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Ce que les Etats-Unis doivent à Israël

Comment peut-on qualifier la si particulière relation entre les États-Unis et Israël? Depuis Harry Truman, rien n’a pu altérer la relation si étroite et si complémentaire entre l’Oncle Sam et l’État hébreu. C’est un véritable mariage catholique qui n’admet pas le divorce. Une alliance indéfectible depuis presque 80 ans où tout le monde connaît le rôle protecteur américain mais où Israël rend bien des services à l’Amérique et à son rôle de puissance mondiale. C’est sur cet aspect que le journal israélien Israel Hayom, propriété du couple israélo-américain Adelson qui a aussi bien financé Trump que Netanyahu, est revenu. (Ph. Le président américain Donald Trump aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, le 7 avril 2025.)

Imed Bahri

Le besoin pour Israël de voir les États-Unis tenir tête à ceux qui cherchent à le détruire est indéniable mais que Tel-Aviv a également contribué de nombreuses manières à l’essor de la superpuissance américaine, estime Ariel Kahana.

L’opération Déluge d’al-Aqsa du 7 octobre 2023 ainsi que d’autres événements ont ébranlé la confiance d’Israël démontrant son besoin urgent que l’Amérique demeure dans son rôle de protecteur. Cependant, Israel Hayom note que l’État hébreu a toujours offert «son soutien à son grand ami d’outre-mer» et a établi à l’occasion du 249e anniversaire de l’Indépendance américaine une liste qualifiée de non exhaustive des moyens par lesquels Tel-Aviv a aidé l’Amérique.

Élimination du programme nucléaire iranien : le journal rappelle que toutes les administrations américaines ont considéré le programme nucléaire iranien comme une menace pour les États-Unis bien que les avis divergent sur la manière d’y faire face mais s’accordent toutes sur la nécessité d’agir.

Selon le journal, Israël a accompli sa mission en éliminant, en 12 jours, une menace que la candidate démocrate à la présidence Kamala Harris a qualifiée d’extrêmement dangereuse pour la sécurité nationale des États-Unis. Le président américain Donald Trump y est finalement arrivé et a célébré cette victoire avec un bombardier B-2.

Destruction des missiles iraniens : Ariel Kahana souligne que l’Iran avait planifié à long terme et avait déjà commencé à construire un arsenal de missiles balistiques capables de traverser l’océan et d’atteindre l’Amérique. Cependant, grâce à l’action israélienne, seule une petite partie de cet arsenal a subsisté.

Effondrement de l’Axe iranien : le journal rappelle aussi que le Hezbollah, le régime du président syrien déchu Bachar el-Assad, les milices iraniennes et le Mouvement de résistance islamique (Hamas) étaient des ennemis non seulement d’Israël mais aussi des États-Unis qui les ont classés mouvements terroristes. Washington s’est réjoui de l’effondrement de cet axe après la fuite d’El-Assad car cela a renforcé la sécurité nationale des États-Unis grâce aux efforts militaires israéliens.

Supériorité des armes américaines : avec le succès d’Israël contre l’Iran et le Hezbollah, Tel-Aviv a démontré, selon Israel Hayom, l’incroyable efficacité des systèmes d’armes américains. Rien ne prouve cette efficacité en ce qui concerne les produits de défense chinois et russes.

Renforcement de la dissuasion américaine

Bien que de nombreux Américains et Israéliens le nient, la plupart des pays du monde considèrent toujours Tel-Aviv comme le bras long de Washington ce qui signifie que toute victoire israélienne est par ricochet une victoire américaine.

Le journal rapporte qu’il y a deux ans, la Chine avait servi de médiateur dans un accord de réconciliation entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Aujourd’hui, grâce à la présence de Trump et d’Israël dans la région, chacun réalise que Washington seul façonne le Proche-Orient et que la Chine et la Russie ont été marginalisées.

