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Une mère palestinienne à Gaza

Elle est là, debout au milieu des ruines. Son foulard est noir de cendres, ses bras vides. Le vent soulève un reste de rideau accroché à un pan de mur — c’était la cuisine, ou peut-être la chambre. Elle ne sait plus. Il ne reste rien pour nommer les pièces de la maison. La maison elle-même a été dissoute dans l’air, comme ses enfants.

Khémaïs Gharbi *

Autour d’elle, plus un cri, plus un appel, plus une main. Ils sont tous partis au paradis, à quelques semaines d’intervalle : ses parents, ses grands-parents, son mari, ses petits…

Un à un, emportés, étouffés, ensevelis. Et elle, seule survivante, seule témoin. Mais témoin de quoi, sinon d’un monde qui se défait sans honte ?

Et pourtant, elle ne quitte pas les lieux.

C’est encore un piège

Elle s’est hasardée une ou deux fois pour aller chercher de la nourriture, mais il y a eu trop de morts pour qu’elle puisse songer à y retourner. C’est encore un piège, se dit-elle, pour tenter de briser notre résistance.

Elle regarde les ruines, non comme on regarde un champ de guerre, mais comme on regarde une vieille photographie d’enfance. Chaque pierre retournée lui parle. Chaque fissure raconte une nuit d’hiver, un rire étouffé, un repas partagé debout faute de place.

Ce camp n’était pas une maison — mais c’était leur maison. Un entre-deux permanent entre deux bombardements.

Un foyer précaire, certes, mais tissé d’amour, d’attente, de résistance. Elle se souvient de la voix de sa mère chantant en pliant les couvertures. De la silhouette de son père traçant un carré de jardin au pied du mur pour jouer avec ses frères et sœurs. Des rires d’enfants jouant à cache-cache entre les citernes d’eau. Et même des jours de peur, où l’on s’abritait les uns contre les autres dans une pièce sans toit — ces jours-là réveillent en elle des sentiments d’amour et de solidarité.

Tout cela, oui, fait partie d’elle.

Et les ruines, aujourd’hui, ne lui sont pas étrangères : elles lui ressemblent.

C’est là que sa mémoire est enfouie. Pas dans les livres d’histoire, mais sous ces cailloux, dans ces creux où l’on a tenu, résisté, combattu les envahisseurs. C’est là, dans cette poussière que d’autres veulent encore bombarder, qu’habite son ADN, gravé à même la détresse. Pourquoi s’acharner encore sur des cailloux, sur des ruines ? se demande-t-elle. Veulent-ils venger leurs morts en tuant les nôtres trois, quatre fois de suite ?

Elle ne veut pas partir

Et maintenant, une rumeur circule : Ils n’arrêteront que si l’on quitte Gaza. Il faudra partir. Partir ? Quitter qui, quitter quoi ? Pour aller où ? Chercher de nouveaux camps ? De nouveaux cimetières ?

Mais comment quitter ce qui vous constitue ? Comment abandonner les restes de ses martyrs, les ombres de ses vivants, les traces de ses rêves effondrés ?

Elle ne veut pas partir. Pas parce qu’elle espère. Mais parce qu’elle appartient à ce monde de désolation. Elle appartient à ce lieu sans espoir, à cette terre meurtrie, à ces pierres brisées plusieurs fois par la folie des plus forts — ces cailloux qui lui parlent, qui lui disent qu’elle est chez elle, dans son pays.

Et quand elle regarde autour d’elle, c’est comme si elle s’adressait aux bourreaux du jour — ceux qui n’oseront jamais descendre de leurs bombardiers pour affronter les siens en face : «Ce que vous appelez ruines, c’est mon berceau, ma boussole, mon pays, mon histoire. C’est là que mon peuple a aimé, survécu, résisté. C’est là que mon âme demeurera.»

Son regard, désormais, n’est plus seulement celui d’une veuve, d’une mère, d’une orpheline. C’est le regard d’un peuple debout dans toute sa grandeur. Un regard qui dit non à l’effacement. Un regard qui retient tout ce que l’on voudrait détruire — par le souvenir et l’attachement.

Et voici que les cailloux sous ses pieds, souillés de sang, tachés de larmes, deviennent plus éclatants que les pierres précieuses. Car aucune richesse au monde ne renferme autant d’attachement, de fidélité aux ancêtres, d’honneur, de courage, de patriotisme — et de dignité.

Alors, après avoir fait lentement le tour des ruines de ce qui fut leur maison, elle revient sur ses pas. Elle choisit un gros caillou, parmi tant d’autres, et s’y assied, le dos droit, le regard fixe. Non pour pleurer, non pour fuir — mais pour veiller, comme on veille un sanctuaire, comme on protège une flamme fragile.

Elle ne partira pas.

Elle restera là, sentinelle muette, pour garder vivante la mémoire de sa condition de mère palestinienne.

* Ecrivain, traducteur.

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Santé | Comment parer au manque de magnésium ?

Le magnésium est l’un des minéraux les plus abondants dans notre corps. Pourtant, une proportion importante de la population jusqu’à 70%, et notamment chez les femmes, vont souffrir d’un déficit en magnésium. C’est le Pr Faouzi Addad qui lance cette alerte dans le post Facebook publié ce dimanche 13 juillet 2025 et que nous reproduisons ci-dessous, tout en expliquant les moyens pour parer à cette carence et se sentir mieux.

Comment suspecter un manque de magnésium ?

Les signes les plus fréquents : fatigue, troubles du sommeil, crampes, fourmillements des paupières ou autour des lèvres, palpitations, vertiges, maux de tête, anxiété, irritabilité et troubles de la concentration.

Certains facteurs peuvent accélérer ce déficit, comme la consommation régulière de café, thé, alcool, sucre, mais aussi le stress et la prise de diurétiques.

Le dosage sanguin ne permet pas de savoir avec précision si l’on manque de magnésium, car le magnésium sérique ne représente que 1 % de l’ensemble du magnésium présent dans notre corps (muscles, os…). Il est donc important d’analyser les symptômes.

Le magnésium est présent dans les légumes verts, le chocolat noir, les fruits secs et certaines eaux minérales.

Plusieurs compléments en magnésium sont proposés sur le marché, notamment en période de stress, d’activité physique intense ou d’allaitement.

Les formes de magnésium les mieux assimilées sont : bisglycinate, malate, taurinate, thréonate, glycérophosphate et citrate. Le choix dépendra de l’indication : par exemple, le taurinate est réputé pour un effet bénéfique sur le rythme et la fonction cardiaque (les études restent cependant limitées)

La prise, le soir, de 300 à 400 mg peut être associée à un meilleur sommeil. On peut en prendre quotidiennement ou sous forme de cure de 1 à 3 mois, selon les besoins.

