Sous l’ombre bienveillante des ruines antiques, la mémoire carthaginoise s’apprête à vibrer de nouveau. Ce samedi 2 août 2025 à 17h30, le café culturel Scipion, situé au cœur de Carthage, accueillera une rencontre exceptionnelle organisée par l’Association du Récif Culturel, sous la présidence de Néjib Gaça.
L’événement, à la fois historique et symbolique, portera sur un moment clé de l’histoire antique : la bataille de Cannes, opposant les forces de Carthage à celles de Rome. Intitulée «La bataille de Cannes : génie tactique et création stratégique», la conférence sera assurée par Mourad Jebali, historien reconnu pour ses travaux sur l’armée d’Hannibal et les guerres puniques.
Deux invités de marque prendront part au débat : l’écrivain auteur d’ouvrage sur l’histoire carthaginoise historien tous deux figures incontournables des études carthaginoises.
Mais au-delà du contenu érudit, c’est le choix du lieu qui interpelle : le café Scipion, nommé d’après le général romain vainqueur d’Hannibal à Zama. Une provocation ? Plutôt un pied de nez à l’histoire dominante. Pour Néjib Gaça, président de l’association organisatrice, «il s’agit de retourner les symboles, d’investir les lieux de mémoire pour y faire résonner notre propre récit, celui de la grandeur carthaginoise.»
Un geste politique et culturel assumé, dans une Tunisie en quête de repères. «En choisissant Scipion pour honorer Hannibal, nous célébrons le génie de notre peuple, la fierté d’un héritage, et la capacité à transformer les cafés en espaces de pensée et de transmission», ajoute un membre de l’association.
La rencontre est également née d’une dynamique locale, impulsée par les habitants de la banlieue nord de la capitale et les habitués du café, désireux de faire des lieux de sociabilité ordinaire des poumons culturels vivants.
Dans un contexte méditerranéen traversé par les tensions identitaires et les relectures du passé, cette initiative locale réaffirme une vérité simple : l’Histoire ne se résume pas aux musées. Elle se raconte, se discute, et s’habite – parfois autour d’un café.
Le directeur général de l’Office national du tourisme (ONTT), Mehdi Haloui, a fait savoir qu’au 20 juillet 2025, la Tunisie avait accueilli 5 279 768 touristes, enregistrant une hausse de 19,8% par rapport à l’année 2024 et une augmentation de 16,2% par rapport à l’année de référence 2019.
Les nuitées ont également connu, à la même date, une progression de 7,1%, atteignant le chiffre de 12 362 062. Idem pour les revenus touristiques qui ont atteint 3 899,1 millions de dinars (MDT), soit une hausse de 8,2% par rapport à 2024, a-t-il ajouté, lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi 1er août 2025.
Le taux d’occupation jusqu’au 20 juillet s’est établi à 35,3%, très faible certes, mais en hausse de 2,1% par rapport à 2024.
Le marché européen a connu une croissance de 10,7 %, avec 1 592 816 visiteurs en provenance des pays de l’Union européenne (UE).
Quant aux pays voisins, ils ont enregistré une hausse de 9,8%, avec 2 748 687 touristes, dont 1 246 000 Libyens et 1 459 000 Algériens.
Enfin, le nombre de Tunisiens résidant à l’étranger ayant visité la Tunisie a augmenté de 7,5 %, atteignant 805 361 visiteurs.
Le président américain Donald Trump a annoncé jeudi 31 juillet 2025 de nouveaux droits de douane pouvant atteindre 40% (Laos et Myanmar) sur les marchandises importées de dizaines de pays, invoquant une fois de plus les pouvoirs d’urgence qu’il affirme utiliser pour réduire le déficit commercial du pays avec nombre de ses partenaires commerciaux.
Pour la Tunisie le taux désormais appliqué est de 25% et on ne sait pas si des négociations ont eu lieu entretemps entre les responsables des deux pays.
Ce sont les exportateurs d’huile d’olive, de dattes et de produits artisanaux vers le marché américain qui vont être les plus affectés par ce nouveau taux, lequel va réduire énormément leur compétitivité par rapport à leurs concurrents.
Pour ce qui est de l’Afrique du Nord, l’Algérie et la Libye se sont vues infliger des taux élevés de 30%. Le taux est de 10% pour le Maroc et l’Egypte, pays ayant établi des relations diplomatiques avec Israël. Ceci explique-t-il cela ? En partie…
Nous publions ci-dessous le résumé d’un rapport scientifique intitulé «Stratégies de dépistage de l’ADN du VPH et de vaccination en Tunisie» réalisé par un groupe de scientifiques tunisiens et publié le 31 juillet 2025 par la prestigieuse revue Nature. Et quioffre des orientations précieuses aux décideurs pour l’élaboration de futures stratégies de prévention du cancer du col de l’utérus en Tunisie.
En Tunisie, le cancer du col de l’utérus se classe au 14e rang des cancers les plus fréquents, en grande partie dû au risque élevé de types de virus du papillome humain (VPH), notamment les VPH 16 et 18.
Les efforts de dépistage actuels sont limités, avec seulement 17% de toutes les femmes âgées de 35 à 60 ans subissant un test Pap. L’introduction du vaccin contre le VPH en 2025 dans le cadre du programme national de vaccination scolaire, ciblant les filles de 11 à 12 ans, devrait réduire le fardeau du cancer du col de l’utérus.
Cependant, parallèlement à la vaccination, des stratégies de dépistage améliorées sont essentielles pour la détection précoce et la prévention des cancers liés au VPH.
Cette étude vise à évaluer le rapport coût-efficacité de différentes stratégies de dépistage du VPH en Tunisie, en examinant spécifiquement la combinaison de différentes fréquences de dépistage du VPH et d’un programme de vaccination ciblant les filles de 11 à 12 ans.
L’objectif est de déterminer la stratégie de dépistage la plus rentable pour compléter les efforts de vaccination afin de réduire l’incidence du cancer du col de l’utérus.
Une analyse coût-efficacité a été menée du point de vue du système de santé tunisien en utilisant le modèle HPVsim, un outil de simulation multi-agents qui capture la dynamique de transmission du VPH et la progression du cancer du col de l’utérus.
Quatre approches ont été comparées : (1) le maintien de la stratégie actuelle de dépistage par frottis cervical combiné à la vaccination; (2) l’introduction du test ADN du VPH une fois entre 35 et 40 ans; (3) l’introduction du test ADN du VPH deux fois entre 35 et 45 ans, avec un intervalle de 5 ans; et (4) l’introduction du test ADN du VPH tous les 5 ans pour les femmes âgées de 35 à 60 ans.
Toutes les approches ont été combinées au programme de vaccination. Des taux de couverture du dépistage de 15%, 25%, 33%, 50% et 70% ont été testés pour chaque approche. Les principaux critères de jugement comprenaient le nombre de cas de cancer évités, le coût total de l’intervention et l’augmentation des coûts par cas de cancer évité. La littérature académique et les données existantes ont été incluses sur les variables démographiques, l’incidence et la mortalité du cancer du col de l’utérus, les coûts de traitement, les coûts d’administration du vaccin et d’autres paramètres du modèle.
Toutes les interventions ont entraîné une réduction substantielle des cas de cancer du col de l’utérus, avec des diminutions allant de 41% à 59% des cas cumulés entre 2025 et 2090.
L’approche la plus intensive, impliquant un test ADN HPV tous les 5 ans pour les femmes âgées de 35 à 60 ans, a permis la plus forte réduction, avec une diminution de 59% du nombre cumulé de cas de cancer du col de l’utérus d’ici 2090, bien qu’elle ait également entraîné les coûts les plus élevés. L’option la moins coûteuse, qui a conservé le test Pap actuel parallèlement à la vaccination, a réduit les cas de cancer du col de l’utérus de 41%.
Bien que l’introduction du test ADN HPV augmente considérablement les coûts, une fréquence élevée de dépistage permet des bénéfices de santé publique plus rapides.
Le scénario combinant vaccination et maintien des pratiques de dépistage actuelles s’avère le plus rentable dans le contexte tunisien.
Si le prix du test ADN HPV est réduit à 9 US$, la stratégie de dépistage la plus fréquente deviendrait l’option la plus rentable, offrant à la fois une efficacité élevée et une viabilité financière. La réduction du coût du test ADN HPV pourrait rendre un dépistage plus fréquent financièrement viable, offrant ainsi de meilleurs bénéfices de santé publique.
Ces résultats offrent des orientations précieuses aux décideurs pour l’élaboration de futures stratégies de prévention du cancer du col de l’utérus en Tunisie.
Ont contribué à l’étude Anas Lahdhiri, Beya Benzina, Emna Ennaifer, Haifa Tounsi, Ahlem Gzara, Soumaya Rammeh-Rommani, Oumaima Laraj, Heger Arfaoui, Robyn Stuart, Amira Kebir et Slimane Ben Miled.
«L’initiative urgente à prendre est la reconnaissance nationale immédiate de l’État de Palestine» est l’intitulé de de l’appel lancé par 35 anciens ambassadeurs italiens dans une lettre ouverte adressée à la Première ministre Giorgia Meloni, publiée dimanche 27 juillet 2025. (Ph. Meloni n’est pas seulement insensible aux souffrances des Palestiniens – son fond raciste y est pour beaucoup -. Elle est aussi une pro-israélienne notoire).
