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Gaza : le bilan du génocide s’alourdit à plus de 61 000 martyrs et 153 000 blessés

Gaza : le bilan du génocide s’alourdit à plus de 61 000 martyrs et 153 000 blessés

Le bilan de l’agression génocidaire menée par les forces de l’occupation sioniste contre la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023 s’est alourdi à 61 499 martyrs et 153 575 blessés, ont indiqué, lundi soir, les autorités sanitaires palestiniennes. Selon la même source, les corps de 69 martyrs et 362 blessés sont arrivés dans […]

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Ces Tunisiens qui soutiennent le Hezbollah libanais

Une manifestation s’est tenue dans la soirée du vendredi 8 août 2025, devant l’ambassade du Liban à Tunis pour protester contre la décision des autorités libanaises de désarmer le Hezbollah, dénonçant ce qu’ils appellent «un agenda colonial et sioniste». La manifestation fait suite aussi à la publication de récents rapports documentant les crimes de guerre israéliens contre les civils et les infrastructures au Sud-Liban.

Latif Belhedi

Les manifestants ont dénoncé les efforts croissants de Beyrouth pour démanteler les capacités militaires du Hezbollah, estimant que ces efforts s’inscrivent dans une campagne plus large visant à affaiblir les «mouvements de résistance» à Israël dans la région.

La manifestation a été organisée par la Coordination pour l’action commune pour la Palestine, une coalition de plus en plus influente et active dans le soutien à la cause palestinienne.

Et qui déjà organisé des sit-in et des manifestations de plusieurs jours devant les ambassades américaine et égyptienne, accusant les gouvernements des deux pays de complicité dans la guerre israélienne contre Gaza.

Dans un communiqué publié le 6 août, la Coalition a rejeté ce qu’elle a qualifié de «tentatives persistantes» du gouvernement libanais de désarmer le Hezbollah, groupe de résistance chiite soutenu par l’Iran, affirmant que ces efforts servent des «programmes coloniaux et sionistes» visant à mettre fin à toute résistance dans la région au projet expansionniste d’Israël au Moyen-Orient.

Cette manifestation intervient dans un contexte de tensions croissantes le long de la frontière sud du Liban et fait suite à la proposition de désarmement la plus détaillée jamais présentée par Washington.

Un plan américain pour le désarmement du Hezbollah

    Selon Reuters, les États-Unis ont présenté au Liban un plan visant à éliminer progressivement la présence armée du Hezbollah d’ici la fin de l’année, en échange de l’arrêt des opérations militaires israéliennes dans le pays et du retrait des forces israéliennes de cinq positions au sud du Liban. Ce plan, soumis par Tom Barrack, envoyé du président Donald Trump dans la région, est actuellement examiné à Beyrouth. Lors d’une réunion du cabinet jeudi dernier, le gouvernement libanais a approuvé les objectifs généraux du plan, qui comprennent le contrôle de toutes les armes par l’État, le déploiement de forces libanaises dans les zones frontalières clés et l’ouverture de pourparlers indirects avec Israël pour résoudre la question des prisonniers et finaliser les frontières du Liban avec Israël et la Syrie. «Nous n’avons pas examiné les détails ni les composantes de la proposition américaine. Nos discussions et notre décision se sont limitées à ses objectifs», a déclaré le ministre libanais de l’Information, Paul Morcos, à l’issue de la réunion. Des ministres affiliés au Hezbollah et à son allié politique chiite, Amal, auraient quitté la réunion en signe de protestation.

    Le Hezbollah a été fondé en réponse à l’invasion du Liban par Israël en 1982, puis à son occupation. Soutenu par l’Iran, il est devenu une puissante guérilla qui a mené la campagne pour mettre fin à l’occupation israélienne au Sud-Liban en 2000.

    La guerre de 2006 contre Israël, qui s’est terminée sans que ce dernier n’atteigne ses objectifs militaires, a accru la popularité du groupe dans le monde arabe et musulman. De Tunis à Alep, des images du chef du Hezbollah chiite de l’époque, Hassan Nasrallah, ornaient les cafés et même les foyers sunnites du Maghreb, où beaucoup le voyaient comme un symbole de la résistance anticoloniale.

    Cependant, la décision du Hezbollah, dans les années 2010, de déployer des combattants pour soutenir l’ancien dictateur syrien Bachar Assad pendant le soulèvement qui a dégénéré en guerre civile a gravement terni sa réputation.

    Les images choquantes des atrocités commises par les forces d’Assad et leurs alliés ont laissé de nombreux habitants de la région désillusionnés par un groupe autrefois considéré comme l’avant-garde de la libération. Pour ses détracteurs, le Hezbollah n’était plus qu’un instrument de la politique étrangère de Téhéran.

    Pourtant, avec le déclenchement de la guerre de Gaza en 2023 et la décision du Hezbollah de rejoindre ce qu’il a appelé un «front de solidarité» avec le Hamas tout en défendant la frontière sud du Liban contre d’éventuelles incursions israéliennes, le groupe a commencé à regagner une partie de son prestige perdu, les drapeaux jaunes du Hezbollah réapparaissant lors des manifestations à Sanaa, Rabat, Tunis et Nouakchott.

    «La Palestine est notre boussole»

    «Nous soutenons la résistance et son droit de porter les armes contre l’occupant. Vous nous trouverez toujours aux côtés des canons des fusils pointés sur les sionistes ; c’est notre place et notre voie», a déclaré Jawaher Chenna, membre de la Coordination d’action commune pour la Palestine, défendant la position du groupe. D’autres militants de la Coalition et des Tunisiens qui ont promis de se joindre à la manifestation ont critiqué le gouvernement libanais pour sa tentative d’apaisement envers Washington au détriment de sa propre sécurité et de celle de la cause palestinienne. «La Palestine est notre boussole. Nous soutenons quiconque tire sur les sionistes», ont commenté de nombreux manifestants sur les réseaux sociaux.

    La manifestation à Tunis a fait également suite à la publication récente de rapports d’organisations internationales documentant les crimes de guerre israéliens contre les civils et les infrastructures au Sud-Liban. «De nombreux villages frontaliers du sud du Liban ont été rasés, et là où des écoles étaient restées debout, plusieurs ont été vandalisées et au moins deux ont été saccagées par les forces israéliennes», a déclaré Ramzi Kaiss, chercheur sur le Liban à Human Rights Watch (HRW). «En pillant des écoles, les forces israéliennes ont commis des crimes de guerre apparents et mis en péril l’éducation des élèves libanais», a ajouté HRW.

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    La Tunisie appelle la communauté internationale à agir pour stopper le génocide à Gaza

    La Tunisie condamne fermement l’annonce faite par l’entité occupante concernant ses intentions ignobles de réoccuper entièrement la Bande de Gaza, de disperser sa population et de la confiner dans une partie réduite de la Bande, ce qui constitue une violation flagrante de toutes les lois et conventions internationales, une atteinte manifeste au droit du peuple palestinien à l’autodétermination, ainsi qu’une tentative désespérée de liquider sa cause, de briser sa volonté de défendre ses droits légitimes et de le pousser à abandonner sa terre.

    Ce plan représente également un nouveau chapitre dans la série des crimes de l’entité sioniste et de son mépris pour la communauté internationale et pour l’ensemble des valeurs et principes humanitaires, crimes dont l’horreur et la barbarie s’aggravent de jour en jour.

    Il place toutes les forces mondiales, la volonté internationale et son système onusien, en particulier le Conseil de Sécurité, face à un moment décisif qui exige de trancher quant à l’avenir du monde, du droit et de la justice humaine, et d’assumer son devoir de mettre fin aux crimes de génocide contre le peuple palestinien et de lui assurer la protection nécessaire.

