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La Tunisie achète 100 000 tonnes de blé tendre

La Tunisie a finalisé, le 23 juillet 2025, l’achat de 100 000 tonnes de blé tendre toutes origines dans le cadre d’un appel d’offres pour une livraison du 10 août au 25 septembre 2025, au prix moyen de 262,86 $/tonne coût et fret (C&F), soit 10,6 $/tonne de plus que le prix d’achat de l’appel d’offres précédent du 9 juillet (également pour une livraison en août).

Plus précisément, les achats effectués sont les suivants : deux lots de 25 000 tonnes auprès de Bunge aux prix de 261,49 $ et 262,98 $/tonne C&F; deux lots de 25 000 tonnes auprès de Cargill au prix de 263,42 $/tonne C&F.

Les prix d’achat se sont avérés inférieurs aux prix de l’offre, qui ont atteint 269-278,77 $/t C&F, compte tenu du niveau de prix du blé de la mer Noire compris entre 245 et 250 $/t FOB (sans frais des transport et assurance).

Rappelons que, lors de l’appel d’offres du 13 juin, l’Office des céréales a acheté 100 000 tonnes de blé européen au prix moyen de 245,51 $/tonne C&F, avec livraison en juillet 2025.

I. B. (avec UkrAgroConsult).

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Des manifestations à Tunis à l’occasion du 25-Juillet

Quelques centaines de Tunisiens ont défilé vendredi 25 juillet 2025, jour de célébration de la proclamation de la république, au centre de la capitale pour dénoncer «le régime de plus en plus autoritaire du président Kaïs Saïed», en scandant l’un des slogans de la révolution du 14 janvier 2011 : «Le peuple veut la chute du régime».

Les manifestants, qui se sont rassemblés à l’appel notamment de la famille de l’avocat Ahmed Souab, poursuivi pour… terrorisme, ont critiqué le président de la république pour avoir transformé le pays en une «prison à ciel ouvert», par allusion aux dizaines d’opposants politiques, de journalistes, d’activistes de la société civile et d’hommes d’affaires incarcérés et poursuivis pour diverses affaires.

Les manifestants ont déploré ce qu’ils ont qualifié de «procès à motivation politique visant à écraser toute dissidence.»

Rassemblés sous le slogan «La République est une grande prison», les manifestants, menés par des femmes, ont exigé la libération des dirigeants de l’opposition, des journalistes et des militants emprisonnés.

«La Tunisie est devenue une prison à ciel ouvert», a déclaré Saib Souab, dont le père, Ahmed Souab, avocat et critique de Saïed, est derrière les barreaux. Même ceux qui ne sont pas emprisonnés vivent dans la peur d’être arrêtés, a ajouté Souab.

Plus tôt dans la journée quelques dizaine de partisans du président Saïed s’étaient réunis devant le théâtre municipal de Tunis pour exprimer leur attachement au «dirigeant politique le plus intègre» et l’exhorter de poursuivre la lutte contre la corruption et l’assainissement du pays.

Ces derniers ne célébraient pas seulement la proclamation de la république. Ils célébraient aussi la prise du pouvoir par Kaïs Saïed après la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021.    

A ce propos, l’avocat Samir Dilou, ancien dirigeant d’Ennahdha, a déclaré que Saied avait changé à jamais le sens de cette journée. «Le 25 juillet marquait autrefois la fondation de la République. Aujourd’hui, il marque son démantèlement. Le pouvoir absolu est synonyme de corruption absolue», a-t-il souligné aux médias.

I. B.

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Le smack qui met l’Egypte en émoi  

L’Egypte est en émoi. L’artiste libanais Ragheb Alama y est désormais interdit de se produire en concert; il a même été convoqué par le syndicat égyptien des professions musicales pour une enquête disciplinaire. La cause : le fugace baiser échangé avec une admiratrice montée sur scène lors de son dernier gala dans ce pays qu’on avait connu moins bondieusard. Vidéo.

Mohamed Sadok Lejri *

Bien entendu, après ce petit baiser, ce «simple smack» comme on disait au collège, les endeuillés du slip, les aigries mal baisées et les conservateurs de tout poil sont montés au créneau pour crier au scandale et exiger des autorités égyptiennes une sanction à la mesure de la gravité du «crime» qui vient d’être commis.

Cela dénote une chose toute simple : la crainte des conservateurs égyptiens de voir leurs compatriotes s’affranchir de la tutelle de la religion et se frayer un chemin vers une plus grande liberté sexuelle.

Les conservateurs égyptiens, et arabes d’une façon générale, redoutent comme la peste la sécularisation de la société et l’émancipation des corps et des plaisirs.

En convoquant l’artiste libanais à son siège, en l’accablant à travers un communiqué qui dénonce un «comportement indécent contraire aux traditions et aux valeurs de la société égyptienne», en menaçant le propriétaire de la salle de spectacle de sanction, le syndicat égyptien des professions musicales n’a fait que légitimer et nourrir encore plus les diktats obscurantistes qui gangrène l’Egypte depuis plusieurs décennies.

«Ce concert est un affront clair et délibéré aux coutumes et traditions locales», a déclaré le président du syndicat en question. Cet état d’esprit poltron est indigne d’hommes qui se prétendent artistes car ils permettent aux bigots, aux bondieusards, aux islamo-obscurantistes, aux branleurs qui diabolisent un simple baiser et la moindre allusion au sexe car inaccessible pour eux, de conserver le monopole du contrôle de l’espace public au nom du respect des traditions, de l’islam, de la morale et des bonnes mœurs.

En effet, même les plus conservateurs savent pertinemment qu’il ne s’agit que d’un simple bécot, ils savent que ce baiser n’a rien de pornographique ou de contraire à la décence.

En réalité, ils craignent qu’un baiser donné en public reste impuni et soit la porte ouverte à la libéralisation des mœurs. C’est pourquoi ils ne comptent pas laisser passer ce baiser sous silence, aussi anodin soit-il.

Une conception totalitaire de la morale

En fait, cette confrontation dénote une chose toute simple : l’affrontement de deux visions antagonistes par rapport à la sexualité des Egyptiens et des Arabes. Il y a, d’abord, la crainte des conservateurs de voir leurs compatriotes s’affranchir de la tutelle de la morale religieuse et se frayer un chemin vers une plus grande liberté sexuelle.

En effet, comme tous les conservateurs arabo-musulmans, les conservateurs égyptiens redoutent comme la peste la sécularisation de la société et l’émancipation des corps et des plaisirs. Bondieusards et conservateurs de tout poil veulent conserver le monopole du contrôle de l’espace public au nom du respect de la religion, des traditions, des us et coutumes, de la morale et des bonnes mœurs.

Pour les conservateurs, le recours à l’appareil de l’Etat et à toutes les machines afférentes à l’appareil répressif de l’Etat (les syndicats des artistes font de cet appareil en Egypte) pour imposer dans l’espace public, aux médias, aux institutions artistiques et culturelles, une conception totalitaire de la morale, une conception moyenâgeuse et inquisitoriale des traditions et des bonnes mœurs. Et cela ne saurait faire l’objet d’une quelconque négociation.

Dans le camp d’en face, il y a les progressistes qui sont minoritaires et qui, sur le plan des mœurs, essayent de faire évoluer les choses sans trop se mouiller. Intimidés par les arguments d’autorité des conservateurs, ils ne font qu’obéir aux diktats de ces derniers depuis des décennies. La poltronnerie de beaucoup d’entre eux a permis aux bondieusards de conserver, durant tout ce temps, le monopole du contrôle de l’espace public au nom du respect de la morale et des bonnes mœurs.

La lâche démission des progressistes

Il faut que les progressistes comprennent que la provocation des conservateurs et le choc des consciences participent à la transformation de la société. Mais, hélas, nos progressistes, à quelques exceptions près, aussi bien en Egypte que dans les autres pays dits arabo-musulmans, se sont le plus souvent montrés lâches et timorés devant les tollés suscités par les affaires liées aux mœurs.