Latif Belhedi
Les signataires, – dont Pasquale Ferrara, Pasquale Quito Terracciano, Ferdinando Nelli Feroci, Stefano Stefanini, Rocco Cangelosi et Vincenzo De Luca – demandent de «suspendre toute relation et coopération» avec Israël dans les secteurs militaire et de la défense; de «soutenir au sein de l’Union européenne (UE) toute initiative impliquant des sanctions individuelles» ; et de «se joindre au consensus européen» pour la suspension temporaire de l’accord Israël-UE.
«L’horreur perpétrée dans la bande de Gaza par Israël contre la grande majorité des civils sans défense» pousse les ambassadeurs à abandonner le langage prudent de la diplomatie, le langage secret réservé aux initiés. Et à prendre une initiative aussi inhabituelle que pertinente par son contenu et son timing.
L’ambiguïté n’est plus possible
Cette voix s’élève haut et fort dans le débat politique divisé depuis des jours – majorité d’un côté, aux côtés de la Première ministre Giorgia Meloni dont la position sur cette question est presque calquée sur celle du président américain Donald Trump, opposition de l’autre – sur la reconnaissance ou non, au moins, de l’État de Palestine.
L’appel compte d’ailleurs parmi ses signataires des personnalités qui ont occupé pendant des années des postes institutionnels de premier plan : au sein de l’UE, au Palazzo Chigi, présidence du Conseil des ministres, à l’Otan et au Quirinal, la présidence de la république, ainsi que, bien sûr, dans les plus hautes fonctions diplomatiques. «Il y a des moments dans l’histoire où l’ambiguïté ou le juste milieu ne sont plus possibles», avertissent-ils. Et d’ajouter : «Et ce moment est venu pour Gaza».
Les anciens ambassadeurs ont dénoncé «les violations flagrantes des droits de l’homme et de la dignité humaine» et «les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et le mépris constant du droit international et du droit humanitaire, dont le gouvernement israélien, comme tous les gouvernements, doit répondre.» Face à tout cela, «les déclarations, aussi nécessaires soient-elles, ne sont plus utiles», mais «des gestes politiques et diplomatiques concrets et efficaces».
Silence radio de Giorgia Meloni
Cet appel a été accueilli par un silence généralisé de la majorité, tandis que les partisans de Meloni ont souligné que la Première ministre avait «toujours» soutenu la solution «deux peuples, deux États», mais que reconnaître la Palestine aujourd’hui, comme elle l’a elle-même déclaré, ne constituerait pas une décision décisive. L’opposition, cependant, applaudit et retrouve une nouvelle énergie : «Nos diplomates sont un beau témoignage de dignité et de véritable patriotisme», déclare Giuseppe Conte, tandis que ses chefs de groupe aux commissions des affaires étrangères de la Chambre des députés et du Sénat, Francesco Silvestri et Bruno Marton, soulignent comment «ces ambassadeurs enseignent à Meloni ce que signifie représenter l’État avec honneur et dignité».
«Si Meloni ne nous écoute pas, qu’au moins il les écoute», a exhorté le secrétaire de +Europa, Riccardo Magi, soulignant que «reconnaître l’État de Palestine ne légitimerait pas le Hamas». Nicola Fratoianni, chef du parti Si, a qualifié cette décision de «leçon de dignité» pour le gouvernement, donnée par «une figure emblématique de notre histoire diplomatique».
Quand est-ce le bon moment ?
Lorsque le Premier ministre a déclaré que l’État palestinien n’était «pas le bon moment», il a répondu : «Quand est-ce le bon moment pour le reconnaître ? Quand il n’y aura plus de Palestiniens vivants ?» Ce sont des concepts qu’Elly Schlein elle-même met en avant depuis longtemps : «Il n’est pas trop tôt, comme le dit Meloni ; après cela, il sera trop tard, et il risque de ne plus rien rester à reconnaître.» De plus, le secrétaire du Parti démocrate estime que «cet acte constituerait une contribution concrète au processus de paix au Moyen-Orient». «Il y a des moments dans l’histoire où l’ambiguïté se mue en complicité. Et à Gaza, ce moment est arrivé», ajoute Angelo Bonelli, député AVS et co-porte-parole d’Europa Verde. Et si le gouvernement «continue de refuser de reconnaître l’État de Palestine», il fait «un choix de lâcheté politique et de subordination morale».
L’entretien, jeudi 31 août 2025, entre le président de la République, Kaïs Saied, et la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, en visite de travail en Tunisie a porté, selon Tunis, sur l’engagement commun à intensifier la coopération bilatérale dans plusieurs domaines, notamment les transports, la santé, l’agriculture et l’énergie, mais aussi sur la situation en Palestine. Selon Rome, l’entretien a surtout porté sur la coopération bilatérale autour du Plan Mattei et de la question migratoire, principale préoccupation de la partie Italienne, qui est restée silencieuse sur la Palestine.Vidéo.
Imed Bahri
Les principaux points abordés ont porté sur la coopération au développement (étayée par la déclaration conjointe signée en janvier), le lien entre eau et agriculture (notamment le projet Tanit), le futur centre régional de formation agricole et la gestion des migrations.
L’énergie a également été au cœur des discussions : l’interconnexion Elmed a été présentée comme un projet d’infrastructure stratégique, aux côtés de la Terna Innovation Zone, une nouvelle plateforme de formation et d’innovation dans le secteur de l’énergie.
Vers une «coalition méditerranéenne»
Selon les médias italiens, Meloni, qui s’est rendue ensuite à Ankara, œuvre à la construction d’une «coalition méditerranéenne» avec des partenaires comme la Turquie, qui a étendu ces dernières années son influence déjà considérable en Libye, conservant un bastion à Tripoli et Misrata, tout en dialoguant directement avec le leader oriental Khalifa Haftar en Cyrénaïque.
Selon une exclusivité d’Agenzia Nova, le chef du gouvernement d’union nationale libyen, Abdelhamid Dabaiba, devrait également être à Istanbul aujourd’hui.
La question des voies de migration légales a également été soulevée dans le cadre du Processus de Rome, un élément moteur de la diplomatie régionale italienne.
Selon le communiqué de la présidence de la république tunisienne, la nécessité d’une coordination des efforts de toutes les parties prenantes pour organiser des ponts aériens afin de permettre le retour volontaire des migrants irréguliers actuellement en Tunisie figure parmi les principaux sujets abordés.
L’importance du démantèlement des réseaux criminels de traite des êtres humains a également été soulignée, ajoute le communiqué en précisant que le président Saïed a souligné que la Tunisie a supporté un lourd fardeau et que cette situation ne peut perdurer, réaffirmant la position ferme et inébranlable de la Tunisie, qui refuse de devenir un point de transit ou un lieu d’installation permanent pour les migrants irréguliers.
La Tunisie a traité les migrants avec humanité lors du démantèlement de plusieurs camps. Cependant, aucun État ne peut accepter des individus se trouvant sur son territoire en violation de ses lois, d’autant plus que ces migrants irréguliers sont victimes d’un système international injuste, dont la Tunisie elle-même est également victime, a déclaré Saïed, en réponse au organisations nationales et internationales qui dénoncent les abus dont sont victimes les migrants subsahariens dans notre pays de la part des autorités sécuritaires lors de ces opérations de démantèlement de camps.
Saïed : «Le peuple palestinien meurt de faim et de soif»
Les deux dirigeants ont également abordé plusieurs questions régionales, notamment la situation en Palestine occupée et les crimes génocidaires perpétrés par les forces d’occupation sionistes, souligne le communiqué de la présidence tunisienne. Qui ajoute : «Outre les dizaines de milliers de martyrs et de blessés, les forces d’occupation s’attaquent délibérément aux fondements de la vie, notamment par la famine et la privation, même d’une goutte d’eau. Le peuple palestinien meurt de faim et de soif sous les yeux du monde entier.»
Le président Saied a réitéré, à cette occasion, la position inébranlable de la Tunisie : le peuple palestinien a le droit légitime d’établir un État indépendant et pleinement souverain sur l’ensemble du territoire palestinien, avec Al-Qods Al-Charif pour capitale, un droit qui ne s’éteindra pas avec le temps.
Il a également déclaré que la légalité internationale s’érode face à une nouvelle légitimité humanitaire qui émerge, comme en témoignent les vastes manifestations à travers le monde dénonçant ces crimes.
Meloni insensible aux souffrances des Palestiniens
Sur cette question palestinienne, où l’Italie semble calquer sa position sur celle des Etats-Unis, la Première ministre Giorgia Meloni, dont c’est la cinquième visite à Tunis en deux ans, a été totalement silencieuse. Selon le communiqué officiel italien, l’entretien Meloni-Saïed a porté sur «l’engagement commun à lutter contre les réseaux criminels de traite des êtres humains et, parallèlement, à promouvoir les voies de migration légale, notamment dans le cadre du processus de Rome».
Rappelons, à ce propos, que 35 anciens ambassadeurs italiens ont adressé, dimanche, une lettre à Mme Meloni lui demandant de «suspendre toute relation et coopération» avec Israël dans les secteurs militaire et de la défense; de «soutenir au sein de l’Union européenne toute initiative impliquant des sanctions individuelles»; et de «se joindre au consensus européen» pour la suspension temporaire de l’accord Israël-UE.
