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Séance unique – Faut-il continuer à l’appliquer ?

Depuis le 1er juillet 2025, et comme pour chaque année, et en raison de la séance unique, le pays marche pratiquement au ralenti. Une situation dont l’évaluation quant aux conséquences sur le tissu économique et son bon fonctionnement sont peut-être une réelle exigence.

« Je ne veux pas prendre de congé pendant les mois de juillet et d’août. Car, libéré à pratiquement 13 H 00 ou 13 H30, j’ai la journée devant moi pour faire ce que je veux. Y compris aller à la plage ou plonger dans un sommeil profond pour récupérer de la fatigue de la veille ». La quarantaine bien annoncée, visage lumineux, casquette blanche et tee-shirt gris, Samir exprime là sans doute ce que nombre de Tunisiens savent, mais ne disent pas : la séance unique est considérée comme une période un tant soit peu de repos. Evidemment, il ne faut pas exagérer le propos dans la mesure où tout le monde n’adopte pas la même attitude du 1er juillet au 31 août.

Mais sommes-nous vraiment bien loin ? Le vécu tunisien ne montre-t-il pas au fait que le pays semble, à cette période de l’année, se reposer ? Inutile de préciser, d’abord, que les Tunisiens dont beaucoup ont pris le pli d’arriver au travail avec un quart d’heure de retard, voire un peu plus tard, observent le même comportement. Sur les routes qui mènent à la capitale, le même embouteillage est là entre 8 H 00 et 9 H00. Et les locaux se vident une demi-heure si ce n’est pas plus tôt que l’heure officielle de la fin de la séance unique. Là aussi, les embouteillages en sont le meilleur témoin.

Bien entendu, chacun avance sa raison. « C’est le pic de chaleur qui me fait fuir », ronronne Abdallah qui habite la banlieue sud de Tunis. Pour Ezzeddine, les moyens de transport également en sont la cause. « Essayez de trouver un taxi à partir de 13 H 00 ? », interroge-t-il. « Nous sommes pourtant à 1 H 30 de la fin de la séance unique », fait-il remarquer, avec un sourire malicieux.

 

Sur les routes qui mènent à la capitale, le même embouteillage est là entre 8 H 00 et 9 H00. Et les locaux se vident une demi-heure si ce n’est pas plus tôt que l’heure officielle de la fin de la séance unique. Là aussi, les embouteillages en sont le meilleur témoin.

 

Et les motifs sont nombreux

La chaleur est, du reste, l’« alibi » majeur qui pour ne pas presser le pas, qui pour ne pas parcourir un mètre de plus, ou encore pour ne pas monter sur une échelle… Et les motifs sont nombreux notamment lorsqu’il n’y a pas de climatisation. Habitués que nous sommes devenus à cet air frais synonyme d’un confort bien nécessaire.

La chaleur est-elle responsable quelque part des veillées nocturnes, sport par excellence du Tunisien pendant la période estivale ? Peut-être. « Il faut bien profiter de la douceur des soirées d’été. D’autant plus que l’on y est quelquefois contraints. L’été n’est-il pas la saison des mariages et autres fiançailles ? », opine Ezzeddine. « Et cela ne peut que vous faire arriver en retard au bureau », ajoute-t-il.

Et que dire des encombrements. Lorsqu’on ne travaille que la moitié du temps dans le reste de la saison, il va sans dire que les services, publics et privés, connaissent une grande affluence. « Une affluence due aussi au départ d’employés en congés et du retour des Tunisiens Résidant à l’Etranger », explique Mansour dont la fenêtre de la maison, à Hammamet, donne sur les guichets d’un service public. « Et puis, murmure-t-il, la vie continue en juillet et en août, on continue à payer les factures d’électricité et de gaz. Comme on continue à aller à la Poste ou aux banques ».

Un passage obligé

Et à quel rythme le pays tourne-t-il, au fait, pendant la période de la séance unique ? Expert en gouvernance, Charfeddine Yacoubi a affirmé, sur les ondes de notre consœur Express Fm, qu’il n’y a pas une évaluation de la séance unique et particulièrement sur le rendement, l’efficacité et la productivité dans le pays. Tout le monde peut soupçonner cependant des effets négatifs. Ne serait-ce que parce que jes employés travaillent la moitié du temps.

 

D’où tout l’intérêt pour Charfeddine Yaacoubi de réaliser une évaluation de la séance unique et ce pour donc identifier les secteurs et structures qui peuvent continuer à faire la séance unique et celles qui ne le peuvent plus.

 

Un discours à tempérer parce que cela ne concerne que le service public. Dans le secteur privé, la double séance existe certes et est pratiquée hiver comme été. Mais cela ne veut pas dire qu’elle est générale et qu’il n’y pas ralentissement de l’activité. L’administration est souvent un passage obligé et lorsqu’elle chôme les après-midis, cela peut avoir des répercussions sur certaines activités liées à l’administration.

Cela ne peut-il pas que nuire au tissu économique lorsqu’on sait la faible implication – du moins présumée – du Tunisien dans son travail ? Selon une récente étude, le désengagement des employés coûterait près de 8 % du Produit Intérieur Brut. D’où tout l’intérêt pour Charfeddine Yaacoubi de réaliser une évaluation de la séance unique, et ce donc pour identifier les secteurs et structures qui peuvent continuer à faire la séance unique et celles qui ne le peuvent plus. Et il va sans dire que cette évolution pourrait n’avoir que des répercussions sur le fonctionnement du pays et notamment sur cette quête permanente de booster l’investissement et la croissance.

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