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Tunisie : que révèle le dernier rapport d’Oxford Economics sur l’économie nationale ?

Alors que la région MENA retrouve une certaine dynamique en 2025, la Tunisie amorce une sortie prudente de stagnation, selon les dernières prévisions d’Oxford Economics. Le Koweït sort de deux années de récession, le marché immobilier du Golfe prospère, et la Turquie adopte un virage monétaire marqué.

Dans son dernier rapport régional publié cette semaine, Oxford Economics brosse un tableau contrasté des perspectives économiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Si la croissance régionale reste modeste (3,3 % prévue en 2025), certaines économies se démarquent par leur dynamisme ou leurs ajustements rapides. La Tunisie, bien que peu citée dans les développements principaux, figure dans les données clés et affiche une stabilisation lente, mais notable.

Tunisie : sortie de stagnation, mais déséquilibres persistants

Après une croissance nulle en 2023, le PIB tunisien devrait progresser de 1,3 % en 2024 et 1,7 % en 2025, selon Oxford Economics. Cette reprise, bien qu’en deçà de la moyenne régionale, reflète une certaine résilience de l’économie tunisienne, portée par des secteurs comme les services, le tourisme et les industries légères.

L’inflation, qui avait atteint 9,3 % en 2023, reculerait à 5,6 % d’ici 2025, ce qui laisse espérer un retour progressif à la stabilité des prix. Toutefois, les déséquilibres extérieurs et budgétaires restent marqués : la balance courante devrait se creuser à –5,0 % du PIB en 2025, et le déficit budgétaire demeurer élevé à –6,0 %. 

Bien que les prévisions témoignent d’une relative amélioration de la situation macroéconomique, le pays reste confronté à des déficits jumeaux persistants, à une dette publique croissante, et à des tensions sociales récurrentes.

Malgré cela, Oxford Economics souligne la capacité de l’économie tunisienne à se maintenir dans un cycle de croissance positive, portée par le redressement du tourisme, le regain des exportations agroalimentaires et les effets attendus de certaines réformes budgétaires, bien que leur mise en œuvre demeure lente.

Le Koweït sort de récession…

Dans la région, le Koweït s’impose comme l’une des surprises du rapport. Après deux années consécutives de récession (-1,7 % en 2023, -2,7 % en 2024), l’économie koweïtienne devrait rebondir à +3,0 % en 2025, profitant de la remontée des niveaux de production pétrolière et d’un soutien plus affirmé à la consommation domestique.

Oxford Economics souligne que la contraction du PIB pétrolier est en train de s’atténuer, tandis que la croissance non pétrolière atteint 2 %, portée par une forte dynamique de crédit, un marché immobilier actif et une bonne liquidité budgétaire. Le pays bénéficie également d’un excédent courant important (10,8 % du PIB en 2025), qui lui confère une marge de manœuvre enviée dans la région.

Par ailleurs, le rapport met en lumière la dynamique exceptionnelle du secteur immobilier dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (GCC). À Dubaï, les transactions immobilières ont bondi de 25 % en volume et en valeur sur le premier semestre, dopées par l’arrivée de nouveaux investisseurs résidentiels et par la transition progressive de locataires vers la propriété.

Le Koweït suit cette tendance avec une croissance de +17 % en valeur et +41,7 % en volume des transactions immobilières. Cette performance s’inscrit dans une dynamique régionale robuste : l’Arabie saoudite affiche une hausse de 4,3 % des prix de l’immobilier résidentiel au T1 2025, et le Qatar une augmentation de 8,3 % des valeurs à fin mai.

Oxford Economics estime que ce secteur constituera l’un des principaux piliers de croissance dans la région, soutenu par l’urbanisation rapide, la hausse des revenus et les politiques publiques de soutien au logement.

Turquie : virage monétaire marqué dans un contexte de désinflation

Autre fait marquant du rapport : la décision de la Banque centrale de Turquie (CBRT) d’abaisser son taux directeur de 300 points de base le 24 juillet, ramenant le taux repo à 43 %. Ce mouvement intervient alors que l’inflation est tombée à 35 % en juin, un plus bas depuis 2021, permettant à la banque d’amorcer un cycle de détente monétaire, après une période de resserrement agressif début 2024.

Oxford Economics prévoit une poursuite du ralentissement inflationniste au second semestre, avec un objectif de 33 % d’inflation d’ici fin 2025, contre une prévision médiane du marché à 35 %. Cette politique vise à soutenir la reprise de la consommation et la stabilisation des marchés financiers, dans un contexte encore tendu sur le plan politique.