Consultez vos professionnels de santé pour une prescription adaptée. Cardiologue de libre pratique.

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Tout sur la conversion des permis de conduire tunisiens en Italie

L’accord entre l’Italie et la Tunisie sur la reconnaissance mutuelle des permis de conduire aux fins de conversion entrera en vigueur le 20 juillet 2025, selon les conditions et exigences précisées ci-dessous.

Signé le 16 janvier 2025, cet accord remplace l’accord précédent du 7 mai 2004 et introduit de nouvelles modalités de conversion des permis de conduire tunisiens en Italie. Il définit les procédures permettant aux titulaires de permis tunisiens de convertir leur document en permis de conduire italien, et de conformément aux dispositions opérationnelles spécifiques fixées par la direction générale de la motorisation du ministère des Infrastructures et des Transports (MIT) en Italie.

Les demandes de conversion de permis peuvent être déposées auprès de l’Uffici della Motorizzazione Civile (UMC), conformément à la réglementation établie par l’accord, qui définit clairement les exigences de conversion, les catégories de permis convertibles et les documents nécessaires pour lancer le processus.

À compter du 21 juillet 2025 (premier jour ouvrable), les citoyens tunisiens résidant en Italie pourront demander la conversion de leur permis auprès de l’UMC.

L’accord de reconnaissance et de conversion des permis avec la Tunisie est valable cinq ans, jusqu’au 20 juillet 2030, et a été officiellement publié sur le site web du MIT, accompagné des documents joints concernant le traitement des données personnelles et les tableaux d’équivalence technique.

Les conditions requises

Le titulaire d’un permis tunisien ne peut demander la reconnaissance et la conversion que s’il réside en Italie depuis moins de six ans au moment de la demande. Les permis obtenus après un transfert de résidence en Italie par conversion de permis de conduire de pays non convertibles en Italie ne peuvent pas être convertis de la Tunisie vers l’Italie.

En outre, le demandeur doit : être titulaire d’un permis valide; avoir l’âge requis par la loi italienne pour la catégorie demandée; présenter un certificat médical attestant de l’aptitude physique et mentale; présenter l’original du permis de conduire tunisien uniquement lors de la délivrance du permis de conduire italien.

En cas de doute sur l’authenticité du document, l’UMC peut demander une traduction officielle ou engager une vérification auprès des autorités tunisiennes.

Permis de conduire routier et carte de qualification de conducteur (CQC)

L’accord entre l’Italie et la Tunisie prévoit également la possibilité de convertir les permis professionnels des catégories C et CE (transport de marchandises). Cependant, pour exercer la conduite en Italie, une carte de qualification de conducteur (CQC) délivrée par un pays de l’Union européenne (UE) reste requise.

Références et documents utiles

Consultez le texte intégral de l’accord Italie-Tunisie dans le communiqué de presse du MIT.

I. B.

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Droits de douane | L’ultimatum de Trump à la Tunisie et 3 autres pays arabes

Le président américain Donald Trump a adressé cette semaine des lettres à quatre pays arabes – la Tunisie, l’Algérie, la Libye et l’Irak – les informant qu’ils seront confrontés à des droits de douane plus élevés à compter du 1er août, à moins qu’ils ne concluent de nouveaux accords commerciaux avec les États-Unis. Si ne n’est pas une sanction, cela y ressemble beaucoup.

Ces lettres, publiées sur la plateforme Truth Social de Trump, exposent un projet de droits de douane de 30% sur les importations en provenance d’Algérie, d’Irak et de Libye, et de 25% sur les marchandises en provenance de Tunisie. Pour l’Algérie, le droit de douane de 30% correspond au taux annoncé en avril.

Cependant, l’Irak et la Libye ont bénéficié de légères réductions par rapport aux taux proposés précédemment, passant respectivement de 39% et 31%. Le nouveau taux de 25% de la Tunisie constitue également une légère baisse par rapport aux 28% proposés en avril.

Les exportations ciblées reflètent les principaux échanges de chaque pays avec les États-Unis : la Tunisie exporte des graisses animales et végétales, des vêtements et des produits agricoles tels que l’huile d’olive et les dattes; l’Algérie du pétrole, du ciment et des produits sidérurgiques; l’Irak du pétrole brut et des dérivés du pétrole; et les produits pétroliers dominent les exportations libyennes.

Si certaines de ces taxes à l’importation reflètent les taux dévoilés par Trump en avril – dont beaucoup ont été reportés par la suite – plusieurs taxes désormais promises pour le mois prochain sont supérieures ou inférieures à celles annoncées précédemment, ce qui témoigne d’une certaine avancée dans les récentes négociations.

Dans ces lettres, Trump a averti les pays qu’ils s’exposeraient à des droits de douane encore plus élevés s’ils ripostaient en augmentant leurs propres taxes à l’importation.

Difficile de ne pas voir dans ces droits de douanes élevés imposés aux quatre pays concernés une sanction pour leurs positions politiques favorables à la cause palestinienne et leur rejet de principe de toute normalisation avec l’Etat d’Israël. Les faibles droits de douanes fixés pour les pays ayant déjà des relations diplomatiques avec l’Etat hébreu, comme l’Egypte, la Jordanie ou le Maroc, confirment la justesse d’une telle analyse.

I. B.

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Tunisie | Saïed poursuit la mise en place de l’Etat social

Lors de la réunion du Conseil des ministres, vendredi 12 juillet 2025, au Palais de Carthage, Kaïs Saïed a abordé notamment le projet de décret relatif aux personnes au chômage depuis de longues années, tous niveaux confondus, et dont le but de leur ouvrir des perspectives de recrutement, surtout dans la fonction publique.

À ce propos, le chef de l’État a de nouveau souligné la nécessité de solutions radicales, à la hauteur des attentes du peuple tunisien.

«La Tunisie regorge de compétences, et lorsque des perspectives larges seront offertes, ce ne sont pas seulement les bénéficiaires directs qui en tireront profit, mais le pays tout entier», a-t-il affirmé, appelant ainsi les membres du gouvernement à trouver le moyen de recruter le plus grand nombre de ces chômeurs de longue durée dans la fonction publique étant clairement démontré que ces personnes, dont les formations ne sont pas souvent en adéquation avec les besoins du marché du travail, ne trouveront pas d’emploi en se basant sur leur seule compétence. Un coup de pouce salutaire de l’Etat social ou Etat-providence, que préconise Saïed, serait donc nécessaire, quitte à alourdir les dépenses publiques et, par conséquent, le déficit budgétaire et l’endettement, extérieur et intérieur, de l’Etat.

Selon un communiqué de la présidence de la république, le Conseil des ministres a examiné deux autres projets de loi.

