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Désespérance et incivilité des élites en Tunisie

La Tunisie traverse une crise silencieuse où la désespérance des élites et l’incivilité quotidienne des citoyens se combinent pour façonner une culture de la laideur. Les architectes, intellectuels et autres acteurs culturels ont un rôle décisif pour transformer ce désordre latent en projet collectif. Ignorer cette dynamique, c’est laisser la société se réinventer par défaut, dans le désordre et la gabegie. (Ph. Cité Ennasr, à Tunis : Quand chacun fait comme il veut, c’est la société tout entière qui apprend à tolérer l’inacceptable.)

Ilyes Bellagha *

Nous ne savons plus où nous allons, mais nous continuons à marcher comme si tout était normal.

La bourgeoisie tunisienne, traditionnellement formée et privilégiée, exprime un désarroi profond. Architectes, cadres et intellectuels continuent de se projeter dans les cercles de pouvoir sans mettre à jour leurs méthodes, leurs pratiques ou leur rapport au travail. Le prestige académique et les titres ne suffisent plus.

Le travail devient précaire, mal reconnu, et souvent déconnecté des réalités sociales. Pendant ce temps, la population, elle-même en quête de repères, ne trouve ni sens ni reconnaissance dans ces élites déphasées.

Incivilité et normalisation des comportements

Quand chacun fait comme il veut, c’est la société tout entière qui apprend à tolérer l’inacceptable.

L’incivilité quotidienne n’est pas un simple problème moral : elle est le symptôme d’une société qui expérimente de nouvelles normes dans l’ombre des institutions défaillantes. Frustration, absence de projet collectif et détachement des élites transforment le quotidien en laboratoire social.

Ce qui était autrefois marginal devient progressivement toléré, visible, et, à terme, normalisé. La Tunisie ne subit plus seulement une politique défaillante : elle fabrique sa propre inculture par défaut, dans laquelle comportements et pratiques s’imposent plus vite que la loi.

L’architecte comme révélateur et acteur

Ce que je fais à une maison, je le fais à un corps. Ce que je fais à la société, je le fais à son avenir, dirait l’architecte qui, en tant qu’acteur culturel, occupe une place cruciale. Une formation élitiste et théorique ne suffit plus à légitimer un travail souvent précaire et mal valorisé. Ceux qui se limitent à la posture du prestige risquent d’alimenter le désordre latent.

À l’inverse, ceux qui réinventent leur rôle, adaptent leurs savoir-faire aux réalités locales et ouvrent le dialogue avec la population peuvent devenir des leviers de renaissance culturelle et civique. L’architecte peut alors transformer l’incivilité et la frustration en création et en projet collectif.

Vers un projet collectif

Ignorer cette dynamique, c’est laisser la société se réinventer par défaut. Et si rien n’est fait, la frustration, l’incivilité et la désespérance peuvent devenir la norme.

Le véritable défi pour les élites et pour l’architecte est de transformer cette énergie négative en un projet collectif tangible et intelligible. Avant que la culture émergente par défaut ne s’impose, il est urgent de reconstruire des repères communs et de réinventer le rôle de chacun dans la société tunisienne.

* Ancien président de l’Ordre des Architectes de Tunisie.

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À quoi ressemble l’espionnage iranien en Israël ?

Tout le monde sait que le Mossad a infiltré jusqu’à la moelle la République islamique d’Iran cependant, et même si c’est à un degré moindre, les Iraniens ont intensifié leurs efforts pour faire la même chose en Israël. Des agents iraniens ont incité des Israéliens à commettre des actes de sabotage voire à fomenter des assassinats. Ces affaires ont soulevé des questions sur la cupidité, la crédulité et la loyauté au sein de la société israélienne. (Ph. Deux Israéliens, Vladislav Victorson et Anya Bernstein, accusés d’espionnage au profit de l’Iran, lors d’une audience à Tel-Aviv le mois dernier).

Imed Bahri

Le New York Times a publié une enquête d’Isabel Kershner consacrée à l’espionnage iranien en Israël affirmant que l’Iran a recruté des dizaines d’Israéliens comme espions. 

Le journal américain précise que tout a commencé l’été dernier par un message sur la plateforme Telegram proposant de l’argent facile. Vladislav Viktorson, 31 ans, habitant une banlieue est de Tel Aviv, est tombé dans le piège. Selon des documents judiciaires israéliens, les premières missions qui lui ont été assignées consistaient à taguer des slogans antigouvernementaux dans son quartier dont un comparant le Premier ministre Benjamin Netanyahu à Hitler.

Les documents révèlent que Viktorson et sa compagne Anya Bernstein également accusée d’avoir mené ces missions, ont rapidement gagné 600 dollars.

Israéliens recrutés en ligne pour travailler pour l’Iran

Selon les enquêtes menées par la police et le service de sécurité intérieure le Shin Bet, l’auteur de la mission était un agent iranien.

Viktorson et Bernstein, arrêtés en octobre 2024, faisaient partie d’un groupe d’Israéliens recrutés en ligne pour travailler pour l’Iran.

Ces exigences ont ensuite évolué vers le sabotage de boîtiers électriques à l’acide sulfurique, l’incendie de voitures, l’utilisation de laque et de feux d’artifice pour fabriquer une bombe, et enfin, le complot visant à assassiner un professeur israélien pour 100 000 dollars.

Victorson et Bernstein sont tous deux jugés pour contacts avec un agent étranger, sabotage et, dans le cas de Victorson, complot en vue de commettre un meurtre.

L’initiative iranienne ajoute une nouvelle dimension à la guerre de l’ombre qui oppose Israël et l’Iran depuis des décennies. Israël cherche à freiner les ambitions nucléaires de Téhéran, tandis que l’Iran soutient des forces mandatées à la frontière israélienne.

Les efforts de recrutement iraniens restent modestes comparés à l’infiltration significative des cercles internes iraniens par les services de renseignement israéliens, comme en témoignent les frappes aériennes visant des sites nucléaires et de sécurité iraniens, de hauts responsables militaires et des scientifiques nucléaires en juin dernier. Les experts en sécurité affirment que l’Iran tente également de pénétrer les cercles internes d’Israël.

Recrutement de faible envergure d’Israéliens ordinaires

Cependant, des responsables et des experts israéliens affirment que le recrutement de faible envergure d’Israéliens ordinaires, qui s’est intensifié depuis le 7 octobre 2023, constitue une tentative iranienne d’inciter au conflit interne et de saper la société israélienne.

En construisant un vaste réseau, les agents iraniens espèrent trouver un petit nombre de personnes prêtes à tuer, à un moment où la réaction au recrutement soulève des questions sur la loyauté au sein de la société israélienne.

Les responsables iraniens n’ont pas répondu aux demandes de commentaires du NYT, tandis que certains responsables à Téhéran ont récemment accusé Israël d’être derrière une série d’incendies et d’explosions mystérieux survenus récemment en Iran.

Au cours de l’année écoulée, le gouvernement israélien affirme que le Shin Bet et la police ont découvert plus de 25 cas de recrutement rémunéré en ligne et déjoué des dizaines d’autres, détectés précocement. «Les Iraniens investissent des sommes et des ressources considérables dans une vaste campagne de recrutement d’Israéliens en ligne pour mener à bien des missions», a déclaré le Shin Bet dans un communiqué. Une campagne de sensibilisation lancée par le gouvernement israélien via des spots radio et les réseaux sociaux avertit que l’argent facile peut entraîner des années de prison.

Shalom Ben Hanan, ancien responsable du contre-espionnage au Shin Bet, a déclaré que les exigences croissantes envers Victorson sont des tactiques d’espionnage typiques. Ces tactiques commencent par de petites sommes d’argent pour de petites tâches, mais plus les tentations de l’argent et du risque augmentent, plus la tentation et l’auto-illusion augmentent, a ajouté Ben Hanan. Les personnes recrutées pour ce type de travail disent souvent: «Je l’ai fait, ce n’était pas si grave, je n’ai tué personne», ce qui les pousse à prendre ce risque potentiel.

Les responsables israéliens affirment que plus de 40 Israéliens ont été arrêtés au cours de l’année écoulée et ont été inculpés d’espionnage pour le compte de l’Iran ou devraient l’être, certains d’entre eux accusés de collaboration avec un ennemi en temps de guerre.

