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Le racisme en France ou la banalité du crime

D’un point de vue statistique, la France est le pays occidental où on a tué le plus de Maghrébins et la tendance persiste. Au quotidien, le racisme suprémaciste blanc et néocolonial se traduit par «la négation» de l’existence même des non-blancs, dont les Arabes, pas assez blancs, font partie. Ce sont des stratégies d’effacement social qui, poussées à l’extrême, peuvent aller jusqu’à l’élimination physique.

Mahmoud Gabsi *

Le 31 mai 2025, un coiffeur tunisien de 46 ans, a été tué de cinq balles dans un attentat raciste à Puget-sur-Argens, dans le Var, au sud-est de la France, et un autre homme a été blessé. Fait inédit, le Parquet national antiterroriste (Pnat) s’est saisi de l’affaire et une enquête préliminaire pour «assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, commis en raison de la race ou la religion», a été ouverte. 

Dans plusieurs vidéos tournées avant et après son passage à l’acte, postées sur Facebook et révélées par ‘‘Libération’’ et ‘‘Le Monde’’, l’auteur présumé, Christophe Belgembe, 53 ans, revendique effectivement son geste au nom d’une idéologie d’extrême droite, affiche une volonté de médiatisation et appelle à la violence. Il y fait également référence à des leaders d’extrême droite raciste comme Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen et Jordan Bardella, avant d’enjoindre à son auditoire : «Votez bien la prochaine fois.»

Des chiffres alarmants : en 2024, la police et la gendarmerie françaises ont enregistré 9 400 crimes et délits «à caractère raciste», soit une hausse annuelle de 11 %, nettement moins importante que celle observée en 2023 (+ 30 %). À ces crimes et délits enregistrés, s’ajoutent près de 7 000 contraventions pour les mêmes motifs, en augmentation de 6 % par rapport à 2023.

Toujours d’après le ministère de l’Intérieur français, moins de 3 % des personnes victimes d’atteintes «à caractère raciste» réalisent une démarche auprès des services de sécurité. Un peu plus de 1 million de personnes de 18 ans et plus vivant en France métropolitaine déclarent avoir été victimes d’au moins une atteinte «à caractère raciste» en 2022.

Violence diffuse qui s’enracine dans le passé

Cette violence diffuse ne vient pas ex-nihilo. La France coloniale tuait les militants nationalistes. ‘‘Ici on noie les Algériens : 17 octobre 1961’’ est un documentaire français réalisé par Yasmina Adi, sorti en 2011, évoque cette page sombre de l’histoire française. Suite à une manifestation pacifique d’Algériens pro FLN et sous les ordres du préfet de police Maurice Papon, les forces de l’ordre ont tiré sur les manifestants faisant, selon les chiffres avancés à l’époque, entre 80 et 200 morts.

Mais l’événement le plus significatif de la politique néocoloniale s’est déroulé en 1973, révélant un conflit ethnique et religieux qui ne disait pas son nom. Une tuerie de masse a eu lieu pendant l’été et l’automne lors d’une vague de meurtres et de violences racistes envers des immigrés maghrébins. Ils ont été perpétrés principalement dans la région marseillaise. Une cinquantaine d’Algériens ont été assassinés, dont 17 dans Marseille. Le journal ‘‘L’humanité’’ a parlé du racisme qui tue en série.

Les crimes et les agressions racistes étaient alors commis dans un contexte de tensions et sur fond de grande rancœur héritée de la guerre d’Algérie. Ils ont presque tous été classés sans suite après des enquêtes bâclées. L’Organisation de l’armée secrète (OAS), organisation terroriste clandestine française d’extrême droite, et des éléments de la police seraient les auteurs de ces massacres. La sociologue Rachida Brahim en a parlé dans son ouvrage ‘‘La race tue deux fois. Une histoire des crimes racistes en France’’ (1970-2000).

Il existe une loi du silence (la fameuse omerta de la mafia) autour de l’assassinat des Arabes. Le sociologue se doit de l’aborder : la ratonnade, la chasse à l’homme, la noyade dans les rivières, la traque nocturne en voiture, le tir à la carabine à partir du balcon et les tirs aveugles sur les terrasses de café sont les méthodes les plus utilisées.

De nombreux Maghrébins ont été ainsi assassinés. Le Maghreb entier en est concerné, car quelle famille maghrébine n’a pas un de ses membres en France ? 

Le contexte de Puget-sur-Argens

Le village de Puget-sur-Argens dans le Var où le Tunisien Hichem Miraoui a été assassiné compte une population de 9500 habitants. Les résultats lors des dernières élections y étaient conformes à la tendance nationale. Le vote d’extrême droite a été très fort au second tour de l’élection présidentielle de 2002. Depuis 2014, dans toutes les élections, le village a voté pour l’extrême droite nationaliste, identitaire, réactionnaire et raciste, que ce soit aux scrutins départementaux, régionaux, législatifs, européens ou présidentiels.

L’extrême droite domine la région Paca : le département du Var et des Alpes maritimes en sont des fiefs historiques. Contrairement au sud-ouest qui a une longue tradition de vote à gauche, le sud-est a toujours été à droite. Nice et Toulon sont les fers de lance de l’extrême droite xénophobe dans la région.

Toulon a été l’une des premières villes qui a élu un maire issu du Front national de Jean-Marie Le Pen en 1995. A cette période, Marignane, Orange et Vitrolles ont aussi basculé. Les quatre villes sont toutes situées au sud du pays.

Racisme d’atmosphère dans le sud-est

La Provence-Alpes-Côte d’Azur compte 5 081 101 habitants en 2019. 10% de la région Paca sont étrangers. Ils sont 560 000. 50 % d’entre eux sont Africains, un tiers Européens (notamment Italiens, Espagnols et Portugais). On est très loin de l’idéologie de l’invasion et du grand remplacement qui sont relayés par l’influenceur Eric Zemmour.

Le sud du pays est la région où les rapatriés français chrétiens du Maghreb dits «pieds noirs» sont nombreux. On y trouve aussi des Maghrébins juifs qui ont quitté l’Afrique du Nord avant, pendant et après les indépendances. Dans son ensemble, la population des régions méridionales compte un grand nombre d’immigrés des deux rives de la Méditerranée.

Les Tunisiens à Puget-sur-Argens

«En 1999, 7,7 % des habitants de Puget-sur-Argens étaient étrangers. Parmi cette population étrangère permanente, 2,1 % étaient originaires de Tunisie, 1,5 % d’Italie, 1,4 % d’Algérie, 0,8 % du Maroc et 0,5 % d’Espagne et du Portugal.» (Insee). Ainsi, les Tunisiens représentent la première communauté étrangère du village où le crime raciste de mai eut lieu.

Nice et Toulon sont dans la moyenne nationale qui tourne autour de 10 %. Ces deux villes comptent une forte population tunisienne. Nice compte 10 300 tunisiens.  A Toulon ils sont 3 486. Dans ces deux villes, les Tunisiens représentent là encore la première communauté étrangère.

Un million de Tunisiens vivent en France, ce qui fait qu’un Français sur 60 est Tunisien. C’est peu, mais ce n’est pas rien non plus. Sur 68 millions de Français, 10% sont musulmans.

Réactions de la société civile et des autorités

La sœur de Hichem Miraoui a réclamé justice pour son frère, en racontant à l’AFP qu’il parlait à sa famille au téléphone au moment où il a été criblé de cinq balles.

Le 8 juin, plus de 2000 personnes ont participé aux deux marches blanches organisées à Marseille, puis à Puget-sur-Argens.

Plusieurs associations et syndicats ont appelé à se joindre à la marche à Marseille où des députés de la France insoumise (LFI), Manuel Bompard et Sébastien Delogu, ont été présents. 

Par ailleurs, la famille de la victime a été reçue par le préfet du Var.