Pour que les mœurs évoluent sous nos cieux, les progressistes doivent faire face à certains tabous et arrêter de noyer le poisson lorsqu’on leur intime de se prononcer sur ce genre de sujets.

En effet, la remise en cause de la doxa et d’un certain conformisme est un passage obligé si l’on veut sortir du vieux dispositif qui sanctifie la morale religieuse et les bonnes mœurs et qui, de surcroît, s’appuie sur la répression sexuelle. Seul un électrochoc désinhibiteur affaiblira les tabous religieux et sexuels. Non seulement il faut résister aux assauts des conservateurs, à l’intimidation sociale et aux menaces proférées par les extrémistes, mais en plus il faut revendiquer sans la moindre équivoque la liberté sexuelle quand cela s’impose et le droit de se bécoter lors d’un concert, au cinéma, à la télé… Bref, en public !

C’est le seul moyen d’en finir avec la répression moralo-religieuse et les inhibitions qui lui sont liées d’une manière consubstantielle et qui sont à l’origine de tant de frustrations et de névroses en terre d’Islam…

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Tunisie | Le rappeur A.L.A de nouveau arrêté pour possession de drogue

Arrêté, jeudi 25 juillet 2025, par des agents de la Garde nationale, en vertu d’un avis de recherche émis à son encontre, le rappeur A.L.A a été placé en garde à vue et est interrogé dans une affaire de drogue.

Le rappeur, qui avait déjà été arrêté en 2020 en possession de cannabis, va devoir comparaître de nouveau devant le juge d’instruction pour des faits similaires. Il devait animer un concert hier soir, dans le cadre du festival de Tataouine, et son absence a été fort remarquée. On peut parler d’un empêchement pour… force majeure.

I. B.

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Décès de Ziad Rahbani | Une icône de la musique arabe contemporaine

Avec le décès, ce samedi 26 juillet 2025, du musicien libanais Ziad Rahbani, à l’âge de 69 ans, c’est l’un des plus audacieux novateurs de la musique arabe contemporaine qui tire sa révérence.

Fils de la diva Fairouz, Ziad Rahbani est considéré comme l’une des figures les plus marquantes de la musique et du théâtre dans le monde arabe, et comme l’héritier légitime de l’école Rahabani fondée par son père Assi, qui a connu son heure gloire dans les années 1960-1990.

Ses compositions, souvent interprétées par sa propre mère, marient avec bonheur la musique arabe à la musique occidentale et au jazz, donnant un souffle nouveau et une fraîcheur à la musique contemporaine.

I. B.

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Tunisie-Arabie Saoudite | Alliance cerveaux-capitaux pour développer l’IA arabe

Comment le Public Investment Fund (PIF) saoudien, qui investit massivement dans l’Intelligence artificielle (IA), peut-il transformer la Tunisie en Silicon Valley du Maghreb et créer une souveraineté numérique panarabe.

Naâmen Bouhamed *

La Tunisie forme 8 000 ingénieurs IA par an (dont 38% de femmes, record mondial), publie plus de recherches IA que tous les pays du Golfe réunis (Nature Index), et voit ses startups lever 120 millions de dollars US (M$) depuis 2020.

Pourtant, 83% de ses cerveaux fuient vers l’Europe ou l’Amérique.

Solution clé : le PIF saoudien a 40 milliards de dollars pour l’IA. La Tunisie a les cerveaux. Leur mariage stratégique peut faire émerger un écosystème arabe disruptif.

Les atouts complémentaires (schéma proposé par IA DeepSeek) :

Projets concrets pour une alliance gagnant-gagnant :

1. Fonds « Brain & Brawn » (1 Md$)

Objectif : fixer les talents en Tunisie via → Salaires hybrides : 70% payés par employeur local + 30% par le PIF (contre engagement 5 ans) → Équity-for-Skills : cession d’actions des startups tunisiennes au PIF en échange de financement.

Impact : réduction de 60% de la fuite des cerveaux (modèle BCG).

2. Réseau de Centres d’excellence thématiques (schéma proposé par IA DeepSeek) :

3- Plateforme Halal Valley

Siège : Tunis (ingénierie) + Riyad (commercialisation).

Fonctions : → Labellisation Halal Tech pour l’IA éthique → Marketplace de services IA pour le monde musulman (1,8 Md de consommateurs) → Accélérateur commun startups tuniso-saoudiennes.

Simulation d’une feuille de route financière (schéma proposé par IA DeepSeek) :

Modèle économique : 15% des revenus reversés au PIF pendant 10 ans

Les Gains Géostratégiques

Pour la Tunisie → Transformation de la fuite des cerveaux en exportation de services IA (objectif : 2Mds$/an) → Ancrage comme hub africain de la deep tech.

Pour l’Arabie saoudite → Accès à des compétences premium à coût compétitif (économie : 400M$/an vs recrutement occidental) → Diversification économique hors pétrole via la propriété intellectuelle tunisienne.

Pour le Monde arabe → Souveraineté numérique (Modèles LLM en arabe, normes éthiques islamiques) → Émergence d’un 3e pôle IA mondial (devant l’Europe, derrière les Etats-Unis et la Chine).

Les pièges à éviter

Protection des intérêts tunisiens → Limiter la prise de participation du PIF à 35% dans les startups → Garantir le transfert technologique via des comités scientifiques mixtes

Agilité vs mégaprojets : «Pas de Neom à la tunisienne : privilégier 100 pépites agiles plutôt qu’un éléphant blanc» (Olfa Nasraoui, experte en IA éthique, Professor of Computer Science & Engineering, University of Louisville, USA).

Témoignage prophétique : «Avec 1% des fonds IA du PIF, la Tunisie pourrait former 50 000 experts et générer 15 licornes. C’est le meilleur ROI géopolitique du siècle » (Karim Beguir, Ceo d’InstaDeep (racheté par BioNTech pour 682M$).

Conclusion

L’alliance Tunisie-PIF n’est pas une option, mais une nécessité stratégique. La Tunisie y gagne en infrastructures et ancrage de ses talents. Le PIF y acquiert une agilité technologique et légitimité panarabe. Et le monde arabe y construit son indépendance numérique.

Cette complémentarité cerveaux/capitaux pourrait écrire l’une des plus belles réussites technologiques du 21e siècle : l’émergence d’un Silicon Valley arabe, irrigué par les cerveaux tunisiens et les pétrodollars saoudiens.

* International business consultant. Ceo Alwen International -France (article écrit en collaboration avec DeepSeek IA).

Précédent article de l’auteur sur le même sujet :

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Etat de Palestine l Le saut hésitant de Macron

En voulant reconnaître l’État de Palestine «sans brusquer», Macron a choisi le chemin de la lenteur excessive. Mais l’Histoire – celle que Churchill et De Gaulle avaient lue – nous rappelle que, pour franchir certains fossés, il faut un seul élan, ferme et irréversible. Tout le reste n’est que temps offert à ceux qui espèrent que le saut n’aura jamais de résultat.

Khémaïs Gharbi *

Winston Churchill aimait rappeler qu’«un fossé se franchit mieux d’un seul saut». Ce n’était pas seulement une image de guerre, mais une leçon de stratégie : lorsqu’un pas est décisif, mieux vaut l’accomplir d’un élan ferme que d’y revenir par hésitations successives.

Le président français Emmanuel Macron semble aujourd’hui payer le prix d’avoir ignoré ce conseil du «vieux lion». Depuis des mois, il annonçait vouloir reconnaître l’État de Palestine – mais sans oser le faire franchement et clairement. Avant-hier, jeudi 25 juillet 2025, il a franchi une étape en annonçant officiellement cette reconnaissance dans une lettre adressée au président Mahmoud Abbas. Mais, en fixant la date de la proclamation solennelle à septembre prochain, lors de l’Assemblée générale des Nations unies, il a ouvert un nouveau cycle de palabres, de tergiversations et de résistances.

