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L’ascension agro-industrielle du cactus tunisien

Alors que l’été s’installe et que les premières figues de barbarie commencent à mûrir, la Tunisie s’apprête à entamer une nouvelle campagne de récolte. Ce fruit typique, autrefois banalisé, s’est aujourd’hui imposé comme un symbole de montée en gamme industrielle et d’innovation dans les régions de l’intérieur.

Derrière ce fruit emblématique se cache désormais un cas de succès marquant du développement agroindustriel dans le milieu rural.

La Tunisie est aujourd´hui devenue l’un des leaders mondiaux dans la production d’huile de pépins de figue de barbarie certifiée biologique, un élixir anti-âge qui a su s’imposer sur les marchés d’exportations cosmétiques.

En une décennie, le pays est passé de 5 sociétés de transformation de cactus à 73 entreprises spécialisées dont la moitié sont dirigées par des femmes, soit cinq fois plus que la moyenne tunisienne dans d’autres secteurs.

D’un fruit marginalisé à une filière stratégique

Par ailleurs et confirmant l’essor récent de la filière, 38 nouvelles sociétés se sont établies au cours des 5 dernières années. Cette dynamique entrepreneuriale a permis de créer plus de 1 400 emplois permanents et saisonniers, avec une forte implication des femmes rurales. Le chiffre d’affaires consolidé des entreprises opérant dans la transformation du cactus a augmenté de 140% entre 2020 et 2024.

Depuis 2013, la filière figue de barbarie a reçu l’appui du Projet d’accès aux marchés des produits agroalimentaires et de terroir (Pampat) financé par le Secrétariat d’État à l’Économie de la Confédération Suisse (Seco) et mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi) en collaboration avec les ministères de l’Agriculture (DGPA, DGAB), de l’Industrie (DGIA) et du Commerce (Cepex).

La région de Kasserine en pole position  

Pour retracer les différentes étapes parcourues par la filière et faire bénéficier des initiatives similaires, une nouvelle publication de l’Onudi qui s’intitule : «Le développement d’une nouvelle filière agro-industrielle en Tunisie – Le cas de la figue de barbarie biologique en Tunisie » vient de paraître.

Ce document accorde une attention particulière à la région de Kasserine, qui incarne de manière exemplaire les résultats atteints à l’échelle territoriale. Le gouvernorat représente aujourd’hui 37% du chiffre d’affaires national de la filière figue de barbarie et 30% des investissements réalisés depuis 2013. À Kasserine, la figue de barbarie est devenue un véritable levier du développement local. L’introduction progressive de bonnes pratiques agricoles, l´application des techniques de production biologique et la professionnalisation des activités de post-récolte ont profondément marqué le secteur local. Aujourd´hui, la superficie cultivée certifiée bio a été multipliée par cinq, positionnant la région comme un pôle de référence pour la production durable. Par ailleurs, en l’espace de dix ans, les producteurs locaux ont vu le prix de vente du fruit plus que tripler, renforçant ainsi leurs revenus. En parallèle, la rémunération journalière des ouvrières agricoles à Kasserine a augmenté de 120%. Cette dynamique a permis de créer de nouvelles perspectives économiques dans l’un des territoires les plus défavorisés du pays.

Fer de lance de la cosmétique tunisienne

Au-delà de l’impact local, la Tunisie s’est imposée à l’international. En effet, exportée aujourd’hui sur les cinq continents, l’huile de pépins de figue de barbarie est devenue le fer de lance de la nouvelle cosmétique tunisienne. 55 entreprises, dont la majorité dirigée par des femmes, commercialisent leurs produits à l’étranger. En 2021, la Tunisie est devenue le premier pays au monde à publier une norme technique pour cette huile, marquant une étape majeure dans la démarche qualité engagée par le secteur.

Ce succès à l’international, porté par l’huile de pépins de figue de barbarie, s’inscrit dans une dynamique bien plus large. En parallèle à l’essor des exportations de cet ingrédient cosmétique, la filière a connu une diversification accélérée de ses produits. À l’horizon 2024, près de 400 nouvelles références ont vu le jour, allant des produits agroalimentaires aux formulations cosmétiques élaborées, en passant par la gamme parapharmaceutique issus du cactus. Cette évolution reflète la montée en compétence des entreprises locales et une meilleure valorisation de l’ensemble du fruit, dans une optique d’économie circulaire.

L’un des facteurs décisifs dans l’essor de la filière figue de barbarie a été l’instauration d’une véritable culture de collaboration entre les différents acteurs.

Au fil des années, des liens solides se sont tissés entre les producteurs et les entreprises de transformation tunisiennes, assurant une meilleure fluidité entre l’amont et l’aval et créant un environnement propice à l’investissement et à l’innovation. Cette dynamique collaborative s’est notamment traduite par la mise en œuvre d’un programme de promotion sectoriel public-privé ambitieux autour du logo «Organic Cactus Seed Oil – Origin Tunisia», destiné à positionner l’huile de pépins de figue de barbarie tunisienne sur les marchés.

C’est dans ce contexte qu’a été créée en 2018 l’Association nationale de développement du cactus (Anedec), qui fédère aujourd’hui les principaux opérateurs de la filière. Elle joue un rôle central dans la représentation du secteur, la coordination des actions de promotion et le dialogue avec le secteur public.

En effet, les institutions publiques tunisiennes jouent elles aussi un rôle de plus en plus actif dans le renforcement de la compétitivité de la filière. Ainsi, depuis quelques années le Centre de promotion des exportations (Cepex) organise régulièrement des activités de promotion et de matchmaking à l´international, l’Agence de vulgarisation et de formation agricole (AVFA) va bientôt lancer un programme de formation continue dédié au figuier de barbarie tandis que le Groupement interprofessionnel des fruits (Gifruits) vient d’annoncer l’organisation du «Cactus Innov», le premier concours de l’innovation pour la filière figue de barbarie.

De son côté l’Office national de l’artisanat vient de clôturer la première édition du concours Artiterroir pour mettre en avant des créations artisanales autour du thème artistique du cactus.

D’un autre côté, le ministère du Tourisme est engagé dans la promotion d’expériences immersives touristiques autour de la figue de barbarie à Nabeul et Kairouan.

Ce parcours impressionnant ne doit cependant pas occulter les défis actuels. Depuis 2021, la filière est confrontée à une menace majeure : la cochenille, un insecte ravageur qui menace les plantations. Pour y faire face, une stratégie nationale de lutte intégrée a été mise en place par le ministère de l’Agriculture en collaboration avec le secteur privé. Ainsi, des prédateurs naturels de la cochenille ont été relâchés dans les zones de production afin de favoriser une lutte biologique durable. Parallèlement, des variétés de cactus résistantes ont été identifiées pour avancer dans la replantation. Ces efforts traduisent une approche structurée, qui permettra à la filière agroindustrielle du cactus de continuer à avancer tout en renforçant sa résilience.

La figue de barbarie tunisienne incarne aujourd’hui un modèle de développement agro-industriel durable, fondé sur la valorisation des ressources locales, la collaboration, l’esprit d’entrepreneuriat et l’innovation.

La nouvelle publication de l’Onudi documente ce parcours et propose un ensemble de repères concrets pour d’autres filières en quête de compétitivité. Elle démontre que même les filières perçues à faible potentiel peuvent devenir des moteurs de croissance lorsqu’elles s’appuient sur une vision collective, un engagement coordonné et la volonté d´aller de l´avant ensemble.

Lien à la nouvelle publication.  

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Tunis | Lancement de l’Académie municipale de développement durable et de bioéconomie

Dans un contexte de transition vers des systèmes alimentaires plus résilients, durables et équitables, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) renforce son engagement en Tunisie en accompagnant les villes dans l’élaboration de politiques locales innovantes. (Ph. Municipalité de Tunis).

Acteurs clés de la consommation, de la production et de l’innovation, les villes et collectivités locales jouent un rôle central dans la transformation des systèmes alimentaires. À ce titre, la FAO appuie les municipalités de Tunis et de La Goulette pour promouvoir des modes de production et de consommation durables.

Cette collaboration vise notamment à réduire les pertes et le gaspillage alimentaires en milieu urbain, à renforcer les capacités des acteurs locaux, à encourager l’investissement durable, et à soutenir les jeunes dans le développement de projets innovants au service de la transformation alimentaire.

Dans ce cadre, la FAO et la municipalité de Tunis ont lancé l’établissement de l’Académie municipale de développement durable et de bioéconomie. Cette initiative inédite ambitionne de renforcer les capacités des municipalités en gouvernance alimentaire locale en intégrant les dimensions de sécurité alimentaire, de bioéconomie et de pratiques durables.

