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Le « scoop » d’Axios et la fureur de Moscou

La Russie est à bout de nerfs par l’excès de désinformation et de propagande mensongère propagée par la presse occidentale. Inhabituellement, le département de M. Sergei Lavrov a pris la peine de réagir un dimanche par un communiqué en anglais, dénonçant « les mensonges éhontés » publiés par un organe de presse américain le samedi 12 juillet.

Il s’agit d’Axios, un site avec des liens étroits avec le Pentagone, la CIA. L’article en question porte la signature d’un certain Ravid Barak, un journaliste israélien qui collabore avec CNN et d’autres médias américains et israéliens.

Pour donner plus de poids à l’article, Axios a choisi de lui donner la forme d’un ‘’scoop’’. Voici le titre exact : « Scoop : Poutine exhorte l’Iran à conclure un accord nucléaire zéro enrichissement avec les États-Unis ».

Dans l’article, Axios donne les ‘’informations’’ suivantes : « Le président russe Vladimir Poutine a déclaré au président Trump et aux responsables iraniens qu’il soutenait l’idée d’un accord nucléaire interdisant à l’Iran d’enrichir de l’uranium. »

Le journal prend la peine d’expliquer à ses lecteurs ‘’l’importance’’ de son ‘’scoop’’ : « La Russie est depuis des années le principal soutien diplomatique de l’Iran sur la question nucléaire. Mais si Moscou défend publiquement le droit de l’Iran à enrichir de l’uranium, Poutine a adopté une position plus ferme en privé à la suite de la guerre de 12 jours entre Israël et l’Iran. »

Le journal insinue qu’il dispose même d’informateurs qui lui livrent les détails de ce qui se passe en coulisses entre responsables russes et iraniens : « En coulisses, Moscou a encouragé les Iraniens à accepter un zéro enrichissement. Les Russes avaient informé le gouvernement israélien de la position de Poutine concernant l’enrichissement d’uranium par l’Iran. Poutine a également exprimé cette position lors d’appels la semaine dernière avec Trump et le président français Emmanuel Macron. »

Juste quelques heures après la publication du ‘’scoop’’, le ministère russe des Affaires étrangères a réagi avec virulence : « Le 12 juillet, Axios a rapporté, citant des sources anonymes, que le président russe Vladimir Poutine aurait déclaré au président américain Donald Trump et à des représentants des autorités iraniennes qu’il soutenait l’option d’un accord sur le programme nucléaire de la République islamique d’Iran, qui interdirait à ce pays d’enrichir de l’uranium. Il s’agit d’une nouvelle campagne politisée visant à attiser les tensions autour du programme nucléaire iranien. Les médias occidentaux continuent de se vanter de leur authenticité, d’être un instrument au service des élites politiques et de recourir à la désinformation. La position de la Russie sur le programme nucléaire iranien est connue de tous. »

Il n’est pas difficile de deviner qui se trouve derrière le ‘’scoop’’ d’Axios. Le Pentagone, le département d’Etat, la CIA et le Mossad ont tous intérêt à isoler l’Iran en tentant d’empoisonner ses relations avec son plus grand allié. Insinuer que Poutine épouse la position américano-israélienne sur le nucléaire iranien, c’est semer le doute et la suspicion entre Téhéran et Moscou.

La manœuvre futile du média américain peut être interprétée comme un signe de la grande frustration que ruminent les Etats-Unis et Israël après le désastre de « la guerre des 12 jours ». Partis pour résoudre leur problème avec l’Iran une fois pour toute en dupliquant l’exemple Syrien, ils se sont retrouvés face à un adversaire capable d’infliger des dévastations que Washington et Tel-Aviv étaient à mille lieux d’imaginer.

Evidemment à ce niveau aussi, la propagande et la désinformation israélo-américaine a joué à fond, en censurant les informations et les images sur les dévastations en Israël et en gonflant les pertes iraniennes. Peine perdue. Les réseaux sociaux ont eu le dessus et les destructions qu’Israël n’a jamais expérimentées depuis sa création sont connues du monde entier.

En attendant la prochaine bourde qui lui dicterait son hystérie anti-iranienne, Israël, en parallèle avec son interminable génocide à Gaza, se déchaine en Syrie sous le prétexte de « protéger les Druzes syriens ».

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Fête de l’indépendance américaine, quelle indépendance ? 

Il y a trois jours, le peuple américain a célébré le 249e anniversaire de l’indépendance. Une indépendance acquise en deux phases. La grande guerre proprement dite menée dans les années 1770 par George Washington et ses compagnons contre la couronne britannique et le « roi-tyran » George III. Et la petite guerre de 1812 qui consistait à consolider l’indépendance en extirpant les derniers vestiges du colonialisme et en expulsant du pays les dernières forces coloniales.