Les déclarations politiques se sont succédées : Jean-Luc Mélenchon : «un meurtre raciste infâme». L’avocat de la famille du Tunisien, citée par ‘‘La Croix’’, a expliqué : «Nous mènerons le combat jusqu’au bout pour que toutes les responsabilités soient tirées, jusqu’au plus haut sommet de l’État, parce que ce racisme d’atmosphère, ce qui a visé Hichem, c’est un racisme, c’est une islamophobie, c’est une xénophobie».      

Les crimes de voisinage de l’ultra-droite

Cet acte de violence politique a démontré une réalité : le racisme idéologique des voisins tue. La victime était un citoyen ordinaire qui faisait l’unanimité dans son village. Il était inconnu des services de police. Suite aux problèmes répétés de voisinage, le gérant du salon de coiffure qui l’employait envisageait de déménager. 

D’après ‘‘Philosophie magasine’’, le meurtre raciste du Tunisien révèle l’émergence d’un terrorisme de proximité qui n’est plus réservé au djihadisme. Par ailleurs, ce crime n’est pas un acte isolé. Selon ‘‘Le Monde’’, le 1er juin s’est ouvert le procès de membres du groupe d’ultra-droite AFO («Actions des forces opérationnelles») qui préparait des attentats racistes, le meurtre du coiffeur tunisien illustre aussi le rapport en miroir qu’entretiennent le djihadisme et le populisme d’extrême droite.

«Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a déjoué depuis 2017 des projets d’attentats. Il s’agit en revanche du premier assassinat – en lien avec cette idéologie à être traité comme un attentat terroriste par la justice(…) Le PNAT relève qu’il avait diffusé avant sa virée meurtrière une vidéo sur Facebook dans laquelle il lançait : «Français (…) réveillez-vous, allez les chercher là où ils sont», et annonçait son intention de dire «stop aux islamiques» et de faire «un petit carton déjà rien qu’en sortant de chez lui».

Le jour de l’attaque, l’assassin a ouvert le feu à plusieurs reprises depuis son pick-up, tuant Hichem Miraoui. Puis il s’est dirigé vers le domicile d’Akif B., avant d’y tirer de nouveau. Grièvement blessé à la main, Akif B s’est enfui, poursuivi par le suspect.

La nouveauté réside dans le fait que le meurtrier connaissait son voisin qui ne lui a pas fait de mal. Il a froidement préparé son acte et il l’a reconnu lors de son arrestation par les agents de l’ordre.

Hichem est une victime de l’histoire, de la géographie et des idéologies de la haine banalisée. En émigrant, il pensait améliorer sa condition sociale, mais il a subi le pire des sorts. Il a été foudroyé par une mort injuste qu’il n’aurait jamais pu imaginer. Pour son entourage, le choc est immense, car en Tunisie le lien avec le voisin est primordial et les voisins sont solidaires. Il existe toute une mythologie qui sacralise le voisin.

Ce drame démontre deux tendances :

1 – Ce sont les gens du peuple qui s’entretuent sans justification et il est inacceptable qu’ils tombent dans le piège des idéologues. La victime perd la vie et le coupable se retrouve entre quatre murs pour longtemps. Or ils devaient vivre dans la paix et la fraternité, mais la haine raciste est aveugle, sourde et muette.

2 – Les vrais coupables sont les chroniqueurs et les faux intellectuels qui propagent les idées violentes. Protégés, ils bénéficient des honneurs politiques et médiatiques. Les théoriciens du grand remplacement et du conflit de civilisations vivent dans l’opulence et reçoivent les honneurs dans les médias et parfois dans les salons de la République.

Parmi les centaines de prédicateurs de la haine, on compte un grand nombre de sionistes extrémistes ainsi que des influenceurs proches de l’extrême droite. Les médias de masse leur sont ouverts 24 heures sur 24 heures.

Un projet ancien : en finir avec les Arabes

D’un point de vue statistique, la France est le pays occidental où on a tué le plus de Maghrébins et la tendance persiste.

Au quotidien, le racisme suprémaciste blanc et néocolonial se traduit par «la négation» de l’existence même des non blancs. Les Arabes en font partie. Ce sont des stratégies d’effacement social qui, poussées à l’extrême, peuvent aller jusqu’à l’élimination physique.

Les violences racistes sont intermittentes, mais c’est leur constance qui doit inquiéter. Faire de sorte que l’Arabe ne se sente jamais chez lui, tel est le projet. Nul répit n’est accordé à l’étranger non blanc minoritaire et il importe de le maintenir sous la pression menaçante de la majorité blanche judéo-chrétienne. 

Cette logique a sa propagande qui use d’une sémantique spécifique. Le discours ayant toujours précédé l’acte, les termes sont bien choisis et constamment modifiés. Le langage populaire a toujours inventé des dénominations péjoratives : sale arabe, bougnoule, bicot, melon… Les médias et les intellectuels de salon ont d’autres qualificatifs, toutes aussi hostiles qu’ambigües : minorités visibles, gens de couleur, individus typés, exotiques, gens du Sud, populations des quartiers, la France des banlieues, la France périphérique, les quartiers difficiles, les zones sensibles…

Et depuis peu, le conflit entre les bien-pensants et les exclus de tous bords s’accentuant, on parle ouvertement de territoires perdus de la république, de zones de non droit, d’une France en sécession ou en sédition, de cités interdites…

Dans le fond, il s’agit de toute une logorrhée bien française qui est conçue pour ne pas voir la réalité. Il ne faut surtout pas appeler les choses par leur nom. Or les banlieues sont les territoires de l’exclusion et de l’injustice. Un tiers des Français y vit et les étrangers y sont minoritaires. Construites pour être inaccessibles, sans emplois et sans loisirs, c’est le lieu où tous les démunis se retrouvent, indépendamment de leur couleur et de leur religion.

Selon Euronews, un rapport de la fondation Bertelsmann montre que dans cinq pays, environ un cinquième des personnes interrogées ne veulent pas vivre en voisinage avec des musulmans. A la question «souhaiteriez-vous ces groupes de personnes comme voisins ou cela n’a-t-il pas d’importance pour vous», un peu moins de 20% des personnes interrogées en Allemagne, Autriche, Suisse, France et Royaume-Uni répondent non au groupe des musulmans.

Médiapart, un média indépendant, évoque des mécanismes d’«invisibilisation» toujours à l’œuvre aujourd’hui.

* Sociologue.

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Tunisie : le taux de chômage recule à 15,3 % au deuxième trimestre 2025

Le taux de chômage a reculé au cours du deuxième trimestre pour atteindre 15,3%, contre 15.7% au premier trimestre 2025, selon les statistiques de l’INS publiées vendredi.

Le nombre de chômeurs s’établit ainsi à 651.1 milles, en baisse de 13.4 mille par rapport au premier trimestre 2025 (664.5).

Le taux baisse à 12,6% pour les hommes (contre 13.6% en T1 2025), par contre le taux augmente à 20,9% après 20.3% au T1 2025 chez les femmes.

Le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans a diminué au cours du deuxième trimestre 2025, atteignant 36.8 % contre 37.7 % au premier trimestre 2025. Il s’agit de 36.4 % pour les hommes et 37.8 % pour les femmes.

Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur augmente pour atteindre 24,0% au premier trimestre de l’année 2025 (contre 23,5 % au premier trimestre 2025) Ce taux est de 14.2 % chez les hommes et de 31,3 % chez les femmes.

Evolution du nombre d’actifs

Au deuxième trimestre de 2025 la population active s’inscrit en hausse, s’établissant à 4259.9 mille individus contre 4233.4 mille au premier trimestre de l’année 2025, soit une augmentation de 26.5 mille individus.

Cette population se répartit en 2899.8 mille hommes et 1360.1 femmes, soit respectivement 68.1 % et 31.9 % de l’ensemble de la population active.

Cependant, malgré l’augmentation de la population active pendant le deuxième trimestre de l’année 2025, le taux d’activité a recule de 0,2 point atteignant 46,2 % de la population en âge d’activité (âgée de plus de 15 ans) contre 46,4 % le premier trimestre 2025.

Evolution du nombre d’actifs occupés

Le nombre des occupés a augmenté de 39.9 mille pour s’établir à 3608.8 mille au deuxième trimestre de l’année 2025 contre 3568.9 au premier trimestre de l’année 2025.