L’Académie se veut un véritable lieu d’apprentissage, d’expérimentation et de collaboration. Elle constitue une première en Tunisie et illustre la volonté conjointe des partenaires de renforcer le rôle des municipalités dans l’amélioration du bien-être des populations urbaines, à travers une transformation profonde des systèmes alimentaires vers des modèles plus sains, durables et résilients.

L’appui de la FAO et la continuité d’un certain nombre d’actions s’inscrivant dans cette dynamique, à savoir la visite d’échange à Milan (Italie) ainsi que des sessions de formation sur l’économie circulaire et les techniques de compostage ont été organisées en juin 2025, au profit des cadres des municipalités de Tunis et de La Goulette.

Ces activités, soutenues par la FAO en partenariat avec l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap) et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), ont permis de renforcer les compétences des cadres municipaux et d’équiper l’espace dédié aux formations.

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France | Le député Olivier Marleix s’est suicidé à son domicile

Le député français Olivier Marleix, élu Les Républicains (LR), s’est donné la mort lundi 7 juillet 2025 à son domicile d’Anet, dans le département d’Eure-et-Loir (centre de la France).

Âgé de 53 ans, le parlementaire a été retrouvé pendu dans une chambre de sa maison, a confirmé le parquet de Chartres dans un communiqué relayé par l’AFP.

C’est le maire de la commune qui a alerté les autorités. Les gendarmes, dépêchés sur place en milieu d’après-midi, ont découvert son corps «inanimé, pendu par une corde attachée à une poutre», selon les termes du parquet. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes du drame, et des perquisitions ont été menées dans la maison et le véhicule du parlementaire.

Fils de l’ancien ministre Alain Marleix, Olivier Marleix siégeait à l’Assemblée nationale depuis 2012. Figure de la droite républicaine, Il avait présidé le groupe LR à l’Assemblée entre 2022 et 2024 et s’était fait remarquer par ses prises de position fermes sur la souveraineté industrielle, la réforme de l’État et les enjeux institutionnels.

Ce suicide intervient dans un contexte politique particulièrement tendu en France, à la suite des élections législatives anticipées qui ont profondément recomposé le paysage parlementaire.

La disparition d’Olivier Marleix laisse un vide dans une famille politique déjà fragilisée par la crise interne des Républicains.

D. G.

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Iran | Chahla Chafiq explique comment les Khomeynistes instrumentalisent la cause palestinienne

Quelques jours après l’instauration du cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, le débat autour de cette guerre reste vif, notamment parmi les élites et les militants iraniens, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Ce débat survient dans un contexte de répression politique accrue en Iran, rendant toute prise de parole libre de plus en plus difficile. Quel écho cette guerre a-t-elle rencontré dans l’opinion publique iranienne ? Quel impact a-t-elle eu sur la société civile ? Et comment les politiques de la République islamique concernant la cause palestinienne sont-elles perçues par la population ? Autant de questions que nous avons abordées avec Chahla Chafiq (ou Shala Shafigh), écrivaine et sociologue irano-française installée à Paris, spécialiste des questions d’islamisme et de droits des femmes dans les sociétés musulmanes. (Ph. Mostafa Khalaji).

Entretien réalisé par Mostafa Khalaji

Kapitalis. Les Iraniens, qui ont enduré huit années de guerre contre l’Irak, se retrouvent aujourd’hui, moins de quarante ans plus tard, face à un nouveau conflit — cette fois entre leur propre gouvernement et Israël. Comment cette guerre est-elle perçue dans l’opinion publique ? Quelles ressemblances et quelles différences les Iraniens y voient-ils par rapport à la guerre Iran-Irak ?

Chahla Chafiq : Malgré la censure dominante et le risque d’être arrêté sous prétexte de trouble à l’opinion publique, les Iraniens, femmes et hommes, parviennent à s’exprimer à travers les messages qu’ils envoient à leurs contacts personnels ou aux médias à l’extérieur du pays ou encore, de manière anonyme, sur les réseaux sociaux. En les écoutant et en les lisant, on s’aperçoit clairement qu’au-delà de leurs divergences d’opinion sur cette guerre, ils considèrent, dans leur majorité, qu’elle résulte de l’ambition de la République islamique d’éradiquer Israël. Un constat logique, puisqu’Israël n’a aucune frontière commune avec l’Iran et que nul conflit n’opposait les deux pays avant l’instauration de la République islamique.

En revanche, depuis 1979, la population entend quotidiennement des slogans promettant l’éradication d’Israël et subit les conséquences néfastes de la mise en œuvre de cette menace, que ce soit avec la création du Hezbollah libanais par le régime iranien au début des années 1980 ou son soutien actif au Hamas.

Le régime iranien semble exploiter à la fois la cause palestinienne et le sentiment patriotique pour tenter de rallier les intellectuels et les élites iraniennes, en Iran comme à l’étranger. Comment cette instrumentalisation se manifeste-t-elle concrètement ?

Après l’avoir emporté dans la révolution de 1979, les Khomeynistes ont appliqué leur ligne idéologique islamiste à la cause palestinienne en la transformant en une guerre contre les juifs, ennemis de l’islam. C’est ainsi qu’ils ont remplacé la perspective de deux États par l’anéantissement d’Israël et ont profité de leur pouvoir étatique à cette fin. Ce faisant, la République islamique a engagé le pays sur une voie guerrière en s’inscrivant dans le fameux «axe de la résistance» avant de le conduire, en juin 2025, dans cette guerre avec Israël.

Lors de plusieurs mouvements de protestation ces dernières années, un slogan a marqué les esprits : «Ni Gaza, ni le Liban, je donne ma vie pour l’Iran». Que traduit-il du rapport entre la population et la politique étrangère du régime ? La position de la République islamique vis-à-vis de la Palestine a-t-elle contribué à désolidariser une partie de la société iranienne de cette cause ?

Ce slogan qui apparaît visiblement dans les manifestations en Iran dès les années 2010 traduit en effet le profond mécontentement de la population par rapport aux ambitions idéologiques du régime iranien au Moyen-Orient. Un fait qui s’est accompagné au fur et à mesure d’un clair désintérêt pour le conflit israélo-palestinien.

Plusieurs défenseurs des droits humains estiment que cette guerre a affaibli les luttes civiles en Iran et permis au régime de durcir encore plus la répression. Dans quel état se trouvent aujourd’hui les mouvements civils iraniens, notamment après la répression du soulèvement «Femme, Vie, Liberté» ? Et dans ce contexte de guerre, quel avenir peut-on leur envisager ?

Cette affirmation fait l’objet de débats parmi les défenseurs des droits humains. Certains y opposent qu’avant même cette guerre, dans la période post-soulèvement «Femme, Vie, Liberté» qui a connu une répression sanglante, le régime a continué à réprimer sévèrement la société civile, notamment par des exécutions.

En effet, une analyse du sort réservé aux diverses formes de protestations qui se sont fait entendre ces dernières décennies confirme que, pour la République islamique, loin d’être un levier ponctuel, la terreur (au sens large de répression) s’inscrit dans un projet idéologico-politique visant à transformer le peuple iranien en une oumma guidée par le leader suprême religieux sur le chemin de la charia.

Toute opposition étant considérée comme un acte de guerre contre l’instance divine et toute insoumission comme un péché, la répression se justifie comme nécessaire au formatage individuel et collectif (j’ai analysé ce mécanisme dans mon essai ‘‘La Prison politique en Iran, logiques et ressorts de la terreur islamiste’’).      

Ce conflit aurait-il pu ouvrir la voie à un changement de régime en Iran ? Ou, au contraire, a-t-il renforcé l’appareil du pouvoir en place ?

Si l’on regarde cette guerre à l’aune des discours du leader suprême Ali Khamenei qui répétait qu’il n’y aurait ni guerre ni négociation, on ne peut que constater l’échec cuisant du pouvoir islamiste.

Dans le même temps, en jetant la lumière sur la vaste infiltration de la République islamique par Israël et sur l’incapacité du régime iranien en matière de défense du pays, cette guerre a fait apparaître l’ampleur de la corruption et de l’incompétence des dirigeants.

Il est donc clair que la République islamique sort affaiblie de cet épisode. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à mettre le pays en péril en cessant sa collaboration avec l’AIEA.

Les difficultés économiques s’aggravent également, accroissant mécaniquement les mécontentements.