Avant de quitter définitivement leur colonie américaine, les Britanniques avaient mis le feu aux locaux de la présidence à Washington où officiait alors le 4e président, James Madison. Totalement noircie, la présidence était vite repeinte à la chaux. Les Américains la baptisèrent aussitôt « Maison Blanche », appellation qu’elle garde encore 213 ans plus tard.

Le 4 juillet 1776, donc, fut proclamée à Philadelphie la Déclaration d’indépendance. Animés par une grande ferveur révolutionnaire, les rédacteurs de cette Déclaration affirmaient : « Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. » Une ferveur qui fit oublier à certains d’entre eux, dont notamment Washington, Jefferson et Madison, qu’ils étaient des propriétaires d’esclaves…

Cette contradiction fondamentale entre le texte fondateur des Etats-Unis et la réalité dans laquelle évoluaient les pères fondateurs allait se poursuivre en s’aggravant tout au long des deux siècles et demi de l’histoire du pays.

Le dévoiement politique des Etats-Unis se manifesta très tôt, ce qui poussa quelques voix de sagesse à tirer la sonnette d’alarme dès les premiers signes d’abus de la politique étrangère.

Le premier avertissement remonte au 4 juillet 1821. A la fête du 45e anniversaire de l’indépendance, le Secrétaire d’Etat John Quincy Adams fit part publiquement de ses inquiétudes en ces termes : « L’Amérique ne s’aventure pas à l’étranger en quête de monstres à détruire. Elle souhaite la liberté et l’indépendance de tous ; elle n’est le champion que de la sienne propre. (…) Elle sait bien que si elle se rangeait, ne serait-ce qu’une fois, sous d’autres bannières que la sienne, fussent-elles celles de l’indépendance d’autres peuples, elle s’impliquerait sans pouvoir s’en extraire dans toutes les guerres d’intérêts et d’intrigue, d’avarice individuelle, d’envie et d’ambition, qui adopteraient les couleurs et usurperaient l’étendard de la liberté. Elle pourrait devenir le dictateur du monde. Elle ne serait plus maitresse de son propre esprit. »

Avec ces quelques phrases simples, John Quincy Adams était évidemment à mille lieux de penser qu’il était en fait en train de résumer ce que sera la politique de son pays durant les deux siècles à venir ! Une politique entièrement aux antipodes de celle dont mettait en garde le plus sage et le plus raisonnable des secrétaires d’Etat américains.

En deux siècles, les victimes du dévoiement de la politique étrangère américaine se comptent en dizaines de millions aussi bien dans le voisinage immédiat de l’Amérique que dans des contrées loin de milliers de kilomètres de Washington.

Dans le voisinage immédiat, les abus ont été résumés par la célèbre exclamation du président mexicain Porfirio Diaz : « Pauvre Mexique, si loin de Dieu, si proche des Etats-Unis ! » Dans les contrées lointaines, de la Corée à l’Irak, du Vietnam à la Libye, de la Syrie à l’Afghanistan, les morts se comptent en dizaines de millions et les survivants portent dans leur chair les cicatrices, ou pataugent dans l’anarchie causée par les interventions américaines destructrices dans leurs pays.

L’actualité est tout aussi inquiétante. Participation active au génocide de Gaza ; soutien inconditionnel au déchainement des enragés de Tel-Aviv contre leurs voisins ; intervention active depuis 2014 dans la crise ukrainienne et provocations incessantes contre Pékin en mer de Chine. Sans parler de l’Iran sur lequel les classes politiques américaines successives font une fixation depuis 1953, date du renversement du gouvernement démocratiquement élu de Mohammed Mosaddeq. John Quincy Adams devrait se retourner dans sa tombe.

Le commentateur Andrew Napolitano, l’un des plus critiques de la politique de son pays, a fêté à sa manière le 249e de l’indépendance dans un article dans lequel il écrit : « Lorsque le président des États-Unis bombarde les installations légales d’un pays étranger qui ne représentent aucune menace pour la sécurité nationale américaine, et ce sans déclaration de guerre du Congrès comme l’exige la Constitution ; lorsque des milliers de personnes non violentes aux États-Unis sont arrêtées sans mandat par des agents fédéraux masqués et expulsées du pays sans procédure régulière ; lorsque des troupes armées patrouillent dans les rues d’une grande ville au mépris de la loi fédérale ; lorsque les deux principaux partis politiques soutiennent la surveillance massive des citoyens, les guerres étrangères non déclarées et l’emprunt de milliers de milliards de dollars par an pour financer un gouvernement pléthorique, nous pouvons conclure sans risque d’erreur que la liberté aux Etats-Unis est au crépuscule de son existence. »

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