Introduit clandestinement en Iran à l’arrière d’un camion

L’un d’eux, Moti Maman, un homme d’affaires riche mais sans succès d’une soixantaine d’années, a été reconnu coupable et arrêté en septembre 2024. Il a été condamné à dix ans de prison en avril après avoir été introduit clandestinement en Iran à deux reprises à l’arrière d’un camion et avoir discuté de l’assassinat d’un homme politique israélien avec des agents des services de renseignement iraniens.

Les suspects représentent un échantillon représentatif de la société israélienne : juifs religieux et laïcs, migrants, citoyens arabes, un Israélien d’origine iranienne, un soldat et un habitant d’une colonie juive de Cisjordanie. Le plus âgé parmi eux est Moti Maman, le plus jeune a 13 ans.

Un examen de plus d’une douzaine d’actes d’accusation a révélé que les sommes d’argent perçues par les espions présumés, payées en cryptomonnaies, ne dépassaient généralement pas quelques milliers de dollars. La plupart des suspects ont été arrêtés quelques semaines après leur premier contact avec les intermédiaires.

Selon les actes d’accusation, les tâches des espions consistaient notamment à allumer des incendies et à trouver de l’argent, des armes ou des explosifs enterrés puis à les transporter vers divers lieux. Les cibles ont également été invitées à acheter des téléphones portables, des appareils photo et d’autres équipements ainsi qu’à télécharger un logiciel de cryptage pour sécuriser leurs communications. L’un des accusés, un migrant azerbaïdjanais vivant dans le sud d’Israël, aurait été invité à documenter son itinéraire à travers des sites militaires sensibles et à louer un appartement avec vue sur le port de Haïfa. Les actes d’accusation précisent que deux autres personnes ont été invitées à installer des caméras près du domicile du ministre israélien de la Défense mais ont renoncé à leur demande lorsqu’elles ont repéré une voiture de patrouille.

Deux jeunes hommes sont accusés d’avoir planifié un voyage en Iran pour s’entraîner à un assassinat en Israël.

Le week-end dernier, dans une petite salle d’audience de Tel-Aviv, Victorson et Bernstein étaient assis derrière une vitre, vêtus d’uniformes de prison marron, séparés par des gardes, tandis qu’un enquêteur de police, l’un des dizaines de témoins à charge dans cette affaire, témoignait. L’acte d’accusation précise que les deux hommes ont effectué des missions «en sachant que l’agent agissait pour le compte d’un État hostile ou d’une organisation terroriste» et qu’ils étaient conscients que leurs actions pouvaient porter atteinte à la sécurité nationale.

Pour la défense de son client, l’avocat Yigal Dotan, qui représente Victorson, a déclaré n’avoir connaissance d’aucun élément prouvant que la personne qui a appelé son client était originaire d’Iran ou d’un autre État hostile. Dans cette affaire, comme dans d’autres, l’Iran, l’espionnage ou le transfert d’informations à un ennemi ne sont pas explicitement mentionnés dans l’acte d’accusation, et les informations du Shin Bet sont classifiées. Dotan a déclaré que le Shin Bet avait interrogé Victorson sans lui permettre au préalable de contacter un avocat puis qu’il avait été interrogé par la police. Ces interrogatoires n’avaient été ni filmés ni documentés, ce qui rendait sa défense difficile.

«C’est une jeune fille malheureuse qui a été influencée»

L’enquêteur de police qui a comparu devant le tribunal n’a pas nié les allégations. Il a toutefois insisté sur le fait que l’agent recruté était iranien et ce, sur la base d’éléments reçus du Shin Bet. L’agence a affirmé que ses interrogatoires étaient menés conformément au protocole et sous contrôle judiciaire.

L’avocat de Bernstein, Yaroslav Matz, a déclaré qu’elle pensait travailler pour des activistes impliqués dans les guerres politiques et culturelles israéliennes. Elle a rencontré Victorson à l’âge de 17 ans. Matz a ajouté: «C’est une jeune fille malheureuse qui a été influencée par Victorson».

Selon l’acte d’accusation, Victorson a refusé plusieurs missions, notamment le sabotage de boîtiers électriques, par crainte d’être exposé à l’acide sulfurique. Le parquet a déclaré qu’il avait été envoyé filmer des manifestants antigouvernementaux à Tel-Aviv mais qu’un poste de contrôle de police l’en avait empêché. Il a tenté de tromper son recruteur en lui envoyant des photos trouvées en ligne. Selon l’acte d’accusation, Bernstein aurait encouragé Victorson à incendier des voitures. Matz a nié toute implication dans le complot visant à assassiner le professeur. Le recruteur a déclaré à Victorson que ce dernier l’avait trahi et qu’il ne travaillait pas pour le gouvernement, selon l’acte d’accusation.

Le recruteur a proposé de rembourser les dettes de Victorson s’il commettait l’assassinat du professeur, ou d’une autre cible, pour au moins 40 000 dollars. Il a promis de rencontrer le couple en Russie et de les emmener dans un pays tiers. Dans la nuit du 22 septembre, Victorson a annoncé à son recruteur qu’il pouvait acheter un fusil de précision pour 21000 dollars. Le recruteur a répondu qu’il le rappellerait dans deux jours. Victorson et Bernstein ont été arrêtés quelques heures après le contact avec le recruteur.

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‘‘The War on Gaza’’ de Joe Sacco distingué aux Eisner Awards 2025

Le journaliste et dessinateur maltais-américain Joe Sacco vient de remporter l’Eisner Award 2025 dans la catégorie Best Single Issue/One-Shot pour son œuvre ‘‘The War on Gaza’’. La cérémonie s’est tenue lors de la San Diego Comic-Con, l’un des rendez-vous les plus prestigieux du monde de la bande dessinée.

Depuis ‘‘Palestine’’ jusqu’à ‘‘Footnotes in Gaza’’, Sacco s’est imposé comme un pionnier du journalisme en bande dessinée. Avec rigueur et puissance graphique, il raconte les conflits et donne voix aux populations oubliées, mêlant enquête journalistique et narration visuelle percutante.

Dans ‘‘The War on Gaza’’, il explore les conséquences de la guerre à Gaza avec sensibilité et précision. Publié par Fantagraphics Books et traduit en plusieurs langues, l’ouvrage confirme son rôle de passeur de mémoires, transformant l’horreur des conflits en récit visuel accessible et marquant.

Cette distinction illustre l’influence durable de Joe Sacco, dont les œuvres continuent de sensibiliser le public international aux injustices et aux réalités des conflits contemporains.

Djamal Guettala

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La consommation en Tunisie est principalement tirée par la microfinance

Etant donné les difficultés qu’ils ont à accéder aux prêts bancaires, notamment aux prêts à la consommation, un plus grand nombre de Tunisiens recourent désormais aux établissements de la microfinance, dont l’activité connaît un regain de dynamisme depuis quelque temps.

Les indicateurs et les données disponibles confirment que le secteur de la microfinance en Tunisie a considérablement progressé. Preuve en est que plus de 804 000 Tunisiens ont obtenu un prêt auprès de ces institutions.

Au cours des trois premiers mois de l’année, celles-ci ont accordé 113 583 prêts. Le recours à ce type de financement est devenu un mécanisme compensatoire pour accéder au crédit, ce qui a permis aux institutions de microfinance du pays de se positionner plus largement dans le paysage financier national.

L’analyste financier Bassam Ennaifer a déclaré à l’agence Tap que, compte tenu de la baisse notable des prêts bancaires non professionnels en Tunisie, «il convient de prêter attention à la demande croissante de microfinance, qui finance désormais une part importante des Tunisiens».

Au cours du premier trimestre 2025, l’encours des prêts de la microfinance a augmenté de 33,7 millions de dinars (MDT), a-t-il précisé, soulignant qu’une partie de la baisse des prêts bancaires a été absorbée par le secteur de la microfinance, malgré des taux d’intérêt élevés. L’obtention de ces prêts est plus facile et s’effectue sans les complications administratives du financement bancaire.

L’analyste a révélé que plus de 804 800 Tunisiens ont obtenu des prêts auprès des institutions de microfinance, pour un portefeuille total de prêts du secteur évalué à 2 596 MDT. Il a souligné que le montant des prêts accordés par les institutions de microfinance au cours du premier trimestre de cette année a atteint 564,9 MDT, contre 511,7 MDT au premier trimestre 2024.

Cela reflète la demande croissante de financement des Tunisiens, les banques étant réticentes à accorder des prêts, notamment des prêts à la consommation, a-t-il souligné.

Le montant moyen des prêts obtenus auprès des institutions de microfinance a atteint 4 974 dinars à fin mars 2025, contre 4 646 dinars à la même période de l’année précédente, ce qui, selon lui, témoigne des besoins financiers croissants des Tunisiens.