Cette démarche, pourtant honorable dans son affirmation, risque de se transformer en un piège politique. Car en multipliant les préannonces, Macron n’offre pas seulement du temps à la diplomatie : il en offre surtout à ses adversaires – de l’intérieur comme de l’extérieur – pour dresser de nouveaux obstacles, tisser de nouvelles pressions, nourrir de nouvelles polémiques.

L’Histoire fourmille d’exemples qui rappellent que certains gestes doivent être accomplis avec la netteté d’un couperet. En 1967, au lendemain de la guerre des Six Jours, le général de Gaulle avait choisi un mot – «agression» – et une décision – l’embargo sur les armes à destination d’Israël – qu’il annonça d’un bloc, sans flottement. Le geste fut controversé, mais sa clarté fit autorité.

À l’inverse, à tergiverser, on épuise l’élan, on fragilise le geste, et l’on transforme ce qui aurait pu être un moment de clarté en un long champ de tir pour les critiques.

En voulant reconnaître l’État de Palestine «sans brusquer», Macron a choisi le chemin de la lenteur excessive. Mais l’Histoire – celle que Churchill et De Gaulle avaient lue – nous rappelle que, pour franchir certains fossés, il faut un seul élan, ferme et irréversible. Tout le reste n’est que temps offert à ceux qui espèrent que le saut n’aura jamais de résultat. Et ils sont nombreux dans cet Occident qui se fait désormais complice du génocide perpétré par Israël dans les territoires palestiniens occupés.

Les 149 Etats qui ont déjà reconnu l’Etat de Palestine l’ont fait ce saut, et d’un seul élan, mus par la nécessité de l’Histoire et guidés par les principes du droit et de la justice.

* Ecrivain et traducteur.

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La diplomatie tunisienne face aux mutations géostratégiques

La conférence annuelle des chefs de missions diplomatiques et consulaires tunisiens à l’étranger se tiendra très prochainement au siège de l’Académie diplomatique internationale à Tunis (Photo). Organisée pour la première fois en 1992, le but de cette conférence annuelle est de donner à nos chefs de poste diplomatiques et consulaires l’occasion de se rencontrer pour échanger entre eux, avec les hauts fonctionnaires du ministère et avec de hauts responsables de l’Etat et des entreprises publiques concernés par les relations extérieures, quant aux moyens permettant de mettre l’appareil diplomatique au service des intérêts de la Tunisie, de son développement et de sa présence internationale, compte tenu des enjeux et contraintes, dans un monde plus instable que jamais et extrêmement compétitif. 

Raouf Chatty *

Dans ce cadre et compte tenu de ces contraintes du temps, les intervenants à la conférence gagneraient à faire l’économie des généralités rébarbatives et des analyses fleuves de la situation politique et géostratégique internationale. Il serait mieux indiqué de focaliser leurs échanges sur certains thèmes majeurs devant constituer le cœur de leur travail quotidien et de leur feuille de route. 

Le premier thème est celui de la diplomatie économique et de la contribution des représentations diplomatiques à la réalisation des objectifs du pays dans ce domaine. 

Région par région, ou pays par pays, en fonction de leur poids économique, le rapporteur désigné pourrait faire le bilan des réalisations effectives ou celles en cours et l’état des difficultés objectives entravant la réalisation des objectifs assignés. 

Le deuxième thème concerne la communauté tunisienne à l’étranger, sa composition (environ 2 millions de personnes dont un grand nombre de compétences), les obstacles auxquels elle fait face et ses aspirations. Il s’agit d’identifier des procédés innovants pour l’impliquer plus fortement dans le développement du pays. 

La promotion des intérêts de la nation et de sa souveraineté

Le troisième axe concerne les constantes de la diplomatie tunisienne face aux enjeux politiques, sécuritaires et économiques changeants dans un monde en ébullition.

Le quatrième pourrait être consacré à la rationalisation des méthodes de travail et la gestion efficiente des personnels diplomatiques et consulaires et autres représentants à l’étranger. 

A cet égard, il est important de souligner que le Président de la République a toujours insisté sur les principes qui devront guider notre diplomatie, en particulier la promotion des intérêts de la nation, la défense des causes justes, la sauvegarde de la souveraineté nationale et la non-ingérence dans les affaires intérieures des États.  

Le chef de l’Etat a toujours insisté sur l’urgence pour la diplomatie tunisienne de se rénover, de faire preuve d’imagination et de créativité compte tenu des nouveaux défis géostratégiques et des grandes mutations actuelles dans le monde, générées par la révolution numérique et les technologies émergentes.  

Le renseignement économique et technologique

A cet égard, les participants devraient être animés d’un esprit pionnier et innovant, tout en étant attachés au rôle et à la mission du diplomate qui ont beaucoup changé aujourd’hui. 

Plus que par le passé, le travail du diplomate porte sur le renseignement économique et technologique, la coopération scientifique, la recherche des opportunités et la quête des marchés. Il porte aussi sur les questions sociales et culturelles et l’accompagnement des expatriés dans le pays d’accréditation…

L’opinion publique doit aussi être éclairée sur le rôle joué par notre diplomatie dans la promotion de la Tunisie et de sa présence sur la scène internationale, ainsi que sur les difficultés qu’elle rencontre dans l’accomplissement de ses missions. Ainsi, on se ferait une idée précise de son utilité et de son apport et lui en rendrait justice.

* Ancien ambassadeur.  

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Tunisie l Baisse des températures à partir du vendredi après-midi

La vague de chaleur qui sévit en Tunisie depuis le début de la semaine se poursuit ce vendredi 25 juillet 2025, dans la plupart des régions du pays, avec des températures variant de 40 à 48 degrés C. Mais une accalmie s’annonce dans les heures qui viennent. Ainsi que des cellules orageuses et des vents forts.

Selon un bulletin de suivi de l’Institut national de la météorologie (INM), cité par l’agence Tap, les températures maximales varieront entre 45 et 48 degrés C dans le sud, Sidi Bouzid et Kairouan et entre 40 et 45 degrés dans le reste des régions avec des vents de sirocco.

Cependant, à partir de cet après-midi, une baisse des températures est attendue dans les régions du nord. Elle concernera progressivement le centre avec apparition de cellules orageuses accompagnées de vents forts dépassant temporairement 90 Km/h sous forme de rafales et susceptibles de provoquer des tourbillons de sable et de poussière.

Des pluies seront enregistrées sur les régions du nord-ouest et du centre et certaines régions de l’est. Elles seront parfois intenses notamment dans les gouvernorats du nord-ouest et sur les hauteurs.

Le vent soufflera fort, vendredi soir, avec une vitesse dépassant temporairement 80 Km/h sous forme de rafales sur les régions côtières, les hauteurs et au sud, où il suscitera des tourbillons de sable.

Les températures devraient enregistrer, à partir de samedi 26 juillet, une baisse notable dans la plupart des régions. Les maximales seront inférieurs aux moyennes enregistrées au mois de juillet.

I. B.

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Dr Houda Ben Jannet et la transition énergétique en Tunisie

Lors d’une interview exclusive accordée à Energy Connects Studio lors du 9e séminaire international de l’Opep, qui s’est tenu les 9 et 10 juillet 2025 au Hofburg Palace, à Vienne, Autriche, le Dr Houda Ben Jannet, directrice générale de l’Observatoire méditerranéen de l’énergie (OME), a souligné la position de la Tunisie comme pont énergétique essentiel entre l’Afrique du Nord et l’Europe.

