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Mhamed Ali Ben Mahmoud : Comment vendre plus en écoutant mieux ? L’exemple BuzzBip


Diplômé de la Mediterranean School of Business à Tunis, Mhamed Ali Ben Mahmoud a façonné son parcours au cœur de l’écosystème exigeant des startups technologiques. Ses expériences au sein d’entreprises innovantes comme Med.tn, Expensya, Mass Analytics ou Go My Code lui ont permis d’apprendre auprès de fondateurs inspirants et de forger une conviction : un jour, il se lancerait dans sa propre aventure.

Ce pari, il l’a concrétisé avec BuzzBip, cofondée avec son associé Walid. « C’est une équipe d’enfer », affirme-t-il, décrivant une dynamique nourrie par la complémentarité, la passion et l’audace. Un trio indispensable pour affronter les incertitudes du marché tunisien, les lourdeurs administratives et les aléas économiques.

« Le marketing conversationnel, c’est créer un dialogue, pas imposer un message. »

 

L’idée fondatrice de BuzzBip est limpide : pour mieux vendre, il faut commencer par écouter. Dans un univers saturé de messages où les consommateurs se montrent volatils et exigeants, la startup mise sur le marketing conversationnel — personnalisation des échanges, transparence, et intelligence du dialogue — afin de créer une relation durable et efficace avec le client.

« Les startups tunisiennes sont un souffle d’espoir pour une génération en quête de sens. »

 

Ce choix stratégique s’inscrit dans un contexte tunisien contrasté : chômage des diplômés, manque d’investissements, mais aussi vitalité de jeunes entrepreneurs qui osent casser les codes. Portés par leur créativité et leur volonté de changement, ces acteurs innovants construisent des projets à fort impact, offrant à la fois des perspectives économiques et un souffle d’espoir à toute une génération en quête de sens et d’autonomie.

A.B.A

EN BREF

  • Mhamed Ali Ben Mahmoud, diplômé de la MSB, a travaillé dans plusieurs startups innovantes avant de cofonder BuzzBip.
  • Son associé Walid et lui misent sur la passion, l’audace et la complémentarité.
  • Leur credo : écouter avant de vendre, via le marketing conversationnel.
  • BuzzBip privilégie personnalisation et transparence pour fidéliser les clients.
  • Dans un contexte économique difficile, la startup incarne la résilience et la créativité d’une génération d’entrepreneurs tunisiens.

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Farah Tounsi – Fondatrice SD Academy : “L’éducation comme vocation, la justice comme moteur”

Âgée de 25 ans, diplômée de l’enseignement supérieur, Farah Tounsi a obtenu sa licence en analyses biologiques médicales en 2022. Elle réalise rapidement qu’elle n’est pas là où elle doit être. Plutôt que de poursuivre dans cette voie, elle choisit de se réorienter vers un domaine qui pourrait changer le présent et agir sur l’avenir : celui de l’éducation, de l’inclusion et de la justice sociale.

Des valeurs héritées

Son engagement prend racine dans les valeurs transmises par sa mère, dont une phrase est devenue son fil conducteur : « Tout le bonheur du monde commence par l’éducation. »
Elle grandit avec la conviction que l’éducation est un droit fondamental, universel, et que nul ne devrait en être privé. Pour elle, l’accès au savoir est bien plus qu’un levier d’émancipation : c’est un acte de justice pour ceux qui ont été, à la naissance, privés d’ouïe et donc de parole… Privés de parole mais pas de pensée. Une pensée que Farah veut développer par l’éducation comme pour tous les autres enfants, dotés eux de toutes leurs facultés.

Un souvenir fondateur

Un souvenir d’enfance continue de nourrir son combat. À l’école primaire, sa classe était composée en grande majorité d’élèves sourds. Mais, au fil des mois, ces camarades disparaissaient les uns après les autres, sans explication. Chaque tentative pour comprendre cette situation se heurtait à un mur de silence de la part du corps enseignant.

Ce non-dit l’a profondément marquée. Il a fait naître en elle une question lancinante : « Que se passe-t-il vraiment pour les personnes sourdes dans notre société ? » Ce moment fondateur l’a poussée à s’interroger, à observer, puis à s’engager.

