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Entrepreneuriat | Comment trouver un co-fondateur de confiance

Se lancer dans l’entrepreneuriat peut sembler insurmontable au début tant la tâche est immense. Bien qu’il soit possible de le faire seul, cela reste très difficile. Un partenaire commercial agit comme un compagnon d’escalade : il allège la charge, motive dans les moments difficiles et partage les moyens d’arriver au sommet.

La majorité des plus grandes entreprises actuelles sont nées de la collaboration de deux personnes ou plus. Prenons l’exemple d’Apple, fondée par Steve Jobs et Steve Wozniak, ou encore de Google, avec Larry Page et Sergey Brin comme membres de l’équipe fondatrice. Leurs équipes dirigeantes réunissaient à la fois des compétences techniques, de l’énergie et une attitude commune. Leur réussite reposait sur une grande confiance mutuelle. Il est donc judicieux de chercher et de trouver la bonne personne avant de se lancer.

Adapter les compétences au secteur

Tous les co-fondateurs ne conviennent pas à tous les types d’entreprises. Ce n’est pas simplement une question d’amitié ou d’idées sympas autour d’un café. Un bon partenariat repose sur l’alignement des compétences et la compréhension du marché ciblé.

Par exemple, si vous créez une entreprise dans le domaine des paris sportifs, il est important que votre co-fondateur comprenne ses mécanismes et sa logique. Avoir une personne qui sait développer ou utiliser un logiciel de paris sportifs est alors inestimable. Ces outils sont complexes et axés sur les données. Sans partenaire technique adapté, votre entreprise risque de prendre du retard dans un secteur très concurrentiel.

Quel que soit le domaine — e-commerce, santé, fintech — assurez-vous que votre co-fondateur compense vos faiblesses. L’un peut être le visionnaire, l’autre le bâtisseur. Cet équilibre est la clé des startups à succès.

Les valeurs avant les affinités

Vous pouvez très bien vous entendre avec quelqu’un sur le plan social sans que cela fasse de lui le bon partenaire pour créer une entreprise. Avant de vous engager, discutez ouvertement de vos objectifs, de votre détermination et de votre vision à long terme.

Voyez-vous l’évolution de l’entreprise de la même façon ? Êtes-vous prêts à faire les mêmes sacrifices ? Ces conversations peuvent être inconfortables, mais elles évitent bien des conflits plus tard. Les désaccords ne viennent généralement pas du travail lui-même, mais d’un décalage de valeurs ou de priorités.

Commencer petit avant de voir grand

La confiance ne se construit pas du jour au lendemain. Inutile de vous précipiter en signant des contrats ou en répartissant les parts dès le début – il existe des moyens plus simples de tester la compatibilité. Pourquoi ne pas commencer par un petit projet ? Cela peut être un prototype, une présentation d’idée ou un brainstorming autour d’un problème précis.

Pendant cette collaboration, observez les réactions de votre futur partenaire sous pression. Communique-t-il clairement ? Est-il fiable ? Accepte-t-il les retours ?

Aucune entreprise n’est exempte de problèmes, mais ce qui compte, c’est la manière dont on les gère ensemble. Deux personnes peuvent avoir une idée ; seules celles capables de coopérer vers un objectif commun réussiront. Pensez à cela comme à «un rendez-vous avant le mariage» – l’occasion de bien se connaître avant un engagement sérieux.

Les bases juridiques à ne pas négliger

Même si vous avez une confiance totale en votre co-fondateur – ce qui est essentiel – il est indispensable de rédiger un accord écrit qui définit certains aspects clés de l’entreprise et de votre collaboration. Cela inclut la répartition de la propriété, les rôles et responsabilités de chacun, le processus de prise de décision, et les modalités de départ éventuel d’un fondateur. Avoir tout cela par écrit permet de prévenir les conflits et d’assurer la stabilité de l’entreprise même en période difficile ; pensez-y comme à une assurance relationnelle et professionnelle.

Où trouver un co-fondateur

Trouver quelqu’un ayant les bonnes compétences et la bonne mentalité n’est pas facile. Voici quelques pistes intelligentes :

– communautés et événements startups – rencontrez des personnes qui pensent déjà comme des fondateurs;

– Plateformes en ligne – des sites comme CoFoundersLab, AngelList, ou même LinkedIn peuvent faciliter les mises en relation;

– Hackathons et accélérateurs – très intenses, ils révèlent beaucoup sur la manière de travailler sous pression;

– Votre réseau actuel – vous connaissez peut-être déjà la bonne personne sans le savoir.

Peu importe l’endroit où vous cherchez, prenez votre temps, car une décision précipitée se termine rarement bien;

La confiance se construit, elle ne se suppose pas

Même après avoir choisi votre co-fondateur, la confiance est un processus continu. Faites régulièrement le point ensemble. Partagez les réussites, les échecs et les doutes. La transparence renforce la connexion — et évite les rancœurs.

Soyez également prêt à donner autant que vous recevez. La confiance est mutuelle. Montrez votre engagement, respectez vos promesses et assumez votre part du travail. C’est ainsi que naît le respect.

Avec le temps, votre lien dépasse le cadre professionnel. Vous devenez de véritables partenaires – dans les bons comme dans les mauvais moments.

Un effort qui vaut le coup

Trouver un co-fondateur fiable n’est pas une mince affaire. Mais lorsque c’est bien fait, les bénéfices sont immenses. Vous augmentez vos chances de créer quelque chose d’important. Vous gagnez un allié qui vous soutiendra dans l’échec et célébrera chaque petite victoire avec vous. Le parcours entrepreneurial est rude – mais avec le bon partenaire, il devient une aventure inoubliable dont vous serez toujours fier.

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Francesca Albanese candidate «tunisienne» pour le Nobel de la Paix 2015

Le Quartet du dialogue national en Tunisie, lauréat du Prix Nobel de la Paix 2015, a officiellement nominé Francesca Albanese, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, pour le Prix Nobel de la Paix 2025.

Dans un communiqué conjoint, le Quartet, composé de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), de l’Ordre national des avocats de Tunisie (Onat), de la Ligue Tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) et de l’Union tunisienne de l’industrie, du Commerce et de l’artisanat (Utica), salue le courage, la rigueur et l’intégrité de Francesca Albanese dans un contexte marqué par la persistance de graves violations du droit international humanitaire.
La lettre de soutien, datée du lundi 14 juillet 2025, adressée au Comité Nobel norvégien souligne que «la véritable paix ne peut être atteinte que sur la base de la justice, du respect du droit international, des droits de l’homme et du droit des peuples à l’autodétermination».

