La Tunisie et l’Afrique du Sud ont convenu de renforcer leur coopération en matière de science, de technologie et d’innovation. Un accord en ce sens a été signé par Mondher Belaid, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et Blade Nzimande, ministre sud-africain des Sciences, de la Technologie et de l’Innovation.
Ce partenariat, scellé le 15 juillet 2025 et baptisé «stratégie de renforcement Tunisie-Afrique du Sud», a été établi lors de la visite officielle de M. Nzimande en Tunisie. Il comprend un plan d’action et des réunions conjointes de recherche.
Les axes prioritaires du plan d’action comprennent un programme d’échange, le réseautage et la coopération interinstitutionnelle, un programme de recherche conjoint, les droits de propriété intellectuelle, le transfert de connaissances et de compétences en matière d’innovation, la participation à des programmes internationaux et la gouvernance.
Soulignant l’importance stratégique de cet accord de coopération, Nzimande a déclaré : «Je tiens à exprimer notre appréciation pour les relations cordiales entre l’Afrique du Sud et la Tunisie, et à remercier l’ambassade de Tunisie en Afrique du Sud pour l’excellent travail qu’elle a accompli pour maintenir notre partenariat en vie.» Et d’ajouter : «L’environnement géopolitique émergent nous confronte à un certain nombre de défis complexes, notamment une tendance croissante vers l’unipolarité de certains pays, par le biais de tactiques d’intimidation. Nous sommes donc d’avis que les pays africains doivent intensifier la coopération sous-régionale en matière de science, de technologie et d’innovation et, ce faisant, mobiliser un soutien plus cohérent à la mise en œuvre de la Stratégie de l’Union africaine pour la science, la technologie et l’innovation en Afrique.»
Selon le communiqué du ministère sud-africain, ce partenariat s’appuie sur la coopération existante entre l’Afrique du Sud et la Tunisie et permet aux deux pays d’intensifier le développement de solutions durables pour relever les défis continentaux, anciens et émergents. Parmi ceux-ci figurent le chômage des jeunes et le développement des compétences, la santé, la souveraineté alimentaire, la sécurité hydrique et énergétique, le changement climatique et la perte de biodiversité, ainsi que la transformation numérique.
La délégation accompagnant Nzimande comprenait de hauts fonctionnaires du ministère et de ses entités, notamment le Conseil de la recherche scientifique et industrielle, l’Agence de l’innovation technologique et la Fondation nationale de la recherche, ainsi que des experts du Conseil des technologies minérales.
Destination prisée des touristes britanniques, la Tunisie offre une multitude d’attraits, notamment de magnifiques stations balnéaires, de riches sites archéologiques et un patrimoine culturel très diversifié. Cependant, les récents développements sécuritaires ont ravivé les inquiétudes, notamment dans les zones proches des frontières tuniso-algérienne et tuniso-libyenne.
C’est ce que souligne le ministère britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth (FCDO) dans une mise à jour de ses recommandations aux voyageurs pour la Tunisie, déconseillant les voyages non essentiels dans certaines régions en raison de ce qu’il a qualifié d’«augmentation des risques sécuritaires».
C’est ce que rapporte le site spécialisé Travel and Tour Word, le 17 juillet 2025, en détaillant les risques sécuritaires en question.
Quoi qu’il en soit, les touristes britanniques sont en majorité attirés par les plages situées sur le littoral (Hammamet, Sousse et Djerba) davantage que par les autres attractions à l’intérieur du pays. Ils sont aussi attirés les sites historiques fascinants, tels que les ruines romaines antiques et les médinas animées. Les prix abordables des séjours renforcent encore l’attrait de la destination.
Dans un communiqué actualisé, le FCDO a précisé les zones de Tunisie où les touristes doivent redoubler de prudence, voire éviter complètement de se rendre, et qui sont particulièrement les régions proches de la frontière tuniso-algérienne et tuniso-libyenne. Ces régions connaissent des préoccupations sécuritaires accrues en raison d’activités terroristes transfrontalières et d’opérations militaires, souligne le FCDO dans ses directives de voyage.
Si vous désirez connaître les raisons cachées de la genèse du conflit russo-ukrainien, cet article tiré de l’histoire de la Russie et des pays membres du Pacte de Varsovie – un traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle, conclu le 14 mai 1955 et dissous en juillet 1991 – pourrait vous y aider.
Habib Glenza
Durant les 36 ans de coopération et d’assistance, l’URSS a certes dominé les pays de l’alliance, mais elle les a également aidés à reconstruire les infrastructures détruites lors de la deuxième guerre mondiale, ce qui a nécessité un investissement colossal pour remettre sur pieds toutes les économies des pays du pacte.
A en croire la rhétorique des médias occidentaux, le conflit russo-ukrainien a commencé lorsque l’armée russe a envahi l’Ukraine le 24 février 2022. Le seul objectif de Poutine, d’après eux, est d’annexer ce pays. Et aujourd’hui, on parle d’une menace russe d’annexion des pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), en plus de la Pologne et de la Finlande. Une fois ces pays annexés, Poutine ferait la guerre à toute l’Europe, répète-t-on aussi.
Cette rhétorique cherche, en réalité, à impliquer l’Otan dans le conflit russo-ukrainien afin de déstabiliser et affaiblir la Russie pour la partager ensuite en trois grands territoires : la partie de la Russie occidentale passera sous la souveraineté de l’Union européenne; les deux autres, qui se trouvent en Asie, passeront sous contrôle des Américains.
L’Occident cherche à cacher ce qui a été rapporté par Zbigniew Brzezinski dans son livre ‘‘Le grand échiquier’’ paru en 1997. Ce politologue américain d’origine polonaise était conseiller à la sécurité nationale du président des Etats-Unis Jimmy Carter. Brzezinski a été un artisan majeur de la politique étrangère de Washington, soutenant une tendance plus agressive vis-à-vis de l’URSS. Il est resté jusqu’à sa mort un russophobe farouche, et son origine polonaise y était sans doute pour beaucoup.
Dans son livre, Brzezinski écrivait : «Si les Etats-Unis veulent dominer le monde, ils doivent dépiécer la Russie en trois parties pour l’affaiblir et s’emparer de ses richesses naturelles (énergies, métaux. métaux rares, etc.) et ensuite neutraliser la Chine».
L’extension de l’Otan vers l’Est
Au moment de la chute du mur de Berlin en 1989, James Baker a été chargé par le président américain Georges Bush de réorganiser l’Europe autour d’un noyau dur qu’est la réunification des deux Allemagne et l’extension de l’Otan vers l’Est de l’Europe
La réunification fut actée en un temps record. Le traité y afférent fut signé à Moscou le 12 septembre 1990 mettant fin à la question qui empoisonnait les relations internationales depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Chacun des partenaires a essayé de tirer avantage de la nouvelle situation. L’Allemagne a retrouvé son unité, et les Russes ont reçu la promesse que l’Otan ne s’étendra pas jusqu’à ses frontières, la déclaration de Baker selon laquelle l’Otan ne s’étendra pas vers l’Est ayant été prise au mot par Moscou.
Du point de vue des Russes, lequel doit être également entendu, cette promesse non tenue est à l’origine des tensions actuelles à l’est de l’Europe, dont celle qui a surgi récemment en Ukraine. Les Américains ont en effet permis à l’Otan d’intégrer de nouveaux membres parmi les pays qui faisaient partie du Pacte de Varsovie. De cette expansion, Gorbatchev dira plus tard que la promesse non tenue était une provocation et une violation de l’esprit des assurances faites en 1990.
C’est ce qui reviendra, des années après, comme un leitmotiv dans la bouche de Poutine qui ne cesse d’affirmer que «l’Occident a triché et nous a trompés de manière abjecte».