Le premier porte sur la modification de la loi n°53 de l’année 1977, relative à la création de la Société de promotion des logements sociaux.

Ce projet prévoit l’ajout d’une nouvelle disposition permettant la vente des logements sociaux financés par le Fonds de promotion du logement en faveur des salariés, soit par paiement échelonné, soit via des contrats de location-vente.

Le deuxième projet concerne la modification de la loi organique relative à la Société nationale immobilière de Tunisie (Snit), afin d’étendre ce même droit aux logements sociaux construits par cette société.

Ces deux projets, qui seront soumis à l’Assemblée des représentants du peuple, s’inscrivent dans une série de mesures sociales destinées à concrétiser le droit à un logement décent, respectueux de la dignité des citoyens, et accessible à des conditions financières adaptées aux personnes à revenu faible ou moyen.

I. B.

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Etat des lieux et défis de la cybersécurité bancaire en Tunisie

Avec la digitalisation accélérée du secteur bancaire tunisien (applications mobiles, paiements sans contact, portefeuilles électroniques), le cyber risque s’intensifie. Le secteur bancaire reste l’un des plus sensibles aux cybermenaces, avec un besoin constant d’équilibre entre accessibilité, rapidité et sécurité.

Aymen Achouri *

En février 2025, une tentative de phishing a été détectée contre les clients de la Poste tunisienne. Des pages Facebook frauduleuses imitaient l’interface de DigiPostBnK pour soutirer identifiants et mots de passe. Heureusement, l’incident a été maîtrisé sans compromission des systèmes internes.

En mai-juin 2025, des rumeurs de fuite de données bancaires ont circulé, provoquant une grande inquiétude parmi les usagers. Le Conseil Bancaire et Financier (CBF) a rapidement publié un communiqué rassurant : aucune intrusion dans les systèmes bancaires internes n’a été détectée. Les alertes provenaient de tentatives de piratage ciblant les appareils personnels des clients, et non les infrastructures bancaires elles-mêmes.

Réponses du secteur

Face à ces menaces croissantes, le secteur bancaire tunisien a mis en place plusieurs mesures importantes : un partenariat étroit avec le Cert bancaire (CBF) pour la détection anticipée des menaces, la conformité aux normes PCI DSS, l’authentification multi-facteur (MFA), ainsi que des campagnes de sensibilisation pour les clients.

Par exemple, STB Bank a renforcé ses audits de cybersécurité avec le Centre d’études et de recherches des télécommunications (Cert) en 2024, et Wifak Bank a adopté une stratégie de cyber-résilience similaire, témoignant de l’engagement croissant des banques tunisiennes.

Comparaison avec le reste du monde

Le secteur bancaire tunisien connaît une hausse importante des attaques, avec un doublement des incidents signalés en 2024. À l’échelle mondiale, le secteur enregistre une augmentation de 38% des attaques selon le rapport IBM X-Force 2024.

En matière de défense, la Tunisie mise sur l’intelligence artificielle (IA), l’authentification multi-facteur et un Cert bancaire sectoriel, tandis que dans le monde, on utilise également des systèmes avancés comme le Siem, XDR, Red teaming et des centres SOC intégrés.

Sur le plan de la culture numérique, la Tunisie a encore un effort à faire, contrairement à certaines régions comme l’Europe ou l’Amérique du Nord où la sensibilisation est plus avancée, même si les attaques y sont souvent plus sophistiquées.

Enfin, la Tunisie a récemment adopté une loi cybersécurité en 2023, encadrant le secteur bancaire, tandis qu’à l’international, diverses réglementations comme Dora en Europe ou les directives FFiec aux États-Unis sont en vigueur.

Des incidents notables à l’étranger incluent l’attaque contre Santander en Espagne, un ransomware touchant Banco do Brasil, ou encore l’exfiltration massive de données chez Latitude en Australie.

La Tunisie a posé les bases d’une cybersécurité bancaire solide, avec des infrastructures protégées et un Cert bancaire actif. Cependant, la comparaison mondiale montre que les attaques sont globales, de plus en plus ciblées et professionnelles. La clé pour le secteur tunisien réside dans la formation continue, l’investissement dans des technologies avancées et la création d’une culture de cybersécurité partagée entre banques, clients et autorités.

* Expert en management, coaching et relation client.

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La problématique des entreprises communautaires en Tunisie

L’expérience tunisienne des entreprises communautaires, entreprises publiques conçues pour stimuler le développement local et lutter contre le chômage, notamment en milieu rural, est de plus en plus scrutée, leur efficacité et leur viabilité à long terme étant remises en question.

Khaled Hedoui

Les milieux politiques affirment que ce modèle de développement innovant nécessite une évaluation minutieuse afin d’identifier les lacunes qui ont parfois entravé les résultats escomptés, notamment face à ce que certains qualifient de «forces de régression» qui cherchent à saper cette initiative, ainsi que d’autres réformes défendues par le président Kaïs Saïed.

Les critiques imputent en grande partie la responsabilité aux responsables publics, soulignant un décalage entre la vision de Saïed et les efforts de ces derniers de la mise en œuvre des entreprises communautaires. Ils affirment que le modèle reste flou, tant sur le plan juridique qu’organisationnel, et qu’il manque d’un cadre clair et accessible aux citoyens.

Un accompagnement public

La secrétaire d’État tunisienne chargée des entreprises communautaires, Hasna Jiballah, a récemment annoncé le lancement d’une nouvelle plateforme numérique interactive baptisée Rafikni (Accompagne-moi). Intégrée à l’intranet de l’Agence nationale pour l’emploi, cette plateforme permettra de suivre et d’accompagner les entreprises communautaires, selon un communiqué du ministère.

S’exprimant à l’issue d’une formation destinée aux directeurs régionaux de l’emploi et de la formation professionnelle sur les entreprises communautaires, Mme Jiballah a déclaré que la plateforme fournira un tableau de bord complet permettant de suivre en temps réel les progrès et les défis des entreprises. Cet outil permettra une prise de décision rapide pour surmonter les obstacles tout au long du cycle de vie des entreprises, de leur création légale à leur exploitation.

Elle a souligné que Rafikni permet aux agences pour l’emploi et aux centres d’initiative de mieux accompagner les entreprises communautaires, conformément aux directives du président Saïed. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme plus vaste de numérisation du gouvernement visant à simplifier les procédures administratives et à améliorer les services aux citoyens, y compris aux porteurs de projets.

La formation visait à améliorer la gouvernance des entreprises communautaires aux niveaux régional et local. Jiballah a souligné que ces entreprises font partie intégrante de la vision nationale stratégique de la Tunisie : promouvoir le développement local, impliquer les citoyens dans la création de richesses et parvenir à la justice sociale grâce au capital collectif et à une large participation régionale.