L’experte franco-tunisienne, figure de proue de la transition énergétique en Méditerranée, a appelé à une coordination régionale renforcée, à des infrastructures évolutives et à l’engagement du secteur privé pour libérer tout le potentiel énergétique de l’Afrique.

La Tunisie s’engage à promouvoir l’intégration transfrontalière et à placer le continent au cœur des flux énergétiques mondiaux, a-t-elle expliqué, en mettant l’accent sur l’interconnectivité, les voies de transition propre et la sécurité énergétique à long terme.

Le Dr Houda Ben Jannet a été nommée directrice générale de l’OME depuis le 1er janvier 2013.

I. B.

Vidéo de l’interview de Dr Ben Jannet en anglais.

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Libye-Etats-Unis l Des projets de 70 milliards de dollars à la clé

Contrairement à sa visite, le 22 juillet 2025, à Tunis, où il avait été surtout question de Gaza et de la Palestine, la visite à Tripoli, le 23 juillet, de Massad Boulos, conseiller principal du président américain Donald Trump pour les affaires africaines et moyen-orientales, a été essentiellement consacrée à l’exploration des possibilités de coopération et de partenariat économiques. Dans les communiqués publiés à l’issue des rencontres libyennes du responsable américain, les problèmes de Gaza et de la Palestine ont à peine été effleurés. Il était surtout question de pétrodollars, un langage qui a dû plaire beaucoup au gendre du président américain.

Latif Belhedi

Cette visite, la première du genre pour un conseiller principal de l’administration américaine actuelle, a notamment inclus des entretiens avec le Premier ministre Abdulhamid Dbeibeh, au cours desquels les deux parties ont évoqué une collaboration potentielle dans divers secteurs, notamment l’énergie, les infrastructures, la santé, les télécommunications et les minéraux.

Selon des communiqués officiels, le gouvernement libyen a présenté un portefeuille de projets stratégiques d’une valeur d’environ 70 milliards de dollars, décrivant les opportunités d’investissement pour les partenaires internationaux, en mettant l’accent sur l’attraction d’entreprises américaines pour participer aux efforts de développement du pays.

Les réunions ont également porté sur l’évolution du secteur pétrolier et gazier libyen et les perspectives d’investissement dans de nouveaux blocs d’exploration offshore et onshore, ainsi que sur les efforts en cours pour promouvoir la transparence et améliorer l’efficacité opérationnelle du secteur énergétique.

M. Boulos a, dans ce contexte, rencontré le président de la National Oil Corporation (NOC), l’ingénieur Masoud Suleiman. Lors de cette rencontre, la NOC a présenté son objectif stratégique visant à porter la production pétrolière nationale à deux millions de barils par jour d’ici 2030, ainsi que ses plans de développement du secteur pétrochimique.

La visite s’est conclue par la signature d’un accord de coopération entre Mellitah Oil and Gas et la société américaine Hill International. Cet accord porte sur la gestion de projets pour deux plateformes offshore, A et E.

Dans une brève déclaration publiée à l’issue des rencontres, M. Boulos a qualifié les discussions de constructives, soulignant l’intérêt commun pour la promotion du développement économique et le renforcement des relations bilatérales entre la Libye et les États-Unis.

Selon les communiqués officiels libyens, des questions régionales ont également été abordées et le Premier ministre Dbeibeh a exprimé son inquiétude face à la situation humanitaire à Gaza et appelé à un cessez-le-feu et à l’accès de l’aide humanitaire. En somme, le strict minimum pour sauver la face, car un silence total sur le drame palestinien aurait été très mal accueilli, et d’abord en Libye. Mais personne n’est dupe, M. Dbeibeh et son gouvernement ont eu des contacts très avancés avec des parties israéliennes en vue d’une normalisation des relations entre Tripoli et Tel Aviv. Mais l’initiative n’a pas encore mûri et la guerre de Gaza a tout remis en question… momentanément.  

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L’Algérie fera de l’Italie un pôle énergétique européen

«L’Italie et l’Algérie sont un modèle de coopération. L’énergie est l’un des domaines les plus solides de notre coopération. L’Italie aspire à devenir une porte d’entrée énergétique vers l’Europe : un objectif que nous ne pourrions atteindre sans la précieuse collaboration de l’Algérie», a déclaré le Première ministre italienne Giorgia Meloni, en présence du président algérien Abdelmadjid Tebboune, lors du 5e sommet intergouvernemental, réuni le 23 juillet 2025 à Rome. Elle s’est dit satisfaite du protocole d’accord entre Eni et Sonatrach. «Nous continuerons à travailler sur de nouveaux corridors énergétiques et numériques», a-t-elle assuré.

Imed Bahri

«L’Italie est notre partenaire de confiance et essentiel en Europe dans le secteur de l’énergie, et ces efforts sont aujourd’hui couronnés par la signature d’accords à la fois sécuritaires et économiques», a renchéri Tebboune, en réitérant sa joie et sa satisfaction d’être à Rome pour ce sommet, «une occasion de renforcer cette coopération exemplaire entre l’Italie et l’Algérie, notamment en ce qui concerne la coordination continue, et d’élargir les partenariats entre nos pays amis», a-t-il poursuivi.

«À l’occasion de ce cinquième sommet intergouvernemental, nous avons franchi des étapes opérationnelles, exprimant ainsi notre ferme détermination à construire des relations bilatérales historiques et à renforcer la coopération, afin qu’elles puissent inclure d’autres secteurs», a encore souligné le président algérien, en parlant de «vastes horizons de partenariat stratégique exemplaire entre l’Italie et l’Algérie».

Lors du Forum d’affaires Italie-Algérie tenu par la même occasion à Rome, une trentaine d’accords commerciaux ont été signés entre les deux parties. «L’Algérie est un partenaire stratégique, et nous travaillons intensément pour que ce partenariat soit toujours plus large, fort et diversifié», a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, lors de l’ouverture du Forum, «une occasion précieuse de renforcer le dialogue économique et de travailler ensemble sur de nouvelles opportunités», a-t-il ajouté.

14 milliards d’euros d’échanges en 2024

«En seulement six mois, il s’agit du troisième événement majeur consacré à notre partenariat économique», a souligné M. Tajani qui, en tant que ministre des Affaires étrangères, mais aussi ministre du Commerce international, s’est dit satisfait des chiffres du commerce bilatéral.

En 2024, les échanges commerciaux entre les deux pays se sont élevés au chiffre record de 14 milliards d’euros. «Une nouvelle augmentation a été constatée au cours des premiers mois de cette année, mais nous ne devons jamais nous reposer sur nos lauriers; nous voulons toujours faire plus. L’Algérie est en pleine croissance et diversifie son économie, et l’Italie, avec ses grands groupes et ses PME, est le partenaire idéal pour contribuer à ce processus », a souligné M. Tajani. Tout en rappelant que plus de 150 entreprises italiennes sont déjà implantées en Algérie, le responsable italien a lancé : «Il y en aura beaucoup plus désormais, j’en suis absolument convaincu. C’est précisément pourquoi nous avons organisé un espace pour faciliter les rencontres entre les près de 500 entrepreneurs présents aujourd’hui. La simple signature d’une trentaine d’accords entre entreprises témoigne du vif intérêt de nos secteurs productifs.»

Des accords tous azimuts

Parmi les accords signés lors du Forum d’affaires, un accord technique concerne la création d’un centre de formation technologique italo-algérien dans le secteur du marbre et des pierres ornementales en Algérie, signé entre ICE et l’entreprise algérienne Sonarem.

Un protocole d’accord signé par Sigit SpA et l’entreprise algérienne Madar prévoit la création de l’EcoParc industriel Enrico Mattei.