Un engagement pour l’inclusion

Aujourd’hui encore, elle porte cette scène comme un rappel constant de l’injustice que peut représenter l’exclusion silencieuse. Elle souhaite désormais œuvrer pour une éducation inclusive, attentive aux différences, et respectueuse de chaque parcours de vie. Ce choix de réorientation n’est pas une fuite, mais un acte assumé, un engagement personnel en faveur de ceux qu’on oublie trop souvent. Parce qu’elle croit, profondément, qu’une société ne peut progresser que lorsqu’elle choisit de ne laisser personne derrière.

A.B.A

Portrait de la fondatrice – Farah Tounsi

  • Âge : 25 ans.
  • Formation initiale : Licence en analyses biologiques médicales (2022).
  • Réorientation : Choisit l’éducation, l’inclusion et la justice sociale plutôt que sa spécialité initiale.
  • Valeur fondatrice : Inspirée par sa mère et sa phrase clé — « Tout le bonheur du monde commence par l’éducation ».
  • Vision de l’éducation : Un droit universel et un acte de justice, notamment pour les enfants sourds.
  • Déclencheur : Enfance marquée par la disparition inexpliquée de camarades sourds à l’école.
  • Engagement : Défendre une éducation inclusive et lutter contre l’exclusion silencieuse.

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La Tunisie Qui Gagne : De Tunis à l’Afrique, une plateforme pionnière pour les malentendants

SD AcademyForte d’une volonté de fer et d’un engagement personnel, Farah Tounsi a créé une plateforme dédiée à l’inclusion des personnes sourdes et malentendantes en Tunisie, financée entièrement par des fonds propres. Pourvue de l’accréditation de l’État, elle s’apprête à franchir une nouvelle étape en étendant ses actions à l’échelle nationale et africaine, tout en sensibilisant la société tunisienne à l’importance cruciale de l’égalité et de l’inclusion.

Dès le départ, le choix d’un autofinancement total a été une décision délibérée et personnelle. Plutôt que de recourir à un prêt bancaire, souvent synonyme de contraintes et d’obligations financières lourdes, les fondateurs ont préféré avancer avec leurs propres moyens. Ce modèle a permis de garder la maîtrise complète du projet et de bâtir une plateforme à l’image de ses valeurs, sans compromis.

Un cadre officiel et de nouvelles opportunités

Aujourd’hui, après plusieurs étapes de validation et de reconnaissance, la plateforme bénéficie d’un programme structuré pour la collecte de subventions. Une chance s’est offerte après l’obtention d’une accréditation officielle délivrée par l’État tunisien, un gage de confiance qui facilite désormais l’accès à des financements publics et privés. Ces ressources permettront de consolider les acquis et d’accélérer le développement des services proposés.

« Ce n’est pas aux personnes sourdes de s’adapter à un monde conçu sans elles, mais à la société de s’ouvrir et d’inclure. »

 

Vers une expansion régionale

La priorité immédiate est la finalisation d’une nouvelle version de la plateforme, pensée pour être plus intuitive, plus complète et mieux adaptée aux besoins spécifiques des personnes sourdes et malentendantes. Cette évolution technique est cruciale pour améliorer l’expérience utilisateur et offrir des fonctionnalités innovantes.

Parallèlement, un partenariat stratégique est en train de se mettre en place avec le ministère des Affaires sociales. Avec SD Academy, on prépare le lancement de projets B2G (Business-to-Government) à l’échelle nationale, ce qui permettra d’intégrer la plateforme dans les dispositifs publics et d’assurer un déploiement à grande échelle.

« L’autofinancement nous a permis de bâtir une plateforme fidèle à nos valeurs, sans compromis. »

 

Ce partenariat institutionnel ouvre la voie à une reconnaissance renforcée et à une plus grande efficacité dans l’inclusion sociale. Au-delà des frontières tunisiennes, la plateforme vise également une expansion vers l’Afrique, où les besoins en matière d’inclusion et d’accessibilité sont tout aussi cruciaux. Cette ouverture régionale témoigne d’une volonté de partager un modèle innovant et adaptable, tout en renforçant la solidarité continentale.

Sensibiliser et mobiliser pour une société inclusive

L’un des enjeux majeurs de SD Academy est la sensibilisation de la société tunisienne dans son ensemble. Il s’agit de changer le regard porté sur les personnes sourdes et malentendantes, souvent perçues à tort comme isolées ou marginales. En réalité, elles sont pleinement membres de la communauté, avec leurs droits, leurs aspirations et leurs talents.

