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ECLAIRAGE – Tourisme tunisien : la discrimination de marché au cœur du modèle

Alors que les plages tunisiennes accueillent des milliers de touristes étrangers, les citoyens tunisiens se retrouvent de plus en plus exclus de l’offre hôtelière nationale. Une situation qui n’est pas le fruit du hasard, mais d’un choix économique discriminatoire qui révèle les impasses d’un modèle de développement tourné vers l’extérieur.

L’alerte lancée par Lotfi Riahi, président de l’Organisation tunisienne pour l’information du consommateur (OTIC), lors de son passage sur les ondes de « Acharaa Al Tounsi », fait l’effet d’un électrochoc : pour une grande majorité de Tunisiens, les vacances d’été à l’hôtel sont devenues un rêve inaccessible. Avec des nuitées atteignant 400 dinars par personne, soit plus que le salaire mensuel minimum (SMIG), le constat est sans appel : le pouvoir d’achat du Tunisien moyen ne suit plus la logique inflationniste du marché touristique.

Mais plus qu’une simple question de prix, cette flambée tarifaire traduit une discrimination de marché délibérée. Les citoyens tunisiens, dans leur propre pays, sont relégués au second plan. Tandis que les touristes étrangers bénéficient de forfaits avantageux, grâce à des accords avec des tour-opérateurs internationaux ou des tarifs préférentiels invisibles aux consommateurs locaux.

Le tourisme, un secteur miné par les logiques extractives

Derrière cette logique tarifaire se cache un modèle économique fondé sur la recherche de devises étrangères à tout prix. Loin d’un secteur au service du développement national, le tourisme tunisien s’est progressivement transformé en industrie extractive : il capte les ressources territoriales (plages, sites patrimoniaux, main-d’œuvre locale), mais en réserve les bénéfices à une clientèle étrangère et à une minorité d’opérateurs.

Cette orientation n’est pas sans conséquences. Non seulement elle creuse les inégalités entre les Tunisiens et les touristes, mais elle alimente également une fracture territoriale entre les zones touristiques et l’intérieur du pays, qui reste marginalisé, tant en termes d’infrastructures que de retombées économiques.

Le droit au tourisme : une revendication de justice sociale

Face à ce constat, l’appel lancé par l’Organisation tunisienne pour l’orientation du consommateur à inscrire le « droit au tourisme intérieur » dans la loi prend une dimension hautement politique. Il ne s’agit pas seulement de permettre aux citoyens de profiter des plages ou des hôtels, mais de consacrer le droit à la détente, aux loisirs et à la mobilité au sein du territoire national.

Cette proposition s’inscrit dans une logique de démocratisation du tourisme. En obligeant les unités hôtelières à réserver 30 % de leur capacité aux Tunisiens, à des tarifs équitables alignés sur ceux des étrangers, on briserait le monopole actuel du tourisme d’élite et on injecterait une nouvelle dynamique dans la demande intérieure. Ce serait aussi un levier pour stimuler l’activité hors saison, fidéliser une clientèle nationale et renforcer la résilience du secteur.

Une discrimination tarifaire qui nourrit un sentiment d’exclusion

L’inégalité de traitement dénoncée par M. Riahi ne repose pas seulement sur des chiffres. Elle est vécue au quotidien par des familles tunisiennes qui constatent que, dans leur propre pays, elles ne peuvent accéder aux mêmes prestations que des visiteurs étrangers. Ce sentiment d’injustice alimente une frustration croissante, qui renforce la défiance envers un système perçu comme opaque et orienté vers les intérêts des lobbies hôteliers.

La logique de « segmentation tarifaire » est certes défendable d’un point de vue commercial. Mais elle devient problématique lorsqu’elle exclut structurellement une catégorie entière de la population. Le tourisme n’est pas un produit de luxe comme un bijou ou une voiture : il touche à l’accès au territoire, à la culture, au bien-être, au vivre-ensemble. Son exclusion devient alors une forme de violence sociale.

L’enjeu d’une redéfinition du modèle de développement

Le débat sur le droit au tourisme intérieur ne saurait être isolé de la réflexion plus large sur le modèle économique tunisien. Dans un contexte où l’économie peine à se relancer, où le pouvoir d’achat s’effondre et où les inégalités se creusent, persister dans un modèle de croissance basé uniquement sur les recettes extérieures relève d’une myopie dangereuse. Il est temps de penser un tourisme inclusif, durable, enraciné dans les réalités locales et accessible à tous.

Cela suppose une régulation plus forte du secteur, une fiscalité incitative pour les opérateurs qui favorisent le tourisme local, et un investissement public dans les infrastructures touristiques à vocation sociale : auberges, centres de vacances, tourisme rural. Il s’agit de rompre avec une logique de rente pour faire place à une logique de redistribution.