Le Quatuor souligne la dimension morale du travail de Francesca Albanese, saluant sa capacité à dénoncer clairement et systématiquement les graves violations des droits fondamentaux. Il souligne également l’importance du rapport publié par Francesca Albanese en mars 2024, intitulé «Anatomie d’un génocide », qu’il qualifie de «cri humanitaire face à l’injustice, aux massacres, aux déplacements forcés et à la famine», et estime que ce rapport dépasse un cadre purement juridique pour incarner une position éthique claire et engagée.

«Francesca Albanese a choisi d’être la voix des victimes, s’appuyant uniquement sur le pouvoir du droit et de la vérité, dans un monde souvent dominé par le silence complice et les calculs politiques», peut-on lire dans la lettre signée par les quatre organisations.

Avec la nomination de Francesca Albanese, le Quartet souhaite souligner que les idéaux fondateurs du prix Nobel de la paix – vérité, justice et courage moral – sont plus que jamais nécessaires dans un monde marqué par les conflits, les inégalités et l’impunité. «L’attribution du prix à Francesca Albanese enverra un message clair : il ne peut y avoir de paix durable sans justice et sans responsabilité», conclut la lettre.

Rappelons que la décision du département d’État américain d’imposer des sanctions à Francesca Albanese fait suite à une campagne de pression américaine visant à forcer le Conseil des droits de l’homme, l’organe suprême des Nations unies en matière de droits de l’homme, basé à Genève, à la démettre de ses fonctions, campagne on ne peut plus stupide et qui s’est soldée par un échec.

L’enquêtrice indépendante de l’Onu, critique virulente de l’opération militaire israélienne à Gaza, a qualifié de «choquant» que l’administration Trump lui ait imposé des sanctions, ajoutant qu’elle restait fidèle à son point de vue sur la guerre.

Francesca Albanese a expliqué que les puissants essayaient de la faire taire parce qu’elle s’exprimait au nom de ceux qui n’ont que peu ou pas de pouvoir, «si ce n’est celui de se tenir debout et d’espérer ne pas mourir, ne pas voir leurs enfants se faire massacrer».

«Ce n’est pas un signe de pouvoir, c’est un signe de culpabilité», a précisé la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens occupés.

I. B.

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Tunisie | Les accidents de la route mortels en hausse de 9,9%

Selon les données publiées par l’Observatoire national de la sécurité routière (ONSR), 598 personnes ont perdu la vie dans des accidents de la route entre le 1er janvier et le 10 juillet 2025, contre 544 à la même période l’année dernière, soit une hausse de 9,9%. Ceci malgré une baisse de 16,14% du nombre d’accidents, passant de 3 066 à 2 571.

Selon l’Observatoire, le nombre de blessés a diminué de 17,42%, avec 3 390 au 10 juillet de cette année, contre 4 105 à la même période l’année dernière.

Les principales causes d’accidents de la route sont la distraction et le manque d’attention (40,3%), l’excès de vitesse (15,3%) et le non-respect de la priorité (9%), indique la même source.

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Ooredoo Tunisie et Liberta Voyages enrichissent l’expérience de la ômra

Ooredoo Tunisie et Liberta Voyages ont annoncé un partenariat stratégique novateur, une première sur le marché tunisien, pensé pour répondre aux besoins spécifiques des «petits pèlerins» (candidats à la «ômra» ou petit pèlerinage à la Mecque).

L’objectif commun est de transformer et d’améliorer significativement l’expérience du voyage spirituel.

Cette collaboration unique allie l’expertise d’un leader des télécommunications à celle d’un leader des voyages reconnu pour son excellence et dévouement aux services de ses clients en toute confiance.

Le partenariat a été officiellement scellé lundi 14 juillet 2025, lors d’une cérémonie de signature, symbolisant une vision partagée des deux partenaires, qui ont uni leurs forces et leur engagement commun fort afin d’offrir une valeur ajoutée tangible et une véritable tranquillité d’esprit aux petits pèlerins tunisiens.

Concrètement, Liberta Voyages intègre dès à présent le Passeport Roaming de Ooredoo dans l’ensemble de ses forfaits Omra et voyages organisés, sans aucun frais supplémentaire.

Chaque «môtamir» (petit pèlerin) bénéficiera d’une ligne incluant des données Internet, lui permettant de rester en contact avec ses proches, notamment à travers les appels vidéo.

Pour plus de commodité, les petits pèlerins pourront recharger leur ligne directement auprès de leur accompagnateur Liberta, qui agira comme point de service Ooredoo durant tout le séjour.

Mansoor Rashed Al-Khater, Ceo de Ooredoo Tunisie, a déclaré à ce propos: «Chez Ooredoo, nous plaçons l’innovation au service de nos clients. Ce partenariat avec Liberta Voyages est une première, et nous en sommes fiers. Il incarne notre volonté de rester proches des Tunisiens dans les moments qui comptent le plus pour eux. En offrant la connectivité, nous offrons la sérénité, permettant aux pèlerins de partager leur expérience unique avec ceux qu’ils aiment, en toute simplicité. »

De son côté, Wissem Ben Ameur, le propriétaire de Liberta Voyages, a ajouté : «La quiétude de nos petits pèlerins est notre priorité absolue. Ce partenariat stratégique avec Ooredoo nous permet d’aller au-delà du simple voyage en offrant une solution concrète à un besoin essentiel. Lever les soucis de communication, c’est permettre aux fidèles de se consacrer entièrement à l’essence de leur voyage spirituel. C’est une nouvelle étape, qui s’ajoute dans notre engagement à fournir un service d’excellence.»

Cette initiative a été pensée pour garantir une expérience ômra mémorable et sereine. Nous espérons que cette initiative sera généralisée chez nos collègues et notamment aux voyages du hajj à travers la délégation tunisienne des pèlerins.

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City Cars | Kia leader du marché automobile en Tunisie

Avec 3 164 unités immatriculées au premier semestre 2025, City Cars, distributeur officiel de la marque Kia en Tunisie, s’impose comme le leader du marché automobile tunisien sur le segment des véhicules particuliers (VP) avec une part de marché de 14%. La marque occupe également la première place sur le marché global des véhicules légers (VL), totalisant 3 181 immatriculations et une part de marché de 10,6%.

