France, le recours à la violence dans un espace public peut s’avérer fatal pour l’agresseur, a fortiori quand l’agresseur en question a une tête de jihadiste de Daech [il a une barbe assez touffue, Ndlr].

En résumé, le Tunisien qui vient de tomber sous les balles de la police française n’a manifestement rien à voir avec le terrorisme islamique et l’antisémitisme. Il s’agirait d’un fait divers sans plus. Les politiciens et journalistes qui, depuis hier, invoquent l’islamisme et l’antisémitisme sont de cyniques manipulateurs et nourrissent de noirs desseins.

Les Maghrébins de France gagneraient à se tenir à carreau pour ne plus prêter le flanc à ces immondes créatures qui forgent l’opinion publique dans l’Hexagone.

Abdelkader après avoir été par des balles policières.

Me Nafaâ Laribi :

Le terme «bavure policière» est souvent utilisé en contexte journalistique ou politique! Ce terme n’a pas de place dans le code pénal. Les faits du 2 septembre à Marseille aboutiront inéluctablement aux articles 221-1 et s. CP (homicide), aggravés par la qualité de dépositaire de l’autorité publique (art. 222-13 CP).

Dans la décadence civilisationnelle qui a atteint les plus grandes démocraties, les juges chargés de cette sordide affaire chercheront deux éléments essentiels de jurisprudence constante : la nécessité et la proportionnalité.  

1. Principe de nécessité : la force ne peut être employée que lorsqu’aucun autre moyen n’est disponible pour atteindre l’objectif légitime (maintien de l’ordre, protection des personnes).

2. Principe de proportionnalité : l’intensité de la force utilisée doit rester strictement proportionnée à la gravité de la menace et aux circonstances.

Pour conclure, je dirais que dans cette affaire, nous n’avons pas seulement à juger des hommes qui ont tiré. Nous avons à juger un acte de l’État. Car lorsqu’un policier, dépositaire de l’autorité publique, utilise son arme, ce n’est pas seulement son doigt sur la gâchette qui agit, c’est toute la République qui tremble si cet usage n’est pas conforme à la loi.

Au-delà de ce débat passionné et de cette polémique en France, il échet de rappeler que même l’État n’a pas le droit de tuer en dehors de la loi.

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Le téléphone portable, le piège mortel qui a coûté la vie aux dignitaires iraniens

Alors que les spéculations vont bon train sur une prochaine reprise de la guerre entre l’Iran et Israël, de nouvelles révélations viennent d’être publiées sur le modus operandi israélien pour l’élimination des dignitaires iraniens. Ces révélations sont une nouvelle preuve sur la longueur d’avance des Israéliens dans la guerre de l’ombre qui les oppose aux Iraniens mais aussi sur une certaine crédulité de ces derniers. Une faille est toujours un cadeau offert à l’ennemi surtout quand celui-ci est impitoyable dans l’espionnage et les assassinats ciblés comme l’est Israël. 

Imed Bahri

Le New York Times a révélé dans une enquête qu’Israël avait pu assassiner un grand nombre de chefs militaires et de savants nucléaires iraniens lors de la récente guerre avec l’Iran en juin dernier en surveillant les téléphones portables de leurs gardes du corps et de leurs accompagnateurs. 

L’enquête a révélé que la guerre entre l’Iran et Israël ne s’est pas jouée sur le champ de bataille conventionnel mais plutôt grâce à des failles humaines exploitées par la supériorité technologique d’Israël.

Les téléphones portables des gardes du corps sont devenus un fil rouge menant à des scientifiques et des dirigeants et par ricochet conduisant à des assassinats qui ont bouleversé la guerre de l’ombre qui oppose les deux camps depuis des décennies.

L’enquête préparée par les journalistes Farnaz Fassihi, Ronen Bergman et Mark Mazzetti s’appuie sur des entretiens avec des responsables iraniens et israéliens et a révélé des failles de sécurité fatales.