Gendarmerie du monde : Ariel Kahana affirme qu’aucune autre puissance ne dispose d’un pays à l’autre bout du monde qui mène ses guerres. Ni la Russie ni la Chine n’ont leur propre «Israël» en Amérique latine par exemple. Israël joue donc un rôle crucial dans cet ordre mondial et dans le renforcement de la position de l’Amérique en tant que «gendarme du monde»

Le journal note que Trump a baptisé le système de défense qu’il projette de construire Dôme d’or, il est inspiré du Dôme de fer, le système de défense antimissile complet développé par Israël. C’est une manière de saluer les avancées technologiques israéliennes dans les systèmes Arrow II et III, le Bouclier de David et le Dôme de fer qui servent les États-Unis et leurs alliés.

Israel Hayom indique que la haute technologie israélienne est le deuxième pôle de développement technologique au monde après la Silicon Valley. L’agence a précisé que 2500 entreprises américaines investissent dans l’économie israélienne sans y être contraintes. Des dizaines d’entreprises israéliennes sont cotées au Nasdaq (l’indice boursier des entreprises du secteur technologique de Wall Street) ce qui représente environ 20% des entreprises étrangères qui y sont cotées.

Ce qui peut être ajouté à la liste d’Isarel Hayom c’est que ce mariage catholique entre le États-Unis et Israël qui se distingue par sa longévité et son caractère inaltérable ne manque pas de preuves d’amour aussi crapuleuses et inadmissibles soient-elles! Washington, par exemple, ne se gêne pas à être complice depuis presque deux ans du génocide perpétré par Israël à Gaza et ce en livrant des quantités énormes d’armes et de bombes qui ont détruit le territoire palestinien et tué des dizaines de milliers de civils sans parler du soutien diplomatique et en matière de renseignement.

Également, le silence pernicieux des États-Unis sur les exactions criminelles de l’armée israélienne et des colons en Cisjordanie. Pire, le pasteur évangélique Mike Huckabee nommé par Donald Trump ambassadeur en Israël soutient avec le plus grand culot du monde le rattachement de la Cisjordanie à Israël.

Ce mariage catholique entre l’Oncle Sam et l’État hébreu peut se poursuivre surtout avec le couple soudé Trump-Netanyahu!

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Iran | Chahla Chafiq explique comment les Khomeynistes instrumentalisent la cause palestinienne

Quelques jours après l’instauration du cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, le débat autour de cette guerre reste vif, notamment parmi les élites et les militants iraniens, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Ce débat survient dans un contexte de répression politique accrue en Iran, rendant toute prise de parole libre de plus en plus difficile. Quel écho cette guerre a-t-elle rencontré dans l’opinion publique iranienne ? Quel impact a-t-elle eu sur la société civile ? Et comment les politiques de la République islamique concernant la cause palestinienne sont-elles perçues par la population ? Autant de questions que nous avons abordées avec Chahla Chafiq (ou Shala Shafigh), écrivaine et sociologue irano-française installée à Paris, spécialiste des questions d’islamisme et de droits des femmes dans les sociétés musulmanes. (Ph. Mostafa Khalaji).

Entretien réalisé par Mostafa Khalaji

Kapitalis. Les Iraniens, qui ont enduré huit années de guerre contre l’Irak, se retrouvent aujourd’hui, moins de quarante ans plus tard, face à un nouveau conflit — cette fois entre leur propre gouvernement et Israël. Comment cette guerre est-elle perçue dans l’opinion publique ? Quelles ressemblances et quelles différences les Iraniens y voient-ils par rapport à la guerre Iran-Irak ?

Chahla Chafiq : Malgré la censure dominante et le risque d’être arrêté sous prétexte de trouble à l’opinion publique, les Iraniens, femmes et hommes, parviennent à s’exprimer à travers les messages qu’ils envoient à leurs contacts personnels ou aux médias à l’extérieur du pays ou encore, de manière anonyme, sur les réseaux sociaux. En les écoutant et en les lisant, on s’aperçoit clairement qu’au-delà de leurs divergences d’opinion sur cette guerre, ils considèrent, dans leur majorité, qu’elle résulte de l’ambition de la République islamique d’éradiquer Israël. Un constat logique, puisqu’Israël n’a aucune frontière commune avec l’Iran et que nul conflit n’opposait les deux pays avant l’instauration de la République islamique.

