En attendant les prochaines municipales : Saïed veut refonder le lien entre élus et électeurs
L’action municipale retient l’attention du Président de la République qui y accorde un intérêt majeur dans le cadre de son approche privilégiant le volet social et le concept de la proximité qui cherche, en premier lieu, une réponse positive et efficace aux aspirations des citoyens pour une vie digne et prospère.
La Presse — Et en dépit de certaines allégations évoquant une éventuelle annulation du scrutin municipal dans mesure où des voix se sont bien fait entendre pour indiquer qu’il n’y aura pas d’élections municipales, donc de conseils municipaux, en prétendant, sans preuves, que les conseils locaux et régionaux, sans oublier ceux des districts, sont susceptibles d’assumer pleinement cette mission.
Pourtant, ce n’est pas ce qui est prévu par les textes de la Constitution de 2022, d’où l’intervention des responsables de l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) qui ont tenu à apporter les correctifs adéquats en assurant qu’il n’a jamais été question d’annuler les joutes municipales puisque, justement, la Constitution de 2022 prévoit, bel et bien, leur organisation, sachant que jusqu’à nouvel ordre, leur déroulement est prévu, théoriquement, au cours de 2025.
D’ailleurs, Farouk Bouasker, président de l’Isie, et Mohamed Tlili Mansri, porte-parole de l’Instance, affirment que le jour du scrutin sera fixé par le Président de la République quand il publiera le décret présidentiel convoquant les électeurs à s’exprimer. Plus encore, le président de l’Isie a réitéré sa disposition à organiser ce nouveau rendez-vous électoral municipal et à le faire réussir à n’importe quelle date décidée par le Chef de l’Etat.
En attendant la fixation de cette date, le Président Kaïs Saïed n’a jamais cessé de porter son attention, régulièrement, à l’action municipale et d’exhorter les secrétaires généraux des municipalités à jouer leur rôle et à assumer pleinement leurs responsabilités afin d’être à l’écoute des doléances du peuple.
Ainsi, pour rompre avec les interférences existant entre les divers intervenants en matière d’action municipale, le Chef de l’Etat a tenu à trancher en parlant d’un prochain nouveau code des collectivités publiques dont le contenu rompra avec les deux précédents datés de 2015 et 2017 qui cherchaient juste, selon les propres termes du Président Kaïs Saïed lors de son intervention à Monastir en avril dernier, «à diviser le pays en circonscriptions à la carte et à servir les intérêts de certains partis politiques» dont la crédibilité, le rayonnement et la présence sur le terrain sont très loin des vraies préoccupations du peuple.
Il est attendu, donc, que le nouveau code des collectivités publiques promis par le Président de la République soit en parfaite symbiose avec la Constitution d’août 2022 dans le sens où il comportera un nouvel article de grande importance, à savoir celui relatif au retrait de la confiance accordée au Conseil municipal au cas où il faillirait à sa mission.
Le Chef de l’Etat a ainsi mis l’accent sur la nécessité d’introduire une nouvelle vision sur la future relation qui devrait être établie entre l’élu et l’électeur qui doit consister en une sorte de contrat moral par lequel l’élu serait dans l’obligation de respecter ses promesses électorales et autres engagements à garantir une amélioration des conditions de vie au quotidien, loin de tout rapport à caractère partisan, régional ou local.
Et plus encore, le Président de la République appelle et insiste à la tenue d’une mobilisation citoyenne tout en lançant une mise en garde aux départements et autres mécanismes concernés afin qu’ils redoublent d’efforts pour mener des actions concrètes et rapides, l’objectif évident étant d’offrir aux Tunisiens un cadre de vie sain à tous les niveaux.