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« The Voice of Hind Rajab » bouleverse la Mostra : « Pour la justice, pour le bien de l’humanité, pour le futur de chaque enfant : ‘‘Assez’’ »

Pour restituer l’intensité dramatique de ces moments, Kaouther Ben Hania a donc fait appel à des acteurs pour rejouer ces scènes d’une tension extrême. Elle intègre également des images filmées à l’iPhone par l’équipe du Croissant-Rouge, témoignant de l’urgence de la situation.

La Presse — «The Voice of Hind Rajab» (La voix de Hind Rajab) de Kaouther Ben Hania a reçu une standing ovation de plus de 23 minutes après sa première au Festival du film de Venise, le mercredi 3 septembre. Il s’agirait de la plus longue ovation enregistrée de l’histoire du festival.

Le nouveau documentaire consacré à la petite Hind Rajab, âgée de six ans, tuée par l’armée sioniste l’année dernière, a énormément bouleversé une grande partie du public et de nombreux journalistes, jusqu’aux larmes pour certains. La réalisatrice tunisienne et son équipe, toutes et tous vêtus de noir, ont également été submergées par l’émotion. Ils ont accueilli les applaudissements, les ovations et les cris de « Free Palestine ! » qui ont résonné dans la salle principale du festival, d’une capacité de 1.032 places.

Présents également, les producteurs exécutifs Joaquin Phoenix et Rooney Mara étaient debout pour féliciter les cinéastes et les acteurs du film, comme on a pu le voir à travers les images partagées sur les réseaux sociaux.

«The Voice of Hind Rajab» revient sur le destin tragique de Hind Rajab, tuée avec plusieurs membres de sa famille alors qu’ils tentaient d’échapper aux bombardements à Gaza. Avant sa mort, Hind et sa cousine avaient réussi à joindre les secours par téléphone ; l’appel enregistré par le Croissant-Rouge, et largement relayé sur Internet, a provoqué une onde de choc mondiale. Quelques jours plus tard, les voitures de la famille et des secouristes ont été retrouvées criblées de balles (355 impacts sur le véhicule familial!).

Les critiques parlent d’1h29 d’«une tension à la limite du soutenable» où Kaouther Ben Hania superpose la réalité et le cinéma comme elle l’a fait avec son précédent film « Les Filles d’Olfa », primé à Cannes, mais en employant cette fois d’autres procédés de mise en scène. 

Le film à huis clos, tourné en Tunisie, s’appuie sur les véritables enregistrements des échanges téléphoniques entre Hind Rajab, sa famille et les équipes de secours. Ces dernières, incarnées par les comédiens palestiniens Amer Hlehel, Clara Khoury, Motaz Malhees et l’actrice jordano-canadienne Saja Kilani, sont au centre du récit.

La caméra les suit dans leur lutte désespérée pour maintenir la fillette en ligne, alors que Hind, la voix tremblante, ne cesse de supplier : « Venez me chercher » ou « S’il vous plaît, j’ai peur ». Les secouristes, submergés par l’émotion, passent des larmes à la frustration, incapables d’obtenir l’autorisation nécessaire pour sécuriser un trajet de seulement huit minutes, indispensable pour atteindre le véhicule où la fillette est piégée.

Pour restituer l’intensité dramatique de ces moments, Kaouther Ben Hania a donc fait appel à des acteurs pour rejouer ces scènes d’une tension extrême. Elle intègre également des images filmées à l’iPhone par l’équipe du Croissant-Rouge, témoignant de l’urgence de la situation.

«Evidemment très politique, bouleversant, déchirant, le film, traité comme un thriller, a fait l’objet de réactions peu communes lors des deux séances de presse matinales : applaudissements longs et nourris, journalistes en larmes ou se serrant dans les bras… On a même entendu des «Free Palestine »… »

« Comment, à partir de là, ne pas voir dans le film un favori pour remporter le Lion d’Or dans trois jours ? La rumeur n’a pas traîné sur la lagune. D’autant plus que de grands noms de Hollywood le soutiennent et sont venus s’ajouter à Brad Pitt, coproducteur, en tant que partenaires financiers : Joaquin Phoenix, Alfonso Cuarón ou Rooney Mara. Réponse samedi, au soir du palmarès… », lit-on dans Le Parisien.