    La Tunisie réaffirme enfin son soutien inconditionnel au peuple palestinien frère dans sa lutte pour recouvrer ses droits légitimes, inaliénables et imprescriptibles, ainsi que sa position ferme en faveur de son droit à l’autodétermination et à l’établissement de son État indépendant, pleinement souverain, sur l’ensemble du territoire palestinien, avec Al-Quds Al-Sharif comme capitale.

    Communiqué

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    La compagnie israélienne El Al surnommée Genocide Airlines

    Le siège de la compagnie aérienne israélienne El Al à Paris a été tagué de peinture rouge et de slogans hostiles à Israël, pays hors-la-loi, auteur du génocide des Palestiniens de Gaza, diffusé en direct depuis le 7 octobre 2023 par les médias du monde et dénoncé par une bonne partie des pays de la planète

    Parmi les graffitis tagués pendant la nuit du 6 au 7 août 2025, sur la porte des bureaux de la compagnie, rue de Turbigo, en plein cœur de la capitale française, figuraient : «La Palestine vivra, la Palestine vaincra», «Fuck Zionism» et «El Al Genocide Airlines».

    La façade a également été taguée de rouge. Dans un message publié sur X, la ministre israélienne des Transports, Miri Regev, a condamné un «acte barbare et violent contre El Al»… un acte qui n’a tué personne, contrairement à l’Etat hébreu qui a détruit des villes entières et enterré sous les décombres des dizaines de milliers de Palestiniens enfermés et affamés.

    Selon El Al, cité par la chaîne de télévision israélienne N12, l’opération de taguage a eu lieu alors que le bâtiment était vide et il n’y avait aucun danger pour les employés de l’entreprise. Début juin également, plusieurs sites juifs de Paris avaient été tagués de peinture verte. Trois citoyens serbes ont été arrêtés et mis en examen, les enquêteurs français les soupçonnant d’agir au service des intérêts d’une puissance étrangère et les soupçons ont porté sur la Russie.

    I. B.

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    Situation humanitaire dramatique à Gaza : l’OMS tire la sonnette d’alarme

    Situation humanitaire dramatique à Gaza : l’OMS tire la sonnette d’alarme

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé jeudi que 99 personnes, dont 29 enfants de moins de cinq ans, sont décédées de malnutrition dans la bande de Gaza depuis le début de l’année 2025. Un bilan que l’organisation juge probablement sous-estimé. Lors d’un point de presse, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, […]

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    Gaza : 110 colis d’aide largués alors que la famine s’aggrave après 22 mois d’offensive

    Gaza : 110 colis d’aide largués alors que la famine s’aggrave après 22 mois d’offensive

    L’armée sioniste a annoncé que 110 colis d’aide humanitaire avaient été largués mardi au-dessus de Gaza, où les experts humanitaires internationaux estiment que la famine bat son plein après près de 22 mois d’offensive militaire sioniste. Ces colis, contenant de la nourriture, ont été largués par les Emirats arabes unis, la Jordanie, l’Egypte, l’Allemagne, la […]

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    Solidarité Gaza | La flottille Soumoud au départ de la Tunisie le 4 septembre

    Le Comité d’organisation de la flottille internationale Soumoud pour briser le blocus a annoncé le lancement des préparatifs pour la prochaine mobilisation en direction de la bande de Gaza.

    Un premier départ depuis l’Espagne est prévu le 31 août et le second depuis la Tunisie est programmé pour le 4 septembre, précisent les organisateurs lors d’une conférence organisée au siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) à Tunis, en précisant que des dizaines de navires se préparent également à prendre la mer depuis les continents européen et africain, avec la Tunisie et l’Espagne comme points de passage clés.

    Ces initiatives nationales et internationales visent à briser le blocus à mettre fin au massacre, sachant que la flottille acheminera de l’aide destinée au peuple palestinien de Gaza, qui fait face à un véritable génocide commis par l’entité sioniste.

    Y. N.

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    Tunis | Le sit-in devant l’ambassade américaine levé, la lutte continue

    Le Réseau tunisien de lutte contre la normalisation avec l’entité sioniste qui a levé son sit-in organisé durant 9 jours devant l’ambassade des États-Unis à Tunis a appelé à poursuivre la lutte en faveur des droits des palestiniens et contre le génocide à Gaza.

    Le Réseau et la Coordination d’action commune pour la Palestine, dans le cadre du soutien à la cause palestinienne ont saluén samedi, la participation de nombreux citoyens venus de différentes régions du pays à ce sit-in symbolique « qui témoigne de la profondeur de la conscience populaire tunisienne quant au devoir de solidarité avec le peuple palestinien et à la nécessité de s’engager activement en faveur de ses droits légitimes».

    La même source a aussi appelé à se mobiliser pour faire échouer les accords de normalisation et le projet d’Abraham et à œuvrer sans relâche à soutenir le peuple palestinien et la résistance, considérant par ailleurs que « toutes les institutions, centres ou structures affiliés à l’ambassade des États-Unis, ainsi qu’aux pays soutenant l’entité sioniste, sont elles aussi des parties prenantes au génocide et à l’agression en cours contre Gaza ».

    Les militants ont également réclamé l’adoption, en Tunisie, d’une loi criminalisant toute forme de normalisation avec l’entité sioniste.

    Y. N.

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    La reconnaissance de l’État de Palestine | Un pas vers la solution à deux États

    Le système international connaît des transformations rapides dans son approche du conflit israélo‑palestinien, notamment après des déclarations successives appelant à la reconnaissance de l’État de Palestine – la plus récente étant celle de la France annonçant son intention de franchir ce pas historique.

    Colonel Mohsen Ben Aissa *

    Cette orientation répond à l’impasse des négociations, à l’expansion croissante des colonies israéliennes et à la détérioration des conditions humanitaires dans les territoires occupés. Elle remet de nouveau en avant la solution à deux États comme seule voie réaliste pour parvenir à la paix.

    Cette évolution ne constitue pas un simple geste diplomatique : elle reflète une reconfiguration des rapports de force, avec la montée en puissance du rôle européen au Moyen‑Orient, le recul relatif de l’hégémonie américaine traditionnelle et l’intérêt d’une Europe soucieuse de stabilité en Méditerranée.

    I. Cadre juridique et politique

    La reconnaissance de l’État de Palestine par la communauté internationale s’appuie sur les critères établis par la Convention de Montevideo (1933) :

    • Une population permanente, incarnée par la présence historique du peuple palestinien, y compris les réfugiés protégés par la résolution 194 ;
    • Un territoire défini, englobant la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem‑Est selon les frontières de 1967, reconnues par la résolution 242 ;
    • Un gouvernement effectif, à travers l’Autorité palestinienne qui exerce un pouvoir administratif, judiciaire et institutionnel en dépit des défis liés à l’occupation et à la division interne ;
    • La capacité à entretenir des relations internationales, attestée par la participation de la Palestine à plus de 100 organisations internationales (dont l’Unesco) et son statut d’«État observateur non-membre» auprès de l’Onu depuis 2012. Le débat israélien sur cette capacité représente, selon l’analyse, de la «mauvaise foi», dans la mesure où la Palestine est déjà partie à de nombreuses instances et cultive des relations bilatérales avec des États du monde entier.