Le protocole de Minsk, puis les accords de Minsk I et II, ont été adoptés par la Russie et l’Ukraine pour mettre fin à la guerre dans le Donbass qui a fait plus de 14 000 morts depuis 2014. Pourtant, selon certains experts, ces deux textes étaient voués à l’échec dès leur signature, le 5 septembre 2014 (Minsk I) et le 12 février 2015 (Minsk II).
La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Mitterrand avoueront eux-mêmes avoir dupé Poutine en donnant à l’Ukraine le temps de s’armer!
C’est en tout cas ce qu’a affirmé sans ciller l’ancienne chancelière allemande en 2022.«L’accord de Minsk de 2014 était une tentative de donner du temps à l’Ukraine. Elle en a également profité pour devenir plus forte, comme vous pouvez le voir aujourd’hui», a-t-elle déclaré à l’hebdomadaire Die Zeit, le 7 décembre 2022.
«Il était clair pour nous tous que le conflit était dans une impasse, que le problème n’avait pas été résolu, mais c’est précisément ce qui a donné un temps précieux à l’Ukraine», a insisté la chancelière allemande.
L’accord de Minsk, que Merkel avait signé, en septembre 2014, avec le président français de l’époque, François Hollande, le président ukrainien Petro Porochenko et le président russe Vladimir Poutine est aujourd’hui dépeint comme un effort de paix que le président russe aurait désavoué. Ce point de vue est pour le moins inexact et orienté.
Par ses déclarations, Merkel a confirmé que l’Otan voulait la guerre dès le début, mais qu’elle avait besoin de temps pour s’y préparer militairement.
Depuis la dissolution de l’Union soviétique en 1991, les États-Unis poursuivent l’objectif de rester la «seule puissance mondiale». À cette fin, Washington a mené de nombreuses guerres et a étendu l’Otan à l’Europe de l’Est. Aujourd’hui, ils veulent également intégrer l’Ukraine, la Géorgie et d’autres anciennes républiques soviétiques dans l’Otan et soumettre la Russie afin de piller ses ressources et d’isoler la Chine.
Deux mois à peine après l’entrée en fonction du troisième gouvernement de Merkel, les États-Unis et l’Allemagne ont organisé un coup d’État en Ukraine en février 2014, qui a fait appel à des milices pour aider un régime pro-Otan à prendre le pouvoir. Washington et Berlin ont toutefois eu un problème. Le rôle dominant joué dans le nouveau régime par les nationalistes de droite, admirateurs du collaborateur des Nazis, Stepan Bandera, et les milices fascistes, a divisé le pays, en particulier dans l’Est, majoritairement russophone, où la perspective d’être dirigé par des ultranationalistes ukrainiens était accueillie avec horreur.
La Russie, craignant pour sa base de la flotte de la mer Noire à Sébastopol, a annexé la Crimée. Les séparatistes soutenus par la Russie ont proclamé des républiques indépendantes à Donetsk et à Lougansk, dans l’est de l’Ukraine. Les nouveaux dirigeants de Kiev n’ont pas été en mesure d’empêcher cela. L’armée ukrainienne s’est effondrée. Les soldats peu enclins à se sacrifier pour le nouveau régime avaient déserté en masse.
Kiev cherchait à gagner du temps pour s’armer
Presque rien des accords de Minsk n’a été mis en œuvre par l’Occident. En particulier, la partie ukrainienne a boycotté tous les accords. Elle ne voulait pas d’un règlement négocié. Faute de soldats prêts à se battre, le président nouvellement installé Petro Porochenko a mobilisé le bataillon Azov et d’autres milices, que l’oligarque milliardaire a en partie financées lui-même. Ces milices ont été intégrées aux forces armées et envoyées dans les régions séparatistes pour terroriser la population locale et alimenter le conflit.
Le régime de Kiev – que ce soit sous la direction de Porochenko ou de son successeur Volodymyr Zelensky – et ses bailleurs de fonds à Berlin et Washington n’ont jamais voulu une solution pacifique. Ce qui les intéressait c’était de gagner du temps pour préparer la guerre, même si cela avait des conséquences désastreuses pour la population des zones touchées.
Du point de vue de Kiev, la construction de la paix «ne sera possible qu’une fois les territoires libérés, c’est-à-dire une fois qu’ils seront à nouveau entièrement sous contrôle ukrainien». Position que conforte cet aveu de François Hollande en 2022 : «Les accords de Minsk ont permis à l’Ukraine de renforcer ses capacités militaires».
Le répit, l’Occident et Kiev semblent l’avoir mis à profit : depuis 2014, l’Ukraine a renforcé ses capacités militaires. Et l’armée ukrainienne est complètement différente de celle de 2014. Elle est mieux entraînée et mieux équipée. C’est le mérite des accords de Minsk d’avoir donné à l’armée ukrainienne cette opportunité.
Ces accords auraient aussi empêché la zone contrôlée par les séparatistes de s’étendre. À l’hiver 2015, ces derniers étaient aux portes de Marioupol et venaient de remporter deux batailles décisives, reprenant l’aéroport de Donetsk et la ville de Debaltsevo.
La confiance perdue entre Moscou et l’Occident
Regrettant les divisions au sein de l’Union européenne (UE) et l’ambiguïté de l’Allemagne, «refusant de mettre en question le pipeline Nord Stream 2», François Hollande a rapporté qu’il était partisan de sanctions maximales, rappelant qu’il avait lui-même annulé la vente de navires Mistral à la Russie en 2014.
Étrangement, Hollande, qui estime qu’une solution pérenne est nécessaire pour la paix en Ukraine, a achevé son propos en affirmant que «les accords de Minsk peuvent être ressuscités pour établir un cadre légal déjà accepté par toutes les parties».
L’aveu de Merkel a pourtant déjà suscité une vive réaction du président Poutine : «La confiance est presque inexistante, mais après de telles déclarations, une question de confiance se pose : comment négocier, sur quoi, et s’il est possible de négocier avec quelqu’un, quelles sont les garanties?», s’est-il interrogé.
«J’espérais encore que les autres parties prenantes à ce processus étaient sincères avec nous. Il s’avère qu’ils nous trompaient aussi. Il s’agissait uniquement de renforcer l’Ukraine avec des armes, en la préparant aux hostilités», a ajouté Poutine. Au vu de ces nouveaux éléments, Moscou aurait «peut-être» dû lancer son opération militaire en Ukraine plus tôt, a-t-il estimé, soulignant que la Russie espérait pour sa part être en mesure de résoudre le conflit dans le Donbass par le biais des Accords de Minsk.
L’accord d’Istanbul aurait pu apporter la paix
Plusieurs politologues pensent que les négociations d’Istanbul en 2022 ont été une occasion ratée pour arrêter un conflit insensé. Cette chance a été torpillée par le Premier ministre britannique Boris Johnson, dépêché par les Européens. L’expérience des républiques post-soviétiques en matière d’accords de sécurité avec Moscou montre que les pourparlers russo-ukrainiens de 2022 avaient peu de chances d’aboutir.
En conclusion, la genèse du conflit russo-ukrainien sert seulement les intérêts des Américains pour s’emparer des richesses naturelles russes: pétrole, gaz, or, métaux et surtout métaux rares. L’Ukraine n’est qu’un moyen pour parvenir démembrer la Russie et ensuite isoler la Chine
Les allégations selon lesquelles l’objectif de l’intervention de l’armée russe en 2022 est l’annexion de l’Ukraine n’est qu’un mensonge et une rhétorique des médias occidentaux. En effet, la Russie possède 17 millions de km2 pour une population de 150 millions de personnes, par conséquent Poutine n’est pas dans le besoin d’annexer d’autres terres et encore moins incapable de faire la guerre à toute l’Europe
La Russie cherche à ce que l’on accorde plus de liberté à la minorité russe du Donbass, afin qu’elle puisse avoir accès à la langue et à la culture russes dans les écoles publiques ukrainiennes, ce que refusent d’entendre les ultras nationalistes de Stepan Bandera. Poutine exige aussi la démilitarisation de l’Ukraine et sa non adhésion à l’Otan.