Ennaifer a indiqué qu’environ 13,3 % des personnes ayant obtenu un prêt au cours du 1er trimestre 2025 ont bénéficié d’un microfinancement pour la première fois, ce qui témoigne de l’importance du recours des Tunisiens aux institutions de microfinance.

La croissance de la consommation en Tunisie est principalement tirée par les institutions de microfinance plutôt que par les banques.

I. B. (avec Tap)

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Kaïs Saïed plaide pour une «solution inter-libyenne»

«La situation en Libye n’est pas une question internationale, mais purement interne, et que la solution ne peut être qu’inter-libyenne, sans aucune ingérence extérieure», a souligné Kaïs Saïed, réaffirmant la ferme position de principe de la Tunisie en faveur du libre choix du peuple libyen.

«Le peuple libyen est souverain et seul capable d’élaborer les solutions qu’il juge appropriées; il ne manque ni de compétence ni de volonté» a encore souligné Saïed, lors de son entretien, lundi 17 août 2025, avec Mohammed el-Menfi, président du Conseil présidentiel libyen, en visite de travail en Tunisie.

Les deux parties ont souligné la profondeur des relations historiques entre les peuples tunisien et libyen, ainsi que leur engagement commun à les renforcer et à les développer davantage dans tous les domaines, dans l’intérêt des deux nations et pour consolider la sécurité, le développement et la stabilité. Ils ont également souligné la nécessité d’agir rapidement pour surmonter toutes les difficultés et répondre aux aspirations de leurs peuples à une coopération et intégration accrues.

Selon un communiqué de la Présidence, le Président Kaïs Saïed a affirmé l’interdépendance des intérêts des deux peuples, soulignant que la sécurité et la stabilité de la Tunisie sont indissociables de celles de la Libye, et vice-versa. Il a souligné que les défis communs doivent être relevés ensemble, car la sécurité nationale des deux pays est une.

La réunion a également abordé la situation en Palestine occupée et le génocide en cours perpétré par les forces d’occupation sionistes.

Outre les dizaines de milliers de martyrs et de blessés, ces forces détruisent délibérément tous les moyens de subsistance, notamment en affamant la population et en la privant de nourriture, d’eau et de médicaments. Le peuple palestinien meurt de faim sous les yeux du monde entier.

Le chef de l’État a réitéré la position inébranlable de la Tunisie en faveur du droit du peuple palestinien à établir un État indépendant et pleinement souverain sur l’ensemble du territoire palestinien, avec Al-Qods pour capitale, soulignant que ce droit est inaliénable et ne s’éteindra pas avec le temps. Le peuple palestinien, par sa résistance héroïque, déjouera toute tentative visant à briser sa volonté ou à imposer des plans de déplacement.

Le Président de la République a ajouté que la légitimité internationale s’érode de jour en jour et sera remplacée par une nouvelle légitimité humanitaire, à mesure que les peuples du monde entier se soulèveront contre les crimes de l’entité sioniste occupante.

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L’arnaque des Accords d’Oslo et la tragédie de Gaza

Les Accords d’Oslo ont été vendus par la communauté internationale et surtout les pays occidentaux, qui ne sont autres que les parrains d’Israël, comme la panacée pour régler le conflit israélo-palestinien et comme l’avènement de la paix, de la prospérité et la coexistence harmonieuse. Quand on voit le résultat catastrophique 32 ans plus tard, on constate que ces Accords étaient en réalité une escroquerie qui a conduit à l’asservissement du peuple palestinien et à son écrasement par le colonialisme criminel israélien.

Imed Bahri

Le génocide actuel à Gaza mais aussi les deux décennies de souffrance qui l’ont précédé dans le territoire palestinien le prouvent comme l’explique une analyse du quotidien londonien arabophone Al-Quds al-Arabi

Depuis la signature des accords d’Oslo en 1993, les bases d’une politique de famine à Gaza ont été posées, avant qu’elle ne devienne un plan concret en 2007, lorsqu’Israël a fixé l’apport calorique minimal nécessaire pour subvenir aux besoins de la population de la bande de Gaza. Cette violence à long terme a atteint aujourd’hui son paroxysme meurtrier.

En 2012, l’organisation israélienne de défense des droits humains Gisha a obtenu une décision de justice obligeant le gouvernement israélien à publier des documents confirmant qu’il avait calculé les besoins caloriques de la population de Gaza dans le but de créer une crise alimentaire sans famine.

Maintenir Gaza au bord de l’effondrement

En 2021, soit deux ans avant la guerre génocidaire israélienne, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a constaté qu’environ 90% des enfants d’âge préscolaire de Gaza recevaient moins de 75% de leurs besoins alimentaires quotidiens.

Malgré l’accord de 2005 entre Israël et l’Autorité palestinienne visant à garantir la circulation des biens et des personnes entre Gaza et la Cisjordanie, cet accord est devenu un outil de renforcement des restrictions. Avant 2006, 400 camions entraient quotidiennement dans la bande de Gaza mais Israël a réduit ce nombre à 107. En 2007, seuls 67 camions étaient autorisés à y entrer quotidiennement.

Face à la pénurie de vivres, les Palestiniens ont dû creuser des tunnels pour faire passer clandestinement de la nourriture et des produits de première nécessité. Un câble diplomatique américain, fuité et publié par The Guardian, a révélé que les responsables israéliens affirmaient que leur objectif était de «maintenir l’économie de Gaza au bord de l’effondrement».

Les accords d’Oslo, qui semblait accorder l’autonomie aux Palestiniens, ont en réalité consolidé leur subordination forcée. Israël a conservé le contrôle total des frontières, de la sécurité et de la circulation des personnes et des biens, tandis que l’Autorité palestinienne s’est vu confier des fonctions limitées comme la santé et l’éducation. Comme l’a décrit le regretté universitaire américano-palestinien Edward Saïd, Oslo était «un instrument de capitulation palestinienne – un Versailles palestinien», l’écrivaine Salima Gul l’a récemment rappelé dans un article publié dans plusieurs médias progressistes américains.

Aujourd’hui, la famine a atteint un point que la manipulation des récits médiatiques ne peut plus occulter. Des images provenant de Gaza, comme celle de l’enfant Mohammed Zakaria affamé, ont choqué même certains médias occidentaux qui reproduisent depuis longtemps le récit israélien.

Cependant, les corrections ultérieures apportées à la couverture médiatique –sous la pression des groupes pro-israéliens– ont tenté de minimiser l’impact de ces images en remettant en question leur contexte.

Dans leurs analyses juridiques, des experts tels que Tom Dannenbaum et Alex de Waal affirment que la «famine due au siège» n’est pas seulement une violation humanitaire mais un crime de guerre de «torture communautaire» car elle compromet la capacité des populations à vivre ensemble et détruit les liens communautaires. De Waal souligne que le blocus de Gaza –le plus long de l’histoire moderne– pourrait être levé du jour au lendemain si Israël le décidait, démontrant ainsi qu’il s’agit d’une décision politique non inéluctable.

Retard de croissance et malnutrition chronique

Des études indiquent que les effets de la famine s’étendent sur plusieurs générations, même au niveau génétique, comme ce fut le cas lors du siège de Hama en 1982. À Gaza, où le blocus est en vigueur depuis près de deux décennies, les taux de retard de croissance et de malnutrition chronique ont atteint des niveaux alarmants depuis le début des années 2000.

La famine à Gaza n’est pas une politique aléatoire, c’est un outil pour punir et asservir une société entière, conformément à la logique de la «mort sociale» qui vise à démanteler le tissu humain et à transformer les gens en individus noyés dans le besoin, incapables d’espoir ou d’action.

De récents sondages israéliens ont montré que 79% des Juifs israéliens n’étaient pas perturbés par les informations faisant état de famine à Gaza, tandis que des foules se rassemblaient pour assister aux bombardements depuis les collines voisines, une scène qui témoigne de la brutalité des lieux et de la festivité de la violence.

L’écrivaine Salima Gul estime que ce qui se passe aujourd’hui à Gaza constitue la «version finale» des accords d’Oslo et que l’illusion d’une solution à deux États s’est évanouie avec la mort d’Oslo. Elle affirme que mettre fin au génocide et à la famine exige une décision américaine décisive mais Washington n’agira pas car cette politique sert sa position impérialiste tandis que les positions arabes et islamiques demeurent impuissantes ou complices.