Cette performance remarquable témoigne de la dynamique croissante de Kia en Tunisie, portée par le succès de ses modèles phares tels que la Kia Picanto, citadine du segment A au design affirmé et à la technologie accessible, et le Kia Stonic, crossover urbain du segment B, reconnu pour son style audacieux et son excellent rapport qualité-prix.

City Cars confirme ainsi son engagement à proposer des véhicules innovants, fiables et adaptés aux attentes des consommateurs tunisiens, tout en assurant un service après-vente de qualité, soutenu par un réseau de plus de vingt agents agréés couvrant l’ensemble du territoire national.

La gamme Kia se distingue par sa richesse et sa diversité, avec notamment les modèles Sonet, Seltos, Niro Hybride et l’emblématique Kia Sportage, SUV disponible en motorisations essence ou hybride, offrant ainsi un large éventail de choix répondant aux différents besoins des clients.

En parallèle de cette réussite sur les segments thermique et hybride, City Cars poursuit sa stratégie d’électrification du marché avec l’introduction de modèles 100% électriques.

Après le lancement remarqué du Kia EV6, le tout nouveau Kia EV9, SUV 100 % électrique disponible en version 6 ou 7 places, a suscité un fort engouement auprès d’une clientèle sensible à l’innovation électrique.

Pour accompagner cette transition énergétique, City Cars renforce son réseau d’infrastructures de recharge à travers le pays : des bornes ultra-rapides de 60 kW sont déjà opérationnelles au siège d’El Kram et dans les agences certifiées EV de Sfax, Sousse et Monastir, tandis que de nouvelles installations sont prévues prochainement à Gabès, Gafsa et Djerba, contribuant ainsi à améliorer l’accessibilité et le maillage territorial en matière de mobilité électrique.

Cette performance solide, conjuguée à une stratégie ambitieuse d’innovation et d’électromobilité, reflète la volonté de Kia de demeurer un acteur incontournable et le partenaire de mobilité privilégié des Tunisiens, aujourd’hui et pour les années à venir.

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La responsabilité de l’architecte face au paysage urbain dégradé en Tunisie

Alors que nos villes se diluent dans une monotonie inquiétante, que nos quartiers s’étalent sans âme, et que l’espace public se meurt sous les coups conjugués de la spéculation et de la médiocrité, une question s’impose : qui porte la responsabilité de ce paysage urbain laid et en déshérence ? (Ph. Avenue Hedi Nouira à Ennasr, Ariana).

Ilyes Bellagha *

Depuis trop longtemps, une réponse paresseuse s’imposait dans les cercles professionnels et ui renvoyait la responsabilité de ce gâchis à l’administration publique. L’urbanisme serait entravé par des règlements obsolètes, une bureaucratie aveugle et une corruption rampante. À cela s’ajoute un autre coupable commode : le citoyen, présenté comme ignorant, peu sensible à l’architecture, indifférent à la qualité du cadre de vie.

Mais cette défausse systématique masque une autre vérité, plus inconfortable, plus intime : la démission silencieuse d’une partie du corps des architectes.

C’est dans ce contexte que nous lançons une campagne médiatique nationale, destinée à réveiller les consciences, à exposer les non-dits, et à inviter l’ensemble des acteurs à un sursaut. Il ne s’agit pas de dénoncer pour dénoncer, mais d’appeler à une prise de position lucide, responsable et courageuse.

Une profession en retrait face à ses obligations

L’architecte est censé être le garant de la qualité de l’environnement bâti. Pourtant, dans la pratique, trop nombreux sont ceux qui se contentent d’exécuter, de valider, de s’adapter, parfois même de se compromettre. Le paysage urbain actuel — fait de volumes incohérents, de matériaux bas de gamme, d’espaces publics délaissés — ne peut pas être uniquement le fruit de décisions administratives ou de choix imposés. Il est aussi le produit d’une chaîne de renoncements professionnels.

L’architecture, par sa nature, n’est jamais neutre. Elle façonne la société autant qu’elle en émane. Lorsqu’elle devient purement décorative ou réduite à un acte commercial, elle cesse d’être un outil de transformation sociale. Cette dérive n’est pas une fatalité : c’est une posture.

Une culture du bâti à reconstruire collectivement

Il est trop facile de dire que «le citoyen ne comprend pas». La réalité, c’est qu’on ne lui parle plus. L’architecture est absente des débats publics, exclue des écoles, ignorée par les médias généralistes. Qui porte cette responsabilité sinon nous-mêmes, architectes ? Si notre langage s’est refermé sur lui-même, si nos gestes se sont vidés de sens, alors la distance avec le public n’est pas une fatalité, mais le résultat de notre silence.

C’est pourquoi cette campagne s’adresse également aux citoyens, aux journalistes, aux enseignants, aux urbanistes, aux élus. Nous voulons reconstruire un dialogue, recréer un imaginaire collectif autour de la ville, réaffirmer que l’architecture est une affaire publique, pas une simple affaire d’experts.

Un rempart contre la spéculation foncière

Dans un contexte où le sol devient une marchandise, où chaque mètre carré est exploité sans vision, l’architecture reste l’un des rares contre-pouvoirs possibles. L’architecte, lorsqu’il assume son rôle, peut ralentir, repenser, proposer d’autres usages, défendre la beauté et la justice spatiale.

Mais cela suppose un engagement, une éthique, un courage. Il ne s’agit pas d’idéalisme, mais de lucidité. Notre métier est politique au sens noble : il engage la cité, il engage notre temps. Le réduire à un service technique, c’est trahir son essence.

Un appel à la responsabilité partagée

Nous, architectes citoyens, lançons donc un appel public : aux architectes d’abord, pour qu’ils reprennent la parole, qu’ils assument leurs échecs mais aussi leur potentiel ; à l’administration, pour qu’elle cesse de considérer le projet architectural comme une variable d’ajustement ; aux citoyens, pour qu’ils exigent de meilleurs cadres de vie ; aux médias, pour qu’ils relaient ces enjeux.

Il n’y aura pas de ville durable sans architecture responsable.

Il n’y aura pas de société harmonieuse sans un urbanisme porteur de sens.

Il n’y aura pas de futur commun si nous laissons nos paysages à l’abandon.

* Architecte.

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Cawtar et la prévention des violences sexistes en Tunisie

Le Centre arabe de formation et de recherche sur les femmes (Cawtar) a organisé le 10 juillet 2025  à Tunis le premier symposium sur les méthodologies de recherche sur les violences basées sur le genre ou violence sexiste.

