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Antisémitisme en France : l’ambassadeur américain, nouveau porte-voix officiel de Tel-Aviv ?

En critiquant publiquement la gestion de la lutte contre l’antisémitisme par Emmanuel Macron, la prise de position du  nouvel ambassadeur des Etats-Unis en France s’inscrit dans la droite ligne du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou. Lequel se démène comme un diable pour torpiller le projet de reconnaissance de l’Etat de Palestine.

Mesure rarissime entre la France et les Etats-Unis, deux pays alliés depuis la signature du traité d’alliance et de commerce en février 1778, confirmant ainsi officiellement la naissance des États-Unis : le Quai D’Orsay vient de convoquer l’ambassadeur des États-Unis, quatre ans après avoir pris cette mesure exceptionnelle en 2021 suite à l’affaire des sous-marins australiens (AUKUS), que Paris avait considéré à l’époque comme une trahison.

En effet, l’ambassadeur des Etats-Unis en France, Charles Kushner, a été convoqué lundi 25 août par le ministère des Affaires étrangères après avoir critiqué ouvertement la gestion de la lutte contre l’antisémitisme par Emmanuel Macron. Des propos considérés par la diplomatie française comme une ingérence flagrante dans les affaires internes d’un pays souverain. Et ce, quelques jours après une passe d’armes inédite entre le président français et Benyamin Netanyahou : le premier ayant reçu, le 19 août, un courrier officiel de Tel-Aviv dans lequel  le Premier ministre israélien l’accuse ouvertement « d’alimenter le feu antisémite » en France de par son choix de reconnaître l’État de Palestine.

« Je suis préoccupé par la montée alarmante de l’antisémitisme en France et par le manque d’actions décisives de votre gouvernement pour y faire face. Ces dernières années, l’antisémitisme a ravagé les villes françaises », a-t-il  assuré dans cette missive.

Contexte explosif

Ces accusations formulées par le dirigeant de l’extrême droite israélienne s’inscrivent dans un contexte explosif en France, un pays qui abrite la plus grande communauté juive d’Europe occidentale, avec environ 500 000 personnes, en même temps qu’une très importante communauté arabo-musulmane, très sensible au sort des Palestiniens de Gaza.

Réaction sèche de l’Elysée qui dénonce une accusation « erronée, abjecte et qui ne restera pas sans réponse », ajoutant que « la République protège et protégera toujours les Juifs ».

Pour sa part, le Quai d’Orsay martèle que les allégations de Charles Kushner « vont à l’encontre du droit international, en particulier du devoir de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures des États prévu par la Convention de Vienne de 1961 qui régit les relations diplomatiques ».

En effet, l’article 41 du Traité stipule qu’un ambassadeur n’a pas le droit de commenter la politique intérieure du pays dans lequel il est en poste, sous risque de protestations diplomatiques, voire de déclaration de persona non grata. Or, l’intéressé semble avoir allégrement chevauché la ligne jaune des règles diplomatiques !

Sur les pas de Netanyahou

Ainsi, reprenant presque mot par mot l’argumentaire du Premier ministre israélien selon lequel « Dans le monde d’aujourd’hui, l’antisionisme est tout simplement de l’antisémitisme », l’ambassadeur américain a exprimé, dans une lettre ouverte au président Macron, sa « profonde inquiétude face à la montée spectaculaire de l’antisémitisme en France », tout en dénonçant « le manque d’action suffisante du gouvernement pour y faire face ». Car, selon ses allégations, « en France, il ne se passe pas un jour sans que des Juifs soient agressés dans la rue, des synagogues ou des écoles profanées, ou des commerces appartenant à des Juifs vandalisés ».

Pis, selon lui, les « extrémistes et militants radicaux pro-Hamas mènent depuis le 7 octobre 2023 une campagne d’intimidation et de violence à travers l’Europe ».

Et de conclure : « les déclarations publiques harcelant Israël et les gestes en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien enhardissent les extrémistes, attisent la violence et mettent en danger la vie juive en France ».