Les entreprises communautaires sont considérées comme un outil efficace pour générer une nouvelle vague d’investissements participatifs favorisant l’appartenance, la responsabilité et l’autonomie. Elles devraient être des moteurs clés du progrès économique et social de la Tunisie en défendant les valeurs humaines, le travail collectif et la solidarité. Le nombre d’entreprises actives continue de croître et devrait bientôt dépasser la soixantaine.

Ces entreprises visent le développement régional, notamment dans les petites zones, en s’appuyant sur la volonté collective des communautés locales et les besoins spécifiques de leurs régions. Elles mènent des activités économiques ancrées dans les territoires où elles sont implantées.

Le militant politique Nabil Rabhi a noté que si le modèle a vu le jour dans le village de Jemna, au sud du pays, «le président Saied semble adhérer à cette vision, tandis que d’autres ministres semblent être ailleurs. Une plus large sensibilisation de toutes les parties était nécessaire avant le lancement des entreprises communautaires.»

Ecart entre l’idée et sa mise en œuvre

Il a déclaré à The Arab Weekly qu’il y avait «une certaine négligence parmi les responsables et les ministères, ainsi qu’une méconnaissance de la véritable raison d’être de ces entreprises. Le cadre juridique est également incomplet. L’erreur initiale incombe aux responsables. Il s’agit d’une stratégie d’État, et le président Saïed et la Première ministre Sarra Zaafrani Zenzeri sont les seuls à pouvoir l’évaluer correctement. Il existe un écart important entre les idées du président et leur mise en œuvre par les responsables.»

Rabhi a ajouté : «Des forces s’opposent au succès des entreprises communautaires et des autres initiatives présidentielles. Le président Saïed doit trouver des solutions, et l’expérience doit être évaluée en profondeur en raison de ces forces régressives.»

Depuis son entrée en politique, Saïed a constamment insisté sur deux objectifs principaux pour les entreprises communautaires : récupérer les fonds publics détournés et employer les jeunes chômeurs afin de stimuler l’économie.

Les experts considèrent les entreprises communautaires comme des solutions temporaires pour résorber le chômage et autonomiser les jeunes demandeurs d’emploi, tout en offrant aux entrepreneurs des opportunités de création et de gestion de projets.

L’analyste politique Mondher Thabet a commenté : «Au départ, certains soutiennent ce modèle de développement, tandis que d’autres le considèrent comme insuffisamment étudié.» «Ce modèle est suivi dans de nombreux pays et représente une forme d’économie solidaire à vocation sociale, mais son efficacité est souvent limitée», a-t-il déclaré à The Arab Weekly.

Des objectifs non atteints

Thabet a souligné que «les entreprises communautaires ne peuvent constituer la base d’un modèle de développement complet. Une évaluation est nécessaire, tout comme des conditions essentielles telles qu’une gestion financière et une coordination solides.» Il a ajouté que ce qui manque actuellement aux entreprises communautaires, c’est une supervision et un soutien adéquats, et que la nouvelle plateforme numérique contribuera à clarifier leur mode de fonctionnement.

En vertu de nouvelles lois, les entreprises communautaires, qui devraient comprendre une cinquantaine de membres, mènent leurs activités selon les principes de l’initiative collective, du développement régional et de l’intérêt social.

Elles sont constituées selon un statut type fixé par décret présidentiel, qui régit leur organisation administrative et financière ainsi que leurs méthodes de gestion.

Traduit de l’anglais.

Source : The Arab Weekly.

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Le poème du dimanche | ‘‘Mozart’’ de Pierre-Jean Jouve

Pierre Jean Jouve est poète, romancier, critique français. Intellectuel engagé, notamment contre le nazisme, son œuvre, importante, reste pourtant, marquée par le mysticisme et un rapport au religieux prononcé. (Portrait de Jouve par Henri Fauconnier).

Né à Arras en 1887, Jouve s’expatrie en Suisse pour se faire soigner, il y rejoint le mouvement pacifiste.

En 1925 il épouse en secondes noces la psychanalyste Blanche Reverchon, traductrice de Sigmund Freud, qui scelle son rapport à l’écriture avec l’inconscient jusqu’à renier tout ce qui précède cette date.

Tahar Bekri

A Toi quand j’écoutais ton arc-en-ciel d’été :

Le bonheur y commence à mi-hauteur des airs

Les glaives du chagrin

Sont recouverts par mille effusions de nuages et d’oiseaux,

Une ancolie dans la prairie pour plaire au jour

A été oubliée par l a faux,

Nostalgie délivrée tendresse si amère

Connaissez-vous Salzburg à six heures d’été

Frissonnement plaisir le soleil est couché est bu par un nuage

Frissonnement-à Salzburg- en été

O divine gaité tu vas mourir captive ô jeunesse inventée

Mais un seul jour encore entoure ces vraies collines,

Il a plu, fin d’orage, O divine gaité

Apaise ces gens aux yeux fermés dans toutes

les salles de concerts du monde.

Les Noces, (1925-1931) Poésie/Gallimard, 1966.

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Etats-Unis l Un faux Marco Rubio sème la zizanie !

Un imposteur s’est fait passer pour le chef de la diplomatie américaine et conseiller à la sécurité nationale par intérim Marco Rubio! À l’ère des nouvelles technologies, les incidents de ce type deviennent de plus en plus fréquents et touchent même les personnalités officielles d’autant plus que l’intelligence artificielle (IA) facilite l’usurpation et complique l’identification de l’usurpateur comme dans ce cas. Jusque-là, les autorités américaines ne savent pas qui se cache derrière cet incident.

Imed Bahri 

Selon  le Washington Post (WP), un imposteur qui se faisait passer pour le secrétaire d’État américain Marco Rubio a utilisé l’IA pour contacter cinq responsables gouvernementaux dont trois ministres étrangers, un gouverneur américain et un membre du Congrès. 

Selon l’enquête de John Hudson et Hannah Natanson, l’individu a envoyé des messages vocaux et des SMS dans lesquels il a tâché d’imiter le style de parole et d’écriture de Rubio à l’aide d’un logiciel d’IA.

Piratage et usurpation d’identité

Un responsable américain et un câble diplomatique du Département d’État ont révélé au WP les détails du piratage et de l’usurpation d’identité.

Les autorités américaines ignorent qui se cache derrière ces tentatives d’usurpation d’identité mais elles pensent que l’imposteur cherchait probablement à manipuler des responsables gouvernementaux influents pour accéder à des informations et à des comptes, selon le câble envoyé par le bureau de Rubio aux employés du Département d’État.