Cependant, dans la mesure où le régime montre ses dents au peuple au moyen des arrestations et des exécutions, tout en généralisant une surveillance armée dans l’espace public, les marges d’action contestataire semblent étroites.

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Une chercheuse dédramatise | L’échouage des dauphins est un phénomène naturel  

Selon Samira Najjar, chercheuse à l’Institut national des sciences et technologies de la mer (INSTM), l’échouage d’un dauphin sur la plage de Hammam-Lif, dans la banlieue sud de Tunis, est un phénomène courant et qui se produit tout au long de l’année, avec une légère hausse liée aux courants marins et aux activités de pêche, et non exclusivement à la hausse des températures en mer. (Photo INSTM: Dauphin échoué dans un plage du golfe de Hammamet en mars 2021).

Plus de 20 cas de ce type sont recensés chaque année, a rappelé Mme Najjar, qui intervenait ce lundi 7 juillet 2025 ans l’émission ‘‘Ahla Sbeh’’ sur Mosaïque, en précisant que le dauphin échoué le week-end dernier appartient à l’espèce Tursiops truncatus, communément appelée grand dauphin ou dauphin à nez en bouteille — l’une des espèces les plus répandues sur les côtes tunisiennes.

Des échantillons sont généralement prélevés par les services compétents afin de déterminer les causes exactes de la mort, bien qu’il soit rarement possible d’en avoir la certitude absolue, a encore indiqué Mme Najjar, en précisant que le décès des dauphins est souvent dû à des parasites, au bruit sous-marin généré par le trafic maritime intense — perturbant leur orientation — ou encore à leur vieillissement naturel.

La chercheuse a appelé à ne pas dramatiser la situation, assurant que les autorités suivent le dossier de près et lui accordent l’attention requise.

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Sauvons Tunisair tant qu’il est encore temps !

Il ne m’est pas facile d’écrire ces mots, mais c’est nécessaire. Et urgent. Quand on a aimé une compagnie, qu’on lui a donné du temps, de l’énergie, parfois même des sacrifices personnels… voir ce qu’elle devient aujourd’hui, c’est douloureux. Tunisair n’a jamais été parfaite. Mais elle n’était jamais descendue aussi bas.

Rihab Said Guissouma *

On a connu les retards, les galères, les pannes. Mais malgré tout, il y avait une âme. Des équipes soudées, du respect pour les passagers, une fierté de servir notre drapeau dans les airs.

Aujourd’hui, ce que je vois me brise le cœur : des vols annulés sans explication; des passagers laissés seuls, sans informations ni soutien; des équipes au sol très qualifiées, mais qui manquent cruellement de moyens pour faire leur travail correctement. Tout va mal

On ne peut plus se taire. Il faut parler. Il faut agir. Et surtout, il faut respecter. Respecter les voyageurs qui paient pour un service digne. Respecter les employés qui donnent tout avec peu de moyens. Respecter le nom de Tunisair, parce qu’il représente plus qu’une entreprise. C’est un symbole national. Ce n’est pas trop tard. Il faut remettre les avions en état. Il faut reconstruire la confiance avec des gestes simples : informer, accompagner, s’excuser quand il le faut. Il faut des responsables présents, visibles, engagés. Et surtout, il faut arrêter de faire semblant que tout va bien. Parce que non, tout ne va pas bien. Et il n’y a rien de honteux à l’admettre.

Une seconde chance

À ceux qui portent encore l’uniforme : respect et courage. Je sais ce que vous vivez. Je sais que vous tenez la baraque comme vous pouvez. Vous méritez mieux. Vous méritez qu’on vous écoute. Qu’on vous soutienne. Qu’on vous rende les moyens de faire votre travail avec fierté. Et c’est justement pour cela que je m’adresse aujourd’hui au ministre du Transport : Tunisair ne peut plus être traitée comme un simple dossier administratif. Elle doit devenir une affaire d’État. Je demande la création d’une cellule de crise nationale, avec de vrais experts; un budget annuel structuré et suivi, dédié à la relance du transport aérien; une révision complète des responsabilités, avec obligation de résultats; et surtout, une vision à long terme, claire, ambitieuse, transparente.

Je ne me fais pas d’illusions. Mais je refuse de rester silencieuse face à l’effondrement d’une compagnie que des générations ont servie avec loyauté et honneur.

Tunisair mérite une seconde chance. Elle mérite mieux que des réponses automatiques. Elle mérite une vraie décision politique. Avec respect, mais sans silence.

* Ancienne employée de Tunisair.

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Tunisie | Les « docteurs chômeurs» doivent-ils être intégrés d’office à la fonction publique ?

Ils se disent «docteurs chercheurs», titre pompeux qui ne renvoie pas nécessairement à une compétence précise et/ou prouvée. Il se disent aussi «mouâttaline âla al-âmal», littéralement condamnés au chômage, et exigent d’être tous recrutés au sein de la fonction publique, laquelle souffre déjà, en plus d’un sureffectif que rien ne justifie, d’incompétence crasse et d’inefficacité chronique.

Ces chômeurs de longue durée, qui n’ont pu trouver un emploi dans le secteur privé en faisant valoir leurs compétences supposées, ont observé un énième sit-in ce lundi 7 juillet 2025, devant l’Assemblée des représentants du peuple, pour réclamer leur intégration directe (c’est-à-dire sans concours ni examen ni questionnaire) dans le corps de l’enseignement supérieur et de la recherche. Et ils trouvent, bien sûr, qu’ils sont dans leur droit, puisque l’Etat providence, plus populiste que jamais, leur fait comprendre par certaines de ses décisions que la compétence et l’expérience ne sont plus nécessaires ni exigées pour avoir un emploi «mosmar fi hit» (littéralement clou au mur) dans l’administration publique.  

Cette mobilisation coïncide avec la tenue, ce même jour, d’une séance plénière au Parlement consacrée à l’audition du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaid.

Dans une déclaration à Mosaïque FM, Hamda Kouka, représentant des «docteurs chercheurs», a exprimé son étonnement face à la «politique d’opacité adoptée par le ministère concernant le nombre officiel d’inscrits sur la plateforme qui leur est dédiée» pour bénéficier d’un poste dans les établissements y afférents, rappelant que le ministère avait promis que le recensement des postes vacants serait achevé au plus tard le 21 mars, une promesse qui, selon lui, n’a toujours pas été tenue.

Hamda Kouka a également réitéré le refus des docteurs d’être détournés de leur parcours académique en étant affectés à des postes administratifs ne correspondant ni à leur niveau de qualification, ni à leurs compétences en matière de recherche, qualifiant cette orientation de véritable gaspillage de talents dont les institutions universitaires et scientifiques ont pourtant besoin.

Loin de mettre en doute les talents supposés de ces demandeurs d’emploi ni renier leur droit à des postes bien rémunérés dans la fonction publique, on doit cependant leur faire comprendre que ces postes sont accordés au mérite et que, dans un monde «normal», pas celui rêvé où il baignent, il leur incombe de prouver ce qu’ils valent réellement et ce qu’ils peuvent apporter à leurs employeurs pour espérer bénéficier d’un emploi bien rémunéré.

Les diplômes, on sait ce qu’ils valent, surtout lorsqu’ils sont agités par des «diplômés» qui, à l’essai, prouvent souvent l’ampleur de leur ignorance et de leur incompétence crasse.

L’administration publique, qui est déjà au bord de l’implosion, n’a pas besoin d’un surplus de bras cassés.   

A bon entendeur salut !

I. B.   

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Tunisie | Les déboires judiciaires du clan Trabelsi se poursuivent

Les Trabelsi, clan de Leila, la veuve de l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali, décédé le 19 septembre 2019 à Djeddah, en Arabie saoudite, où il s’est enfoui après la révolution du 14 janvier 2011, continuent de faire parler d’eux et de payer pour les malversations financières et autres qu’ils ont commis du temps où ils imposaient leur loi en Tunisie.

C’est le cas notamment des deux figures les plus emblématiques de ce clan, qui sont Imed Trabelsi, incarcéré depuis 2011, poursuivi dans plusieurs affaires, condamné à de lourdes peines de prison, et qui risque de passer le restant de sa vie sous les verrous, et Belhassen Trabelsi, poursuivi dans plusieurs affaires et condamné à de lourdes peines de prison lui aussi, mais il est en fuite depuis quatorze ans et traqué par la justice tunisienne.

Ces deux-là viennent d’être condamnés par la chambre pénale spécialisée dans les affaires de corruption financière auprès du tribunal de première instance de Tunis à trois ans de prison, peine assortie d’une exécution immédiate pour Belhassen, toujours en fuite.