Cette population est répartie inégalement entre les deux sexes : 2533.5 mille hommes contre 1075.4 mille femmes, soit respectivement 70.2 % et 29.8 % de la population active occupée.

Répartition des occupés selon le secteur d’activité

La répartition des occupés selon les secteurs d’activités se présente comme suit : 53 % dans le secteur des services, 20% dans le secteur des industries manufacturière, 13 % dans le secteur des industries non manufacturière et 14% dans le secteur de l’agriculture et de la pêche.

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Croissance économique en Tunisie : 2,4% sur six mois, 3,2% au deuxième trimestre 2025

L’économie tunisienne a enregistré une croissance de 2,4% au cours du premier semestre de 2025, a fait savoir vendredi, l’Institut national de la statistique (INS).

Au cours du deuxième trimestre de 2025, les estimations issues des comptes nationaux trimestriels, montrent que le Produit Intérieur Brut (PIB) en volume, corrigé des variations saisonnières, a enregistré une croissance au taux de 3,2% sur un an, indique l’INS dans une note rendue publique, vendredi.

En glissement trimestriel, c’est-à-dire par rapport au premier trimestre de l’année 2025, le PIB en a enregistré une hausse de 1,8%.

Agriculture, industrie et services moteurs de la croissance

L’INS a, également, fait état d’une hausse de 3,3% de la demande intérieure en volume, affichant une contribution positive de 3,59% à la croissance économique du deuxième trimestre de 2025 (3,2%). A contrario, le solde des échanges extérieurs de biens et services a affiché une contribution négative à hauteur de -0,43%, du fait de la baisse du volume des exportations des biens et services (-9,6%) et de la hausse de 8,9% du volume des importations.

La valeur ajoutée du secteur agricole a évolué de 9,8% en glissement annuel au cours du deuxième trimestre de 2025. Le secteur agricole a contribué à hauteur de 0,84%, au taux de croissance de 3,2 % enregistré au cours du deuxième trimestre de 2025.

Le secteur des services a maintenu un rythme d’activité positif au cours du deuxième trimestre de 2025. Sa valeur ajoutée a connu une croissance de 1,9% en raison de l’évolution de 7% de la VA du secteur des hôtels, restaurants et cafés, de 3% de celle du secteur des transports et de 1,5% de celle du secteur informatique et de la communication. Le secteur a contribué à hauteur de 1,21%, au taux de croissance de 3,2 % enregistré au cours du deuxième trimestre de 2025.

La valeur ajoutée du secteur des industries manufacturières a, également, progressé de 3,9% en raison de la hausse de 10,1% de la valeur ajoutée des industries chimiques, de 9,6 de la VA des industries mécaniques et électriques et de 7,7% de celle des industries minières.

En revanche, la VA du secteur de l’énergie, des mines, de la production et distribution d’eau, d’assainissement et de gestion des déchets a augmenté de 2,1 %, au cours du deuxième trimestre de 2025, en raison de la progression de 39,5% de la VA du secteur des mines et de 9,6% de celle du secteur de la construction et du bâtiment.

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L’INS annonce une croissance du PIB de 3,2% en glissement annuel au T2 2025

L’INS vient de publier les dernières données selon lesquelles, le Produit Intérieur Brut (PIB) en volume, corrigé des variations saisonnières, a affiché une croissance annuelle de 3,2% au deuxième trimestre 2025. En comparaison avec le trimestre précédent, le PIB a progressé de 1,8% en glissement trimestriel.

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Allemagne : le PDG de la Deutsche Bahn démis de ses fonctions pour non-ponctualité des trains

Malgré la crise économique que traverse le pays, en Allemagne on ne badine avec les retards, même dans les services publics. Le patron de la puissante Deutsche Bahn (BD), la compagnie ferroviaire, Richard Lutz, fait les frais de quelques retards de trains.

Mais seulement, tenez-vous bien, les retards dont il s’agit seraient insignifiants outre cieux. En effet, comme l’écrit Le Figaro, « en Allemagne, moins de deux tiers des trains longue distance avaient moins de 15 minutes de retard début 2025. Une crise profonde dont la compagnie publique peine à sortir ». Oui, vous avez bien noté : “moins de 15 minutes de retard“.

Et au pays d’Adenauer, c’est une raison suffisante pour perdre son poste. Ainsi, le gouvernement du chancelier Merz a annoncé, jeudi 14 août, le limogeage de Richard Lutz, lequel était «… sous des critiques notamment en raison du manque de ponctualité des trains outre-Rhin », selon des sources proches de l’entreprise citées par le journal français.

« Nous sommes convenus de mettre fin prématurément au contrat du patron des chemins de fer », a annoncé le ministre allemand des Transports, Patrick Schnieder, lors d’une conférence de presse à Berlin. Il a qualifié la situation de la BD de “dramatique“, compte tenu du “manque de satisfaction des usagers en termes de ponctualité et de rentabilité“. Ponctualité, le mot est prononcé.

À la tête des chemins de fer allemands depuis 2017, le contrat de Richard Lutz, 61 ans, courait jusqu’en 2027.

À noter que la Deutsche Bahn est détenue à 100% par l’État fédéral, mais elle subit « la vétusté de ses infrastructures, et une dette qu’elle a réduite cet été grâce à la vente de sa filiale logistique rentable Schenker », rappelle le quotidien français. « Trains bondés, en retard ou supprimés et tronçons en maintenance sont devenus la norme pour les voyageurs. Au premier semestre 2025, seuls 63,4% des trains longue distance ont eu moins de 15 minutes de retard, légèrement mieux qu’il y a un an mais pas encore au seuil espéré de 65%. Ce taux était à 79% en 2016, avant l’arrivée de Richard Lutz ».

Justement, pour résoudre une partie de ses problèmes, l’entreprise vient de bénéficier de près de 107 milliards d’euros d’aides publiques (votées jusqu’en 2029), dont plus de 20 milliards cette année.

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Un centre d’affaires italo-tunisien à l’Expo Osaka 2025

Delta Center, centre d’affaires italo-tunisien, basé à Tunis, pôle stratégique pour le développement des relations économiques entre l’Europe et l’Afrique, sera présent au Pavillon italien de l’Expo 2025 d’Osaka le 26 août 2025.

Dans ce prestigieux cadre international, son président, Sandro Fratini, prononcera un discours sur le thème «Nouveaux horizons de coopération économique entre l’Europe et l’Afrique».

Ce discours, inscrit au programme officiel du Pavillon italien lors de la mission Confimprese Italia (dont Fratini préside la branche tunisienne), soulignera le rôle du Delta Center en tant que passerelle stratégique pour les entreprises, les institutions et les investisseurs souhaitant saisir les opportunités offertes par les marchés africains. Les projets, initiatives et partenariats développés par le Delta Center ces dernières années seront présentés, l’accent étant mis sur la facilitation de l’accès aux marchés africains pour les entreprises européennes, le développement de chaînes d’approvisionnement durables dans les secteurs de l’énergie, de l’agroalimentaire et de l’innovation numérique, et la création de réseaux institutionnels et commerciaux pour favoriser les investissements à long terme.

«L’Expo 2025 représente une opportunité unique de partager avec le monde notre vision de l’Afrique en tant qu’acteur clé de la croissance mondiale, à travers des partenariats solides et axés sur la durabilité», a déclaré Fratini dans un communiqué, soulignant comment la participation du Delta Center à l’Expo 2025 d’Osaka confirme sa vocation internationale et son engagement continu à promouvoir le dialogue, l’innovation et le développement économique entre les deux continents.

I. B.

D’après Ansamed.

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INS : le déficit commercial atteint -11,9 milliards de dinars fin juillet 2025

Selon l’INS, les échanges commerciaux au cours des sept premiers mois de 2025 témoignent d’une stabilité relative des exportations (-0,2 %); mais d’une hausse notable des importations (+4,7 %). Ce qui aggrave le déficit commercial à près de 11,9 milliards de dinars.