Pour le moment, Mme Meloni et son gouvernement d’extrême droite restent complètement sourdes et aveugles face aux souffrances du peuple palestinien et aux crimes de guerre perpétrés par Israël à Gaza et en Cisjordanie.
«La Tunisie regorge de ressources et de richesses, et elle ne sera pas une proie facile pour les lobbies et leurs agents, à tous les niveaux» a déclaré Kaïs Saied, lors de sa rencontre, mercredi 30 juillet 2025, au palais de Carthage, avec le Premier ministre Sarra Zaâfrani Zenzeri, le ministre des Finances, Michket Slama Khaldi, et le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh.
Imed Bahri
Ce n’est pas la première fois que le président de la République évoque la richesse de la Tunisie et dénonce les lobbies d’intérêt qui, selon lui, cherchent à les accaparer avec l’aide de certains agents de l’Etat. Et nous sommes douze millions de Tunisiennes et de Tunisiens qui voudrions le prendre au mot notre président: «Oui, nous sommes riches, mais on nous vole !» Sauf que sous voudrions voir cette prophétie se réaliser, d’abord en voyant ces supposées richesses se traduire par une relative prospérité économique, laquelle est devenue un rêve irréalisable pour beaucoup d’entre nous. Ensuite, ces groupes d’intérêt et les agents de l’Etat qui sont à leur service, quand va-t-on enfin les mettre hors d’état de nuire, étant supposé que ce sont eux qui accaparent nos richesses et nous les volent ?
Il y a comme un sentiment de frustration qu’exprime le chef de l’Etat et qui est partagé par une majorité de Tunisiens et qui se traduit par cette simple question : si les richesses d’un pays sont faites pour être équitablement partagées entre les citoyens, qu’est-ce qui empêche le pouvoir exécutif de garantir ce partage équitable ?
Le président voudrait, et il l’a répété hier, que «les efforts de l’Etat se poursuivent sans relâche afin que personne ne reste démuni ou privé», et personne n’oserait s’opposer à une si noble intention, sauf qu’entre les intentions du chef de l’exécutif et la réalité que les Tunisiens constatent autour d’eux, entre la parole et l’action, le diagnostic du mal et le remède préconisé pour le guérir, il y a comme un fossé qu’il va falloir combler un jour.
«Un responsable qui n’est pas un modèle d’intégrité et d’austérité, qui ne ressent pas constamment la souffrance des citoyens et qui ne s’efforce pas de lever tous les obstacles, mais les multiplie délibérément dans de nombreux cas, n’est pas digne de ses responsabilités», a déclaré Saïed, selon un communiqué de la présidence. Et d’ajouter que ce responsable qui n’a pas le sens de la responsabilité ou qui est au service de groupes d’intérêt «sera remplacé par des jeunes convaincus de contribuer à la lutte de libération nationale, avec l’esprit de combattant pour la dignité de leur pays et le droit de leur peuple à une vie décente.»
Là aussi, si les «coupables» sont désignés, bien qu’assez vaguement, on ne sait pas ce qui empêche de leur demander des comptes et, le cas échéant, de les mettre hors d’état de nuire ?
Là, également, il y a un hiatus incompréhensible entre la volonté du chef de l’Etat et sa traduction dans la réalité par les autres membres de l’exécutif. Ira-t-on jusqu’à penser que les membres du gouvernement ne contrôlent pas suffisamment l’administration publique dont ils ont la charge ou qu’étant eux-mêmes, dans leur majorité, issus de cette machine bureaucratique, ils rechignent à sévir contre certains de leurs anciens collègues convaincus de laisser-aller, de sabotage ou de corruption active ?
Plus de 5 000 migrants ont été assistés dans le cadre du programme d’aide au retour volontaire au cours de la première partie de l’année 2025, a indiqué le bureau des Tunis de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Tunisie dans un communiqué publié le 30 juillet 2025, à Tunis, où elle fait état d’avancées significatives de son programme d’Aide au retour volontaire et à la réintégration (AVRR) durant la première partie de l’année 2025.
Au 30 juillet 2025, l’OIM a appuyé le retour volontaire de 5336 migrants vers leurs pays d’origine.
Les retours volontaires réalisés ont concerné 25 pays, via 12 vols charters et 201 vols commerciaux. Cette flexibilité opérationnelle a permis de répondre efficacement aux besoins individuels et aux exigences logistiques.
En coordination avec les autorités consulaires et les bureaux de l’OIM dans les pays d’origine, les migrants ont bénéficié d’un appui pour l’obtention de documents de voyage, d’un accompagnement durant le transit, ainsi que d’une assistance à la réintégration une fois de retour. Celle-ci comprend un appui socio-économique, un accompagnement psychosocial et des orientations vers des services communautaires, afin de favoriser une réintégration durable.
La coopération continue entre l’OIM, les autorités tunisiennes concernées et les autres acteurs nationaux joue un rôle essentiel dans la facilitation des retours dans de bonnes conditions, contribuant à une gouvernance migratoire efficace et collaborative.
«La hausse constante des retours volontaires et de l’assistance à la réintégration reflète la confiance que les migrants placent dans l’OIM Tunisie, ainsi que la solidité de nos partenariats avec les parties prenantes nationales et internationales. Nous restons pleinement engagés à garantir que chaque retour soit sûr, digne et adapté aux besoins des migrants de retour», a déclaré Nawal Barkat, coordinatrice principale à la protection à l’OIM Tunisie.
«Ces résultats témoignent de la pertinence croissante du retour volontaire et de la réintégration dans le cadre d’une approche humaine et fondée sur les droits en matière de gestion des migrations», souligne l’OIM Tunisie qui «réaffirme son engagement à renforcer des options de retour sûres et dignes, conformément aux normes internationales et aux priorités nationales.»
«Je rêvais d’une vie meilleure à l’étranger, mais la réalité était loin de ce que j’avais imaginé. Après de nombreuses difficultés, j’ai compris que rentrer en Guinée avec le soutien de l’OIM n’était pas un échec, mais un nouveau départ. Choisir le retour volontaire a été la décision la plus raisonnable pour moi», a confié Djibril Sidibé, retourné volontairement en Guinée le 24 avril 2025.
Ces progrès ont été rendus possibles grâce au soutien généreux des gouvernements de l’Union européenne, de l’Italie, du Royaume-Uni, du Royaume des Pays-Bas, de la France, de l’Autriche, de la Suisse et de la République tchèque, dont les contributions continues ont permis de renforcer et de pérenniser le programme AVRR en Tunisie.
La nécessité de développer des modes de transport alternatifs et de renforcer les transports en commun a été soulignée par l’Observatoire tunisien de l’économie (OTE) dans une étude intitulée «Le secteur des transports : le chaînon manquant de la transition énergétique».(Ph. Bus de la Transtu : le transport public est le principal consommateur d’énergie finale en Tunisie).
Dans ce document, l’OTE souligne que la Tunisie souffre depuis plusieurs années d’un important déficit énergétique, qui a quadruplé entre 2016 et 2024, passant de -2 505 millions de dinars tunisiens (MDT) à -10 718 MDT.
Les produits pétroliers représentent la plus grande charge et le plus grand coût énergétique pour l’État, a également indiqué l’Observatoire, précisant que le secteur des transports était le principal consommateur d’énergie finale (carburants consommés pour les besoins du transport routier) en 2023, avec une part de 32%.
De plus, les produits pétroliers représentaient la moitié de la demande d’énergie primaire en 2024.
Malgré ces données, l’OTE estime que «les autorités restent impassibles, continuant de mettre en œuvre des politiques énergétiques parfois importées et déconnectées de la réalité et des besoins du pays. Elles agissent comme si la consommation de pétrole était inévitable, avec très peu d’alternatives viables.»
L’Observatoire appelle donc à revoir les priorités, à mettre en œuvre des politiques visant à réduire la dépendance aux produits pétroliers, à développer les modes de transport alternatifs et les transports publics, et à accroître les investissements dans le raffinage du pétrole afin d’améliorer le taux de couverture de la consommation intérieure.
La présidence de la république a annoncé ce matin que la présidente du conseil italien Girogia Meloni sera en visite de travail à Tunis ce jeudi 31 juillet 2025, une visite surprise, éclair et non annoncée qui suscite de sérieuses interrogations sur son objet et son timing.
Latif Belhedi
Le communiqué laconique d’une ligne et demi n’en dit pas davantage, mais on peut s’attendre à ce que Mme Meloni soit reçue au Palais de Carthage par le président de la république Kaïs Saïed et que la rencontre soit une occasion pour faire le bilan du très controversé accord migratoire entre l’Union européenne et la Tunisie, signé il y a deux ans, et dont la présidente du conseil italien était la principale instigatrice, côté européen.
Malgré les critiques ayant entouré cet accord, aussi bien au sud qu’au nord de la Méditerranée, notamment son «manque de transparence concernant le respect des droits de l’Homme en Tunisie», selon les critiques de plusieurs Ong internationales, Mme Meloni s’est souvent dit très satisfaite du fait que la partie tunisienne ait fait sa part dans la lutte contre la migration illégale et que l’activité des garde-côtes tunisiens ont fortement réduit l’afflux de migrants vers les côtes italiennes. Ce qui est vrai. Il n’en reste pas moins que les migrants, subsahariens et autres, ainsi empêchés de rejoindre l’Europe, commencent à s’installer en Tunisie et cela crée des problèmes économiques et sociaux pour notre pays, pays de transit en passe de devenir pays d’installation.