Selon les éléments du dossier, les deux éléments les plus corrompu des Trabelsi étaient poursuivis pour des faits à caractère financier liés à l’octroi d’un prêt par une banque publique, dans de conditions peu orthodoxes.

Par ailleurs, les poursuites ont été classées dans cette même affaire à l’encontre de l’ancien président, décédé, et ce conformément aux dispositions légales en vigueur.

I.B.

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Percée du chiisme en Tunisie entre réalité et fantasme 

Si la Tunisie est très majoritairement sunnite, le chiisme y a une présence historique et existe aujourd’hui sous une forme souvent plus culturelle ou «affective» que numériquement significative, tout en étant parfois l’objet de débats plus politiques que religieux. (Ph. Rassemblement de solidarité avec les femmes iraniennes devant le Centre culturel iranien, à Mutuellevile, Tunis).

Imed Bahri

Les récentes attaques militaires d’Israël et des Etats-Unis contre l’Iran ont certes provoqué une grande émotion en Tunisie et un courant de sympathie pour le peuple iranien, mais ce sentiment reste conjoncturel et exprime davantage un rejet de l’expansionnisme belliqueux d’Israël et de l’impérialisme décomplexé des Etats-Unis qu’une réelle sympathie pour le régime des mollahs en place à Téhéran. Car les Tunisiens, plus portés sur la modération et la négociation, ont toujours abhorré les radicalismes, qu’ils soient politiques ou religieux. Et l’Iran de la République islamique ne leur inspire pas confiance. Au contraire…

La Tunisie est un pays à très forte majorité sunnite, de rite malékite. Le poids du chiisme y est relativement faible en termes de nombre de fidèles. Cependant, des voix s’élèvent, notamment sur les réseaux sociaux, pour s’alarmer de la poussée du chiisme dans le pays que certains attribuent, à tort ou à raison, à l’activisme de prosélytes locaux proches du Centre culturel iranien ouvert dans le pays dans les années 1990 ou à un supposé tropisme iranien du président Kaïs Saïed que des opposants agitent sans en apporter la preuve.

La question de la présence chiite en Tunisie est complexe et a des dimensions historiques et sociopolitiques.

Une présence remontant au Xe siècle

En effet, le chiisme n’est pas un phénomène nouveau dans notre pays. Il a une présence ancienne, notamment liée à la période fatimide (Xe siècle), qui était une dynastie chiite.

Il existe aussi un «chiisme affectif et politique» qui s’exprime à travers une admiration pour Ahl Al-Bayt (la famille du prophète Mohamed), souvent plus dans une logique de justice que de confrontation.

Il n’existe pas de chiffres précis et récents sur le nombre exact de musulmans chiites en Tunisie. Cependant, les sondages sur la religiosité mentionnent souvent l’acceptation de la présence chiite (par exemple, un sondage de 2021 indique que 50,2% des Tunisiens acceptent qu’il y ait des chiites en Tunisie), mais cela ne se traduit pas par un pourcentage significatif de la population se déclarant chiite.

La grande majorité de la population reste donc musulmane sunnite (environ 99%).

La liberté de conscience garantie par la loi

Récemment, des discussions ont émergé concernant une possible «percée chiite» en Tunisie, parfois liée à des influences étrangères ou des questions politiques. Cependant, beaucoup soulignent que le chiisme tunisien est souvent distinct de celui du Moyen-Orient, porté par des intellectuels et sans radicalisme. L’hostilité entre sunnites et chiites, si elle existe, est surtout perceptible chez les groupes islamistes radicaux, qui sont aujourd’hui très marginaux dans notre pays.

Sur un autre plan, la Tunisie est un État civil qui garantit la liberté de conscience. Le chiisme est une doctrine reconnue, bien que son exploitation à des fins politiques soit un sujet de préoccupation pour l’État.

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Cinq livres pour penser la Tunisie autrement

Les ouvrages que publie à Tunis Sud Éditions ne cherchent ni à séduire ni à caresser dans le sens du poil. Ils dérangent parfois, questionnent souvent, éclairent toujours. Certains, bien qu’éloignés des tables de nouveautés, conservent une force intacte. Ils abordent l’histoire, les impasses de la modernité, les fragments intimes, les soubresauts de la mémoire tunisienne. Voici cinq titres qui méritent qu’on les reprenne aujourd’hui, à contre-courant du bruit ambiant.

Djamal Guettala

‘‘Noùl’’, de Sonia Kallel

Dans la Médina de Tunis, entre ruelles éteintes et ateliers oubliés, Sonia Kallel marche, observe, écoute. Son texte suit les derniers tisserands du sefsari, témoins d’un monde qui décline mais refuse de disparaître. Le noùl, ce métier à tisser archaïque, devient symbole d’un geste, d’un lien, d’un récit. Un livre modeste dans la forme, puissant dans sa portée.

‘‘Quelques jours de la vie d’un couple’’, de Rabâa Ben Achour-Abdelkéfi :

Un couple en apparence solide s’effondre. En toile de fond : la Tunisie des années 2000, la dictature, les faux-semblants sociaux, les blessures d’enfance enfouies. Dans une langue limpide et acérée, Rabâa Ben Achour explore ce qui ronge : le vide derrière la réussite, l’exil intérieur, la perte de sens. Un roman lucide et nécessaire.

‘‘Wassila Bourguiba – La main invisible’’, de Noureddine Dougui :

Longtemps cantonnée à un rôle secondaire, Wassila Bourguiba apparaît ici dans toute sa complexité. Conseillère de l’ombre, stratège politique, figure féminine centrale d’un pouvoir viril, elle a su manœuvrer, influer, façonner. Dougui retrace avec rigueur et nuance le parcours de cette femme dont l’histoire a trop longtemps ignoré la trace.

‘‘La marmite d’Ayoub’’, de Med Ridha Ben Hamouda :

C’est un roman de faille, de vertige, de beauté crue. Med Ridha Ben Hamouda y interroge ce qui subsiste quand tout vacille : le désir, le sacré, la quête du bonheur. Une écriture intense, presque mystique par moments, qui cherche moins à convaincre qu’à secouer.

‘‘Le Bandit’’, de Taoufik Ben Brik :

Une fiction enragée, écrite comme une course, une fuite, une charge. Publié en 2004, ‘‘Le Bandit’’ anticipe le soulèvement des corps et des mots. Avec sa langue nerveuse et insolente, Taoufik Ben Brik invente un héros qui vole les paragraphes, défie les dictatures et plante ses étendards dans les marges. La littérature comme insurrection.

Sud Éditions ne publie pas pour accompagner l’air du temps, mais pour en décaler le rythme. Ces cinq livres, chacun à sa manière, proposent une autre lecture de la Tunisie : plus intérieure, plus dense, plus libre.

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Ce que les États-Unis attendent d’Ahmed Al-Charaa

La lune de miel entre l’administration Trump et le président syrien Ahmed Al-Charaa se poursuit. Après avoir rencontré le président américain à Riyad en mai, Al-Charaa est attendu à la Maison-Blanche début septembre. Toutefois, Washington a six exigences: la normalisation avec Israël, l’expulsion des combattants étrangers sur laquelle les Américains se montrent désormais moins rigides, l’expulsion des combattants palestiniens, le démantèlement des réseaux iraniens, la destruction des armes chimiques et empêcher la résurgence de l’État islamique qui continue de constituer une menace sérieuse.

Imed Bahri

Une enquête publiée par le New York Times (NYT) indique que l’administration Trump a levé la plupart des sanctions contre la Syrie ce qui est un signe de bonne volonté envers le nouveau pouvoir dirigé par Al-Charaa. Cependant, ce rapprochement diplomatique n’est pas un chèque en blanc, il est conditionné par la satisfaction de certaines exigences spécifiques des États-Unis. 

La décision de lever les sanctions a été saluée par le peuple syrien dont plus de 90% de la population vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Cependant, certaines sanctions levées par Trump vont nécessiter l’approbation du Congrès ce qui ne sera pas difficile à obtenir étant donné que le président dispose de la majorité aussi bien dans la Chambre des représentants que dans le Sénat et que les démocrates souhaitent donner sa chance au nouveau pouvoir syrien. 

Normalisation avec Israël

L’enquête du NYT confirme que les États-Unis attendent du gouvernement syrien qu’il prenne des mesures sérieuses pour normaliser ses relations avec Israël ce qui impliquerait dans un premier temps la signature d’un accord garantissant la cessation de toutes les hostilités entre les deux pays.