Le recul des exportations dans des secteurs clés tels que l’énergie et l’agro-alimentaire contraste avec la progression des exportations dans les mines et les industries mécaniques et électriques. Du côté des importations, la hausse des biens d’équipement, des matières premières et des biens de consommation contraste avec la baisse des produits énergétiques et alimentaires.

Les échanges restent dominés par l’Union européenne. Mais la Tunisie enregistre une augmentation de ses exportations vers les pays arabes et des importations en provenance notamment de la Chine. Le déficit commercial est largement porté par l’énergie et les matières premières.

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Un sommet en Alaska, pour quoi faire ?

Russes et Américains se sont mis d’accord pour la tenue d’un sommet sur la guerre d’Ukraine le 15 août prochain aux Etats-Unis, plus précisément en Alaska. Le sommet et l’endroit choisis pour le tenir en ont étonné plus d’un.

Le sommet ne va pas avoir lieu au cœur du territoire américain, mais sur une portion lointaine qui faisait partie de la Russie jusqu’en 1867, année où le tsar Alexandre II vendit ce bout de territoire, plusieurs milliers de kilomètres loin de Moscou, pour la modique somme de 7,200 millions de dollars. Donc, en se déplaçant pour le sommet, Poutine ne sera qu’à 85 kilomètres loin de son pays, soit la largeur du détroit de Béring qui sépare le territoire russe des Etats-Unis.

La tenue d’un tel sommet a-t-elle un sens ? C’est la question que se posent la plupart des observateurs. Tout d’abord, il faut préciser qu’un sommet qui mérite son nom est un processus qui prend des semaines, voire des mois de préparation entre les deux délégations concernées, composées des ministres des Affaires étrangères et des experts de chaque partie. Ceux-ci discutent en profondeur les aspects politiques et techniques, arrondissent les angles des différends avant de rédiger une version finale de l’accord. C’est seulement à ce stade que les deux chefs d’Etat se réunissent en sommet non pas pour discuter, mais pour apposer leurs signatures.

Or, le sommet de l’Alaska est l’un des plus bizarres de l’Histoire proche ou lointaine. Il a été décidé juste quelques jours après que Trump eut donné à Poutine « un ultimatum de 50 jours pour arrêter la guerre », avant qu’il ne change aussitôt d’avis, affirmant « 50 jours, c’est beaucoup, je lui donne 10 ou 12 jours » !

Quelques jours après, oubliant son « ultimatum raccourci », Trump envoie son représentant Witkoff à Moscou pour rencontrer Poutine. Après cette rencontre, le monde apprend que Trump et Poutine se rencontreront bientôt. Après deux jours d’incertitude sur le lieu de la rencontre, on apprend que le sommet aura lieu le vendredi 15 août en Alaska.

On imagine l’état de choc des élites gouvernantes européennes lorsqu’elles ont appris la nouvelle. Un choc d’autant plus dur que Trump a accepté la condition de Poutine d’exclure de la rencontre le président ukrainien Zelensky.

La plus forte déception est ressentie en Grande-Bretagne, ennemie historique de la Russie. Une déception et une mise en garde exprimées dans un éditorial du quotidien londonien le Daily Telegraph du 9 août en ces termes : « M. Trump ne doit pas prendre le risque de tomber dans le piège des compromis pour une paix décidée à la hâte. Poutine pourrait penser que la guerre d’usure joue en sa faveur. La ligne qui ne doit pas être franchie est que les Etats-Unis acceptent de conclure un accord qui serait favorable pour Poutine et intolérable pour Zelensky. Le prix de cette guerre est terrible, mais une paix injuste serait pire que sa continuation ».

On ne peut pas être plus clair. La Grande-Bretagne, depuis la désastreuse intervention en avril 2022 de son Premier ministre d’alors, Boris Johnson, pour faire échouer l’accord d’Istanbul jusqu’à aujourd’hui, reste la principale force hostile à toute tentative visant à mettre fin au conflit; malgré les terrifiantes pertes humaines subies par l’Ukraine.

L’entourage de Trump n’est pas moins hostile que les Britanniques à tout arrêt de la guerre tant que la Russie est avantagée sur le terrain. On peut légitimement se demander si le président américain a les mains libres pour conclure un accord avec Poutine qui serait inacceptable non seulement pour les Ukrainiens et les Européens, mais aussi pour les néoconservateurs influents dans son entourage, dans le parti républicain et au sein du Congrès. Ceci d’une part.

D’autre part, il est hautement improbable que Poutine fasse la moindre concession ou accepte un cessez-le feu qui ne répondrait pas aux conditions de la Russie qui a la haute main sur le terrain. D’où la question qui se pose avec insistance : un sommet en Alaska, pour quoi faire ?

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Soutien à Gaza | LTDH : Appel à témoignages pour l’ouverture du passage de Rafah

Dans le cadre de ses actions en faveur des droits humains et de la solidarité internationale, la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH) poursuit son engagement en soutien au peuple palestinien et pour la levée immédiate du blocus imposé à la bande de Gaza.

Ce blocus, aggravé par la fermeture du passage de Rafah, soumet la population civile à une famine organisée, représentant une nouvelle forme de crime de génocide.

La LTDH envisage de saisir la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples afin de solliciter des mesures conservatoires urgentes et de dénoncer les violations graves des droits humains liées à cette situation.

À cet effet, la LTDH lance un appel à témoignages auprès de :

  • Toutes les organisations nationales et internationales, ainsi que les militant·e·s, ayant tenté d’acheminer une aide matérielle ou financière via le poste frontalier de Rafah, et s’étant heurté·e·s à un refus ;
  • Tous les activistes, associations ou collectifs s’étant rendus légalement en République arabe d’Égypte pour soutenir l’ouverture du passage, et ayant été empêchés d’y accéder, de manifester pacifiquement, ou ayant fait l’objet d’une expulsion arbitraire sans procédure judiciaire.

Nous vous invitons à témoigner de ces faits, en transmettant tout document ou preuve disponible.

Chaque témoignage devra inclure :

  • L’identité du témoin (ou de l’organisation) ;
  • Les coordonnées de contact ;
  • Le récit détaillé des faits ;
  • La signature (et le cachet officiel de l’organisation, le cas échéant).

Une fiche de témoignage peut être obtenue sur simple demande à l’adresse suivante :
ltdhgaza@gmail.com

Nous comptons sur votre mobilisation, votre attachement aux principes fondamentaux des droits humains et votre solidarité active pour contribuer à la réussite de cette initiative.

Ensemble, brisons le blocus. Ensemble, faisons triompher la justice.

Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme

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Tunisie | Plus de 5 millions de visiteurs étrangers au 20 juillet

Quelque 5,3 millions de visiteurs étrangers sont entrés en Tunisie au 20 juillet 2025, soit une augmentation de 9,8 % par rapport à la même période l’année dernière, a déclaré Mohamed Mehdi Haloui, directeur général de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), précisant que ces données font état d’une augmentation de 16,2 % par rapport à la même période en 2019, année de référence avant la crise de la Covid -19.

«Si ce rythme de croissance se maintient, le seuil des 11 millions pourrait être atteint d’ici la fin de l’année», a ajouté M. Haloui lors d’une conférence de presse.

Les recettes touristiques ont également augmenté de 8,2 %, pour atteindre 3,899 milliards de dinars tunisiens (environ 1,15 milliard d’euros). Le nombre de nuitées a progressé de 7,1% par rapport à la même période en 2024, pour atteindre 12,362 millions.

De même, le taux d’occupation des hôtels a augmenté de 2,1 % pour atteindre 35,3 %, a annoncé le directeur général de l’ONTT.

Les arrivées de visiteurs européens ont progressé de 10,7 % par rapport à la même période l’an dernier, atteignant 1,592 million. Le marché français a enregistré des chiffres satisfaisants (+9,6 %), tout comme les marchés britannique (+46,9 %), italien, suisse et irlandais, avec des hausses respectives de 11,6 %, 17,6 % et 97 %.