Quoi qu’il en soit, et en attendant d’en savoir davantage sur les raisons de cette visite et sur ses retombées, les Tunisiens espèrent voir leur président poser sérieusement ce problème avec son hôte et identifier ensemble des solutions viables.
La Tunisie, qui fait face à une grave crise économique et financière, se traduisant par des forts taux d’inflation, de chômage, de pauvreté et d’endettement extérieur (plus de 80% de son PIB), ne peut pas continuer à garder les côtes italiennes et celles des pays européens au risque d’aggraver davantage la situation intérieure.
L’Italie est certes de plus en plus engagée économiquement en Tunisie, notamment dans le domaine de l’énergie, mais cet engagement reste pour le moment au plus près des intérêts stratégiques de l’Italie, qui cherche à devenir un hub énergétique au sud de l’Europe, et ne profite pas encore de manière perceptible à l’économie tunisienne qui reste en berne. Ce qui suscite chez les experts et les observateurs des interrogations légitimes sur les intérêts de la Tunisie dans la poursuite de la coopération énergétique avec l’Italie, dont le coût des impacts négatifs sur l’environnement risque d’être plus important que les hypothétiques bénéfices qu’elle espère en engranger. Ce qui a poussé l’Observatoire tunisien de l’économie (OTE) à critiquer, dans une récente étude intitulée «Le secteur des transports : le chaînon manquant de la transition énergétique», ce qu’il a appelé les «politiques énergétiques parfois importées et déconnectées de la réalité et des besoins du pays».
Ces questions, et bien d’autres, ce sont les responsables tunisiens qui doivent se les poser et les mettre sur la table lors de leurs négociations avec leurs homologues italiens et européens.
«Deux enfants sont morts et une personne est portée disparue après le naufrage d’un navire marchand lundi lors d’une opération [de sauvetage de migrants illégaux] dans la zone SAR tunisienne», a déclaré Sea Watch, une organisation humanitaire ayant son siège à Berlin (Allemagne) et qui exerce une activité de recherche et de sauvetage de personnes en mer Méditerranée, au moyen de navires dont elle est propriétaire et exploitante.
«Nous avons vu le bateau en détresse avec 90 personnes à bord, en mer depuis trois jours.Nous avons appelé à l’aide. Frontex est arrivée six heures plus tard, a repéré le navire et est partie. Les autorités italiennes font tout leur possible pour les empêcher d’atteindre l’Italie. Il existe un risque que les garde-côtes libyens les emmènent en Libye. Notre navire, l’Aurora, aurait pu intervenir, mais il est bloqué par les autorités italiennes à Lampedusa pour des raisons infondées», rapporte l’ONG, dans un communiqué publié mardi rapporté par l’agence italienne Ansa.
L’UE laisse les gens se noyer à ses frontières
«Hier matin [lundi,Ndlr], les personnes étaient encore abandonnées à leur sort en mer. Les navires de sauvetage européens auraient pu les atteindre en environ trois heures, mais ils ont choisi de ne pas intervenir», a poursuivi Sea Watch. Et d’enchaîner : «Lorsque le navire marchand Port Fukuka, situé à proximité, a tenté de les secourir, il a chaviré. Toutes les personnes à bord sont tombées à la mer. Une fois secourus, deux enfants étaient morts et une personne était portée disparue. Aujourd’hui, les personnes sont toujours à bord du navire marchand. Le danger est imminent que les soi-disant garde-côtes libyens les kidnappent et les emmènent en Libye : vers la torture et la mort. C’est inacceptable. Notre navire de sauvetage rapide Aurora aurait pu intervenir pour secourir ces personnes. Il n’est qu’à quatre heures et demie de route, mais il est retenu par les autorités italiennes dans le port de Lampedusa pour des raisons infondées.»
Pour Sea Watch, «ce ‘‘spectacle’’ honteux n’est pas encore terminé, mais les autorités italiennes et européennes n’ont pas réagi. Ce système fait ce pour quoi il a été conçu : laisser des gens se noyer aux frontières de l’Europe. Silencieusement, systématiquement.»
Une jeune fille est morte d’une appendicite (Alya Bhiri, 21 ans, le dimanche 20 juillet à l’hôpital de Gafsa, Ndlr) ça arrive encore en 2025. Mourir d’une appendicite en 2025 est excessivement rare fort heureusement, mais pas exclu. Sauf qu’entre populisme, efficience et rationalisme, il va falloir choisir, sinon il va falloir ne pas s’étonner et s’indigner quand des innocents vont mourir à cause du manque de moyens dans les hôpitaux publics.
Dr Monem El Achkham *
Quand la mort survient dans un milieu hospitalier et dans le cadre d’une prise en charge adéquate, c’est toujours regrettable, mais ça fait partie des quelques rares appendicites meurtrières répertoriées partout dans le monde et que la médecine actuelle admet difficilement que ça ne puisse être évitable.
En revanche, quand ça survient parce qu’on a refusé des soins à une jeune fille de 18 ans, ou à n’importe quel âge d’ailleurs, dans un hôpital public ou même dans une clinique privée, ça ne peut que nous fondre profondément le cœur et cette énormité ne peut être qualifiée que des plus odieux et des plus abjectes des crimes, auquel un établissement de santé puisse s’adonner.
Devant un pareil drame et parce que je sais qu’il y en a d’autres qui ont souffert le même dessein et qui ont préféré pudiquement le silence, je me sens épouvantablement coupable et je vous expliquerai le bien-fondé de ma culpabilité.
Je ne m’attarderai bien entendu pas sur les ineptes écumeurs qui, sciemment et sans aucune décence en profitent pour régler leurs comptes, l’un avec un directeur régional de la santé publique, l’autre avec un directeur d’hôpital, de brillants anciens agents des bureaux des entrées qui accablent leurs collègues et qui s’attribuent le mérite de la protection de la veuve et de l’orphelin à leurs époques, sans oublier ceux qui ont choisi comme souffre-douleurs, ce criminel de médecin qui n’est là que grâce à l’argent de leurs impôts et qui s’est égaré du noble objectif de sa mission sous le poids des privilèges.
La recherche de boucs émissaires
Cette histoire d’argent des impôts, je conçois que ce soit un manque de pertinence manifeste de l’aborder dans ces quelques paragraphes, mais j’ai envie de dire à ce génie qui a inventé cette formule que l’accès aux études médicales ne se passe pas comme si tout le monde pouvait y prétendre et que le seul mérite aura été d’avoir été tiré au sort en fonction de la quantité d’argent des impôts alloués aux études médicales. Et je finirai par m’enquérir à son sujet de la tragique entrave qui l’a empêché d’en profiter le cas échéant.
Quant à ces méprisables pseudos intellectuels qui n’hésitent pas à désigner des coupables, de jeter l’anathème sans scrupule sur d’honnêtes personnes, en fonction d’infâmes affinités, d’ignobles connivences, sans aucune connaissance ni expertise et en ne souciant nullement du mal qu’ils sont susceptibles d’occasionner injustement, je leur dis que dans ce drame, je suis l’un des principaux coupables et je vais vous le prouver, mais vous l’êtes probablement autant que moi, même si vous pensez que votre hargne et votre aigreur enrobées de vertus vous disculpe.
Dans nos hôpitaux et pour les avoir fréquentés un moment dans ma vie, il est complètement naïf et niais de penser qu’un patient puisse être pris en charge correctement et traité humainement. Des urgences submergées de patients demandeurs de soins, c’est tout à fait normal, qu’un médecin soit obligé de voir 10 patients par heure, soit un patient toutes les six minutes si ce n’est plus, je vous promets que ne serait-ce que trier les vraies urgences devient tout bêtement illusoire.
Alors que dire si de plus est, on exige de l’agent du guichet qui n’est généralement qu’un agent administratif, de ne pas refuser les vraies urgences ?
Il est vrai que la loi tunisienne poursuit pénalement toute non-assistance à une personne en péril, mais est-ce que l’exécutif tunisien se donne vraiment les moyens de ses ambitions ? Il est clair que non et j’en prends pour exemple le cas de notre collègue pharmacien qui paye pour la défaillance du système de santé, et ce n’est pas faute de l’avoir signalé (Personnel soignant en Tunisie : Un métier dangereux…).
Je ne sais pas si vous le savez mais refuser un patient qui ne dispose pas de carnet de soins ou de laisser-passer, ce n’est pas une initiative ou une invention de l’agent, c’est le ministère de la Santé qui l’exige ! Et comment voulez-vous que l’agent en question distingue la vraie urgence de la simple consultation ? Dans ces cas-là, puisqu’il y va de l’intégrité physique du citoyen, qu’il est impératif de s’en acquitter sans faille, chaque agent doit avoir signé une décharge attestant avoir reçu et pris connaissance d’une procédure d’accueil, identifiant l’ensemble des directives et l’engage à les appliquer. Si l’administration ne dispose pas d’une telle décharge et que le ministère ne dispose pas du modèle électronique ou en papier de ladite procédure, c’est le système qui est défaillant et non pas l’agent.