Ceux qui avancent que l’Ukraine est libre d’intégrer l’Otan et d’installer une base militaire occidentale tout près de la frontière russe doivent se rappeler qu’en 1962 une troisième guerre mondiale, nucléaire celle-là, aurait pu être déclenchée entre l’URSS de Nikita Khrouchtchev et les Etats-Unis de John Kennedy, suite à l’installation de missiles russes à Cuba. A cette époque les Américains jugeaient inadmissible l’installation de telles armes non loin de leurs frontières. Pour éviter un conflit armé lourd de conséquences, Khrouchtchev a dû retirer ses missiles de Cuba.
Les puissances mondiales, Etats-Unis, Chine et Russie ne permettront jamais l’installation de bases militaires hostiles à leurs frontières. Demain, si les choses se détériorent entre l’Otan, les Etats-Unis et la Chine, nous aurions certainement un conflit, plus dévastateur, entre la Chine et Taïwan.
Tanger Med, le plus grand port du Maroc, va doubler la capacité de la partie camions de sa plateforme logistique. Un investissement de 5 milliards de dirhams, soit environ 500 millions d’euros, lui permettra d’accueillir jusqu’à 1 million de véhicules. Et pendant ce temps-là, le projet de port en eau profonde d’Enfidha, dont on parle en Tunisie depuis la fin des années 1990, tarde encore à sortir des cartons. A l’époque personne ne parlait encore de Tanger Med. Cherchez l’erreur !
Mehdi Tazi, Pdg de Tanger Med, explique le projet chiffres à l’appui : «Le port a traité plus de 500 000 camions en 2024, soit une augmentation de 8,1% par rapport à l’année précédente, et environ 10 millions de conteneurs, soit une augmentation de 18,8% par rapport à l’année précédente.» Mais la demande est en constante croissance, précise-t-il, au rythme des exportations marocaines dans des secteurs tels que l’automobile, l’aéronautique et l’agroalimentaire.
Grâce à sa situation stratégique, au bord du détroit de Gibraltar, dans le nord du Maroc, Tanger Med est la plateforme logistique idéale pour les voyageurs transméditerranéens. Avec ses 9 kilomètres de quai, il relie 180 ports dans le monde, s’étend sur environ 3 000 hectares et comprend des terminaux de fret et de passagers avec des zones économiques intégrées, le tout entièrement alimenté par des énergies renouvelables. Il abrite également la plus grande usine Renault d’Afrique et du Moyen-Orient.
Le projet d’expansion du parc de camions est financé principalement par des prêts internationaux, dont 2 milliards de dirhams (200 millions de dollars) de JPMorgan Chase et environ 2 milliards de dirhams (200 millions de dollars) de la Société financière internationale (SFI), une institution du Groupe de la Banque mondiale. Tanger-Med fournira le reste.
Tanger-Med est déjà le leader de la manutention de conteneurs en Afrique et en Méditerranée et se classe actuellement au 17e rang mondial. Par l’intermédiaire de Marsa Maroc, il exploite 25 terminaux à conteneurs pour un débit total de 187 millions de tonnes de marchandises. Il a attiré des investissements cumulés de 130 milliards de dirhams (environ 13 milliards d’euros, dont un peu plus de 5 milliards publics et plus de 8 milliards privés) d’ici fin 2024.
De l’actrice Catherine Deneuve à l’ancien sélectionneur des Bleus Hervé Renard, une centaine de personnalités réclament la libération de Christophe Gleizes, journaliste sportif spécialisé dans le football, condamné à sept ans de prison en Algérie pour «apologie du terrorisme».
Parmi les soutiens à cette initiative, organisée par un comité de soutien lancé par Reporters sans frontières (RSF), figurent l’ancien sélectionneur de l’équipe algérienne de football Vahid Halilhodzic, le journaliste sportif Hervé Mathoux, l’acteur Gilles Lellouche, le romancier Nicolas Mathieu et la journaliste Anne-Sophie Lapix.
Leurs noms figurent également parmi les plus de 17 100 signatures recueillies sur une pétition de RSF demandant la «libération immédiate» du journaliste.
Collaborateur des magazines français So Foot et Society, Christophe Gleizes, 36 ans, a été condamné fin juin à sept ans de prison ferme pour «apologie du terrorisme» et «publications visant à la propagande contre l’intérêt national».
Alger l’accuse d’avoir été en contact avec un dirigeant du club de football de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), qui est également le chef du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation terroriste par les autorités algériennes depuis 2021.
Alors que la population algérienne continue de croître, dépassant les 47 millions, le pays connaît une baisse constante des naissances depuis 2020, signe d’une évolution démographique sans précédent.
Selon le ministère de la Santé, environ 873 000 naissances sont attendues en 2025, soit 18,5 pour 1 000 habitants, contre 19,6 en 2019.
Ce déclin progressif a débuté après six années consécutives au-delà du million de naissances par an.
Le pays compte actuellement 47 millions d’habitants, dont la majorité est en âge de travailler.
Les données de l’Office national des statistiques indiquent que 29% de la population a moins de 15 ans et 11% plus de 60 ans. On compte environ 11,7 millions de femmes en âge de procréer.
Parallèlement, le nombre de mariages est également en baisse : 282 000 en 2023, contre 387 000 en 2014, année record.
L’âge moyen au premier mariage est passé à 27 ans pour les femmes et 34 ans pour les hommes, tandis que le mariage précoce est désormais un phénomène résiduel.
Selon la Direction de la démographie du ministère de la Santé, le modèle familial évolue : les couples optent de plus en plus pour des familles de petite taille, avec trois enfants comme choix prédominant.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a annoncé le décès, ce vendredi 18 juillet 2025, à l’aube, du journaliste Youssef Oueslati, à l’âge de 60 ans. Il fut l’un de ses membres dirigeants et mena plusieurs combats pour la défense de la liberté de la presse et des droits sociaux des journalistes.
Le défunt a travaillé pour plusieurs journaux électroniques en Tunisie et à l’étranger. Il a été rédacteur en chef du journal ‘‘Echaâb’’, organe de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et du magazine électronique ‘‘Akher Khabar’’. Il s’était distingué par sa ligne objective et critique envers certaines parties politiques hostiles à la liberté de la presse. Il était aussi un fervent défenseur de l’indépendance des journalistes et de leurs droits légaux et sociaux.
Durant la campagne électorale, Donald Trump, qui faisait feu de tout bois pour revenir au pouvoir avait promis de tout révéler sur l’affaire Epstein, une affaire pédo-criminelle impliquant le financier Jeffrey Epstein et d’autres personnalités qu’il invitait notamment sur son île Little Saint James. Trump prétendait que l’État profond voulait étouffer l’affaire et surtout la liste des personnalités impliquées.
Imed Bahri
Cette promesse électorale de Trump avait trouvé un large écho auprès de son électorat du mouvement Make America Great Again (Maga) qui est persuadé par la thèse de l’assassinat du financier dans sa cellule de prison. Sauf qu’une fois au pouvoir, Trump et son administration sont dans une posture de «Circulez, il n’y a rien à voir!» et disent carrément qu’il n’y a aucune liste à révéler. Tempête dans la planète Maga dont beaucoup de membres se sentent floués.