    La légitimité juridique de la reconnaissance est renforcée par plusieurs résolutions onusiennes successives confirmant les droits des Palestiniens :

    • La résolution 181 (1947), qui est le premier acte de reconnaissance internationale du droit des Palestiniens à disposer d’un État sur environ 44 % de la Palestine historique ;
    • La résolution 242 (1967), imposant à Israël de se retirer des territoires occupés ;
    • L’avis consultatif de la Cour internationale de justice (2004), condamnant le mur de séparation israélien sur le territoire palestinien, le qualifiant de violation du droit international.

    A cette date, plus de 147 États à travers le monde reconnaissent officiellement l’État de Palestine, notamment dans les régions d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Parmi les pays européens les plus récemment concernés : l’Espagne, l’Irlande et la Norvège (mai 2024), et bientôt la France (prévue en septembre 2025). Ces initiatives sont porteuses d’espoir pour encourager une position européenne unifiée.

    À l’opposé, bien que l’ensemble des États arabes et musulmans reconnaisse la Palestine, certains alliés traditionnels d’Israël comme les États-Unis, le Royaume‑Uni, l’Allemagne ou l’Australie restent hésitants ou opposés à une reconnaissance formelle, malgré leur soutien verbal apparent à la solution à deux États. Il existe une opportunité de tracer un horizon nouveau vers une paix fondée sur le droit international plutôt que sur la force.

    II. Dimensions politiques et diplomatiques

    La reconnaissance constitue indéniablement un outil d’équilibrage dans un contexte de supériorité israélienne diplomatique et territoriale. Elle modifie la donne et remet en cause l’hégémonie américaine en tentant de réveiller un pôle diplomatique européen parallèle :

    • Elle confère à la Palestine une posture de droit international crédible, contrecarrant l’argument de «l’ennemi non représenté», utilisé pour entraver les négociations, malgré le fait que l’OLP est le représentant palestinien légitime depuis 1974 ;
    • Ce n’est pas un acte unilatéral contre-productif, mais une base légale pour des négociations équitables, égalisant les deux parties, surtout après la reconnaissance historique faite par l’OLP d’Israël en 1993.

    La reconnaissance devient ainsi une nécessité pour corriger l’échec des négociations traditionnelles qui souffrent d’un déséquilibre flagrant des forces. Les négociations de Madrid (1991) n’ont offert aucune garantie sérieuse aux Palestiniens ; Oslo (1993) a introduit une reconnaissance réciproque, mais sans garantir la création d’un État palestinien; Annapolis (2007) a échoué par manque de mécanismes contraignants et de pression internationale. En trente ans, aucune avancée concrète n’a permis l’établissement d’un État, et la colonisation a progressé – le nombre de colons est passé de 100 000 à 700 000 depuis 1993.

    Assujettir la reconnaissance à des négociations préalables revient à entraver les droits palestiniens sous une façade diplomatique. Reconnaître l’existence de la Palestine est une condition préalable à toute négociation équitable. Demander d’abord de négocier est comme exiger qu’un prisonnier négocie la légitimité de sa propre liberté avec son geôlier. Ceci va à l’encontre du droit international : la reconnaissance des États ne nécessite pas l’accord des États voisins (comme en témoigne le cas du Kosovo en 2008, malgré l’opposition de la Serbie).

    Je ne souscris pas à un pessimisme affirmant que la reconnaissance restera lettre morte : au contraire, je la vois comme un levier de pression international capable de contraindre l’isolement grandissant d’Israël et sa crainte de poursuites judiciaires, pour l’amener à des négociations sérieuses. Il est urgent de décrédibiliser les justifications de la colonisation et de contenir la politique expansionniste israélienne. Le monde a besoin d’une diplomatie nouvelle, fondée sur des valeurs éthiques et promotrice d’une culture de la négociation positive, intra- et interculturelle, reposant sur des principes humains universels, indispensables pour réguler les relations humaines et instaurer un dialogue interreligieux véritable, vecteur de paix justice.

    III. Implications géopolitiques et stratégiques

    La conséquence la plus importante du repositionnement géopolitique est la transformation de la reconnaissance de l’État de Palestine non comme simple geste symbolique, mais comme un levier politique et moral :

    • Elle consolide la légitimité de la direction palestinienne, transformant l’Autorité de statut d’autonomie en État de fait disposant d’outils juridiques pour traduire Israël devant les tribunaux internationaux ;
    • Elle réoriente les dynamiques populaires vers des voies politiques légitimes et légales, contribuant à protéger la société palestinienne contre la dérive vers la radicalisation ou la violence désespérée.

    L’impact de la reconnaissance va au‑delà du juridique et du politique : il engage la stabilité sécuritaire régionale et internationale. En effet, l’impasse politique persistante sans perspective réelle favorise :

    • Un sentiment collectif de frustration, particulièrement chez les jeunes générations, qui perçoivent l’absence de justice comme un abandon international ;
    • L’exploitationde ce désespoir par les groupes extrémistes, locaux ou transnationaux, en les instrumentalisant pour recruter, radicaliser et légitimer la violence ;
    • L’aggravationdes menaces sécuritaires, non seulement dans les territoires palestiniens, mais aussi dans des pays voisins (Jordanie, Liban, Égypte) et même en Europe, où la cause palestinienne peut alimenter des tensions sociales et des formes de violence importée.

    De ce point de vue, la reconnaissance de l’État de Palestine n’est pas seulement un impératif légal et moral, mais une mesure préventive et proactive pour préserver la sécurité collective : elle chasse les prétextes des extrémistes en ravivant l’espoir d’une solution politique pacifique.

    Conclusion et perspectives

    Le changement de posture des pays européens traduit une prise de conscience croissante : la “neutralité passive” n’est plus acceptable et la reconnaissance de l’État de Palestine est non un obstacle à la paix, mais un prérequis à sa réalisation. Si cette dynamique perdure, accompagnée d’actions concrètes pour appuyer la construction de l’État palestinien et tenir Israël responsable de ses pratiques, nous pourrions observer un tournant historique dans le conflit.

    Un tel tournant ouvrirait la voie à une solution juste, intégrale, fondée sur le droit international et les résolutions de l’Onu, offrant aux peuples de la région l’opportunité tant attendue de vivre dans la sécurité et la paix.

    * Officier de la Garde nationale à la retraite.

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    L’écrivain israélien David Grossman | «Le génocide à Gaza me brise le cœur»

    «Pendant des années, j’ai refusé d’utiliser ce mot : ‘‘génocide’’ [en parlant du massacre des Palestiniens par l’armée israélienne, Ndlr]. Mais maintenant, je ne peux m’empêcher de l’utiliser, après ce que j’ai lu dans les journaux, après les images que j’ai vues et après avoir parlé avec des personnes présentes», a expliqué l’écrivain israélien David Grossman dans une interview accordée au journal italien La Repubblica.

    «Le simple fait de prononcer ce mot, ‘‘génocide’’, en référence à Israël, au peuple juif : cela seul, le fait même qu’il soit associé à eux [les Palestiniens, Ndlr], suffirait à dire que quelque chose de très grave nous arrive. Je veux parler en tant que quelqu’un qui a tout fait pour éviter de qualifier Israël d’État génocidaire. Et maintenant, avec une immense douleur et le cœur brisé, je dois voir ce qui se passe sous mes yeux. ‘‘Génocide’’. C’est un mot qui fait boule de neige : une fois prononcé, il prend de l’ampleur, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance», poursuit l’auteur de romans à succès et d’essais comme ‘‘Un peuple invisible : Les Palestiniens d’Israël’’.