Quid d’un tourisme citoyen, social équitable ?

La crise du tourisme intérieur tunisien, révélée par l’explosion des prix et la discrimination tarifaire, n’est pas une fatalité. Elle traduit avant tout un choix politique : celui d’un modèle tourné vers l’exclusion au lieu de l’inclusion. Reconnaître le droit au tourisme pour tous, c’est affirmer que le territoire national appartient à ceux qui y vivent, et non seulement à ceux qui y séjournent.

Loin d’être une utopie, cette vision ouvre la voie à une nouvelle conception du tourisme, comme levier de cohésion sociale, de relance économique et de fierté nationale. Encore faut-il que la volonté politique suive. Car le droit à la mer, à la montagne et au repos est, en dernière instance, un droit à la dignité.

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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Groupe chimique tunisien : 47 ouvriers de l’usine de Mdhilla 1 régularisés

Le Groupe chimique tunisien (GCT) a annoncé, dans un communiqué publié samedi 12 juillet, la régularisation de la situation de 47 ouvriers travaillant à l’usine de Mdhilla 1, suite à l’examen de leurs dossiers.

Les ouvriers concernés ont ainsi été intégrés officiellement au sein des équipes du GCT, rejoignant de ce fait les 316 travailleurs déjà en poste dans cette unité industrielle.

A noter que cette intégration s’inscrit dans le cadre de l’application de la loi n°2025-9 du 21 mai 2025, qui encadre les contrats de travail et interdit le recours à la sous-traitance de main-d’œuvre, ainsi que du décret gouvernemental n°327 de 2025, interdisant la sous-traitance dans le secteur public.

Le GCT précise par ailleurs que les dossiers des autres ouvriers contractuels sont en cours d’examen, au cas par cas, et que toute personne répondant aux critères requis sera inévitablement intégrée dans les effectifs stables de l’entreprise.

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Ameur Ghedira tire sa révérence | Hommage de la DGGN

Ameur Ghedira ancien haut responsable qui a occupé plusieurs postes, notamment à la Direction générale de la garde nationale (DGGN), a tiré sa révérence ce samedi 12 juillet 2025.

Ancien directeur général commandant de la Garde nationale, avant d’être nommé secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, Ameur Ghedira, né le 29 octobre 1935 à Monastir, est diplômé en économie et sciences de gestion. Il a mené une carrière au service de l’État, marqué par son dévouement et son engagement inconditionnels.

La Direction générale de la garde nationale (DGGN) rappelle que Ameur Ghedira a également été maire, directeur général des collectivités et gouverneur de Gabès (1973–1974) de Sfax (1974–1978) puis de Mahdia (1978–1979), en soulignant qu’il a fait preuve d’intégrité et de professionnalisme sans failles.

Ses compétences, sa bravoure et son engagement l’ont naturellement dirigé vers le poste de directeur général commandant de la Garde nationale puis à celui de secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, contribuant ainsi à la sécurité du pays et des citoyens, indique encore la DGGN.

Le cortège funèbre du regretté Ameur Ghedira quittera son domicile rue Bilel à El-Menzah 6 à 9.30 demain dimanche 13 juillet, et il sera accompagné à sa dernière demeure après a prière d’el-Dhohr au cimetière Imam Mezri à Monastir.

Y. N.

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Taux de change : le dinar tunisien gagne du terrain face au dollar américain

Le taux de change du dinar tunisien par rapport au dollar américain est passé à 2,9 dinars/le dollar, enregistrant une hausse de 6,7% , selon les indicateurs monétaires et financiers publiés le 11 juillet 2025. Le 11 mai dernier, ce taux a été de 3,009 dinars/le dollar.

La hausse du taux de change du dinar par rapport au dollar intervient dans un contexte marqué à l’international par une situation difficile du dollar en raison des politiques commerciale et budgétaire de la nouvelle administration. A l’échelle nationale, après une période marquée par des fluctuations, la reprise du dinar est marquée par l’évolution des réserves monétaires, la hausse de service de la dette extérieure, des transferts des Tunisiens résidant à l’étranger et des recettes touristiques.

Les réserves en devises de la Tunisie se sont stabilisées vendredi, 11 juillet 2025, à 23,5 milliards de dinars soit l’équivalent de 102 jours d’importation, selon les données de la Banque centrale de Tunisie (BCT).Le service de la dette est passé à la fin de juin dernier, à 8,2 milliards de dinars contre 8 milliards de dinars durant le premier trimestre de 2024. Quant aux transferts des Tunisiens résidant à l’étranger et des recettes touristiques, ils ont atteint 7,3 milliards de dinars en hausse de 0,6 milliard de dinars par rapport au premier trimestre 2024.