En revanche, depuis 1979, la population entend quotidiennement des slogans promettant l’éradication d’Israël et subit les conséquences néfastes de la mise en œuvre de cette menace, que ce soit avec la création du Hezbollah libanais par le régime iranien au début des années 1980 ou son soutien actif au Hamas.

Le régime iranien semble exploiter à la fois la cause palestinienne et le sentiment patriotique pour tenter de rallier les intellectuels et les élites iraniennes, en Iran comme à l’étranger. Comment cette instrumentalisation se manifeste-t-elle concrètement ?

Après l’avoir emporté dans la révolution de 1979, les Khomeynistes ont appliqué leur ligne idéologique islamiste à la cause palestinienne en la transformant en une guerre contre les juifs, ennemis de l’islam. C’est ainsi qu’ils ont remplacé la perspective de deux États par l’anéantissement d’Israël et ont profité de leur pouvoir étatique à cette fin. Ce faisant, la République islamique a engagé le pays sur une voie guerrière en s’inscrivant dans le fameux «axe de la résistance» avant de le conduire, en juin 2025, dans cette guerre avec Israël.

Lors de plusieurs mouvements de protestation ces dernières années, un slogan a marqué les esprits : «Ni Gaza, ni le Liban, je donne ma vie pour l’Iran». Que traduit-il du rapport entre la population et la politique étrangère du régime ? La position de la République islamique vis-à-vis de la Palestine a-t-elle contribué à désolidariser une partie de la société iranienne de cette cause ?

Ce slogan qui apparaît visiblement dans les manifestations en Iran dès les années 2010 traduit en effet le profond mécontentement de la population par rapport aux ambitions idéologiques du régime iranien au Moyen-Orient. Un fait qui s’est accompagné au fur et à mesure d’un clair désintérêt pour le conflit israélo-palestinien.

Plusieurs défenseurs des droits humains estiment que cette guerre a affaibli les luttes civiles en Iran et permis au régime de durcir encore plus la répression. Dans quel état se trouvent aujourd’hui les mouvements civils iraniens, notamment après la répression du soulèvement «Femme, Vie, Liberté» ? Et dans ce contexte de guerre, quel avenir peut-on leur envisager ?

Cette affirmation fait l’objet de débats parmi les défenseurs des droits humains. Certains y opposent qu’avant même cette guerre, dans la période post-soulèvement «Femme, Vie, Liberté» qui a connu une répression sanglante, le régime a continué à réprimer sévèrement la société civile, notamment par des exécutions.

En effet, une analyse du sort réservé aux diverses formes de protestations qui se sont fait entendre ces dernières décennies confirme que, pour la République islamique, loin d’être un levier ponctuel, la terreur (au sens large de répression) s’inscrit dans un projet idéologico-politique visant à transformer le peuple iranien en une oumma guidée par le leader suprême religieux sur le chemin de la charia.

Toute opposition étant considérée comme un acte de guerre contre l’instance divine et toute insoumission comme un péché, la répression se justifie comme nécessaire au formatage individuel et collectif (j’ai analysé ce mécanisme dans mon essai ‘‘La Prison politique en Iran, logiques et ressorts de la terreur islamiste’’).      

Ce conflit aurait-il pu ouvrir la voie à un changement de régime en Iran ? Ou, au contraire, a-t-il renforcé l’appareil du pouvoir en place ?

Si l’on regarde cette guerre à l’aune des discours du leader suprême Ali Khamenei qui répétait qu’il n’y aurait ni guerre ni négociation, on ne peut que constater l’échec cuisant du pouvoir islamiste.

Dans le même temps, en jetant la lumière sur la vaste infiltration de la République islamique par Israël et sur l’incapacité du régime iranien en matière de défense du pays, cette guerre a fait apparaître l’ampleur de la corruption et de l’incompétence des dirigeants.

