Tourisme et artisanat : Une feuille de route pour des secteurs durables et compétitifs
Le gouvernement prépare le plan de développement 2026-2030 pour renforcer l’investissement, la formation et la transition numérique
La Presse — La Tunisie s’engage résolument dans la préparation de son plan de développement 2026-2030 pour les secteurs du tourisme et de l’artisanat, deux piliers essentiels de l’économie nationale et de l’identité culturelle du pays.
Dans ce cadre, une réunion stratégique a été tenue récemment au siège du ministère du Tourisme, sous la présidence de Sofien Takeya, ministre du Tourisme, et en présence de représentants de divers départements ministériels, de structures d’intervention, de cadres administratifs, de chefs d’entreprises et de fédérations professionnelles. L’objectif affiché : discuter du rapport sectoriel et enrichir les orientations du plan à travers une approche participative impliquant toutes les parties prenantes.
Que faire pour diversifier les produits touristiques
Le rapport présenté souligne les efforts entrepris pour diversifier les produits touristiques, renforcer les infrastructures et stimuler l’investissement dans un secteur essentiel pour l’économie tunisienne. Il met également en avant l’importance de la formation professionnelle, afin de mieux répondre aux exigences du marché et aux standards internationaux.
La numérisation exhaustive des services et l’adoption d’un tourisme durable et responsable sont aussi au cœur des priorités, permettant de conjuguer attractivité, compétitivité et respect de l’environnement. Le rapport insiste sur le fait que ces mesures contribueront non seulement à développer la capacité productive du secteur, mais aussi à renforcer sa compétitivité sur le plan régional et international.
Pour l’artisanat, le rapport sectoriel vise à consolider la durabilité et la compétitivité du secteur, tout en offrant aux artisans une autonomie économique et sociale. Les axes stratégiques incluent le soutien à l’investissement et aux exportations, la transition numérique, ainsi que l’amélioration de la gouvernance et de l’encadrement professionnel.
Le plan prévoit, d’autre part, des initiatives permettant de mieux valoriser les produits artisanaux tunisiens, en mettant l’accent sur la qualité, l’innovation et l’accès aux marchés internationaux. Comme l’a souligné un représentant des fédérations professionnelles, « l’artisanat tunisien ne se limite pas à la tradition, il est un vecteur d’innovation et d’exportation si nous l’accompagnons avec des politiques cohérentes et ciblées ».
La réunion a été ponctuée de discussions approfondies sur un ensemble de propositions concrètes, formulées par les différents acteurs présents. Ces propositions portent sur des projets et initiatives locales, régionales et interrégionales, destinés à enrichir le rapport sectoriel et à préparer la phase de mise en œuvre du plan. Cette démarche traduit la volonté du gouvernement tunisien de consolider le parcours participatif et de garantir que les politiques publiques répondent aux besoins réels des acteurs du secteur.
S’insérer dans des chaînes de valeur régionales…
Sofien Takeya a insisté sur l’importance de l’inclusion de toutes les parties prenantes : « Notre ambition est de construire un plan qui ne soit pas seulement un document stratégique, mais un véritable guide opérationnel pour la mise en œuvre d’actions concrètes sur le terrain ».
Les enjeux de ce plan sont multiples. Dans le tourisme, il s’agit de renforcer la durabilité du secteur, de moderniser les infrastructures, de développer la formation professionnelle et de promouvoir des pratiques respectueuses de l’environnement. Dans l’artisanat, il s’agit de donner aux artisans les moyens de consolider leur activité, de renforcer leur compétitivité, d’accéder à de nouveaux marchés et de s’insérer dans des chaînes de valeur régionales et internationales.
Comme le rappelle une représentante du secteur, « l’artisanat tunisien possède un potentiel immense. Notre rôle est de l’accompagner avec les bonnes ressources et la bonne vision pour qu’il devienne un moteur économique et social durable ».Au-delà des aspects techniques et stratégiques, cette réunion a également permis de réfléchir à des solutions pratiques pour surmonter les difficultés rencontrées sur le terrain, notamment en matière de financement, de commercialisation et de transition numérique.
Les conseils locaux, régionaux et interrégionaux joueront un rôle central dans la mise en œuvre des projets, assurant une approche décentralisée et participative, capable de répondre aux spécificités de chaque territoire.
Innovation, durabilité et compétitivité
Le gouvernement tunisien démontre ainsi son engagement à créer un environnement propice à l’investissement, à la formation et à la modernisation des deux secteurs. Le plan de développement 2026-2030 se veut une feuille de route ambitieuse, alliant innovation, durabilité et compétitivité, tout en renforçant l’attractivité de la Tunisie sur le marché touristique et artisanal mondial.
Selon un expert du secteur, « ce plan, s’il est correctement mis en œuvre, pourrait transformer le paysage économique tunisien, en faisant du tourisme et de l’artisanat des leviers majeurs pour la croissance, l’emploi et le rayonnement international du pays».
Ainsi, la réunion du 19 août 2025 constitue une étape clé dans l’élaboration d’une stratégie nationale ambitieuse pour le tourisme et l’artisanat. La Tunisie, en consolidant ses acquis et en misant sur l’innovation, la formation et la transition numérique, se positionne pour renforcer durablement la compétitivité de ses secteurs clés et pour tirer pleinement parti des opportunités offertes par le contexte économique et social régional et mondial.