« L’inclusion n’est pas une option : c’est une nécessité pour une société équitable. »

 

Le message transmis est donc clair et porteur d’espoir : ce n’est pas aux personnes sourdes de s’adapter en permanence à un monde conçu sans elles, mais bien à la société de s’ouvrir, de s’adapter et d’inclure. Cette inversion de perspective est essentielle pour faire progresser l’égalité des chances, notamment en matière d’éducation et d’emploi, mais aussi pour garantir une vie digne à tous.

Une démarche qui devrait susciter une prise de conscience collective et une mobilisation de tous les acteurs — pouvoirs publics, entreprises, écoles, familles — afin de bâtir une société réellement inclusive, où la différence n’est pas un obstacle mais une richesse.

A.B.A

EN BREF

Les étapes clés de SD Academy

  • Création : Lancement de la plateforme par Farah Tounsi, financée à 100 % par des fonds propres.
  • Vision : Promouvoir l’inclusion des personnes sourdes et malentendantes en Tunisie.
  • Accréditation : Obtention de l’agrément officiel de l’État tunisien.
  • Développement : Mise en place d’un programme structuré pour collecter subventions et financements.
  • Innovation : Conception d’une nouvelle version plus intuitive et complète.
  • Partenariat : Collaboration avec le ministère des Affaires sociales pour des projets B2G nationaux.
  • Expansion : Objectif d’implantation en Afrique pour élargir l’impact.

 

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StartUP : D’où est née l’idée de SD Academy ? Y a-t-il une histoire personnelle derrière ce projet engagé ?

L’idée de l’académie est née il y a longtemps. J’ai grandi avec elle. J’ai grandi dans le sud de la Tunisie, plus précisément à Médenine. Mon père est journaliste et ma mère est enseignante. Elle répétait toujours cette phrase : « Tout le bonheur du monde commence par l’éducation ». La plupart de nos conversations étaient des dialogues profonds et des discussions sur les groupes vulnérables et défavorisés qui avaient dû abandonner l’école.

Interview avec Farah Tounsi – Fondatrice de SD Academy.

Quels sont aujourd’hui les principaux obstacles que rencontrent les personnes sourdes et muettes en Tunisie pour accéder à l’éducation et à l’emploi ?

En réalité, de nombreux obstacles et problèmes existent dans la vie des personnes sourdes. Tout d’abord, il y a des lois qui existent mais ne sont pas réellement appliquées.

La loi stipule que pour qu’un enfant sourd soit intégré dans une école ordinaire, il doit passer par plusieurs étapes de formation dans des centres de soins, être soumis à des évaluations, et finalement, cinq autres enfants doivent quitter la classe pour que son intégration soit “légale”. C’est une loi qui est non seulement décourageante, mais aussi inapplicable et inefficace.

« Tout le bonheur du monde commence par l’éducation. »

 

De plus, les personnes sourdes qui ont la chance d’aller à l’école souffrent d’intimidation et, surtout, ne parviennent pas à suivre le système éducatif, qui n’est pas adapté à leurs besoins et à leurs spécificités.

Sans oublier que les enseignants ne connaissent pas la langue des signes, ce qui force les personnes sourdes à abandonner l’école à un très jeune âge.

SD Academy se présente comme une plateforme “intelligente” : en quoi cette intelligence se manifeste-t-elle concrètement ?

SD Academy est la première plateforme éducative intelligente en Tunisie destinée aux personnes sourdes et malentendantes. Son aspect intelligent réside dans le fait qu’elle propose un contenu pédagogique qui s’adapte aux besoins individuels de chaque apprenant et s’adresse à tous les profils de surdité.

La plateforme offre la possibilité aux personnes atteintes de surdité profonde d’apprendre en langue des signes à 100 %, avec une traduction en temps réel et synchronisée avec l’enseignant.

Comment avez-vous adapté les contenus pédagogiques aux besoins spécifiques de cette communauté ?

Au début du projet, nous avons effectué de nombreuses visites sur le terrain dans des centres pour personnes sourdes. Cela nous a permis de recenser les problèmes éducatifs qu’elles rencontrent et de mieux comprendre leurs méthodes d’apprentissage.