Le nombre de visiteurs du Maghreb a affiché une tendance à la hausse (+9,8 %) par rapport à 2024, atteignant 2,748 millions, dont 1,459 million en provenance d’Algérie et 1,246 million en provenance de Libye, a ajouté M. Haloui.

Les touristes en provenance des États-Unis ont également suivi la tendance, avec une hausse de 4,9 %. Les marchés canadien et chinois ont enregistré des hausses respectives de 7,5 % et 15 %.

Le nombre de visiteurs tunisiens expatriés en Tunisie a augmenté de 7,5 % jusqu’au 20 juillet, atteignant un total de 805 361. Le tourisme national représente 30 % de l’ensemble du secteur touristique, a précisé le responsable. Une plateforme numérique pour faciliter les réservations d’hôtels sera bientôt disponible en ligne.

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Décoloniser la santé | Le soin humanitaire comme camouflage

Dans la foulée d’un premier article de l’auteur publié par Kapitalis («Ce que le corps guérit, l’industrie ne veut pas l’entendre»), ce second article inaugure une série intitulée «Décoloniser la santé : chroniques d’un médecin en territoire dépendant». Dr Ben Azzouz y explore, à partir de son expérience de terrain de médecin tunisien en Afrique du Sud, la manière dont certaines interventions dites humanitaires participent à des logiques de pouvoir, de normalisation et de dépendance médicale structurelle. Il s’inscrit dans une réflexion plus large sur la souveraineté thérapeutique des pays africains, et sur la nécessité de redonner au soin sa dimension politique, éthique et poétique. Et explique comment certaines ONG et fondations masquent les logiques de contrôle postcolonial.

Dr Hichem Ben Azouz *

On dit «ONG», on dit «fondation», on dit «aide internationale». Mais derrière ces mots, il y a des drapeaux. Derrière les drapeaux, il y a des marchés. Et derrière les marchés, il y a des chaînes.

Depuis des années, le soin s’exerce dans les marges. Dans des hôpitaux et cliniques sans ressources, ces townships d’Afrique australe où le Sida n’est plus seulement une maladie, mais une monnaie, un quota, une statistique qu’on marchande. Là où les antirétroviraux tombent du ciel, mais où les compresses manquent. Là où l’on peut obtenir un test de charge virale à plusieurs dizaines de dollars, mais souvent pas d’eau propre.

Et toujours, dans l’ombre, une ONG. Pepfar, USAid, Fondation Bill et Melinda Gates, Clinton Health Access Initiative… des noms ronflants, des logos bien polis. Le soin, paraît-il. Mais à condition de bien suivre la ligne.

Soigner, mais sous contrôle

Les ONG internationales en santé n’agissent pas dans le vide. Elles n’ont rien d’innocent. Elles sont les prolongements souples d’une gouvernance globale, du «Soft Power». Une diplomatie du médicament, une médecine sans souveraineté.
Elles arrivent avec leurs fonds, leurs guidelines, leurs projets de recherche et leurs tableaux Excel. Elles choisissent qui soigner, avec quels produits, selon quels critères. Ce n’est pas une médecine gratuite. C’est une médecine conditionnée.

Et pendant ce temps, les chercheurs et académiciens des universités du Nord, Harvard, Johns Hopkins, Oxford, reçoivent les données du terrain sur leurs ordinateurs. Ils analysent, publient dans The Lancet ou le British Medical Journal, et tracent des cartes du monde qu’ils n’ont jamais foulé. Ils projettent des lignes, font parler les chiffres, modélisent le soin… à distance. Le réel, pour eux, est une variable. Le terrain, un tableau statistique. Ils ne voient ni les visages, ni la poussière, ni la fatigue. Mais ils dictent pourtant la marche à suivre.

On parle de santé publique. Mais c’est une santé sous tutelle. Un protocole rédigé à Atlanta, appliqué à Soweto. Une molécule imposée à Kinshasa, parce qu’elle coûte moins cher dans les appels d’offres. Les ONG ne viennent pas réparer. Elles viennent gérer.

Humanitaire ou néocolonial ?

La ligne est fine. Mais elle est là.

Ce qu’on appelle «soin humanitaire» est souvent un camouflage moderne du pouvoir. Un pouvoir qui ne tue plus avec des armes, mais avec des dépendances.
Un pouvoir qui n’exige pas l’obéissance par la force, mais par le financement.
«L’aide internationale est la continuation du contrôle colonial par d’autres moyens», dirait Frantz Fanon s’il était encore parmi nous.

Pepfar finance, mais Pepfar décide. USAid distribue, mais USAid contrôle les résultats.

Les patients deviennent des unités dans des rapports. Les médecins deviennent des agents d’exécution clinique. Et la pensée médicale locale est désactivée.

Quand les médicaments décident de la politique

Dans certains pays d’Afrique australe, les programmes VIH/Sida sont plus puissants que les ministères de la santé. Les directeurs de programmes attendent les financements étrangers comme autrefois on attendait les missions évangéliques. Le politique est paralysé. Le clinique est scripté. Et l’Afrique devient un plateau de surveillance sanitaire.

Un centre reçoit des kits VIH chaque trimestre. Mais si l’on ose prescrire autre chose, un traitement innovant, une approche intégrée, une molécule non subventionnée, c’est refusé, coupé, stigmatisé. Le soin est devenu normatif. Pas pour le patient. Pour l’algorithme. Le dossier médical devient un contrat. Et le médecin, un sous-traitant du nouvel ordre thérapeutique.

Reprendre le souffle, refuser la camisole

Il est temps de dire non. De dénoncer cette aliénation douce et violente. Cette camisole pharmaceutique habillée en humanitaire. Il ne s’agit pas de refuser la solidarité. Il s’agit de refuser la soumission.

Oui à une aide qui soutient. Non à une aide qui dicte. Oui à une médecine fraternelle. Non à une médecine managériale. Oui à l’échange des savoirs. Non à l’imposition des normes.

Ce texte n’est pas une attaque. C’est un appel. Pour que les médecins, les soignants, les penseurs africains reprennent la parole. Pour que l’on cesse de croire que prendre soin est une entreprise logistique de domination. Pour que l’on redonne au soin sa dignité politique, sa charge poétique, sa vérité humaine.

Ils veulent le silence, mais on revient avec le cri.

* Médecin tunisien opérant à Johannesburg, Afrique du Sud.

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Tunisie | Appendicite meurtrière ou la décadence d’un système

Une jeune fille est morte d’une appendicite (Alya Bhiri, 21 ans, le dimanche 20 juillet à l’hôpital de Gafsa, Ndlr) ça arrive encore en 2025. Mourir d’une appendicite en 2025 est excessivement rare fort heureusement, mais pas exclu. Sauf qu’entre populisme, efficience et rationalisme, il va falloir choisir, sinon il va falloir ne pas s’étonner et s’indigner quand des innocents vont mourir à cause du manque de moyens dans les hôpitaux publics.

Dr Monem El Achkham *

Quand la mort survient dans un milieu hospitalier et dans le cadre d’une prise en charge adéquate, c’est toujours regrettable, mais ça fait partie des quelques rares appendicites meurtrières répertoriées partout dans le monde et que la médecine actuelle admet difficilement que ça ne puisse être évitable.

En revanche, quand ça survient parce qu’on a refusé des soins à une jeune fille de 18 ans, ou à n’importe quel âge d’ailleurs, dans un hôpital public ou même dans une clinique privée, ça ne peut que nous fondre profondément le cœur et cette énormité ne peut être qualifiée que des plus odieux et des plus abjectes des crimes, auquel un établissement de santé puisse s’adonner.

Devant un pareil drame et parce que je sais qu’il y en a d’autres qui ont souffert le même dessein et qui ont préféré pudiquement le silence, je me sens épouvantablement coupable et je vous expliquerai le bien-fondé de ma culpabilité.

