Achoura garde encore son charme et ravive les liens familiaux

Tunis, UNIVERSNEWS (Patrimoine) – La commémoration de l’Achoura aujourd’hui prend diverses formes dans le sunnisme et le chiisme, mais la joie reste le maître-mot. Cette fête religieuse, synonyme de réjouissances pour petits et grands, mêle traditions, rencontres et festivités. Elle est aussi une occasion pour resserrer les liens familiaux. Plusieurs tunisiens continuent à célébrer la fête de l’achoura qui marque, pour les sunnites, le début d’une célébration aux connotations festives où la dimension ludique revêt moult manifestations riches en couleurs. La célébration d’Achoura est un mélange de rituels religieux et de traditions populaires. Cette coutume avait disparu depuis près d’un siècle et les Tunisiens commencent actuellement à faire sortir ce souvenir de l’oubli, le dépoussiérer, le lifter et le remettre sur le marché de la culture populaire.
Mais, au-delà de sa portée spirituelle et de ses ramifications rituelles, Achoura est aussi une fête religieuse marquée par les prières, le jeûne, la visite des cimetières et la distribution de la zakat. En Tunisie, Achoura rime depuis des siècles avec spiritualité et fête de la famille. Perçue comme un jour de partage et de charité, cette célébration évoque l’obligation de faire l’aumône, de s’acquitter de la zakat et d’échanger les visites.
Des mets spécifiques
A Nabeul, les familles se réunissent autour d’un «Douida» préparé avec du poulet. A Tunis, les femmes ont coutume de ne pas faire le ménage, de ne pas se maquiller et de mettre uniquement du khôl en signe de deuil du martyr Hussein et de préparer également des pâtes au poulet. Au sud, dans la région de Gabès, on prépare des œufs colorés par les enfants ainsi qu’un couscous décoré d’œufs et de confiseries. A Sousse, on prépare le «mermez». Les enfants en profitent pour allumer un feu pour sauter dessus. A Monastir, on prépare le « bazine » sorte d’assida blanche, avec de la semoule de blé ou d’orge à laquelle on ajoute de la levure et une « marqa » qui peut être soit à base de viande, soit aux seiches. Certaines régions préparent aussi du pain dur (sans levure) et du Ftir qui représente une sorte de beignets. Malgré les différences entre les festivités de chaque région, Achoura est un moment spirituel qui ravive les traditions malheureusement oubliées ou reléguées au second plan à cause de la modernité écrasante qui n’épargne personne ni rien (M.S)