Nous avons ensuite travaillé avec des conseillers pédagogiques des directions régionales de l’éducation pour adapter le contenu éducatif tunisien. Nous y avons apporté de légères modifications pour qu’il soit plus en phase avec leurs besoins spécifiques.

Votre ambition va au-delà de l’éducation : vous parlez aussi d’intégration sociale et économique. Comment cela se traduit-il dans la pratique ?

SD Academy est bien plus qu’une simple plateforme éducative, c’est un état d’esprit. Son objectif principal est d’offrir une seconde chance éducative aux personnes sourdes, sans aucune limite d’âge ou de niveau d’expérience.

« C’est à nous d’apprendre à nous adapter aux personnes sourdes, pas à elles de s’adapter à un système qui les exclut. »

 

Nous avons des enfants qui n’ont jamais été scolarisés et qui commencent leur parcours d’apprentissage à partir de zéro avec notre programme.

Travaillez-vous en partenariat avec des écoles spécialisées, des associations ou des institutions publiques ?

Nous travaillons avec des startups, des écoles privées, des centres de soins pour personnes sourdes et, bientôt, des écoles publiques.

Quelles sont les outils mis à disposition sur la plateforme : vidéos en langue des signes, sous-titres, tutoriels visuels ?

Nous proposons différents packs adaptés aux besoins de chaque apprenant. Nos cours sont disponibles sur notre plateforme interactive en direct, avec des enregistrements. Nous avons également mis en place un système d’évaluation continue. Nos packs s’adressent aux personnes sourdes et muettes, à leurs parents et aux experts.

Combien de personnes utilisent aujourd’hui SD Academy ? Avez-vous des premiers retours sur l’impact ?

Tout d’abord, il est important de noter que nous avons mené des projets pilotes. Le projet étant autofinancé et notre équipe étant limitée, il était nécessaire de restreindre le nombre de participants sur la plateforme pour réduire les ressources. Nous avons donc eu plus de 150 inscriptions.

Cependant, cette situation ne durera pas, car nous avons signé un partenariat avec le ministère des Affaires sociales pour que SD Académie devienne une plateforme reconnue par l’État et puisse ainsi augmenter le nombre de nos apprenants.

« SD Academy, c’est bien plus qu’une école en ligne : c’est une seconde chance, un nouveau départ pour des personnes qu’on a trop longtemps ignorées. »

 

Concernant notre impact, je peux vous raconter une histoire. Lors d’une mission officielle avec le Croissant-Rouge des Émirats dans un village de sourds en Tunisie, une fille de 10 ans a retrouvé l’ouïe pour la première fois. Je me souviens très bien de sa réaction : sa peur, son souffle court, ses regards innocents et surtout le jour où elle a rejoint notre plateforme.

Elle a commencé son programme d’études en pleurant. Ce jour-là, elle a commencé une nouvelle vie avec un avenir prometteur.

L’inclusion des personnes sourdes passe aussi par la sensibilisation du grand public. Avez-vous mené des actions en ce sens ?

Nous travaillons activement sur des campagnes de sensibilisation, nous produisons des vidéos qui abordent des sujets d’intérêt pour les personnes sourdes et nous menons régulièrement des sondages pour recueillir l’avis des membres de la communauté.

« Grâce au numérique, une fille sourde de 10 ans a pu commencer à apprendre… en pleurant de joie. »

 

De plus, la deuxième version de notre plateforme inclut une section de type blog avec des articles, des histoires de réussite et des podcasts dédiés aux personnes sourdes.

Le numérique peut-il combler le vide laissé par les institutions en matière d’éducation inclusive ? Où voyez-vous ses limites ?

Oui, la technologie peut être une solution alternative pour combler le manque d’éducation dans les institutions, surtout dans les régions de l’intérieur du pays. Malheureusement, la majorité des personnes sourdes se trouvent dans ces zones, où la plupart des centres de soins sont fermés ou nécessitent des réparations. Avec la technologie numérique, nous pouvons créer une solution.

Quant aux limites, elles résident dans l’accès aux ressources électroniques, à internet et à l’électricité.

Comment financez-vous aujourd’hui le développement de la plateforme ? Des levées de fonds ou subventions sont-elles prévues ?

Tout ce que la plateforme a accompli a été réalisé grâce à un autofinancement. C’était une décision personnelle de ne pas contracter de prêt, surtout au début.