Je ne m’attarderai bien entendu pas sur les ineptes écumeurs qui, sciemment et sans aucune décence en profitent pour régler leurs comptes, l’un avec un directeur régional de la santé publique, l’autre avec un directeur d’hôpital, de brillants anciens agents des bureaux des entrées qui accablent leurs collègues et qui s’attribuent le mérite de la protection de la veuve et de l’orphelin à leurs époques, sans oublier ceux qui ont choisi comme souffre-douleurs, ce criminel de médecin qui n’est là que grâce à l’argent de leurs impôts et qui s’est égaré du noble objectif de sa mission sous le poids des privilèges.

La recherche de boucs émissaires

Cette histoire d’argent des impôts, je conçois que ce soit un manque de pertinence manifeste de l’aborder dans ces quelques paragraphes, mais j’ai envie de dire à ce génie qui a inventé cette formule que l’accès aux études médicales ne se passe pas comme si tout le monde pouvait y prétendre et que le seul mérite aura été d’avoir été tiré au sort en fonction de la quantité d’argent des impôts alloués aux études médicales. Et je finirai par m’enquérir à son sujet de la tragique entrave qui l’a empêché d’en profiter le cas échéant.

Quant à ces méprisables pseudos intellectuels qui n’hésitent pas à désigner des coupables, de jeter l’anathème sans scrupule sur d’honnêtes personnes, en fonction d’infâmes affinités, d’ignobles connivences, sans aucune connaissance ni expertise et en ne souciant nullement du mal qu’ils sont susceptibles d’occasionner injustement, je leur dis que dans ce drame, je suis l’un des principaux coupables et je vais vous le prouver, mais vous l’êtes probablement autant que moi, même si vous pensez que votre hargne et votre aigreur enrobées de vertus vous disculpe.

Dans nos hôpitaux et pour les avoir fréquentés un moment dans ma vie, il est complètement naïf et niais de penser qu’un patient puisse être pris en charge correctement et traité humainement. Des urgences submergées de patients demandeurs de soins, c’est tout à fait normal, qu’un médecin soit obligé de voir 10 patients par heure, soit un patient toutes les six minutes si ce n’est plus, je vous promets que ne serait-ce que trier les vraies urgences devient tout bêtement illusoire.

Alors que dire si de plus est, on exige de l’agent du guichet qui n’est généralement qu’un agent administratif, de ne pas refuser les vraies urgences ?

Se donne-t-on les moyens de nos exigences ?

Il est vrai que la loi tunisienne poursuit pénalement toute non-assistance à une personne en péril, mais est-ce que l’exécutif tunisien se donne vraiment les moyens de ses ambitions ? Il est clair que non et j’en prends pour exemple le cas de notre collègue pharmacien qui paye pour la défaillance du système de santé, et ce n’est pas faute de l’avoir signalé (Personnel soignant en Tunisie : Un métier dangereux…).

Je ne sais pas si vous le savez mais refuser un patient qui ne dispose pas de carnet de soins ou de laisser-passer, ce n’est pas une initiative ou une invention de l’agent, c’est le ministère de la Santé qui l’exige ! Et comment voulez-vous que l’agent en question distingue la vraie urgence de la simple consultation ? Dans ces cas-là, puisqu’il y va de l’intégrité physique du citoyen, qu’il est impératif de s’en acquitter sans faille, chaque agent doit avoir signé une décharge attestant avoir reçu et pris connaissance d’une procédure d’accueil, identifiant l’ensemble des directives et l’engage à les appliquer. Si l’administration ne dispose pas d’une telle décharge et que le ministère ne dispose pas du modèle électronique ou en papier de ladite procédure, c’est le système qui est défaillant et non pas l’agent.

Et qu’est-ce qu’on reproche au médecin qui a examiné la défunte et qui a demandé des examens, que malheureusement le pauvre père ne peut pas se payer ? Et d’abord pourquoi est-ce qu’il est obligé de se les faire faire dans le privé l’infortuné père ?

En outre, dans les conditions d’affluences et de délabrement des urgences en Tunisie, vous pensez vraiment qu’il est impossible de passer à côté de vraies urgences ?

Maintenant si réellement on est très à cheval sur l’approche sociale et les besoins élémentaires du citoyen, pourquoi en priver les plus démunis en leurs interdisant l’accès aux soins s’ils ne disposent pas de couverture sociale ? L’accès à la santé n’est-il pas un droit constitutionnel opposable à l’Etat tunisien et indépendamment du statut social ?

Des patients qui meurent dans les salles d’attente

J’ai exercé étant jeune dans les hôpitaux de la capitale et je m’en veux encore d’avoir vu mourir des patients dans les salles d’attente parce qu’ils attendaient leur tour, que j’avais cent vingt patients à examiner et sans avoir eu le temps réel ne serait-ce que pour constater leur présence.

J’ai récemment été amené à aider à l’hôpital et J’ai dû aller chercher des fils de suture et des sondes qui ne coûtaient rien du tout, pour pouvoir opérer un patient. Le manque du matériel de base, parfois même quand les équipements lourds sont disponibles sans être fonctionnels, dénote une méconnaissance totale des priorités en matière de santé, à moins que ce ne soit délibérément intentionnel !

Mais ce que je ne me suis jamais expliqué, c’est qu’en 2001 après avoir passé mes examens de spécialité et après avoir fini mes stages à l’étranger, j’avais postulé contre l’avis de mon patron feu Pr Abdeljelil Zaouche, à qui je dois tout ce que je suis, pour un poste à l’hôpital de Gafsa, alors qu’il n’y avait à l’époque aucun chirurgien et que les patients mouraient de l’appendicite, j’ai essuyé un refus après un an et sept mois d’attente, pour un problème de B2 en rapport avec une enquête de sécurité me classant politiquement douteux. Ce qu’il fallait en déduire raisonnablement, c’est que si on a le moindre doute sur votre allégeance au pouvoir, on préférerait laisser des citoyens mourir plutôt que de prendre le moindre risque de vous mettre dans le circuit. Cette parenthèse est bien évidemment destinée à ceux qui persistent à croire que c’était mieux avant.

En ce qui concerne notre actuel système de santé, l’intention est certainement meilleure, mais les conditions sont au mieux les mêmes et au pire, elles se sont dégradées en raison du coup de plus en plus exorbitant des soins avec un système dans l’impossibilité de suivre.

Il est bien évidemment plus simple et je dirais même plus rassurant de désigner un bouc émissaire en la personne du directeur régional, du directeur de l’hôpital, du médecin aux urgences ou du personnel de l’accueil, mais je vous promets que le problème est complètement ailleurs.

Un système de santé malade et à bout de souffle

Notre système est à bout de souffle. Nos hôpitaux surexploitent le personnel médical et paramédical, les centres hospitalo-universitaires fonctionnent d’une façon absolument perverse, les chefs des services et les aînés ont plus de facilités à asservir les jeunes médecins déjà submergés, que de faire faire leurs travails à des paramédicaux syndiqués. Les paramédicaux syndicalistes jouissent d’un pouvoir et d’une influence démesurée, ils en abusent et s’enorgueillissent, pour eux certes c’est une gloire, pour le pays la faillite d’un système. La centrale syndicale n’ignore pas qu’une catégorie du personnel est à l’origine de graves dépassements et que non seulement elle n’apporte pas sa part à l’édifice, mais en plus elle bride et freine tout effort de changement et de réforme, mais que voulez-vous c’est légitime de penser aux prochaines élections.

L’hôtellerie et les sanitaires dans la majorité des hôpitaux de Tunisie sont une véritable ignominie, une humiliation et un déshonneur pour nous tous.

Quand vous avez eu la malchance de voir la salle de déchoquage, les conditions dans lesquelles les patients sont accueillis, traités et examinés à l’hôpital de Gafsa, vous ne manquerez pas de vous rendre compte que c’est absolument une atteinte à la dignité humaine.