Et qu’est-ce qu’on reproche au médecin qui a examiné la défunte et qui a demandé des examens, que malheureusement le pauvre père ne peut pas se payer ? Et d’abord pourquoi est-ce qu’il est obligé de se les faire faire dans le privé l’infortuné père ?
En outre, dans les conditions d’affluences et de délabrement des urgences en Tunisie, vous pensez vraiment qu’il est impossible de passer à côté de vraies urgences ?
Maintenant si réellement on est très à cheval sur l’approche sociale et les besoins élémentaires du citoyen, pourquoi en priver les plus démunis en leurs interdisant l’accès aux soins s’ils ne disposent pas de couverture sociale ? L’accès à la santé n’est-il pas un droit constitutionnel opposable à l’Etat tunisien et indépendamment du statut social ?
Des patients qui meurent dans les salles d’attente
J’ai exercé étant jeune dans les hôpitaux de la capitale et je m’en veux encore d’avoir vu mourir des patients dans les salles d’attente parce qu’ils attendaient leur tour, que j’avais cent vingt patients à examiner et sans avoir eu le temps réel ne serait-ce que pour constater leur présence.
J’ai récemment été amené à aider à l’hôpital et J’ai dû aller chercher des fils de suture et des sondes qui ne coûtaient rien du tout, pour pouvoir opérer un patient. Le manque du matériel de base, parfois même quand les équipements lourds sont disponibles sans être fonctionnels, dénote une méconnaissance totale des priorités en matière de santé, à moins que ce ne soit délibérément intentionnel !
Mais ce que je ne me suis jamais expliqué, c’est qu’en 2001 après avoir passé mes examens de spécialité et après avoir fini mes stages à l’étranger, j’avais postulé contre l’avis de mon patron feu Pr Abdeljelil Zaouche, à qui je dois tout ce que je suis, pour un poste à l’hôpital de Gafsa, alors qu’il n’y avait à l’époque aucun chirurgien et que les patients mouraient de l’appendicite, j’ai essuyé un refus après un an et sept mois d’attente, pour un problème de B2 en rapport avec une enquête de sécurité me classant politiquement douteux. Ce qu’il fallait en déduire raisonnablement, c’est que si on a le moindre doute sur votre allégeance au pouvoir, on préférerait laisser des citoyens mourir plutôt que de prendre le moindre risque de vous mettre dans le circuit. Cette parenthèse est bien évidemment destinée à ceux qui persistent à croire que c’était mieux avant.
En ce qui concerne notre actuel système de santé, l’intention est certainement meilleure, mais les conditions sont au mieux les mêmes et au pire, elles se sont dégradées en raison du coup de plus en plus exorbitant des soins avec un système dans l’impossibilité de suivre.
Il est bien évidemment plus simple et je dirais même plus rassurant de désigner un bouc émissaire en la personne du directeur régional, du directeur de l’hôpital, du médecin aux urgences ou du personnel de l’accueil, mais je vous promets que le problème est complètement ailleurs.
Notre système est à bout de souffle. Nos hôpitaux surexploitent le personnel médical et paramédical, les centres hospitalo-universitaires fonctionnent d’une façon absolument perverse, les chefs des services et les aînés ont plus de facilités à asservir les jeunes médecins déjà submergés, que de faire faire leurs travails à des paramédicaux syndiqués. Les paramédicaux syndicalistes jouissent d’un pouvoir et d’une influence démesurée, ils en abusent et s’enorgueillissent, pour eux certes c’est une gloire, pour le pays la faillite d’un système. La centrale syndicale n’ignore pas qu’une catégorie du personnel est à l’origine de graves dépassements et que non seulement elle n’apporte pas sa part à l’édifice, mais en plus elle bride et freine tout effort de changement et de réforme, mais que voulez-vous c’est légitime de penser aux prochaines élections.
L’hôtellerie et les sanitaires dans la majorité des hôpitaux de Tunisie sont une véritable ignominie, une humiliation et un déshonneur pour nous tous.
Quand vous avez eu la malchance de voir la salle de déchoquage, les conditions dans lesquelles les patients sont accueillis, traités et examinés à l’hôpital de Gafsa, vous ne manquerez pas de vous rendre compte que c’est absolument une atteinte à la dignité humaine.
J’ai récemment eu l’occasion d’intervenir deux ou trois fois là-bas et j’ai été sidéré, horrifié et profondément consterné par la hauteur du désastre. J’avais décidé d’alerter et puis sous prétexte que l’effet escompté d’une telle alerte ne vaudrait peut-être pas la tumulte et le tapage que ça engendrerait, mon égoïsme a pris le dessus et j’ai préféré honteusement faire comme si de rien n’était et ne serait-ce que pour ça je me sens affreusement coupable de ce qui est arrivé à la pauvre jeune fille morte dans d’atroces souffrance, de la faute d’un système conçu avec un écart abyssal entre la théorie, les moyens, la méthode, la pratique et ne pouvant donc raisonnablement pas éviter ce genre de drame.
A un moment, j’ai été convié en ma qualité de représentant du conseil de l’ordre du sud-ouest à un conseil régional du gouvernorat de Gafsa pour une collecte de don pour Gaza. Dans la salle il y avait tous les directeurs régionaux, les avocats, l’UGTT et plein d’autres honorables représentants de la société civile. Il est vrai qu’avant même l’initiative du gouverneur pour cette action, nous médecins de la région, avions déjà initié une action dans ce sens et encourageons tout ce qui puisse renforcer de telles actions. Quand j’ai été invité à prendre la parole et après les hypocrites éloges de rigueur pour la vénérable assistance, j’ai posé une question : pouvez-vous me dire messieurs dames les conseillers, comment vous pouvez-vous donnez le droit dans ce conseil de discuter de tout ce qui concerne la région, entre autres les problèmes de santé, entre vous, en toute suffisance et fatuité, sans éprouver le besoin ne serait-ce que pour un avis éclairé et technique, d’inviter la représentation des médecins ? Plaît-il ? Je crois savoir et sans prendre de grands risques d’erreur que c’est en plus le cas partout en Tunisie, car c’est le règlement.
J’aurais aimé pouvoir officiellement siéger dans ce conseil afin de dénoncer, proposer et m’opposer. Là aussi j’ai lâchement fait le choix de me satisfaire de l’acquiescement protocolaire de ces férus de petits fours sans relancer l’affaire, par paresse et en me disant qu’on ne s’improvise pas militant audible.
Le prétexte est mince me diriez-vous, je vous le concède et j’avoue me sentir terriblement coupable. La vérité, il y a aussi cette ambiance de populisme rampant qui fait que le militantisme, les dénonciations, les revendications et les propositions de réforme ont peu de crédit devant l’accusation facile, l’insulte, le complotisme, la haine et que je ne pouvais en aucun cas cautionner ce qui me semble être la plus grave des dérives.
Cette ambiance destructrice et toxique, qui joue sur les peurs et la suspicion, ne fait que dégrader les volontés et la morale, et nous sommes tous responsables de l’avoir au mieux toléré et au pire entretenu.
Nous sommes tous coupables de privilégier la vengeance et les représailles à l’avis éclairé et à l’anticipation.
Nous sommes tous coupables de laisser ces pantins agitateurs et écervelés dominer la seine.
Le décès tragique de cette innocente jeune fille, le deuil de la famille et l’accablement du père étaient-ils évitables ? Certainement que oui. Est-ce la faute d’un responsable, d’un médecin ou d’un agent défaillant dans un système bien huilé et qui a fait ses preuves ? Rien n’est moins sûr, ce système a prévu de n’accepter que les patients ayants des papiers valides ou qu’il s’acquitte des frais d’enregistrement, sauf pour les urgences. Mais est-ce que le ministère de la Santé dispose de décharge signée par les agents d’accueil attestant qu’ils ont pris connaissance d’une procédure détaillée qui définit les inscriptions aux urgences ?
Et puis pour être conséquent, n’importe quelle petite douleur, aussi banale soit elle, peut cacher une urgence. Il revient donc au médecin de faire la part des choses en examinant tout patient avant qu’il ne soit inscrit. Mais le médecin, ce n’est pas un extra-lucide, pour diagnostiquer les vraies urgences, il a besoin de radios et d’analyses ! Il a donc besoin d’examiner comme il se doit le patient.
La solution la plus logique serait donc de ne refuser personne indépendamment de sa situation administrative. Et ne pensez surtout pas qu’avec ça on s’approche du risque zéro, loin de là.
Quand on demande des examens, qu’ils ne soient pas disponibles à l’hôpital et que le pauvre papa ne peut pas se les offrir dans le privé, qu’est-ce que les responsables et les agents sont censés faire ? Et ce sont eux qu’on désigne comme coupables ? C’est eux qu’on lynche sur la place publique ? Ils étaient peut-être censés payer à tous les consultants leurs examens dans le privé ?
Non, non et non c’est la faute de ce système défaillant, dépassé et qui est complètement en rade. Ayons donc la décence de reconnaître nos défaillances, évitons les formules faciles, la paraphrase, les insultes et le lynchage.