Ainsi, le locataire du palais de l’Elysée, qui compte reconnaître un État de Palestine en septembre à l’Assemblée générale de l’ONU, est directement pointé du doigt. Sachant que dans la foulée, plus d’une dizaine de pays occidentaux parmi lesquels le Canada, le Royaume-Uni ainsi que l’Australie, ont appelé d’autres pays du monde à faire de même.

Gendre de Trump et ami de Netanyahou

Des propos d’une rare violence qui sont prononcés dans la bouche de l’ambassadeur des Etats-Unis, lui  qui n’a aucune expérience diplomatique. En revanche, il fait partie du cercle très proche de l’actuel locataire de la Maison Blanche. D’où l’importance de sa récente prise de position.

En effet, Charles Kushner, 71 ans, est le père du gendre de Donald Trump. Son fils est le mari d’Ivanka Trump, la fille du président américain.

Promoteur immobilier, Il a été condamné par la justice en 2005 pour « évasion fiscale, subornation de témoins et contributions illégales à des campagnes électorales ». En tout, il est reconnu coupable de seize chefs d’accusation et passe quatorze mois dans une prison fédérale, avant de reprendre sa carrière immobilière. Il fut gracié par le président américain (Trump) en 2020, pendant son premier mandat. Quatre ans plus tard, le milliardaire Charles Kushner devient l’un des plus gros contributeurs de la dernière campagne électorale de Trump.

D’autre part, Charles Kushner, originaire du New Jersey, est également en très bons termes avec Benyamin Netanyahou. Ce dernier y est venu plusieurs fois, avant d’être Premier ministre, pour donner plusieurs conférences rémunérées. Sachant que les Kushner sont une famille de Juifs orthodoxes assez stricts avec la religion, au point qu’Ivanka Trump a dû se convertir pour se marier.

A la lumière de ces faits, n’est-il pas légitime de penser que les graves accusations lancées par l’ambassadeur américain contre Emmanuel Macron soient destinées à booster la candidature de Marine Le Pen lors de la prochaine élection présidentielle de 2027, elle qui fait de l’appui à l’Etat hébreu un levier décisif de son opération séduction de la communauté juive française ?

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Famine à Gaza : un drame évitable si ce n’était « l’obstruction systématique d’Israël »

Après que ses experts ont averti que 500 000 personnes se trouvaient dans un état « catastrophique », l’Onu a officiellement déclaré, vendredi 22 août 2025, la famine à Gaza, la première à toucher le Proche et Moyen-Orient.

Comment réagit le gouvernement criminel de Benyamin Netanyahou aux accusations extrêmement graves sur l’étendue de la famine à Gaza portées par les experts de l’IPC (Integrated Food Security Phase Classification), un consortium d’ONG et d’agences internationales sous le couvert de l’Onu ? En étant en déni total, en d’autres termes en refusant sciemment de reconnaître une réalité choquante sans aucune honte ni pudeur. Tout en nous rabattant les oreilles avec la vieille rengaine, selon laquelle l’Etat hébreu est « victime d’une campagne orchestrée alliant le Hamas, des ONG, les Nations unies et des grands médias internationaux. Rien que cela.

Déni éhonté

Tel-Aviv, qui entretient des relations plus que déplorables avec l’ONU, a immédiatement dénoncé ces accusations « fondée sur les mensonges du Hamas ». Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a même qualifié ces graves accusations de « mensonge éhonté » en mettant comme d’habitude en opposition le sort de 2,5 millions de Gazaouis avec celui des 49 otages israéliens toujours aux mains du Hamas dont 27 seraient décédés selon l’armée israélienne.

Des arguments qui ne semblent convaincre personne. Selon un sondage Ipsos publié cette semaine, 65 % des Américains estiment que les États-Unis doivent aider les habitants affamés de Gaza. Fin juillet, le président américain même, Donald Trump, pourtant un allié indéfectible de l’État hébreu, avait affirmé ne pas être « spécialement d’accord » avec la position de Netanyahou et qu’Israël porte « une grande responsabilité » dans cette « famine » qu’« on ne peut pas nier ».