Selon Gul, le message que la punition de Gaza envoie au monde est le suivant : Si vous luttez pour la liberté, vous serez affamés et anéantis, et personne ne viendra à votre secours mais malgré cela, certains Palestiniens persistent à résister et à survivre car les cris des affamés ne leur laissent pas d’autre choix.

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L’Etat doit protéger les médecins dans les hôpitaux publics ?

Les agressions contre les jeunes médecins sont en passe de devenir quotidiennes dans nos hôpitaux. Ces scènes, qui se répètent, ne représentent pas des cas isolés, elles constituent désormais un fléau social, qui doit nous interpeller, d’autant que ce sont souvent les jeunes médecins résidents qui en font les frais. De quoi les dégoûter de leur métier et de leur pays, et les inciter à émigrer. (Ph. Alors que nos médecins partent à l’étranger, allons-nous bientôt recourir à des médecins étrangers dans nos hôpitaux publics?)

Raouf Chatty *

Samedi dernier, un jeune médecin résident en orthopédie et traumatologie a été violemment agressé ** dans un hôpital public à Sfax dans le cadre de son travail par un patient exigeant d’être soigné en priorité. 

Ce grave forfait doit être condamné sans réserve. J’exprime mon entière solidarité avec la victime et avec les médecins et autres personnels de la santé dans nos hôpitaux publics dans des conditions souvent difficiles. J’appelle aussi les autorités publiques compétentes à se pencher sérieusement sur la situation des médecins dans les hôpitaux publics. Car il y a feu en la demeure et elles doivent prendre les devants et sévir contre les auteurs d’actes d’agression et de vandalisme. 

Les agressions contre les jeunes médecins sont en passe de devenir quotidiennes dans nos hôpitaux. Il y a quelques semaines, un groupe d’individus déchainé avait attaqué un hôpital public à Kairouan, fracassant tout sur leur passage, terrorisant patients et personnels et occasionnant des pertes en matériel médical, évaluées à des centaines de milliers de dinars. Ces scènes, qui se répètent de manière régulière, ne représentent pas des cas isolés, elles constituent désormais un fléau social, qui doit nous interpeller.  

Ce sont souvent les jeunes médecins résidents qui font les frais de ces agressions, alors qu’ils n’ont aucune responsabilité dans les conditions qui ont rendu ces agressions possibles. Ils en sont très affectés sur le plan psychique. Certains en viennent même à honnir le jour ils ont opté pour des études en médecine et consenti un investissement lourd en travail, efforts et en sacrifices. 

Le médecin victime de l’agression à Sfax.

Des conditions extrêmement difficiles

Ces médecins exercent leur profession dans des conditions extrêmement difficiles, voire très dures. Les hôpitaux manquent cruellement de ressources humaines, de moyens techniques et d’équipements médicaux. Ces quinze dernières années, la situation a beaucoup empiré dans les hôpitaux publics, suite à la démission des autorités administratives et à la montée des syndicats qui imposent désormais leur loi.

En effet, de nouvelles pratiques ont vu le jour dans les hôpitaux. L’autorité des médecins chefs de services s’est effritée. Le personnel paramédical fort de son nombre et de son ancienneté a occupé le terrain et fait désormais la loi dans les hôpitaux. Ils sont devenus quasiment intouchables. Cette situation a généré beaucoup d’abus et de dépassements. Aussi ne se passe-t-il pas une semaine sans que l’on entende parler des brimades et des misères que ces jeunes médecins subissent dans le cadre de leur travail. Maillon faible de la chaîne, ils sont entre le marteau et l’enclume, pris en tenailles entre l’autorité du chef de service dont ils dépendent pour la validation de leur cursus de stage et celle, non moins réelle, des agents paramédicaux qui font la pluie et le beau temps. Ces derniers travaillent à leur guise et sont souvent réticents à satisfaire les demandes des jeunes médecins qu’ils sont censés servir. 

Beaucoup de ces jeunes médecins souffrent de ce calvaire durant la période de résidanat qui, pour certaines spécialités médicales et chirurgicales, dure entre quatre et cinq ans répartis en dix semestres dans les hôpitaux de la République. Exploités et baladés, la suite de leur carrière dépend du bon vouloir de leur patron, voire parfois de l’humeur générale régnant dans l’établissement où ils opèrent. 

Beaucoup de jeunes médecins se plaignent du manque d’encadrement dans certains services. D’autres ont peur de voir leur patron refuser de valider leur stage de formation, ce qui revient à les priver de candidature à l’examen national de spécialité en médecine. L’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM) a d’ailleurs souvent soulevé ces problèmes. 

De quoi vous dégoûter de la médecine

Les jeunes médecins parlent aussi souvent du stress qu’ils endurent dans les hôpitaux publics et qui n’est pas contrebalancé par un salaire décent, de bonnes conditions de travail ou un statut social, et ce au terme d’un cursus médical de onze ans, six ans d’études de médecine souvent très pénibles après un baccalauréat scientifique mention très bien et cinq ans de résidanat dans les hôpitaux dans des conditions pitoyables.

Dans ces conditions, il ne faut pas faire la politique de l’autruche et jouer aux vierges effarouchées, en voyant ces jeunes médecins faire leurs valises et quitter le pays à la recherche de meilleures perspectives de carrière à l’étranger. Pour beaucoup d’entre eux, il s’agit souvent d’un aller sans retour. Ce qui constitue une perte pour eux, pour leurs parents et pour leur pays, qui a beaucoup investi dans leur formation.

L’honnêteté exige de compatir avec ces jeunes médecins ainsi contraints à l’exil, de se pencher sur leur situation et de remédier aux problèmes auxquels ils sont confrontés dans l’exercice de leur métier, au risque de voir bientôt les bacheliers brillants se détourner des études de médecine et laisser cette filière dévalorisée aux médiocres. Ce qui ne manquera pas de rejaillir négativement sur l’image de notre médecine et de nos médecins qui, jusqu’ici, sont généralement appréciés dans les pays étrangers où la plupart réussissent très bien. 

* Ancien ambassadeur.

** Cela s’est passé à l’hôpital universitaire Habib Bourguiba à Sfax: un patient blessé à la main a agressé un médecin résident en lui assénant un coup sur la tête, lui faisant perdre conscience. Le jeune praticien a dû passer une nuit à l’hôpital, alors que lagresseur a été laissé en liberté par la police, au prétexte qu’il était blessé lui-même.

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Frantz Fanon ou quand la psychiatrie rencontre l’Histoire

Projeté depuis le 23 juillet 2025 au cinéma Variété à Marseille, ‘‘Frantz Fanon’’ d’Abdenour Zahzah retrace une étape décisive de la vie du psychiatre martiniquais, encore méconnu à l’époque, mais déjà en rébellion intérieure contre le système colonial. J’ai assisté à la séance du 16 août à 22h00, et malgré sa durée relativement courte (une heure et demie), le film impressionne par sa densité et sa profondeur.

Djamal Guettala

Ce psychiatre noir né en Martinique en 1925, en somme un Français pas comme les autres, s’est allié à la cause algérienne, jusqu’à en devenir un des leaders. Choisi par les militants de l’indépendance pour devenir leur représentant à l’étranger, il meurt portant la nationalité tunisienne en décembre 1961. Ce qui pourrait ressembler à un conte, tellement la situation semble aujourd’hui étrange, s’est déroulé en partie à Tunis, où il a vécu et travaillé entre 1957 et 1961.

L’ouverture du film est un choc. Une femme — incarnée par Houria Behloul — est assise sur des escaliers, face à une porte condamnée. La lumière crue, presque irréelle, découpe son corps immobile. Soudain, elle se lève, hurle, frappe la porte avec une rage désespérée, avant d’être maîtrisée par deux infirmiers et entraînée vers une séance d’électrochocs. Ce plan inaugural condense l’aliénation vécue par les patients, la brutalité des pratiques psychiatriques de l’époque, mais aussi la condition coloniale elle-même : une population enfermée, réprimée, frappant à une porte que l’Histoire maintient close. Dans ce rôle, Houria Behloul ne joue pas : elle habite la patiente. Son cri devient celui d’une foule silencieuse, celui de toutes les vies niées qui réclament justice.

La brutalité des pratiques psychiatriques

Le choix du noir et blanc n’est pas anodin. Il inscrit le récit dans une esthétique sobre et élégante, évoque les années 1950 et confère au film une gravité documentaire. Les contrastes de lumière et d’ombre soulignent la tension dramatique et traduisent le combat intérieur de Fanon, partagé entre son rôle de médecin et son refus d’un système injuste.