Le câble, daté du 3 juillet, indiquait que l’imposteur avait utilisé des SMS et l’application cryptée Signal, largement utilisée par l’administration Donald Trump, pour communiquer avec des personnalités officielles. Le câble indique que la campagne d’usurpation d’identité a commencé à la mi-juin lorsque l’usurpateur a créé un compte Signal en utilisant l’adresse mail suivante : Marco.Rubio@state.gov

Apparemment, les responsables que l’usurpateur a tenté de contacter n’ont pas réalisé que l’adresse était incorrecte. Le câble indique que l’usurpateur a laissé des messages vocaux sur Signal à au moins deux personnes ciblées. Dans un cas, il a envoyé un SMS invitant la personne à le contacter via Signal.

Le WP précise également que d’autres employés du Département d’État ont été victimes d’usurpation d’identité par de fausses adresses mail.

Interrogé sur le câble, le Département d’État a répondu qu’il «mènerait une enquête approfondie et continuerait de mettre en œuvre les mesures de protection nécessaires pour éviter que cela ne se reproduise». Les responsables ont refusé de divulguer le contenu des messages ni les noms des diplomates et des responsables ciblés.

L’incident Rubio fait suite à plusieurs tentatives récentes d’usurpation d’identité visant de hauts fonctionnaires américains. En mai, un individu a piraté le téléphone de la cheffe de cabinet de la Maison-Blanche Suzi Wiles et a commencé à appeler et à envoyer des messages à des sénateurs, des gouverneurs et des dirigeants d’entreprise en se faisant passer pour Wiles, selon le Wall Street Journal.

L’incident a déclenché une enquête de la Maison Blanche et du FBI bien que le président Trump en ait minimisé l’importance affirmant que Wiles était une femme formidable capable de gérer la situation. Le FBI a refusé de commenter l’usurpation d’identité de Rubio. Se faire passer pour un agent ou un employé fédéral afin de tromper ou d’obtenir quelque chose est un crime.

Hany Farid, professeur à l’Université de Californie à Berkeley et spécialisé en criminalistique numérique, a déclaré qu’une opération de ce type ne nécessite pas l’intervention d’un expert mais qu’elle réussit souvent grâce au manque de vigilance des responsables gouvernementaux en matière de sécurité des données. «C’est précisément ce qui empêche l’utilisation de Signal ou d’autres canaux non sécurisés pour les affaires officielles du gouvernement», a-t-il déclaré.

La criminalistique numérique

Le journal a évoqué le scandale Signal en mars quand Michael Waltz, alors conseiller à la sécurité nationale, avait ajouté par inadvertance le nom d’un journaliste à une discussion de groupe Signal ce qui avait conduit à la révélation des plans de guerre de l’administration contre les Houthis au Yémen. Waltz avait démissionné après avoir assumé la responsabilité de l’affaire.

Cet incident a freiné l’utilisation généralisée de l’application lors des réunions des groupes de sécurité nationale. Rubio a depuis été nommé conseiller à la sécurité nationale par intérim de Trump.

Cependant, à titre individuel, des responsables gouvernementaux aux États-Unis et ailleurs continuent d’utiliser l’application pour leurs communications personnelles et professionnelles grâce à son chiffrement de bout en bout.

Farid explique qu’une fois que des usurpateurs potentiels disposent des numéros de téléphone associés au compte Signal d’un fonctionnaire, l’usurpation d’identité est facile. «Il suffit de disposer de 15 à 20 secondes d’un enregistrement vocal de la personne, ce qui est facile dans le cas de Marco Rubio. Vous pouvez le télécharger sur n’importe quel service, cliquer sur un bouton indiquant ‘‘J’ai l’autorisation d’utiliser la voix de cette personne’’ puis saisir ce que vous souhaitez entendre». Farid ajoute que laisser des messages vocaux est très efficace car ce n’est pas interactif.

On ignore si les personnes contactées par l’usurpateur ont répondu. Le Département d’État a exhorté les diplomates américains à signaler les tentatives d’usurpation d’identité au Bureau de la sécurité diplomatique qui enquête sur l’affaire. Il a également demandé aux employés non gouvernementaux de contacter le Centre de plaintes pour cybercriminalité du FBI.

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Trump, grotesque, humilie des présidents africains  

L’inénarrable Donald Trump a reçu, mercredi 9 juillet 2025, cinq présidents africains et les a humiliés par ses excès d’ignorance et de langage brutal, à l’emporte-pièce. Parmi ses inepties, Trump a voulu faire taire le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, invité aux côtés de ses homologues du Sénégal, du Liberia, du Gabon et de Guinée Bissau…

Abdelaziz Dahmani *

Naguère, le premier président de la Mauritanie, Mokhtar Ould Daddah (MOD), fut démis un certain 10 juillet 1978… Et durant sa présidence, il s’est conduit comme un homme d’honneur et de dignité. Et à propos des États-Unis, MOD a refusé une fois d’être l’invité du président Richard Nixon. C’était en 1971, et il était, cette même année, le président de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) … Oui, il a refusé d’aller à la Maison Blanche. Nixon lui a envoyé un émissaire pour savoir le pourquoi de ce refus… MOD a expliqué à ce messager : «L’année dernière, 1970, le président des États-Unis a refusé de recevoir une délégation de présidents africains mandatés par l’OUA devant lui demander d’arrêter de soutenir le système d’Apartheid en Afrique du Sud, et c’est suite à ce refus, et par solidarité avec les présidents africains que je n’irais pas à Washington». C’était une époque où les Etats-Unis soutenaient à fond l’Apartheid et le racisme des blancs sud-africains, comme elles soutiennent, en cette année 2025, et à fond, l’Apartheid et le racisme des Israéliens, ainsi que le génocide que ces derniers font subir au peuple palestinien…

MOD a ajouté à l’émissaire du président américain: «Si Nixon voudrait me voir, attendez que je termine mon mandat de président de l’OUA. Je répondrais à son invitation à titre de président de la Mauritanie». Puis il a posé cette question à son interlocuteur: «Au fait, pour quelle raison veut-il me recevoir ?» Réponse : «Pour que vous mettiez fin à vos relations diplomatiques avec la Chine»

Les chefs d’Etat comme MOD avaient le sens de l’honneur, de la dignité et du respect. Mais ces chefs d’Etat existent-ils encore?

Il a su dire non

J’ai toujours eu, personnellement, un grand respect pour MOD. Et parmi la cinquantaine de présidents et autres monarques que j’ai rencontrés, durant une sacrée vie de journaliste curieux, MOD est parmi les tous premiers. En d’autres circonstances, alors président d’un pays pauvre, il a su dire non, à divers moments, à De Gaulle, à Hassan II et à Boumediene…

Le 10 juillet, jour de sa dite «chute» à la suite d’un du coup d’État, dont il était au courant deux jours auparavant, j’ai eu envie de rappeler mon profond respect pour MOD. Même si on ne prête rien de grand aux petits, quand ils sont pauvres et dignes.

