Intronisé Président de l’ESSahel : Zoubeir Beya face à divers chantiers !
Ex-gloire des années 90, il revêt un nouvel habit, celui de meneur d’un club qui veut se relancer.
La Presse —Reconverti d’ex-joueur international en président d’un grand club come l’Etoile, Zoubeir Beya crée l’événement. Lui-même a déclaré qu’il ne pensait pas un jour endosser cette responsabilité. D’ailleurs, notre football n’a pas cette tradition avec les ex-joueurs qui se transforment souvent en entraîneurs.
Beya, qui peut être considéré comme l’une des ex-gloires monumentales de l’ESS, était à la barre depuis un bon moment dans le cadre d’un comité provisoire qui a bataillé sur un front hypersensible et fatigant, celui des dettes. Aidé beaucoup par les socios et par les donateurs fidèles, ce comité a réussi à clore maints dossiers et épongé des dettes faramineuses envers des ex-entraîneurs et ex-joueurs locaux et étrangers. Un héritage lourd qui a handicapé l’ESS ces dernières saisons.
Et comme attendu, c’était le seul candidat à des élections tant attendues pour rompre avec le provisoire. Les ex-présidents de clubs et dirigeants connus n’étaient pas enthousiastes pour revenir depuis des années. Alors la voie était libre pour Zoubeir Beya qui jouit d’une popularité au niveau du public. Il restera toujours un ex-joueur de calibre à l’Etoile et cela lui donne un crédit inusable et un respect intarissable. Sans oublier qu’il a assumé ses responsabilités dans un moment critique.
Maintenant, Beya et son équipe passent du statut «provisoire» à celui permanent. Donc, ils n’auront plus cette clémence et cette patience de la part des supporteurs qui veulent revoir leur club jouer les premiers rôles. La saison 24-25 peut être considérée comme très satisfaisante avec un début chaotique et un superbe retour qui aurait pu amener le titre de champion si les Etoilés n’avaient pas perdu des points faciles en fin de parcours. La présence en coupe de la CAF est un stimulant pour Lassâad Dridi et ses joueurs.
On attend toujours les renforts définitifs, surtout côté joueurs étrangers. Mais ce seront toujours des recrutements étudiés bon marché pour ne plus alourdir les caisses du club et se trouver dans des litiges douloureux plus tard.
Sauver les autres sections
L’ESS a été par le passé un exemple d’un club omnisports brillant. Les quatre sections des sports collectifs gagnaient des titres et produisaient de grands joueurs. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. En hand, en basket ou en volley, ces trois sections souffrent du manque de moyens et de mauvais résultats. Ce sera aussi un chantier grand ouvert pour l’équipe de Zoubeïr Beya.
Reste alors le développement des ressources du club comme un chantier actif et sensible.
L’Etoile a plusieurs licenciés et des charges élevées. En même temps, il y a un public nombreux et un potentiel important de sponsoring dans la région. Beya sera-t-il capable de cibler plus de mécènes et sponsors et couper court avec le modèle traditionnel des mécènes historiques du club ? Il a déjà commencé à varier le portefeuille des sponsors même si ce sont des montants moyens. L’équilibre budgétaire sera sa vraie épreuve en fin de saison. Et il le sait bien.