Ces pays qui ne veulent plus de tourisme de masse !
L’été synonyme de baignades, détente et rires ? Que nenni pour certains ! Alors que les vacances estivales débutent, la colère gronde dans de nombreuses villes européennes saturées par le tourisme de masse, rapporte Le Courrier international.
À Rome, Naples, Florence, Venise, mais aussi à Barcelone, Palma ou Athènes, des habitants excédés dénoncent la perte de qualité de vie, la flambée de l’immobilier due aux locations saisonnières, la pression sur les infrastructures et la destruction des écosystèmes.
“Si j’étais maire de Rome, Florence, Naples, Venise, je décréterais sur-le-champ une journée par an sans touristes. Le jour de la libération de l’invasion des touristes”, écrit Antonio Polito dans Sette, l’un des suppléments du Corriere della Sera en Italie.
Certains, comme à Barcelone, en sont allés à la riposte… symbolique avec pistolets à eau et fumigènes. Des voix s’élèvent à travers l’Europe, pour réclamer une refonte du modèle touristique dominant. Plus qu’un rejet des touristes, c’est un appel à un tourisme plus durable, respectueux et réfléchi.
À Athènes, la visite de l’Acropole vire de plus en plus au cauchemar. Submergé par un flot incessant de visiteurs le site emblématique est loin d’être adapté à une telle affluence. En effet, il souffre de carences criantes en infrastructures et en gestion.
Cette problématique met le monde face à un problème philosophique
Sans chercher à culpabiliser qui que ce soit, l’enjeu est ailleurs : repenser notre manière de voyager. C’est le message qu’adresse avec justesse Enrique Rey dans les colonnes d’El País. Nous sommes confrontés à un questionnement moral : jusqu’à quel point voulons-nous cautionner ces pratiques et surtout pouvons-nous vraiment nous permettre d’y renoncer ? Car, bien souvent, s’extraire ou s’éloigner de la société de consommation est aussi un privilège qui n’est pas donné à tous », écrit le journaliste.
Ce n’est pas la démocratisation des vacances qui est remise en question, ni l’élargissement de l’accès à des sites longtemps réservés à une élite. Le véritable enjeu réside dans un changement de paradigme.
« La question n’est pas de savoir si nous avons encore le droit de voyager, mais plutôt de nous interroger : peut-on réellement voyager tous, tout le temps et partout dans le monde ? », souligne Juan Manuel Zaragoza, professeur de philosophie à l’université de Murcie.
Pour une photographe espagnole, “Ce sont les touristes qui doivent s’adapter aux lieux, et non l’inverse”.
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