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Décès de la mère de Mehdi Hmili : un hommage émouvant du cinéaste tunisien sur les réseaux sociaux

Décès de la mère de Mehdi Hmili : un hommage émouvant du cinéaste tunisien sur les réseaux sociaux

Le réalisateur et scénariste tunisien Mehdi Hmili a annoncé, avec une immense douleur, le décès de sa mère à travers une publication bouleversante partagée sur ses réseaux sociaux. Dans un texte profondément poétique et chargé d’émotion, l’artiste a rendu hommage à celle qu’il appelle « la vie elle-même », tant son prénom, Hayet (la vie), […]

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La France expulse un Tunisien condamné à 132 ans de prison pour terrorisme

La France expulse un Tunisien condamné à 132 ans de prison pour terrorisme

La France a procédé, vendredi, à l’expulsion vers la Tunisie de Mohamed El-Fahem, un ressortissant tunisien âgé de 35 ans, immédiatement après sa sortie de prison. Cette décision a été prise malgré les mises en garde de son avocat, qui a alerté sur un “risque réel” de torture et de déni de procès équitable dans […]

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Le dinar tunisien atteint son plus haut niveau face au dollar depuis février 2022

Le dinar tunisien atteint son plus haut niveau face au dollar depuis février 2022

Le dinar tunisien a atteint son plus haut niveau face au dollar américain depuis février 2022, affichant une appréciation de 6,7 % et s’échangeant désormais autour de 2,90 dinars pour un dollar, selon les indicateurs monétaires et financiers du 11 juillet 2025. Cette stabilité remarquable intervient malgré les nombreuses fluctuations qu’a connues la monnaie nationale […]

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Pluies orageuses en Tunisie : le ministère de l’Agriculture alerte sur la protection des récoltes

Pluies orageuses en Tunisie : le ministère de l’Agriculture alerte sur la protection des récoltes

Face aux prévisions météorologiques annonçant des pluies orageuses localisées et parfois intenses pour le samedi 12 juillet 2025, principalement dans les régions ouest du nord et du centre, le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche maritime appelle à la vigilance. Il invite les sociétés de collecte de céréales à renforcer les […]

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La BAD appelle à une gestion intégrée du capital national tunisien

Dans son Rapport Pays 2025/Tunisie, publié le 10 juillet 2025, la Banque africaine de développement (BAD) estime que la Tunisie dispose d’un important potentiel à exploiter en adoptant une gestion plus intégrée, transparente et durable de son capital — couvrant les ressources naturelles, humaines, productives et financières.

Le rapport recommande de renforcer la gouvernance du secteur extractif par une transparence totale des contrats et des flux financiers, pour améliorer la valorisation des ressources et la redevabilité. Mais également de mieux cibler les aides sociales via un diagnostic rigoureux afin de maîtriser les dépenses tout en protégeant les plus vulnérables.

La BAD suggère également de soutenir, à travers les guichets uniques digitalisés (TTN, APII, TIA), les petites entreprises et l’investissement, en améliorant l’interconnexion, l’accessibilité et l’orientation vers les PME pour stimuler l’investissement.

Pour le financement de l’économie, le rapport appelle à la diversification des sources via des projets structurés attractifs pour les financements privés, publics et concessionnels ; à étendre les garanties publiques (comme la SOTUGAR) pour faciliter l’accès au crédit des PME ; à mobiliser l’épargne de la diaspora avec des bons d’investissement dédié s; et à valoriser les actifs publics sous-utilisés, notamment fonciers, via des concessions encadrées.

Concernant les services publics et les infrastructures, l’accent est mis sur le secteur de la santé – en invitant à cartographier numériquement les besoins des zones défavorisées et redistribuer équitablement les ressources humaines -, celui de la fiscalité, en modernisant le cadastre, en automatisant les contrôles et en formalisant l’économie informelle pour élargir l’assiette fiscale.

En matière de développement durable et des marchés financiers, le rapport de la BAD recommande, pour le marché obligataire local, lancer des obligations vertes et PME pour financer la transition durable.

Il s’agit aussi de mettre en place un Fonds souverain, en créant un cadre institutionnel afin de stabiliser les revenus d’exploitation des ressources naturelles et financer des projets stratégiques.

L’institution financière africaine fait également plusieurs autres propositions visant l’amélioration le climat des affaires et le développement des services en Tunisie.

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Para-athlétisme | Rouay Jebabli décroche l’or à Rennes

Rouay Jebabli a remporté l’épreuve du 800 m lors du meeting international Jean Le Claire de para-athlétisme, organisé à Rennes en France.

Le champion tunisien a remporté les 800 mètres avec un chrono de 1:48.22, battant ainsi son propre record personnel, et devançant les Français Alexandre Le Paih (1:48.65) et Hugo James (1:48.70).