Washington espère que la Syrie adhérera à terme aux Accords d’Abraham à l’instar des Émirats arabes unis, du Maroc, de Bahreïn et du Soudan.

Départ des «terroristes étrangers»

Selon le journal américain, le président Trump a exigé l’expulsion des combattants étrangers arrivés en Syrie depuis 2011 craignant qu’ils ne soient impliqués dans la planification d’attentats terroristes à l’étranger.

Cependant, Al-Charaa a rejeté les premières demandes américaines d’expulser les combattants ou de les séparer de ses forces. Il a d’ailleurs déjà commencé à les intégrer à sa nouvelle armée. Son gouvernement maintient que leur retour dans leur pays est quasiment impossible soit parce que ces pays refusent de les accueillir, soit en raison du risque de les voir exécutés.

Le gouvernement syrien de transition a également averti que l’isolement des combattants en Syrie pourrait engendrer des divisions internes et fragiliser le nouveau régime.

Après que Trump ait initialement exigé le départ de «tous les terroristes étrangers» de Syrie, Washington a ensuite reculé exigeant seulement une transparence totale sur leur localisation. 

Le NYT explique qu’un grand nombre de ces combattants avaient auparavant combattu au sein d’Al-Qaïda en Syrie qu’Al-Charaa a fondé et dirigé pendant des années avant d’annoncer sa scission en 2016. Des milliers d’entre eux sont restés au sein de la formation du futur président syrien Hayat Tahrir Al-Cham ou dans d’autres formations loyalistes.

Rupture des liens avec les Palestiniens

Autre exigence, les Américains attendent également de la Syrie qu’elle rompe ses liens avec les groupes armés palestiniens notamment le mouvement du Jihad islamique, une demande saluée par Israël. Le gouvernement syrien a déjà pris les premières mesures en arrêtant deux hauts responsables du mouvement en avril dernier.

Le journal américain ajoute que la Syrie est confrontée à un dilemme concernant l’expulsion des chefs et combattants palestiniens car aucun pays n’est disposé à les accueillir. Le Liban et les pays voisins refusent de les accueillir par crainte de tensions ou d’attaques israéliennes.

Démantèlement des réseaux iraniens

Les États-Unis exigent également le démantèlement des réseaux affiliés à l’Iran sur leur territoire. Cette exigence n’est pas difficile à obtenir du fait que le président Al-Charaa considère l’Iran et le Hezbollah comme des partenaires du régime du président déchu Bachar el-Assad qu’il a combattu. Cependant, selon le NYT, ce processus pourrait nécessiter l’aide de services de renseignement étrangers.

Le journal américain indique que la destruction des armes chimiques est également une priorité absolue pour les États-Unis.

Démantèlement des stocks d’armes chimiques

Le programme chimique syrien a débuté dans les années 1970 et les scientifiques syriens ont réussi à constituer des stocks de sarin, de chlore et de gaz moutarde dont certains ont été utilisés contre des civils pendant les 13 années de guerre civile sous Al-Assad.

Cela a conduit à un accord en 2013 qui a permis à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) relevant des Nations Unies d’envoyer des inspecteurs fermer 27 sites liés à la production de ces armes.

Le nouveau gouvernement syrien a invité des experts internationaux et a coopéré pour partager des informations sur les stocks restants. Les experts estiment qu’il existe environ 100 sites cachés ce qui rend l’accès et la destruction de ces stocks particulièrement difficiles.

Prévenir la résurgence de Daech est également une priorité pour Washington, qui exige du gouvernement syrien qu’il contrôle les camps et les prisons où sont détenus les combattants de Daech, lesquels sont toujours sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS), formées par des Kurdes soutenus par les États-Unis.

La Maison-Blanche espère que le nouveau gouvernement assumera la responsabilité de la fermeture des camps abritant les familles des combattants de Daech et préparera le terrain pour la réinsertion ou l’expulsion de leurs résidents malgré la fragilité des infrastructures sécuritaires syriennes dans ces zones.

Washington ne se préoccupe pas outre mesure de la manière dont Al-Charaa gouverne la Syrie en interne mais s’attache plutôt à garantir que cette gouvernance soit cohérente avec les intérêts régionaux des États-Unis… et d’Israël. C’est le facteur décisif dont dépendra l’amélioration des relations avec Damas.

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Vient de paraître | ‘‘Planisphère intime’’ de Shams Nadir / Mohamed Aziza

La bibliothèque tunisienne s’enrichit avec un nouvel ouvrage de Shams Nadir / Mohamed Aziza,‘‘Planisphère intime’’, qui vient de paraître à Beyrouth, un recueil qui s’ouvre aux quatre coins du monde, enjambe les océans et les déserts pour évoquer des rencontres fraternelles, des souvenirs personnels ou des mémoires historiques comme des repères à la traversée intime et collective.

«Stèles» et «Balises» composent ce livre-florilège, naviguant entre mer et terre, célébrant la beauté du monde, rappelant aussi ses drames et ses tragédies, saluant ses chantres de Léopold Sédar Senghor à Munir Bashir en passant par Yehudi Menuhin, invoquant morts et vivants, Mahmoud Darwich, Julio Cortazar, Jorge Amado, Mario Luzi, Louis Aragon ou Mohamed Bouazizi.

Poèmes, réflexions, opus pour opéra, témoignages de lecture, sont rassemblés pour élever des lampadaires sur le chemin d’une vie, riche, ouverte, sans frontières, avec ce dialogue permanent qui caractérise l’œuvre de Shams Nadir, véritable Sindbad marin et terrien.

Tahar Bekri, Babacar Sall et Mohamed Aziza à Dakar en 2002.

Poète, narrateur, anciennement haut fonctionnaire à l’Unesco, fondateur de l’Université euro-arabe ou de l’Académie mondiale de la poésie, ou encore de MED21, son besoin de croisements, de connivences, entre les lieux et les êtres est largement manifeste dans ce bouquet d’hommages rendus à la culture humaine tout en rejetant, dans le même temps, ses retors et ses failles.

Plus que des cailloux ramassés sur le chemin pierreux, ce sont des pierres angulaires, ou des barres d’appui, d’Hiroshima à Bethléem, en passant par Isla Negra ou Mare Nostrum. Quelque 77 pages érudites, sans emphase, écrites comme des voix intérieures à l’écoute du monde.

Tahar Bekri

« Planisphère intime’’, de Shams Nadir, préface d’Alexandre Najjar, Dergham Editions, Beyrouth, 2025.

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Face aux grosses chaleurs | Les conseils du Pr Addad

En ce début du mois de juillet, les grosses chaleurs estivales sont déjà là, et en ce dimanche 6 juillet 2025, la température atteint en Tunisie 35° et même plus dans certaines régions du sud. Dr Faouzi Addad, professeur de cardiologie, a, dans un poste facebook publié aujourd’hui et que nous reproduisons ci-dessous, averti contre les comportements dangereux et prodigué ses conseils pour traverser cette période à haut risque sans gros dégâts pour la santé.

«Les grosses vagues de chaleur sont délétères pour notre santé cardiovasculaire, notamment chez les personnes âgées de plus de 65 ans, les enfants de moins de 15 ans et ceux atteints de maladies chroniques, notamment cardiaques ou rénales.

«En effet, la chaleur va engendrer une dilatation de nos vaisseaux pour évacuer la chaleur interne, ce qui va augmenter la transpiration, vider nos vaisseaux, avec des conséquences comme la chute de tension, l’accélération du rythme cardiaque, l’ischémie myocardique et la formation de caillots à l’origine de complications comme l’infarctus, l’embolie pulmonaire ou les accidents vasculaires cérébraux. Durant l’été 2003, particulièrement chaud, l’Europe a enregistré plus de 70 000 décès liés directement à la chaleur.

«Les règles à suivre sont simples pour un été en toute sécurité :

«1- une bonne hydratation, au moins 2 litres d’eau pas trop froide, et se rappeler que les personnes âgées ont perdu la sensation de soif et qu’il faut donc les faire boire régulièrement ;

«2- éviter les expositions au soleil, surtout entre 12 h et 16 h;

«3- éviter les activités physiques intenses en plein soleil;

«4- porter un chapeau et éviter les vêtements sombres qui absorbent la chaleur;

«5- recourir à la climatisation, mais à une température pas trop froide pour éviter les chocs thermiques, sources de complications ;

«6- prendre régulièrement ses médicaments;

«7- éviter les boissons alcoolisées qui favorisent la déshydratation;

«8- consulter rapidement votre médecin de famille en cas de céphalées intenses, de grande fatigue, de chute de tension, de palpitations, de respiration difficile, de gonflement des jambes, de vomissements, de soif intense ou de mictions rares.