Derrière ces trajectoires nationales contrastées, le rapport dépeint une région MENA profondément hétérogène, où les pays du Golfe affichent des excédents solides et une croissance soutenue, tandis que plusieurs économies d’Afrique du Nord, dont la Tunisie, restent fragiles.

“La reprise reste dépendante de facteurs extérieurs tels que les cours du pétrole, l’accès au financement international et la capacité des gouvernements à mener des réformes budgétaires crédibles”, souligne le rapport.

Où se situe la Tunisie dans le classement mondial des passeports en juillet 2025 ?

La société Henley & Partners, leader mondial dans l’analyse des programmes de citoyenneté et de résidence, a publié ce mardi 22 juillet 2025 sa dernière mise à jour trimestrielle du Henley Passport Index.

La dernière mise à jour du Henley Passport Index place la Tunisie au 71ᵉ rang mondial, avec un accès sans visa à 67 destinations. Cette position représente une progression de deux places par rapport à l’édition précédente de janvier 2025.

En comparaison régionale, le Maroc est classé 67ᵉ, offrant un accès à 73 pays sans visa, tandis que l’Algérie occupe la 81ᵉ place, avec un accès à 55 destinations sans visa. La Tunisie a consolidé cette position grâce à une politique de coopération internationale active, notamment avec des pays africains, asiatiques et du Moyen-Orient, qui ont facilité les déplacements de ses ressortissants.

Un classement dominé par Singapour et l’Asie

À l’échelle mondiale, la hiérarchie des passeports les plus puissants reste largement dominée par l’Asie. Singapour conserve sa place de leader avec un accès sans visa à 193 destinations, renforçant ainsi son record historique. Elle est suivie de près par le Japon et la Corée du Sud, qui occupent la deuxième place avec la possibilité de voyager sans visa dans 190 pays.

Le continent européen continue de briller avec plusieurs pays occupant les places suivantes dans le top 10 : France, Allemagne, Italie, Espagne, Finlande : toutes avec accès à environ 189-192 destinations.

Les pays nordiques et d’Europe de l’Ouest comme l’Autriche, la Suède, le Danemark, le Luxembourg, et la Norvège se maintiennent également dans le haut du classement.

Les Émirats arabes unis (EAU) se démarquent par une progression significative, accédant désormais au top 10 grâce à 184 destinations accessibles sans visa, une performance remarquable liée à leur diplomatie active et leurs nouveaux accords bilatéraux.

À l’autre extrémité du classement, plusieurs pays peinent à garantir une liberté de circulation à leurs citoyens. L’Afghanistan demeure en dernière position, avec seulement 25 à 26 destinations accessibles sans visa, creusant un écart record de près de 168 destinations par rapport à Singapour.

D’autres pays comme l’Irak, le Yémen, la Syrie, et le Pakistan figurent également parmi les derniers, avec des accès limités variant entre 28 et 35 pays.

Il est à noter que le Henley Passport Index s’appuie sur la base de données Timatic de l’Association internationale du transport aérien (IATA), ce qui garantit une mise à jour précise des exigences de visa dans plus de 227 destinations.

Depuis 2025,  Henley & Partners a adopté un rythme de publication trimestriel, permettant d’intégrer plus rapidement les évolutions politiques, diplomatiques et sanitaires qui influencent la mobilité mondiale .

40 000 cerveaux en fuite : qui construira la Tunisie de demain ?

La Tunisie fait face à un exode alarmant de ses ingénieurs. Selon le nouveau président de l’Ordre des ingénieurs, Mohsen Gharsi, environ 40 000 ingénieurs ont quitté le pays au cours des dernières années, un chiffre qui soulève de vives inquiétudes quant à l’avenir des grands projets d’infrastructure et de développement national.

S’exprimant ce mardi 22 juillet 2025 lors de la deuxième édition du Tunisia Global Forum qui s’est tenue sous le thème “Innover pour attirer. Investir pour transformer”, Gharssi a qualifié cette hémorragie de “point noir” dans le paysage socio-économique tunisien. Il a tiré la sonnette d’alarme sur les conditions de vie précaires des ingénieurs, soulignant que les bas salaires et l’absence de perspectives professionnelles sont les principaux moteurs de cette migration massive.

“L’ingénieur tunisien n’est plus en mesure de survivre avec un salaire dérisoire. Il est urgent de revoir leur statut et leurs conditions de travail”, a encore précisé Mohsen Gharssi.

Face à cette situation jugée critique, le doyen a interpellé le président de la République, Kaïs Saïed, afin de prendre des mesures urgentes. Il appelle à l’adoption d’un cadre légal spécifique pour la profession d’ingénieur, ainsi qu’à la fixation d’un salaire de référence unifié pour garantir un minimum de stabilité.