Cet événement s’inscrit dans le cadre d’un programme plus vaste visant à soutenir la prévention des violences basées sur le genre grâce à une approche collaborative impliquant des universités, la société civile et des experts dans cinq régions de Tunisie (Grand Tunis, Le Kef, Sfax, Sousse et Gabès), indique un communiqué du centre.

Le programme s’adressait aux chercheurs de diverses disciplines universitaires, ainsi qu’aux militants de la société civile s’attaquant à la question des violences basées sur le genre, afin d’améliorer leur capacité à utiliser les outils de recherche sociologique de terrain pour analyser les violences faites aux femmes, avec une méthodologie intégrant une approche sensible au genre.

Partage d’expériences dans 5 régions tunisiennes

Des chercheurs, doctorants et étudiants en master se déplaceront dans les cinq régions sélectionnées pour partager leurs expériences.

Lors de chaque symposium programmé, un chercheur international sera invité à présenter ses recherches sur la violence sexiste et à participer aux discussions sur la méthodologie utilisée, en l’adaptant au contexte local.

Hedia Belhaj Youssef, coordinatrice du programme de lutte contre les violences basées sur le genre du Cawtar, a indiqué que l’initiative se concentre principalement sur le soutien à la recherche universitaire et aux études de la société civile, compte tenu du manque d’études approfondies sur les violences faites aux femmes, qui se limitent souvent aux violences physiques et sexuelles ou se basent sur des rapports du ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes âgées. Elle a souligné que les recherches de terrain menées dans les cinq régions restent insuffisantes pour analyser pleinement les violences basées sur le genre. De plus, lorsqu’elles sont menées, elles se concentrent souvent sur une seule forme de violence, négligeant ainsi la nature plus large et plus complexe du problème. Elle a également souligné les lacunes des recherches de terrain dans ce domaine.

Le symposium a été organisé en collaboration avec l’Agence espagnole de coopération internationale au développement (Aecid) et la Coopération belge au développement (Enabel).

84,7% des femmes affirment avoir été victimes de violence

Selon une enquête de l’Institut national de la statistique (INS), réalisée avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), dont les résultats ont été publiés en mars 2024, la violence à l’égard des femmes reste un phénomène très présent en Tunisie : 84,7% des femmes interrogées déclarent avoir été victimes, depuis l’âge de 15 ans, d’au moins un acte de violence (tous types confondus) et 57,1% ont signalé avoir vécu un épisode au cours des 12 mois précédant l’enquête.

La violence morale avec ses deux composantes (psychologique et verbale) est le type de violence le plus fréquent (49,3% au cours des 12 mois précédant l’enquête), suivie par la violence sexuelle (15,6%), la violence économique (11,4%) et enfin la violence physique (5,3%).

Par ailleurs, 14,4% des actes de violence durant 12 mois précédant l’enquête ont été commis dans l’espace virtuel (réseaux sociaux, messageries…).

Last but not least, 42,7% des femmes mariées ou divorcées ou veuves ont subi au moins un acte de violence de la part de leur mari ou ex-mari.

I. B.

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Tunisie | El-Jem résonne des airs des grands classiques italiens

La soirée d’ouverture du 38e édition du Festival international de musique symphonique d’El-Jem avec l’Orchestra da Camera Fiorentina (Italie), jeudi 13 juillet 2025, a été un grand succès. Elle s’est déroulée à guichets fermés et des applaudissements nourris ont accueilli les musiciens dirigés par le maestro Giuseppe Lanzetta.

Dans le cadre évocateur du Petit Colisée romain, classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979, l’Orchestra da Camera Fiorentina a enchanté le public avec les notes d’airs célèbres de compositeurs tels que Giacomo Puccini, Ennio Morricone, Nino Rota et Nicola Piovani, ainsi que d’autres grands classiques italiens, qui ont résonné dans les pierres millénaires de Tysdrus. Un moment suspendu, entre émotion, lumière et virtuosité.

«Ce site magnifique, symbole de notre histoire commune et jumelé avec le Colisée de Rome, fait l’objet d’une collaboration fructueuse entre le Parc archéologique du Colisée et l’Institut national du patrimoine (INP) en Tunisie, qui œuvrent ensemble à sa préservation et à sa promotion», a déclaré à cette occasion l’ambassadeur d’Italie en Tunisie, Alessandro Prunas, tout en remerciant tous ceux qui ont rendu cet événement possible.

Parmi les soutiens de cette initiative figurent l’Institut culturel italien de Tunis, la Région Toscane et le Consulat général honoraire de Tunisie à Florence.

I. B.

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Tunisie | Politique sociale de l’Etat et surenchère populiste

Un groupe de députés a présenté une proposition de loi organique, s’inscrivant dans le cadre de l’orientation sociale de l’État et qui vise à permettre aux mères actives de concilier vie professionnelle et vie familiale, à travers une série de mesures protectrices et incitatives, applicables aussi bien dans le secteur public que privé.

C’est ce qu’a annoncé le député Yosri Baouab, lundi 14 juillet 2025, lors de son intervention dans l’émission ‘‘Ahla Sbeh’’ sur Mosaïque, ajoutant que le projet de loi comprend 15 articles et prévoit une allocation mensuelle de maternité, calculée selon le nombre d’enfants de moins de 12 ans (150 dinars pour le premier, puis 100 pour chaque enfant supplémentaire).

Le texte prévoit également l’octroi de jours de congé exceptionnels (jusqu’à 5 par an), en cas d’urgence liée à la santé des enfants, sans prélèvement sur le congé annuel, ainsi que la possibilité pour les femmes enceintes ou allaitantes de reporter ou de reprogrammer les examens professionnels, afin de garantir des conditions d’évaluation équitables.

Conscient sans doute du fait que ces générosités viennent au plus mauvais moment, les finances publiques étant dans un très mauvais état (déficit budgétaire, endettement, etc.), le député a cru devoir préciser que des mécanismes de financement innovants sont proposés, afin d’assurer la mise en œuvre de ce projet, sans alourdir les charges de l’État.

On serait curieux de découvrir ces «mécanismes de financement innovants» auxquels personne avant M. Baouab et ses collègues n’ont pensé pour jauger du sérieux et de la crédibilité de tels «cadeaux» couteux que l’on s’échine désormais à offrir au peuple dans le cadre de la fameuse politique sociale de l’Etat.

La seule conséquence prévisible de cette surenchère populiste c’est le creusement des déficits publics et l’aggravation de l’endettement extérieur. La politique du «en veux-tu, en voilà», on sait où ça mène : dans le mur de la dette!