J’ai récemment eu l’occasion d’intervenir deux ou trois fois là-bas et j’ai été sidéré, horrifié et profondément consterné par la hauteur du désastre. J’avais décidé d’alerter et puis sous prétexte que l’effet escompté d’une telle alerte ne vaudrait peut-être pas la tumulte et le tapage que ça engendrerait, mon égoïsme a pris le dessus et j’ai préféré honteusement faire comme si de rien n’était et ne serait-ce que pour ça je me sens affreusement coupable de ce qui est arrivé à la pauvre jeune fille morte dans d’atroces souffrance, de la faute d’un système conçu avec un écart abyssal entre la théorie, les moyens, la méthode, la pratique et ne pouvant donc raisonnablement pas éviter ce genre de drame.

A un moment, j’ai été convié en ma qualité de représentant du conseil de l’ordre du sud-ouest à un conseil régional du gouvernorat de Gafsa pour une collecte de don pour Gaza. Dans la salle il y avait tous les directeurs régionaux, les avocats, l’UGTT et plein d’autres honorables représentants de la société civile. Il est vrai qu’avant même l’initiative du gouverneur pour cette action, nous médecins de la région, avions déjà initié une action dans ce sens et encourageons tout ce qui puisse renforcer de telles actions. Quand j’ai été invité à prendre la parole et après les hypocrites éloges de rigueur pour la vénérable assistance, j’ai posé une question : pouvez-vous me dire messieurs dames les conseillers, comment vous pouvez-vous donnez le droit dans ce conseil de discuter de tout ce qui concerne la région, entre autres les problèmes de santé, entre vous, en toute suffisance et fatuité, sans éprouver le besoin ne serait-ce que pour un avis éclairé et technique, d’inviter la représentation des médecins ? Plaît-il ? Je crois savoir et sans prendre de grands risques d’erreur que c’est en plus le cas partout en Tunisie, car c’est le règlement.

J’aurais aimé pouvoir officiellement siéger dans ce conseil afin de dénoncer, proposer et m’opposer. Là aussi j’ai lâchement fait le choix de me satisfaire de l’acquiescement protocolaire de ces férus de petits fours sans relancer l’affaire, par paresse et en me disant qu’on ne s’improvise pas militant audible.

Nous sommes tous terriblement coupables

Le prétexte est mince me diriez-vous, je vous le concède et j’avoue me sentir terriblement coupable. La vérité, il y a aussi cette ambiance de populisme rampant qui fait que le militantisme, les dénonciations, les revendications et les propositions de réforme ont peu de crédit devant l’accusation facile, l’insulte, le complotisme, la haine et que je ne pouvais en aucun cas cautionner ce qui me semble être la plus grave des dérives.

Cette ambiance destructrice et toxique, qui joue sur les peurs et la suspicion, ne fait que dégrader les volontés et la morale, et nous sommes tous responsables de l’avoir au mieux toléré et au pire entretenu.

Nous sommes tous coupables de privilégier la vengeance et les représailles à l’avis éclairé et à l’anticipation.

Nous sommes tous coupables de laisser ces pantins agitateurs et écervelés dominer la seine.

Le décès tragique de cette innocente jeune fille, le deuil de la famille et l’accablement du père étaient-ils évitables ? Certainement que oui. Est-ce la faute d’un responsable, d’un médecin ou d’un agent défaillant dans un système bien huilé et qui a fait ses preuves ? Rien n’est moins sûr, ce système a prévu de n’accepter que les patients ayants des papiers valides ou qu’il s’acquitte des frais d’enregistrement, sauf pour les urgences. Mais est-ce que le ministère de la Santé dispose de décharge signée par les agents d’accueil attestant qu’ils ont pris connaissance d’une procédure détaillée qui définit les inscriptions aux urgences ?

Et puis pour être conséquent, n’importe quelle petite douleur, aussi banale soit elle, peut cacher une urgence. Il revient donc au médecin de faire la part des choses en examinant tout patient avant qu’il ne soit inscrit. Mais le médecin, ce n’est pas un extra-lucide, pour diagnostiquer les vraies urgences, il a besoin de radios et d’analyses ! Il a donc besoin d’examiner comme il se doit le patient.

La solution la plus logique serait donc de ne refuser personne indépendamment de sa situation administrative. Et ne pensez surtout pas qu’avec ça on s’approche du risque zéro, loin de là.

Quand on demande des examens, qu’ils ne soient pas disponibles à l’hôpital et que le pauvre papa ne peut pas se les offrir dans le privé, qu’est-ce que les responsables et les agents sont censés faire ? Et ce sont eux qu’on désigne comme coupables ? C’est eux qu’on lynche sur la place publique ? Ils étaient peut-être censés payer à tous les consultants leurs examens dans le privé ?

Non, non et non c’est la faute de ce système défaillant, dépassé et qui est complètement en rade. Ayons donc la décence de reconnaître nos défaillances, évitons les formules faciles, la paraphrase, les insultes et le lynchage.

Notre système de santé est complètement bancal, il faut commencer par l’admettre et planifier la restructuration, les solutions les plus courageuses ne sont bien évidemment pas les plus populaires. Le partenariat public privé est une nécessité élémentaire et je ne m’étalerai pas là-dessus.

Quand on a une IRM et une salle de cathétérisme dans une petite ville, qu’elles fonctionnent très en-dessous de leurs capacités, pourquoi ne pas en faciliter l’accès à tous les patients plutôt que de vouloir absolument en installer d’autres dans le public ? Pourquoi ne pas utiliser le budget alloué pour combler d’autres besoin ? Mais je ne crois pas que ce soit dans l’ordre du jour, car bien que plausible et pertinent il n’en reste pas moins, impopulaire. Alors entre populisme, efficience et rationalisme, il va falloir choisir, sinon il va falloir ne pas s’étonner et s’indigner quand d’autres innocents vont mourir.

* Chirurgien à Gafsa.

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Grève des transports | Le ministère annonce plusieurs mesures

Suite au maintien de la grève des transports prévue du mercredi 30 juillet à minuit jusqu’au vendredi 1er août à minuit, le ministère a annoncé une série de mesures.

Dans un communiqué publié dans la soirée de ce mardi 29 juillet 2025, le ministère du Transport affirme avoir pris des mesures exceptionnelles en vue de faire face aux perturbations dans le transport public collectif, attendues dès ce soir à minuit, suite à la grève de trois jours dans le Grand Tunis ainsi que plusieurs autres régions du pays.

« Afin de garantir le droit au déplacement des citoyens de préserver un minimum de continuité dans le fonctionnement du service public et à limiter les désagréments pour les usagers », le ministère a décidé d’autoriser exceptionnellement les louages d’effectuer des trajets sur l’ensemble du territoire national, sans restriction liée à leur zone d’exploitation.

Dans le communiqué, on annonce également que les taxis collectifs et les véhicules de transport rural seront autorisés à circuler sans limites fixées par leur carte d’exploitation, ainsi que la réquisition d’un certain nombre d’agents pour assurer un service minimum…

Y. N.

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Tunisie : Ce que l’on sait de l’accord entre jeunes médecins et ministère de la Santé

Le ministère de la Santé a annoncé l’annulation de la grève de l’Organisation des jeunes médecins, à la suite d’une réunion tenue jeudi 3 juillet 2025 au siège du ministère, sous la présidence du ministre de la Santé, Mustapha Ferjani.

Dans un communiqué, le ministère a indiqué qu’un accord a été trouvé sur plusieurs points des revendications de l’organisation, « en application des recommandations du président de la République portant sur le respect de la dignité du corps médical et la valorisation des compétences nationales ».

De son côté, l’Organisation des jeunes médecins a annoncé jeudi soir la signature d’un procès-verbal d’accord avec les autorités de tutelle, dans lequel plusieurs de leurs revendications ont été satisfaites. Elle a salué la réaction positive du ministère de la Santé qui a permis d’éviter une crise dans le secteur, rendant hommage à l’ensemble des jeunes médecins pour leurs efforts et leur mobilisation tout au long du mouvement.

Pour rappel, les jeunes médecins avaient entamé une grève il y a quelques jours, précédée par une série de protestations et un boycott total du choix des lieux de stage. Leur mobilisation visait à réclamer une amélioration des salaires et le paiement des indemnités de garde en retard.

