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Marchés parallèles en Tunisie : les coulisses d’un système hors contrôle

Marché ParallèleMarché ParallèleÀ l’entrée d’un marché parallèle de la banlieue de Tunis, les étals débordent de marchandises. Ici, on trouve du lait importé à prix cassés, là, des lunettes griffées sans facture. Les clients se pressent, et parmi eux, de plus en plus de familles de la classe moyenne. « On n’a plus le choix », souffle une mère de famille, sac de provisions à la main. « Les prix sont imbattables par rapport aux grandes surfaces. »

Des marchandises sans frontière

La provenance de ces produits reste floue. Certains arrivent de pays voisins, d’autres directement de Chine, sans qu’aucune traçabilité ne soit garantie. Des cartons entiers passent la frontière comme par magie, et finissent en rayon dans des boutiques qui, aux yeux des clients, paraissent parfaitement légales. Mais derrière cette façade, c’est tout un système qui échappe aux radars fiscaux.

Une injustice qui creuse l’écart

Le paradoxe est brutal : le citoyen ordinaire paie scrupuleusement ses taxes, tandis qu’une partie de la population profite de ces circuits parallèles sans rien verser à l’État. L’exemple des produits de luxe est parlant : une Rolex ou une paire de lunettes haut de gamme peuvent franchir les douanes sans contrôle particulier, quand d’autres voyageurs se voient inspectés jusque dans le détail de leurs bagages. Certains experts proposent de lier chaque bien de luxe à une facture obligatoire, sorte de carte d’identité fiscale.

La technologie comme bouclier

Face à cette économie souterraine tentaculaire, les intervenants avancent des solutions concrètes. Dématérialiser les procédures douanières, surveiller les frontières grâce aux drones, utiliser l’intelligence artificielle pour détecter les flux suspects : les outils existent déjà. Encore faut-il les mettre en œuvre. Certains vont plus loin et suggèrent de confier la gestion des drones à l’armée, gage d’efficacité, ou de créer des zones franches aux frontières afin de canaliser le commerce dans des circuits maîtrisés.

Tout dépend de la volonté politique

Mais au-delà des technologies et des dispositifs imaginés, la conclusion est unanime : rien ne changera sans une volonté politique ferme. « Quand la volonté existe, tout devient possible », résume un intervenant. En attendant, l’économie parallèle continue de prospérer, pesant lourdement sur les finances publiques et fragilisant l’équilibre économique du pays.

Chiffres clés

  • 50% : part estimée de l’économie informelle dans l’économie tunisienne selon plusieurs études récentes.
  • 20 milliards de dinars : valeur approximative des échanges annuels échappant au contrôle fiscal.
  • 3ᵉ rang mondial : la Tunisie figure parmi les pays où l’économie informelle pèse le plus sur le PIB.

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