* Journaliste.

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Festival Impronte di Danza à la Cité de la culture de Tunis

Du 14 au 19 juillet 2025, la Cité de la culture de Tunis accueillera la première édition du Festival Impronte di Danza au Maghreb, une semaine dédiée à l’étude et à l’exploration de la danse classique et contemporaine, avec une importante contribution italienne.

Les cours seront animés par plusieurs figures majeures de la scène chorégraphique italienne : Piero Martelletta, ancien danseur étoile du Teatro dell’Opera di Roma et aujourd’hui maître de ballet, dirigera le travail sur la danse classique ; Paola Sorressa, chorégraphe, professeure de danse contemporaine et directrice artistique de la Mandala Dance Company et de plusieurs festivals du Latium; Luana Rossetti, danseuse, chorégraphe et professeure de danse contemporaine freelance travaillant entre l’Allemagne et l’Italie ; et Luca Bruni, chorégraphe et professeur de danse classique et contemporaine, ainsi que directeur artistique d’Oplas/CRDU.

Les cours, répartis en trois niveaux techniques et par tranche d’âge, auront lieu quotidiennement, du matin jusqu’en fin d’après-midi, à la Cité de la Culture de Tunis, qui a soutenu le projet par l’intermédiaire du Pôle Ballet et Arts Chorégraphiques.

Le samedi 19 juillet, la semaine se conclut par une performance mettant en vedette les artistes italiens participant au programme de formation aux côtés des participants tunisiens.

Le projet Impronte di Danza est né à Pérouse au début des années 2000 dans le but de promouvoir la danse à travers des spectacles et des ateliers. Après des années d’activité continue en Italie, ce format est désormais présent en Afrique. Le festival bénéficie du soutien de l’Institut culturel italien de Tunis, principal partenaire institutionnel, du MIC (Institut culturel de Milan) et de la Région Ombrie.

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Algérie l Le cri exilé de Kamel Daoud à ceux qui volent son deuil

«Il y a des jours qu’on n’oublie pas. Aujourd’hui, ma mère est morte.» Ainsi commence le texte bref mais saisissant publié par l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud , Prix Goncourt 2024, dans le quotidien français Le Figaro.

En quelques lignes, l’auteur de ‘‘Meursault, contre-enquête’’ donne à lire ce que l’exil politique, l’interdiction de territoire, l’autoritarisme peuvent produire de plus inhumain : l’impossibilité de faire son deuil.

Dans ce texte adressé nommément à Abdelmadjid Tebboune, président de la République algérienne, à Kamel Sidi Saïd et à Belkaïm (probablement des figures du pouvoir ou de l’appareil sécuritaire), Daoud ne cherche ni la métaphore ni l’indulgence. Il nomme, il accuse, il témoigne.

La violence du bannissement

L’écrivain, qui vit en France mais reste viscéralement lié à son pays natal, dénonce la violence d’un bannissement qui l’empêche de revenir pour enterrer sa propre mère.

Le texte frappe par sa sobriété. Aucune envolée, aucun effet. Juste la nudité d’une douleur privée rendue publique parce qu’elle devient politique. Il ne dit pas «Ils m’ont interdit de parler», il dit : «Je ne peux pas la voir».

Ce déplacement du langage – du politique au charnel – confère à son propos une puissance rare. Ce n’est plus l’État qui opprime, c’est l’État qui vole l’intime, qui détruit le lien sacré entre une mère et son fils.

«Vous m’avez confisqué le deuil.» Cette phrase résume tout. Elle dit le crime moral que constitue la privation de ce moment ultime. Elle dit aussi une forme d’impardonnable. On peut survivre à l’exil, au silence, à l’injustice. Mais survivre à l’impossibilité de dire adieu à sa mère ? C’est une autre peine. Plus durable. Plus enracinée.

À travers ce cri, Daoud rappelle à chacun de nous ce que peut le pouvoir algérien : non seulement punir ceux qui dérangent, mais les expulser jusqu’au dernier geste d’amour.

Le texte devient tombeau

Ce texte est aussi une mise en garde : il montre que la violence du bannissement ne s’arrête pas à la frontière, elle pénètre jusqu’aux liens les plus fondamentaux. Elle s’immisce dans la mort, dans le chagrin, dans la famille.

Il y a enfin, dans ce message, un geste d’écrivain. Daoud ne se contente pas de crier, il fixe les mots sur le papier comme on grave une stèle. Ce qu’on lui interdit par le corps – être présent au chevet de sa mère – il le fait par le verbe. Le texte devient tombeau. Et mémoire. Il fait adieu en écrivant.

À lire, à partager, à méditer : ce texte de Kamel Daoud est plus qu’un témoignage. Il est un acte. Un cri retenu, une blessure nue, une protestation silencieuse qui parle pour tous ceux, exilés, empêchés, bannis, à qui l’Algérie refuse jusqu’à la douleur.

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Festival de Carthage l Sans queue ni tête

Pourquoi le Festival international de Carthage 2025 n’a-t-il pas de directeur, et ce pour la première fois dans l’histoire de ce prestigieux événement culturel ? La tutelle, c’est-à-dire le ministère des Affaires culturelles, n’a pas cru devoir communiquer sur la question. Et cette aberration ne semble pas choquer grand-monde à Tunis où l’on commence à s’habituer à voir des institutions officielles étêtées, c’est-à-dire sans chef reconnu.  

Bien entendu, la responsabilité sera diluée puisque la direction est assurée par un comité d’organisation dont la composition, encore une première, n’a pas été officiellement annoncée, mais qui, selon des sources, est la même que celle des trois dernières éditions.

L’Établissement national pour la promotion des festivals et des manifestations culturelles et artistiques (ENPFMCA), relevant du ministère des Affaires culturelles, continuera de superviser cette édition du festival qui a commencé avec des controverses : l’annonce du programme a suscité une vague de critiques sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux concernant un concert de Hélène Ségara, annulé après la publication de l’affiche officielle. Selon Hend Mokrani, directeur général de l’ENPFMCA, la décision de retirer Ségara a été motivée par la pression publique liée au soutien présumé de l’artiste à Israël.

Dans un entretien accordé à l’AFP, la chanteuse française a nié avoir jamais signé un contrat ou confirmé sa présence à Carthage, mais les organisateurs affirment disposer de documents officiels prouvant cet accord.

Le festival sera ouvert le 19 juillet et clôturé le 21 août. D’ici là, et étant donné la gabegie organisationnelle dont on a déjà eu un avant-goût, d’autres controverses pourraient survenir pour ternir davantage un événement qui est en train de perdre de son faste et de son prestige d’antan, l’improvisation tenant désormais lieu d’organisation.

