Lese-Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.

De l’orientalisme savant au colonialisme décomplexée

L’histoire contemporaine du Moyen-Orient s’écrit autant avec des idées qu’avec des armes. Certaines théories intellectuelles, nées dans les cercles académiques, finissent par s’incarner dans des bombes, des murs et des lois. Ces discours, qu’on pourrait appeler des «prophéties impériales», prescrivent ce que l’Orient doit être et subir pour «entrer dans l’histoire». (Ph. Soldat israélien dans Gaza détruite par des armes livrés par les puissances occidentales).

Sadok Chikhaoui *

Bernard Lewis fut un intellectuel majeur du XXe siècle, dont l’orientalisme savant a fourni un cadre mental justifiant les pires violences politiques. Mais il ne fut pas seul : les néoconservateurs américains, dans les années 1990, ont repris et durci ce diagnostic, matérialisé brutalement par la guerre d’Irak en 2003. Celle-ci a incarné l’idée d’un Orient «malade» incapable de démocratie, qu’il faut réorganiser par la force -au nom du bien de l’Orient et de la sécurité occidentale.

Aujourd’hui, Israël semble incarner cette transgression décomplexée : au nom d’un droit mythique, il viole systématiquement les lois internationales avec le soutien sans faille des États-Unis. Dans ce nouvel âge impérial, les récits anciens -orientalisme, colonialisme, messianisme-ressurgissent, armés d’une puissance technologique et militaire inédite.

Bernard Lewis, prophète d’un Orient fantasmé

Dans un article célèbre paru en 1990 (The Roots of Muslim Rage), Bernard Lewis popularise l’idée que l’islam serait ontologiquement hostile à l’Occident, non pas pour des raisons politiques, mais en raison d’un ressentiment irrationnel, presque religieux, envers la modernité occidentale. Cette vision essentialiste, qui nie toute diversité et histoire interne au monde musulman, deviendra un pilier du «choc des civilisations» de Samuel Huntington.

Ainsi, tout compromis devient vain : il faut imposer l’ordre de l’extérieur, justifiant une forme de néo-impérialisme qui s’impose avec force après les attentats du 11 septembre 2001 et donnera aux «faucons» néoconservateurs déjà imbibés des idées de Lewis l’occasion de radicaliser leur discours avec l’invasion de l’Irak en 2003 comme laboratoire de reconfiguration politique et géopolitique du Grand Moyen-Orient.

Lewis conseille directement l’administration Bush, affirmant que les peuples arabes attendent d’être libérés par les Américains. Cette illusion se fracasse contre la réalité : la guerre détruit l’État irakien, alimente le sectarisme et jette des millions de gens dans la misère. Mais elle incarne aussi un retour du Manifest Destiny -cette idéologie américaine du XIXe siècle qui justifiait l’expansion divine vers l’Ouest, transposé au Proche-Orient musulman.

Israël, transgression coloniale et impunité

Dans ce contexte, Israël apparaît comme le bras armé de cette vision prophétique, bénéficiant d’une impunité américaine totale. Sa politique de colonisation, d’annexion et de purification ethnique, voire génocidaire, se déroule sous le regard complice des puissances occidentales.

La guerre contre Gaza depuis octobre 2023, avec ses dizaines de milliers de morts civils et sa destruction massive, est présentée comme un «droit de se défendre». En réalité, elle révèle une volonté d’effacer un peuple, justifiée non par le droit mais par un récit orientaliste et messianique déshumanisant : les Palestiniens sont des barbares, l’islam une menace éternelle, et Israël le bastion de l’Occident.

Ce modèle s’inscrit dans la continuité du colonialisme classique : comme en Algérie ou en Afrique du Sud, les colons se posent en victimes et porteurs de civilisation. Mais ils sont aujourd’hui plus cyniques, plus puissants, soutenus par des systèmes entiers mêlant médias, finance et technologie.

Cette séquence révèle la subversion de la rationalité occidentale : le logos grec, la raison universelle, est remplacé par la force brute et le silence de l’autre. Le droit devient modulable selon les rapports de force. Les prophéties de Lewis, le discours néoconservateur et l’idéologie sioniste ne décrivent plus le monde, elles le fabriquent — autorisant expropriations, bombardements, famines et censures. Le réel devient le théâtre d’un mythe violent : l’Occident élu, attaqué, justifié dans son expansion infinie.