Notre système de santé est complètement bancal, il faut commencer par l’admettre et planifier la restructuration, les solutions les plus courageuses ne sont bien évidemment pas les plus populaires. Le partenariat public privé est une nécessité élémentaire et je ne m’étalerai pas là-dessus.
Quand on a une IRM et une salle de cathétérisme dans une petite ville, qu’elles fonctionnent très en-dessous de leurs capacités, pourquoi ne pas en faciliter l’accès à tous les patients plutôt que de vouloir absolument en installer d’autres dans le public ? Pourquoi ne pas utiliser le budget alloué pour combler d’autres besoin ? Mais je ne crois pas que ce soit dans l’ordre du jour, car bien que plausible et pertinent il n’en reste pas moins, impopulaire. Alors entre populisme, efficience et rationalisme, il va falloir choisir, sinon il va falloir ne pas s’étonner et s’indigner quand d’autres innocents vont mourir.
La reconnaissance, lors du récent congrès de New York (28-30 juillet 2025), du principe des deux États comme issue politique viable au conflit israélo-palestinien marque un tournant diplomatique majeur. Longtemps entravée par l’intransigeance du gouvernement Netanyahu, cette avancée s’inscrit dans un contexte régional et international en pleine mutation, où la résistance palestinienne, l’éveil de l’opinion publique occidentale et les pressions juridiques internationales ont convergé pour impulser une nouvelle dynamique.
Abdelhamid Larguèche *
Résilience de la résistance palestinienne : la détermination du peuple palestinien, notamment à Gaza, a été décisive. Face à une offensive israélienne de plus en plus dénoncée par les organisations internationales comme relevant d’une «politique de génocide» – caractérisée par des bombardements intensifs, un blocus humanitaire et des déplacements forcés –, la résistance n’a pas fléchi.
Plus de 60 000 morts parmi les Palestiniens à Gaza, en majorité des civils, et une crise humanitaire sans précédent ont bouleversé la conscience mondiale, rendant le statu quo intenable. En mai 2024, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a requis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, ainsi que contre plusieurs dirigeants du Hamas. Bien que ces mandats n’aient pas encore été exécutés, ils constituent un signal fort : l’impunité d’Israël n’est plus acquise. La CPI a également engagé une enquête sur les transferts forcés de population et les blocus alimentaires, renforçant la légitimité des revendications palestiniennes.
Le tournant de l’opinion publique occidentale : l’évolution de l’opinion publique en Europe et aux États-Unis a constitué un second levier crucial. Les mobilisations massives à Londres, Berlin, Paris et New York, appuyées par les prises de parole d’intellectuels et d’artistes, ont contraint plusieurs gouvernements à revoir leur position.
L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu l’État de Palestine. Aux États-Unis, la fracture au sein du Parti Démocrate – incarnée par des figures telles que Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez – avait poussé l’administration Biden à infléchir sa ligne, même si l’arrivée de Trump à la Maison blanche a changé la donne. De son côté, l’Union européenne a menacé d’imposer des sanctions ciblées contre les colons extrémistes et a suspendu certains accords militaires avec Israël.
Rôle des «puissances» arabes et relance diplomatique : l’Arabie Saoudite, l’Égypte et le Qatar ont joué un rôle déterminant dans la relance du processus des deux États. Le plan de paix saoudien, subordonnant toute normalisation avec Israël à la création d’un État palestinien, a été soutenu par la Ligue arabe et par l’Onu.
La résolution 2728 du Conseil de sécurité, adoptée en mars 2024, exigeant un cessez-le-feu immédiat à Gaza, a illustré l’isolement croissant d’Israël sur la scène internationale. Fait notable : les États-Unis se sont abstenus d’opposer leur veto, pour la première fois contre une résolution défavorable à Israël.
Emergence d’un nouvel ordre juridique international: les actions de la CPI ont introduit une nouvelle donne juridique incontournable :
Appel à des sanctions ciblées contre les auteurs présumés de crimes de guerre ;
Recommandation d’un gel des ventes d’armes à Israël, déjà partiellement appliqué par plusieurs pays européens ;
Demande d’un embargo international, sur le modèle de celui imposé à l’Afrique du Sud sous l’apartheid.
Les prochaines étapes pour concrétiser cette percée: pour que le congrès de New York, coprésidé par l »Arabie saoudite et la France, ne reste pas un simple geste symbolique, des mesures concrètes s’imposent :
une reconnaissance massive de l’État de Palestine par l’Assemblée générale de l’Onu (au-delà des 140 États actuels) ;
des sanctions économiques contre les colonies israéliennes ;
la suspension des accords militaires avec Israël tant que les violations du droit international se poursuivent ;
l’application effective des mandats de la CPI, assortie d’un mécanisme renforcé d’extradition.
Lueur d’espoir après des décennies d’occupation : le chemin vers une paix juste reste semé d’embûches, mais le congrès de New York a démontré une vérité essentielle : le droit international, lorsqu’il est soutenu par une mobilisation populaire mondiale, peut faire plier même les pouvoirs les plus arrogants.
Un fait historique a d’ailleurs marqué ce sommet : le ministre britannique des Affaires étrangères a présenté des excuses officielles, reconnaissant que la Déclaration Balfour de 1917, censée garantir en même temps les droits nationaux du peuple palestinien, n’avait jamais été pleinement appliquée par la puissance mandataire.
«La justice est comme le soleil : tôt ou tard, elle finit par percer les nuages», disait Mahmoud Darwich
Publié en mars 2025, ‘‘Pour Boualem Sansal’’ (David Reinharc Éditions, mars 2025, 336 pages), réunit soixante textes d’intellectuels, écrivains, artistes et figures publiques qui prennent position en faveur de l’auteur algérien incarcéré. Cet ouvrage collectif est un manifeste en faveur de la liberté de conscience, de la parole critique et de la dignité humaine, à un moment où Boualem Sansal subit l’une des formes les plus dures de répression politique.
Romancier majeur, connu pour ‘‘Le Village de l’Allemand’’, ‘‘2084’’ ou ‘‘Le Serment des barbares’’, Sansal n’a cessé de dénoncer les dérives autoritaires, le poids de l’idéologie et les compromissions du pouvoir. Son engagement, sans concessions, lui a valu une exclusion progressive du paysage institutionnel algérien, jusqu’à son emprisonnement en 2025, dénoncé comme arbitraire par nombre d’observateurs et de défenseurs des droits humains.
Sous la direction de Pascal Bruckner et Michel Gad Wolkowicz, ce recueil ne se limite pas à des hommages littéraires. Il rassemble des textes forts, critiques, mobilisateurs. Les signataires y évoquent l’œuvre, mais aussi l’homme, son courage, sa lucidité, sa solitude. On y lit une inquiétude profonde : laisser Sansal seul face à ses persécuteurs, ce serait céder sur les principes mêmes qui fondent l’espace intellectuel francophone – la liberté de penser, le droit à la dissidence, la force de l’esprit critique.
L’essai s’inscrit dans un mouvement international de solidarité. Des figures comme Orhan Pamuk, David Grossman ou Margaret Atwood ont exprimé publiquement leur soutien. Emmanuel Macron a évoqué son cas en conférence de presse. Des tribunes paraissent dans Le Monde, Courrier international, L’Orient-Le Jour. Une voix monte : ne pas laisser l’oubli s’installer.
Au-delà du sort d’un écrivain, ‘‘Pour Boualem Sansal’’ engage une réflexion sur notre capacité collective à défendre la pensée libre quand elle dérange. Une alerte, et un acte de résistance.
En raison de l’arrêt prolongé des travaux de réaménagement de ses locaux, suspendus suite à une défaillance de l’entreprise chargée du chantier, la délégation régionale de l’artisanat de Bizerte a su réagir sans attendre. Loin de rester inactive, elle a mis en place des solutions pour poursuivre ses activités malgré les contraintes logistiques.
La délégation bénéficie désormais de huit kiosques mobiles en bois, conçus dans le cadre du programme Creative Tunisia, un projet de coopération internationale piloté par l’Onudi et financé par l’Union européenne à travers l’initiative Tounes Wijhetouna. Ces structures, pensées pour s’intégrer harmonieusement dans le paysage du vieux port, offrent aux artisans un espace d’exposition et de vente innovant, alliant mobilité, esthétique et durabilité.
Lancé pour dynamiser les filières artisanales et créatives, le programme vise à renforcer la compétitivité des artisans tunisiens, à améliorer la qualité des produits, et à favoriser leur accès aux marchés. Il soutient également la création d’emplois, notamment pour les femmes et les jeunes. À Bizerte, cette initiative redonne vie à l’espace urbain tout en valorisant le patrimoine artisanal local.
L’exposition «Mois de l’artisanat», lancée le 14 juillet 2025 au vieux port de Bizerte, se poursuivra jusqu’au 13 août. Cette initiative met à disposition des artisans des kiosques mobiles individuels pour exposer et vendre leurs créations. L’événement se décline en quatre périodes hebdomadaires, avec des expositions quotidiennes de 17h à minuit. Une participation symbolique est demandée aux exposants, afin de les impliquer activement dans la réussite de l’événement. La sélection des participants est faite sur dossier, selon les périodes demandées.
Un pari réussi pour les organisateurs, qui ont transformé la rive du vieux port en une véritable kermesse à ciel ouvert. L’animation festive a attiré une foule nombreuse, curieuse de découvrir des produits artisanaux authentiques.