I. B.  

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Tennis | Pour Ons Jabeur, la retraite sportive n’est plus loin

La championne tunisienne de tennis Ons Jabeur est clairement sur le retour, puisqu’elle multiplie les contre-performances et n’arrive plus à dépasser des premiers tours des tournois internationaux. Elle fêtera ses 30 ans le 28 août prochain, mais à cause des blessures récurrentes et d’une méforme chronique, sa retraite sportive n’est plus très loin.

Eliminée dès le premier tour du tournoi de Wimbledon, au Royaume-Uni, après avoir abandonné pour blessure au début du deuxième set face à la Bulgare Viktoriya Tomova, elle a connu une nouvelle dégringolade dans le classement mondial.

En effet, la Tunisienne a perdu 12 places, selon le classement WTA, paru ce lundi 14 juillet 2025, et pointe désormais au 71e rang…

Ons Jabeur peut cependant s’enorgueillir d’avoir été la première tenniswomen arabe et africaine à avoir atteint le 2e rang mondial et joué deux finales consécutives à Wimbledon. Et alors que la relève tarde à se dessiner, elle reste pour les Tunisiennes et les Tunisiens un modèle de combattivité, d’abnégation et de dévouement au sport.

I. B.

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Football | Lamine Yamal poursuivi par la justice espagnole

Tout n’est pas au vert pour l’attaquant du FC Barcelone Lamine Yamal, qui vient de célébrer en grandes pompes son 18e anniversaire bougie, mais la fête a été tachée par une polémique inattendue.

L’international espagnol fait désormais l’objet d’une action judiciaire intentée à son encontre par l’Association des personnes atteintes d’achondroplasie et autres dysplasies squelettiques, qui lui reproche d’avoir embauché des personnes atteintes de nanisme, à des fins de divertissement, lors des festivités qu’il a organisées, à l’occasion de son anniversaire.

Pour ladite association, ce type de pratique alimente la discrimination contre les personnes atteintes de nanisme et porte atteinte à leur image. A l’appui de sa requête, elle rappelle les législations en Espagne interdisent l’utilisation des personnes handicapées pour provoquer la moquerie dans les spectacles comiques.

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Tunisie | Les admissions aux collèges pilotes à partir de 14/20

Le ministre de l’Éducation, Noureddine Ennouri, a annoncé, lors de son intervention, ce lundi 14 juillet 2025, à l’Assemblée des représentants du peuple, que le ministère a décidé d’admettre tous les élèves ayant obtenu une moyenne de 14/20 et plus, au concours d’entrée aux collèges pilotes.

La capacité totale, initialement prévue, était de 3 850 élèves, dans les différents établissements pilotes, mais seules 1 167 places restaient à pourvoir, a-t-il ajouté.

Les épreuves du concours de cette année ont, en général, mis l’accent sur l’évaluation des compétences en réflexion et en analyse, plutôt que sur la simple restitution de connaissances, a encore précisé le ministre.

I. B.

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Son épouse dénonce | «Issam Chebbi privé de lecture en prison»  

Dans un post mis en ligne sur sa page Facebook ce lundi 14 juillet 2025, Faiza Rahem se plaint des autorités pénitentiaires qui ne transmettent pas à son époux, Issam Chebbi, secrétaire général du Parti républicain (Al-Joumhouri), poursuivi dans l’affaire dite de «complot contre l’Etat», les journaux, magazines et livres qu’elle lui rapporte.

«Je ne comprends pas quel crime commettrait mon mari en lisant un journal derrière les barreaux, d’autant plus qu’il est injustement isolé du monde extérieur», écrit-elle notamment.

«Les journaux que l’on achète dans les kiosques en dinar tunisien lui sont interdits sans aucune justification. Quant aux livres que je présente à la direction [pénitentiaire], ils lui sont remis après plusieurs semaines, où non remis du tout, avant de m’être restitués sans avoir été touchés, et sans explication», écrit encore Faiza Rahem, qui s’interroge : «Le mot imprimé vous fait-il si peur ou vous terrorise-t-il ?»

«L’interdiction de lecture n’est pas une mesure administrative. C’est une punition supplémentaire, sans jugement. J’exige, en tant qu’épouse d’un citoyen et d’un prisonnier politique, qu’on lui accorde le droit à la connaissance que lui garantit la loi. Je m’adresse ici à l’Etat et à ses institutions, et non à une instance étrangère, pour demander que mon mari puisse jouir complètement des droits reconnus à tout citoyen. Je ne cherche pas de solution auprès de l’étranger, c’est pourquoi je frappe à votre porte, vous les responsables de cette interdiction, montrez-moi ce que vous pouvez faire ?», conclut l’épouse de Issam Chebbi, qui est incarcéré à la prison de Borj Erroumi, à Bizerte.

I. B.

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Gaza ou quand les «valeurs» occidentales fracassent la tête des enfants

Gaza est, peut-être, l’endroit où l’Histoire s’inverse. Non parce que les puissants vont tomber, mais parce que les humiliés n’ont plus rien à perdre. Et quand les humiliés cessent de croire aux fictions, un autre monde devient possible — pas encore visible, mais déjà en marche. (Ph. 70% des morts sous les bombes israéliennes – fabriquées en Occident – sont des enfants et des femmes).

Sadok Chikhaoui *

‘‘Heart of Darkness’’ (Au cœur des ténèbres), le récit de Joseph Conrad, demeure l’une des œuvres littéraires les plus profondes sur le colonialisme. Non comme un objet d’étude historique ou politique, mais comme vertige existentiel. Une plongée dans la barbarie nue. Œuvre fragmentaire, troublante, irrésolue – et c’est précisément cette opacité qui fait sa puissance.

On se souvient d’‘‘Apocalypse Now’’, l’adaptation cinématographique hallucinée qu’en fit Francis Ford Coppola en la transposant au Vietnam : Kurtz, héros métaphysique perdu dans la jungle, hurlant comme un chacal blessé dans la nuit tropicale : «L’horreur… L’horreur.»

L’horreur de quoi ? De la barbarie sans masque qu’il a lui-même engendrée, acceptée, incarnée : les crânes fichés sur des piques, les massacres ritualisés, les amputations à la machette. Et de loin, les cris stridents d’un chef de bataillon haranguer ses hommes : «Tirez, tirez, nom de Dieu, je n’entends rien !»