À son arrivée à l’hôpital de Blida-Joinville, Fanon (interprété avec intensité par Alexandre Desane) découvre une institution traversée par les fractures coloniales : un pavillon pour les Français, un autre pour les «musulmans». Cette ségrégation, glaçante dans un lieu censé être dédié au soin, reflète la hiérarchie coloniale dans toute sa brutalité. Le chef du pavillon musulman, campé par Omar Boulakirba, incarne cette tension entre obéissance institutionnelle et malaise moral. Lors d’une réunion marquante, un responsable lance aux médecins : «Qui sait, peut-être qu’un jour cet hôpital portera le nom de l’un d’entre vous.» Une phrase qui résonne aujourd’hui avec le CHU Frantz-Fanon de Blida.

Le film met en lumière l’innovation majeure de Fanon : la psychothérapie institutionnelle. Contrairement aux pratiques centrées sur le patient isolé, cette approche explore la dynamique du groupe, les relations entre soignants et soignés, et le rôle de l’institution elle-même dans la guérison. En réorganisant les espaces, en encourageant la participation active des patients, en faisant des tensions internes des données cliniques, Fanon invente une psychiatrie profondément humaine. Dans le contexte colonial, ce geste prend une dimension politique : montrer que ségrégation et oppression sont sources de pathologies.

La psychothérapie comme dynamique du groupe

Abdenour Zahzah s’appuie sur les notes cliniques de Fanon et les témoignages de ses collègues pour tisser une fiction documentée. La sobriété des dialogues, la justesse des scènes, la concision des archives visent l’essentiel : la réflexion de Fanon sur la déshumanisation coloniale, qu’il résumait ainsi : «L’Arabe […] vit dans un état de dépersonnalisation absolue. Le statut de l’Algérie ? Une déshumanisation systématisée.»

Certes, on peut regretter que le film hésite parfois entre documentaire et fiction, et que certaines archives auraient mérité un développement plus ample. Une durée plus longue — trois heures par exemple — aurait permis d’élargir encore la fresque. Mais ce parti pris de concision a un mérite : il maintient le spectateur au plus près de l’expérience humaine de Fanon et de ses patients, sans dispersion.

Frantz Fanon est un film exigeant et immersif : huis clos, interprétations puissantes, tension constante. Il n’offre ni facilité ni complaisance, mais une plongée rare dans l’histoire psychiatrique et coloniale, un portrait intime et politique d’un homme en devenir, dont la lucidité et les choix ont façonné une pensée révolutionnaire toujours actuelle.

Et si une image devait rester, ce serait celle d’Houria Behloul, frappant de toutes ses forces une porte fermée. Parce qu’elle condense à elle seule le cinéma de Zahzah et l’esprit de Fanon : un cri qui traverse le temps, un cri qui refuse d’être enfermé, un cri qui exige d’ouvrir les portes.

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Commune de Carthage | Des taxes municipales pour des services inexistants

L’auteur de ce texte se présente comme «payeur de taxe insatisfait» et ce sont des millions de Tunisiennes et de Tunisiens dans son cas, contribuables honnêtes, qui se plaignent de la médiocrité des services publics, s’ils existent, et de la gabegie générale régnant dans le pays du fait d’une administration souvent aux abonnés absents.   (Ph. Les agents de la municipalité de Carthage sont occupés à libérer la Palestine. Ils n’ont pas le temps pour s’occuper du ramassage des ordures et autres corvées).

Abdelwaheb Jebri *

Pendant 23 ans, j’ai payé mes taxes municipales avec rigueur et loyauté, convaincu que c’était là le fondement du contrat social : je contribue, la commune me sert. Mais aujourd’hui, je ne peux que constater l’échec total de ce pacte. Carthage, ma ville, est devenue le symbole d’une administration absente, d’une gestion défaillante, et d’un mépris institutionnalisé envers ses citoyens.

Tout a commencé par une demande simple : obtenir un numéro pour ma maison. Une formalité, pensais-je. Ce fut en réalité le début d’un parcours kafkaïen. Des semaines de démarches, des portes closes, des rendez-vous fantômes, des responsables invisibles. Chaque interaction avec la municipalité est une épreuve, chaque silence un affront.

Une cacophonie numérique

Excédés par cette inertie, les citoyens ont fini par attribuer eux-mêmes des numéros à leurs maisons, de façon arbitraire, sans ordre ni logique, dans le seul but d’avoir une adresse postale permettant aux facteurs de livrer leur courrier. Le résultat est aussi absurde que révélateur : dans une même rue, on trouve des maisons portant des numéros à deux chiffres précédant des numéros à un chiffre, ou l’inverse. Une cacophonie numérique qui illustre le désengagement total de l’administration et le bricolage citoyen devenu nécessité.

Ma maison, pourtant bien réelle et solidement bâtie, semble souffrir d’un mal étrange : l’invisibilité municipale. Elle donne fièrement sur deux rues — l’Avenue Hedi Chaker, grande et fréquentée, et la rue Hassen ibn Noômen, paisiblement aménagée depuis 2002 — mais elle n’a pas de numéro. Et pourtant, malgré cette double exposition, elle reste officiellement introuvable. Ni numéro à l’avant, ni numéro à l’arrière. Rien. Un exploit bureaucratique qui défie les lois de la géolocalisation. Comme si elle avait été construite dans une dimension parallèle où l’administration n’a pas encore posé le pied.

Devant cette énigme bureaucratique, j’ai dû me résoudre à une solution aussi inventive qu’improbable : emprunter l’adresse de ma belle-famille pour recevoir mon courrier. Oui, ma maison est là, mais elle vit sous l’identité d’une autre. Une sorte de témoin protégé du système postal. On pourrait presque croire que c’est une stratégie de discrétion, sauf que même les facteurs hésitent entre rire et pleurer.

C’est une situation qui ferait un excellent sketch, si elle ne révélait pas si crûment le naufrage du service public. Car dans un État censé servir ses citoyens, devoir faire appel à sa belle-famille pour exister sur une enveloppe, c’est tout sauf banal.

Et pendant que je me bats pour un droit élémentaire, la ville se délite. Les ordures s’amoncellent, les sacs éventrés jonchent les trottoirs. Le soir, l’obscurité règne : les réverbères sont morts, et l’insécurité s’installe. Carthage n’est plus qu’une ombre d’elle-même, abandonnée par ceux qui devraient la servir.

A quoi bon payer des taxes ?

Alors je pose la question : à quoi bon payer des taxes quand les services sont inexistants ? Pourquoi continuer à financer une institution qui nous ignore, qui nous méprise, qui nous abandonne ?

Ma décision est claire : je suspends le paiement de mes taxes municipales. Ce n’est ni un caprice, ni une provocation. C’est un acte de résistance. Un signal d’alarme. Car la patience des citoyens a des limites, et la loyauté ne peut être unilatérale.

Je m’adresse aujourd’hui à vous, Monsieur le Président : Carthage mérite mieux. Elle mérite une administration digne, des services fonctionnels, une écoute réelle. Il est temps de secouer cette inertie, de réveiller les consciences, de remettre le citoyen au cœur de l’action publique.

Le contrat social doit être rétabli. Et cela commence par le respect

* Payeur de taxe insatisfait.

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Sidi Bou Saïd et sa traditionnelle «kharja» soufie

La traditionnelle «kharja» ou procession soufie a animé hier, dimanche 17 août 2025, les rues du village de Sidi Bou Saïd, village arabo-andalous surplombant la baie de Tunis, attirant fidèles, confréries et de nombreux visiteurs.

En début d’après-midi et en soirée, la procession a traversé le village bleu et blanc, partant du quartier de la zaouïa du saint patron, Abou Saïd El-Beji (1160-1231) avec des porte-étendards en tête et des chœurs entonnant des chants mystiques au rythme du bendir et des percussions.

Ce rite, propre à la tradition maraboutique tunisienne, comprend la récitation du dhikr et la bénédiction des rues et des places au passage de la procession, rejointe par les habitants et les touristes le long du parcours.

L’édition de cette année a comporté deux sorties, une le matin et une en fin d’après-midi, afin de permettre une plus large participation des fidèles et du public.

La «kharja» implique historiquement plusieurs «turuq» ou voies soufies, dont les Issawiya de l’Ariana voisine, réputée pour ses groupes musicaux et choraux. La présence et la contribution des confréries Issawiya sont attestées depuis des années par des chroniques et des articles de fond consacrés à la fête.