Oui, il existe un programme pour collecter des subventions, notamment après avoir obtenu l’accréditation de l’État.

Quelles sont vos prochaines étapes : développement régional, ouverture à d’autres handicaps, traduction en langues étrangères ?

Nos prochaines étapes majeures consistent à finaliser la nouvelle version de notre plateforme. Nous lancerons des projets B2G (Business-to-Government) à travers toute la Tunisie en partenariat avec le ministère des Affaires sociales. De plus, nous allons intensifier nos efforts de sensibilisation de la communauté et planifier notre expansion vers l’Afrique.

« Les lois existent, mais elles ne sont ni appliquées ni adaptées. L’innovation, elle, n’attend pas. »

 

Quel message adressez-vous à la société tunisienne concernant l’inclusion des sourds-muets ?

Je souhaite adresser un message à la société tunisienne : les personnes sourdes et malentendantes ne sont pas en marge de notre communauté. Elles font partie de nous, elles sont simplement différentes. C’est à nous d’apprendre à nous adapter à elles, et non l’inverse.

Nous devons reconnaître qu’elles sont des personnes comme nous, et qu’elles méritent l’égalité des chances en matière d’éducation et d’emploi, ainsi qu’une vie digne, comme n’importe qui d’autre.

Entretien initié par Amel Belhadj Ali

EN BREF

  • SD Academy est la première plateforme éducative tunisienne pensée pour les personnes sourdes et malentendantes.
  • Elle propose des contenus personnalisés, 100 % adaptés à la langue des signes.
  • L’initiative est autofinancée et portée par une vision inclusive de l’éducation.
  • Malgré les lois inadaptées, elle offre une seconde chance à ceux qui ont été exclus du système scolaire.
  • Soutenue par un partenariat avec le ministère des Affaires sociales, SD Academy prépare son expansion en Tunisie et en Afrique.

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Tunisie : Déficit commercial, une spirale dangereuse

BateauLa Tunisie risque une dérive économique si les signaux d’alerte ne sont pas pris au sérieux. Le déficit commercial dépasse déjà les 9,9 milliards de dinars au cours de la première moitié de l’année, un niveau jamais atteint hors période de crise. Derrière cette dégradation se cache une dynamique inquiétante : recul des exportations, explosion des importations, perte de compétitivité, et dépendance  au financement extérieur.

Le scénario d’un déficit record de 20 milliards à la fin de 2025 semble de plus en plus probable. Le dernier rapport de l’INS (Institut National de la Statistique) sur les échanges commerciaux extérieurs est sans équivoque : au premier semestre 2025, les exportations tunisiennes ont reculé de 0,6 %, atteignant 31,77 milliards de dinars contre 31,95 milliards un an plus tôt. Une réponse inattendue dans un contexte censé marquer la relance post-Covid.

À l’opposé, les importations ont bondi de +4,3 %, totalisant 41,67 milliards de dinars contre 39,97 milliards au premier semestre 2024. Résultat : un déficit commercial aggravé de près de 2 milliards de dinars, culminant à -9,9 milliards de dinars. Le taux de couverture – indicateur clé de la capacité du pays à financer ses importations par ses exportations – a chuté de 79,9 % à 76,2 %. Un décrochage significatif, révélateur d’une perte d’équilibre dans les flux de dispositifs.

« La dérive du déficit commercial n’est pas une donnée technique, c’est un symptôme de perte de souveraineté. »

Un déficit structurel, pas seulement conjoncturel

Ce déséquilibre ne peut plus être attribué à des circonstances passagères. Il révèle une fragilité de fond. La Tunisie peine à tirer partie de ses atouts structurels – géographiques, humains, agricoles, industriels – pour dynamiser ses exportations. Et lorsque celles-ci reculent, alors que les importations augmentent, la pression sur les fondamentaux macroéconomiques deviennent insoutenable.  Ce déficit extérieur n’est pas neutre : il affaiblit la valeur du dinar, accroît la dette extérieure, alimente les pressions inflationnistes sur les produits importés et creuse les inégalités, car il touche directement le pouvoir d’achat des ménages.

