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Le Couscous tunisien en fête : Au-delà d’une tradition culinaire

À  l’Institut des hautes études touristiques de Sidi Dhrif, la 8e édition du Festival maghrébin du couscous a pris fin, après avoir fait vibrer différents coins du pays et réuni, en chœur, chefs cuisiniers, professionnels du monde culinaire et amateurs ayant la bouche fine.

La Presse — Autour d’un couscous traditionnel aux recettes riches et variées, s’est réuni un parterre d’hommes et de femmes, d’ambassadeurs et certains représentants diplomatiques accrédités en Tunisie, tous invités à déguster un tel plat de renom fait maison. Ils l’ont si tellement apprécié qu’ils en ont redemandé. Leur impression étant une marque de promotion.

Aux mille et une recettes !

Notre fameux couscous était, ainsi, en fête, où activités culturelles et manifestations gastronomiques semblaient aller de pair. Un mois durant, le festival avait, alors, parcouru la Tunisie, partant de la banlieue nord, de la médina de Tunis, jusqu’à Zarzis, passant par Kairouan. Soit un voyage immersif dans un univers de traditions ancestrales et de savoir-faire typique, mettant le premier plat populaire qu’est le couscous en vedette. Certes, on le partage avec nos voisins immédiats, à savoir l’Algérie, la Libye et le Maroc, mais nos recettes font toujours la différence.

Aux épices locales si raffinées et aromatisées, le couscous tunisien s’érige en véritable produit de terroir spécifique dont la préparation est particulière à chaque région. « Mhakek » de Gabès, « Borzguene » du Kef, « de l’année Hégire » de Nabeul, « M’raika » de Sfax, « Mesfouf salé » de Zarsis, « Aouessou » de Sidi Bouzid, « Chmessi aux msella ou chebtiya » de Mahdia, «au chameau » de Kairouan, « au mulet » de Bizerte, « mesfouf sucré/ Hajouja » de Sousse, voilà un large éventail de choix fait maison. Sous nos cieux, il y a mille et une recettes qui font, aujourd’hui, la promotion du couscous tunisien. Ce plat n’est guère un simple mets à manger goulûment, mais un patrimoine culinaire et culturel emblématique. C’est aussi une identité et une mémoire bien chargées d’émotions et des moments de convivialité et de retrouvailles. Un couscous si succulent qui a tant marqué nos festivités et qui suscite un plaisir de table inédit. 

Un plat sur la liste de l’Unesco

L’association « Saveurs de mon pays », l’initiatrice de ce festival maghrébin autour du couscous, lancée il y a 13 ans, a voulu faire de cet évènement, un tremplin d’un tourisme alternatif focalisé sur nos spécificités culinaires à travers les régions. Elle voudrait également le hisser à l’international. Et c’est tant mieux ! Surtout que notre couscous est déjà inscrit, depuis 2020, sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco. Il aurait pu, si volonté il y a, être encore promu et soutenu. « Toutefois, on ne voit jusque-là rien venir. Et l’on s’attend à ce que cette spécialité culinaire trouve un intérêt particulier de la part de l’Etat », révèle Latifa Khayri, fondatrice du festival et directrice de « Couscous academy », aidant ainsi à faire migrer ce plat au-delà des frontières. A preuve, la manifestation « Couscous party » a fait, selon elle, le tour de l’Europe, exposant à Lyon, à Rimini, à Rome, à Dubaï. Et bientôt, rendez-vous à Trapani, en Italie, du 7 au 11 du mois prochain.

Déterminée, Mme Khayri veut aller encore loin. Car, «notre couscous et tous les aspects culinaires et culturels qui l’entourent devraient être valorisés à une large échelle au même titre qu’un produit touristique. C’est un pan de notre histoire», souhaite-t-elle, appelant l’Etat à mettre la main à la pâte. Cela s’inscrit dans l’intention de la Tunisie qui mise sur la valorisation intégrale des produits de terroir et cherche à impulser un nouveau type de tourisme alternatif, fondé sur le patrimoine agroalimentaire et miroir reflétant son image.

De la Tunisie au Maghreb : Le couscous, fête de la culture et de la gastronomie

Consommons du couscous ! Bien qu’il ait été reconnu à l’échelle internationale lors de concours ces cinq dernières années, la véritable question reste : comment mieux valoriser notre patrimoine culinaire et notre terroir ? La Tunisie a réalisé des progrès significatifs dans ce domaine. Manger du couscous est bon pour la santé, alors engageons-nous à lui redonner toute sa valeur.