Les artisans, quant à eux, n’ont pas caché leur satisfaction : les ventes ont été au rendez-vous, redonnant un souffle économique bienvenu. Ces informations ont été recueillies auprès d’un responsable régional de l’artisanat, qui a souhaité garder l’anonymat.
Le mercato d’été 2025 a remué le monde du foot avec des échanges qui ont battu des rec͏ords e͏t retenu l’œil des fans et de ceux qui parient. Les clubs d’Europe, surtout ceux des cinq grands cham͏pionnats, ont dépen͏sé énorm͏ément͏ d’argent pour avoir les m͏eilleurs talents. D’après les infos͏ trouvées sur Transfermarkt et d’autres sources sûres voici les ͏cinq échanges les plus chers͏ de l’été 2025, suivis d’une idée de leur effet po͏t͏entiel.
1. Florian Wirtz – Bayer Leverkusen vers Liverpool (116 M€)
Florian Wirtz, le prodige allemand du Bayer Leverkusen, a rejoint Liverpool pour un montant initial de 100 millions de livres sterling (environ 116 millions d’euros), pouvant atteindre 116 millions de livres avec des bonus.
À seulement 22 ans, Wirtz est considéré comme l’un des milieux offensifs les plus talentueux au monde grâce à sa créativité, sa vision du jeu et sa capacité à marquer des buts décisifs.
Ce transfert, l’un des plus chers de l’histoire britannique, reflète l’ambition de Liverpool de consolider son statut de champion de Premier League. Ce mouvement pourrait redéfinir l’équilibre des forces en Premier League.
2. Hugo Ekitike – Eintracht Francfort vers Liverpool (79 M€)
L͏iverpool a aussi ͏tapé fort en prenant Hugo Ekitike de l’Eintracht Francfort pour 69 millions de livres sterling (environ ͏79 milli͏ons d’euros), avec des bonus qui peuvent aller jusqu’à 79 mil͏lions de livres.
L’attaquant français, qui a ret͏enu ͏l’attention pour sa vitesse et son efficacité devan͏t le but, est un gros investissement pour améliorer l’attaque des Reds.
Ekitike, à 23 ans, peut même͏ faire un bon couple avec ͏Wirtz, ce͏ qui renforcerait les espoirs européens de͏ Liverpool.
3. Matheus Cunha – Wolverhampton vers Manchester United (62,5 M€)
Manchester United a activé la clause libératoire de 62,5 millions de livres sterling (environ 72 millions d’euros) pour s’offrir Matheus Cunha, l’attaquant brésilien de Wolverhampton.
Cunha, connu pour sa polyvalence et son flair offensif, a été un objectif prioritaire pour les Red Devils, qui cherchent à relancer leur projet après une saison 2024-25 difficile.
Ce transfert a généré un engouement significatif parmi les supporters et les parieurs, notamment sur, où les performances de Manchester United en Premier League sont sous les projecteurs. Ce transfert devrait avoir un impact majeur sur les cotes des matchs de Manchester United, et Melbet – essaye les paris sportifs est un endroit où vous pouvez non seulement suivre le déroulement des matchs, mais aussi tester vos connaissances et votre intuition. Cunha pourrait apporter la stabilité offensive tant attendue à Old Trafford.
4. Martin Zubimendi – Real Sociedad vers Arsenal (60 M€)
Arsenal a investi 60 millions de livres sterling (environ 70 millions d’euros) pour recruter Martin Zubimendi, le milieu de terrain espagnol de la Real Sociedad.
Après avoir résisté aux avances de Liverpool l’année précédente, Zubimendi a succombé à l’appel des Gunners, séduits par son intelligence tactique et sa capacité à contrôler le tempo du jeu.
Ce transfert renforce le milieu de terrain d’Arsenal, qui vise le titre en Premier League.
Les parieurs sur des plateformes comme melbet apk anticipent un impact immédiat de Zubimendi, notamment dans les matchs clés contre les rivaux directs. Après tout, ce transfert peut grandement influencer la formation des paris. Ce mouvement illustre l’ambition croissante des Gunners sous la direction de Mikel Arteta.
5. Viktor Gyokeres – Sporting CP vers Arsenal (55 M€)
Arsenal complète ce top 5 avec l’acquisition de Viktor Gyokeres, l’attaquant suédois du Sporting CP, pour 55 millions de livres sterling (environ 63 millions d’euros), avec des bonus pouvant porter le total à 63 millions de livres.
Gyokeres, connu pour sa puissance et son efficacité devant le but, est considéré comme la pièce manquante pour l’attaque d’Arsenal. Gyokeres pourrait devenir le fer de lance d’Arsenal dans leur quête de titres.
L’impact de ces transferts sur le football européen
Ces cinq transferts, totalisant près de 400 millions d’euros, témoignent de l’inflation continue du marché des transferts. Chaque joueur apporte une dynamique unique à son nouveau club, qu’il s’agisse de la créativité de Wirtz, de la finition d’Ekitike, de la polyvalence de Cunha, de l’intelligence de Zubimendi ou de la puissance de Gyokeres.
Ces mouvements ne se contentent pas de renforcer les effectifs, ils redessinent également les hiérarchies en Premier League et au-delà. Pour les fans, ces transferts offrent une opportunité excitante de s’engager davantage via les paris sportifs, notamment sur des plateformes comme Melbet, où les cotes évoluent en temps réel. L’été 2025 promet une saison palpitante, avec ces nouvelles stars prêtes à briller sur les terrains européens.
Arrivé en Écosse vendredi 25 juillet 2025, le président américain Donald Trump lâche: «L’immigration est en train de tuer l’Europe. Vous feriez mieux de vous ressaisir sinon l’Europe n’existera plus. Vous devez mettre fin à cette horrible invasion.» Cette tentative de créer une polémique est la énième tentative de diversion de Trump pour faire oublier l’affaire Epstein mais en vain. Sa stratégie de la diversion fait pschitt à chaque fois.
Imed Bahri
David Smith est revenu en détail sur la stratégie de diversion dans une analyse publiée dans le Guardian où il passe au peigne fin la méthode Trump qui pour le moment échoue complètement. L’attention de l’opinion publique demeure braquée sur l’affaire Epstein.
Il est très rare que le président Donald Trump montre le moindre signe de fébrilité. Assis dans le Bureau ovale, un journaliste l’a interrogé sur l’affaire du délinquant sexuel Jeffrey Epstein. «Je ne suis pas très bien, C’est une sorte de chasse aux sorcières», répond le président américain.
Trump continue en invoquant un complot de Barack Obama visant à truquer l’élection de 2016, accusant son prédécesseur de trahison. Et il estime que les journalistes devraient plutôt se pencher sur cette affaire.
Pourquoi l’affaire Epstein lui colle à la peau? Ce n’est pas un mystère. Trump, qui avait autrefois affirmé qu’il pouvait tirer sur quelqu’un sur la Cinquième Avenue à New York sans perdre d’électeurs, s’est tiré une balle dans le pied. Ses partisans sont en révolte ouverte contre son refus de publier les dossiers relatifs au délinquant sexuel Jeffrey Epstein et surtout la liste présumée de ses clients privilégiés.
La machine à distraction
La solution du président consiste à recourir à une stratégie bien connue: distraire, distraire et distraire.
Cette stratégie lui a été utile lors de sa plus grande crise, lors de la campagne électorale de 2016. Le jour même de la diffusion d’un enregistrement d’Access Hollywood montrant Trump tenir des propos obscènes sur les femmes, son équipe de campagne s’est emparée de la publication par WikiLeaks de milliers d’e-mails piratés sur le compte du directeur de campagne d’Hillary Clinton, John Podesta. Trump a survécu et a remporté l’élection.
Depuis, chaque fois qu’il se retrouve en difficulté, ses fans sont impatients de l’aider à tourner la page. Mais l’affaire Epstein entache l’identité politique profonde de Trump, le pourfendeur de l’État profond. Il lance à nouveau de nombreux objets brillants mais ils perdent rapidement leur éclat.
Gwenda Blair, biographe de Trump, observe: «C’est la machine à distraction qui a fonctionné par le passé qui tombe en panne. On essaie les vieilles méthodes sans succès! Ce qui se produit, c’est comme un coup de fouet massif, comme lorsqu’on est dans un véhicule en mouvement, qui avance, souvent à une vitesse assez élevée, et qu’on percute soudainement quelque chose et que notre cou se contracte brusquement avec des conséquences souvent très graves».
La machine à diversion a fonctionné à plein régime. Le 12 juillet, Trump a déclaré qu’il envisageait de révoquer la citoyenneté de l’actrice new-yorkaise Rosie O’Donnell, écrivant sur sa plateforme Truth Social: «Elle est une menace pour l’humanité et devrait rester dans ce merveilleux pays qu’est l’Irlande. QUE DIEU BÉNISSE L’AMÉRIQUE!».
Le 16 juillet, Trump a publié un article annonçant que Coca-Cola avait accepté d’utiliser du vrai sucre de canne dans son produit phare aux États-Unis, édulcoré au sirop de maïs à haute teneur en fructose depuis les années 1980. Le fabricant de boissons gazeuses a ensuite confirmé ce nouveau produit lors de l’annonce de ses résultats financiers du deuxième trimestre.