Notons que Rouay Jebabli, 27 ans, se prépare pour les prochains championnats du monde de para-athlétisme, qui se tiendront à New Delhi (Inde) du 27 septembre au 5 octobre 2025.

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Le dollar au-dessus des 3 dinars ? Pas avant 2026

L’évolution favorable de la parité USD/TND est parmi les bonnes nouvelles économiques pour la Tunisie en 2025. Cela n’est pas dû à une reprise du dinar, mais plutôt au pire premier semestre pour le billet vert depuis 1973.

L’indice du dollar, qui mesure la force de la monnaie par rapport à un panier de six autres, dont la livre sterling, l’euro et le yen, a glissé de 10,8 % jusqu’à fin juin 2025. Les politiques économiques du président Donald Trump ont conduit à une liquidation massive des avoirs en billets verts.

Un dollar faible est un objectif pour la Maison Blanche

Les inquiétudes quant à l’indépendance de la Réserve fédérale (Fed) ont contribué à saper l’attrait du dollar en tant que valeur sûre. Même sentiment par rapport à la loi fiscale de Trump – adoptée récemment par le Congrès aussi promulguée par le chef de la Maison Blanche. Le nouveau texte, qui devrait ajouter 3 300 milliards de dollars à la dette américaine d’ici 2034, a suscité des interrogations quant à la viabilité des emprunts de Washington, provoquant un exode du marché du Trésor américain.

Un dollar faible n’inquiète guère la Maison Blanche qui cherche à doper la compétitivité des marchandises américaines. Des valorisations élevées du dollar imposent des charges excessives aux entreprises et aux travailleurs américains. À première vue, c’est vrai. Un dollar plus faible rendrait en effet les produits américains moins chers pour les acheteurs étrangers et les importations plus onéreuses. Ce qui contribuerait à réduire les déficits commerciaux du pays. Toutefois, ces effets commerciaux typiques restent en suspens en raison des menaces tarifaires persistantes.

Quelles projections pour le dinar ?

Pour la Tunisie, un billet vert plus faible réduira le coût en monnaie locale du remboursement de sa dette libellée en dollars (26,2 % de l’ensemble de es prêts extérieurs fin mars 2025), ce qui soulagera ses finances publiques. Chaque baisse de 10 millimes dans le taux moyen de change moyen USD/TND permettra de réaliser des économies de 56,9 millions de dinars (MTND) dans le service de la dette, selon le dernier rapport de budget de l’Etat 2025.

Idem pour les prix du pétrole qui sont lourdement affectés par des perspectives de croissance mondiales moroses.

Mais pour combien de temps cela va-t-il durer ? Si nous regardons les estimations des principales banques internationales, nous constatons que le consensus évoque un taux de change EUR/USD de 1,20 fin 2025 et 1,22 fin 2026. Actuellement, la parité est de 1,17. Par rapport aux cours moyens affichés pas la Banque centrale de Tunisie, le dollar ne dépasserait le seuil des 3 TND de nouveau qu’en 2026, offrant encore un répit pour les opérateurs économiques tunisiens, notamment le secteur public.

D’ailleurs, en observant les échanges commerciaux avec les Etats-Unis sur les cinq premiers mois de l’année, nous constatons une flambée des importations de 31,6 % en glissement annuel à environ 1 024 MTND. Les entreprises ont bien conscience que cette aubaine ne durera pas à l’infini et qu’il faut en profiter pour dégager un maximum de marge.

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Haithem Bouajila, président de la FTTH : Nous ne sommes pas des rentiers, nous sommes des soldats de l’industrie et on nous tire dessus avec la fiscalité

Le secteur textile-habillement représente un des piliers de l’économie nationale. C’est un secteur à forte employabilité, représentant 29% des emplois de l’industrie manufacturière (150 004 emplois), 30% du total des entreprises industrielles (1 365 entreprises) avec 71% des entreprises qui emploient moins de 100 personnes.

Haitham Bouajila
Haitham Bouajila – Président de la FTTH

Le secteur compte près de 200 entreprises intégrées ayant un positionnement international qui participent à hauteur de 78% du total des exportations du secteur. Les performances du secteur des Textiles pourraient être meilleures, estime Haithem Bouajila, président de la Fédération tunisienne des Textiles (FTTH) qui parle même de doubler la part de l’industrie texte au PIB en 5 ans. Entretien :

Vous avez affirmé que vous pouvez doubler la part de l’industrie textile dans le PIB si on vous donnait les moyens de le faire, quelle est votre approche ?

Je le dis clairement : oui, nous pouvons doubler notre contribution au PIB, et ce, sans hypothèse farfelue. Ce n’est pas une promesse en l’air, c’est basé sur des données réelles. Même dans les conditions défavorables actuelles, le secteur performe.