Telecom Italia Sparkle et Algérie Télécom ont signé un protocole d’accord pour la construction d’un nouveau câble dédié à Algérie Télécom (indépendant des systèmes antérieurs) reliant l’Algérie à l’Italie; un programme de conseil et d’accompagnement pour le développement de nouveaux centres de données en Algérie; et un programme de formation pour AT afin de soutenir le plan algérien de transformation numérique.

Un protocole d’accord de collaboration énergétique a été signé entre Duferco et Copresud, tandis qu’Eni et Sonatrach ont signé un protocole d’accord pour le développement des relations énergétiques dans les domaines de la sécurité, de l’approvisionnement et de la transition énergétique.

Une lettre d’intention a été signée pour le développement des opérations de Stellantis en Algérie, tandis que dans le secteur pharmaceutique, Chiesi Group et Clinica Group ont signé un accord de commercialisation en vertu duquel Chiesi fournira à son partenaire algérien des produits pharmaceutiques pour traiter certaines maladies rares en vue de leur distribution sur le marché algérien.

Un accord de collaboration a été signé entre Menarini et le groupe Clinica afin de proposer les médicaments oncologiques innovants et transformateurs de Stemline aux patients algériens.

«Nous disposons de nombreux secteurs dans lesquels nous pouvons collaborer», a déclaré le vice-Premier ministre italien. Et d’ajouter : «Commençons par l’énergie, qui joue assurément un rôle particulier dans les relations entre nos deux pays : toutes nos grandes entreprises du secteur sont impliquées dans des collaborations consolidées et de nouveaux projets. Alors, tournons-nous ensemble vers l’avenir; l’énergie est un enjeu clé.»

«C’est également grâce à nos projets stratégiques tels que le Corridor Hydrogène Sud et Medlink, qui visent à acheminer les énergies renouvelables d’Afrique du Nord vers l’Italie et l’Europe», a souligné M. Tajani, citant d’autres secteurs comme l’automobile, les infrastructures, la connectivité numérique et même l’agroalimentaire : «Je pense que nous pourrions également accomplir beaucoup en Algérie, notamment en tenant compte du Plan Mattei, qui est l’outil par lequel nous souhaitons démontrer notre engagement envers l’ensemble du continent africain (…) et je devrais parler de nombreux secteurs industriels : la pharmacie, l’économie numérique, la défense, la sécurité, l’espace, la sidérurgie : autant de facettes de notre système productif qui peuvent également faire partie des facettes de la croissance de l’Algérie.»

(Avec agences).

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Forum à Tunis sur la réforme de la sécurité en Libye

Des membres de la Chambre des représentants libyenne, ainsi que de hauts responsables de la sécurité et de la défense, se sont réunis à Tunis pour un forum de deux jours, les 22 et 23 juillet 2025, consacré au renforcement du rôle du législateur dans la réforme du secteur de la sécurité nationale en Libye.

L’initiative a été organisée et facilitée par la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (Manul), qui l’a annoncée sur son site web, avec la contribution technique de la Force permanente des Nations Unies pour la réforme du secteur de la sécurité.

Le forum a analysé en profondeur les lacunes de la législation actuelle, soulignant la nécessité de réformes globales capables de répondre à l’évolution du contexte sécuritaire du pays. Les priorités identifiées comprenaient le renforcement du contrôle aux frontières et l’adaptation du cadre réglementaire de la sécurité et de la défense.

Lors de la réunion, plusieurs initiatives nationales déjà en cours ont été présentées, notamment l’élaboration d’un code de conduite pour le personnel militaire et des forces de l’ordre, le relèvement de l’âge minimum de recrutement, la révision de la loi sur la police et le renforcement des mesures de sécurité aux frontières terrestres. Ces mesures sont considérées comme essentielles pour bâtir des institutions plus professionnelles, efficaces et réactives.

La deuxième journée s’est concentrée sur la sécurité des élections, les participants soulignant l’urgente nécessité de mettre à jour la législation protégeant le processus électoral afin de garantir des élections transparentes et sécurisées, quelle que soit leur nature.

La Manul a également présenté un aperçu des risques liés à la désinformation, soulignant la nécessité d’une réponse législative adaptée à l’évolution de l’écosystème numérique.

Enfin, à un moment crucial de la transition libyenne, un plan d’action visant à renforcer le rôle de la Chambre des représentants dans la réforme du secteur de la sécurité a été discuté. Ce plan, largement soutenu, prévoit la création de sous-commissions parlementaires spécialisées chargées d’examiner et de mettre à jour la législation existante, en collaboration avec des experts nationaux et internationaux, sous la supervision technique de la Manul.

«Ce dialogue entre les institutions libyennes constitue une étape fondamentale vers le renforcement de l’État de droit et la consolidation des relations entre les pouvoirs exécutif et législatif et jette les bases d’une paix durable et d’une consolidation de l’État», a déclaré Badreddine El Harti, chef du service des institutions de sécurité de la Manul.

La prochaine réunion est prévue pour la deuxième quinzaine de septembre. La Mission des Nations Unies supervisera sa préparation et coordonnera avec les partenaires internationaux la mise en œuvre du plan d’action discuté à Tunis.

I. B.

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Le partenariat Union européenne – Tunisie doit être réinitialisé

«Sans véritable changement stratégique, le partenariat [Union  européenne-Tunisie] s’effondrera de lui-même, par épuisement mutuel ou par inertie politique », prévient l’économiste tunisien Ferid Belhaj, qui occupait jusqu’à l’année dernière le poste de vice-président de la Banque mondiale (BM) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Oussama Romdhani *

Alors que les diplomates européens à Tunis commémoraient le 30e anniversaire du traité de partenariat entre l’UE et la Tunisie, Ferid Belhaj abordait la question épineuse : «Pourquoi le partenariat Tunisie-Union européenne doit-il évoluer ?»

Sa réponse figure dans un document d’orientation récemment publié par le Centre de politique pour le Nouveau Sud, basé à Rabat.

Tout au long des 16 pages de ce document, il offre une perspective réfléchie et rafraîchissante, un hommage à la porte tournante qui permet à un homme du calibre et de l’expérience de Ferid Belhaj de présenter un point de vue honnête sur des questions complexes que les responsables ont tendance à obscurcir.

Belhaj indique clairement d’emblée que l’accord de partenariat UE-Tunisie ne nécessite pas de retouches technocratiques. Il nécessite plutôt une réinitialisation complète.

Trois décennies de relations asymétriques

L’accord signé par les deux parties en est venu à incarner l’opportunisme plutôt qu’une vision stratégique à long terme de «souverainetés imbriquées». Alors que la Tunisie se contente de compter sur l’UE pour répondre à ses besoins immédiats, «l’Europe cherche à externaliser ses vulnérabilités : maîtriser les flux migratoires, sécuriser son approvisionnement énergétique (notamment en gaz et en hydrogène vert) et stabiliser les zones de transit.»

Trente ans plus tard, la logique dominante est «transactionnelle et non convergente», explique Belhaj.

L’ancien vice-président de la BM estime qu’un changement d’approche tunisien est non seulement possible à ce stade, mais nécessaire. Cela n’impliquerait pas nécessairement une rupture avec l’UE, qui représente plus de 80 % des investissements étrangers en Tunisie. Il s’agirait plutôt de se débarrasser de «la dépendance intellectuelle, financière et politique qui a façonné trois décennies de relations asymétriques».

L’auteur soutient que la nation nord-africaine a des raisons d’être plus confiante dans sa position de négociation vis-à-vis de l’Europe, car elle peut compter sur sa situation géographique stratégique, carrefour entre l’Afrique, l’Europe et le flanc occidental du monde arabe, ainsi que sur son rôle régulateur dans la gestion des flux migratoires et son potentiel en tant que source d’énergie à long terme dont l’Europe a besoin.