Mais au-delà de l’aspect social, Mohsen Gharssi a insisté sur les conséquences sécuritaires et économiques de cette fuite des cerveaux, qualifiant la question de la migration des ingénieurs de “dossier de sécurité nationale”. “Si nos ingénieurs ne sont plus là pour mener les grands projets, alors qui le fera ?”, s’est-il interrogé, estimant que leur absence menace directement les ambitions de développement du pays.

Dans un appel symbolique aux ingénieurs de la diaspora, Gharssi a déclaré : “La charité ne commence que si les enfants de la maison se soutiennent entre eux”, soulignant l’urgence de retenir les compétences locales et de valoriser leur rôle dans l’économie et la société, notamment à l’intérieur du pays.

Malgré ce constat inquiétant, un espoir semble émerger du côté de la diaspora. Amine Alloulou, président de l’Association des Tunisiens diplômés des grandes écoles, a révélé qu’une majorité des compétences tunisiennes à l’étranger – plus de 70 % – songent à revenir pour lancer des projets dans leur pays d’origine. Cette tendance, observée à travers des sondages récents, laisse entrevoir une possibilité de redynamisation du tissu économique national.

Alloulou a assuré que les institutions tunisiennes sont conscientes de l’enjeu et prêtes à accompagner le retour des talents par des mécanismes de soutien adaptés.

Braconnage, déforestation, abus : Abdelmajid Dabbar tire la sonnette d’alarme sur la dégradation alarmante du patrimoine naturel

Le président de Tunisie Écologie, Abdelmajid Dabbar, a publié un message alarmant sur sa page Facebook, dénonçant une dégradation généralisée du patrimoine naturel tunisien. Dans ce texte très critique, il met en cause la passivité des autorités face à une série de pratiques illégales et destructrices menaçant la biodiversité du pays.

Dabbar s’insurge contre ce qu’il qualifie de gouvernance faible, menée par des responsables “dépourvus de moyens” et “partisans du moindre effort”. Il estime que la Tunisie est en train de perdre rapidement ses richesses naturelles, non pas par la volonté du peuple, mais en raison d’une gestion défaillante des écosystèmes par les institutions publiques.

Le président de Tunisie Écologie ajoute avoir repoussé deux rencontres prévues avec les ministres de l’Agriculture et de l’Environnement, le temps de finaliser deux rapports documentant en détail la situation qu’il qualifie de “catastrophique”.

Pratiques illégales en zones protégées

Dans son message, Abdelmajid Dabbar dresse un inventaire préoccupant d’atteintes graves à la faune et aux milieux naturels. Il cite notamment des actes de braconnage dans des zones marines protégées comme Zembra et La Galite, où des plongeurs utiliseraient des bouteilles de plongée en pleine interdiction.

Il mentionne également le recours à la chaux pour forcer les poissons à sortir des épaves, ou encore l’usage de filets prohibés dans des zones sensibles comme le golfe de Gabès.
Sur terre, les abus ne sont pas moindres.

Il évoque la capture de jeunes gazelles, le ramassage illégal d’œufs et de poussins d’oiseaux en période de nidification, la destruction d’arbres protégés, ainsi que des traques nocturnes d’animaux dans le désert ou dans les parcs nationaux, souvent à l’aide de chiens et d’armes sans permis. Certaines espèces, comme les renards, les loups ou les rapaces, sont qualifiées de “nuisibles” et visées par des campagnes d’élimination soutenues par les autorités locales. Dabbar dénonce aussi des battues en milieu urbain, parfois en pleine nuit, visant chats et chiens errants.

Un appel à la conscience collective

Le président de Tunisie Écologie souligne que, contrairement à d’autres pays où la nature avait repris ses droits durant le confinement de 2020, la Tunisie a assisté à une intensification des agressions contre l’environnement. Il décrit une situation où, selon lui, les contrevenants ont profité du relâchement des contrôles pour multiplier les pratiques destructrices, en mer comme dans les zones sahariennes.

Fatigué, mais déterminé, Abdelmajid Dabbar dit ressentir un profond isolement face à l’ampleur des dépassements. Il se dit soutenu par une minorité de militants de la société civile qui continuent d’alerter les autorités malgré l’absence de réaction concrète.

Il conclut en affirmant que les fondements de la gouvernance environnementale sont, selon lui, vidés de leur sens. Dabbar annonce aussi son intention de rendre publics les rapports qu’il a rédigés, estimant que l’heure est venue de confronter les faits à la réalité du terrain.

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