« On parle de souveraineté industrielle, mais dans la réalité, on détruit ceux qui y contribuent chaque jour. »

 

Prenons une base de comparaison neutre : 2019, avant le Covid. En 2024, nous sommes déjà à +30% d’export par rapport à cette année de référence. Et ce n’est même pas toute la vérité : une partie importante du textile technique est actuellement mal classée dans les nomenclatures officielles – elle est enregistrée comme secteur mécanique par l’APII. Or, ces entreprises utilisent du fil textile, des machines de confection, du personnel formé dans des centres spécialisés… Bref, c’est du textile à 100%, et cela concerne plus de 30.000 emplois. Cette erreur sera rectifiée d’ici 2025, mais cela montre à quel point nos chiffres sont sous-estimés.

On parle beaucoup du textile médical ces dernières années. Quelle est son importance réelle ?

Elle est croissante, et surtout, elle illustre notre montée en gamme. Prenez les ceintures dorsales, les genouillères, les orthèses : ce sont des produits à haute technicité, avec des normes strictes, et pourtant fabriqués entièrement localement.

« Ce pays ne manque ni de talents ni de technologies : il faut juste des décisions politiques et de la vision sur le long terme pour développer l’industrie et apporter la prospérité au pays »

 

Des entreprises comme Ortho Groupe, La Soie, DJO Tunisie, ou encore VTR – spécialisée dans les vêtements pour centrales nucléaires – maîtrisent l’ensemble de la chaîne de valeur, du fil au produit fini. Ce sont des productions de niche, mais à forte valeur ajoutée. Et ce n’est pas de la sous-traitance : ce sont des savoir-faire tunisiens, développés ici, dans des filières techniques pointues. C’est une vraie success story industrielle, peu connue du grand public.

Vous avez récemment eu une réunion avec le ministère de la Défense. Peut-on imaginer une relance de la commande publique dans ce domaine ?

Nous avons eu une réunion de plus de quatre heures, très constructive. On leur a montré nos produits, nos capacités. Savez-vous que les uniformes de plusieurs grandes armées dans le monde sont confectionnés en Tunisie ? Avec des tissus antibactériens, imperméables, anti-feu… Le savoir-faire est là.

« On est à la frontière de l’industrie 5.0, mais on continue à appliquer des lois conçues au début des années 2000. »

 

Mais la vraie question, c’est : est-ce que le budget du ministère peut suivre pour acheter des produits aussi techniques ? Nous avons posé les bases d’une nouvelle relation : ils vont visiter nos usines, voir les modèles sur place. La confiance s’est réinstallée. C’était notre objectif principal. Maintenant, nous espérons que ça débouchera sur des contrats durables.

L’industrie 4.0, l’intelligence artificielle, la robotisation… Est-ce que le secteur est prêt à entrer dans cette nouvelle ère ?

La réponse est oui. Et ce n’est pas un vœu pieux. Nous avons déjà un écosystème bien ancré, avec le technopôle de Monastir, le centre Néotex, et des entreprises très avancées sur le digital, les objets connectés, la traçabilité, la production automatisée… Mais pour que cela ne reste pas marginal, il faut un effort public. En Italie, le ministère du Made in Italy injecte plus de 650 millions d’euros pour accompagner les entreprises sur la sécurité, l’innovation, la transition digitale. Nous, en Tunisie, on a zéro accompagnement. Aucun soutien, ni subvention. En revanche, nous croulons sous les taxes. Et malgré tout, nous tenons bon.

« Le textile tunisien, c’est 70 ans de savoir-faire et d’innovation. Ce n’est pas un secteur du passé, c’est un levier pour l’avenir. »

 

Vous insistez beaucoup sur la différence entre industriels et rentiers. Pourquoi cette distinction est-elle importante ?

Parce qu’elle est souvent oubliée. Nous ne sommes pas des rentiers. Nous ne spéculons pas. Nous produisons, nous créons de la richesse, nous employons des dizaines de milliers de Tunisiens, nous exportons vers l’Europe, l’Amérique, le monde entier.

« Il ne s’agit plus de demander des subventions : ce que nous attendons est qu’on nous laisse travailler, innover, et exporter sans qu’on nous sabote. »

 

Quand un industriel investit plusieurs millions d’euros, ce n’est pas pour faire de l’argent facile. C’est avec un risque énorme. N’importe qui préférerait mettre cet argent dans l’immobilier, ou dans de l’import. Pas nous. Nous croyons dans ce pays, dans cette industrie, dans ce qu’on peut faire ici, avec les compétences tunisiennes.

Quelles sont les principales entraves au développement du secteur aujourd’hui ?