 Tourisme : l’espoir d’une saison exceptionnelle… sous condition

Dans ce contexte, le tourisme est attendu comme un moteur vital. Les prévisions officielles tablaient sur une année 2025 « exceptionnelle ». Mais la réalité du terrain est plus nuancée. La Tunisie subit une concurrence régionale féroce de la Turquie et de l’Égypte, qui ont adapté leur politique tarifaire au contexte géopolitique, guerre entre l’Iran et l’entité sioniste oblige, en attirant massivement les marchés de l’Est, y compris les touristes polonais traditionnellement acquis à la Tunisie.

« Exporter moins, importer plus : la Tunisie finance sa dépendance au prix de son avenir. »

 

Sur le plan domestique, la réforme sur les chèques a eu un effet pervers : de nombreux ménages tunisiens qui finançaient leurs courts séjours avec des chèques postdatés ont tout simplement annulé leurs vacances. Résultat : une demande intérieure en berne et une consommation touristique comprimée.

Attendons-nous trop de la récolte céréalière ?

Autre sujet sensible : les importations de céréales, théoriquement en baisse en quantité dans l’espoir qu’une bonne campagne de récolte compense. Le fait est qu’au 5 juillet, la récolte nationale s’établissait à 10 millions de quintaux, soit à peine 1 million de plus que l’an dernier, et bien en deçà de l’objectif des 15 millions prévus par le budget. La saison étant quasiment terminée, l’argument d’une récolte excédentaire ne tient plus.

La baisse des importations serait donc davantage le fruit de restrictions budgétaires, imposées par le manque de devises, que d’une autosuffisance céréalière réelle.  Et ce, alors même que les besoins alimentaires devraient être en augmentation du fait de la saison touristique.

« La lucidité n’est plus une option, c’est une nécessité. »

Exportations industrielles : résultats mitigés

Les exportations ont enregistré une baisse dans le secteur de l’énergie de 36,3% sous l’effet de la diminution de nos ventes des produits raffinés soit 245,6MD contre 950,4 MD, ainsi que le secteur des industries agro-alimentaires de -19,1% à la suite de la baisse de la valeur de nos ventes en huiles d’olives 2346,6 MD contre 3406 MD.

Dans un pays où l’exportation est censée être un levier de croissance, la baisse des exportations des produits en question est d’autant plus préoccupante. L’huile d’olive – secteur historiquement performant – a vu ses flux perturbés à cause d’affaires liées à plusieurs grands opérateurs du secteur. Les quantités exportées plus importantes cette année n’ont pas apporté les recettes escomptées, les cours mondiaux de l’huile d’olive ayant baissé. Les exportations du secteur mines, phosphates et dérivés ont enregistré une hausse de +11,2% celui des industries mécaniques et électriques de +6,2% et textile, habillement et cuirs de +0,4% progressent encore plus sur le deuxième semestre pour, relativement, pallier le recul des autres produits en quantité et en valeur.

« L’espoir d’une relance repose sur une stratégie industrielle claire et partagée. »

Jusqu’où ira le déficit ?

La crainte d’un déficit de 20 milliards de dinars à fin 2025 est désormais évoquée ouvertement par plusieurs économistes. Ce seuil critique, franchi uniquement en période de pandémie, symboliserait une rupture durable des équilibres extérieurs. Une telle situation contraindrait l’État à intensifier le recours à la dette extérieure, ou à mobiliser l’épargne intérieure, au risque d’asphyxier les banques et de détourner les financements du secteur productif. Et dans un pays où la culture entrepreneuriale peine à se maintenir, cette perspective alimente la défiance des investisseurs et accentue la stagnation.

Des solutions à portée de main ?

La Tunisie ne manque pourtant pas de leviers, encore faut-il en prendre compte pour des mesures constructive loin d’un populisme devenu destructeur pour le pays.

Il suffit de réactiver le tissu industriel, de doter des moyens pour renforcer ses capacités à l’export et d’améliorer l’attractivité logistique et la valorisation des produits à haute valeur ajoutée pour inverser la tendance. Mais cela exige : une stratégie claire de soutien aux exportateurs, un climat d’affaires apaisé et transparent, des incitations fiscales stables et surtout, une vision à long terme portée par l’État et partagée avec le secteur privé ce qui ne semble pas être le cas aujourd’hui.