Dans une enquête publiée par le magazine américain Politico, Ian Ward affirme que l’affaire Jeffrey Epstein déchire la base du Maga, mouvement du président Trump, plus que tout autre affaire. Il explique que le mouvement Maga a connu des moments de débats houleux relatifs aux décisions de Trump qu’il s’agisse de bombarder des réacteurs nucléaires iraniens ou de poursuivre les immigrants illégaux. Cependant, l’affaire Epstein, accusé d’abus sexuels sur mineures, et sa relation avec Trump, ont révélé les failles du mouvement.
Un vaste complot gouvernemental !
La controverse s’est concentrée sur une nouvelle enquête gouvernementale sur les preuves concernant Epstein, financier et délinquant sexuel condamné, décédé dans une prison fédérale en 2019 après avoir été arrêté pour trafic sexuel de mineurs. Le rapport non signé, publié conjointement la semaine dernière par le FBI et le ministère de la Justice, conclut à l’absence de «liste de clients» incriminant Epstein ou un réseau d’extorsion à grande échelle et confirme qu’Epstein s’est suicidé dans sa cellule.
Toutefois, ces conclusions contredisent de nombreuses théories soutenues par certains membres de l’administration Trump elle-même, qui affirment qu’Epstein tenait une liste de personnalités influentes auxquelles il a fourni des victimes mineures, et qu’il a été assassiné dans le cadre d’un complot gouvernemental plus vaste.
Le rapport a suscité des réactions virulentes au sein de la coalition Maga, principalement dirigées contre la procureure générale Pam Bondi -qui avait promis de rendre un rapport complet sur l’affaire Epstein- et contre le directeur du FBI Kash Patel qui avait contribué à promouvoir des théories du complot sur Epstein avant de rejoindre l’administration.
Trump lui-même n’a pas échappé aux critiques de certains de ses anciens alliés et partisans. Samedi soir, Trump –mentionné depuis longtemps dans des documents judiciaires liés à Epstein sans être accusé d’actes répréhensibles– a tenté d’apaiser la colère de ses partisans par une publication sur Truth Social dans laquelle il affirmait son soutien à Bondi et suggérait que les dossiers Epstein avaient été fabriqués par ses adversaires démocrates. Cependant, son message numérique n’a pas réussi à apaiser la colère du mouvement Maga où l’affaire Epstein continue de dominer les discussions.
Des contradictions au sein du mouvement Maga
Selon le magazine, les retombées du rapport Epstein diffèrent des précédentes escarmouches sur l’Iran et l’immigration. Plutôt que de diviser le camp de Trump en deux camps opposés, la controverse a fragmenté la droite en un mélange complexe de factions concurrentes, révélant les contradictions idéologiques qui coexistent au sein du mouvement Maga malgré sa large allégeance à Trump. Cette controverse a poussé le mouvement au bord de la crise la plus dangereuse depuis le retour de Trump au pouvoir en janvier dernier.
Parmi ces factions figure le duo Bondi-Patel qui s’est infiltré dans le cercle intime de Trump en laissant planer le doute sur une dissimulation gouvernementale des dossiers Epstein avant d’annoncer aujourd’hui avoir découvert la vérité et n’avoir plus besoin de révéler de nouvelles informations. Ce récit a été résumé par le rapport du département de la Justice et du FBI et étayé par les déclarations de Patel et Bondi. Patel a écrit: «Les théories du complot n’ont jamais été vraies». Certains voient en Trump le chef de file du «Circulez, il n’y a rien à voir» défendant le statut quo dans cette affaire. Il a déclaré: «Je ne comprends pas pourquoi le cas de Jeffrey Epstein pourrait intéresser quelqu’un. C’est plutôt ennuyeux. Il est mort depuis longtemps, je ne comprends pas quel est l’intérêt ou la fascination!»
Des amis de trente ans.
La théorie de «l’État profond dissimulateur»
D’autre part, les partisans de Trump qui continuent de prôner la théorie de «l’État profond dissimulateur» insistent sur l’existence d’un complot visant à dissimuler les dossiers Epstein. La voix la plus éminente parmi eux est celle de l’ancien stratège de Trump, Steve Bannon, considéré comme le leader de facto du mouvement Maga. Bannon estime que le rapport, qui ne contient aucune information nouvelle, reflète l’échec de Trump et de ses alliés à consolider leur influence au sein de l’establishment de la sécurité nationale malgré sa mise en garde contre le fait de cibler publiquement Bondy et Patel.
Un autre groupe de sceptiques a émergé. Ils sont persuadés qu’Epstein serait impliqué dans un complot israélien le liant au Mossad, le considérant comme un piège américano-israélien visant à recueillir des informations et à cibler des personnalités importantes.
Le journaliste Tucker Carlson, dans un long podcast avec Sager Eniti, a souligné la relation d’Epstein avec l’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak et des informations faisant état de liens possibles avec les services de renseignement américains, suggérant qu’Epstein aurait été contraint au suicide ou tué pour dissimuler des informations sensibles. Les partisans de ce groupe évoquent souvent leur colère face à l’implication de Trump dans l’attaque contre l’Iran.
Une autre frange du mouvement est dans le rôle du gardien du temple Maga attaquant ceux qu’il pense qu’ils nuisent à l’image de Trump comme Laura Loomer qui a précédemment contribué à la destitution de membres de l’administration Trump. Loomer a appelé sur Twitter au limogeage de Bondi arguant qu’elle nuisait à l’image de Trump. À ses côtés se trouvent d’autres militants comme les podcasteurs Joe Rogan et Andrew Schultz ainsi que l’ancien directeur adjoint du FBI Dan Bongino qui a bâti sa popularité sur sa promesse de publier les dossiers Epstein.
D’un autre côté, certains continuent d’appeler à faire confiance à Trump qui «sait ce qu’il fait». Il existe aussi des voix du camp d’Elon Musk qui se frottent les mains et saisissent l’occasion de commenter le rapport du ministère de la Justice et du FBI. Certains d’entre eux se sont interrogés sur les réseaux sociaux: Comment les gens feront-ils confiance à Trump s’il ne publie pas les dossiers Epstein?
Dans les colonnes New York Times, Michelle Goldberg est revenue sur la colère des partisans de Trump concernant l’affaire Epstein qui contraste avec leur indulgence envers ses autres transgressions. Elle a souligné qu’ils l’avaient applaudi lorsqu’il avait promis de construire un mur avec le Mexique et même s’il ne l’a pas construit intégralement, ils sont restés silencieux. La BBC a cité une immigrée iranienne qui s’était engagée à le soutenir «jusqu’à sa mort» malgré sa détention par les services d’immigration.
Il est donc surprenant que l’affaire Epstein ait déclenché une révolte au sein d’une large frange des partisans de Maga malgré la promesse antérieure de Trump de révéler la vérité, qui, selon certains partisans croyant à la thèse de l’assassinat d’Epstein, comprendrait des informations sur son assassin.
«Cette affaire est une raison supplémentaire de voter pour Trump», a déclaré un sénateur républicain de l’Utah, ajoutant: «Les Américains méritent de savoir pourquoi Epstein ne s’est pas suicidé». Aujourd’hui, ne rien révéler sur l’affaire Epstein est une pilule difficile à faire avaler. Interrogée à ce sujet, Pam Bondi a répondu que les dossiers sont sur son bureau pour examen tout en soulignant qu’il n’y avait «aucune liste de noms». Par conséquent, la fameuse liste des clients d’Epstein n’existerait pas. Trump, de son côté, a exhorté ses partisans à dépasser l’affaire, la considérant comme l’œuvre de la «ministre faussaire» Hillary Clinton, l’ancienne secrétaire d’État d’Obama. Cependant, il semble que Trump, dont la popularité repose en grande partie sur l’adhésion aux théories du complot risque d’être politiquement ébranlé par l’affaire Epstein. La théorie du complot s’est retournée contre lui.