Rappelons d’abord, les performances du secteur : 155.000 emplois directs, 437 millions de dinars de cotisations patronales à la CNSS, 230 millions de cotisations salariales, 426 millions en IRPP et cotisations CSS.  Rien que ces contributions représentent 1,1 milliard de dinars injectés dans les caisses de l’État chaque année.

Et malgré ça, on nous considère comme des profiteurs, on nous taxe, on nous bloque.

Pendant ce temps, l’économie parallèle prospère, la contrebande est tolérée, et les rentiers sont tranquilles. Nous, nous demandons des choses simples : élargir l’assiette fiscale, améliorer les infrastructures portuaires et numériques, investir dans les centres de formation. C’est du bon sens.

« L’État devrait être un partenaire, pas un obstacle. Le jour où il l’aura compris, l’industrie tunisienne ira deux fois plus vite. »

 

Les centres de formation affirment pourtant qu’ils sont prêts à répondre à la demande du secteur …

Je vais vous donner un exemple concret : notre propre centre de formation textile. Nous en sommes administrateurs. Il a un excellent personnel, des diplômés, des ingénieurs… mais les salaires sont ridicules, aucune motivation, aucune autonomie. Pourquoi ? Parce que la loi-cadre bloque tout. On parle de souveraineté industrielle ? Alors qu’on commence par doter nos centres des moyens nécessaires. Qu’on leur donne un environnement de travail digne de ce nom.

Sinon, on est dans le discours, pas dans les actes.

Vous dénoncez aussi des normes administratives bloquantes. Pouvez-vous expliquer ?

Oui, c’est un point crucial. Pour obtenir un certificat de sécurité de la protection civile, on nous impose des normes irréalistes, même pour les pays les plus développés. Et pourtant, nos usines respectent souvent les standards internationaux à la lettre. En Égypte, au Maroc, à l’île Maurice, vous obtenez ce certificat en un mois. En Tunisie ? C’est une bataille de plusieurs années.

« En cinq ans, on peut doubler la part du textile dans le PIB. Ce qu’il nous faut ? Juste qu’on nous laisse travailler. »

 

En 2023, sur 70.000 entreprises textiles, seules 4 ont obtenu ce certificat. C’est kafkaïen. Nous demandons une réforme pragmatique : au lieu de démolir et reconstruire des usines, pourquoi ne pas mettre en place un système progressif, sur 10 ans, avec des audits réguliers et une amélioration continue ? Nous sommes exportateurs, nous sommes audités en permanence.

Et pourtant, notre propre pays nous bloque.

Vous restez optimiste malgré les entraves…

Parce que notre pays dispose de tous les atouts pour faire du textile un levier stratégique. Nous avons le savoir-faire, les compétences, les clients. Ce qui manque, c’est la vision, l’écoute, l’appui de l’État. Si on nous donne les moyens – ou, au moins, si on arrête de nous freiner –, on peut doubler notre contribution au PIB, créer encore plus d’emplois, et positionner la Tunisie comme un hub industriel régional.

Entretien conduit par Amel Belhadj Ali

CHIFFRES CLÉS

  • 29 % — Part du textile dans les emplois industriels en Tunisie
  • +30 % — Hausse des exportations du textile en 2024 par rapport à 2019
  • 1,1 milliard TND — Montant annuel injecté dans les caisses de l’État par le secteur textile
  • 200 entreprises — Intégrées et positionnées à l’international dans le secteur textile
  • +30 000 emplois — Non comptabilisés à cause d’un mauvais classement statistique.

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L’intelligence artificielle (IA), moteur de transformation du tourisme en Tunisie

Le secteur touristique tunisien s’apprête à vivre une transformation majeure, portée par les progrès de l’intelligence artificielle (IA), selon une note d’analyse publiée par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE).

Intitulée « Comment l’IA redéfinit l’industrie touristique en Tunisie », cette note préconise notamment la création d’un incubateur national dédié aux technologies appliquées au tourisme, baptisé TourTech. Ce dernier aurait pour mission de soutenir le développement des startups tunisiennes spécialisées dans l’IA, la réalité augmentée ou la gestion prédictive appliquées au secteur touristique.

TourTech se veut également une plateforme collaborative réunissant développeurs, institutions touristiques, chercheurs et acteurs publics. L’incubateur serait un levier pour faciliter l’accès aux données ouvertes, aux financements ciblés, ainsi qu’à un réseau international d’experts.

La note s’appuie sur le « Travel & Tourism Development Index 2024 » du Forum économique mondial et analyse les expériences de pays comme l’Espagne, la France et le Maroc.

Ce document souligne que la réussite de la transition vers l’IA dépendra de la capacité des pays à allier efficience digitale et richesse humaine, notamment en formant les professionnels du tourisme aux nouveaux outils, tout en préservant une interaction personnalisée de qualité.