« Le déficit commercial est en passe de franchir un seuil critique inédit hors période de crise. »

 

La dérive du déficit commercial n’est pas seulement une donnée technique. C’est le symptôme d’un pays qui importe ce qu’il pourrait produire et qui n’exporte pas assez ce qu’il pourrait vendre. Si rien n’est fait pour redresser la barre, le pays risque de se retrouver en situation de dépendance chronique, étranglé entre le service de la dette, l’inflation importée et la rareté des devises.

C’est le socle même de la souveraineté économique qui est en jeu.  Face à cette urgence, la Tunisie doit choisir : continuer à nier l’ampleur du problème, ou mettre en œuvre une politique économique réaliste, volontariste et cohérente. La lucidité n’est plus une option, c’est une nécessité.

Amel Belhadj Ali

EN BREF

  • Le déficit commercial tunisien atteint un niveau critique : -9,9 milliards TND au premier semestre.
  • Les exportations reculent, les importations explosent, aggravant la dépendance extérieure.
  • Les espoirs d’une relance par le tourisme ou la récolte céréalière s’amenuisent.
  • Des secteurs clés comme l’énergie ou l’agroalimentaire plongent, malgré quelques hausses industrielles.
  • Sans stratégie industrielle claire, la Tunisie s’expose à une spirale d’endettement et d’appauvrissement.

 

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La Tunisie Qui Gagne : Comment BuzzBip permet-il aux marques de parler aux bons clients au bon moment ?

Devons-nous de nouveau insister sur l’importance des jeunes startups dans le développement économique en créant des emplois, stimulant la transformation numérique et en répondent à des besoins nouveaux ou mal satisfaits ?  Les Startup sont de véritables catalyseurs de croissance, participant activement à la dynamisation des écosystèmes nationaux et régionaux. C’est le cas de BuzzBip, partie d’un projet de digitalisation des commerces en Tunisie.  BuzzBip s’est rapidement positionnée sur un enjeu plus stratégique : la conversion dans l’e-commerce via des messages ciblés, conversationnels et automatisés.

Rencontre avec Mhamed Ali Ben Mahmoud cofondateur, qui dévoile dans l’entretien ci-après les coulisses de cette solution qui séduit de plus en plus d’acteurs en Afrique et au Moyen-Orient.

Quelle a été l’étincelle initiale qui a donné naissance à BuzzBip ?

Tout a commencé avec Walid, mon cofondateur. On voulait aider les petits commerçants tunisiens à digitaliser leur marketing grâce à des QR codes, pour capter les données clients et créer du lien. Mais très vite, on a constaté que le marché n’était pas prêt. En écoutant les besoins du terrain, sur une urgence identifiée bien plus forte : permettre aux e-commerçants de mieux interagir avec leurs clients. C’est là qu’est née BuzzBip, une plateforme simple qui booste les ventes en envoyant le bon message, à la bonne personne, au bon moment.

« C’est en écoutant les petits commerçants que nous avons compris l’urgence d’un marketing plus humain, plus ciblé. »

Vous insistez sur la « segmentation » des bases e-commerce. Comment la définir-vous et quels sont les bénéfices concrets ?

Chez BuzzBip, la segmentation ne se limite pas à des filtres classiques. C’est une lecture fine et intelligente du comportement d’achat : fréquence d’achat, panier moyen, produits préférés, abandons de panier… Par exemple, un client qui revient tous les 15 jours, ou un autre qui clique souvent sur des chaussures sans jamais acheter : les identifier, les comprendre, et ensuite leur adresser un message ultra personnalisé. Résultat : moins de messages, mais beaucoup plus de pertinence et des conversions qui explosent.

En quoi l’intelligence de vos chatbots se distingue-t-elle de celle de vos concurrents ?

Nos bots ne se contentent pas de répondre : ils anticipent. Ils comprennent le contexte, les préférences du client, son historique d’achat… et proposent des actions concrètes qui conduisent à l’achat. Ils sont connectés aux outils e-commerce, CRM, réseaux sociaux, pour un parcours fluide. Et surtout, on les conçoit avec un seul objectif : générer des ventes. C’est notre ADN.

« La technologie n’est pas là pour remplacer la relation, mais pour la rendre plus juste et plus fluide. »

Pourriez-vous nous décrire le parcours type d’un consommateur qui interagit avec BuzzBip ?