Le cycle de célébrations liées à la «kharja» se poursuivra dans les prochains jours avec des moments de prière et de chants à la zaouïa, confirmant la vitalité d’une tradition qui rythme la vie culturelle et spirituelle du village chaque mois d’août.

Cette année, la «kharja» a réaffirmé l’identité de Sidi Bou Saïd comme lieu de pratiques religieuses soufies et de rencontre pour les communautés locales et les visiteurs, avec une forte participation populaire et un regain d’intérêt médiatique. Les reportages soulignent une participation importante tout au long du parcours de la procession et l’ancrage profond du rite dans la culture religieuse tunisienne.

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L’agriculture en Afrique du Nord peut-elle se passer des intrants chimiques ?

Le WWF Afrique du Nord prévoit d’élaborer deux notes d’orientation sur la révision des normes d’utilisation des engrais chimiques en agriculture et la réforme du système de subventions agricoles dans les pays de l’Afrique du Nord.

L’Ong a lancé un appel à propositions pour sélectionner un cabinet de conseil chargé de rédiger ces notes d’orientation, qui proposeront des pistes de réflexion ou d’action, avec pour objectif ultime de garantir une utilisation durable des ressources naturelles.

Cela inclut également la promotion des intrants biologiques et l’intégration de critères écologiques et sociaux dans le système d’attribution des subventions agricoles. «Ces deux instruments sont considérés comme structurants, car ils façonnent les choix techniques et économiques des producteurs agricoles, influencent la santé des écosystèmes et déterminent l’orientation des investissements publics», écrit le WWF, qui constate que la persistance des pratiques actuelles, les subventions indiscriminées, le recours massif aux intrants chimiques et l’absence d’objectifs environnementaux renforcent les pressions sur la biodiversité et fragilisent les engagements internationaux de la Tunisie, notamment dans le cadre du Cadre mondial de Kunming-Montréal pour la biodiversité.

Compte tenu de l’urgence de la transition, les notes d’orientation constituent un levier crucial de sensibilisation et de plaidoyer, notamment auprès des décideurs politiques, du Parlement, des ministères sectoriels (Agriculture, Finances, Environnement), des bailleurs de fonds et des partenaires techniques.

Ces documents doivent présenter une vision claire, argumentée et réalisable des réformes à entreprendre, fondée sur les travaux collectifs des ateliers nationaux, les résultats des consultations en ligne, les cadres réglementaires nationaux, les engagements internationaux et les meilleures pratiques issues d’expériences comparables.

Dans le cadre de son engagement en faveur de la biodiversité, le WWF Afrique du Nord a mis en œuvre le projet Biodev 2030, une approche expérimentale d’intégration de la biodiversité dans 15 pays pilotes aux contextes socio-économiques, environnementaux et géographiques diversifiés, dont la Tunisie.

Grâce à un processus axé sur un dialogue multipartite fondé sur la science, le projet vise à contribuer à la mise en œuvre de l’’Accord de Kunming-Montréal dans ces pays en favorisant l’adoption de pratiques de production conciliant biodiversité et développement.

I. B.

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Reprise de la polémique sur le sort de l’Hôtel du Lac à Tunis

Depuis le 15 août 2025, les réseaux sociaux regorgent d’informations faisant état du début des travaux de démolition de l’Hôtel du Lac à Tunis, icône de l’architecture «brutaliste» en Tunisie, conçu par l’architecte italien Raffaele Contigiani. À ce jour, cependant, aucune confirmation officielle n’a été apportée quant à la démolition de ce bâtiment appartenant au patrimoine architectural tunisien et international. En fait la polémique à ce sujet a éclaté en juin 2024 et elle ne s’est pas apaisée depuis.  

Le propriétaire, la société Laico & Ledger Hotels, contrôlée par la Libyan Foreign Investment Company (Lafico), a nié toute projet de démolition en cours, invoquant des travaux internes préparatoires au réaménagement, sans toucher à la structure qui sera préservée. Plusieurs médias ont documenté la reprise des travaux et la mobilisation d’associations et d’architectes, exigeant des éclaircissements urgents de la part des autorités compétentes.

L’affaire a refait surface après une publication de l’architecte et professeure à l’Ecole nationale d’architecture et d’urbanisme (Enau), Amira Belhaj Hlali, le 15 août, évoquant le début des travaux de démolition.

Des travaux de clôture et de construction sont actuellement visibles sur le site, mais aucun panneau n’en précise la nature, pourtant exigée par la réglementation.

Contacté par les médias, le propriétaire a nié toute intention de démolition et a réaffirmé que les travaux se dérouleraient à l’intérieur, respectant l’aspect extérieur.

Parallèlement, l’Association pour la sauvegarde de la médina de Tunis et l’architecte-députée Amel Meddeb ont annoncé des initiatives et des appels en faveur de la préservation du bâtiment.

Cette polémique intervient alors que la Commission nationale du patrimoine et le ministère des Affaires culturelles ont pris position en 2024 en faveur de la préservation du bâtiment, avec la possibilité d’un réaménagement sans altérer sa forme pyramidale inversée, et que plusieurs groupes de la société civile ont appelé à sa préservation et à sa reconversion. Cette récente nouvelle a ainsi rouvert un dossier considéré comme emblématique de la relation entre développement immobilier et protection du patrimoine moderne.

D’un point de vue architectural, l’Hôtel du Lac a été conçu par l’architecte italien Raffaele Contigiani et construit entre 1970 et 1973. Ce bâtiment de dix étages, doté d’escaliers en porte-à-faux formant un profil pyramidal inversé, repose sur 190 pieux en béton armé enfoncés à environ 60 mètres de profondeur et comptait 416 chambres. Il est souvent comparé au «sandcrawler» de la saga cinématographique ‘‘Star Wars’’, une similitude récurrente mais sujette à débat parmi les spécialistes. Concernant la propriété, après des années de fermeture et de délabrement, l’hôtel a été racheté en 2013 par la Laico. Au fil des ans, des projets de remplacement et de restauration ont été envisagés, la société civile se mobilisant à plusieurs reprises contre la démolition du bâtiment, avec beaucoup de succès jusque-là.

I. B.

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Tunisie | Projet de loi pour alléger le temps scolaire

Un groupe de députés tunisiens a récemment présenté la proposition de loi n°097/2025, relative à l’organisation du travail scolaire selon le système de la séance unique, a rapporté Mosaïque ce lundi 18 août 2025.

Ce projet de loi composé de 7 articles vise à alléger la charge quotidienne des élèves en proposant l’adoption d’un système de la séance unique dans les établissements publics, sur une période continue (matin ou après-midi) ne dépassant pas cinq heures par jour, sans interruption entre les deux périodes.

Le texte, qui prévoit des activités optionnelles complémentaires pouvant être intégrées en dehors de ce créneau, suggère une mise en œuvre progressive, d’abord dans les écoles primaires, puis les collèges, et enfin les lycées, en priorisant les zones rurales et les régions confrontées à des difficultés de transport.

Le temps hebdomadaire serait limité à 5 heures par jour pour le primaire, soit un maximum de 25 heures par semaine, et 30 heures par semaine sur 5 jours pour le secondaire.

Les députés à l’origine de la proposition sont Rim Saghir, Rachdi Rouissi, Asma Darwish, Yasser Qarari, Nejib Akrimi, Basma Hammami, Maha Amer, Zina Jeballah, Mustapha Boubakri, Mohamed Ben Hussein, Imed Awlad Jabril, Fakhreddine Fadhloun et Chafik Ezzedine Zaafouri. Ils ont expliqué que leur initiative s’inscrit dans le cadre de la réforme du temps scolaire, dans le but de réduire le décrochage scolaire, d’améliorer la qualité de vie dans les établissements et de permettre aux élèves de se concentrer davantage et de pratiquer des activités complémentaires. L’organisation proposée pourrait aider à optimiser la consommation d’énergie et les conditions de travail du personnel éducatif, estiment-ils aussi.

Ridha Zahrouni, président de l’Association tunisienne des parents et élèves, a rappelé qu’après le dialogue de 2011, les experts avaient reconnu que le temps scolaire actuel est épuisant pour les élèves, et qu’il est nécessaire de le réduire pour créer du temps social propice aux loisirs. Il a cependant averti que le passage au système de la séance unique proposé par les députés sans évaluer les moyens disponibles ni l’impact sur le programme et la répartition des heures par matière risquerait de créer un déséquilibre.