L’économiste principal est suffisamment optimiste pour croire que l’UE pourrait envisager d’aligner son engagement envers la Tunisie sur les modèles qu’elle avait suivis dans les années 1980 avec des pays comme l’Espagne, le Portugal et la Grèce. Il note, par exemple, que l’Espagne a reçu jusqu’à 2,7 % de son PNB annuel en fonds structurels européens pour soutenir sa transition énergétique et industrielle après son adhésion à l’UE, contrairement à la Tunisie, qui a reçu en moyenne 0,3 % de son PNB en aide européenne au cours des 30 dernières années. De plus, le plus petit des pays du Maghreb (en termes de superficie) n’a jamais bénéficié d’orientation stratégique ni de coordination des politiques d’industrialisation de la part de l’Europe.

De l’euphorie à la déception mutuelle

Après les bouleversements du «Printemps arabe» de 2011, l’UE a pleinement adopté la transition du pays après l’ère Ben Ali comme modèle pour le reste de la région. Mais l’optimisme initial, proche de l’euphorie, a rapidement cédé la place à une déception mutuelle. L’UE a été généreuse dans son aide, mais pas au point de lancer un programme de type Plan Marshall qui aurait permis à la Tunisie de lier son destin, au moins économiquement, à celui de l’Europe. L’inaction des gouvernements tunisiens successifs en matière de réformes sociales et économiques a entraîné une stagnation de la croissance du pays.

Un axe majeur de la relation actuelle, comme l’illustre le protocole d’accord de 2023 entre les deux parties, est la migration. Belhaj n’hésite pas à aborder cette question «politiquement explosive» et à formuler des suggestions éclairées sur la manière de la gérer.

«Si l’Europe souhaite externaliser sa politique migratoire, la Tunisie devrait également externaliser ses exigences», affirme-t-il. Cela signifie que la Tunisie défend une «approche transactionnelle» qui exige un lien entre les filières migratoires légales et illégales, en sollicitant l’aide de l’UE pour l’installation des cadres tunisiens qualifiés en Europe, l’allocation de fonds de développement aux régions tunisiennes les plus touchées par les flux migratoires sortants et l’aide à la réintégration des migrants de retour, au lieu de chercher systématiquement à limiter le rôle de la Tunisie au contrôle de l’immigration clandestine offshore.

À cet égard, Belhaj voit une solution gagnant-gagnant entre la Tunisie et l’Union européenne.

D’un côté, une grande partie de la main-d’œuvre tunisienne, qualifiée et non qualifiée, considère l’émigration comme la solution ultime à leurs problèmes. Plus précisément, les professionnels tunisiens, dont des milliers d’ingénieurs et de médecins, quittent massivement le pays, attirés par des emplois mieux rémunérés et des perspectives de carrière plus attractives en Europe.

L’UE, quant à elle, peine à pourvoir de nombreux postes essentiels et à compenser son déclin démographique constant. Le taux de croissance démographique en Europe est passé de trois millions par an dans les années 1960 à 0,9 million entre 2005 et 2024.

L’Europe a pu ajouter 1,07 million d’habitants à sa population en 2024, seulement grâce à l’immigration de 2,3 millions de personnes en provenance de pays tiers.

L’Italie, doyenne des nations européennes, a annoncé son intention d’accorder environ 500 000 nouveaux visas de travail aux ressortissants de pays tiers entre 2026 et 2028.

Pour une forme productive de codéveloppement

Au-delà de l’instauration de conditions de concurrence équitables en matière de migration, Belhaj plaide pour une forme productive de codéveloppement et d’investissement qui inclurait une dynamique de transfert de technologie et de création d’emplois à valeur ajoutée, loin des limites évidentes du modèle éprouvé de délocalisation de main-d’œuvre bon marché.

L’ancien haut diplomate tunisien appelle à une nouvelle relation fondée sur la reconnaissance des intérêts de chaque partie et non sur la poursuite des notions sacrées de «convergence» et de réajustement «technocratique».

«Sans un véritable changement stratégique, le partenariat s’effondrera de lui-même, par épuisement mutuel ou par inertie politique», prévient-il.

Ce ne serait pas le type de résultat que les deux parties souhaitent, trente ans après la signature du premier accord de ce type entre l’UE et un pays du Maghreb.**

Traduit de l’anglais.

* Rédacteur en chef de Arab Weekly.

** Les intertitres sont de la rédaction.

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Palestine l Génocide humain à Gaza, génocide académique aux Etats-Unis

Dans une décision qui a suscité une large controverse et a été décrite comme un exemple flagrant de censure institutionnelle, le Groupe d’édition éducative de l’Université de Harvard a annulé un numéro spécial de la Harvard Educational Review (HER) consacré à l’éducation en Palestine. Au «génocide humain» perpétré par Israël contre les Palestiniens à Gaza répond le «génocide académique» perpétré par l’administration Trump contre la cause palestinienne aux Etats-Unis. (Thea Abu El-Haj, professeure palestino-américaine à l’université Barnard, chez elle dans le Vermont, le 16 juillet. Photographie : John Tully/The Guardian).

Imed Bahri

Ce nouvel acte de censure peut paraître contradictoire avec l’attitude de l’université de Harvard quand elle avait refusé au mois d’avril dernier de se plier aux diktats de l’administration Trump afin de préserver les financements fédéraux contrairement à l’université de Columbia qui avait capitulé. Sauf qu’on y voyant de plus près, les choses sont bien plus ambiguës. 

Selon l’enquête de la journaliste indépendante Alice Speri publiée dans le Guardian, l’annulation du numéro spécial est intervenue quelques semaines seulement avant la date prévue de sa publication. Cette décision a été vivement condamnée par les universitaires qui y ont vu une grave atteinte à la liberté de recherche universitaire aux États-Unis, notamment sur les sujets liés à la Palestine. 

Cette annulation intervient dans un contexte de conflit croissant entre l’Université de Harvard et l’administration Trump. Le numéro spécial sur l’éducation en Palestine avait été préparé dans le contexte de la guerre israélienne contre Gaza qui a entraîné la destruction partielle ou totale des 12 universités de la bande de Gaza et la transformation d’écoles en abris.

La pression croissante des censeurs

Face à cette catastrophe, la Harvard Educational Review, prestigieuse revue universitaire centenaire, a invité des chercheurs du monde entier à rédiger des articles sur l’éducation sous occupation, le rôle de l’éducation dans les mouvements de libération et la manière dont la question palestinienne est abordée dans les établissements d’enseignement américains.

Après la signature des contrats officiels par les chercheurs et la finalisation des articles, les Presses éducatives de l’Université Harvard ont brusquement interrompu la publication du numéro spécial le 9 juin invoquant «un certain nombre de problèmes complexes» ce qui a choqué les auteurs et les rédacteurs ayant participés au numéro.

Cependant, des documents internes obtenus par le journal britannique révèlent une tout autre histoire. Les auteurs et les rédacteurs ont déclaré avoir subi une pression croissante de la part de la maison d’édition notamment une demande tardive et inhabituelle de soumettre tous les articles à un examen par le conseiller juridique de Harvard, une procédure rare généralement appliquée à des cas individuels et à un stade précoce plutôt qu’après la finalisation du processus de révision et de contractualisation.

La crainte de répercussions politiques

De nombreux universitaires estiment que ces pressions découlent de la crainte de répercussions politiques ou juridiques dans le contexte de l’intensification de la campagne menée par l’administration Trump contre les universités américaines accusées de tolérer l’antisémitisme sur les campus.

De nombreuses universités ont réagi en imposant des restrictions aux manifestations, en sanctionnant les étudiants et les professeurs qui défendent les droits des Palestiniens et en examinant de près les programmes universitaires traitant de la question palestinienne.

Dans une lettre collective, les auteurs ont qualifié l’obligation d’examen juridique de «dangereux précédent», arguant que l’annulation du numéro entier «envoie un message dangereux aux chercheurs du monde entier, leur indiquant que les contrats universitaires sont annulables et sujets à des calculs politiques».