Dans ce contexte, le Festival Maghrébin du Couscous revient pour sa 8ᵉ édition, qui se tiendra sur sept jours, du 11 au 17 août 2025. Cet événement phare célèbre le couscous maghrébin, un plat traditionnel qui a réuni les pays du Maghreb, et met en lumière ses bienfaits ainsi que les richesses culinaires du terroir. Organisé par « Saveurs de Mon Pays » et « Couscous Academy », le festival promeut la gastronomie et la culture maghrébines. D’ailleurs, le festival connaît un succès grandissant grâce à sa promotion du tourisme durable et à son rôle dans la valorisation des produits locaux.

Au-delà du plaisir gastronomique, le couscous symbolise le lien entre producteurs et consommateurs. Il contribue à renforcer les économies locales, à accroître la qualité et la valeur ajoutée des produits du terroir. Ce festival invite aussi à soutenir la consommation de produits sains, favorisant la santé et le bien-être, tout en accompagnant les agriculteurs et artisans tunisiens, tant sur le marché national qu’international.

Latifa Khairi, fondatrice de l’association Saveurs de mon pays, de l’Académie du couscous et du Festival maghrébin du couscous, explique les enjeux de cette nouvelle édition. Si l’objectif principal est de promouvoir la gastronomie, elle souligne vouloir aussi mettre en avant le lien entre patrimoine culinaire et art, ce qui fait de cette édition un événement très spécial.

L’édition s’articule autour d’un thème fédérateur pour tous les Tunisiens, du nord au sud. Après des étapes dans le sud, à Médnine et à Kairouan, centrées sur les graines féminines, les festivités se poursuivent à Sidi Bou Saïd et Sidi Dhrif avec des recettes liées à des traditions précises, notamment autour du mariage.

Trois recettes emblématiques sont mises en avant : la recette de la mariée de Sfax, avec la préparation la veille du mariage où elle saute sur le poisson, suivie d’un dîner familial le lendemain pour les deux familles ; la recette de Médnine, spécialité méconnue mais festive ; et enfin le couscous aux raisins secs et viande d’agneau de Kairouan, un classique des mariages tunisiens.

Latifa Khairi rappelle la richesse du patrimoine culinaire tunisien, unique et varié selon les régions, surtout après l’inscription du couscous au patrimoine immatériel de l’UNESCO avec le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et la Tunisie en 2020. Elle évoque également l’intégration récente de la Libye, qui rejoint ces célébrations avec ses propres recettes, telles que le couscous baslin, le couscous aux poissons et le couscous aux légumes, chacune avec des particularités distinctes.

Passionnée de cuisine depuis l’enfance, Latifa a créé en 2022 l’Académie du couscous, une plateforme internationale ouverte à plusieurs pays (France, Italie, Émirats arabes unis). À travers l’Académie, elle valorise les produits locaux (huile d’olive, tomates, épices, couscous fait maison par des femmes), participant ainsi au rayonnement culinaire tunisien et à la promotion des artisans.

Au-delà du concours, de nombreuses personnalités  à l’instar de l’ambassadeur du Sénégal en Tunisie et bien d’autre…ont soutenu l’événement. L’ambassadeur du Pakistan en Tunisie, Javed Ahmed Umrani, a notamment souligné l’importance de la diplomatie gastronomique entre les cultures.

 

Sahar Al-Qatarneh, conseillère, vice-ambassadrice et consul auprès de l’ambassade de Jordanie en Tunisie, a également pris la parole. Elle a mis en avant la richesse culturelle partagée entre la Tunisie et la Jordanie, notamment à travers la gastronomie, et a exprimé sa joie d’être présente au Festival du Couscous.

Sahar Al-Qatarneh, conseillère, vice-ambassadrice et consul auprès de l’ambassade de Jordanie en Tunisie

Elle a rappelé que les relations entre les peuples jordanien et tunisien sont solides et marquées par un échange culturel permanent, dans lequel la diplomatie culturelle est, selon elle, la plus forte des diplomaties.
Pour Sahar Al-Qatarneh, chaque jour passé en Tunisie est une expérience unique qui rapproche davantage les deux peuples. Elle a exprimé l’espoir de recevoir prochainement en Jordanie les personnalités présentes au festival, ainsi que la lauréate du premier prix.

Ayant passé un mois en Tunisie, elle a particulièrement apprécié la beauté des paysages et la chaleur humaine du peuple tunisien. Elle a aussi salué la richesse et la diversité de la gastronomie tunisienne, citant le couscous tunisien comme un chef-d’œuvre au goût unique, comparable au mansaf, plat emblématique jordanien.

En somme, le Festival du Couscous est donc une occasion exceptionnelle de découvrir, apprécier et promouvoir un patrimoine culinaire emblématique, au cœur d’une dynamique bio et durable, porteur de valeurs culturelles fortes et d’un avenir prometteur.

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