Brefs récits de l’horreur

Ce n’était pas de la fiction. C’était en 1908, dans un Congo encore propriété privée de Sa Très Catholique Majesté Léopold II. Dix millions de morts. Mais, qualifiée du titre de «roi bâtisseur» par toute l’élite européenne, le souverain a fini sa vie adulée en Prophète par tout l’Occident.

Quatre ans plus tard, le décor change, mais le scénario demeure. En Namibie, le général allemand Lothar von Trotha, réputé pour sa brutalité, signe un ordre d’extermination sans ambiguïté : «Tout Herero trouvé à l’intérieur des frontières allemandes armé ou non, avec ou sans bétail sera abattu.»
Ce fut le premier génocide du XXe siècle. Quinze mille morts. Von Trotha fut célébré en héros national et enterré avec les honneurs. La civilisation, elle, aura été préservée. L’Allemagne sort avec un savoir-faire reconnu.

Et puis, l’Algérie sous colonisation française, et le tristement fameux colonel Pélissier, agissant sous les ordres de Bugeaud, ordonnant en 1845 l’asphyxie par enfumage d’une tribu entière, les Ouled Riah, réfugiés dans des grottes à Dahra pour échapper aux exactions des corps expéditionnaires. L’affaire fit grand bruit en France mais Pélissier ne sera ni jugé, ni inquiété et finira comme Maréchal de France et les enfumades continuèrent à Oued Sbih en 1846, et en 1849 à Aïn Merrane et devinrent «la marque de fabrique» française sous le nom de «Doctrine Bugeaud». Les témoignages rapportèrent les hurlements enragés  du Colonel Pélissier à ses hommes : «Enfumez-les comme des renards !».

Gaza : un effort de pensée pour le présent

Les enfants ensevelis. Les hôpitaux pulvérisés. Les voix effacées. La famine qui ronge les entrailles. Et Netanyahou, Katz, Ben Gvir, Smotrich, Gallant, et toute la cohorte scander en chœur : «Tuons-les tous, ce sont des animaux. Tous les Gazaouis sont coupables !», «Rasons Gaza !», «Utilisons la bombe atomique !» Et sous les décombres, ce sont peut-être les dernières paroles de Kurtz qu’on entend à nouveau, comme un écho dans la nuit : «L’horreur… L’horreur.»

L’histoire bégaie, et l’Occident détourne les yeux

Sous les ruines, ce n’est pas seulement une ville qui s’effondre. Ce sont les fondations morales de toute l’humanité.

Parce que Gaza n’est pas un simple conflit, ni une guerre, ni un épisode tragique de plus. C’est un seuil, une révélation, une déchirure dans le voile des illusions modernes.

Tout ce que l’Occident prétendait incarner, droits humains, héritage des Lumières s’effondre face à ces enfants démembrés, ces hôpitaux broyés.

Gaza est le lieu où tombent les simulacres, soufflés comme des murs de carton-pâte.

Ce qui se joue là dépasse la tragédie. C’est le dévoilement du mensonge fondateur d’un ordre international : un ordre bâti sur la force, grimé en vertu, où les principes s’appliquent aux faibles et sont suspendus devant les puissants.

L’horreur de Kurtz, les ténèbres de Conrad, ne sont pas des accidents : elles sont l’âme du colon qui, La Bible dans une main et une bombe dans l’autre, piétine le monde du haut de son élection.

Du Congo à Gaza, la continuité est claire : une violence qui se prend pour la raison, un pouvoir qui s’autojustifie.

Après la Shoah, Hiroshima, Nuremberg, on a voulu croire à un monde nouveau. Droits humains. Conventions. Promesses. Mais Gaza montre que ces promesses étaient conditionnelles, activées ou suspendues selon les intérêts.

Israël, lui, n’a jamais cru à ce droit là

Le vote de 1947 ? Une formalité. Quand Macron rappelle à Netanyahu que l’Onu a permis la naissance d’Israël, il répond : «Non, Monsieur. Israël existait avant l’Onu.» Le droit n’est qu’un passage. Jamais un fondement.

Depuis 1948, les résolutions violées s’empilent. Les condamnations restent lettre morte. Gaza en est l’épiphanie brutale.

Une phrase d’Antony Blinken, en visite sur le Golan, résume tout. Interrogé sur le statut de ce territoire conquis par la force et annexé, alors que le nouveau «président» syrien semble prêt à en céder les deux tiers à Israël — car on ne passe pas du statut de jihadiste fiché à celui de guest star diplomatique sans y mettre le prix fort —, Blinken répond : «Il y a le droit, et la réalité sur le terrain.»

Phrase presque distraite, mais révélatrice. Ce n’est pas seulement le Golan que vise cette formule du fait accompli. C’est Gaza. La Cisjordanie. Et peut-être demain : le Liban. La Jordanie. Une partie de l’Irak. Et le Grand Israël jusqu’à la frontière, sécurité oblige, avec la force des vétos américains et les armes les plus sophistiquées.

L’Occident devenu le parrain bienveillant des fossoyeurs du droit.
Le Conseil de sécurité ? Pas une instance de justice. Un théâtre de rapports de force.

Israël peut bombarder, affamer, coloniser : aucune sanction ne viendra. Le droit cède à l’alliance stratégique. Et pendant que les bombes écrasent des enfants, ce sont aussi les symboles qu’elles pulvérisent : déclaration universelle des droits de l’homme; conventions de Genève; pactes, traités… Le droit n’est pas universel. Il est imposé aux vaincus par les vainqueurs. La preuve : à ce jour, la Cour pénale internationale n’a condamné… que des Africains.

Plus grave encore : le silence. Celui des intellectuels, des philosophes, des éditorialistes. Ceux qui parlaient hier de dignité humaine, mais trouvent toujours un «contexte» lorsque c’est Israël qui tue. Ceux qui évitent le mot «massacre», lui préférant : «frappes ciblées», «proportionnalité», «légitime défense» — même quand les cibles sont des enfants.

Les grands médias ? Une puissante division de Tsahal. Non plus des relais d’information. Mais des relais du hasbara, la propagande de guerre israélienne. Ils reprennent les éléments de langage, inversent les responsabilités, brouillent les faits.

La guerre se mène aussi par les mots. Et cette guerre-là est déjà gagnée par ceux qui tiennent les micros.

Quand Bernard-Henri Lévy ose déclarer : «Israël est le pays le plus anticolonialiste du monde», on entend l’écho du vieux mantra : «L’armée la plus morale de tous les temps.» L’indécence élevée au rang de doctrine.