«Tant que ces manifestations artistiques restent l’apanage d’une bureaucratie plus soucieuse de répondre aux désidératas des responsables de l’Etat que des attentes des artistes et de leur public, elles resteront sujettes aux improvisations et aux faux pas», commente un producteur culturel qui aurait préféré une organisation basée sur un partenariat public-privé.   

I. B.

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Cinéma | ‘‘Les enfants rouges’’ de Lotfi Achour primé à Amman

Le long métrage de fiction ‘‘Red Path” (Les enfants rouges) de Lotfi Achour a remporté le Grand prix de la compétition officielle du Festival international du film d’Amman – Awal Film (AIFF) dont le palmarès a été dévoilé dans la soirée du jeudi 10 juillet 2025, au Centre culturel Hussein dans la Capitale jordanienne Amman.

‘‘Red Path” a également eu la mention spéciale du meilleur acteur principal pour la première fois, attribuée à Ali Helali ex-aequo avec l’acteur irakien Azzam Ahmed dans ‘‘Songs of Adam’’ d’Oday Rasheed.

“Red path” était dans la course pour le Black Iris, la plus haute distinction, de la compétition des longs métrages de fiction arabes. Dans la même section, le film palestinien ‘‘To A Land Unknown’’ de Mahdi Fleifel a été également doublement récompensé en remportant le prix du jury et celui du public.

“Red Path’’ est le deuxième long-métrage de Lotfi Achour après “Demain dès l’aube” en 2016. Il a été sélectionné dans plus de 50 festivals à travers le monde et raflé plus d’une quinzaine de prix. Présenté en première tunisienne aux 35e Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) en décembre 2024, ce film avait alors décroché le Tanit d’Or, et le prix du public, ex-aequo, avec “Salma” de Joud Said (Syrie).

Récemment, le film de Achour a été doublement primé en Suède à la 15e édition au Festival du film arabe de Malmö tenue du 29 avril au 5 mai, en remportant le prix du meilleur réalisateur et le prix spécial du jury.

Coproduit entre la Tunisie, la France et la Belgique, “Red Path” (100′) est inspirée d’un fait divers datant de novembre 2015, lorsque deux bergers ont été attaqués par des jihadistes dans la montagne de Mghilla, région extrêmement pauvre et isolée du nord-ouest tunisien. Nizar 16 ans, est tué, tandis qu’Achraf, 14 ans, doit rapporter un message macabre à sa famille.

Le film est sorti dans les salles tunisiennes le 23 avril 2025.

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Sortie de la 1ère promotion de Sopal Academy

Inaugurée à Sfax en février 2025, la nouvelle structure dédiée à la formation dans l’industrie manufacturière, Sopal Academy a remis, mercredi 9 juillet 2025, des certificats de formation à sa 1ère promotion composée d’une dizaine de jeunes, filles et garçons.

Au terme de 4 mois de formation accélérée, théorique et pratique, dans le domaine du polissage, ces jeunes vont enfin intégrer l’entreprise industrielle tunisienne. Quelques 35 autres, actuellement en formation dans d’autres spécialités, recevront bientôt leurs certificats de compétences avec un engagement d’emploi, alors que 288 employés ont déjà suivi des cycles de formation continue à cette académie bien équipée.

Sopal Academy est une initiative du groupe Sopal lancée avec l’appui de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ).

Le projet est mis en œuvre dans le cadre du programme develoPPP, mandaté par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et soutenu par l’initiative spéciale «Emploi décent pour une transition juste».

L’objectif est de développer régulièrement des compétences qualifiées et conformes aux besoins du groupe industriel et de son écosystème, dans des métiers tels que la fonderie, le polissage, la fabrication mécanique, l’affutage ou la conception de produits et d’équipements.

Entre 2025 et 2027, près de 300 jeunes bénéficiaires, dont 30% de femmes, vont être formés et intégrés économiquement dans diverses spécialités. Une mise à niveau professionnelle est aussi proposée à 180 installateurs informels et 80 formateurs, dont 50% de femmes, qui bénéficieront d’un renforcement de capacités, avec un accent particulier sur la formation et l’emploi des femmes, des personnes en situation de handicap et des groupes vulnérables.  

La cérémonie a été marquée par la présence de Mahdi Regayeg, directeur général du groupe Sopal, Jameleddine Chiha, conseiller technique à la formation professionnelle auprès de la GIZ Tunisie, ainsi que des représentants des organismes publics partenaires tels que l’Agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant (Aneti) et le Centre national de formation de formateurs et d’ingénierie de formation (Cenaffif).

Wassim Amara, directeur de Sopal Academy et manager administration RH et gestion de carrière du groupe Sopal, a déclaré à cette occasion : «L’évolution au fil des années de notre groupe industriel tunisien repose, entre autres, sur la qualification continue de nos ressources humaines. Nous croyons fortement à la formation, interne et externe, adaptée aux métiers industriels, alors que notre force ouvrière constitue un des piliers fondamentaux de notre réussite et de notre leadership sectoriel».

Créé il y a 40 ans, le groupe Sopal est l’un des fleurons de l’industrie tunisienne. Il opère dans la plomberie (eau et gaz), la robinetterie sanitaire, les accessoires des cuisines et des salles de bain, ainsi que dans les équipements pour le gaz, tels que les raccords, les vannes et les robinets pour bouteilles de gaz.  

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Tunisie, ton environnement fout le camp !  

En attendant la mise en place d’une nouvelle stratégie permettant d’arrêter la dilapidation des biens publics et de toutes les formes de pollution de l’environnement, des mesures urgentes devront être prises en vue de mettre fin à la violation continue de l’environnement et de protéger le littoral dans toutes les régions du pays.

C’est ce que le président de la République, Kaïs Saïed, a ordonné lors de sa rencontre, jeudi 10 juillet 2025, au palais de Carthage, avec le ministre de l’Environnement, Habib Abid.

Cette rencontre a eu lieu au lendemain de la visite inopinée effectuée par Saïed dans le gouvernorat de Monastir, où il s’est enquis de la situation environnementale critique dans le golfe de Monastir, et notamment à la plage de Ksibet El Mediouni récemment touchée par une catastrophe écologique.

Lors d’une visite, le même jour, au gouvernorat de Nabeul, le chef de l’Etat s’est enquis de la détérioration de la situation dans les décharges des eaux usées à El Amoud El-Mrigueb dans les délégations de Menzel Temime et Aïn Grenz.

Dans la délégation de Kelibia, le président a constaté la détérioration de la situation environnementale à la région d’Oued El- Hejar.