Le 17 juillet, la Maison-Blanche a offert un aperçu rare de l’état de santé du président de 79 ans. L’attachée de presse, Karoline Leavitt, a déclaré aux journalistes que sa main meurtrie était due à des «serrages de main fréquents» et que ses jambes gonflées étaient dues à une insuffisance veineuse chronique, sans que cela soit inquiétant.
S’en est suivi un week-end mouvementé sur les réseaux sociaux. Trump a publié des vidéos étranges montrant une femme attrapant un serpent dans l’herbe, une voiture glissant sous un camion roulant à toute vitesse sur une autoroute et des personnes effectuant des figures à moto et en jet-ski.
Plus sombre encore, il a affirmé, sans fondement, que des responsables de l’administration Obama avaient fabriqué des rapports de renseignement pour affirmer que la Russie s’était ingérée dans l’élection de 2016.
Il a ensuite publié une fausse vidéo générée par intelligence artificielle montrant Obama contraint à s’agenouiller par des agents du FBI qui le menottent aux pieds d’un Trump radieux dans le Bureau ovale, puis vêtu d’une combinaison orange arpentant une cellule de prison au son de la musique du YMCA du Village People.
Trump a également publié une photo présentant de fausses photos d’identité judiciaire d’anciens responsables dont James Comey, l’ancien directeur du FBI, et Samantha Power, l’ex-directrice de l’USAID. «Comment Samantha Power a-t-elle gagné tout cet argent?», a-t-il écrit.
Et en ce qui concerne le sport, Trump a menacé de bloquer un accord pour le nouveau stade des Washington Commanders si l’équipe de football américain ne revenait pas à son nom d’origine, les Washington Redskins, un nom raciste.
Lundi, nouveau rebondissement. L’administration Trump a publié plus de 6 000 documents relatifs à l’assassinat de Martin Luther King Jr. en 1968, totalisant près d’un quart de million de pages.
Cette décision a cependant semblé se retourner contre lui, ne faisant que rappeler la capacité de Trump à divulguer tous les dossiers qu’il souhaite. Bernice King, la fille du défenseur des droits civiques, a répliqué sur X: «Maintenant, parlons des dossiers Epstein». Et Josh Johnson, animateur de l’émission The Daily Show sur Comedy Central, a réagi goguenard: «Trump est au pied du mur. Il va si mal qu’il publie toujours plus d’histoire sur les Noirs».
Mais Trump semble avoir choisi Obama et le Russiagate comme principal bouclier déflecteur. Ce geste s’attaque aux fondements de Maga, combinant une réaction raciste contre Obama et des théories du complot sur l’État profond. Il peine cependant à le faire passer. Lors de son échange mardi dans le Bureau ovale, il a affirmé qu’il existait des preuves irréfutables qu’Obama était «sédacieux», un mot qui n’existe pas.
Mercredi, Tulsi Gabbard, directrice du renseignement national, a fait une apparition surprise dans la salle de presse de la Maison-Blanche pour proférer des affirmations infondées selon lesquelles Obama et ses «conseillers traîtres» avaient fomenté un véritable coup d’État. Mais une fois de plus, cette tentative de diversion de la Maison-Blanche a été éclipsée par un article de presse selon lequel Trump aurait été informé en mai que son nom figurait dans les dossiers Epstein.
Pour une fois, la tactique du «rien à voir ici, mais regardez là-bas!» de Trump ne fonctionne pas. Reed Galen, président de The Union, une coalition pro-démocratie, déclare: «Il se trouve que la situation est différente car elle est profondément ancrée dans les croyances du mouvement. L’objectif était de renverser l’État profond. Cela montre qu’il ne le fera pas ou n’en a jamais eu l’intention et c’est très perturbant pour eux.»
Pendant ce temps, Trump a tenté de minimiser le scandale en le qualifiant de «truc ennuyeux» et en utilisant l’un de ses mots préférés: «canular». Plus révélateur encore, il a tenté de faire passer Epstein pour une vieille histoire, en se plaignant: «Vous parlez encore de Jeffrey Epstein? On parle de lui depuis des années».
Pourtant, il est toujours pris en échec et mat. Le président, dont tout le jeu repose sur la nostalgie (Alcatraz, le charbon, les pailles en plastique, les Redskins), n’a jamais hésité à revenir sur d’anciens griefs concernant les élections de 2016 et 2020 lorsque cela lui semblait opportun. Ce n’est que maintenant qu’il découvre que les théories du complot se développent et se métastasent mais qu’elles ne meurent jamais.
Tunis accueille un forum sur les investissements et la croissance durables en Méditerranée visant à attirer des capitaux stratégiques en Afrique, en promouvant la transition énergétique, les infrastructures et les partenariats public-privé.
Le forum «Investment Africa», organisé par Confimprese Italia, Confimprese Tunisie et le centre d’affaires Delta Center, se tiendra les 26 et 27 septembre 2025, dans le but de renforcer les liens économiques entre la Méditerranée et l’Afrique.
L’événement réunira des gouvernements, des institutions financières, des entreprises et des organisations internationales, avec un accent particulier sur les capitaux axés sur le développement durable, les projets d’infrastructures et les énergies renouvelables.
«Investment Africa», qui en est à sa première édition, intervient à un moment où l’Afrique enregistre des taux de retour sur investissement privé parmi les plus élevés au monde et une accélération tangible dans les secteurs des télécommunications, des infrastructures, de l’énergie et des services.
L’événement vise à mobiliser des capitaux privés et institutionnels pour des projets stratégiques, en synergie avec la Zleca et les initiatives de développement vert dans le cadre de la transition écologique. Il vise également à promouvoir les partenariats public-privé, en s’appuyant sur l’expérience d’initiatives comme FSD Africa, qui, avec un taux d’efficacité de 12 pour 1, a catalysé les investissements dans les infrastructures et le climat. Il vise également à mettre en relation les opérateurs économiques, les banques de développement et les startups africaines, en sélectionnant des propositions à fort impact social, tant dans les énergies renouvelables que dans les infrastructures d’accès à l’eau et de résilience climatique.
Une attention particulière sera accordée aux projets de transition écologique et d’adaptation au changement climatique, conformément aux recommandations du Centre mondial pour l’adaptation.
«Investment Africa» vise ainsi à servir de plateforme opérationnelle pour accélérer le dialogue concret entre l’Europe et l’Afrique, en promouvant la Méditerranée comme pôle stratégique.
Le forum offre une vitrine aux projets visant à canaliser les capitaux privés et publics, favorisant ainsi le développement durable et la cohésion régionale. L’initiative trace une feuille de route concrète vers un partenariat euro-africain structuré, ayant un impact positif sur l’inclusion, l’emploi des jeunes et la résilience climatique.
Le conseil des ministres tenu mardi 29 juillet 2025, sous la présidence du Premier ministre Sarra Zaâfrani Zenzeri, a examiné les principaux indicateurs de la situation économique actuelle et les principales caractéristiques du modèle de développement pour l’exercice 2026, dont l’objectif primordial est de renforcer les fondements de l’État social et de la justice sociale, notamment en renforçant la prise en charge des groupes vulnérables et à faibles revenus, en facilitant leur intégration économique et en améliorant leurs conditions de vie.
Le deuxième objectif concerne la relance de l’emploi et la réduction du taux de chômage, notamment par la création de nouvelles opportunités de recrutement dans le secteur public et la régularisation de plusieurs situations administratives.
Le troisième axe concerne l’investissement dans le développement régional, en s’appuyant sur les résultats des conseils locaux, régionaux et de district dans le cadre de l’élaboration du Plan de développement 2026-2030.
D’autres priorités stratégiques comprennent la stimulation de l’investissement public comme moteur de l’investissement privé, le soutien aux entreprises communautaires et aux petites et moyennes entreprises, l’investissement dans les secteurs de la santé, des transports et de l’éducation, la promotion des énergies renouvelables, l’intégration de l’économie informelle et la restructuration et la réforme des institutions publiques.
Les objectifs complémentaires portent sur le renouvellement du tissu industriel et le développement de politiques industrielles axées sur les marchés nationaux et africains, l’adoption d’une stratégie industrielle intégrant l’innovation et les technologies modernes, l’amélioration de la compétitivité économique et du climat des affaires et la modernisation des infrastructures, avec des mesures incitatives pour les secteurs de l’industrie, du commerce, du tourisme, des transports et des communications.
Le Conseil des ministres a recommandé d’accélérer l’élaboration du plan économique 2026, sur la base des données de terrain collectées lors des consultations locales, régionales et départementales dans le cadre du plan de développement 2026-2030.
Ce plan devra garantir un équilibre entre croissance économique et justice sociale, et être aligné sur le Plan de développement et la Loi de finances 2026, conformément au programme économique et social de l’État.
Comme on le voit, les orientations retenues sont toutes budgétivores et le communiqué du Premier ministère n’évoque à aucun moment les moyens qui vont permettre de financer la débauche de dépenses publiques envisagées, alors que l’Etat traverse une grave crise financière, que la croissance demeure atone peinant à atteindre 2% et que les financements extérieurs risquent d’être très couteux, étant donné la note souveraine du pays, qui est CCC1.