Et ce sont les mots de l’actrice jordano-canadienne Saja Kilani, prononcés lors de cette conférence de presse, qui ont, peut-être, su le mieux transmettre le message du film:

«Au nom de tous les acteurs et de toute l’équipe, nous demandons: n’est-il pas assez? Assez du massacre et de la famine? De la déshumanisation, de la destruction de l’occupation ? La voix de Hind Rajab n’a pas besoin d’être défendue. Ce film n’est pas une opinion ou un fantasme, il est ancré dans la vérité.

L’histoire de Hind porte le poids de tout un peuple. Sa voix est une parmi des dizaines de milliers d’enfants qui ont été tués à Gaza au cours des deux dernières années seulement. C’est la voix de chaque fille et chaque fils ayant le droit de vivre, de rêver et d’exister dans la dignité.

Et pourtant tout cela a été volé devant des yeux grands ouverts et ce ne sont que les voix que nous connaissons. Derrière chaque chiffre, il y a une histoire qui n’a pas été racontée. L’histoire de Hind parle d’une enfant qui crie : «Sauvez-moi!» et la vraie question est de savoir comment avons-nous laissé un enfant mendier pour la vie? Personne ne peut vivre en paix alors que même un enfant est obligé de plaider pour sa survie.

Laissez la voix de Hind Rajab résonner dans le monde entier. Laissez la vous rappeler le silence qui s’est construit autour de Gaza. Laissez-la nommer le génocide que le silence protège et
laissez-la faire résonner le mot «Assez». Pas demain, pas un jour, maintenant. Pour la justice pour le bien de l’humanité, pour le futur de chaque enfant: «Assez». 

La 82e Mostra de Venise a été marquée par une forte présence de la question palestinienne, le génocide à Gaza s’invitant au cœur des débats et des projections. Quelques semaines avant son ouverture, une lettre ouverte adressée par un collectif de dix cinéastes italiens réunis sous le nom Venice4Palestine et signée par 1.500 artistes, appelait le festival à prendre position contre le génocide en cours à Gaza et à donner la parole aux Palestiniens.

Cet appel a reçu le soutien de nombreuses personnalités majeures du cinéma international, parmi lesquelles Guillermo Del Toro, Todd Field, Michael Moore ou encore Ken Loach.

Au fil des conférences de presse et des montées des marches, de nombreux artistes ont exprimé leur solidarité avec le peuple palestinien, parmi lesquels le réalisateur grec Yorgos Lanthimos, la cinéaste marocaine Maryam Touzani et son époux, le réalisateur Nabil Ayouch. Enfin, une manifestation réunissant plusieurs milliers de personnes s’est déroulée le dimanche 30 août près du palais du festival pour dénoncer le génocide en cours.

Cérémonie d’hommage à l’artiste Hamadi Ben Saâd à La Boite Charguia : In memoriam d’un artiste exceptionnel

La Boîte-Centre d’art et d’architecture rend hommage à Hammadi Ben Saâd, figure emblématique de la peinture tunisienne, disparu le 25 juillet dernier.Une cérémonie se tiendra mardi 9 septembre à 16h30 à La Boîte Charguia, en présence de sa famille et de ses amis.

La Presse — Des œuvres de « Voyage de l’âme », la dernière exposition de Hamadi Ben Saâd à La Boîte (juin 2022), seront présentées à cette occasion, ainsi que des archives visuelles et ses mémoires sonores captées par Laetitia Kozlova, artiste et chercheuse sur les nouvelles pratiques d’écoute de la voix parlée enregistrée. C’est en autodidacte que Hamadi Ben Saâd a construit une trajectoire artistique exceptionnelle, jalonnée de décennies de création ininterrompue. Né en 1948, à une époque où la scène artistique tunisienne se structurait encore autour des héritages coloniaux et des influences locales, il ne se destinait pas d’emblée à l’art. Pourtant, à seulement dix-huit ans, il s’engage dans un cheminement personnel qui allait le mener à inventer un univers pictural singulier, à la fois intime et profondément ancré dans l’histoire des arts plastiques de Tunisie. Il s’est fait connaître par ses œuvres aux grands formats, voire monumentales car aimant peindre en all over en investissant tout l’espace pour insuffler la vie, entre autres, à ses emblématiques  visages aux regards exorbités et aux bouches béantes, qu’il peignait et enfantait sans relâche.