Il est donc clair que la République islamique sort affaiblie de cet épisode. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à mettre le pays en péril en cessant sa collaboration avec l’AIEA.

Les difficultés économiques s’aggravent également, accroissant mécaniquement les mécontentements.

Cependant, dans la mesure où le régime montre ses dents au peuple au moyen des arrestations et des exécutions, tout en généralisant une surveillance armée dans l’espace public, les marges d’action contestataire semblent étroites.

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Trump exhorte le Hamas à accepter la « proposition finale » d’un cessez-le-feu de 60 jours à Gaza

Donald Trump a exhorté les militants du Hamas à accepter ce qu’il a appelé une « proposition finale » pour un cessez-le-feu de 60 jours avec Israël à Gaza. Lequel sera présentée par des médiateurs du Qatar et de l’Égypte.

Dans une publication sur les réseaux sociaux, Trump a déclaré que ses représentants avaient eu une réunion « longue et productive » avec des responsables israéliens au sujet de Gaza et du Hamas.

Il n’a pas identifié ses représentants, mais l’envoyé spécial américain Steve Witkoff, le secrétaire d’État Marco Rubio et le vice-président JD Vance devaient rencontrer Ron Dermer, conseiller principal du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Selon Trump, Israël avait accepté les conditions pour finaliser un cessez-le-feu de 60 jours, « pendant lequel nous travaillerons avec toutes les parties pour mettre fin à la guerre ». Dans ce cadre, les représentants du Qatar et de l’Égypte remettraient « cette proposition finale » au Hamas. « J’espère, pour le bien du Moyen-Orient, qu’il acceptera cet accord. Car la situation ne s’améliorera pas, elle ne fera qu’empirer. Merci de votre attention ! ».

De son côté, le Hamas a indiqué être prêt à libérer les otages restants et ouvrir un nouvel onglet à Gaza, quel que soit l’accord visant à mettre fin à la guerre. Alors qu’Israël affirme que celle-ci ne peut prendre fin que s’il est désarmé et démantelé. Le Hamas refuse de déposer les armes.

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La fin de la guerre à Gaza contre la fin des procès de Netanyahu !

Ce qui ressemble s’assemble. Il n’est pas étrange que Donald Trump prenne la défense du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et attaque la justice qui le poursuit pour des affaires de corruption puisque lui-même traîne des casseroles du même genre depuis plusieurs années. D’ailleurs, les deux se présentent comme des victimes de l’État profond.

Imed Bahri

Cependant, ce qui est saisissant c’est que l’attaque et la menace de Trump contre la justice israélienne aient été coordonnées conjointement entre l’Américain et l’Israélien et que Netanyahu, qui s’est maintenu au pouvoir ces dernières années grâce aux guerres successives, cherche à lier la fin de la guerre à Gaza à la fin de ses déboires judiciaires. 

Le journal israélien Haaretz a révélé que l’offensive du président américain contre la justice israélienne concernant le procès pour corruption de Netanyahu avait été coordonnée à l’avance. 

Selon Amos Harel, analyste militaire du journal, Netanyahu utilise sa relation avec Trump pour exploiter les récents «succès militaires» contre l’Iran afin d’influencer la justice israélienne et de mettre fin à son procès sans condamnation ni aveu de culpabilité tout en continuant de reporter la question des détenus jusqu’à la résolution de ses démêlés judiciaires. 

«Ce qu’ils font à Bibi Netanyahu est terrible. C’est un héros de guerre qui a accompli un travail remarquable en collaboration avec les États-Unis pour éliminer la dangereuse menace nucléaire en Iran. Il est actuellement en pleine négociation d’un accord avec le Hamas pour la restitution des otages», a déclaré Trump dans un message publié sur sa plateforme Truth Social dimanche matin. Il a ajouté: «Comment est-il possible que le Premier ministre israélien soit contraint de rester assis devant un tribunal toute la journée, pour RIEN (cigares, poupée Bugs Bunny, etc.)? C’est une CHASSE AUX SORCIÈRES POLITIQUE, très similaire à celle que j’ai dû endurer».