Bombardement d’une réunion secrète dans un bunker à Téhéran

Le NYT indique que le Conseil suprême de sécurité nationale iranien a tenu une réunion secrète le quatrième jour de la guerre dans un bunker souterrain de Téhéran en présence du président Massoud Pezeshkian et de hauts responsables de la sécurité et de l’armée. Malgré une sécurité renforcée et l’interdiction des téléphones portables parmi les dirigeants, l’aviation israélienne a bombardé les entrées du bunker quelques minutes après le début de la réunion.

Aucun des dirigeants n’a été tué mais plusieurs gardes l’ont été. À la fin de la guerre, Pezeshkian a reconnu avoir été la cible d’une tentative d’assassinat. Il a raconté que lui et les responsables s’étaient échappés après avoir creusé à la main dans les décombres pour ouvrir un étroit passage d’où ils sont sortis un par un.

Les Iraniens ont découvert plus tard qu’Israël avait localisé les téléphones portables des gardes qui les accompagnaient afin d’identifier leur emplacement pour les tuer.

Selon des responsables informés, l’utilisation incontrôlée des téléphones portables par les gardes et les chauffeurs, notamment leur publication sur les réseaux sociaux, a permis à Israël de localiser les scientifiques et les dirigeants.

Le NYT cite Sasan Karimi, un ancien responsable du gouvernement, qui a déclaré: «Les dirigeants n’avaient pas de téléphone, mais leurs gardes en avaient. C’est grâce à cette négligence qu’ils ont été localisés».

L’enquête du journal américain indique que, depuis fin 2022, Israël a formé une «équipe de décapitation» chargée d’examiner les dossiers des scientifiques nucléaires. La liste des assassinats ciblés a été réduite de 400 à 100 et ce, sur la base des archives nucléaires volées par le Mossad en 2018. La liste a finalement été réduite à 13 scientifiques dont la mort a été annoncée par l’Iran.

Parallèlement, Israël a lancé l’opération «Mariage rouge» visant de hauts commandants des Gardiens de la révolution, notamment le général de brigade Amir Ali Hajizadeh, commandant de la Force aérospatiale, tué lors d’une frappe aérienne.

La supériorité technologique d’Israël

Une autre opération, baptisée «Narnia» visait le «groupe des armes», c’est-à-dire les scientifiques soupçonnés de travailler à la conception d’un engin explosif nucléaire.

Hamzeh Safavi, fils du conseiller militaire du guide suprême iranien Ali Khamenei, a reconnu que «la supériorité technologique d’Israël constitue une menace existentielle» et a appelé à une refonte complète de l’architecture de sécurité.

Le général de division Ahmad Vahidi, nouveau commandant des Gardiens de la révolution, a souligné qu’Israël s’appuyait principalement sur les satellites et l’espionnage technique, affirmant: «L’ennemi obtient ses informations grâce à la technologie qui lui permet de suivre les voix et les images et de localiser les lieux»

Cependant, la tentative de Téhéran d’interdire les téléphones portables aux commandants et aux scientifiques n’a pas empêché la brèche. Il s’est avéré que certains gardes continuaient d’en avoir et même de les utiliser, permettant ainsi à Tel-Aviv de mener des frappes de précision.

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Intra-African Trade Fair (IATF) | Entre ambitions et déceptions

Alors que les dirigeants africains et les délégations économiques se réunissent une nouvelle fois pour célébrer les ambitions du commerce intra-africain lors de l’Intra-African Trade Fair (IATF), du 4 au 10 septembre 2025, à Alger, un silence assourdissant plane sur l’écart abyssal entre les discours enthousiastes et la réalité amère vécue par les entrepreneurs sur le terrain.

Leith Lakhoua *

L’IATF est présenté comme le fer de lance de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), un cadre destiné à dynamiser les échanges et à unir le continent. Pourtant, sur le terrain, les obstacles protectionnistes, le manque de coordination et l’absence de volonté politique effective réduisent souvent ces belles intentions à de simples coquilles vides.

Le récit officiel est séduisant : un marché uni de 1,3 milliard de personnes, une croissance économique boostée par la libre circulation des marchandises. Mais pour de nombreuses entreprises, la réalité est tout autre.