Le comité de rédaction de la revue, composé de doctorants de Harvard, a souligné qu’il n’était pas impliqué dans la décision et qu’il n’en avait été informé que 30 minutes avant les auteurs. Dans une déclaration officielle, il a écrit que cette décision «est totalement contraire aux valeurs qui guident la revue depuis plus d’un siècle».

La censure des discours pro-palestiniens

Du point de vue du Guardian, l’annulation d’un numéro entier d’une revue universitaire –qui n’avait pas été divulguée auparavant– constitue une évolution sans précédent dans la liste croissante des cas de censure des discours pro-palestiniens. 

Bien que l’Université Harvard poursuive l’administration américaine en justice pour sa menace de réduction du financement fédéral, ses actions internes, selon ses détracteurs, contredisent sa position publique.

Paul Belsito, porte-parole de la Harvard Graduate School of Education, a confirmé dans une déclaration au Guardian que la décision d’annulation intervenait après neuf mois de discussions et une «absence de consensus interne général» sur la question.

Les auteurs, cependant, ont un point de vue différent. Thea Abu El-Haj, anthropologue palestino-américaine au Barnard College de l’Université Columbia, co-auteure de l’un des articles les plus marquants du numéro, a déclaré que cette décision «représente un abandon institutionnel de la mission de l’université de défendre la connaissance et la critique». Elle s’est interrogé: «Si les presses universitaires elles-mêmes ne défendent pas la liberté de pensée, quel est leur rôle alors?» 

Dans le même contexte, Speri estime dans son enquête que l’annulation s’inscrit dans une stratégie plus large, ajoutant que l’Université Harvard a récemment rétrogradé deux directeurs de son Centre d’études sur le Moyen-Orient –dont l’un a rédigé la préface du numéro annulé– et a mis fin à son partenariat avec l’Université de Birzeit en Palestine tout en gelant une initiative de la Faculté de théologie sur le conflit israélo-palestinien.

En janvier dernier, l’université a adopté une définition controversée de l’antisémitisme dans le cadre d’un accord juridique avec des étudiants juifs, largement perçue comme confondant antisémitisme et critique d’Israël.

Le numéro sur la Palestine devait comprendre une douzaine d’articles de recherche, d’opinions et d’autres écrits sur l’éducation en Palestine, en Israël et dans la diaspora palestinienne ainsi que sur la liberté académique aux États-Unis.

Le «génocide académique» en marche

Parmi les articles, il y avait des études sur le «génocide académique», terme inventé lors de l’invasion israélienne de la bande de Gaza en 2008. Le Guardian rapporte que ce terme décrit la destruction systématique des établissements d’enseignement palestiniens, des analyses américains de la répression du discours académique sur les campus et des témoignages de première main d’enseignants palestiniens travaillant dans des zones de conflit.

Rabee Ighbaria, doctorant palestinien à la faculté de droit de Harvard, a été invité à rédiger la postface du numéro mais a refusé de signer le contrat car la revue ayant refusé en avril d’inclure une clause garantissant sa liberté académique.

Il a déclaré: «Il est honteux qu’une revue universitaire rejette une clause protégeant la liberté académique. La postface que j’ai écrite portait sur le déni de la Nakba et la manipulation des faits pour affirmer le sionisme et contrôler le discours scientifique sur la Palestine. Il est ironique qu’elle ait été interdite de publication»

Selon le journal, des chercheurs tentent désormais de republier ces travaux dans d’autres revues universitaires mais nombreux sont ceux qui craignent que cet incident ne décourage d’autres personnes de faire des recherches ou d’écrire sur la Palestine à un moment où ce domaine subit une pression sans précédent.

Chandni Desai, collaboratrice de ce numéro et chercheuse à l’Université de Toronto, a déclaré que l’article qu’elle a coécrit avec trois universitaires palestiniens dont l’un est doyen de l’Université Al-Azhar de Gaza constituait un témoignage essentiel sur l’expérience de l’enseignement pendant le génocide. Elle a ajouté: «Nous avons perdu des collègues et des étudiants au cours de ces recherches. Il ne s’agit pas d’un exercice académique théorique mais plutôt d’une action urgente face à la catastrophe». 

Les critiques voient dans cet incident un exemple de ce qui est désormais appelé «l’exception palestinienne» en matière de la liberté d’expression académique selon laquelle les normes et pratiques académiques habituelles sont suspendues dès lors qu’il est question de la Palestine.

Cependant, Abu El-Haj a indiqué avec un optimisme prudent qu’un réel changement est déjà en cours: «Nous constatons un intérêt sans précédent parmi les étudiants pour l’étude de la question palestinienne. Une nouvelle prise de conscience émerge et les institutions tentent désespérément de contrôler le discours mais elles commencent à perdre».

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Importations tunisiennes de blé et marchés agricoles mondiaux

Les appels d’offres récurrents pour le blé tendre en Tunisie ne sont pas seulement une affaire locale : ils constituent un indicateur pour les marchés agricoles mondiaux. Alors que notre pays s’efforce de sécuriser son approvisionnement en blé dans un contexte de sécheresse, de déficit de production nationale et de bouleversements géopolitiques, les investisseurs se voient offrir une occasion unique de capitaliser sur les tendances structurelles de la demande mondiale dans ce domaine.

Les importations de blé tunisiennes ont fortement augmenté ces dernières années, la campagne 2024/25 prévoyant un volume impressionnant de 1,8 million de tonnes pour répondre à une consommation nationale de 2,89 millions de tonnes. Cette dépendance n’est pas une solution temporaire, mais une évolution structurelle due à trois facteurs clés :

– les contraintes de la production nationale : la production de blé tunisienne reste obstinément faible, avec une moyenne de 1,25 million de tonnes par an. Les sécheresses et les problèmes de salinité des sols dans des régions clés comme Kairouan et Sousse ont fait de l’autosuffisance un rêve lointain;

– le réalignement géopolitique : l’Union européenne (UE), autrefois fournisseur dominant, a vu sa part de marché en Afrique du Nord se réduire à 25 % en raison de mauvaises récoltes en France. La Russie et l’Ukraine sont intervenues : les exportations de blé russe vers la Tunisie ont augmenté de 50 % en 2024/25, et l’Ukraine a rebondi avec une augmentation de 50 % de ses expéditions;

– la modernisation des infrastructures : la Tunisie investit massivement dans le stockage et la logistique, notamment dans de nouveaux silos à Radès, Sousse et Sfax, pour gérer ses volumes d’importation croissants. Ces projets, soutenus par 110 millions de dollars de prêts internationaux, témoignent d’une résilience de la demande à long terme.

La stratégie tunisienne centrée sur le blé ne se limite pas à remplir les silos, mais vise à créer un effet d’entraînement sur les marchés agricoles mondiaux.

Les opportunités identifiées

L’orge est le joyau caché du portefeuille céréalier tunisien. Avec une consommation prévue de 1,08 million de tonnes en 2024/25 et des importations qui devraient atteindre 500 000 tonnes, la demande est tirée par deux secteurs :

l’alimentation animale : l’élevage tunisien est en plein essor, porté par une consommation croissante de protéines et une classe moyenne en pleine expansion;

– la brasserie : le marché de la bière est en pleine expansion, avec des brasseries locales comme la Brasserie Tunisienne et des acteurs internationaux comme Heineken qui renforcent leur présence.

La décision du gouvernement de libéraliser les importations d’orge a ouvert la voie aux acteurs du secteur privé, créant un environnement concurrentiel propice à l’innovation.

Recherchez des entreprises spécialisées dans la transformation ou la logistique de l’orge, ou envisagez d’investir dans des entreprises agroalimentaires tunisiennes qui se développent pour répondre à cette demande.