Ici, Trump se moque ouvertement des accusations de corruption dont Netanyahu fait l’objet parmi lesquelles des boîtes de cigares offerts par des hommes d’affaires en échange d’intervention en leur faveur. 

Une menace répugnante

Trump est allé jusqu’à menacer de couper l’aide américaine à Israël en matière de sécurité si le procès se poursuivait, ce que Harel a décrit comme «une idée dangereuse mise par Netanyahu lui-même dans la tête du président américain» et il a qualifié la menace de répugnante car elle a des fins purement personnelles à savoir sauver la tête de Netanyahu. 

L’auteur note que les soupçons de coordination entre Netanyahu et Trump ont été confirmés après que le Premier ministre israélien a publié un tweet officiel remerciant Trump quelques heures après ses propos. Harel a qualifié cet épisode de sarcasme car Trump ne fait pas écho aux exigences du Hamas ou d’une quelconque partie extérieure mais plutôt aux propres exigences de Netanyahu de mettre fin à son procès dans le cadre d’un accord politique ou sécuritaire.

L’insistance de Netanyahu concernant sa survie politique liée à ses tentatives d’influencer le déroulement de son procès a retardé la conclusion d’un accord mettant fin à la guerre à Gaza. 

Le 51e otage

L’analyste militaire estime que le Premier ministre israélien joue la victime et persiste à se présenter comme «le 51e et plus important otage» alors que le Hamas détient encore une vingtaine de soldats israéliens vivants en plus des corps de 30 autres.

Harel écrit: «Ces véritables otages devront attendre que le problème le plus urgent de Netanyahu, à savoir la suspension de son procès, soit résolu». Il souligne que le Premier ministre a récemment demandé une audience d’urgence sollicitant un report de deux semaines de son témoignage en raison de l’évolution de la situation sécuritaire.

Dans une démarche qui a suscité une large controverse, Netanyahu a de nouveau sollicité l’aide du Service de renseignement militaire (Aman) et du Mossad, l’agence de renseignement extérieur, pour convaincre les juges, à huis clos, de l’urgence sécuritaire de reporter son témoignage.

Les juges ont partiellement donné raison à Netanyahu décidant de reporter son témoignage mais seulement d’une semaine et fixant une date ultérieure pour réexaminer sa demande.

Harel estime qu’il y a un sérieux problème lorsque Netanyahu entraîne les plus importantes agences de renseignement israéliennes dans le bourbier de ses affaires personnelles. Tout comme Trump, Netanyahu se présente comme une victime de l’État profond qui cherche à le renverser.

L’analyste de Haaretz souligne que le Likoud a affirmé à plusieurs reprises que Netanyahu est incapable de gérer un pays dans une situation aussi complexe tout en étant accablé par des poursuites judiciaires bien que le principal intéressé ait précédemment affirmé sa capacité à gouverner le pays malgré sa mise en examen.

Harel met aussi en garde contre le danger de mélanger les questions de sécurité avec les considérations personnelles du Premier ministre. L’analyste craint également que les familles des détenus se joignent à Trump et Netanyahu dans une tentative désespérée de libérer leurs proches.

Un comportement scandaleux

L’analyste relève qu’il y a un paradoxe entre l’offensive grotesque de Trump sur la justice israélienne qui relève de l’ingérence et la situation géopolitique qu’Israël impose dans la région. L’Etat hébreu semble imposer une nouvelle réalité au Moyen-Orient, reconstruit son rôle dissuasif et en même temps le Premier ministre hypothèque la souveraineté du pays pour ses propres intérêts.

La semaine dernière, suite à un ultimatum de Trump, Netanyahu a exigé à la dernière minute le retour des avions de chasse qui avaient lancé une attaque de grande ampleur contre Téhéran. Il exhorte désormais le président américain à intervenir directement dans les procédures judiciaires nationales. En définitive, seuls les intérêts personnels de Netanyahu priment et incarnent le seul fil conducteur de sa politique et peu importe si son comportement est scandaleux. La fin justifie les moyens pour le diabolique Premier ministre israélien.