Des barrières qui persistent

Prenez l’exemple récent et emblématique d’une société tunisienne spécialisée dans le montage d’usines clés en main. Après avoir remporté un marché, elle s’est retrouvée paralysée par le blocage arbitraire de ses machines et équipements aux frontières algériennes. Ce cas n’est pas isolé ; il est symptomatique d’un malaise profond.

Comment peut-on parler d’intégration économique lorsque des produits africains se voient refuser l’entrée sur le territoire d’un pays voisin, sous des prétextes administratifs opaques ou pour des raisons protectionnistes déguisées ? Cette situation révèle un manque criant de coordination entre les administrations douanières et une absence de volonté politique pour appliquer les principes pourtant largement affichés.

Des fissures structurelles

L’IATF brille par ses annonces de milliards de dollars de deals et ses promesses de collaboration. Mais une fois les lumières éteintes et les stands démontés, que reste-t-il ? Trop souvent, les mêmes vieux démons ressurgissent : la bureaucratie kafkaïenne, les réglementations contradictoires d’un pays à l’autre et une méfiance tenace qui étouffe l’initiative privée.

La question se pose : ces grands événements ne servent-ils qu’à offrir une vitrine politiquement correcte, une poudre aux yeux pour masquer l’incapacité des États membres à harmoniser leurs politiques et à véritablement coopérer ?

Cette absence de coordination a un prix. Elle freine la croissance économique en empêchant les entreprises de saisir des opportunités transfrontalières, décourage les investisseurs qui voient dans ces blocages un risque politique et administratif rédhibitoire, et, last but not least, maintient le continent dans une dépendance aux marchés extérieurs, alors même que l’objectif affiché est l’autosuffisance et le commerce entre pairs.

Passer des paroles aux actes

L’idée de l’IATF et de la Zlecaf est puissante et nécessaire. Mais il est urgent que les États membres dépassent les beaux discours et s’attaquent enfin aux véritables barrières.

Cela nécessite une volonté politique ferme de simplifier et d’harmoniser les procédures douanières, la création de mécanismes de règlement des différends efficaces et rapides pour les entreprises confrontées à des blocages arbitraires, et une véritable transparence dans les règles et réglementations commerciales.

Le potentiel de l’Afrique est certes immense. Mais il ne se réalisera pas grâce à des foires commerciales si celles-ci ne sont pas suivies d’actions concrètes et coordonnées. Il est temps de combler le fossé entre les ambitions affichées et la coopération effective. Le temps des excuses est révolu ; celui de l’action est indispensable.

* Consultant en logistique et organisation industrielle.

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Tunisie | Les touristes européens reviennent en force

Dix ans après l’attentat sur une plage de Sousse qui a coûté la vie à 30 Britanniques et porté un coup dur à l’industrie touristique tunisienne, les vacanciers européens, et notamment britanniques, reviennent enfin en grand nombre.

Les arrivées d’étrangers en Tunisie ont bondi de près de 10 % cette année par rapport à 2024, atteignant 5,3 millions au 20 juillet, selon l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) et le gouvernement espère attirer 11 millions de visiteurs d’ici la fin de l’année, contre 10 millions l’an dernier.

Le tourisme britannique a connu la plus forte hausse, 48 % jusqu’en juin, a déclaré Dora Milad, présidente de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie, citée par l’agence AFP. Ce qui traduit un regain de confiance des touristes européens envers la Tunisie en tant que destination sûre.

Roddy Drummond, l’ambassadeur de Grande-Bretagne en Tunisie, a déclaré que l’ambassade prévoyait qu’environ «400 000 touristes britanniques visiteraient la Tunisie en 2025», soit environ le même nombre qu’avant les attaques terroristes de 2015.