La grève a concerné l’ensemble des activités hospitalo-universitaires, y compris les cours académiques du programme complémentaire, à l’exception des gardes et des services d’urgence, afin de garantir un service minimum de première ligne.

Nous apprenons que les principaux points de l’accord concernent :

  • Le paiement de toutes les indemnités de garde et leur revalorisation, le paiement devient mensuel
  • Augmentation de plusieurs primes notamment d’une prime de risque
  • Augmentation des salaires à partir de 2026
  • La révision du processus d’approbation des stages ;
  • La revalorisation de la rémunération du service national ;
  • Prise en charge des frais de formation

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Tunisie – Crise des jeunes médecins : Encore un dénouement à l’arôme présidentiel ?

Depuis plusieurs semaines, les jeunes médecins tunisiens étaient en colère. Face à la surcharge dans les services, aux conditions de travail dégradées, au retard des affectations et à la précarité de leur statut, ils ont multiplié les appels au dialogue, parfois dans l’indifférence des institutions concernées. La grogne a fini par s’amplifier, avec manifestations, grèves et une couverture médiatique croissante.

Il aura pourtant fallu, comme bien souvent, une intervention du président de la République pour que le dossier connaisse une avancée décisive. Après une réunion au Palais de Carthage avec le ministre de la Santé, le chef de l’État Kais Saied a exprimé sa compréhension envers les revendications légitimes des jeunes praticiens, dans une approche de renforcement du secteur de la santé.

Dans la foulée, le ministère concerné s’est empressé d’annoncer une réunion urgente avec l’organisation des jeunes médecins en présence des représentants de l’ordre des médecins. Une décision qui a conduit à la suspension, ce jeudi 3 juillet 2025, de la grève annoncée.

Une issue positive donc, mais qui interroge sur le fonctionnement de l’État. Faut-il désormais attendre une validation présidentielle pour chaque conflit sectoriel ?
Les jeunes médecins, eux, accueillent favorablement les engagements obtenus, mais restent vigilants. Car les promesses, dans le secteur de la santé comme ailleurs, ont souvent été faites sans lendemain.

Plusieurs d’entre eux rappellent que la crise n’est pas uniquement matérielle : elle est aussi morale. C’est un sentiment d’abandon, d’injustice, et d’absence de perspectives qui habite une grande partie de cette génération en blouse blanche.

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Tunisie : le ministère de la santé ouvre des négociations avec les jeunes médecins

Le ministère tunisien de la santé a annoncé, mercredi 2 juillet au soir, la tenue d’une réunion de négociation avec l’Organisation des médecins internes et résidents (OTMIR), prévue pour le jeudi 3 juillet. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des recommandations formulées par le président de la République, Kaïs Saïed, lors de son entretien du 1er juillet avec le ministre de la santé, Mustapha Ferjani.

Le chef de l’État avait alors appelé à « l’instauration urgente d’un cadre juridique rénové », visant à garantir les droits des médecins, du personnel paramédical et des agents de santé en général. Une réforme qu’il juge nécessaire pour assurer à la fois la dignité de ces professionnels et la pérennité du système de santé public.

Recevant le ministre de la santé au palais de Carthage, Kaïs Saïed a salué « les compétences médicales tunisiennes reconnues à l’international », tout en dénonçant une logique de fuite des talents vers l’étranger, qu’il a qualifiée d’absurde. « Alors, qui prête à qui ? », s’est-il interrogé, en référence au départ massif des praticiens tunisiens vers des systèmes de santé plus attractifs.

Le président a également rappelé que le droit à la santé constitue un principe constitutionnel et un droit fondamental. Il a insisté sur la nécessité d’engager des réformes concrètes pour améliorer l’accès aux soins, notamment dans les régions marginalisées.

Face au malaise exprimé depuis plusieurs mois par les jeunes praticiens – en formation ou récemment diplômés – et à la dégradation continue du service public hospitalier, cette session de dialogue pourrait ouvrir la voie à un apaisement des tensions. Le ministère n’a toutefois pas précisé les contours de la négociation ni les points qui seront abordés avec les représentants syndicaux.

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Tunisie : Le ministère de la Santé affirme avoir satisfait la majorité des revendications des jeunes médecins

Face à la colère persistante des jeunes médecins, le ministère de la Santé tente d’apaiser les tensions. Dans une intervention sur les ondes de Mosaïque FM, ce mercredi, le chef de cabinet du ministre de la Santé, Mabrouk Aounallah, a assuré que la majorité des revendications des internes et résidents avaient trouvé une issue favorable.

Selon lui, les revendications des jeunes praticiens s’articulent autour de six points majeurs : la validation des stages, le service national, le paiement et l’augmentation des primes de garde, la hausse de la capacité d’accueil des gardes, ainsi qu’une revalorisation générale des salaires.

Validation des stages : des critères transparents adoptés

Sur le plan académique, les jeunes médecins réclamaient plus de transparence dans la validation des stages hospitaliers, renouvelés tous les six mois. Aounallah a indiqué qu’un consensus avait été trouvé avec les doyens des facultés de médecine pour adopter des critères d’évaluation objectifs et uniformes. « Ce point a été satisfait à 100 % », a-t-il affirmé.

Service national : salaire porté à 2000 dinars et couverture sociale

Autre avancée notable : la rémunération des médecins effectuant leur service national dans les structures publiques a été portée à 2000 dinars suite à un accord conjoint entre les ministères de la Santé et de la Défense. La décision a été publiée au Journal officiel. En plus de cette revalorisation, les concernés bénéficieront désormais d’une couverture sociale, jusque-là absente.

Le ministère examine également la possibilité d’exempter certains médecins du service national, un dossier toujours en discussion avec la Défense nationale.

Gardes : plus de 90% des arriérés réglés

Concernant le paiement des gardes, dont les montants varient entre 40 et 80 dinars par nuit, Aounallah a annoncé que plus de 90% des dus ont été réglés. Une cellule de suivi a été mise en place au sein du ministère pour éviter tout retard futur. Par ailleurs, toutes les demandes des hôpitaux visant à augmenter le nombre de médecins de garde ont été satisfaites, affirme-t-il.

Hausses salariales : un dossier encore ouvert

Les deux dernières revendications, portant sur la revalorisation des primes de garde et une augmentation générale des salaires, restent en suspens. Si le ministère ne rejette pas le principe, il souligne que ces mesures impliqueraient un coût estimé à 120 millions de dinars par an, sans compter les autres professionnels de santé. « Il est nécessaire d’ouvrir des négociations pour trouver un compromis équilibré », a conclu Mabrouk Aounallah.

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Tunisie : Kais Saied plaide pour un nouveau cadre juridique pour les professionnels de santé

Le président Kais Saied a plaidé mardi 1er juillet 2025 pour l’instauration urgente d’un cadre juridique rénové, visant à garantir les droits, la dignité et la protection des médecins, du personnel paramédical et de l’ensemble des professionnels du secteur de la santé en Tunisie.

Recevant le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, au Palais de Carthage, le chef de l’État a rendu un vibrant hommage aux compétences médicales tunisiennes, largement reconnues à l’étranger. Il a déploré le paradoxe d’un pays qui « prête » ses talents au monde, tout en affrontant une crise économique profonde : « Alors, qui prête à qui ? », a-t-il lancé, soulignant l’injustice de voir la Tunisie exporter une richesse humaine sans en récolter les fruits.

Au cœur de cette rencontre, Kais Saied a rappelé que le droit à la santé constitue un droit humain fondamental et un principe constitutionnel. Il a appelé à des actions concrètes pour renforcer l’accès aux soins, en particulier dans les régions marginalisées, dans l’attente d’une réforme structurelle du système de santé publique.

Le président a également salué la mémoire de grandes figures de la médecine tunisienne, à l’instar de Habib Thameur, Ahmed Ben Miled – surnommé « le médecin des pauvres » – Slimane Ben Slimane et Tawhida Ben Cheikh, pionnière de la médecine féminine. Il a exprimé son admiration pour les fondateurs de la Faculté de médecine de Tunis, qui, dans les années 1960, avaient choisi de mettre leur savoir au service du pays.

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