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Trump candidat au prix Nobel de la Paix : une mauvaise plaisanterie ?

Echange d’amabilités entre Donald Trump et Benyamin Netanyahou : le premier exige l’annulation du procès pour corruption du Premier ministre israélien ; en échange le second recommande le président américain pour le prix Nobel de la paix. Du donnant-donnant.

Il faut se frotter les yeux pour le croire, tant la scène parait au-delà de l’absurde : reçu à la Maison Blanche avec tous les honneurs, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, boucher de Gaza et criminel de guerre poursuivi par la Cour pénale internationale vient de recommander Donald Trump, le « meilleur ami qu’Israël ait jamais eu à la Maison Blanche » pour le prix Nobel de la paix. L’homme qui, il y a à peine 20 jours, donna l’ordre de larguer une quinzaine de bombes anti-bunker de type GBU-57 sur les trois sites nucléaires en Iran, notamment Fordo, Natanz et Ispahan avant d’imposer aux belligérants un cessez-le-feu précaire.

« Je tiens à exprimer la gratitude et l’admiration non seulement de tous les Israéliens, mais aussi du peuple juif et de nombreux admirateurs à travers le monde, pour votre leadership, votre leadership du monde libre, votre leadership d’une cause juste et votre quête de paix et de sécurité », a lancé Benjamin Netanyahu, dans un long éloge à son allié américain.

« À l’heure où nous parlons, il rétablit la paix dans un pays (après l’autre), dans une région après l’autre », a encore loué Benjamin Netanyahu. « Je voudrais donc vous remettre, Monsieur le président, la lettre que j’ai envoyée au comité du prix Nobel. Elle vous propose pour le prix Nobel de la paix, que vous méritez amplement ».

« Merci beaucoup. Je ne savais pas, wow, merci beaucoup. Venant de vous… C’est très significatif. Merci Bibi. C’est un honneur », déclara le président américain visiblement flatté dans son égo.

Troc

En échange de quoi ? Le président américain n’a-t-il pas appelé les procureurs israéliens à annuler le procès pour corruption de Benyamin Netanyahou, procès reporté à plusieurs reprises depuis son ouverture en mai 2020. Sachant que ce cher « Bibi » a été inculpé en 2019 en Israël pour corruption, fraude et abus de confiance. Le procès a commencé en 2020 et concerne trois affaires pénales. Dans la première affaire, il est accusé, avec son épouse Sara, d’avoir accepté des produits de luxe (cigares, bijoux, champagne) d’une valeur de plus de 260 000 dollars provenant de milliardaires, en échange de faveurs politiques. Dans les deux autres affaires, le Premier ministre israélien est accusé d’avoir tenté de négocier avec deux médias israéliens pour obtenir une couverture plus favorable.

Succès en demi-teinte

Donald Trump candidat au prestigieux prix Nobel de la paix  qui récompense « la personnalité qui aura le plus ou le mieux contribué à la fraternité entre les nations, à l’abolition ou à la réduction des armées permanentes et à la tenue et à la promotion de congrès pour la paix », comme le stipule Alfred Nobel dans son testament ? Il est permis d’en être sceptique.

Pourtant, il en rêve depuis longtemps. N’a-t-il-pas exprimé à plusieurs reprises son souhait de recevoir le prix ; avançant même que s’il s’était appelé Obama, il aurait reçu « le prix Nobel en dix secondes ». Le premier président noir des Etats-Unis avait reçu la distinction en 2009, rejoignant ainsi trois autres anciens présidents américains récompensés : Theodore Roosevelt, Woodrow Wilson et Jimmy Carter.

Polémique

Mais quels sont ses faits d’armes ? Très maigres.

Alors qu’il se targue notamment d’avoir été un médiateur dans le conflit récent entre l’Inde et le Pakistan, qu’il vante son action pour « maintenir la paix » entre l’Égypte et l’Éthiopie ainsi que le parrainage de l’accord de paix entre le Rwanda et le Congo signé le 28 juin à Washington ; il n’en reste pas moins que la paix promise en Ukraine en 24 heures s’éternise, que le cessez-le-feu à Gaza n’est pas pour demain. Reste la médiation américaine qui aurait abouti, selon Washington, à un cessez-le-feu entre Islamabad et New Delhi ; or elle est loin d’être confirmée par les deux belligérants.

En effet, le Pakistan avait déjà annoncé le 21 juin dernier avoir proposé Donald Trump au prix Nobel de la paix, un mois et demi après que le président américain eut annoncé, à la surprise générale, un cessez-le-feu entre Islamabad et l’Inde.

Sachant que l’accord était survenu alors que les deux puissances nucléaires voisines et rivales depuis leur partition sanglante en 1947 étaient sur le point de recourir à l’arme fatale. Donald Trump s’est vanté à plusieurs reprises d’avoir évité une guerre nucléaire entre les deux voisins et n’a pas manqué d’annoncer la fin des hostilités à l’issue « d’une longue nuit de négociations organisées par les États-Unis ».

« Nous avons empêché un conflit nucléaire. Je pense que cela aurait pu être une mauvaise guerre nucléaire, des millions de personnes auraient pu être tuées. Alors je suis très fier de cela », a-t-il déclaré le 12 mai à des journalistes depuis la Maison Blanche.

Or, ce n’est pas ce que dit le Premier ministre indien Narendra Modi. Lequel a affirme le 18 juin que le cessez-le-feu qui a mis fin à la récente confrontation militaire entre son pays et le Pakistan « n’avait pas été obtenue sur médiation américaine » et que cette décision « avait été directement négociée entre les belligérants ». Ajoutant que New Delhi s’est toujours opposé à une intervention étrangère dans ses relations avec le Pakistan ou sur le sort du Cachemire, dont les deux pays se disputent la souveraineté depuis leur indépendance en 1947.

Au final le président américain a-t-il ses chances de trôner à côté de la mère Thereza et de Nelson Mandela ? Rien n’est impossible dans ce monde qui marche sur la tête. Toutefois, si le magnat de l’immobilier venait d’obtenir ce Prix tant souhaité, Alfred Nobel- l’inventeur de la dynamite- devrait se retourner dans sa tombe!

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Netanyahou propose Trump pour le prix Nobel de la Paix

Lors de leur rencontre à la Maison Blanche, Netanyahou a déclaré à Trump : « Je souhaite vous remettre le message que j’ai adressé au Comité Nobel… C’est votre nomination pour le Prix de la Paix… Vous le méritez amplement et vous devriez l’obtenir. »

Netanyahou a ajouté qu’il appréciait grandement les efforts de Trump « visant à instaurer la paix et la sécurité dans le monde, en particulier au Moyen-Orient ».

De son côté, Trump, qui a reçu le message, a réagi en disant : « Je n’étais pas au courant… Qu’une telle chose vienne de vous signifie beaucoup pour moi. »

Il est à noter que Trump avait auparavant exprimé ses doutes quant à la possibilité de recevoir le Prix Nobel de la Paix, tout en estimant qu’il méritait cette distinction.

Pour rappel, quatre présidents américains ont déjà reçu le Prix Nobel de la Paix : Theodore Roosevelt en 1906, Woodrow Wilson en 1919, Jimmy Carter en 2002, et Barack Obama en 2009.

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