«Soyez donc plus vigilants et profitez de l’été, mais avec modération.»

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Cet après-midi au Maroc | Les Tunisiennes défient les Nigérianes    

La Tunisie affrontera le Nigéria, l’éternel favori, pour son premier match du Groupe B de la Coupe d’Afrique des Nations Féminine TotalEnergies, Maroc 2024. La rencontre aura lieu ce dimanche 6 juillet 2025 au stade Larbi Zaouli de Casablanca (coup d’envoi à 17h00).

Ce match marque la deuxième confrontation entre les deux formations à la Coupe d’Afrique des Nations Féminine TotalEnergies. Lors de la précédente, qui remonte à 2008, elles se sont quittées sur un match nul et vierge. C’était en Guinée équatoriale.

Les Nigérianes restent invaincues en jeu ouvert (4 victoires, 2 nuls). Leur seule défaite face à une équipe nord-africaine est survenue aux tirs au but lors de la phase finale de 2022, après un match nul 1-1 contre le Maroc, pays hôte, en demi-finale.

Le Nigeria entame la CAN contre une équipe nord-africaine pour la troisième fois. Lors de ses précédentes rencontres d’ouverture, il avait battu le Maroc 8-0 en 1998 et l’Algérie 4-0 en 1998 et 2004.

Le Nigeria a remporté ses quatre premiers matchs de la CAN contre des adversaires nord-africains avant de faire match nul lors de ses deux derniers matchs, contre la Tunisie en 2008 et le Maroc en 2022.

En six matchs de la Wafcom contre des équipes nord-africaines, le Nigeria a marqué 25 buts et n’en a encaissé qu’un seul. C’est dire l’écart de niveau.

La Tunisie avait déjà fait match nul 0-0 contre le Nigeria et s’était inclinée 3-2 contre le Ghana lors de la phase de groupes 2008. En 2022, elle avait battu le Togo 4-1, puis fait match nul 0-0 contre le Sénégal lors des barrages intercontinentaux de la Coupe du Monde Féminine de la Fifa 2023 (défaite aux tirs au but).

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Carthage, la «Tunisienne» | Nos ancêtres les Massyles (2-2)

Souvent, les historiens de l’antiquité, aussi bien latins que grecs, ne faisaient allusion aux royaumes limitrophes à la grande cité qu’incidemment, lorsqu’ils étaient associés pour soutenir Carthage dans ses conflits contre Rome. Le meilleur exemple est celui du royaume Massyle qui bordait le territoire de Carthage et entretenait des relations étroites à tous les niveaux. (Ph. Dougga, au nord-ouest de l’actuelle Tunisie fut le chef-lieu de la grande circonscription punique de la Tusca, qui englobait une cinquantaine de cités).

Ridha Ben Slama *

Ce royaume est mentionné par Hésianax, dès l’époque de la première guerre punique(1). Son existence aurait débuté avec Zelalsen puisqu’à la fin du IIe siècle Av. J.-C., son roi, Gaia, fils de Zelalsen et père de Massinissa, est déjà l’héritier d’une dynastie, sinon son descendant direct(2). L’apparition du royaume au IVe siècle av. J.-C. comme une entité stable et établie, avec l’émergence d’une dynastie régnant sur des territoires qui s’étendent de Thugga (Dougga) à l’Ampsaga (Oued Rhumel) est confirmée. Cependant, il va décroitre progressivement durant le règne de Gaïa.

En effet, à partir de 240 av. J.-C., Carthage procède à une occupation progressive de la sphère Massyle.

Cependant, on est bien obligé de constater une connaissance encore rudimentaire et insuffisante de la géographie historique des confins de Carthage, traduite d’ailleurs par l’absence, jusqu’ici, d’un véritable travail monographique et détaillé sur le sujet.

Le rôle de Dougga dans l’antiquité carthaginoise ?

Ce qui est par contre prouvé, c’est que «Thugga était déjà, à la fin du IVe siècle avant J.-C., au dire de Diodore de Sicile, “d’une belle grandeur”». Cité importante, ce qui a amené certains historiens à l’identifier comme la première capitale du royaume Massyle et le foyer originel de la dynastie. Selon d’autres, elle serait même le chef-lieu de la grande circonscription punique de la Tusca, qui englobait une cinquantaine de cités comme l’affirme Appien. Ce rôle de premier plan, qu’elle semble avoir joué dans l’histoire de la région, a livré les plus anciennes inscriptions libyques datées : «C’est le seul site où se trouve attestée l’utilisation de l’épigraphie libyque pour des inscriptions publiques. Le plus connu de ses vestiges est le célèbre mausolée dit d’Atban, monument, datable de la 2e moitié du IIe siècle avant J.-C. Promue au rang de résidence royale sous Massinissa et ses successeurs, elle devint l’une des villes principales du royaume numide…»(3). Le célèbre mausolée dit d’Atban situé à la lisière sud du site était vraisemblablement un cénotaphe dédié au roi Massinissa(4).

La chronologie du royaume Massyle et de sa dynastie commencerait donc avec Zelalsen, le père de Gaïa. Cependant, les données archéologiques pourraient faire remonter l’hypothèse de l’émergence du royaume des Massyles au IVe siècle av. J.-C. Le roi Aylimas est mentionné comme régnant en 310 av. J.-C. sur le territoire directement voisin de Carthage dans le récit de Diodore. Par ailleurs, un site officiel précise que Massinissa (203-148 av. J.-C.)(5) était né à Thugga (Dougga) «au nord de l’actuelle Tunisie», ce qui témoigne encore de la justesse de la localisation du foyer principal de la dynastie à Thugga.

Entre 212 et 206 av. J.-C. le roi des Massyles, Gaia, envoya son fils Massinissa à la tête d’un contingent de troupes, en Espagne aux côtés des Carthaginois. Le décès de Gaia nécessita le retour précipité de Massinissa, pour défendre ses droits à la succession, menacés tant par des prétendants que par le royaume voisin des Masayesyles. Mais s’il obtint gain de cause en écartant ses rivaux, il fut dépossédé de son trône par Syphax le roi des Masaesyles. Massinissa fut contraint à l’exil avant de reprendre ses possessions et de régner pendant 54 ans jusqu’à sa mort en 148 av. J.-C.

Jugurtha, le petit-fils de Massinissa, est «revendiqué par la Tunisie», légitimement parmi les personnalités marquantes. La Table de Jugurtha est un site historique à Kalâat-Es-Senan dans la région du Kef en Tunisie. D’autres illustres figures le sont comme Saint-Augustin (354-430), Saint-Cyprien (200-258), Tertullien (150-230), Apulée (125-170), représentent ce grand héritage intellectuel dans lequel les Tunisiens se reconnaissent.

Les marqueurs indélébiles de l’histoire tunisienne

Tous ces marqueurs de l’histoire tunisienne et leurs relations avec un territoire à un moment donné, sont des indices sur la formation et les transformations des frontières. L’archéologie en tant que segmentation de l’espace, montre une frontière perçue – et vécue – tout au long de l’histoire.

La configuration territoriale du royaume massyle se situe «entre la rivière Ampsaga et les territoires de Carthage»(6). Sous l’empereur Constantin (306-337), toute la partie orientale fut gouvernée de fait par un légat représentant le proconsul de Carthage. Cette région était riche en terroirs et en villes : notamment Madaure, Thagaste, mais aussi Calama, Thibilis, Théveste…

Outre cet élément géographique, il y a le rayonnement culturel linguistique. Cette influence a été profonde et le punique faisait aussi partie, on l’a démontré, de la filiation linguistique. Saint- Augustin témoigne : «Demandez à nos paysans qui ils sont : ils répondent en punique qu’ils sont des Chenani (Cananéens)». Il mentionnait aussi que dans les environs d’Hippone (Fussalla), les habitants parlaient un patois punique. Dans une lettre au Pape Celestin en 422, il recommandait un évêque (punica lingua esset instructus ) pour une localité proche. Dans d’autres écrits il laissait comprendre que les habitants de Calama (Guelma) utilisaient le punique et que lui-même avait besoin d’un punicum interpreteus pour s’entretenir avec les donatistes.