Pourtant, la vérité saute aux yeux. Ainsi, dans un rapport rendu public vendredi 22 août, et en se basant sur des critères rigoureux – notamment qu’au moins une personne sur cinq affronte un manque extrême de nourriture et que 30 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë -, l’agence onusienne déclare officiellement que plus d’un demi-million de personnes à Gaza affrontent des conditions de détresse alimentaire « catastrophiques », caractérisées « par un niveau extrême de malnutrition, par la misère et la mort », selon les termes de l’IPC.

Cynisme

Selon les nombreux témoignages d’habitants, de journalistes palestiniens, de soignants et d’humanitaires présents dans l’enclave, poursuit le rapport, « la bande de Gaza, qui vit sous le feu israélien depuis plus de vingt-deux mois, connaît une crise alimentaire majeure » ; que la famine « est une course contre la montre. Un cessez-le-feu immédiat et la fin du conflit sont essentiels pour permettre une intervention humanitaire à grande échelle et sans entrave afin de sauver des vies », préviennent les experts de l’IPC, alors que, comble de l’horreur, « des réserves de nourriture et de médicaments sont disponibles à quelques kilomètres du territoire palestinien ».

Pis, la même source indique que la famine qui sévit dans la ville de Gaza et ses environs pourrait s’étendre aux gouvernorats de Deir al-Balah et Khan Younes, plus au sud, d’ici à fin septembre.

Pourtant, il serait utile de rappeler qu’avant le début de la guerre, la bande de Gaza était autosuffisante en matière alimentaire. Mais depuis octobre 2023, les bombardements, blocus et déplacements de population à répétition ont largement détruit ses capacités de production. Selon un rapport de l’agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) publié en juillet dernier, moins de 2 % des terres agricoles restent exploitables, tandis que la quasi-totalité des bovins et des poules ont péri. La pêche au large a été interdite. Quant aux rares denrées disponibles, leur prix a explosé : d’après la chambre de commerce palestinienne, la farine coûte trente fois plus cher qu’avant-guerre. C’est dire l’étendue de la catastrophe humanitaire.

Crime de guerre

En réaction à l’ampleur du désastre, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a condamné la famine comme un « désastre provoqué par l’homme » et « un échec de l’humanité ». Tout en insistant sur les obligations légales d’Israël, en tant que puissance occupante, de fournir nourriture et soins.

« Nous ne pouvons pas laisser cette situation perdurer en toute impunité », a tancé le responsable onusien. « Nous avons besoin d’un cessez-le-feu immédiat, de la libération immédiate de tous les otages et d’un accès humanitaire total et sans entrave », a-t-il ajouté.

« Affamer des gens à des fins militaires est un crime de guerre », a déclaré le chef des droits humains des Nations unies, Volker Türk.

Pour sa part, Tom Fletcher, chargé des opérations humanitaires des Nations unies, soutient que la situation dramatique dans l’enclave « aurait pu être évitée » sans « l’obstruction systématique d’Israël ».

« C’est un scandale moral », a, de son côté, estimé le ministre des Affaires étrangères britannique.

L’Arabie saoudite déplore que ce drame reste une « honte pour la communauté internationale » et appelle à une intervention rapide du Conseil de sécurité pour stopper ce qu’elle qualifie de « génocide ».

Paroles, paroles…dixit la chanteuse Dalida.

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La Cisjordanie coupée en deux : coup de grâce au rêve palestinien ?

En dépit de l’opposition internationale, l’État hébreu a approuvé, mercredi 20 août 2025, la construction de 3 400 logements en Cisjordanie occupée, coupant le territoire palestinien en deux et empêchant la création d’un éventuel État palestinien avec une continuité territoriale.

 

Indéniablement, le gouvernement Netanyahu passe maître dans l’art du cynisme, de la fourberie et de la mauvaise foi. Car, pour étouffer dans l’œuf tout espoir de voir émerger un jour proche un Etat palestinien fiable, en plus de l’occupation de Gaza, ce gouvernement, le plus à droite dans l’histoire d’Israël, vient de donner le feu vert à la construction de 3 400 logements dans une zone baptisée E1 – un projet de construction de colonies extrêmement controversé, retardé d’ailleurs pendant des années sous la pression internationale -, coupant de facto la Cisjordanie en deux et compromettant toute continuité territoriale d’un éventuel État palestinien et menaçant la solution à deux États.