Gaza signe le retour à l’état de nature politique. Non plus un monde de droit, mais de force brute. Comme au Congo. Comme face aux Hereros. Comme au temps de Kurtz.

Gaza est notre miroir. Ce qu’il reflète, c’est un effondrement moral. Mais aussi un seuil. Quand les illusions tombent, une lucidité neuve peut surgir. Un refus. Un dégoût salutaire.

Gaza, peut-être, est l’endroit où l’Histoire s’inverse. Non parce que les puissants tomberont, mais parce que les humiliés n’ont plus rien à perdre. Et quand les humiliés cessent de croire aux fictions, un autre monde devient possible —
pas encore visible, mais déjà en marche.

* Enseignant.

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Thierry Ardisson, l’«homme en noir», s’éteint à 76 ans

Thierry Ardisson, animateur et producteur majeur de la télévision française, est décédé ce lundi 14 juillet 2025 à l’âge de 76 ans, des suites d’un cancer du foie, a annoncé sa famille à l’AFP.

Figure à part dans le paysage audiovisuel, il laisse derrière lui une empreinte durable. Surnommé «l’homme en noir» pour son style vestimentaire et son ton souvent acide, Ardisson s’est imposé comme un touche-à-tout provocateur, capable de passer d’un entretien politique à une confession intime sans jamais perdre le fil.

Ses émissions cultes – ‘‘Tout le monde en parle’’, ‘‘Salut les Terriens !’’, ‘‘Paris Dernière’’ – ont marqué des générations de téléspectateurs, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire. Car Thierry Ardisson dérangeait autant qu’il fascinait. Ses interviews, hors normes, faisaient voler en éclats les conventions du petit écran, entre mise en scène maîtrisée et questions qui dérangent.

Producteur exigeant, passionné de culture et homme de formules, il aura su renouveler les codes de la télévision tout en cultivant un goût assumé pour la transgression.

Son départ laisse un vide. Celui d’un homme qui, au-delà du noir, savait mettre en lumière.

Djamal Guettala

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Des bus chinois pour soulager le transport public routier en Tunisie  

La Société des transports de Tunis (Transtu) a fait grand bruit de la réception, le 12 juillet 2025, de 189 nouveaux bus en provenance de Chine au port commercial de La Goulette. Il s’agit du deuxième lot du contrat conclu avec l’entreprise chinoise King Long, pour un coût total d’environ 152 millions de dinars.

Cette opération porte sur l’acquisition de 300 nouveaux bus chinois en deux lots, répartis en 140 bus réguliers et 160 bus à impériale (à deux niveaux), a indiqué Le PDG de la Transtu Abderraouf Essalah, dans un communiqué de presse publié à cette occasion.

La Transtu a réceptionné le premier lot de 111 bus au port de La Goulette le 18 juin dernier, en présence du ministre des Transports Rachid Amri.

Les nouveaux bus contribueront à la reprise des lignes interrompues en raison des difficultés rencontrées par l’entreprise en matière de transport, a souligné le responsable, ajoutant que les nouveaux bus vont renforcer la flotte de la société pour répondre aux besoins quotidiens d’environ 3 millions d’habitants dans la région du Grand Tunis, avec ses grands centres urbains tels qu’Ettadhamen, Manouba, Raouad, Bhar Lazreg et Ben Arous.

Un autre contrat chinois sera également conclu pour l’achat de 418 nouveaux bus supplémentaires, qui seront attribués à des entités et entreprises nationales afin d’offrir des conditions de transport adéquates dans toutes les provinces. Il a confirmé que ces bus devraient être livrés entre septembre et octobre 2025.

Il a déclaré que le ministère achèterait 418 nouveaux bus supplémentaires auprès d’un constructeur chinois, dont environ 240 aideront à améliorer le transport terrestre au niveau régional.

Tout en se félicitant de ces acquisitions effectuées grâce à un prêt chinois et qui vont aider à soulager les souffrances des usagers du transport public terrestre, ferroviaire et aérien, aujourd’hui en état de déshérence depuis deux ou trois décennies, on doit rappeler aux responsables des entreprises publiques telles que la Transtu, la SNCFT et Tunisair que la solution à la crise n’est pas dans ce genre d’opérations ponctuelles qui constituent des solutions provisoires mais dans l’assainissement de ces entreprises et l’amélioration de leurs assises financières afin qu’elles puissent se développer et être en phase avec les besoins des usagers.

A bon entendeur !

I. B.   

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La Tunisie ambitionne de porter sa couverture forestière de 8,5 à 12%

La couverture forestière de l’ensemble du territoire tunisien s’élève actuellement 8,5% et les autorités ambitionnent de porter ce taux au cours des prochaines années à 12 voire 16%, a fait savoir Sahbi Ben Dhiaf, directeur de la conservation des forêts, au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, dans un entretien accordé à l’agence Tap. (Ph. Forêt de pin d’Alep au Kef).

Les forêts tunisiennes ont une capacité de résilience face aux incendies, qui se traduit par une restauration naturelle de leur couverture végétale après leur embrasement, a indiqué le responsable. Et d’ajouter que «les forêts méditerranéennes se distinguent par leur capacité naturelle à se régénérer, à condition que les incendies ne se répètent pas aux mêmes endroits».

Dans ce cas-là, la Direction des forêts mène des études de terrain et entreprend de reboiser, lorsque cela s’avère nécessaire.

Actuellement, la couverture forestière en Tunisie est estimée à environ 8,5% de la superficie totale du pays et le secteur forestier contribue à hauteur de 1,4% au produit intérieur brut (PIB) et à 14% du PIB agricole, a indiqué Ben Dhiaf, en soulignant l’importance du rôle économique et social des forêts dans notre pays où elles s’étendent sur environ 1,2 million d’hectares et abritent entre 700 000 et un million de personnes.

«La direction général des forêts œuvre, actuellement, à mettre en place une stratégie nationale des forêts à l’horizon 2050, dans le cadre de la valorisation du rôle économique des forêts afin d’en assurer la durabilité, tout en permettant aux citoyens d’en bénéficier», a encore expliqué le responsable. Créée le 28 juin 1883, la DGF est considérée comme l’une des plus anciennes administrations en Tunisie. La célébration récente de son 142e anniversaire témoigne de l’importance du secteur forestier et de son lien étroit avec le citoyen.