Après 146 av. J.-C., Rome découpa les territoires carthaginois en quatre provinces : la Proconsulaire (désignation comme le grenier à blé de Rome et qui couvrait les espaces s’étendant autour de Tunis et incluant Annaba). La Numidie au centre et au sud jusqu’aux confins sahariens. La Maurétanie césarienne, La Maurétanie tingitane(7). Carthage connait une nouvelle période de prospérité même sous l’occupation romaine, jusqu’à la chute de l’empire romain, au 5e siècle. La domination romaine fut remplacée, brièvement, par celle des Vandales, qui font de Carthage la capitale de leur royaume. Carthage est ensuite conquise, temporairement, par l’Empire byzantin, jusqu’à l’avènement de la religion musulmane, au 7e siècle.

La résilience de l’État tunisien à travers les siècles

La longue période de transition de l’Antiquité à l’époque médiévale témoigne de la résilience de l’État tunisien sous plusieurs dynasties. Un éclairage rapide atteste de la permanence d’un État dont les frontières dépassent de loin celle que le colonialisme français fixera.

La dynastie aghlabide, entre 800 et 909, gouverne depuis Kairouan, comprenant la Tunisie, le Constantinois et la Tripolitaine, une période riche donnant une réelle autonomie à la Tunisie.

Le troisième temps concerne la période fatimide (909-973)avec comme capitale Mahdia, englobant la Tunisie, s’étendant de l’est de l’ancien Constantinois à la Tripolitaine. Puis les zirides, un Émirat vassal de l’Empire fatimide (972-1048), puis Émirat indépendant (1048-1148), avec pour capitale Kairouan (984-1057) Mahdia (1057-1148). Les Hafsides (1228-1574) s’émancipent à la faveur de la chute de l’Empire almohade et en deviennent indépendants en 1236 avec pour capitale Tunis.

Après la disparition des califats arabes, les pachas de l’Empire ottoman organisaient Ifrikya en trois provinces : Alger en 1518, Tunis et Tripoli 1574. En 1613,Mourad Corso fonde la première dynastie des beys de Tunis qui jouit d’une certaine autonomie par rapport au sultan ottoman. Le territoire est géré dans le cadre de l’empire ottoman, successivement par deux dynasties : les Mouradites (1612-1705) : et les Husseinites (1705-1957) avec Hussein Ben Ali en tant que bey de Tunis. Il instaure une monarchie placée sous la souveraineté des Ottomans…

Stopper le pillage de notre patrimoine

L’évolution des frontières tunisiennes a été un processus complexe, marqué par des périodes de conflits, de négociations et de consolidations territoriales. Finalement, c’est l’administration coloniale française qui les a tracés au cordeau, en tant qu’entreprise de domination fondée sur la prise de possession d’un espace par une puissance étrangère dans le but d’y imposer sa souveraineté et de l’exploiter dans son intérêt.

Cette modeste contribution ne prétend pas «refaire» l’Histoire mais aspire participer à rétablir quelques aspects constitutifs de notre conscience nationale que certains tentent d’usurper, car il est grand temps de se débarrasser des rognures de l’époque coloniale. Beaucoup de faits ont été déconstruits parce qu’ils ne favorisent pas un nouveau projet suprématiste en reptation, dont j’ai constaté les ébauches au cours de mes lectures et de mes navigations sur le net, -et je ne dois pas être le seul à le percevoir- en étant stupéfié par des gratte-papiers aux ordres, qui revendiquent ni plus ni moins des monuments de la conscience nationale tunisienne : Jugurtha et Massinissa, Saint-Augustin, etc…

Ces omissions ne se font-elles pas à l’ombre d’un patronage idéologique, dont l’objectif principal était d’ancrer l’idée que nos figures emblématiques ne font pas partie de l’histoire et du patrimoine tunisiens ?

Je lance un appel à nos historiens, archéologues et chercheurs pour déployer un effort salutaire afin de stopper le pillage de notre patrimoine qui prend plusieurs formes. La plus manifeste est l’adoption par des supplétifs des thèses du colonialisme avec tout ce qui lui est sous-jacent, qui consiste à dépouiller un pays, par le mensonge et la négation de la vérité, de sa mémoire, de sa culture et des composants fondamentaux de sa conscience nationale.

* Écrivain.

Notes :

1-  Fragmenta Historicorum Graecorum, III, p. 10, n° 11.

2- Camps G., Origines du royaume massyle, 1967, p. 29-38.

3- Ali Dabbaghi dans Sites et Monuments L’Institut National du Patrimoine – Tunisie.

4- Khanoussi Mustapha. L’évolution urbaine de Thugga (Dougga) en Afrique proconsulaire : de l’agglomération numide à la ville africo-romaine. In: Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 147ᵉ année, N. 1, 2003. pp. 131-155.

5- https://www.poste.dz › philately.

6- Lugan, Bernard, Histoire des Algéries, Edition Ellipses, pages 6 et 7, janvier 2025.

7- Epistola. CCIX. 2 & 3. 75.

8- Euromed-IHEDN Conférence du 16 novembre 2021 Cycle 2021-2022 par M. Sadok Boubaker.

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Tunisie | L’inflation se stabilise à 5,4% en juin

Le taux d’inflation demeure stable à 5,4%, en juin 2025, a annoncé l’Institut National de la Statistique (INS), dans une note publiée, samedi 5 juillet et consacrée à l’indice des prix à la consommation, stabilité qui s’explique par l’accélération du rythme de hausse des prix des restaurants, cafés et hôtels (11% en juin contre 10,8% en mai) et par le ralentissement du rythme de l’augmentation des prix des produits alimentaires (6,4% en juin 2025 contre 6,7% en mai 2025).

Le taux d’inflation sous-jacente (hors produits alimentaires et énergie) est resté stable, lui aussi, à 5,5%.

Les prix des produits libres (non encadrés) ont augmenté de 6,5% sur un an, tandis que les prix des produits encadrés ont enregistré une hausse de 1,5%. Les produits alimentaires libres ont connu une hausse de 7,2%, contre 0,7% pour les produits alimentaires à prix encadrés.

S’agissant des produits alimentaires, leurs prix ont augmenté de 6,4% en glissement annuel. Cette hausse est principalement due à l’augmentation des prix des légumes frais de 25,2%, des fruits frais de 20,4%, de la viande d’agneau de 19% et des poissons frais de 10,5%.

En revanche, les prix des huiles alimentaires et des œufs ont baissé respectivement de 22,7% et de 4,7%.

En ce qui est des produits manufacturés et des services, leurs prix ont connu, sur un an, une augmentation de 5,3% en raison de la hausse des prix du groupe de l’habillement et chaussures de 9,3% et des produits d’entretien courant du foyer de 5%.

Pour les services, l’augmentation des prix est de 4,6% sur un an, due à la hausse des prix des restaurants, cafés et hôtels de 11%.

Hausse de 0,4% des prix à la consommation

Les prix à la consommation ont enregistré, au cours du mois de juin 2025, une hausse de 0,4% par rapport au mois précédent.

Cette augmentation est principalement attribuée à la hausse des prix des produits de l’habillement de 1,6%, des restaurants et hôtels (+1,1%) et de l’alimentation (+0,1%), explique l’INS.

Sur un mois, les prix de l’alimentation et des boissons ont légèrement augmenté (+0,1%) à la suite de la hausse des prix de la viande d’agneau (+1,8%) et de la viande bovine (+1,5%).

En revanche, les prix des œufs, de la volaille et des fruits frais ont baissé de, respectivement, 3,6%, 1,4% et 1,1%.

Les prix de l’habillement et des chaussures ont connu une hausse de 1,6%. Ainsi, ceux des articles d’habillement et des chaussures ont augmenté, respectivement, de 1,8% et de 1,5%.

Les prix des restaurants, cafés et hôtels ont augmenté de 1,1%, en raison de la hausse des prix de l’hébergement de 5,1%.

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‘‘Ragouj Live’’ | Le nouveau challenge de Abdelhamid Bouchnak

En mettant son univers cinématographique à l’épreuve de la représentation scénique avec ses exigences techniques et ses codes de lecture, Abdelhamid Bouchnak tente une nouvelle aventure artistique avec ‘‘Ragouj’’, le spectacle d’ouverture de la 59e édition du Festival international de Hammamet, qui sera présenté le   11 juillet 2025 sur la scène du théâtre de plein air de la ville du jasmin.

Le ‘‘Ragouj Live’’, inspiré de la série télévisée homonyme du même réalisateur, est un spectacle mêlant musique, théâtre et chorégraphie. Une formule qui permet au public féru de la série ramadanesque de rencontrer directement les personnages et de plonger dans leur univers.