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Tourisme et IA : l’IACE appelle la Tunisie à rattraper le train mondial

L’intelligence artificielle (IA) redéfinit les contours du tourisme mondial, et la Tunisie ne doit pas rester à la marge de cette révolution. C’est le message central de la dernière publication de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), intitulée Horizons intelligents : Comment l’IA redéfinit l’industrie touristique en Tunisie.

Le think tank y dresse un état des lieux de la transformation digitale du secteur touristique à l’échelle internationale et formule une recommandation claire : créer un incubateur national spécialisé dans les technologies touristiques, baptisé TourTech.

« Cette révolution technologique ne se limite pas à une simple amélioration des outils, elle redéfinit en profondeur la manière dont les acteurs du tourisme interagissent avec leurs clients, gèrent leurs ressources et conçoivent leurs offres », souligne l’IACE dans sa publication. Dans ce contexte, l’intelligence artificielle s’impose comme un levier stratégique pour améliorer la compétitivité du secteur, tant par la personnalisation de l’expérience client que par l’optimisation de la gestion des flux touristiques.

Le constat est partagé par le Travel & Tourism Development Index 2024 du Forum Économique Mondial (WEF), qui insiste sur la nécessité d’un équilibre entre technologie et compétences humaines. Selon le WEF, « les pays qui réussiront le mieux cette transition sont ceux qui sauront conjuguer efficience digitale et richesse humaine ».

Des modèles étrangers inspirants

Dans son analyse, l’IACE met en avant plusieurs exemples internationaux ayant su faire de l’IA un pilier de leur stratégie touristique. En France, le réseau France Tourisme Lab, et notamment le Welcome City Lab à Paris, se démarque par son accompagnement de près de 400 startups intégrant des technologies de pointe telles que la réalité augmentée ou les assistants vocaux multilingues.

Au Maroc, le Technopark Casablanca a permis de soutenir plus de 3 500 entreprises et de générer 15 000 emplois, en s’imposant comme un acteur clé de l’écosystème digital régional. D’autres pays, comme l’Espagne ou les Émirats arabes unis, vont encore plus loin en développant des jumeaux numériques de destinations touristiques ou en s’appuyant sur des plateformes d’analyse comportementale pour anticiper les besoins des visiteurs.

Une opportunité pour la Tunisie

Face à ces initiatives, l’IACE estime que la Tunisie dispose d’atouts pour s’inscrire dans cette dynamique, notamment grâce à ses technopôles intelligents, comme ceux développés par la Société des Technopôles de Tunisie (S2T). Ces structures constituent déjà des bases solides pour héberger un incubateur tel que TourTech.

Ce dernier aurait pour mission de « servir de cadre de développement pour les jeunes entreprises tunisiennes actives dans l’IA, la réalité augmentée ou la gestion prédictive appliquées au tourisme », selon l’IACE. Il s’agirait également d’une plateforme de collaboration entre développeurs, chercheurs, institutions touristiques et acteurs publics, favorisant l’accès à des financements ciblés et à des réseaux internationaux d’expertise.

Alors que la saison estivale bat son plein, ce plaidoyer pour une politique d’innovation touristique ambitieuse vient rappeler l’urgence d’une modernisation du secteur. « Le futur du tourisme tunisien ne se jouera pas uniquement sur ses plages et ses sites historiques; mais aussi sur sa capacité à intégrer les technologies de demain », conclut l’IACE.

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Vient de paraître | ‘‘Desert at Dusk’’ de Tahar Bekri

Le recueil ‘‘Désert au crépuscule’’ de Tahar Bekri, poète tunisien résidant en France (Ed. Al Manar, Paris, 2018) vient de paraître dans une traduction en anglais, ‘‘Desert at Dusk’’, par Peter Thomson à Contra Nundum Press, à New York (113 pages). (Ph. Anne Savale).

Dans la grande tradition poétique arabe des mou’allaqaâts, ce livre se soulève contre la réalité mondiale habitée par une volonté de mort. Les invocations y célèbrent la vie, l’attachement aux êtres et aux lieux, entre passé et présent intimes et collectifs, où l’Histoire et l’actualité s’entremêlent et se dressent contre l’insoutenable.