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Kamel Daoud | «L’affaire Sansal révèle une double faillite algérienne et française»

Dans une tribune publiée par ‘‘Le Point’’ , l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud, Prix Goncourt 2024, revient avec force sur la détention de Boualem Sansal en Algérie. Il dénonce une Algérie livrée à l’arbitraire et une France engluée dans son impuissance. Une affaire emblématique d’un monde postcolonial à bout de souffle. (Ph. François Bouchon / Le Figaro).

Imed Bahri

L’affaire Sansal ne fait plus la une des journaux, mais elle continue d’agiter les consciences. Boualem Sansal, romancier reconnu et traduit dans plusieurs langues, est détenu en Algérie depuis des mois dans un climat d’opacité judiciaire et condamné à 5 ans de prison ferme. Il a 75 ans et souffre de plusieurs maladies.

Dans un éditorial publié le 10 juillet 2025 dans ‘‘Le Point’’ et intitulée ‘Sansal, les leçons d’un scandale’’, Kamel Daoud livre une lecture implacable de ce qu’il qualifie de «scandale politique et moral». Une tribune qui dépasse le cas individuel pour dresser le portrait d’un système à bout de souffle.

Répression, silence, indifférence

D’un côté, une Algérie de plus en plus autoritaire, où l’écrivain est redevenu une cible. «Le pays des révolutions est devenu celui des prisons», écrit Daoud. Boualem Sansal n’est qu’un nom parmi d’autres : artistes, militants, syndicalistes, intellectuels sont confrontés à la répression, au silence ou à la marginalisation. Le dernier en date, rappelle Daoud, est Cheb Mustapha, condamné à cinq ans de prison dans l’indifférence générale.

De l’autre côté, une France désarmée, engluée dans ses contradictions postcoloniales, entre posture humaniste et silence stratégique. «Pendant des mois, la France est restée impuissante», observe Kamel Daoud, qui dénonce un mélange de politesse diplomatique, de calculs politiques et de renoncements. La parole solennelle a remplacé l’action, la patience s’est substituée au courage.

Mais le cœur de l’analyse va plus loin : l’écrivain algérien dénonce aussi les compromissions françaises. Certains intellectuels, journalistes ou militants ont relayé les accusations du régime algérien, participant au lynchage symbolique de Sansal. D’autres, par crainte ou par posture idéologique, ont préféré le silence. «L’affaire a mis à nu les réflexes collaborationnistes», tranche Daoud.

La parole libérée est un rempart contre la peur

Ce texte résonne dans toute la région. Il parle aussi à ceux qui, ailleurs au Maghreb, observent des logiques similaires : criminalisation de la pensée, instrumentalisation de la justice, et abandon progressif des libertés fondamentales. Il dit également l’échec d’un rêve : celui d’une relation franco-maghrébine fondée sur le dialogue, la reconnaissance et la liberté. À la fin, Kamel Daoud rappelle que, face à ce double effondrement, une chose demeure : la dignité. «Lui, au moins, conserve la sienne», écrit-il à propos de Sansal. Une manière de rappeler que la parole, quand elle est tenue jusqu’au bout, peut encore faire rempart contre la peur.

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Dans ‘‘Soyons woke’’, Pierre Tevanian revendique l’éveil face à l’injustice

Le philosophe et essayiste Pierre Tevanian signe avec ‘‘Soyons woke’’ (Éditions Divergences, France, 2025) un petit ouvrage incisif et salutaire. Face à la diabolisation du mot «woke», il choisit de ne pas se défendre, mais d’assumer, revendiquer et retourner l’insulte. Dans un monde où la vigilance contre les injustices dérange, Tevanian fait un pari simple : si le «woke» est celui qui refuse de détourner les yeux, alors oui, soyons woke.

Djamal Guettala  

«Woke». D’un mot venu de l’anglais signifiant «éveillé», on a fait un monstre. D’abord utilisé dans les milieux afro-américains des années 1930 pour désigner une conscience des discriminations raciales, il est devenu, sous la plume de ses détracteurs, une caricature : excès de moraline, censure, menace contre l’universalisme…

En France, comme dans une partie du monde francophone, y compris en Afrique du Nord, le terme «wokisme» est brandi comme une arme idéologique. Il vise à discréditer les luttes antiracistes, féministes, LGBTQ+, décoloniales — en un mot, toutes celles qui bousculent l’ordre établi.

Une réponse claire et frontale

Dans ‘‘Soyons woke’’, Pierre Tevanian démonte cette mécanique de disqualification avec rigueur. Il commence par déconstruire le réquisitoire antiwoke, en en montrant les contradictions, les amalgames et les sous-entendus racistes ou sexistes.

Puis, il propose autre chose : revendiquer l’éveil, assumer la volonté de justice, refuser la résignation. Dans un monde où tant ferment les yeux sur les inégalités et les injustices, il défend l’idée que «l’éveil», loin d’être une dérive, est une exigence éthique.

«Le “woke”, c’est celui qui ne supporte pas l’injustice. Alors pourquoi en faire une insulte?», interroge-t-il à juste titre.

Un mot global, des luttes locales

Même si le mot est né aux États-Unis, les réalités qu’il désigne existent partout : en Europe, en Afrique, dans le monde arabe. Et en Algérie, Tunisie ? Le Maghreb ? Bien sûr que nous sommes concernés.

Les inégalités sociales, le poids de l’héritage colonial, le sexisme, la stigmatisation des minorités linguistiques, régionales, religieuses ou sexuelles, les discriminations vécues par les jeunes, les femmes, les migrants… Ce sont des réalités concrètes, vécues chaque jour.

Être woke, dans ce contexte, c’est simplement être lucide. C’est refuser l’aveuglement.

Un livre pour penser, pas pour s’aligner

Tevanian ne propose pas un dogme. Il propose une posture de vigilance, de questionnement, de refus de l’injustice. Pas de sectarisme, pas de leçon de morale. Juste un appel: «Soyez éveillés, attentifs, sensibles à ce que vivent les autres».

Pour les lecteurs de Kapitalis, ce livre peut être un décodeur utile, pour comprendre un débat souvent importé de France mais qui mérite, ici aussi, d’être interrogé. Car ce qui est en jeu, c’est notre rapport aux injustices, à la mémoire, à la domination, à la liberté réelle. Pierre Tevanian est philosophe, essayiste et enseignant. Il coanime le collectif Les Mots sont importants. Parmi ses livres précédents : ‘‘La haine de la religion’’ (2013), ‘‘La mécanique raciste’’ (2017), ‘‘Politiques de la mémoire’’ (2021), ‘‘En finir avec une sentence de mort’’ (2022).

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