Dès ses premières expositions, dans la seconde moitié des années 1960, Ben Saâd fut souvent, et à tort, perçu comme un peintre «naïf». Ce malentendu tenait sans doute à la spontanéité de son geste, à la liberté de sa touche, à cette énergie brute qui s’imposait dans ses premières toiles. Mais l’artiste, lui, refusait les étiquettes, préférant se dire plutôt «Artiste vif». Son œuvre ne relevait ni d’une école, ni d’une esthétique figée, elle était en perpétuelle métamorphose, traversant les époques avec la même audace expérimentale. A cette époque, la scène artistique tunisienne traversait une phase de profondes transformations. L’héritage de l’Ecole de Tunis restait encore très présent, façonné par des figures majeures qui continuaient d’imprimer leur marque à travers une peinture de chevalet fidèle au figuratif et à l’ancrage dans le terroir. Pourtant, à la fin des années 1960, un souffle nouveau se lève: une jeune génération d’artistes s’émancipe des cadres établis, explore des voies inédites et remet en question les codes dominants. De nouvelles galeries ouvrent leurs portes, des collectifs indépendants voient le jour, des techniques innovantes apparaissent et des supports jusque-là inhabituels s’imposent dans les ateliers. Hamadi Ben Saâd trouve naturellement sa place dans cette effervescence. Il fréquente les maîtres, s’en inspire parfois, sans jamais s’y fondre, refusant de se laisser enfermer dans une école ou un style. Sa démarche est instinctive, son rapport à la liberté absolu : c’est cette indépendance créative qui deviendra la marque distinctive de son œuvre.

Le rapport de Hamadi Ben Saâd à la couleur, dès le départ, est central. Elle ne se contente pas d’habiller ses formes : elle les structure, les porte, les transcende. Son approche est instinctive, presque musicale, matérialisante avec des traitements en strates où chaque couche correspondait à une somme de gestes précis pour mixer les techniques et aborder une multitude de supports et autres médiums: carton, papier kraft, papier d’emballage, affiches publicitaires, déchets de tissus, peinture, pastel, feutre, graphite… Le papier roulé, plié, tressé ou marouflé était à chaque fois mis à l’épreuve dans un jeu de re-couvrement et de dévoilement avant d’aboutir à une topographie irrégulière, empreinte de tensions entre le visible et le dissimulé. Ben Saâd superpose, lacère, juxtapose, recycle et crée des textures vibrantes qui confèrent à ses toiles une énergie unique. Sa palette se déploie dans de vastes plages chromatiques, oscillant entre le geste spontané et une composition savamment pensée.

Son travail a connu différentes phases avec différentes expériences techniques et des thèmes récurrents. Le figuratif entre 1975 et 1980, les dessins au graphite sur papier d’affiche et journaux de 1978 à 1985, la période des dessins (1980-1990), les collages et autres lacérations dans les années 90, les années 2000 marquées par les visages, les masques et les portraits et depuis 2010 un intérêt pour l’abstrait et les monochromes. Dans ses grands abstraits et autres monochromes, Ben Saâd se plaisait à explorer les possiblités expressives et matérielles du collage.