Ce projet, mûri au creux d’un désir intime, a pour ambition de resserrer les liens entre les personnages et les spectateurs, afin de partager ensemble des moments de joie et de rêve, a confié l’artiste, qui se sait attendu au tournant par les professionnels de la scène qui ne voient pas tous d’un bon œil son intrusion dans leur jardin secret.

Un autre public, d’autres exigences, un nouveau challenge pour cet infatigable touche-à-tout et génial casse-gueule.

I. B.

 

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Les moments fort du Festival de Hammamet

Du 11 juillet au 13 août 2025, l’amphithéâtre de Hammamet accueille les réjouissances de la 59e édition du Festival international de Hammamet (FIH). Une édition placée sous le slogan «Continuous Vibes», en écho à la profondeur du souffle artistique qui le porte depuis près de six décennies.

Cette année, 36 spectacles rythmeront les 33 soirées du festival, dans une alchimie parfaite entre musique, théâtre et danse contemporaine, rappelle le directeur du festival Nejib Kasraoui lors de la rencontre avec la presse organisée dans l’écrin de la Maison de la Méditerranée pour la culture et les arts, en présence de nombreux artistes.

Cette édition mise sur une ligne à la fois moderne, cosmopolite et enracinée, affirmant l’identité du festival comme un carrefour méditerranéen et international des arts vivants.

Il y aura 18 spectacles tunisiens, dont 5 créations théâtrales, une seule chorégraphique et 11 concerts musicaux, en plus de 11 spectacles arabes et 7 internationaux.

Nejib Kasraoui

Musiques du monde entier

Le festival accueille cette année des artistes venant de différentes contrées, de la Tunisie à la Colombie, en passant par le Liban, l’Algérie, l’Espagne, la France, les Etats-Unis, ou encore la Syrie, le Mali, Chili, l’Italie… Une diversité géographique qui reflète l& volonté du festival de favoriser les échanges culturels et de faire dialoguer les langages artistiques du monde entier.

Parmi les invités phares l’on citre notamment Yuri Buenaventura (Colombie), Las Migas (Espagne), Djazia Satour (Algérie), Hind Ennaira (Maroc), mais aussi des projets à découvrir comme ‘‘Osool’’ de Yacine Boularès (fusion jazz/musiques arabes) ou ‘‘Koum Tara’’, entre musique populaire algérienne, jazz et classique.

La nouvelle édition est celle aussi des retrouvailles après une longue absence avec des artistes qui ont marqué de leur passage les annales du festival comme Cheb Mami, Wael Jassar et Nass El Ghiwane du Maroc.

Ghazi Ayadi.
Abdelhamid Bouchnak.

Forte présence tunisienne

Le festival n’omet pas sa vocation de valorisation de la création tunisienne. Le public aura ainsi rendez-vous avec des voix célèbres comme Lotfi Bouchnak, Saber Rebai, Balti ou encore Ghazi Ayadi mais aussi avec des découvertes de la nouvelle génération comme ‘‘Jadhb’’, ‘‘Soudeni’’ ou ‘‘Benjemy’’, porteurs d’esthétiques visuelles et sonores contemporaines.

Salsa, flamenco, gnawa, électro, jazz, tarab, musique classique… Des genres multiples pour répondre à tous les goûts et pour composer une expérience sonore sans frontières. Parmi les temps forts, une soirée spéciale intitulée ‘‘Sinfonica’’ dans un hommage aux grandes voix de la chanson française, de Dalida à Aznavour. Le spectacle d’ouverture ‘‘Ragouj’’ de Abdelhamid et Hamza Bouchnak, avec un hommage vibrant à la mémoire du rappeur Kafon, disparu en mai 2025. Le théâtre sera également à l’honneur avec ‘‘Mère des pays’’ de Hafedh Khalifa, ‘‘Ad Vitam’’ de Leila Toubel, ‘‘Au violon’’ de Fadhel Jaziri, ou encore ‘‘La dame Kerkoine’’ du duo Gaïdi-Sahli, sans oublier la chorégraphie contemporaine qui s’invite aussi sur scène avec ‘‘Arboune’’ d’Imed Jemaa.

Le 13 août, la voix entraînante de Nabiha Karaouli résonnera sur la scène du festival, dans une soirée de clôture qui coïncidera avec la Journée nationale de la femme.

Coucher de soleil au CCI de Hammamet.

Une billetterie 100 % en ligne

Autre nouveauté marquante, la billetterie du festival est désormais exclusivement accessible via le site officiel du festival.

A ce sujet, la direction a informé dans un communiqué avoir mis en place des mesures strictes pour lutter contre la revente illégale de billets, pour éviter toute forme de fraude et de vente illégale, invitant le public à n’acheter des billets que via les canaux officiels, pour éviter les mauvaises surprises et les risques de billets invalides.

I. B. (avec Tap).

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Bizerte au miroir de son histoire

La trentième édition du colloque historique annuel, organisée par l’Association de sauvegarde de la médina de Bizerte (ASMB), s’est achevée samedi 5 juillet 2025, mettant en lumière deux aspects majeurs de l’identité de la ville.

Lotfi Sahli

La séance de clôture présentée par Rachid Bakkay a d’abord été consacrée à une communication sur le malouf tunisien, cet art musical raffiné hérité des familles andalouses musulmanes chassées d’Espagne au XVe siècle. À travers cette intervention, les organisateurs ont souligné le rôle central de Bizerte dans la préservation et la transmission de ce patrimoine.

Devenue au fil des siècles un véritable fief du malouf, la ville doit cette distinction à ces familles andalouses qui, en s’y installant après leur exil, ont ancré et fait prospérer cette tradition musicale, aujourd’hui encore emblématique de l’identité Bizertine.

Un deuxième volet de la journée s’est intéressé à un autre symbole fort de la mémoire locale : le Club athlétique bizertin (CAB). Dans un panel animé par Ridha Békir, fervent supporter du CAB et ancien dirigeant, les participants sont revenus sur l’histoire du club, indissociable de celle de Bizerte, notamment durant la période coloniale où il a joué un rôle important dans la lutte contre l’occupant. Le parcours sportif du CAB, ses titres glanés pendant la Seconde Guerre mondiale ainsi que les carrières professionnelles de certains de ses joueurs ont également été évoqués, retraçant la dimension militante et sportive de cette institution chère aux Bizertins.

Romains, byzantins, andalous, ottomans, etc.

La veille, l’ASMB avait tenu au musée de Sidi El Henni, en début d’après-midi, la première partie de son colloque historique annuel. L’assistance a ainsi pu apprécier, une fois de plus, le talent et la rigueur de l’historien Noureddine Dougui, qui a présenté les résultats d’une recherche approfondie sur les vestiges romains et byzantins disséminés dans la cité du nord. Sa communication a mis en exergue l’inestimable héritage laissé par ces deux grandes civilisations, qui ont durablement marqué l’histoire nationale et façonné le destin de Bizerte.

Il a notamment rappelé que la «Kasbah», longtemps considérée comme le fief des Turcs Bizertins, est en réalité une création byzantine, comme en témoignent ses imposantes fortifications conçues pour parer toute invasion. Et en pénétrant dans la mosquée de la «Kasbah», on ne peut qu’apprécier la beauté de son architecture et la richesse des matériaux, en grande partie réemployés : pierres de taille, colonnes et chapiteaux en marbre récupérés sur des vestiges romains et byzantins, autant de témoins de la présence durable de ces civilisations.

M. Dougui a également évoqué des découvertes plus récentes, comme celle d’un paysan des faubourgs, à Henchir Demna, qui a mis au jour des vestiges d’une huilerie romaine et d’autres monuments d’un intérêt historique majeur.

Le malouf encore et toujours

La seconde partie de cette première journée a été animée par Baya Laabidi, qui s’est penchée sur un autre joyau patrimonial, la résidence beylicale «Dar El Bey», en s’appuyant sur les archives de la propriété foncière pour en retracer l’histoire. La rencontre s’est achevée sur une note musicale avec un récital de malouf interprété par de jeunes prodiges bizertins, venant rappeler, en musique, le lien profond de la ville avec ce patrimoine andalou. Le récital a été chaleureusement ovationné par un public conquis.

Fidèle à sa tradition de gratitude et de reconnaissance, devenue sa signature, l’ASMB sous la houlette du dynamique Safouene Ben Aissa a ensuite rendu hommage à plusieurs figures de la société civile et à des hommes de culture qui œuvrent pour la préservation et la promotion du patrimoine local. Une après-midi à la fois enrichissante et conviviale, saluée par l’ensemble des participants.

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