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Budget déséquilibré ? Seulement 9 % des fonds consacrés aux programmes dédiés aux Tunisiennes

Le ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes âgées ne bénéficie que de 0,43 % du budget général de l’État tunisien, selon le rapport Gender Meter 2024 de l’organisation Aswat Nissa.

Pire encore, seulement 9 % de ce budget minuscule est effectivement consacré aux programmes dédiés aux femmes, contre 72,7 % pour l’enfance et les personnes âgées. Ces chiffres révèlent un déséquilibre criant dans les priorités gouvernementales, alors même que les Tunisiennes continuent de faire face à des inégalités persistantes en matière d’autonomie économique, de protection sociale et de lutte contre les violences.

Parmi les mesures urgentes préconisées par le rapport figurent l’augmentation du budget du ministère à au moins 0,5 % du budget de l’État, la publication des décrets d’application du décret n°4 de 2024 sur la protection sociale des travailleuses agricoles, ainsi que la mise en service 24h/24 de la ligne verte d’urgence 1899 pour les femmes victimes de violences. Le document insiste également sur la nécessité de publier des statistiques officielles sur les féminicides et d’améliorer la transparence des programmes d’autonomisation économique.

Avec seulement 0,43 % du budget national, le ministère chargé des questions féminines dispose de moyens dérisoires pour mener à bien ses missions. La répartition interne de ces fonds aggrave la situation : les programmes spécifiquement dédiés aux femmes ne captent que 9 % des ressources, contre 72,7 % pour ceux concernant l’enfance et les personnes âgées. Cette distorsion budgétaire reflète une vision politique qui continue de subordonner les droits des femmes à leur rôle familial, plutôt que de les considérer comme des citoyennes à part entière.

L’adoption du décret n°4 de 2024, qui étend la couverture sociale aux travailleuses agricoles, constituait une avancée symbolique importante. Cependant, l’absence des décrets d’application bloque toute mise en œuvre concrète. Par ailleurs, les modalités de financement du fonds dédié restent floues, et 70 % des travailleuses rurales ignorent jusqu’à l’existence de ces dispositions.

Les initiatives gouvernementales comme Raidat et Samida ont permis de financer respectivement 3 679 et 93 projets portés par des femmes. Mais ces programmes pêchent par leur manque d’ambition : 74 % des financements de Raidat vont à l’artisanat, un secteur peu rémunérateur, et les montants accordés par Samida s’avèrent trop faibles pour générer un changement durable. L’absence de mécanismes de suivi empêche par ailleurs d’évaluer leur réel impact.

La ligne d’urgence 1899, théoriquement destinée à secourir les femmes victimes de violences, n’est opérationnelle que de 8h30 à 16h30, alors que la plupart des appels surviennent en soirée. Par ailleurs, les centres d’accueil ne disposent que de 220 lits sur l’ensemble du territoire, et aucune statistique officielle n’est publiée sur les féminicides, pourtant estimés à au moins 25 cas en 2024 par les associations.

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