L’amélioration des infrastructures

L’extension du stockage céréalier en Tunisie, d’un montant de 110 millions de dollars, est un coup de maître pour les investisseurs. D’ici 2027, le pays ajoutera 120 000 tonnes de nouvelles capacités de stockage, tout en rénovant des installations vieillissantes. Cette infrastructure n’est pas seulement une façade : elle constitue un élément essentiel de l’ambition de la Tunisie de devenir une plaque tournante régionale du transbordement céréalier.

Le point essentiel à retenir ? Les entreprises de logistique et de stockage opérant en Tunisie et dans la région méditerranéenne en bénéficieront. Pensez aux opérateurs portuaires, aux entreprises de transport ferroviaire et aux fournisseurs d’infrastructures agroalimentaires.

Le virage de la Tunisie vers les fournisseurs russes et ukrainiens est le microcosme d’une tendance plus large : la fragmentation des marchés céréaliers mondiaux. Alors que les exportateurs traditionnels comme la France et l’Allemagne sont confrontés à des difficultés de production, la stratégie d’approvisionnement de la Tunisie souligne l’importance de diversifier les chaînes d’approvisionnement. Pour les investisseurs, cela signifie :

– des exportateurs de céréales en Russie et en Ukraine : ces pays sont désormais essentiels aux importations tunisiennes. Il convient de surveiller des entreprises comme Rusal Agro (Russie) ou UkrAgroCompany (Ukraine) pour s’exposer à cette demande croissante;

– les agro-industries européennes : bien que les exportations de l’UE vers la Tunisie aient diminué, la reprise du bloc en 2025/26 pourrait entraîner une reprise des expéditions. Il faudra surveiller l’adaptation des négociants en céréales basés dans l’UE aux besoins d’approvisionnement de la Tunisie.

Aucun investissement n’est sans risque. Le secteur agricole tunisien est toujours confronté à la pénurie d’eau, à une irrigation inefficace et à l’instabilité politique.

Un catalyseur d’innovation

Cependant, le programme d’achat de céréales de 760 millions de dollars du gouvernement pour 2024-25 et son soutien aux cultures tolérantes au sel atténuent ces difficultés. Le prêt de 300 millions de dollars de la Banque mondiale pour le Projet d’intervention d’urgence pour la sécurité alimentaire constitue un autre filet de sécurité, permettant à la Tunisie de maintenir ses importations même pendant les années de vaches maigres.

Les importations de blé de la Tunisie sont plus qu’une nécessité : elles sont un catalyseur d’innovation dans l’agriculture mondiale. Pour les investisseurs, le message est clair : il faut se positionner tôt dans le secteur de l’orge, des infrastructures et des fournisseurs de céréales diversifiés. La situation stratégique du pays, combinée à ses réformes politiques proactives, en fait un cas d’école convaincant sur la manière dont les marchés émergents peuvent influencer les flux mondiaux de matières premières.

Alors que le monde entier suit les appels d’offres céréaliers tunisiens, il est temps de se demander : d’où viendra la prochaine vague de croissance agricole ? La réponse pourrait bien se trouver en Méditerranée.

Traduit de l’anglais.

D’après UkrAgroConsult, agence de conseil sur les marchés agricoles d’Ukraine et de la région de la mer Noire. Son siège social est situé à Kiev, en Ukraine.

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Canicule l Les autorités alertent contre les feux de forêts !

Le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a appelé les citoyens à adopter des mesures de précaution face aux prévisions de l’Institut national de météorologie (INM), qui prévoient des températures élevées persistantes dans la plupart des régions le vendredi 25 juillet 2025, suivies de vents violents de vendredi soir à samedi et dimanche.

Dans un communiqué publié jeudi, le ministère a exhorté la population à éviter d’allumer des feux dans les forêts et leurs environs et à prendre toutes les précautions nécessaires pour prévenir le déclenchement d’incendies.

Le ministère a également insisté sur la nécessité de signaler immédiatement tout incendie en appelant le numéro vert du ministère : 80101250, ou le Centre national de protection des forêts de Radès au 71297842.

Le ministère a également demandé aux Commissariats régionaux au développement agricole (CRDA) de mettre en œuvre des mesures préventives appropriées et de renforcer les patrouilles de surveillance afin de protéger les ressources forestières des risques d’incendie.

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19 migrants irréguliers bangladais rapatriés de Tunisie

Quelque 19 migrants bangladais en situation irrégulière ont été volontairement rapatriés de Tunisie jeudi 24 juillet 2025. Le retour a été facilité par l’ambassade du Bangladesh en Libye, le ministère bangladais des Affaires étrangères, le ministère de la Protection des expatriés et de l’Emploi à l’étranger, et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Le vol d’Emirates Airlines transportant les migrants bangladais est arrivé à l’aéroport international Hazrat Shahjalal de Dhaka, selon un communiqué de presse.

La plupart des rapatriés étaient entrés illégalement en Tunisie avec l’intention de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, et étaient souvent victimes de trafiquants d’êtres humains. Plusieurs disent avoir été enlevés ou torturés pendant leur séjour.

Des responsables du Bangladesh et de l’OIM ont accueilli les rapatriés à l’aéroport. Ils les ont encouragés à partager leurs expériences afin de sensibiliser le public et de dissuader d’autres personnes de tenter des voyages aussi périlleux.

Chaque rapatrié a reçu 6 000 takas en espèces (environ 42 euros ou 144 dinars tunisiens), des colis alimentaires, une assistance médicale et une aide à l’hébergement temporaire de la part de l’OIM.

Des efforts sont en cours pour rapatrier d’autres ressortissants bangladais détenus dans divers centres de détention tunisiens, ajoute le communiqué cité par des médias bangladais.

I. B.

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La Tunisie veut réduire l’impact négatif du pain sur la santé publique

La Tunisie vise à réduire de 30% la teneur en sel du pain subventionné afin d’améliorer la santé publique et de respecter les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).  

Les Tunisiens sont parmi les plus gros mangeurs de pain au monde et cela n’est pas sans incidence sur leur santé. Aussi le gouvernement a-t-il lancé récemment une stratégie ambitieuse visant à réduire de 30 % la teneur en sel du pain subventionné, conformément aux recommandations de l’OMS pour la prévention de l’hypertension artérielle et des maladies cardiovasculaires, qui touchent un nombre croissant de personnes.

L’initiative a été lancée lors d’une session parlementaire de la Commission de l’industrie, du commerce, des ressources naturelles, de l’énergie et de l’environnement, à laquelle ont participé des représentants des ministères de la Santé, de l’Agriculture et du Commerce.

Le pain, aliment de base de l’alimentation tunisienne, représente 35 à 40% de l’apport quotidien en sel, ce qui rend cette mesure cruciale pour améliorer la santé publique.

Ce plan comprend deux mesures. Tout d’abord, la réduction progressive de la teneur en sel du pain subventionné. Parallèlement, le taux d’extraction de la farine de blé tendre devrait passer de 78% actuellement à 85%.

Ce changement améliorera la qualité du pain, l’enrichissant en fibres, minéraux et vitamines, favorisant ainsi la digestion et la lutte contre l’obésité et le diabète.

En décembre 2023, une dégustation avait déjà mis en évidence l’appréciation des prototypes de pain riches en fibres.

Par ailleurs, la consommation de pain a considérablement augmenté ces dernières années, avec plus de 6,9 millions de quintaux de farine utilisés chaque année, ce qui met à rude épreuve le système de subventions. Les ministères concernés ont annoncé que le projet se déroulerait en plusieurs phases et s’accompagnerait d’un plan de communication publique visant à mobiliser les boulangers et les consommateurs et à assurer une transition efficace.

Rappelons que l’obésité et le diabète sont en passe de devenir eux aussi des problèmes de santé publique en Tunisie, où l’on mange aussi beaucoup de pâte (couscous, spaghettis, etc.).

I. B.

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