I. B.

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Xi Jinping, Vladimir Poutine et Kim Jong-un narguent Donald Trump 

La rencontre bilatérale entre le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un se déroule ce 3 septembre 2025 à Pékin, après le grand défilé militaire sur la place Tian’anmen, marquant le 80e anniversaire de la victoire de la Seconde Guerre mondiale, aux côtés du président Xi Jinping. «Nous devons choisir entre la paix et la guerre, et ne jamais revenir à la loi de la jungle au détriment des plus faibles», a déclaré le dirigeant chinois, dans un message clairement envoyé au président américain Donald Trump.

La Russie et la Corée du Nord «luttent ensemble contre le nazisme moderne», a déclaré Vladimir Poutine à Kim Jong-un, le remerciant pour les armes envoyées en soutien à la guerre de Moscou en Ukraine. «Aider la Russie est un devoir fraternel», a répondu le dirigeant nord-coréen.

«La question la plus importante est de savoir si le président chinois Xi Jinping mentionnera l’énorme soutien et le sang versé par les États-Unis pour aider la Chine à se libérer d’un envahisseur étranger très hostile [Japon, Ndlr]. Veuillez transmettre mes plus chaleureuses salutations à Vladimir Poutine et à Kim Jong-un, qui conspirent contre les États-Unis», a déclaré Donald Trump sur ses réseaux sociaux, souhaitant au président Xi Jinping et au merveilleux peuple chinois une journée de célébrations mémorables et durables.

Le Kremlin a réagi aux propos de Trumpen déclarant qu’«il n’y a pas de conspiration contre les États-Unis, aucun de ces trois dirigeants n’y a jamais pensé».

Xi Jinping : «La renaissance de l’État chinois est inarrêtable

Le président chinois Xi Jinping, vêtu d’un costume de style Mao, a exhorté son armée à se transformer en une force de classe mondiale et à défendre fermement la souveraineté nationale, promettant que Pékin poursuivrait son engagement sur la voie du développement pacifique. «La renaissance de l’État chinois est inarrêtable», a assuré le président chinois, qui s’adressait clairement aux Etats-Unis qui se sont donné pour objectif d’empêcher la Chine de devenir la première économie mondiale à l’orée de 2050.

Dans son discours prononcé lors du défilé militaire sur la place Tian’anmen, Xi Jinping, entouré du président russe Vladimir Poutine à sa droite et du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un (qui faisait ses débuts lors d’événements multilatéraux) à sa gauche, a souligné «l’immense sacrifice national» consenti lors de ce que la Chine appelle la «Guerre de résistance contre l’agression japonaise de 1937-1945» et a souligné «l’importante contribution» du peuple chinois à la sauvegarde de la paix mondiale, appelant toutes les nations à empêcher que de telles tragédies historiques ne se reproduisent.

«Aujourd’hui, l’humanité doit à nouveau choisir entre la paix et la guerre, le dialogue et la confrontation, la coopération gagnant-gagnant et un jeu à somme nulle. Le peuple chinois se tient résolument du bon côté de l’histoire», a ajouté le dirigeant, qui a exhorté ses citoyens à rester unis pour «faire de la Chine un grand pays» et réaliser un «grand renouveau national».

Outre Poutine et Kim, plus de vingt dirigeants étrangers étaient également invités, dont le président iranien Masoud Pezeshkian et le chef de la junte militaire birmane, le général Min Aung Hlaing.

Le défilé de 70 minutes présentait une sélection d’armes de nouvelle génération, dont des avions de chasse, des systèmes de renseignement sans pilote et des missiles hypersoniques, tous fabriqués en Chine.

La dernière fois que la Chine a organisé un défilé de grande envergure, c’était en 2019 pour célébrer le 70e anniversaire de la fondation de la République populaire. En 2015, des événements similaires avaient eu lieu sur la place Tian’anmen pour marquer le 70e anniversaire de la fin de la guerre, en présence de Xi, Poutine et d’autres dignitaires.

Selon les médias chinois, Mao Zedong, le fondateur de la Chine moderne, a été rejoint par le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev et le dirigeant fondateur de la Corée du Nord Kim Il-sung lors d’un défilé militaire à Pékin en octobre 1959 pour commémorer le 10e anniversaire.