Le romancier libyen Mohammed Alnaas figure cette année dans la sélection du Prix de la littérature arabe décerné en France, grâce à son roman ‘‘Un goût de thé amer’’, traduit de l’arabe par Sarah Rolfo. Publié en français en 2025, le livre est désormais disponible en librairie.
Créé en 2013, ce prix est l’un des rares en France à mettre en lumière la création littéraire contemporaine issue du monde arabe.
Pour cette 13ᵉ édition, la sélection témoigne de la vitalité et de la diversité de ces littératures, en rassemblant des voix venues de Libye, Algérie, Égypte, Liban, Maroc, Palestine et Tunisie.
Avec sensibilité et justesse, Mohammed Alnaas, lauréat du prestigieux International Prize for Arabic Fiction (Ipaf) en 2022, poursuit ici son exploration des rapports humains dans une société tiraillée entre traditions patriarcales et aspirations nouvelles.
‘‘Un goût de thé amer’’, récit intimiste et critique sociale, s’inscrit dans cette littérature arabe contemporaine qui interroge le masculin, les injonctions culturelles et les fractures du quotidien. Une voix à suivre, un roman à lire.
C’est une décision que nombre d’observateurs disaient improbable : après plus de quarante ans de détention en France, Georges Ibrahim Abdallah a été libéré ce jeudi 17 juillet 2025 sur décision de la cour d’appel de Paris. À 74 ans, celui qui était considéré par ses soutiens comme le plus ancien prisonnier politique d’Europe sera expulsé vers le Liban le 25 de ce mois.
Djamal Guettala
Militant marxiste-léniniste d’origine libanaise, Georges Abdallah avait été arrêté en 1984 et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1987 pour complicité dans des assassinats politiques perpétrés à Paris et revendiqués par les Fractions armées révolutionnaires libanaises (Farl), groupe armé proche de la mouvance révolutionnaire anti-impérialiste. Depuis, sa libération était devenue un sujet de contentieux politique et judiciaire entre la France, les États-Unis et le Liban.
Libération bloquée par des enjeux diplomatiques
Bien que juridiquement libérable depuis 1999, Georges Abdallah a vu toutes ses demandes de remise en liberté rejetées. Plusieurs décisions favorables de juridictions françaises ont été suspendues ou bloquées par le ministère de l’Intérieur, invoquant l’absence d’arrêté d’expulsion – une mesure indispensable à la mise en œuvre de sa libération. Cette situation a alimenté les accusations de traitement politique du dossier, notamment sous pression des Etats-Unis et d’Israël.
Le ministère de la Justice français n’a pas souhaité commenter la décision de la cour d’appel. Celle-ci intervient toutefois dans un contexte international marqué par un regain de mobilisation autour de la cause palestinienne, dont Georges Abdallah s’est toujours revendiqué comme un défenseur acharné.
Une figure de la gauche radicale internationaliste
Fidèle à ses engagements idéologiques, Georges Abdallah n’a jamais exprimé de repentir au sens attendu par les institutions judiciaires françaises. Il a maintenu depuis sa cellule une parole politique forte, relayée dans de nombreux pays, et s’est imposé comme un symbole de résistance pour de nombreux mouvements de gauche et collectifs anticolonialistes.
Dans un communiqué publié après l’annonce de sa libération, le comité de soutien en France salue «la fin d’une détention injuste et prolongée à des fins clairement politiques», et appelle à un rassemblement ce jeudi à Marseille.
Un retour très attendu au Liban
Le Liban, qui a officiellement demandé à plusieurs reprises sa libération, s’est déclaré prêt à accueillir Georges Abdallah dès son retour. À Beyrouth, des préparatifs sont déjà en cours pour organiser son accueil comme celui d’un ancien combattant. Des partis de gauche libanais, ainsi que plusieurs organisations pro-palestiniennes, saluent une victoire symbolique majeure.
Au-delà du cas individuel, cette libération interroge à nouveau le rapport qu’entretiennent certains États occidentaux avec les prisonniers dits «politiques», et la façon dont les engagements révolutionnaires du Sud global sont jugés et traités dans les démocraties libérales.
L’auteure de ce post Facebook publié le 16 juillet 2025 est une Tunisienne qui débarque à Djerba «la douce» pour des vacances. A l’aéroport international de Djerba-Zarzis, le premier contact avec l’«île de rêve» n’a certes pas viré au cauchemar, mais les choses ne se sont pas passées sans anicroches, ce qui a de quoi susciter des interrogations. Est-ce vraiment ainsi que l’on va réussir une saison touristique dont attend monts et merveilles ? (Ph. Aéroport de Djerba-Zarzis, photo d’archives) .
Raja Snoussi *
Débarquer à Djerba, en principe, c’est super ! C’est sans compter avec les désagréments rencontrés lors de l’arrivée. Deux points m’ont interpellée. Je vais essayer d’en parler en gardant mon sang-froid.
Après un vol nickel, via Nouvelair : ponctualité, accueil agréable, etc., les voyageurs applaudissent. Traduisez : on est arrivés sains et saufs sur le sol tunisien, El-hamdoulillah!
A nous Djerba ! L’île des rêves, ses plages de sable fin, sa brise légère, sa douceur, son cachet si particulier, sa quiétude…
Nous voici donc dans le fameux hall pour passer la douane. Un monde fou ! Des familles avec enfants, des personnes âgées, des touristes pour qui chaque minute compte…
Au niveau du poste de contrôle, sur douze guichets, quatre seulement sont opérationnels !
Une attente interminable. Des gosses qui se roulent par terre, leurs parents excédés ! Des vacanciers, blonds aux yeux bleus, qui regardent leurs montres, visiblement très énervés. Des personnes âgées au bord de la syncope ! Et bien sûr, personne n’ose parler ou réclamer…
Les regards échangés en disent long sur cet accueil révoltant. Surtout en pleine haute saison touristique !
Une dame, derrière moi avait trois jeunes ados, eh bien, elle les a «dispatchés» sur les trois files, dans l’espoir de passer plus rapidement. Un quart d’heure… une demie heure… plus d’une heure à attendre, bêtement. Le pire, c’est que lorsqu’on regarde les murs, on constate la même pub pour le Sommet de la Francophonie de 2022 ! Diable ! N’a-t-on plus d’artistes et de créateurs pour décorer notre aéroport ?
Bon, une fois «l’épreuve de feu» passée, nous voilà dans le hall de la sortie… Allons charger notre GSM et faire le change. Tiens, où sont donc passées les banques ? Fermées ! Closed ! Cerrado ! Msakrin !
Que s’est-il passé ? La guerre ou un krach boursier ?
Même pas. Tout simplement, le loyer de ces banques a été augmenté, alors elles ont mis la clé sous le paillasson ! Du coup, il faut aller à la Poste pour faire le change.
Excédée par l’attente, je ne voulais pas me taper une autre attente interminable devant le guichet de la Poste. J’ai dû racler le fond de mon porte-monnaie tunisien où il y avait quelques dinars, juste de quoi payer la recharge et le taxi.
Ouf ! Enfin ! Me voici chez moi. Demain sera un autre jour pour aller dans une banque à Midoun…
Je me suis juste demandée comment notre tourisme pouvait avancer avec de telles béquilles.