« L’État palestinien est en train d’être balayé de la table des négociations, non pas par des slogans, mais par des actes ». Ainsi, s’est félicité le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich ; une référence à la récente vague d’annonces de reconnaissance d’un État palestinien par de nombreux pays de premier plan, dont la France, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie.

De quoi parle-t-on au juste ? D’un espace de 12 kilomètres carrés au nord-est d’Al-Qods occupée qui représente l’un des derniers liens entre Ramallah, au nord de la Cisjordanie, et Bethléem, située au sud. Deux villes que les Palestiniens relient à grand-peine malgré la faible distance qui les sépare,  seulement 22 kilomètres, en raison des fameux check-points. Ainsi, la construction de ces logements crée une ligne contiguë de colonies juives, depuis le centre de la Cisjordanie jusqu’à Jérusalem, scindant le territoire en deux, entre le nord et le sud.

50 kilomètres, 5 heures de route

Les check-points, parlons-en. Depuis 1967, les axes routiers des territoires occupés sont contrôlés par Israël. Ce réseau de check-points, illégal au regard du droit international, s’est considérablement développé au début des années 1990. Ces postes militaires assurent le maillage des territoires palestiniens, fractionnés par l’enchevêtrement de colonies et le mur de séparation.

Selon les Nations unies, une centaine de check-points sont répartis à travers la Cisjordanie, sans compter les quelque quatre cents obstacles matériels – barrières, blocs de béton, monticules de terre…

Pour un Palestinien, se déplacer en Cisjordanie demeure une course d’obstacles : pour parcourir 50 kilomètres, il faut mettre 5 heures de route !

À rappeler à ce propos que quelque trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, aux côtés d’environ 500 000 Israéliens installés dans des colonies que l’ONU juge illégales au regard du droit international. La colonisation de la Cisjordanie, frontalière de la Jordanie, s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite, depuis 1967. Elle s’est nettement intensifiée sous l’exécutif actuel, particulièrement depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

Une prison à ciel ouvert

Réaction outragée du ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, lequel « condamne dans les termes les plus forts » cette décision qui « compromet les perspectives de mise en œuvre de la solution à deux États […] en fragmentant l’unité géographique et démographique de l’État palestinien ».

« Cela ancre la division de la Cisjordanie occupée en zones et cantons isolés, déconnectés géographiquement et ressemblant à de véritables prisons où les déplacements entre eux ne sont possibles qu’à travers des points de contrôle d’occupation, au milieu de la terreur des milices de colons armés disséminées dans toute la Cisjordanie », a déploré l’Autorité palestinienne qui voit dans le projet E1 un nouveau « crime de colonisation » et une nouvelle étape de « l’annexion progressive de la Cisjordanie ».

Tollé international

Pour sa part, le SG de l’ONU, Antonio Guterres, a fermement condamné, mercredi 20 août 2025, cette décision en considérant que « les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, violent le droit international et vont directement à l’encontre des résolutions des Nations unies. L’avancement de ce projet constitue une menace existentielle pour la solution à deux États ».

Le patron de l’ONU a également averti que ce projet « mettrait fin aux perspectives d’une solution à deux États » et « couperait le nord du sud de la Cisjordanie ».

La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, s’est, elle aussi, montrée très critique, rappelant que le plan « constitue une violation du droit international ».

Idem pour le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, qui a appelé le gouvernement israélien « à revenir sur cette décision ». Son homologue italien, Antonio Tajani, juge ledit projet « inacceptable ».

Le roi Abdallah II de Jordanie a également affirmé le rejet par son pays du projet E1, déclarant que « la solution à deux États est le seul moyen d’atteindre une paix juste et globale ».

À noter enfin que si la récente décision israélienne a été largement condamnée par la communauté internationale, en revanche, la réaction américaine se fait pour le moment très discrète. Washington semble peser le pour et le contre avant de se prononcer sur un sujet aussi crucial pour l’avenir du Moyen-Orient.

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