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Kaouther Ben Hania crée l’événement à la  Mostra de Venise

Avec son dernier film, ‘‘The Voice of Hind Rajab’’, sur une fillette palestinienne tuée à Gaza en janvier 2024 par l’armée israélienne, la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania crée l’événement à la 82e Mostra de Venise, où son film sera projeté ce mercredi 3 septembre 2025. Samedi dernier plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans la cité italienne pour exhorter le festival à prendre clairement position contre les actions d’Israël dans la bande de Gaza. Nous reproduisons ci-dessous l’article que lui a consacré aujourd’hui l’agence AFP.

Les enregistrements de l’appel de Hind Rajab aux secours avaient suscité une émotion internationale et sont au cœur du film de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania, déjà remarquée avec ‘‘Les filles d’Olfa’’.

En lice pour le Lion d’or, le film va conforter la dimension politique de la 82e Mostra.  

(…) Âgée de 5 ans, Hind Rajab a été retrouvée morte à l’intérieur d’une voiture criblée de balles dans la ville de Gaza, plusieurs jours après avoir passé des heures au téléphone, le 29 janvier 2024, avec le Croissant-Rouge palestinien, alors que le véhicule dans lequel elle voyageait avec des membres de sa famille avait été visé par des soldats israéliens.

La réalisatrice a raconté sur Instagram qu’elle avait entendu presque par hasard les extraits des appels à l’aide d’Hind Rajab et contacté le Croissant-Rouge.

«J’ai longuement parlé avec la mère de Hind, avec les personnes qui étaient [avec elle] à l’autre bout du fil, ceux qui ont essayé de l’aider. J’ai écouté, j’ai pleuré, j’ai écrit», a ajouté la réalisatrice, qui a obtenu le consentement de la famille.

Le film de 1H30 se déroule dans le centre d’appel du Croissant-Rouge, sous tension entre volonté de secourir la fillette et nécessité de respecter les protocoles d’urgence et ne pas mettre en danger les sauveteurs.

Kaouther Ben Hania, qui aime brouiller les frontières entre réel et fiction, utilise les véritables appels d’Hind mais fait rejouer les scènes dans le centre d’appel par des acteurs, tous Palestiniens.

‘‘The Voice of Hind Rajab’’ bénéficie déjà de soutiens de poids et compte les acteurs Brad Pitt, Joaquin Phoenix, Rooney Mara, et les réalisateurs Alfonso Cuaron, Jonathan Glazer comme producteurs exécutifs. «Ils ont vu le film et ont été impressionnés», a confirmé l’équipe de presse du film à l’AFP.

Jointe par téléphone à Gaza-ville, la mère de Hind Rajab, Wissam Hamada, espère de son côté que «ce film contribuera à arrêter cette guerre destructrice et à sauver les autres enfants de Gaza», a-t-elle déclaré à l’AFP. Après Venise mercredi, le film sera présenté aux festivals de Toronto, Londres, Saint-Sébastien et Busan. Son nom est déjà évoqué pour les Oscars.

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Justice | Nouveau mandat de dépôt à l’encontre de Maher Chaâbane

Les démêlées judiciaires de l’homme d’affaires Maher Chaâbane, actif dans le secteur de l’immobilier et du bâtiment, se poursuivent avec l’émission d’un mandat de dépôt à son encontre par le juge d’instruction du Pôle judiciaire économique et financier.

Selon Mosaïque, Maher Chaâbane est accusé dans cette nouvelle affaire de blanchiment d’argent en association de malfaiteurs, en exploitant les facilités offertes par la nature de son activité professionnelle et sociale, ainsi que pour des faits de corruption, de pots-de-vin et de cadeaux indus.

Rappelons par ailleurs qu’en décembre 2023, la 6e Chambre criminelle chargée des affaires de corruption financière près le tribunal de première instance de Tunis a condamné Maher Chaabane à une peine de 2 ans de prison dans le cadre d’une affaire liée à la gestion de biens confisqués.

I. B.

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