Dans ses œuvres aux portraits et autres figures humaines (ces dernières sont incarnées dans différents états et positions: désarticulées, accroupies, allongées ou en position fœtale…), chacun des personnages peints vibrait une parcelle de lui-même. Ils étaient ses doubles muets, des âmes offertes, brutes, profondément humaines. A travers sa figuration d’une expressivité saisissante, l’inclassable artiste explorait le visage humain comme un symbole à la fois totémique et profondément émotionnel, donnant naissance à des figures habitées par la douleur, la solitude et un mystère latent A partir des années 1990, son influence dépasse les frontières tunisiennes. Il expose régulièrement en Europe, notamment en France, en Allemagne et en Italie, mais aussi aux États-Unis, où il participe à plusieurs expositions collectives. Son œuvre intrigue, séduit, déconcerte parfois, mais ne laisse jamais indifférent. Pour autant, malgré cette reconnaissance internationale, l’artiste est resté profondément attaché à ses racines. Originaire du Djerid, il revendiquait son appartenance à ce terroir riche en symboles, en lumières et en mémoires. Longtemps installé dans le quartier populaire d’Essayda, il puisait son inspiration dans les ambiances, les couleurs et les matières de son environnement immédiat. C’est ce double ancrage — dans le local et dans l’universel — qui confère à son œuvre toute sa force et sa singularité. Sa vie d’artiste fut également marquée par ses lieux de création. Son premier atelier, à la médersa Achouria, fut un espace d’expérimentation intense. Plus tard, il rejoindra le club Tahar Haddad, qui deviendra son dernier refuge artistique. Même lorsque la maladie et un drame familial viendront bouleverser son quotidien, il ne cessera jamais de peindre, d’inventer, de dialoguer avec la matière et la couleur. Soutenu par des galeristes, collectionneurs et amis fidèles, il continuera à créer, à exposer et à rencontrer son public. Ses derniers rendez-vous artistiques, organisés au club Tahar Haddad furent des moments de résilience autant que de célébration.

Hamadi Ben Saâd a été distingué à plusieurs reprises, notamment par le Grand Prix de la ville de Tunis, et a reçu de nombreuses reconnaissances internationales. Mais au-delà des prix et des hommages, il restera dans la mémoire collective comme un homme libre, un créateur affranchi et un explorateur infatigable des possibles plastiques. Le 25 juillet 2025, il s’éteint à l’âge de 77 ans. Son départ laisse un vide immense, mais son œuvre continue de parler pour lui. Elle témoigne d’une vie entière consacrée à l’expérimentation, à la recherche et à l’amour des formes et des couleurs. Sa pratique du recyclage, son usage virtuose de la matière et son audace chromatique resteront des repères pour les générations futures. Hamadi Ben Saâd n’était pas seulement un peintre: il était un passeur, un inventeur d’espaces visuels, un homme habité par une quête constante de liberté. Et c’est peut-être là son plus grand legs: nous rappeler que l’art n’est jamais figé, qu’il vit, se transforme et se réinvente, comme lui, jusqu’au bout.

L’AFPEC organise une journée d’étude au Cinémadart à Carthage : Le génocide à Gaza comme corpus

La pédopsychiatre et psychanalyste Amira Zaâter y proposera une intervention intitulée : «Du malaise au génocide : Un échec de civilisation ?». Elle y questionnera plus spécifiquement les effets de ce génocide sur la psyché des enfants et des adolescents : Que rêvent-ils ? Que dessinent-ils? Comment leur expliquer le meurtre de plus de dizaines de milliers d’enfants abattus de sang-froid ou affamés ?

La Presse —L’Association de formation à la psychanalyse et d’échangés cliniques (Afpec) organise, le 6 septembre au Cinémadart à Carthage, une journée d’étude autour du thème : «De la rivalité fraternelle à la haine fratricide».   

Il y est question de poursuivre des questionnements et réflexions entamés l’année dernière autour du génocide à Gaza et en Cisjordanie, de la colonisation, et des effets du nettoyage ethnique des Palestiniens sur les subjectivités. Quatre ateliers de réflexion ont été alors organisés abordant les questions : «Que nous apprend Gaza sur nous-mêmes ?», «Les effets de l’impérialisme sur les subjectivités» à partir des textes d’Edward Saïd, «Penser le colonialisme avec Frantz Fanon» et «Peut-on encore rêver d’un monde habitable ?».

«En Tunisie, patients et cliniciens sont durement affectés par la tragédie que vivent les Palestiniens. Elle s’est imposée dans les cures, tant dans sa dimension politique et éthique que par ses échos subjectifs en lien avec l’infantile», notent les organisateurs de l’événement, soulignant que la violence et la cruauté perpétrées contre les enfants palestiniens font émerger de façon traumatique dans les cures des défenses archaïques et des sentiments de désaide/détresse qui n’étaient jusque-là que peu élaborés.

Ils ajoutent que l’alignement inconditionnel de la majorité du monde occidental sur la politique d’Israël a amené chacun d’entre nous à se poser des questions identitaires. Cela a réactualisé la question coloniale, en nous faisant reconsidérer notre rapport à nous-mêmes, à l’autre, à la notion de l’étranger articulée à la culture, à l’Idéal.

