La France lancera un appel à d’autres pays pour qu’ils reconnaissent l’État de Palestine à l’occasion d’une conférence organisée la semaine prochaine à l’ONU, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, dans une interview accordée à La Tribune Dimanche.
Emmanuel Macron a annoncé jeudi que Paris reconnaîtrait officiellement l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations unies du 21 septembre. Cette décision ferait de la France la première grande puissance occidentale à franchir ce pas, une initiative qui a suscité des réactions hostiles de la part de l’entité sioniste et des États-Unis.
Alors qu’une conférence est prévue lundi et mardi à l’ONU pour relancer la perspective d’une solution à deux États entre Palestiniens et l’entité sioniste — une initiative conjointe de la France et de l’Arabie saoudite — Jean-Noël Barrot a précisé que cette réunion serait l’occasion d’inciter d’autres nations à emboîter le pas à Paris.
« Nous allons lancer un appel à New York pour que d’autres pays se joignent à nous afin d’enclencher une dynamique encore plus ambitieuse et exigeante, qui culminera le 21 septembre », a-t-il affirmé à La Tribune Dimanche.
« Pour la première fois, les pays arabes condamneront officiellement le Hamas et appelleront à son désarmement, ce qui marquera son isolement politique. Plusieurs pays européens confirmeront également leur intention de reconnaître l’État de Palestine. La moitié d’entre eux l’ont déjà fait, les autres y réfléchissent activement », a ajouté le ministre.
Toujours selon Jean-Noël Barrot, « cette semaine à New York, avec l’Arabie saoudite, nous présenterons une vision commune de l’après-guerre à Ghaza, en vue d’assurer la reconstruction, la sécurité et la gouvernance du territoire, et d’ouvrir la voie à une solution durable fondée sur deux États. Cette démarche facilitera, le moment venu, la conclusion de nouveaux accords soutenus par l’administration américaine ».
Le ministre a également interpellé la Commission européenne, l’appelant à clarifier ce que l’Union européenne attend de l’entité sioniste : « l’abandon de tout nouveau projet de colonisation en Cisjordanie » et « la fin du système militarisé de distribution humanitaire, responsable de nombreux bains de sang à Ghaza ».
« La Commission devra mettre sur la table, dans les prochains jours, les mesures à prendre si cette tragédie devait se poursuivre », a-t-il averti.
« Ghaza est en proie à la famine, à la dévastation et à la mort. Le principal levier dont nous disposons est entre les mains de l’Union européenne. Elle doit notamment exiger la levée du blocus financier et le paiement immédiat des sommes dues à l’Autorité palestinienne par l’entité sioniste. Comment s’étonner de la faiblesse de cette Autorité quand on la prive de deux milliards d’euros ? », a conclu le chef de la diplomatie française.