    «Je reste désespérément fidèle à l’idée de deux États, principalement parce que je ne vois pas d’alternative», affirme l’écrivain. «Ce sera complexe, et nous et les Palestiniens devrons faire preuve de maturité politique face aux attaques qui ne manqueront pas de se produire. Mais il n’y a pas d’autre solution», ajoute-t-il.

    Le président français Emmanuel Macron propose de reconnaître l’État palestinien. «Je pense que c’est une bonne idée, et je ne comprends pas l’hystérie qui l’a accueillie ici en Israël. Peut-être que traiter avec un véritable État, avec de véritables obligations, et non avec une entité ambiguë comme l’Autorité palestinienne, présentera des avantages», estime Crossman. Qui conclut : «Il faudra évidemment des conditions très précises : pas d’armes. Et la garantie d’élections transparentes, interdites à quiconque envisagerait de recourir à la violence contre Israël.»

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    Tunisie | Rached Ghannouchi en grève de la faim

    Le président du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, est entré en grève de la faim, ce vendredi 1er août 2025, annonce son comité de défense.

    Dans un communiqué diffusé cet après-midi, le comité de défense précise que Rached Ghannouchi, actuellement ene détention, a décidé d’entrer en grève de la faim en signe de solidarité avec Gaza, en réponse aux appels lancés par les militants pour la cause palestinienne.

    La grève de la faim vise à dénoncer le blocus imposé à la bande de Gaza et à appeler donc à sa levée, lit-on dans le communiqué diffusé par le comité de défense de Ghannouchi.

    Rappelons que le chef du parti islamiste est poursuivi dans de nombreuses affaires, notamment pour complot contre la sûreté de l’État et d’autres liées au terrorisme. Il est condamné dans ce sens, à de longues années de prison.

    Y. N.

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    La Palestine, angle mort de la politique étrangère de l’Italie de Meloni

    «L’initiative urgente à prendre est la reconnaissance nationale immédiate de l’État de Palestine» est l’intitulé de de l’appel lancé par 35 anciens ambassadeurs italiens dans une lettre ouverte adressée à la Première ministre Giorgia Meloni, publiée dimanche 27 juillet 2025. (Ph. Meloni n’est pas seulement insensible aux souffrances des Palestiniens – son fond raciste y est pour beaucoup -. Elle est aussi une pro-israélienne notoire).

    Latif Belhedi

    Les signataires, – dont Pasquale Ferrara, Pasquale Quito Terracciano, Ferdinando Nelli Feroci, Stefano Stefanini, Rocco Cangelosi et Vincenzo De Luca – demandent de «suspendre toute relation et coopération» avec Israël dans les secteurs militaire et de la défense; de «soutenir au sein de l’Union européenne (UE) toute initiative impliquant des sanctions individuelles» ; et de «se joindre au consensus européen» pour la suspension temporaire de l’accord Israël-UE.

    «L’horreur perpétrée dans la bande de Gaza par Israël contre la grande majorité des civils sans défense» pousse les ambassadeurs à abandonner le langage prudent de la diplomatie, le langage secret réservé aux initiés. Et à prendre une initiative aussi inhabituelle que pertinente par son contenu et son timing.

    L’ambiguïté n’est plus possible

    Cette voix s’élève haut et fort dans le débat politique divisé depuis des jours – majorité d’un côté, aux côtés de la Première ministre Giorgia Meloni dont la position sur cette question est presque calquée sur celle du président américain Donald Trump, opposition de l’autre – sur la reconnaissance ou non, au moins, de l’État de Palestine.

    L’appel compte d’ailleurs parmi ses signataires des personnalités qui ont occupé pendant des années des postes institutionnels de premier plan : au sein de l’UE, au Palazzo Chigi, présidence du Conseil des ministres, à l’Otan et au Quirinal, la présidence de la république, ainsi que, bien sûr, dans les plus hautes fonctions diplomatiques. «Il y a des moments dans l’histoire où l’ambiguïté ou le juste milieu ne sont plus possibles», avertissent-ils. Et d’ajouter : «Et ce moment est venu pour Gaza».

    Les anciens ambassadeurs ont dénoncé «les violations flagrantes des droits de l’homme et de la dignité humaine» et «les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et le mépris constant du droit international et du droit humanitaire, dont le gouvernement israélien, comme tous les gouvernements, doit répondre.» Face à tout cela, «les déclarations, aussi nécessaires soient-elles, ne sont plus utiles», mais «des gestes politiques et diplomatiques concrets et efficaces».

    Silence radio de Giorgia Meloni

    Cet appel a été accueilli par un silence généralisé de la majorité, tandis que les partisans de Meloni ont souligné que la Première ministre avait «toujours» soutenu la solution «deux peuples, deux États», mais que reconnaître la Palestine aujourd’hui, comme elle l’a elle-même déclaré, ne constituerait pas une décision décisive. L’opposition, cependant, applaudit et retrouve une nouvelle énergie : «Nos diplomates sont un beau témoignage de dignité et de véritable patriotisme», déclare Giuseppe Conte, tandis que ses chefs de groupe aux commissions des affaires étrangères de la Chambre des députés et du Sénat, Francesco Silvestri et Bruno Marton, soulignent comment «ces ambassadeurs enseignent à Meloni ce que signifie représenter l’État avec honneur et dignité».

    «Si Meloni ne nous écoute pas, qu’au moins il les écoute», a exhorté le secrétaire de +Europa, Riccardo Magi, soulignant que «reconnaître l’État de Palestine ne légitimerait pas le Hamas». Nicola Fratoianni, chef du parti Si, a qualifié cette décision de «leçon de dignité» pour le gouvernement, donnée par «une figure emblématique de notre histoire diplomatique».

    Quand est-ce le bon moment ?

    Lorsque le Premier ministre a déclaré que l’État palestinien n’était «pas le bon moment», il a répondu : «Quand est-ce le bon moment pour le reconnaître ? Quand il n’y aura plus de Palestiniens vivants ?» Ce sont des concepts qu’Elly Schlein elle-même met en avant depuis longtemps : «Il n’est pas trop tôt, comme le dit Meloni ; après cela, il sera trop tard, et il risque de ne plus rien rester à reconnaître.» De plus, le secrétaire du Parti démocrate estime que «cet acte constituerait une contribution concrète au processus de paix au Moyen-Orient». «Il y a des moments dans l’histoire où l’ambiguïté se mue en complicité. Et à Gaza, ce moment est arrivé», ajoute Angelo Bonelli, député AVS et co-porte-parole d’Europa Verde. Et si le gouvernement «continue de refuser de reconnaître l’État de Palestine», il fait «un choix de lâcheté politique et de subordination morale».

    D’après Ansamed.

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    Tunisie – Italie | Convergence sur la migration, divergence sur la Palestine

    L’entretien, jeudi 31 août 2025, entre le président de la République, Kaïs Saied, et la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, en visite de travail en Tunisie a porté, selon Tunis, sur l’engagement commun à intensifier la coopération bilatérale dans plusieurs domaines, notamment les transports, la santé, l’agriculture et l’énergie, mais aussi sur la situation en Palestine. Selon Rome, l’entretien a surtout porté sur la coopération bilatérale autour du Plan Mattei et de la question migratoire, principale préoccupation de la partie Italienne, qui est restée silencieuse sur la Palestine. Vidéo.

    Imed Bahri

    Les principaux points abordés ont porté sur la coopération au développement (étayée par la déclaration conjointe signée en janvier), le lien entre eau et agriculture (notamment le projet Tanit), le futur centre régional de formation agricole et la gestion des migrations.