Pour me consoler, je me suis dit que si je continue à venir à Djerba, à la valoriser, malgré certains inconvénients, c’est parce je l’aime beaucoup et même passionnément…
L’état actuel de l’Ordre des architectes tunisiens (OAT) est abominable. Il n’y a pas d’autre mot. Ce qui devait être une instance de régulation, de défense et de projection de notre profession est devenu un marécage d’atermoiements, de conflits d’intérêts et d’opacité. La parole est confisquée, les priorités sont inversées, et la dignité même du métier est bradée à coups de petites stratégies et de grandes compromissions.(Ph. Siège de l’OAT, à Tunis).
Ilyes Bellagha *
Ce que nous vivons est le fait d’une minorité accaparatrice. C’est là que se révèlent les limites de l’exercice démocratique, quand l’indifférence du plus grand nombre permet à une poignée d’imposer sa médiocrité. La majorité silencieuse, fatiguée, résignée ou désabusée, laisse faire. Mais nous ne pouvons plus nous permettre ce luxe.
Il est temps, et même plus que temps, de chercher une sortie. Et cette sortie ne pourra être que fondatrice. Il ne s’agit pas simplement de réformer l’existant, de rafistoler un édifice vermoulu, mais bien de construire une nouvelle instance, solide, crédible, orientée vers l’intérêt général.
Il est possible — et peut-être inévitable — que cette refondation exige des sacrifices. Certains confrères devront être écartés, non par vengeance ni esprit de clan, mais parce que la solidarité corporatiste à tout prix n’a plus sa place dans un monde qui s’effondre quand les structures ne répondent plus à leur mission.
Cette responsabilité, lourde et exigeante, ne peut incomber qu’à des militants assidus, engagés non par ambition personnelle mais par nécessité historique.
Le redressement ne viendra pas de l’intérieur du système actuel; il viendra d’un sursaut, d’un engagement profond et radical de celles et ceux qui refusent la compromission.
Ce que nous défendons ici, c’est avant tout l’honneur d’une profession, celle de bâtisseurs, de penseurs d’espaces, d’acteurs du territoire. Mais au-delà, c’est l’intérêt même de l’État, du moins de ce qu’il devrait être : garant d’un avenir commun, non d’une gestion de la résignation.
Une gestion calibrée sur un faux confort matériel
Nos gouvernants sont largement en-deçà de ce que toute société vivante est en droit d’attendre. Le pays ne peut pas se contenter d’une gestion minimale, calibrée sur un pseudo-confort matériel. Ce peuple n’a pas seulement besoin d’être nourri pour être tenu tranquille. Il a besoin de sens, d’élan, de justice, de beauté aussi. Et c’est là, précisément, que notre rôle redevient central.
Il faut redonner à notre profession son souffle, sa raison d’être, son courage. Et cela passe par la réinvention d’un ordre digne de ce nom, capable de parler haut, de parler clair, et surtout d’agir.
En visite officielle en Tunisie, mercredi 16 juillet 2025, le ministre britannique chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, de l’Afghanistan et du Pakistan, Hamish Falconer, a exprimé la ferme volonté du Royaume-Uni de renforcer sa coopération avec la Tunisie sur une base«mutuellement avantageuse».
Parlant du troisième Conseil d’association Tunisie-Royaume-Uni qu’il a coprésidé aux côtés du secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Mohamed Ben Ayed, Falconer a déclaré à l’agence Tap que «c’est l’occasion pour nos deux gouvernements d’aborder des domaines prioritaires, notamment le commerce, les énergies renouvelables, la coopération en matière de sécurité, l’éducation, la migration et les droits de l’homme».
Lors d’un entretien avec le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, Falconer a réaffirmé l’importance des relations entre les deux pays et leur engagement commun en faveur de la stabilité régionale.
Recul du terrorisme et reprise du tourisme
C’est sa deuxième visite dans notre pays, après une première mission en 2015, suite à l’attentat terroriste de Sousse. «J’ai été alors envoyé en tant que fonctionnaire du gouvernement britannique au sein d’une équipe de déploiement rapide pour soutenir les familles après le tragique attentat terroriste de Sousse», a-t-il rappelé, ajoutant : «Dix ans plus tard, je suis ravi de constater les progrès impressionnants réalisés par le gouvernement tunisien dans la lutte contre le terrorisme.»
Le ministre britannique a salué la solide coopération en matière de sécurité entre les deux pays au cours de la dernière décennie et les efforts conjoints visant à renforcer la sécurité dans les aéroports, les complexes touristiques et les sites culturels, qui ont permis à la Tunisie de devenir une destination plus sûre. Ces progrès, a-t-il ajouté, contribuent directement à la croissance du secteur touristique tunisien.
«Le travail acharné de la Tunisie permet une augmentation du nombre de touristes d’année en année, et les vols directs entre le Royaume-Uni et la Tunisie sont également en hausse», a-t-il souligné, précisant que le nombre de visiteurs britanniques en Tunisie avait bondi de 68% l’année dernière, les prévisions annonçant que le nombre d’arrivées pourrait atteindre 400 000 en 2025.
Huile d’olive tunisienne et fromage britannique
«Le renforcement des échanges commerciaux bilatéraux et la stimulation de la croissance économique mutuelle demeurent au cœur de nos priorités communes», a souligné Falconer, citant la réunion inaugurale du sous-comité du commerce et de l’investissement, tenue la semaine dernière, comme preuve de cet engagement.
Le responsable britannique s’est également félicité des progrès tangibles réalisés lors des discussions dans la révision des tarifs agricoles entre les deux pays. «L’accord s’est concentré sur un nombre limité de produits prioritaires pour les deux parties, notamment l’huile d’olive pour la partie tunisienne et les fromages pour la partie britannique, reconnaissant leur importance pour nos producteurs respectifs», a-t-il souligné.
Les responsables britanniques, a-t-il confirmé, travaillent en étroite collaboration avec leurs homologues tunisiens pour parvenir à une «conclusion rapide et mutuellement avantageuse».
Depuis l’entrée en vigueur de l’accord d’association entre le Royaume-Uni et la Tunisie en 2021, les échanges commerciaux bilatéraux ont atteint 753 millions de livres sterling, soulignant la solidité des liens économiques.
La visite du ministre Falconer, marquée par des réunions de haut niveau et des discussions stratégiques, a réaffirmé la détermination des deux pays à renforcer leur coopération dans des secteurs clés, de la sécurité au commerce, dans une quête commune de prospérité et de stabilité régionale.
Un pilier de stabilité dans une région difficile
Les discussions lors du Conseil d’association Royaume-Uni-Tunisie ont porté sur le développement de la coopération dans les domaines des énergies renouvelables et des technologies numériques, les deux parties saluant les avancées dans des secteurs tels que les énergies propres, les startups et l’industrie agroalimentaire, selon un communiqué de presse publié mardi soir par le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger.
M. Falconer a salué les relations historiques entre le Royaume-Uni et la Tunisie, décrivant le pays comme «un partenaire de confiance et précieux» et un pilier de stabilité dans une région difficile, selon ses termes.
Economiste de son état, dont les lecteurs ont apprécié plusieurs de ses articles publiés par Kapitalis et portant sur les problématiques de l’économie tunisienne et international, Sadok Zerelli a découvert, à 75 ans, la poésie, un genre littéraire où il n’a pas tardé à exceller, en exprimant ses doutes, ses émotions et ses états d’âme. Dans ce dernier poème, publié sur son blog, Poèmes de la vie, il parle de la vieillesse, qui n’est pas qu’un naufrage physique. Elle est également synonyme de sérénité, de sagesse et de réconciliation avec «le temps qui reste», qui est d’autant plus précieux qu’il est, forcément, relativement court.