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Gaza │ Mourir pour une bouchée de pain!

Au milieu de paysages apocalyptiques plein de poussière où tout est détruit, des Palestiniens marchent des kilomètres au péril de leur vie pour atteindre les centres de distribution des aides où l’armée israélienne tire sur eux faisant quotidiennement plusieurs morts. Cette situation de chaos dure depuis qu’Israël a confié la distribution des aides à la Fondation humanitaire pour Gaza, une entité créée par les Israéliens et les Américains pour remplacer l’UNRWA qu’ils accusent à tort et sans preuves d’avoir des liens avec le Hamas. 

Imed Bahri

Le New York Times a publié une enquête de Rawan Sheikh Ahmad et Adam Rasgon sur les dangers auxquels sont confrontés les Palestiniens lorsqu’ils se rendent dans les centres de distribution d’aide imposés par Israël dans le cadre d’un système supervisé par la très opaque Fondation humanitaire de Gaza. Selon les auteurs, des centaines de Palestiniens ont été tués dans ce guet-apens depuis le mois dernier. 

Un mois après le lancement d’un nouveau système d’aide soutenu par Israël à Gaza, l’accès aux centres de distribution sous haute surveillance est devenu périlleux pour les Palestiniens entravant ainsi les efforts visant à acheminer suffisamment de nourriture à la population affamée. Le journal américain indique que des incidents violents répétés se sont produits à l’entrée des centres d’aide dont la plupart se trouvent à Gaza et sont gérés par des sociétés de sécurité américaines et gardés par l’armée israélienne.

Piège mortel pour les Gazaouis

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré mercredi que des centaines de personnes ont été tuées au cours du mois dernier à proximité des points de distribution.

Parallèlement, les agences des Nations Unies et les organisations d’aide humanitaire acheminent des vivres limités dans le nord de Gaza. Des personnes désespérées et affamées attaquent les camions transportant de la farine et d’autres marchandises à leur entrée dans la bande de Gaza selon des témoins.

Jens Leers, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha), a décrit le nouveau système de distribution de «piège mortel pour les Gazaouis». Il a déclaré mercredi: «Gaza est l’endroit le plus affamé de la planète et dès qu’on parvient à faire entrer n’importe quelle chose, les gens la pillent. C’est dire le niveau de désespoir!».

Le système d’aide, géré par la Fondation humanitaire pour Gaza, s’étend au-delà de quelques centres du sud. Il a été mis en place après qu’Israël a imposé une interdiction de trois mois sur l’entrée de fournitures humanitaires dans la bande de Gaza. Cette interdiction n’a été que partiellement levée le 19 mai.

Ce nouveau dispositif vise à remplacer un système efficace et fonctionnel dirigé par l’Onu via des centaines de points de distribution. L’Onu et d’autres organisations humanitaires internationales ont critiqué le nouveau système affirmant que l’aide fournie est bien en deçà des besoins et qu’il oblige les gens à marcher des kilomètres dans des conditions dangereuses pour tenter de trouver de la nourriture. Elles ont accusé Israël d’instrumentaliser l’aide.

Des témoins oculaires ont rapporté à plusieurs reprises que les forces israéliennes avaient tiré sur les entrées des nouveaux centres d’aide. L’armée israélienne a prétendu avoir tiré des tirs de sommation lorsque des personnes s’approchaient de ses troupes, ce qu’elle a qualifié de menace. Les responsables israéliens affirment que la Fondation humanitaire pour Gaza est essentielle pour empêcher le Hamas d’accéder au système d’aide. Ils ajoutent que le mouvement a contrôlé la majeure partie de l’aide qui entrait auparavant dans la bande de Gaza en mettant la main sur une partie pour la revendre au marché noir.