    L’énergie a également été au cœur des discussions : l’interconnexion Elmed a été présentée comme un projet d’infrastructure stratégique, aux côtés de la Terna Innovation Zone, une nouvelle plateforme de formation et d’innovation dans le secteur de l’énergie.

    Vers une «coalition méditerranéenne»

    Selon les médias italiens, Meloni, qui s’est rendue ensuite à Ankara, œuvre à la construction d’une «coalition méditerranéenne» avec des partenaires comme la Turquie, qui a étendu ces dernières années son influence déjà considérable en Libye, conservant un bastion à Tripoli et Misrata, tout en dialoguant directement avec le leader oriental Khalifa Haftar en Cyrénaïque.

    Selon une exclusivité d’Agenzia Nova, le chef du gouvernement d’union nationale libyen, Abdelhamid Dabaiba, devrait également être à Istanbul aujourd’hui.

    La question des voies de migration légales a également été soulevée dans le cadre du Processus de Rome, un élément moteur de la diplomatie régionale italienne.

    Selon le communiqué de la présidence de la république tunisienne, la nécessité d’une coordination des efforts de toutes les parties prenantes pour organiser des ponts aériens afin de permettre le retour volontaire des migrants irréguliers actuellement en Tunisie figure parmi les principaux sujets abordés.

    L’importance du démantèlement des réseaux criminels de traite des êtres humains a également été soulignée, ajoute le communiqué en précisant que le président Saïed a souligné que la Tunisie a supporté un lourd fardeau et que cette situation ne peut perdurer, réaffirmant la position ferme et inébranlable de la Tunisie, qui refuse de devenir un point de transit ou un lieu d’installation permanent pour les migrants irréguliers.

    La Tunisie a traité les migrants avec humanité lors du démantèlement de plusieurs camps. Cependant, aucun État ne peut accepter des individus se trouvant sur son territoire en violation de ses lois, d’autant plus que ces migrants irréguliers sont victimes d’un système international injuste, dont la Tunisie elle-même est également victime, a déclaré Saïed, en réponse au organisations nationales et internationales qui dénoncent les abus dont sont victimes les migrants subsahariens dans notre pays de la part des autorités sécuritaires lors de ces opérations de démantèlement de camps.  

    Saïed : «Le peuple palestinien meurt de faim et de soif»

    Les deux dirigeants ont également abordé plusieurs questions régionales, notamment la situation en Palestine occupée et les crimes génocidaires perpétrés par les forces d’occupation sionistes, souligne le communiqué de la présidence tunisienne. Qui ajoute : «Outre les dizaines de milliers de martyrs et de blessés, les forces d’occupation s’attaquent délibérément aux fondements de la vie, notamment par la famine et la privation, même d’une goutte d’eau. Le peuple palestinien meurt de faim et de soif sous les yeux du monde entier.»

    Le président Saied a réitéré, à cette occasion, la position inébranlable de la Tunisie : le peuple palestinien a le droit légitime d’établir un État indépendant et pleinement souverain sur l’ensemble du territoire palestinien, avec Al-Qods Al-Charif pour capitale, un droit qui ne s’éteindra pas avec le temps.

    Il a également déclaré que la légalité internationale s’érode face à une nouvelle légitimité humanitaire qui émerge, comme en témoignent les vastes manifestations à travers le monde dénonçant ces crimes.

    Meloni insensible aux souffrances des Palestiniens

    Sur cette question palestinienne, où l’Italie semble calquer sa position sur celle des Etats-Unis, la Première ministre Giorgia Meloni, dont c’est la cinquième visite à Tunis en deux ans, a été totalement silencieuse. Selon le communiqué officiel italien, l’entretien Meloni-Saïed a porté sur «l’engagement commun à lutter contre les réseaux criminels de traite des êtres humains et, parallèlement, à promouvoir les voies de migration légale, notamment dans le cadre du processus de Rome».

    Rappelons, à ce propos, que 35 anciens ambassadeurs italiens ont adressé, dimanche, une lettre à Mme Meloni lui demandant de «suspendre toute relation et coopération» avec Israël dans les secteurs militaire et de la défense; de «soutenir au sein de l’Union européenne toute initiative impliquant des sanctions individuelles»; et de «se joindre au consensus européen» pour la suspension temporaire de l’accord Israël-UE.

    Pour le moment, Mme Meloni et son gouvernement d’extrême droite restent complètement sourdes et aveugles face aux souffrances du peuple palestinien et aux crimes de guerre perpétrés par Israël à Gaza et en Cisjordanie.

    Vidéo.

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    Handala | Libéré, Hatem Laouini attendu ce vendredi en Tunisie

    Le militant tunisien Hatem Laouini a quitté la prison israélienne, où il a été détenu pendant 5 jours et a été reçu, ce jeudi 31 juillet 2025 en Jordanie.

    La bonne nouvelle a été confirmée par l’avocate Najet Hadriche, qui a ajouté que la voix de Hatem Laouini continue de résonner pour la liberté, la vérité et pour la Palestine.

    Le militant tunisien, arrêté à bord du navire Handala alors qu’il se dirigeait vers Gaza pour acheminer de l’aide humanitaire, a par ailleurs levé sa grève de la faim, indiquent ses proches, en ajoutant qu’il a été pris en charge par l’ambassade de Tunisie en Jordanie et qu’un retour au bercail est attendu demain vendredi 1e août 2025.

    Rappelons que Hatem Laouini a maintenu sa position politique, refusant de reconnaître la légitimité de la procédure judiciaire, en rappelant que l’occupation constitue elle-même un crime et en dénonçant la poursuite de la famine et du génocide à Gaza commis par Israël.

    Y. N.

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    Congrès de New York sur les deux États |  Avancée historique pour la Palestine

    La reconnaissance, lors du récent congrès de New York (28-30 juillet 2025), du principe des deux États comme issue politique viable au conflit israélo-palestinien marque un tournant diplomatique majeur. Longtemps entravée par l’intransigeance du gouvernement Netanyahu, cette avancée s’inscrit dans un contexte régional et international en pleine mutation, où la résistance palestinienne, l’éveil de l’opinion publique occidentale et les pressions juridiques internationales ont convergé pour impulser une nouvelle dynamique.

    Abdelhamid Larguèche *

    Résilience de la résistance palestinienne : la détermination du peuple palestinien, notamment à Gaza, a été décisive. Face à une offensive israélienne de plus en plus dénoncée par les organisations internationales comme relevant d’une «politique de génocide» – caractérisée par des bombardements intensifs, un blocus humanitaire et des déplacements forcés –, la résistance n’a pas fléchi.

    Plus de 60 000 morts parmi les Palestiniens à Gaza, en majorité des civils, et une crise humanitaire sans précédent ont bouleversé la conscience mondiale, rendant le statu quo intenable. En mai 2024, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a requis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, ainsi que contre plusieurs dirigeants du Hamas. Bien que ces mandats n’aient pas encore été exécutés, ils constituent un signal fort : l’impunité d’Israël n’est plus acquise. La CPI a également engagé une enquête sur les transferts forcés de population et les blocus alimentaires, renforçant la légitimité des revendications palestiniennes.

    Le tournant de l’opinion publique occidentale : l’évolution de l’opinion publique en Europe et aux États-Unis a constitué un second levier crucial. Les mobilisations massives à Londres, Berlin, Paris et New York, appuyées par les prises de parole d’intellectuels et d’artistes, ont contraint plusieurs gouvernements à revoir leur position.