Prenons l’exemple d’une boutique de prêt-à-porter : une cliente clique sur une pub Instagram, atterrit sur WhatsApp, le bot lui pose trois questions (taille, couleur, style), lui propose trois produits disponibles. Elle en choisit un, reçoit un lien de paiement, valide sa commande. Elle reçoit ensuite une confirmation par WhatsApp. Quelques jours plus tard, le bot lui demande si elle est satisfaite, puis lui recommande une nouvelle pièce. Tout est fluide, automatique, mais toujours personnalisé et humain.

Comment transformez-vous une interaction froide en une relation de confiance durable ?

Nous ne faisons pas de démarchage téléphonique classique. Chaque message est déclenché par un signal : un panier abandonné, une inactivité, un retour sur le site… Et nos échanges sont utiles, jamais intrusifs. Lorsqu’un message est bien ciblé et arrive au bon moment, la relation de confiance s’installe naturellement.

« Un bon message ne s’impose pas, il répond à un besoin que le client n’a pas encore formulé. »

Quelles sont vos principales mesures pour évaluer l’efficacité des campagnes ?

On suit tout : taux de clic, taux de réponse, taux de conversion, panier moyen… Mais notre KPI phare reste le chiffre d’affaires généré par campagne. C’est ce qui compte vraiment pour nos clients.

Quels sont vos marchés prioritaires aujourd’hui ?

Nos clients sont des e-commerçants, des marques, des PME, mais aussi des agences souhaitant proposer une solution efficace à leurs clients. Nous sommes actifs en Tunisie, venons de lancer le Kenya grâce au soutien de RedStart, et préparons notre déploiement en Arabie Saoudite avec E3 Ventures. Notre priorité, ce sont les marchés émergents, là où chaque conversion compte.

« Trop de messages tuent l’attention. La clé, c’est la pertinence, pas la quantité. »

Comment assurer-vous la protection des données personnelles ?

La sécurité et la conformité sont fondamentales pour nous. Toutes les données sont enregistrées avec consentement, sécurisées, traçables. Les utilisateurs peuvent à tout moment modifier ou supprimer leurs données. Nos infrastructures respectent les normes internationales.

Avez-vous des exemples concrets de retours clients ?

Oui, un exemple marquant est celui d’Arkan.tn : pour chaque dinar investi, ils en récupèrent 65. Ce type de retour nous motive chaque jour. Nos solutions créent une vraie valeur ajoutée, bien au-delà des simples clics.

Quel est votre modèle économique ?

Nous fonctionnons sur un modèle simple : un abonnement mensuel, plus des frais variables selon les volumes. Nous proposons également des offres spécifiques pour les agences, ainsi qu’un accompagnement premium pour les grandes marques. Pas de surprise, pas de coûts cachés.

Comment voyez-vous faire évoluer la relation client-marque avec l’essor de l’IA et des réseaux sociaux ?

Les clients veulent des réponses rapides, mais personnalisées. L’IA rend cela possible : elle permet d’écouter, de comprendre, d’agir. À l’avenir, les marques qui réussiront seront celles qui sauront parler « juste », et non pas simplement « plus ».

« Ce sont les signaux faibles — un clic, une absence — qui racontent le plus sur nos comportements. »

Quelles sont vos ambitions à moyen terme ?

Nous voulons devenir le leader du marketing conversationnel en Afrique et au Moyen-Orient. Après la Tunisie et le Kenya, l’Arabie Saoudite est notre prochaine étape. Côté produit, on mise sur l’IA, l’omnicanal et les intégrations e-commerce avancées.

Quel conseil donneriez-vous à une équipe qui souhaite lancer une solution de marketing conversationnel ?

Commencez simplement. Choisissez un canal, un cas d’usage, et excellez dessus. Et surtout : parlez constamment à vos utilisateurs. Ce sont eux qui vous donneront la vérité du marché.

Entretien conduit par Amel Belhadj Ali

EN BREF

  • BuzzBip est une startup tunisienne spécialisée dans le marketing conversationnel automatisé.
  • Sa solution combine chatbots intelligents, segmentation fine et intégration e-commerce.
  • Chaque interaction est déclenchée par un signal client (clic, inactivité, panier abandonné…).
  • Résultat : moins de messages, plus de conversions, plus de chiffre d’affaires.
  • Active en Tunisie et au Kenya, BuzzBip prépare son lancement en Arabie Saoudite.
  • Objectif : devenir un acteur de référence en Afrique et au Moyen-Orient.

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