I. B.

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Taux de change en Tunisie : le dinar résiste face au dollar et à l’euro

Taux de change en Tunisie : le dinar résiste face au dollar et à l’euro

Le dinar tunisien continue de faire preuve d’une relative stabilité malgré les tensions persistantes sur les marchés des changes. Alors que le dollar américain a franchi, depuis le 19 mai 2025, la barre symbolique des 3 dinars sur le marché interbancaire tunisien, la monnaie nationale conserve une certaine résistance face aux grandes devises, notamment l’euro […]

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Football – Stade Tunisien: Marouane Sahraoui rempile

Football – Stade Tunisien: Marouane Sahraoui rempile

Le Stade Tunisien a annoncé ce lundi le renouvellement du contrat du joueur Marouane Sahraoui pour une saison supplémentaire, soit jusqu’à la fin juin 2026. Sahraoui, 29 ans, évolue au poste de défenseur. Il avait rejoint le Stade Tunisien le 30 septembre 2023, en provenance du club égyptien Cleopatra FC. Au cours de sa carrière, […]

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Tunisie : les mouvements de protestation doublent au 1er semestre 2025

Tunisie : les mouvements de protestation doublent au 1er semestre 2025

L’Observatoire Social Tunisien (OST), relevant du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), a indiqué dans son rapport (janvier-juin 2025) que le premier semestre de l’année en cours a enregistré 2 387 mouvements de protestation, contre 1 161 durant la même période de l’année précédente, soit une augmentation de 105,6 %. Ces mouvements […]

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Bizerte au miroir de son histoire

La trentième édition du colloque historique annuel, organisée par l’Association de sauvegarde de la médina de Bizerte (ASMB), s’est achevée samedi 5 juillet 2025, mettant en lumière deux aspects majeurs de l’identité de la ville.

Lotfi Sahli

La séance de clôture présentée par Rachid Bakkay a d’abord été consacrée à une communication sur le malouf tunisien, cet art musical raffiné hérité des familles andalouses musulmanes chassées d’Espagne au XVe siècle. À travers cette intervention, les organisateurs ont souligné le rôle central de Bizerte dans la préservation et la transmission de ce patrimoine.

Devenue au fil des siècles un véritable fief du malouf, la ville doit cette distinction à ces familles andalouses qui, en s’y installant après leur exil, ont ancré et fait prospérer cette tradition musicale, aujourd’hui encore emblématique de l’identité Bizertine.

Un deuxième volet de la journée s’est intéressé à un autre symbole fort de la mémoire locale : le Club athlétique bizertin (CAB). Dans un panel animé par Ridha Békir, fervent supporter du CAB et ancien dirigeant, les participants sont revenus sur l’histoire du club, indissociable de celle de Bizerte, notamment durant la période coloniale où il a joué un rôle important dans la lutte contre l’occupant. Le parcours sportif du CAB, ses titres glanés pendant la Seconde Guerre mondiale ainsi que les carrières professionnelles de certains de ses joueurs ont également été évoqués, retraçant la dimension militante et sportive de cette institution chère aux Bizertins.

Romains, byzantins, andalous, ottomans, etc.

La veille, l’ASMB avait tenu au musée de Sidi El Henni, en début d’après-midi, la première partie de son colloque historique annuel. L’assistance a ainsi pu apprécier, une fois de plus, le talent et la rigueur de l’historien Noureddine Dougui, qui a présenté les résultats d’une recherche approfondie sur les vestiges romains et byzantins disséminés dans la cité du nord. Sa communication a mis en exergue l’inestimable héritage laissé par ces deux grandes civilisations, qui ont durablement marqué l’histoire nationale et façonné le destin de Bizerte.

Il a notamment rappelé que la «Kasbah», longtemps considérée comme le fief des Turcs Bizertins, est en réalité une création byzantine, comme en témoignent ses imposantes fortifications conçues pour parer toute invasion. Et en pénétrant dans la mosquée de la «Kasbah», on ne peut qu’apprécier la beauté de son architecture et la richesse des matériaux, en grande partie réemployés : pierres de taille, colonnes et chapiteaux en marbre récupérés sur des vestiges romains et byzantins, autant de témoins de la présence durable de ces civilisations.

M. Dougui a également évoqué des découvertes plus récentes, comme celle d’un paysan des faubourgs, à Henchir Demna, qui a mis au jour des vestiges d’une huilerie romaine et d’autres monuments d’un intérêt historique majeur.

Le malouf encore et toujours

La seconde partie de cette première journée a été animée par Baya Laabidi, qui s’est penchée sur un autre joyau patrimonial, la résidence beylicale «Dar El Bey», en s’appuyant sur les archives de la propriété foncière pour en retracer l’histoire. La rencontre s’est achevée sur une note musicale avec un récital de malouf interprété par de jeunes prodiges bizertins, venant rappeler, en musique, le lien profond de la ville avec ce patrimoine andalou. Le récital a été chaleureusement ovationné par un public conquis.

Fidèle à sa tradition de gratitude et de reconnaissance, devenue sa signature, l’ASMB sous la houlette du dynamique Safouene Ben Aissa a ensuite rendu hommage à plusieurs figures de la société civile et à des hommes de culture qui œuvrent pour la préservation et la promotion du patrimoine local. Une après-midi à la fois enrichissante et conviviale, saluée par l’ensemble des participants.

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