    L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu l’État de Palestine. Aux États-Unis, la fracture au sein du Parti Démocrate – incarnée par des figures telles que Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez – avait poussé l’administration Biden à infléchir sa ligne, même si l’arrivée de Trump à la Maison blanche a changé la donne. De son côté, l’Union européenne a menacé d’imposer des sanctions ciblées contre les colons extrémistes et a suspendu certains accords militaires avec Israël.

    Rôle des «puissances» arabes et relance diplomatique : l’Arabie Saoudite, l’Égypte et le Qatar ont joué un rôle déterminant dans la relance du processus des deux États. Le plan de paix saoudien, subordonnant toute normalisation avec Israël à la création d’un État palestinien, a été soutenu par la Ligue arabe et par l’Onu.

    La résolution 2728 du Conseil de sécurité, adoptée en mars 2024, exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza, a illustré l’isolement croissant d’Israël sur la scène internationale. Fait notable : les États-Unis se sont abstenus d’opposer leur veto, pour la première fois contre une résolution défavorable à Israël.

    Emergence d’un nouvel ordre juridique international: les actions de la CPI ont introduit une nouvelle donne juridique incontournable :

    • Appel à des sanctions ciblées contre les auteurs présumés de crimes de guerre ;
    • Recommandation d’un gel des ventes d’armes à Israël, déjà partiellement appliqué par plusieurs pays européens ;
    • Demande d’un embargo international, sur le modèle de celui imposé à l’Afrique du Sud sous l’apartheid.

    Les prochaines étapes pour concrétiser cette percée: pour que le congrès de New York, coprésidé par l »Arabie saoudite et la France, ne reste pas un simple geste symbolique, des mesures concrètes s’imposent :

    • une reconnaissance massive de l’État de Palestine par l’Assemblée générale de l’Onu (au-delà des 140 États actuels) ;
    • des sanctions économiques contre les colonies israéliennes ;
    • la suspension des accords militaires avec Israël tant que les violations du droit international se poursuivent ;
    • l’application effective des mandats de la CPI, assortie d’un mécanisme renforcé d’extradition.

    Lueur d’espoir après des décennies d’occupation : le chemin vers une paix juste reste semé d’embûches, mais le congrès de New York a démontré une vérité essentielle : le droit international, lorsqu’il est soutenu par une mobilisation populaire mondiale, peut faire plier même les pouvoirs les plus arrogants.

    Un fait historique a d’ailleurs marqué ce sommet : le ministre britannique des Affaires étrangères a présenté des excuses officielles, reconnaissant que la Déclaration Balfour de 1917, censée garantir en même temps les droits nationaux du peuple palestinien, n’avait jamais été pleinement appliquée par la puissance mandataire.

    «La justice est comme le soleil : tôt ou tard, elle finit par percer les nuages», disait Mahmoud Darwich

    * Historien.

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    Jusqu’où l’armée israélienne ira-t-elle dans la guerre à Gaza?

    L’interminable guerre génocidaire menée par Benjamin Netanyahu à Gaza dure depuis bientôt deux ans et elle est exécutée par l’armée israélienne cependant au sein de celle-ci les critiques fusent sur les véritables intentions du  Premier ministre israélien, les réservistes sont de plus en plus nombreux à déserter et le risque de mutinerie est devenu sérieux. 

    Imed Bahri

    Le Daily Telegraph a publié une enquête de Henry Bodkin et Adrian Blomfield, affirmant que les soldats et généraux israéliens prennent leurs distances avec Netanyahu à cause de la guerre de Gaza. 

    Selon le Telegraph, cette guerre interminable pourrait entraîner une mutinerie au sein des rangs supérieurs de l’armée israélienne. Les deux auteurs ont cité un incident survenu au sud du Liban où six soldats ont été tués lors d’un affrontement avec des combattants du Hezbollah. Ron Weiner, qui faisait partie du groupe, a survécu. Weiner, 26 ans, a qualifié l’incident d’horrible. Capitaine de l’unité Nahal, il a pu extraire l’un de ses camarades blessés alors que les combats autour d’une maison ont duré cinq heures.

    25 jours de prison pour refus de servir

    Après cet incident, Weiner a refusé de réintégrer l’armée comme réserviste, probablement pour être déployé à Gaza, en signe de protestation contre la guerre qui a tué plus de 59 000 Palestiniens depuis octobre 2023. Il a déclaré: «Lorsque les bombardements sur Gaza ont repris, il est devenu évident pour moi que notre gouvernement souhaitait prolonger cette guerre aussi longtemps que possible, et non y mettre fin. J’ai alors compris que je ne pouvais pas reprendre du service dans cette guerre»

    Wiener a été condamné à 25 jours de prison pour refus de servir. Il ferait partie d’une vague croissante de jeunes réservistes qui estiment ne pas pouvoir participer à la guerre à Gaza. La plupart d’entre eux ne se présentent pas au service soit parce qu’ils «oublient» de lire leur courrier électronique (les convocations sont envoyées par mail) soit parce qu’ils invoquent des urgences médicales ou familiales. Wiener estime que les images d’enfants affamés à Gaza entraîneront une diminution du nombre de soldats qui s’engagent.

    Cette vague survient à un moment où la pression sur Israël s’intensifie face aux conditions humanitaires désastreuses à Gaza, les agences humanitaires mettant en garde contre une malnutrition massive et une famine généralisée.

    La France a annoncé jeudi son intention de reconnaître la Palestine comme État. Le point de vue de Wiener sur la futilité du conflit semble être partagé par un nombre croissant d’officiers supérieurs, en service ou à la retraite, qui se sont retournés contre la guerre de Netanyahu. Le journal cite le général Assaf Orion, ancien chef de la planification stratégique de l’armée israélienne, qui a déclaré que, si les campagnes israéliennes contre l’Iran et le Hezbollah au Liban avaient des objectifs stratégiques clairs, la poursuite des opérations militaires à Gaza n’est plus une nécessité militaire évidente. Il a déclaré au Telegraph: «À Gaza, je crois que des arrière-pensées ont obscurci l’orientation stratégique des fins et des moyens. Je crois que la principale raison d’une longue guerre à Gaza est l’opportunisme politique».

    Netanyahu craint l’effondrement de son gouvernement

    Eran Etzion, ancien chef adjoint du Conseil de sécurité nationale israélien, a été plus direct: «Il est clair pour la plupart des Israéliens depuis un certain temps que la principale raison de la poursuite de la campagne de Gaza réside dans les intérêts politiques personnels et juridiques de Netanyahu. Il a besoin de la guerre pour maintenir son pouvoir, voire le consolider»

    Nombreux sont ceux qui pensent que Netanyahu craint l’effondrement de son gouvernement si la guerre prend fin car les partis ultranationalistes de sa coalition l’abandonneront. Etzion affirme: «C’est la raison principale. Cela n’a rien à voir avec le Hamas, c’est entièrement Netanyahu»

    Si l’on en croit certaines fuites provenant du cabinet de sécurité israélien, le scepticisme ne se limite pas aux généraux à la retraite. Le chef d’état-major interarmées, le général Eyal Zamir, aurait affirmé qu’il y avait peu à gagner à poursuivre l’opération militaire sans risquer la vie de 20 détenus israéliens présumés vivants dans la bande de Gaza.

    Un Hamas bien qu’affaibli continue de combattre depuis les ruines de Gaza renvoyant des soldats israéliens de sacs mortuaires en Israël. Netanyahu insiste sur le fait que le mouvement palestinien doit être écrasé et non brisé, en tant que force militaire et gouvernementale et que le meilleur moyen de récupérer les détenus est de poursuivre les combats.

