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Pour une refondation de l’Ordre des architectes tunisiens

L’état actuel de l’Ordre des architectes tunisiens (OAT) est abominable. Il n’y a pas d’autre mot. Ce qui devait être une instance de régulation, de défense et de projection de notre profession est devenu un marécage d’atermoiements, de conflits d’intérêts et d’opacité. La parole est confisquée, les priorités sont inversées, et la dignité même du métier est bradée à coups de petites stratégies et de grandes compromissions. (Ph. Siège de l’OAT, à Tunis).

Ilyes Bellagha *

Ce que nous vivons est le fait d’une minorité accaparatrice. C’est là que se révèlent les limites de l’exercice démocratique, quand l’indifférence du plus grand nombre permet à une poignée d’imposer sa médiocrité. La majorité silencieuse, fatiguée, résignée ou désabusée, laisse faire. Mais nous ne pouvons plus nous permettre ce luxe.

Il est temps, et même plus que temps, de chercher une sortie. Et cette sortie ne pourra être que fondatrice. Il ne s’agit pas simplement de réformer l’existant, de rafistoler un édifice vermoulu, mais bien de construire une nouvelle instance, solide, crédible, orientée vers l’intérêt général.

Une refondation qui exige des sacrifices

Il est possible — et peut-être inévitable — que cette refondation exige des sacrifices. Certains confrères devront être écartés, non par vengeance ni esprit de clan, mais parce que la solidarité corporatiste à tout prix n’a plus sa place dans un monde qui s’effondre quand les structures ne répondent plus à leur mission.

Cette responsabilité, lourde et exigeante, ne peut incomber qu’à des militants assidus, engagés non par ambition personnelle mais par nécessité historique.

Le redressement ne viendra pas de l’intérieur du système actuel; il viendra d’un sursaut, d’un engagement profond et radical de celles et ceux qui refusent la compromission.

Ce que nous défendons ici, c’est avant tout l’honneur d’une profession, celle de bâtisseurs, de penseurs d’espaces, d’acteurs du territoire. Mais au-delà, c’est l’intérêt même de l’État, du moins de ce qu’il devrait être : garant d’un avenir commun, non d’une gestion de la résignation.

Une gestion calibrée sur un faux confort matériel

Nos gouvernants sont largement en-deçà de ce que toute société vivante est en droit d’attendre. Le pays ne peut pas se contenter d’une gestion minimale, calibrée sur un pseudo-confort matériel. Ce peuple n’a pas seulement besoin d’être nourri pour être tenu tranquille. Il a besoin de sens, d’élan, de justice, de beauté aussi. Et c’est là, précisément, que notre rôle redevient central.

Il faut redonner à notre profession son souffle, sa raison d’être, son courage. Et cela passe par la réinvention d’un ordre digne de ce nom, capable de parler haut, de parler clair, et surtout d’agir.

* Architecte.

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