Gérard Haddad

Pour eux, l’extermination de masse des Palestiniens, commise par l’entité sioniste, constitue une rupture anthropologique, un risque pour chacun, patients et thérapeutes, d’effondrement psychique qu’il est nécessaire, voire vital, de déplier. 

Des arguments qui viennent abreuver cette journée d’étude, qui débutera avec un atelier de réflexion exclusivement ouvert aux cliniciens. Intitulé : «Actualités cliniques dans le contexte du génocide à Gaza», il sera introduit et modéré par Nédra Ben Smail et abordera des questions liées à la dimension politique dans la réalité psychique du patient et celle de l’analyste, ainsi que la manière dont le politique affecte l’espace de la cure altérant parfois de manière significative les rapports transférentiels et contre-transférentiels. 

À partir de 14h00, le programme sera ouvert au public. La pédopsychiatre et psychanalyste Amira Zaâter y proposera une intervention intitulée : «Du malaise au génocide : Un échec de civilisation ?».

Elle y questionnera plus spécifiquement les effets de ce génocide sur la psyché des enfants et des adolescents : Que rêvent-ils ? Que dessinent-ils ? Comment leur expliquer le meurtre de plus de dizaines de milliers d’enfants abattus de sang-froid ou affamés ?

Le psychiatre et psychanalyste Gérard Haddad (auteur de plusieurs livres dont «Le Complexe de Caïn» et «Archéologie du sionisme») présentera une réflexion intitulée : «D’Œdipe à Caïn, un renouveau de la psychanalyse ?».

Il s’appuiera, entre autres, sur Freud, qui place la haine originaire au cœur de la psyché humaine, antérieure même à l’amour. Ce dernier désigne le meurtre du père et l’entente entre les fils qui suivra comme éléments fondateurs des sociétés humaines, les assises indispensables à toute civilisation.

Il écrit, comme le rappellent les organisateurs : «L’essence de la famille est un meurtre» (Totem et tabou – 1913). Comment passe-t-on de la rivalité fraternelle à la haine fratricide ? Et que nous révèle cette dynamique, à la lumière des tragédies actuelles? C’est à cette question qu’essaiera de répondre Haddad.

La journée se clôturera par l’intervention du psychologue clinicien et écrivain Aymen Daboussi, qu’il a choisi de nommer : «De quoi Gaza est-elle le nom».

La Maison des Arts du Belvédère fait sa rentrée culturelle avec l’exposition collective « Big Moments » : Regards pluriels

L’exposition, qui se tiendra jusqu’au 20 septembre prochain, rassemble 27 artistes de différentes générations dont Samir Makhlouf, Emna Masmoudi, Nadia Zouari, Walid Zouari, Islem Bel Hadj Rhouma, Sami Ben Ameur, Neïla Ben Ayed et Baker Ben Frej.

La Presse — La Maison des Arts du Belvédère – Cnav, en collaboration avec l’association «Art Cot» et sous le patronage du ministère des Affaires culturelles, organise l’exposition de groupe «Big Moments» (Grands Moments), dont le vernissage est prévu pour le 6 septembre 2025.

Après une saison culturelle 2024/2025, marquée par une ouverture majeure sur les arts plastiques, l’établissement inaugure cette rentrée avec une exposition collective réunissant 27 artistes tunisiens issus de différentes générations.

La saison écoulée a été l’occasion pour la Maison des Arts de rendre hommage à plusieurs grandes figures disparues de la scène artistique, notamment Jabeur Al Mahjoub, Amara Ghrab et Moncef Ben Amor. Ces artistes, à travers leurs œuvres intemporelles, ont marqué la mémoire collective et continuent d’inspirer de nouvelles générations de créateurs.

Cet hommage s’est accompagné d’une célébration des artistes encore parmi nous, dont la contribution continue d’enrichir le paysage artistique tunisien et de porter haut les couleurs de la création contemporaine.

La saison s’est clôturée avec la première édition du Salon National des Beaux-Arts, un événement  qui ambitionne de devenir un rendez-vous semestriel pour les passionnés d’art et les acteurs du secteur.