    Les négociations de Doha ont échoué et la délégation israélienne est revenue pessimiste quant à la possibilité d’un accord. La réputation internationale de l’État hébreu est en crise, ses alliés traditionnels comme la Grande-Bretagne, la France, le Canada et l’Australie se bousculant pour condamner les rapports de plus en plus nombreux faisant état de famine.

    Les dirigeants militaires, dont Zamir, se trouvent face à un dilemme en raison des positions des élus. Sa position s’est clairement manifestée ce mois-ci par son opposition au projet du ministre de la Défense Yisrael Katz de transférer toute la population civile de Gaza vers une prétendue «ville humanitaire» construite sur les ruines de Rafah dans le sud de la bande de Gaza.

    Le commandant de l’armée aurait souhaité protéger ses officiers d’une éventuelle complicité de crime de guerre dans un contexte de colère face à la possibilité que cette zone, qualifiée de camp de concentration par l’ancien Premier ministre Ehud Olmert, soit le prélude au déplacement forcé de la population. Cela placerait également ses forces, qui seraient chargées à terme de surveiller le périmètre de la zone et de faciliter l’entrée de l’aide, sous une pression opérationnelle importante.

    L’armée craint que le Hamas n’interprète la création d’une cité humanitaire comme un signe de l’intention d’Israël de reprendre les combats après avoir accepté une trêve de 60 jours menaçant ainsi un éventuel accord.

    Netanyahu s’est indigné des déclarations des dirigeants militaires israéliens selon lesquelles le projet de cité humanitaire prendrait un an et coûterait 4 milliards de dollars. Le Premier ministre israélien a appelé à un plan «plus court, moins coûteux et plus pratique» et il est difficile de savoir si cette initiative sera un jour mise en œuvre.

    Ce plan pourrait dépasser les capacités des généraux de haut rang, déjà profondément insatisfaits de la situation dans laquelle se trouvent leurs forces sous le nouveau régime d’aide soutenu par les États-Unis. Les Nations Unies accusent l’armée d’avoir tué plus de 1000 civils palestiniens par balle à proximité des sites de distribution d’aide. Selon de nombreuses vidéos et témoignages, le contrôle des foules à l’intérieur et autour de ces sites est extrêmement faible et les soldats israéliens qui assurent la sécurité des entrepreneurs américains ouvrent le feu si les Palestiniens s’approchent trop près.

    Lors d’une discussion animée au sein du cabinet de sécurité, le général Zamir aurait contraint un ministre d’extrême droite à visionner une vidéo d’un incident montrant la proximité des travailleurs humanitaires avec ses soldats. L’armée israélienne s’est accaparé 75% de la bande de Gaza, objectif qu’elle visait lors du lancement de l’opération Gideon en mai.

    La semaine dernière, l’armée a avancé dans la ville de Deir al-Balah. C’est la première fois que ses forces semblent avoir délibérément cherché à s’emparer d’une zone où, selon les renseignements, des détenus israéliens étaient très probablement retenus.

    Les coûts pour Israël augmentent et les bénéfices diminuent

    Netanyahu et ses alliés affirment que le maintien des derniers éléments du Hamas dans la bande de Gaza mènera à terme à une nouvelle offensive du type du 7 octobre. Ils ont jusqu’à présent rejeté les propositions arabes visant à établir un gouvernement intérimaire pour gouverner la bande en cas de cessez-le-feu permanent.

    Le général Orion déclare: «La guerre de Gaza a atteint son paroxysme. Toute opération militaire, comme toute aventure humanitaire, a un point final où les bénéfices diminuent. À un certain point, les grandes réussites rencontrent des résistances et perdent de leur efficacité. Les coûts augmentent et les bénéfices diminuent. À Gaza, nous avons dépassé ce stade».

    Bien que les chiffres sur l’ampleur du refus des réservistes de reprendre le service restent flous, les associations et les responsables politiques estiment que pas plus de 60% de ceux qui sont sollicités répondent à l’appel.

    La grande majorité de ceux qui ne se présentent pas sont des personnes qui invoquent des problèmes médicaux ou familiaux ou voyagent simplement à l’étranger pendant la période d’appel. Les refus pour des raisons explicitement politiques sont rares mais ils sont en augmentation comme en témoignent le nombre croissant de lettres publiques signées par des réservistes condamnant la conduite de Netanyahu pendant la guerre ainsi que les réprimandes et les licenciements qui ont suivi.

    Des anecdotes ont fait état d’officiers contactant frénétiquement les réservistes via les réseaux sociaux, les suppliant de se présenter, leurs rangs étant en baisse.

    Parallèlement, la question de la conscription obligatoire pour les juifs ultra-orthodoxes reste d’actualité, Netanyahu s’attendant à revenir sur sa promesse d’obliger les jeunes hommes ultra-orthodoxes à faire leur service militaire.

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    Hassen Chalghoumi | Imposture médiatique au service de manipulations politiques

    Hassen Chalghoumi est un véritable «miracle républicain» français, qu’on croirait droit sorti des manuels scolaires coloniaux pour enseigner le français dans les écoles en Afrique du Nord, la célèbre série des «Bonjour Ali, bonjour Fatima». Un miracle caricatural, pour incarner le rôle de missié Islam de France des médias, la voix autorisée pour tout ce qui touche de près ou de loin à cette religion, surtout quand il s’agit de pourfendre les manifestations de soutien aux Palestiniens.

    Sadok Chikhaoui *

    Surnommé «l’imam des Lumières», sans doute parce qu’il brille surtout par son absence de pensée, et l’exposition excessive aux sunlights, il s’exprime, s’embrouille, éructe dans un français à faire pâlir tous les comiques, pour rassurer l’opinion et incarner l’islam inoffensif, qui est le sien, compatible avec le récit pro-israélien dominant des médias mainstream. Il incarne à merveille l’image rêvée du «bon musulman» ou plutôt du «bon Arabe», dans son acception la plus coloniale : docile, obséquieux, ânonnant un discours appris, incapable d’articuler une pensée théologique ou politique un tant soit peu construite.

    Son apparition sur France Culture, le 15 janvier 2021, dans une émission consacrée à Averroès, aux côtés du philosophe Mohamed Ali Hamadi, universitaire reconnu, fut un sommet d’absurde : Chalghoumi semblait ignorer jusqu’à l’existence d’Averroès, qu’il confondait avec un autre. On aurait cru voir Cyril Hanouna disserter sur Spinoza ou un joueur de pipeau commenter un requiem de Mozart.

    Une posture creuse, dictée par le besoin de plaire

    Bien sûr, chacun a le droit de s’exprimer, y compris sur des sujets complexes. Un joueur de pipeau peut ressentir un requiem de Mozart, un apprenti cuisinier peut trouver fade un plat de grand chef. Mais ce droit à l’opinion n’exonère pas d’un minimum de compétence, de sincérité, et d’effort de compréhension.

    Mais le problème surgit quand l’opinion n’est qu’une posture creuse, dictée par l’intérêt, le besoin de plaire, ou l’instrumentalisation politique sciemment assumée. On ne reproche pas à Chalghoumi d’avoir un avis, mais d’être sans rigueur, sans fond, sans légitimité intellectuelle ou théologique, imposé par un coup de force des médias politiquement orientés, comme une figure représentative de la communauté musulmane en France.

    Que l’animatrice Adèle Van Reeth l’ait invité dans une émission sur Averroès soulève une question : ignorait-elle qui est Averroès, malgré son agrégation de philosophie ? Ou ignorait-elle à ce point le niveau de son invité ? Dans les deux cas, c’est inquiétant pour France Culture, pour la République, pour la vérité.

