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Famine à Gaza : un drame évitable si ce n’était « l’obstruction systématique d’Israël »

Après que ses experts ont averti que 500 000 personnes se trouvaient dans un état « catastrophique », l’Onu a officiellement déclaré, vendredi 22 août 2025, la famine à Gaza, la première à toucher le Proche et Moyen-Orient.

Comment réagit le gouvernement criminel de Benyamin Netanyahou aux accusations extrêmement graves sur l’étendue de la famine à Gaza portées par les experts de l’IPC (Integrated Food Security Phase Classification), un consortium d’ONG et d’agences internationales sous le couvert de l’Onu ? En étant en déni total, en d’autres termes en refusant sciemment de reconnaître une réalité choquante sans aucune honte ni pudeur. Tout en nous rabattant les oreilles avec la vieille rengaine, selon laquelle l’Etat hébreu est « victime d’une campagne orchestrée alliant le Hamas, des ONG, les Nations unies et des grands médias internationaux. Rien que cela.

Déni éhonté

Tel-Aviv, qui entretient des relations plus que déplorables avec l’ONU, a immédiatement dénoncé ces accusations « fondée sur les mensonges du Hamas ». Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a même qualifié ces graves accusations de « mensonge éhonté » en mettant comme d’habitude en opposition le sort de 2,5 millions de Gazaouis avec celui des 49 otages israéliens toujours aux mains du Hamas dont 27 seraient décédés selon l’armée israélienne.

Des arguments qui ne semblent convaincre personne. Selon un sondage Ipsos publié cette semaine, 65 % des Américains estiment que les États-Unis doivent aider les habitants affamés de Gaza. Fin juillet, le président américain même, Donald Trump, pourtant un allié indéfectible de l’État hébreu, avait affirmé ne pas être « spécialement d’accord » avec la position de Netanyahou et qu’Israël porte « une grande responsabilité » dans cette « famine » qu’« on ne peut pas nier ».

Pourtant, la vérité saute aux yeux. Ainsi, dans un rapport rendu public vendredi 22 août, et en se basant sur des critères rigoureux – notamment qu’au moins une personne sur cinq affronte un manque extrême de nourriture et que 30 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë -, l’agence onusienne déclare officiellement que plus d’un demi-million de personnes à Gaza affrontent des conditions de détresse alimentaire « catastrophiques », caractérisées « par un niveau extrême de malnutrition, par la misère et la mort », selon les termes de l’IPC.

Cynisme

Selon les nombreux témoignages d’habitants, de journalistes palestiniens, de soignants et d’humanitaires présents dans l’enclave, poursuit le rapport, « la bande de Gaza, qui vit sous le feu israélien depuis plus de vingt-deux mois, connaît une crise alimentaire majeure » ; que la famine « est une course contre la montre. Un cessez-le-feu immédiat et la fin du conflit sont essentiels pour permettre une intervention humanitaire à grande échelle et sans entrave afin de sauver des vies », préviennent les experts de l’IPC, alors que, comble de l’horreur, « des réserves de nourriture et de médicaments sont disponibles à quelques kilomètres du territoire palestinien ».

Pis, la même source indique que la famine qui sévit dans la ville de Gaza et ses environs pourrait s’étendre aux gouvernorats de Deir al-Balah et Khan Younes, plus au sud, d’ici à fin septembre.

Pourtant, il serait utile de rappeler qu’avant le début de la guerre, la bande de Gaza était autosuffisante en matière alimentaire. Mais depuis octobre 2023, les bombardements, blocus et déplacements de population à répétition ont largement détruit ses capacités de production. Selon un rapport de l’agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) publié en juillet dernier, moins de 2 % des terres agricoles restent exploitables, tandis que la quasi-totalité des bovins et des poules ont péri. La pêche au large a été interdite. Quant aux rares denrées disponibles, leur prix a explosé : d’après la chambre de commerce palestinienne, la farine coûte trente fois plus cher qu’avant-guerre. C’est dire l’étendue de la catastrophe humanitaire.

Crime de guerre

En réaction à l’ampleur du désastre, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a condamné la famine comme un « désastre provoqué par l’homme » et « un échec de l’humanité ». Tout en insistant sur les obligations légales d’Israël, en tant que puissance occupante, de fournir nourriture et soins.

« Nous ne pouvons pas laisser cette situation perdurer en toute impunité », a tancé le responsable onusien. « Nous avons besoin d’un cessez-le-feu immédiat, de la libération immédiate de tous les otages et d’un accès humanitaire total et sans entrave », a-t-il ajouté.

« Affamer des gens à des fins militaires est un crime de guerre », a déclaré le chef des droits humains des Nations unies, Volker Türk.

Pour sa part, Tom Fletcher, chargé des opérations humanitaires des Nations unies, soutient que la situation dramatique dans l’enclave « aurait pu être évitée » sans « l’obstruction systématique d’Israël ».

« C’est un scandale moral », a, de son côté, estimé le ministre des Affaires étrangères britannique.

L’Arabie saoudite déplore que ce drame reste une « honte pour la communauté internationale » et appelle à une intervention rapide du Conseil de sécurité pour stopper ce qu’elle qualifie de « génocide ».

Paroles, paroles…dixit la chanteuse Dalida.

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