Organisé au sein de la Maison des Arts, ce salon a réuni 84 œuvres signées par 63 artistes tunisiens venus des quatre coins du pays. Il a permis d’explorer la richesse et la diversité des formes d’expression plastique, de la peinture à la sculpture en passant par les installations et les arts visuels contemporains.

L’objectif était double : soutenir les jeunes talents des régions et offrir une visibilité nouvelle aux parcours artistiques exceptionnels. L’événement a également favorisé les rencontres entre artistes, public, médias, galeries et institutions culturelles, consolidant ainsi les échanges et les passerelles nécessaires au rayonnement des arts plastiques en Tunisie.

L’exposition «Big Moments», qui se tiendra jusqu’au 20 septembre 2025, réunit 27 artistes tunisiens aux approches, styles et univers variés, entre autres : Samir Makhlouf, Emna Masmoudi, Nadia Zouari, Walid Zouari, Islem Bel Hadj Rhouma, Sami Ben Ameur, Neïla Ben Ayed et Baker Ben Frej, entre autres.

En rassemblant des artistes de différentes générations, la Maison des Arts souhaite proposer une vision plurielle de la création contemporaine, où se croisent héritage, innovation, mémoire et expérimentation.

Kotouf, Festival des Littératures du Sud à Djerba : Une nouvelle rencontre littéraire au cœur du Sud

L’événement verra la participation d’auteurs et autrices internationaux·ales venant des quatre coins du monde : Tanella Boni (Côte d’Ivoire), Jean-Luc Raharimanana (Madagascar), Ananda Devi (Île Maurice), James Noël (Haïti), Lise Gauvin (Canada), Walid Hajar Rachedi (France), Nimrod (Tchad) et Georgia Makhlouf (Liban).

Côté tunisien, on retrouvera Emna Belhadj Yahia, Nadia Khiari, Faouzia Zouari, Mohamed Mahjoub, Hassanine Ben Ammou, Lotfi Chebbi, Hafidha Karabiben et Fethi Ben Maâmer.

La Presse — Le comité d’organisation du Kotouf Festival annonce la première édition d’un rendez-vous littéraire éponyme, placé sous le signe de la créativité, du dialogue et de la diversité culturelle. L’événement se tiendra les 17 et 18 octobre 2025 sur l’île de Djerba, inscrite en 2023 au patrimoine mondial de l’Unesco.

Organisé par l’Association culturelle de Djerba et Djerba Management Organization, le festival rassemblera des écrivains, artistes et créateurs venus de tous horizons.

Cette première édition s’articule autour d’une question centrale : «Nord / Sud : quelles écritures ?»avec au programme:  4 tables rondes explorant les thèmes Nord/Sud, l’amour, les insularités et les écritures engagées. «Hikayet», qui proposera une série de rencontres intimes autour d’un café ou d’un thé avec des écrivains, des lectures performées (Le cabaret des écrivaines et Kass3et Rjel), des ateliers pratiques de bande dessinée, d’écriture et de traduction, deux projections de films palestiniens, des déjeuners musicaux, des lectures et des échanges libres pour favoriser la rencontre entre public et auteurs. 

Le festival se veut, aux dires des organisateurs, un espace d’expression et de création, où les mots rencontrent la musique, le théâtre, les arts visuels et le cinéma. L’objectif étant d’offrir au public une expérience immersive, entre réflexion, émotion et découverte.

L’événement verra la participation d’auteurs et autrices internationaux·ales venant des quatre coins du monde : Tanella Boni (Côte d’Ivoire), Jean-Luc Raharimanana (Madagascar), Ananda Devi (Île Maurice), James Noël (Haïti), Lise Gauvin (Canada), Walid Hajar Rachedi (France), Nimrod (Tchad) et Georgia Makhlouf (Liban).

Côté tunisien, on retrouvera Emna Belhadj Yahia, Nadia Khiari, Faouzia Zouari, Mohamed Mahjoub, Hassanine Ben Ammou, Lotfi Chebbi, Hafidha Karabiben et Fethi Ben Maamer.

Ouvert au grand public, le festival, dont les activités se tiendront à Houmt Souk, s’adresse autant aux amoureux de littérature qu’aux curieux en quête de découverte. «C’est une invitation à voyager à travers les mots, à rencontrer des auteurs d’horizons divers, et à partager une expérience unique, où les cultures se croisent et les émotions se rencontrent», notent les organisateurs.

