La cochenille : Un problème qui peut être résolu
Ainsi donc, la cochenille a encore frappé. Où ? Cela n’a plus d’importance. Ce fléau, si on n’y met pas fin, finira par tout dévorer. On a, bien entendu, pris plusieurs bonnes dispositions.
La Presse — Que ce soit par la méthode biologique ou par l’introduction des coccinelles que les responsables tunisiens avaient demandée à la FAO. La lutte s’est organisée. Ces coccinelles dévoreuses de cochenilles ont été livrées et certainement envoyées là où c’est le plus urgent.
Mais le problème a pris tant d’ampleur qu’il faudrait avoir recours à des méthodes plus énergiques et qui pourraient nous faire gagner du temps. Il faudrait reconnaître que le fléau a pris de l’avance et qu’actuellement, on cherche à le bloquer, à le ralentir, plus qu’autre chose. Les autorités régionales et les agriculteurs conjuguent leurs efforts, mais ce n’est pas assez.
Et voila qu’on commence à être convaincus que la solution serait de planter des figuiers de barbarie qui résistent à ce fléau.
Ils ont mis du temps pour le comprendre !
En juillet 2024, La Presse a eu l’occasion de s’entretenir avec un membre d’une délégation scientifique qui s’était rendue au Mexique. Il a été question de ce problème de cochenille.
Les autorités mexicaines ont fait part au Dr L. Benyoussef qu’elles étaient prêtes à partager leur expérience dans ce domaine.
Et nous avons posé la question à propos de cette cochenille qui nous donne le tournis ? Pourquoi ne pas en faire une richesse ?
En effet, la souche de nos figues de Barbarie nous vient du Mexique. Lors de l’occupation de Tunis par Charles Quint en 1535, on a voulu l’acclimater en Afrique et c’est ainsi qu’on a pris en charge une quantité de palettes, dans les soutes des navires, pour cultiver «l’or rouge» des indiens.
C’est la poudre de cochenille qui donne cette couleur rouge carmin écarlate si précieuse utilisée par les peintres. Ce colorant naturel est classé alimentaire non toxique,
Des experts ont alerté sur les risques de propagation de la cochenille carmin, un ravageur transfrontalier, qui met en péril les cultures de figue de Barbarie et les activités économiques et commerciales qui y sont liées en Tunisie. On n’a pas, depuis, fait beaucoup de chemin
Actuellement, le Mexique dispose d’une souche qui résiste à la cochenille et quant à cette cochenille, il en a fait une richesse qu’on exploite.
Le carmin de la cochenille du figuier, d’après les connaisseurs, est en voie de supplanter le Kermes vermilio issu du chêne Kermès ou Kermès des teinturiers, rouge cramoisi, quirmiz, crimson, carmine, carmin…La véritable pourpre des rois,
Qu’est-ce qui nous empêche de nous rapprocher de ceux qui ont l’expertise, le vécu de ce genre de situation, et bénéficier de leur expérience ?
Ce pays possède des souches qui résistent à ce genre de maladie et est producteur de carmin, qui sert à l’industrie alimentaire et dont la valeur est hautement rentable.
Cela nous fera gagner du temps, mettra un terme aux tâtonnements, et nous permettra d’apprendre comment transformer cette cochenille qui nous empoisonne la vie en une industrie à la valeur ajoutée prouvée.
Encore une fois, cette lourdeur administrative et cette absence d’initiative qui ont tué dans l’œuf bien des projets.
Va-t-on bouger cette fois-ci ?