    Et pourtant, Chalghoumi est partout : cérémonies officielles, débats sur la laïcité, «vivre ensemble» et autres vitrines républicaines. Autoproclamé imam de Drancy, sans formation théologique reconnue, ni en France ni ailleurs, il s’exprime sur des textes qu’il est censé incarner… et qu’il ne connaît pas.

    Peu importe. Il joue à merveille le rôle de «musulman de service» qu’on lui a assigné et qu’il assume avec zèle. Ce rôle, il le joue bien, reconnaissons-lui ça cette compétence.

    Le plus grave n’est pas qu’il ridiculise les musulmans. C’est qu’il efface toute la richesse intellectuelle et spirituelle de l’islam. Il recouvre d’un écran de fumée des décennies de travail exigeant mené par des penseurs musulmans ou non qui cherchent à penser l’islam dans sa profondeur et sa complexité son historicité et son adaptation à son temps.

    Où sont les Mohammed Arkoun, Abdelwahab Meddeb, Rachid Benzine, Souleymane Bachir Diagne, Fouzia Charfi, Mohamed Bajrafil, Faouzi Bédoui, Reza Shah-Kazemi, Tareq Oubrou ? Invisibles. On ne leur demande pas d’être justes, on leur demande d’être utiles. Chalghoumi, lui, est utile à l’ordre établi.

    Un soutien inconditionnel à Israël

    Dernier épisode en date : lors d’un récent voyage en Israël, Chalghoumi a tenté d’embrasser la main d’un ministre israélien, qui l’a aussitôt retirée. Geste de soumission ou de confusion ? L’image condense tout ce que ce personnage incarne : une servilité théâtrale, embarrassante même pour ceux qu’elle prétend flatter.

    En le promouvant, ce n’est pas seulement l’islam qu’on caricature. C’est l’intelligence qu’on insulte, la République qu’on trahit préférant la médiocrité rassurante à la pensée exigeante.

    Né en 1972 en Tunisie, arrivé sans-papiers à la fin des années 1990, il affirme avoir été formé à Damas et à Lahore, sans que son parcours soit vérifiable. Il s’installe à Drancy, puis se rapproche de cercles politiques et communautaires. Rapidement surnommé «l’imam du Crif» **, il fréquente régulièrement ses dîners, affiche un soutien inconditionnel à Israël, condamne les mobilisations propalestiniennes, devenant ainsi un invité idéal pour les médias en quête d’un islam compatible.

    Protégé, mis en scène, présenté comme courageux grâce à son escorte sécuritaire, Chalghoumi incarne une figure construite pour marginaliser les voix critiques, éteindre la diversité intellectuelle de l’islam, et étouffer tout discours musulman libre et autonome.

    Ce n’est pas seulement une imposture individuelle. C’est le symptôme d’un système qui préfère la caricature au savoir, l’allégeance à la pensée. Ce n’est pas un malaise religieux, c’est un projet politique, qui ne cherche pas à promouvoir un islam républicain par l’intelligence, mais à neutraliser l’exigence de justice, surtout lorsqu’il rappelle que la Palestine n’est pas un détail.

    *Enseignant.

    ** Conseil représentatif des institutions juives de France, une sorte de lobby sioniste pro-israélien en France.

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    Tunis | Le sit-in devant l’ambassade américaine en soutien à Gaza se poursuit

    Le rassemblement entamé depuis samedi dernier devant l’ambassade des États-Unis à Tunis en soutien à Gaza se poursuit dans la nuit ce lundi 28 juillet 2025.

    A l’appel de la Coordination d’action commune pour la Palestine, des militants organisent un rassemblement de protestation devant l’ambassade américaine aux Berges du Lac, afin de dénoncer le soutien américain à l’offensive israélienne contre Gaza.

    Les manifestants dénoncent les crimes américains contre le peuple palestinien ainsi que le blocus imposé à Gaza, appelant au passage à la fermeture de l’ambassade américaine en Tunisie ainsi qu’à la rupture des relations diplomatiques et économiques avec « ceux qui financent le génocide ».

    Les autorités sanitaires palestiniennes et les ONG internationales ne cessent d’alerter sur un bilan humain catastrophique et sur une famine sans précédent à Gaza, à cause du blocus humanitaire.

    Y. N.

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    Abdallah rentre au Liban après 41 ans de détention en France

    Le militant libanais pro-palestinien Georges Ibrahim Abdallah est rentré au Liban ce vendredi 25 juillet 2025, après avoir passé plus de quatre décennies dans les prisons françaises. L’avion le transportant a atterri à l’aéroport international de Beyrouth en provenance de France, où il était incarcéré depuis 1984 pour complicité dans l’assassinat de deux diplomates, l’un américain, l’autre israélien.

    Âgé de 74 ans, Abdallah est considéré comme l’un des plus anciens prisonniers politiques d’Europe. Son incarcération, aussi longue qu’exceptionnelle, a suscité pendant des années de nombreuses mobilisations en France, au Liban et ailleurs, en particulier au sein des cercles de solidarité avec la cause palestinienne.

    Vendredi matin, il a quitté la prison de Lannemezan dans le sud-ouest de la France sous escorte policière. Un convoi de six véhicules l’a conduit à l’aéroport de Tarbes, d’où il a embarqué à bord d’un vol Air France à destination de Beyrouth. À son arrivée, plusieurs dizaines de personnes étaient présentes pour l’accueillir, tandis que sa famille préparait une réception à Qoubaiyat, son village natal dans le nord du pays.

    Malgré le recours engagé en début de semaine par le parquet général de Paris contre sa libération, la justice a confirmé la levée immédiate de sa détention, à condition qu’il quitte définitivement le territoire français. Une victoire pour ses soutiens, mais aussi un symbole fort pour les milieux militants.

    (FILES) French policemen escort Georges Ibrahim Abdallah (C), a Lebanese national sentenced to life in prison, as he leaves Pau’s Courthouse, southwestern France, on February 18, 2010 after a prosecutor demanded a three months sentence at the Appeal Court for having refused a DNA sample. A Paris Court of Appeal ordered the release of Georges Ibrahim Abdallah, a Lebanese national sentenced to life in prison and detained in Lannemezan on July 17, 2025. Abdallah, one of the country’s longest-serving inmates,was sentenced to life imprisonment in France in 1984 for his part in the 1982 murders of two diplomats, Charles Robert Day, an Georges Ibrahim Abdallah après sa libération escorté par deux policiers français.

    Membre fondateur des Factions armées révolutionnaires libanaises, un groupuscule marxiste, laïc et anti-impérialiste, Georges Abdallah n’a jamais exprimé de regrets, qualifiant les assassinats de 1982 d’actes de résistance dans le contexte des guerres civiles et de l’occupation israélienne du Sud-Liban. Une position qui lui a valu l’hostilité durable des autorités françaises, malgré son éligibilité à une libération conditionnelle dès 1999.

    Sa cellule, décorée d’un drapeau rouge à l’effigie de Che Guevara, a été vidée ces derniers jours. Il a confié ses livres et effets personnels à son comité de soutien. Selon son avocat Jean-Louis Chalanset, «il souhaite désormais passer ses derniers jours dans son village et s’impliquer, peut-être, dans la vie politique locale».

    Si pour ses partisans il incarne l’intégrité d’un engagement sans concessions, pour d’autres, il demeure une figure polémique d’un passé violent. Son retour au Liban intervient dans un contexte régional tendu, où la question palestinienne reste au cœur des rapports de force, mais aussi des mémoires encore vives.

    Guettala Djamal 

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