Parution – « La chorégraphie comme thérapie de l’âme et du corps dans le milieu scolaire » de Walid Ksouri : Vers une nouvelle approche inclusive

Un socle théorique s’incarne dans une série de propositions concrètes. L’auteur va au-delà du discours conceptuel en suggérant des activités applicables en contexte scolaire : ateliers de danse expressive, exercices de mouvement thérapeutique, dispositifs corporels adaptés à l’âge des apprenants…

La Presse — L’ouvrage de Walid Ksouri propose une réflexion ambitieuse et originale sur l’intégration de la chorégraphie dans l’espace éducatif. Sa lecture peut être articulée autour de trois axes essentiels : la méthodologie, l’apport cognitif et la valeur pratique, auxquels s’ajoute une appréciation globale de sa portée académique.

Dès les premières pages, l’auteur affirme une intention claire : relier la chorégraphie — envisagée comme art du mouvement et de la structuration corporelle — au cadre scolaire, lieu par excellence de transmission et de formation.

Pour ce faire, il adopte une démarche interdisciplinaire, croisant les arts de la scène (danse et théâtre), les sciences de l’éducation et la psychologie. Ce positionnement méthodologique place l’ouvrage au carrefour de recherches contemporaines qui explorent des outils alternatifs pour enrichir l’enseignement.

Il en découle une approche à la fois originale et légitime du point de vue académique.

Prolongeant ce cadre méthodologique, l’auteur approfondit la dimension cognitive et théorique de son sujet. Il redéfinit la chorégraphie non seulement comme un art esthétique, mais aussi comme un outil thérapeutique et éducatif, capable de développer simultanément le corps et l’esprit.

Dans cette optique, Ksouri propose une mise en perspective historique et philosophique du concept de chorégraphie, en l’articulant avec des notions telles que la thérapie par le mouvement, l’éducation physique ou encore la thérapie psycho-corporelle.

Il plaide ainsi pour une intégration pleine et entière de cette pratique dans les programmes scolaires, considérant ses bénéfices sur des fonctions cognitives clés : la concentration, l’imagination et la capacité d’expression — tant individuelle que collective.

Ce socle théorique s’incarne ensuite dans une série de propositions concrètes. L’auteur va au-delà du discours conceptuel en suggérant des activités applicables en contexte scolaire : ateliers de danse expressive, exercices de mouvement thérapeutique, dispositifs corporels adaptés à l’âge des apprenants…

Ces éléments traduisent une véritable volonté d’opérationnaliser la réflexion, en mettant en lumière les vertus pédagogiques de la chorégraphie : développement moteur, bien-être psychologique, amélioration de l’estime de soi, stimulation de la créativité.

Un accent particulier est mis sur le rôle que peut jouer la pratique corporelle dans la redéfinition de l’espace scolaire public, conçu comme un lieu d’expression libre, en rupture avec les cadres traditionnels.

Enfin, l’ouvrage se distingue également par sa portée scientifique. Il s’inscrit dans le champ des recherches contemporaines sur l’éducation par les arts, tout en venant combler une lacune dans le corpus arabe.

Les études traitant de la chorégraphie sous un angle à la fois éducatif et thérapeutique y sont en effet rares. 

Ksouri enrichit sa réflexion par des références philosophiques (Nietzsche, Laban, Bachelard…) et s’appuie sur des expériences artistiques internationales, renforçant la dimension intellectuelle et comparative de son propos.

Par son originalité, sa rigueur méthodologique et son ouverture interdisciplinaire, l’ouvrage de Walid Ksouri s’impose comme une contribution majeure aux études arabes sur l’éducation et les arts.

Il défend une vision innovante de la chorégraphie, envisagée comme outil thérapeutique et éducatif au sein de l’école contemporaine. Sa force réside dans l’articulation fine entre philosophie, art et pédagogie, ainsi que dans la formulation d’alternatives concrètes à l’enseignement traditionnel.

En cela, cet ouvrage pourrait devenir une référence incontournable pour les chercheurs et praticiens intéressés par l’éducation artistique, les pratiques corporelles et la thérapie par le mouvement.

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