Selon lui, la priorité devrait être donnée à la mise en œuvre du Conseil supérieur de l’éducation et de l’enseignement, plutôt qu’à la multiplication des initiatives législatives qui pourraient transformer l’école tunisienne en laboratoire d’expériences non maîtrisées et aux résultats incertains.

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Tunisie | Proposition d’une loi sanctionnant le jet d’ordures dans l’espace public

Il fallait y penser car spectacle des ordures jonchant les trottoirs à tous les coins de rue est devenu insupportable pour les citoyens et les visiteurs : promulguer une loi qui sanctionne le jet d’ordures dans les lieux publics.

Un projet de loi en ce sens a été présenté, le 10 juillet 2025, par 17 députés. Il ne vise pas seulement à instituer des amendes à l’encontre des citoyens qui se rendent auteurs d’un tel délit. Il vise surtout à préserver l’environnement et à protéger la santé publique en interdisant le jet des ordures sous toutes leurs formes dans les espaces publics et à instaurer une citoyenneté soucieuse de la qualité de l’environnement, a déclaré l’un de ces députés, Youssef Toumi, lors de son intervention dans l’émission ‘‘Ahla Sbah’’ sur Mosaïque ce lundi 18 août 2025.     

Ce projet de loi stipule l’interdiction du jet des ordures ménagères, industrielles, commerciales, agricoles et électroniques, qu’elles soient solides ou liquides, dans des endroits non-autorisés.

La loi prévoit trois types de sanctions : une amende allant de 100 à 300 DT pour le jet de mégots de cigarettes, de papiers mouchoirs ou de sacs en plastique. Les contrevenants seront aussi obligés de participer aux travaux de nettoyage de l’espace public pendant un à trois jours, selon l’appréciation de l’autorité locale     

Pour les contraventions moyennes, comme le jet de gros sacs, de déchets domestiques devant les habitations, les boutiques et les magasins en dehors des horaires de travail, il est prévu une amende allant de 300 à 1000 dinars, en plus du paiement par le contrevenant des frais de la saisie administrative des débris et ordures en question. En cas de récidive, le dossier sera remis à la justice.

Pour les grosses contraventions, comme le jet de déchets médicaux, industriels et électriques et des débris de construction en grande quantité susceptibles de polluer les sources d’eau et les parcs publics, la loi prévoit une amende de 2000 à 5000 dinars et, en cas de récidive ou d’atteinte à la santé d’autrui, une peine de 6 mois de prison.

I. B.

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La Tunisie face à la marginalisation géostratégique de l’Europe  

L’exacerbation de la crise en Europe et la marginalisation internationale de son premier partenaire économique ne manqueront pas d’avoir des retombées négatives sur une Tunisie qui connaît depuis une quinzaine d’années une conjoncture difficile et peine à se relancer.

Elyes Kasri *

Le sommet américano-russe du 16 août 2025 en Alaska a été accueilli par moultes gesticulations euro-otaniennes prétendument pour soutenir un président ukrainien ayant dépassé son mandat et qui est reconnu par de nombreux observateurs comme un pion de l’Otan doublé d’un despote et d’un corrompu de haut vol.

Les préparatifs de la réunion de Washington censée être bipartite Trump-Zelensky et les tentatives puériles d’incrustation de l’Europe pour y participer et tenir la main au satrape ukrainien en dépit de la réticence de la Maison Blanche, révèlent l’inadéquation de l’Europe avec le nouvel ordre mondial qui a du mal à surmonter la bipolarité russo-américaine de la guerre froide en dépit des prétentions d’autres puissances émergentes mais qui ne peuvent cacher leur statut encore secondaire dans le conflit russo-ukrainien qui a cumulé sur le terrain les attributs d’un conflit élargi à l’Otan, l’Europe et l’Asie.

Vanité et hypocrisie

Les déclarations du président français Macron et de la présidente de la commission européenne Von Der Leyen à la veille du sommet de Washington avec les dirigeants européens et ukrainien face au président américain montrent s’il le fallait encore une fois la vanité et l’hypocrisie de l’Europe dont les leaders ne cessent de crier sur les toits leur attachement inébranlable au respect du droit international et l’interdiction morale et légale de toute légitimation de l’acquisition de territoires par la force et autres professions de foi qui ne semblent pas s’appliquer à Israël en dépit des preuves accablantes du génocide palestinien et de son mépris flagrant du droit international et de toute morale humaine.

En plus de sa faillite morale, démasquée à Gaza avec ce que beaucoup considèrent comme une complicité dans un génocide confirmé par la Cour Internationale de Justice, l’Europe est désormais confrontée à sa marginalisation internationale et aux nombreux indices de son insignifiance géostratégique.

Exacerbation de la crise

Le problème que cela pose à la Tunisie, c’est qu’il s’agit d’un voisin proche (la capitale la plus proche de Tunis étant européenne en l’occurrence Rome) et son principal partenaire économique et destination migratoire qui en plus de sa marginalisation géostratégique s’enferre dans une logique belliciste qui dépasse ses moyens militaires et économiques.

Il est indéniable que l’exacerbation de la crise européenne ou pire une guerre européenne généralisée ne manqueront pas d’avoir des retombées négatives et même tragiques sur une Tunisie qui connaît depuis une quinzaine d’années une conjoncture difficile qui a considérablement exacerbé sa vulnérabilité à toute dégradation supplémentaire de son environnement international.

* Ancien ambassadeur.

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Haro sur les escrocs du climatiseur !

Le ministère du Commerce et du Développement des exportations a lancé, jeudi 14 août 2025, une campagne de contrôle des climatiseurs individuels sur tout le territoire tunisien. Des équipes mixtes, regroupant des agents du commerce, de la douane, de l’intérieur et de l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME) se rendent dans les divers circuits de distribution pour vérifier la conformité des appareils exposés aux conditions techniques exigées, interdire leur commercialisation et lutter contre le marché parallèle.

Elyes Kasri *

Il est à espérer que la campagne menée contre la contrebande des climatiseurs ira jusqu’au bout pour démanteler les nombreux réseaux qui commercialisent des produits soit importés illégalement à travers des circuits opaques qui n’offrent aucune garantie au client soit des climatiseurs carrément contrefaits avec en prime la prétention qu’il s’agit de modèles Inverter pour soutirer quelques centaines de dinars de plus à un consommateur livré à lui-même.

Outre les marchés connus de la contrebande dans la capitale et d’autres villes tunisiennes, il serait utile de passer en revue systématiquement les sites électroniques de vente de climatiseurs qui ont pour devise, dans leur écrasante majorité, l’arnaque et une absence totale de garantie et de service après-vente.

Avec le réchauffement climatique, le climatiseur tend à devenir un équipement électroménager indispensable pour les familles.

La multitude d’escrocs dans ce domaine expose le père de famille en Tunisie à la perte de précieuses économies pour se retrouver sans recours avec une ferraille inutile et sans valeur.

Un numéro vert devrait être mis à la disposition du public pour que des vérifications puissent être faites sur l’authenticité de certains prétendus revendeurs agréés ou des modèles en voie d’0être vendus à des consommateurs démunis d’informations et de bons conseils avant et après l’achat.

Alors que la saison de l’arnaque au climatiseur contrefait ou de contrebande touche à sa fin, un numéro vert consacré à ce produit avec un accès et un suivi suffisants seraient de nature à crédibiliser cette campagne et l’inscrire dans la durée dans l’intérêt de la bourse du consommateur et de la relation de confiance entre l’Etat et le citoyen.

* Ancien ambassadeur.

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Tunisie | Pour une université utile et économiquement viable

Le taux de chômage des diplômés en Tunisie a atteint 23,5% au premier trimestre de 2025, selon l’Institut national de la statistique. Ce problème touche particulièrement les femmes, avec un taux de chômage de 30,7% contre 13,6% pour les hommes. Plusieurs facteurs expliquent cette situation, notamment le déséquilibre entre les formations proposées et les besoins du marché du travail, ainsi que des difficultés d’insertion professionnelle pour les jeunes diplômés. Le diagnostic ainsi fait, et depuis belle lurette, comment se fait-il que l’on n’arrive pas à trouver et à mettre en route les solutions requises pour que notre université produise le moins de «déchet» possible (qu’on nous excuse ce mot) et que le marché du travail trouve les compétences dont il a réellement besoin ?

Raouf Chatty *

L’année universitaire 2025-2026 approche à vive allure. Des dizaines de milliers d’étudiants s’apprêtent à entrer pour la première fois à l’université ou de regagner les bancs des écoles supérieures et des facultés.