Attaques israélienne à proximité des sites de distribution d’aide

Mardi, la France a condamné les tirs des forces israéliennes sur des civils rassemblés autour des sites de distribution d’aide à Gaza affirmant que ces tirs avaient fait des dizaines de morts et de blessés parmi la population civile. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué mardi près d’un site géré par la Fondation humanitaire pour Gaza à Rafah dans le sud de la bande de Gaza. Le CICR a ajouté que son hôpital de campagne de Rafah, proche du centre, avait reçu 149 blessés après l’incident dont 16 ont été déclarés morts à leur arrivée et trois ont succombé à leurs blessures.

L’armée israélienne a déclaré ne pas être au courant de l’incident signalé sur le site de distribution d’aide à Rafah. La Fondation humanitaire pour Gaza n’a pas commenté spécifiquement l’incident mais a indiqué qu’il existait de fausses allégations d’attaques à proximité de ses sites de distribution d’aide et que les médias internationaux associaient à tort ses opérations à des violences à proximité des convois de l’Onu.

«En fin de compte, la solution pour mettre fin aux violences réside dans l’augmentation de l’aide ce qui renforcera la sécurité et réduira l’urgence de la situation. Il n’y a toujours pas de nourriture pour nourrir tous ceux qui en ont besoin à Gaza», indique un communiqué la Fondation.

L’organisation a appelé les Nations Unies et les autres parties à coopérer avec elle.

Depuis que la Fondation humanitaire pour Gaza a commencé à distribuer de l’aide à la mi-mai, la Croix-Rouge a signalé que son hôpital de campagne à Rafah avait activé ses procédures d’évacuation massive à 20 reprises. «Nous condamnons fermement le fait que, depuis un mois maintenant, des personnes soient blessées et tuées quotidiennement en tentant d’accéder à la nourriture dont elles ont désespérément besoin dans une zone de guerre», a déclaré jeudi Christian Cardon, porte-parole principal de la Croix-Rouge.

Dans un communiqué distinct publié lundi, le chef du commandement sud de l’armée israélienne a défendu l’importance de poursuivre la guerre à Gaza lancée selon lui pour écraser le Hamas après le 7 octobre 2023 contre Israël. «Nous ne pouvons tolérer le Hamas ici. Nous ne mettrons pas fin à cette guerre tant que la menace ne sera pas éliminée», a déclaré le général de division Yaniv Asor.

Un contexte de faim et de désespoir croissants

Malgré l’arrivée de fournitures humanitaires des agences des Nations Unies et du Programme alimentaire mondial, l’Onu estime que Gaza est confrontée à une famine catastrophique après plus de 20 mois de guerre et d’approvisionnements insuffisants ayant entraîné une pénurie alimentaire. L’agence humanitaire des Nations Unies a déclaré dans un rapport publié jeudi: «Les familles de Gaza risquent leur vie pour accéder à la nourriture et des pertes massives sont signalées presque quotidiennement. La plupart des familles survivent avec un seul repas par jour et sont privées de leurs apports nutritionnels tandis que les adultes sautent régulièrement des repas pour donner la priorité aux enfants, aux personnes âgées et aux malades, dans un contexte de faim et de désespoir croissants».

Ahmed Samir Qufina, du camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza, a déclaré avoir risqué sa vie à trois reprises en essayant d’atteindre les centres de distribution car sa famille élargie dépendait de lui pour l’approvisionnement alimentaire.

À chaque fois, il quittait le domicile familial au milieu de la nuit et marchait 45 minutes jusqu’aux centres de distribution, généralement accompagné de proches et de voisins. Un jour, il a réussi à obtenir une petite portion de nourriture mais il a été accueilli par des tirs. «J’ai vu la mort là-bas!», indique-t-il, expliquant avoir craint la bousculade et avoir vu des gens utiliser des objets tranchants pour voler la nourriture à ceux qui en avaient reçu. Malgré les risques et le danger qu’il court, il n’a pas le choix. «Nous n’avons pas les moyens de nous procurer de la nourriture», affirme-t-il.

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