Le député de Kélibia et Hammam El Ghezaz, Fadhel Ben Torkia, a précisé, dans une déclaration à la presse, que le chef de l’Etat a pris connaissance, à cette occasion, de «la situation environnementale catastrophique dans la région, qui est devenue une décharge pour les déchets, et les eaux usées provenant des usines opérant dans le voisinage».

Selon la présidence de la République, Saïed a rappelé au ministre de l’Environnement que l’Etat est appelé à garantir le droit à un environnement sain et à contribuer à préserver le climat, tout en mobilisant les moyens nécessaires à l’éradication de la pollution, et ce, conformément à la constitution.

Suite à sa rencontre avec le chef de l’Etat, le ministre Abid n’a pas fait de déclaration. On attendra donc de voir quelles mesures d’urgence son département va prendre pour régler des situations catastrophiques qui durent depuis des années sans que l’Etat n’ait bougé le petit doigt pour y remédier. Et rien ne permet de penser que les autorités publiques seront plus réactives et plus efficaces cette fois-ci.

Notre scepticisme est inspiré par une connaissance éprouvée des limites intrinsèques de la puissance publique et de sa… force d’inertie. Car ce n’est pas la première fois que le premier responsable de l’Etat relève de graves insuffisances que les parties concernées laissent s’aggraver, faute de moyens, de volonté ou de compétence.  

I. B.

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Wajdi Riahi Trio | Un souffle tunisien au Jazz Club 222 à Marseille

Ce samedi 12 juillet 2025 à 21heures, le pianiste tunisien Wajdi Riahi ouvre la soirée au Jazz Club 222, dans le cadre du festival Jazz des cinq continents, qui s’achèvera le 13 juillet. Une performance attendue dans ce lieu intimiste, fruit d’une coproduction entre le Conservatoire Pierre Barbizet – membre du Campus Art Méditerranée – et Marseille Jazz des cinq continents.

Accompagné de son trio, le musicien originaire de Tunis déploie une esthétique libre, poétique et enracinée. Nourrie par les rythmes du Stambeli et de la musique Gnawa, sa musique s’inscrit dans un jazz contemporain à la fois organique et méditatif.

Le second album du trio, enregistré en 2023 au studio La Buissonne, reflète cette quête d’équilibre entre mémoire et innovation. Sur scène, la complicité entre les musiciens se révèle dans chaque pièce, conçue comme un écosystème vivant, en constante transformation.

Southern Exposure

La soirée se poursuivra, à 22h, avec la création Southern Exposure, projet transatlantique né des échanges entre Atlanta et Marseille, porté par des artistes et structures comme MJ5C, AMI, Gallery 992 ou encore le conservatoire.

Conçu dans le cadre de la Villa Albertine, Southern Exposure revisite les codes de l’improvisation avec intensité et audace. Jazz, rap, gospel, hip-hop, musiques populaires et traditions orales s’y croisent dans une performance XXL, en forme de manifeste sonore. Un moment de groove expérimental et de liberté partagée, à l’image des deux villes dont il est issu : fières de leurs luttes, de leurs cultures et de leurs voix.

Djamal Guettala

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Tunisie | Ooredoo, principal partenaire du Festival de Carthage

Ooredoo Tunisie, leader des télécommunications et fervent défenseur de la culture tunisienne, a annoncé, jeudi 10 juillet 2025, le renouvellement de son partenariat en tant que sponsor officiel du prestigieux Festival international de Carthage.

Pour la quatrième année d’affilée, Ooredoo s’associe à l’événement culturel le plus attendu du pays, consolidant ainsi son rôle de promoteur clé des arts et du patrimoine.

Cette année, le partenariat s’inscrit parfaitement dans la dynamique de la campagne estivale de l’opérateur. L’invitation est ainsi lancée à tous les Tunisiens pour Activi Sifek en musique, s’imprégner de la magie des soirées de Carthage et partager les émotions inoubliables des concerts live.

La 59e édition du festival, qui se tiendra du 19 juillet au 21 août 2025, propose une programmation riche et diversifiée qui fait écho à l’engagement de Ooredoo de connecter les gens à leurs passions.

«Notre partenariat avec le Festival International de Carthage est plus qu’un simple sponsoring; il fait partie de notre identité et de notre engagement indéfectible envers la richesse de la culture tunisienne», a déclaré Mansoor Rashid Al-Khater, Ceo de Ooredoo Tunisie. Il ajoute : «Chez Ooredoo, nous aspirons à être au cœur des moments qui rassemblent les Tunisiens, et le festival de Carthage en est l’occasion par excellence. Nous invitons tout le monde à profiter de la programmation exceptionnelle de cette année.»

L’affiche de 2025 présente une pléiade de stars locales, régionales et internationales, promettant de satisfaire tous les goûts musicaux. Ooredoo est particulièrement enthousiaste à l’idée de contribuer à la tenue des spectacles les plus attendus sur la scène légendaire de l’amphithéâtre romain, qui accueillera notamment la star syrienne sensationnelle Nassif Zaitoun, l’icône de la chanson libanaise Najwa Karam, la star tant aimée Nancy Ajram, ainsi que l’artiste de renommée mondiale Saint Levant parmi bien d’autres grands noms qui enchanteront la scène de Carthage.

«Le soutien de Ooredoo au Festival International de Carthage témoigne de sa conviction profonde dans le pouvoir de la culture pour inspirer et unir les communautés», souligne l’opérateur dans son communiqué. Qui ajoute : «Tout au long du festival, Ooredoo sera présent avec diverses animations et initiatives pour enrichir l’expérience des festivaliers, leur permettant ainsi d’activer pleinement leur été et de créer des souvenirs mémorables.»

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Don de véhicules militaires français à l’armée de terre tunisienne

Dans un post sur sa page Facebook, l’ambassade de France en Tunisie a annoncé, jeudi 10 juillet 2025, que l’Etat-major des armées françaises a offert à l’armée de terre tunisienne 20 véhicules Masstech neufs.

La cérémonie de remise des véhicules a eu lieu la veille au ministère de la Défense.

Cette cession s’inscrit dans un programme de livraison de 100 véhicules tout-terrain neufs pour une valeur totale de 5 millions d’euros (environ 17 millions de dinars), indique l’ambassade, qui rappelle que «40 Masstech ont déjà été livrés et que les autres seront acheminés par tranches jusqu’en 2027».

Le Masstech T4 est un 4×4 militaire léger français qui équipe l’armée française depuis 2017.

«Ce don concrétise l’excellente coopération entre nos deux armées et permettra de renforcer les capacités de l’armée de Terre tunisienne, dans le cadre de la sécurisation des frontières et de la lutte contre le terrorisme», écrit l’ambassade.

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