Le 23 juillet 2025, le Centre culturel international de Hammamet (CCIH) accueillera un concert d’Addict Ameba, l’un des collectifs les plus originaux de la scène musicale italienne contemporaine. Vidéo.
Ce concert s’inscrit dans le cadre du cycle Shluq – Musica in Movimento (Musique en mouvement), promu par l’Istituto Italiano di Cultura di Tunisi (IICT), en collaboration avec Chullu, une agence créative opérant entre Milan et Modica.
Fondé dans le quartier milanais de Casoretto, Addict Ameba est un ensemble de dix membres mêlant afrobeat, éthio-jazz, rock psychédélique et sonorités latines. Leur premier album, ‘‘Panamor’’ (2020, Black Sweat Records), enregistré au studio historique Il Guscio, a marqué le début d’un parcours musical riche en influences. Avec ‘‘Caosmosi’’ (La Tempesta, 2024), le groupe a conquis la critique et a été nommé parmi les meilleurs albums italiens de l’année. Le deuxième album est issu de collaborations avec Josua Idehen et Rabii Brahim, acteur et chanteur tunisien, cofondateur de Milano Mediterranea avec Anna Serlenga.
Le festival Shluq, qui se tient de mai à octobre 2025, propose un voyage musical entre l’Italie et la Tunisie, entre innovation et mémoire. Son nom évoque le sirocco, un vent chaud qui souffle du Sahara vers l’Europe, symbole idéal d’un mouvement culturel unissant les deux rives de la Méditerranée.
Le concert d’Addict Ameba s’inscrit dans ce voyage comme un moment de dialogue artistique et sonore entre cultures, territoires et langues, écrit l’IIC de Tunis.
Il y aurait en Tunisie un certain nombre d’institutions publiques qui ont été créées mais qui n’ont pas rempli leurs fonctions. C’est Kaïs Saïed qui le dit et le répète, en appelant à restructurer ces «machins» qui non seulement coûtent cher aux contribuables, mais doublonnent, sans faire preuve d’une réelle utilité publique.
Ce sujet, le président de la République l’a évoqué pour la énième fois, avec la Première ministre, Sarah Zaafrani Zenzeri, lors de leur réunion hier, mercredi 16 juillet 2025, au palais de Carthage, en soulignant, encore une fois, la nécessité de revoir un certain nombre de projets de lois, notamment ceux qui ne rompent pas avec le passé, et de restructurer les institutions publiques qui dépensent «l’argent du peuple sans avoir aucun impact sur la réalité».
«Cette maladie nécessite un traitement radical», a martelé le président, qui a cru devoir réaffirmer, également, que «les jeunes, désireux de se donner sans compter, sont les mieux placés pour assumer des responsabilités, de contribuer au développement dans tous les secteurs et de répondre aux attentes de la population», dans ce qui ressemblera à une purge au sein de l’administration publique pour remplacer les cadres rechignant à s’engager dans la mise en place du programme socio-économique du président par des jeunes mieux disposés à le suivre sur la voie socialisante qu’il a choisie.
Bien entendu, ni le Président ni la Première ministre n’ont cru devoir nous indiquer les institutions publiques appelées à être dissoutes, fusionnées ou restructurées, afin que nous puissions participer, nous aussi, journalistes, experts, analystes et acteurs de la société civile, à ce débat nécessaire que les deux têtes de l’exécutif maintiennent curieusement dans le secret des coulisses des palais de Carthage et de la Kasbah.
A moins que dans ces deux antres du pouvoir, on n’a pas encore identifié les institutions en question ni les méthodes à suivre pour les supprimer ou les réformer sans perturber outre mesure le fonctionnement général des services publics, ni provoquer une levée de bouclier parmi ceux et celles qui vont ainsi être sacrifiés sur l’autel d’une supposée efficacité que les jeunes chômeurs de longue durée sont censés incarner du seul fait de leur adhésion enthousiaste au projet présidentiel.
Depuis son accession à la présidence de la république fin 2019, Kaïs Saïed n’a cessé de souligner sa vision étatiste du développement et son attachement à un Etat social au service des couches les plus démunies de la population, qui ont été oubliées par les gouvernements successifs. Cependant, plus de cinq ans après, où on est-on de ce changement qui se veut radical et profond qui qui n’a pu être mis en œuvre en raison de fortes résistances, au sein de la société, de l’Etat ou du «système», comme on dit aujourd’hui ?
Latif Belhedi
Pour justifier le retard pris dans la mise en œuvre de son projet socio-économique vaguement socialisant, Saïed ne cesse d’en imputer la responsabilité à ce qu’il désigne comme des lobbies d’intérêt, à l’intérieur et à l’extérieur, adossés à une administration publique servile ou complice. Et c’est là le principal point d’achoppement sur lequel semble buter la volonté présidentielle, d’où ses attaques continues contre ces pôles de résistance qui retardent la mise en œuvre de son projet de société plus égalitaire, et ses pressions constantes sur une administration publique récalcitrante ou un Etat profond plus soucieux de préserver ses privilèges acquis que d’imprimer les changements préconisés par le locataire du Palais de Carthage.
D’où aussi le malentendu qui empoisonne depuis quelque temps la vie publique et créé une ambiance délétère dans le pays, les acteurs publics et privés croisant les bras, se confinant dans un immobilisme calculé, pliant sous la poussée des vents contraires, tout en essayant de préserver leurs positions acquises, à défaut de pouvoir les améliorer, en attendant le prochain coup.
Le rôle social de l’Etat
Cette séquence, qui dure depuis quatre ou cinq ans, semble exaspérer Kaïs Saïed, qui s’impatiente et le fait savoir en revenant à chaque fois, dans toutes ses réunions avec les membres du gouvernement aux mêmes thématiques en lien avec ce qu’il appelle le «rôle social de l’Etat».
Cette thématique a d’ailleurs été au centre de sa réunion, hier, mercredi 16 juillet 2025, au Palais de Carthage, avec le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar, et qui a porté, comme indiqué dans le communiqué de la présidence, sur la nécessité d’«une révision radicale du rôle des caisses sociales, afin qu’elles trouvent l’équilibre requis et retrouvent pleinement leur rôle», le président soulignant, au risque de se répéter, «la nécessité d’avancer dans un travail social intensif pour édifier l’Etat social».
Dans le contexte de cette «révision radicale» recommandée avec force, le chef de l’État a appelé à «l’élimination d’un certain nombre de termes et de concepts», car, a-t-il expliqué, «le rôle social n’est pas une faveur ou un privilège, mais plutôt un droit légitime qui nécessite une nouvelle réflexion et de nouvelles méthodes de travail.» Et ce sont, on l’a compris, cette «nouvelle réflexion» et ces «nouvelles méthodes de travail» qui ont tardé à être mises en place par les cinq ou six gouvernements successifs que Kaïs Saïed a constitués depuis son accession au pouvoir fin 2019. Nos chers ministres semblant incapables de sortir des ornières des traditions bien installées et des habitudes d’une administration publique peu portée sur la nouveauté ou redoutant le changement.
Et c’est là le nœud du problème de la Tunisie actuelle, qui semble se complaire dans un conservatisme et un immobilisme vaguement rassurants.
La charrue avant les bœufs
On doit, cependant, reconnaître que les membres du gouvernement n’ont pas la tache facile, étant donné l’exiguïté de la marge de manœuvre dont ils disposent, du fait des difficultés financières actuelles du pays et qui sont le résultat de quatorze ans de croissance économique atone. Car un «Etat social» est par définition budgétivore, car il est censé distribuer des ressources qui se font rares et qui sont couteuses, sachant que le levier de l’endettement public, s’il est tentant dans une approche électoraliste, est à manier avec parcimonie, d’autant plus que l’argent coûte cher sur les marchés mondiaux et que notre économie est très dépendante des aléas climatiques et géostratégiques.