Pour eux et pour leurs parents, une période d’angoisse commence, qui concerne les études à entreprendre, leur utilité réelle, la valeur des diplômes les sanctionnant et leurs perspectives sur le marché de l’emploi.

Cette inquiétude est en rapport direct avec les gros investissements en temps, en argent et en efforts que les étudiants (et, derrière eux, leurs parents) vont investir pour s’installer dans cette nouvelle vie universitaire, dont souvent ils ignoraient tout jusque-là.

L’épreuve décisive de l’orientation

A ce niveau, il est fondamental de voir le ministère de l’Enseignement supérieur et ses antennes à travers le pays agir et se faire utilement présent et visible pour rassurer les étudiants et leurs parents et les aider à faire face avec le moins de difficultés possibles à cette épreuve décisive pour leur avenir. La tutelle doit comprendre que son rôle ne s’arrête pas à l’orientation universitaire des bacheliers. Elle sait très bien que des milliers parmi ces derniers vont se retrouver dans des branches à très faible taux d’employabilité et risquent, au terme de leurs études, de renforcer les rangs des diplômés chômeurs.

C’est dans cette optique que le ministère de l’Enseignement supérieur doit percevoir sa mission et définir son rôle. Certes, la question est très douloureuse. Elle le sera beaucoup moins pour lui, pour ces étudiants, leurs parents et pour la communauté nationale, si le ministère affronte aujourd’hui les choses en face. Il est très bien placé pour connaître les possibilités en termes d’emploi de chaque branche. A l’aune de cette donne, il lui incombe de s’atteler à la tâche. Il pourrait désigner des aiguilleurs dans chaque établissement d’enseignement supérieur, en coordination avec l’administration, pour contacter les étudiants et les éclairer sur tous les enjeux, l’objectif étant de les responsabiliser et de ne pas les laisser trimer pendant des années pour se retrouver dans un marché de l’emploi où ils n’ont pas de place. En agissant de la sorte, le ministère ne se met pas en porte-à-faux par rapport à sa mission. Au contraire, il rend un service important à cette communauté de jeunes étudiants désemparés.

Des chômeurs de luxe

Les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle pourront ensemble aider les étudiants à se recycler parallèlement  à leurs études supérieures dans des centres de formation qui pourront leur apprendre les métiers de demain (dans les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle, etc.), des métiers à fort taux d’employabilité dont l’économie nationale et le marché de l’emploi à l’étranger ont besoin aujourd’hui et auront besoin demain dans le contexte de la révolution technologique en cours.

C’est certes une tâche difficile, mais utile, nécessaire et faisable. L’intérêt national l’exige, tant il est vrai que les entreprises tunisiennes ne cessent, depuis des années voire des décennies, de se plaindre du fait qu’elles ne trouvent pas sur le marché de l’emploi les profils professionnels dont elles ont concrètement besoin pour mener leurs activités. Ce constat a été fait depuis longtemps, pourquoi rien n’a été fait jusque-là pour combler ce fossé et faire en sorte que l’université cesse de produire des chômeurs de luxe?

* Ancien ambassadeur.

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Solutions pour faire face aux embouteillages à Bizerte

Bizerte, ville portuaire de plus de 150 000 habitants, est confrontée à un problème récurrent de circulation automobile, accentué par le pont mobile qui se lève régulièrement pour permettre le passage des navires. À cela s’ajoute l’attractivité de la ville : ses nombreuses plages en font une destination très prisée durant l’été par les habitants de la région et les touristes nationaux, tandis que le festival de Bizerte attire chaque année une foule considérable. Cette combinaison de facteurs entraîne de fréquents embouteillages, perturbe la fluidité du trafic et impacte négativement le quotidien des résidents comme celui des visiteurs

Lotfi Sahli

Pour tenter d’apporter des solutions à ces problèmes de circulation, une séance de travail s’est tenue le 15 août 2025 au siège du gouvernorat de Bizerte, sous la présidence du gouverneur. La rencontre a réuni les différents acteurs concernés : des délégués, des représentants des municipalités, la police de la circulation, l’Association tunisienne de prévention routière ainsi que l’Observatoire national de la circulation.

À l’issue de la réunion, le représentant de l’Association tunisienne de prévention routière (ATPR), Abderrahmen Maknine, m’a informé des principales recommandations retenues lors de cette séance de travail.

Les principales recommandations formulées lors de la réunion sont les suivantes : la révision du plan directeur de circulation, l’aménagement de la place de la rue d’Algérie en parking provisoire par la municipalité de Bizerte, le renforcement de l’application des lois relatives à la circulation des motos et l’intégration de l’éducation routière dans le système éducatif. Il a également été proposé d’assurer un marquage au sol efficace en coordination avec la municipalité et la direction régionale de l’équipement, de remettre en place les signalisations manquantes ou retirées, de garantir le fonctionnement des feux tricolores pendant la nuit, et de décréter une limitation de vitesse à 30 km/h dans le centre-ville, à l’instar de ce qui est en vigueur à La Marsa et de plusieurs villes européennes.

En attendant l’exploitation du nouveau pont suspendu prévue dans deux ans, il serait judicieux de communiquer en temps réel avec les automobilistes via des panneaux électroniques, des applications mobiles ou les radios locales, afin qu’ils puissent anticiper leurs trajets.

Parallèlement, la création d’itinéraires alternatifs bien signalés, ainsi que l’amélioration et l’élargissement de certaines voies secondaires même au détriment de certains trottoirs, à l’instar de ce qui a été fait à Amsterdam ou dans certaines villes allemandes permettrait d’offrir davantage de places de stationnement et de fluidifier la circulation dans le centre-ville.

Par ailleurs, la promotion des transports en commun, du covoiturage et des modes de déplacement doux, comme le vélo ou la marche, permettrait de réduire significativement le nombre de véhicules en circulation. En combinant ces mesures à court, moyen et long terme, Bizerte pourrait atténuer les problèmes de congestion liés au pont mobile tout en améliorant la qualité de vie de ses habitants.

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L’automesure de la tension artérielle est indispensable pour un bon diagnostic

Si elle est bien faite et avec un appareil bien réglé, l’automesure de la tension artérielle est aujourd’hui indispensable pour aider le médecin à poser le bon diagnostic. Et c’est un médecin qui le dit, Dr Faouzi Addad, professeur en cardiologie, dans le poste Facebook qu’il a publié ce dimanche 17 août 2025 sur sa page Facebook, que nous reproduisons ci-dessous.  

«Docteur, j’ai plus confiance à la mesure faite avec votre appareil au cabinet qu’avec mon appareil automatique à la maison !»

En réalité, les mesures tensionnelles réalisées à domicile reflètent beaucoup mieux le contrôle réel de votre tension que celles prises uniquement chez le médecin.

Elles permettent d’identifier l’hypertension «blouse blanche» (tension normale à domicile mais élevée au cabinet) et l’hypertension masquée (tension élevée à domicile mais normale au cabinet).

Toutes les études confirment aujourd’hui l’importance pour les patients hypertendus de disposer d’un appareil d’automesure à domicile — à condition qu’il soit validé, de préférence avec un brassard au bras (les appareils au poignet étant à éviter sauf en cas d’obésité), et que la technique de mesure soit correcte.

Attention : environ 15 % des appareils à domicile sont inexacts, d’où l’importance de vérifier la fiabilité de votre appareil auprès de votre médecin.

Les règles d’or de la bonne mesure: être assis au repos depuis 5 minutes; ne pas fumer, boire de café, ni faire d’effort physique dans les 30 minutes précédentes; réaliser 2 mesures le matin et 2 le soir, pendant 5 à 7 jours consécutifs par mois.

La cible à domicile : < 135/85 mmHg.

Noter vos valeurs dans un carnet ou une application et les présenter à votre médecin.

Il faut analyser une tendance sur la semaine plutôt qu’une valeur isolée.

Après environ 1000 mesures, l’appareil peut devenir moins fiable

En conclusion, l’automesure tensionnelle bien faite est aujourd’hui indispensable pour poser le bon diagnostic, éviter les erreurs de traitement et suivre efficacement l’évolution de votre hypertension et elle est donc complémentaire de la mesure au cabinet médical.

Je rêve qu’un jour la Cnam rembourse un appareil pour tous nos hypertendus, afin de réduire le nombre de médicaments prescrits et prévenir de nombreuses complications.

En France, un dispositif est déjà proposé : un appareil peut être prêté gratuitement via le médecin traitant par la Cnam, et nous attendons encore les résultats de cette stratégie.

Prenez soin de vous, et bon dimanche

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