Les engagements d’aujourd’hui seront payés demain, sinon par nous-mêmes, du moins par nos enfants, et quand la dette publique plafonne à 85% du PIB, comme c’est le cas aujourd’hui en Tunisie, un pays sans grandes ressources, on ne doit pas avoir la dépense facile.
Que faire ? Les politiques sociales étant par définition budgétivores, il n’est pas recommandable de mettre la charrue de la distribution avant les bœufs de la croissance. Il s’agit d’inverser la tendance. Car seule une forte reprise de l’investissement, de la production, de l’exportation et de la croissance pourrait mettre les conditions idoines pour une distribution plus équitable et plus durable des richesses nationales. Sinon on irait vers la banqueroute collective…
Du désert soufi aux marges de Paris, de la mémoire coloniale aux plaines oubliées de l’Antiquité, en passant par l’héritage combatif des femmes algériennes, cinq livres récents des éditions Casbah dessinent les contours d’une Algérie plurielle, blessée mais debout. Cinq coups de cœur pour dire autrement l’histoire, l’exil, la foi, la transmission.
Djamal Guettala
‘‘Atlas des qoubbas des maîtres du sens du sud algérien’’, de Malek Kerdel :
Un ouvrage monumental. Plus de 400 pages consacrées aux qoubbas du sud algérien, ces mausolées de saints soufis qui irriguent l’imaginaire populaire depuis des siècles.
Malek Kerdel ne livre pas un simple inventaire : il fait revivre les maîtres du silence, raconte leurs parcours, leurs vertus, les lieux qui les abritent et les croyances qu’ils ont nourries.
À travers ce travail, c’est un pan essentiel du patrimoine immatériel algérien qui se déploie avec ferveur. Un livre rare, salué en préface par l’anthropologue Ouiza Galleze, experte du PCI à l’Unesco.
‘‘Paris, l’autre désert’’ de Mokeddem :
Un bossu, un chien qui se prend pour Victor Hugo, et une ville : Paris, devenue désert pour ceux qui n’y ont pas de place.
Dans ce roman bref et percutant, Mokeddem donne la parole aux invisibles. Avec humour noir et tendresse, il raconte l’errance d’un scénariste algérien marginalisé, qui s’invente une relation poétique et absurde avec un chien bavard.
Entre fable cruelle et chronique sociale, c’est une réflexion bouleversante sur l’exil, la solitude et la dignité des vaincus.
‘‘Algériennes. De mère en fille’’ de Hind Soyer :
À travers la lignée des El-Hassani, Hind Soyer retrace une histoire de femmes debout, résistantes, libres, du vieux quartier d’Alger jusqu’à sa propre fille, Aurore.
Ce récit vibrant mêle mémoire familiale et figures historiques — Zohra Drif, Djamila Bouhired — pour redonner corps à l’héroïsme quotidien des Algériennes.
Sans emphase ni artifice, ce livre dit la filiation, la douleur et la fierté. Il rappelle que certaines luttes se transmettent comme le sang : avec la même force, la même dignité.
‘‘La revanche du dernier des indigènes’’ de Lachemi Siagh :
Touggourt, années 1960. L’indépendance arrive, mais la mémoire de l’indigénat est encore brûlante.
Lachemi Siagh revient sur son enfance au cœur du Sahara, témoin des bouleversements économiques, sociaux et politiques liés à la découverte du pétrole et à la fin de la colonisation. Il mêle récit de vie et réflexion historique, avec le souci de transmettre une expérience à ceux qui n’ont pas vécu cette période. Une écriture sincère, sans rancœur, mais avec exigence. Pour que justice se dise, enfin.
‘‘Robba, la Berbère donatiste’’ de Driss Reffas :
C’est un nom oublié, un destin effacé des manuels: Robba, chrétienne berbère et martyre donatiste, assassinée en 434 pour avoir défié Rome.
Driss Reffas, historien de terrain, redonne vie à cette figure dissidente de l’Algérie antique. À travers elle, il exhume une mémoire religieuse effervescente, bien antérieure à l’islam, et rappelle que la terre algérienne fut aussi celle de résistances spirituelles farouches.
Un récit éclairant, ancré dans un passé encore vivant dans les noms de lieux, les pierres et les récits oubliés.
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Cinq livres, cinq intensités. À lire comme on traverse un pays : à la fois blessé et vivant, éparpillé et entier.
Les éditions Casbah, par cette sélection, poursuivent leur œuvre essentielle : faire surgir des voix qui racontent l’Algérie autrement.
Deux experts de l’Organisation des Nations unies (Onu) se disent alarmés par la détérioration de la situation des droits des avocats et des droits humains en Tunisie. Il s’agit de Margaret Satterthwaite, Rapporteuse spéciale sur l’indépendance des juges et des avocats, et Irene Khan, Rapporteuse spéciale sur le droit à la liberté d’expression et d’opinion. (Ph. Marche de protestations des avocats le 16 mai 2024 à Tunis).
Plus de 60 avocats font l’objet d’enquêtes pénales depuis juin 2024, nombre d’entre eux étant accusés de graves accusations allant de la diffusion de fausses nouvelles à l’outrage à fonctionnaires, selon des définitions juridiques larges, soulignent lesdits experts dans un communiqué.
Parmi les avocats arrêtés ou poursuivis de manière très médiatisée, ces derniers citent Ghazi Chaouachi, Sonia Dahmani, Ahmed Souab, Dalila Msaddek, Islem Hamza, Ayachi Hamami, Mehdi Zagrouba et Lazhar Akremi.
Ils omettent cependant de citer Abir Moussi, la présidente du Parti destourien libre (PDL), avocate de son état, incarcérée depuis le 3 octobre 2023 et poursuivie dans plusieurs affaires que ses partisans disent «montées de toutes pièces pour la faire taire».
Par ailleurs, les experts parlent de harcèlement et d’intimidation des avocats se manifestant, selon eux, par «des poursuites pénales, des agressions physiques et des restrictions légales». En cas de condamnation, ils sont généralement passibles de lourdes peines de prison et de lourdes amendes.
Les experts ont appelé la Tunisie à se conformer aux normes internationales. «Nous appelons la Tunisie à se conformer aux normes internationales prévoyant que les avocats doivent pouvoir exercer leurs fonctions professionnelles sans intimidation, entrave, harcèlement ou ingérence indue. Ils ne doivent pas faire l’objet de poursuites ni de sanctions administratives, économiques ou autres pour tout acte accompli conformément aux devoirs, normes et règles déontologiques reconnus de la profession. Comme tout être humain, les avocats ont droit à la liberté d’expression et d’opinion», ont-ils souligné.
Ils estiment, également, que «la répression contre les avocats fait suite à un environnement politique de plus en plus restrictif depuis que le président Kaïs Saïed a pris le pouvoir en Tunisie par décrets après une prise de pouvoir en 2021».
«Cette décision intervient également après qu’Amnesty International a souligné la détérioration de la situation et le ciblage accru des avocats, soulignant que cela compromettait l’accès à la justice en mars 2024. Elle fait également suite à une grève nationale menée par le Conseil des avocats tunisiens après une descente de police au siège du barreau tunisien et l’arrestation d’un éminent critique du gouvernement [Sonia Dahmani, Ndlr], indiquent les experts onusiens dans leur communiqué.
Par ailleurs, la Commission internationale de juristes (CIJ) a également condamné le recours de la Tunisie aux lois contre les fake news et aux lois antiterroristes pour «arrêter, détenir et poursuivre arbitrairement des avocats».