Don’t cry for me Palestina

Au moment où Israël trouve un soutien quasi inconditionnel en Occident — États-Unis et Europe — une autre dynamique tragique se joue : la déliquescence du soutien arabe à la cause palestinienne.

Dans plusieurs pays occidentaux, la montée des extrêmes droites colonialo-nostalgiques est frappante, en France notamment, avec un électorat issu des pieds-noirs, où la mémoire coloniale est niée et où l’islamophobie s’allie au soutien à Israël qui devient le modèle d’un État occidental agressif, ethno-nationaliste, technologiquement avancé, impitoyable envers son «ennemi intérieur» et laboratoire de contre-insurrection.

Mais ce renforcement s’appuie aussi sur l’effondrement de la colonne vertébrale politique du monde arabe. Depuis les années 1990, et plus encore après les Printemps arabes avortés, nombre de régimes arabes du Golfe à l’Afrique du Nord ont abandonné la cause palestinienne, perçue comme un fardeau anachronique gênant leur intégration dans la mondialisation capitaliste.

Ces régimes aspirent à devenir des vitrines luxueuses de la modernité : gratte-ciels, stades climatisés, plages artificielles, circuits de Formule 1, tourisme de luxe… Les Palestiniens dérangent cette mise en scène, rappel douloureux que l’histoire n’est pas finie.

Les Accords d’Abraham, signés sous houlette américaine, normalisent les relations entre Israël et plusieurs États arabes sans qu’aucune concession ne soit demandée à Israël. Le message est clair : les Palestiniens sont seuls.

Le colonialisme n’est pas mort, il s’est transformé. Les prophéties orientalistes se réalisent parce qu’elles servent une volonté de puissance déliée de toute limite.

Le monde arabe, et plus largement musulman, redevient un théâtre de guerre d’imaginaire. Ce n’est pas l’islam en soi qui dérange, mais sa résistance : la mémoire vivante d’un peuple humilié, d’une dignité qui refuse de disparaître. C’est cette altérité vivante qu’on cherche à faire taire.

* Enseignant.

Du même auteur dans Kapitalis :

L’article De l’orientalisme savant au colonialisme décomplexée est apparu en premier sur Kapitalis.

A Tunis l Formation de jeunes africains aux industries culturelles et créatives

L’Association du multimédia et de l’audiovisuel (Amavi) organise du 30 juin au 5 juillet 2025 à Tunis la première cohorte du programme «Ateliers Sud-Sud : Ici et ailleurs», marquant ainsi une étape significative dans le renforcement des capacités des jeunes talents des industries culturelles et créatives (ICC) en l’Afrique.

Ce projet panafricain, qui s’étend sur 24 mois, implique une collaboration enrichissante entre des acteurs culturels de la Tunisie, du Maroc, du Sénégal, du Kenya et de la Côte d’Ivoire.

Les ICC représentent un secteur dynamique et en pleine expansion en Afrique, jouant un rôle central dans l’innovation et le développement socio-économique. Cependant, les jeunes créateurs font face à de nombreux défis, notamment le manque de financement, des réseaux professionnels restreints et l’absence de mentorat structuré. Le programme « Ateliers Sud-Sud » se positionne comme une réponse à ces enjeux, en offrant une plateforme pour le co-développement de projets culturels innovants et la création de contenus qui reflètent la diversité des cultures africaines.

Parcours de cocréation et développement de projet

La première cohorte, en cours à Tacir Lab Tunis dans le cadre de Dar Bach Hamba, réunit des participants de de Tunisie, du Maroc et du Sénégal, chacun apportant son propre projet culturel. Les participants bénéficient d’une série d’ateliers qui allient théorie et pratique, favorisant ainsi l’échange d’idées et la collaboration.

Pendant une semaine, les jeunes créateurs sont plongés dans un environnement d’apprentissage dynamique, où ils ont l’occasion de développer leurs compétences à travers divers ateliers interactifs. Ces sessions portent sur des thèmes essentiels tels que le panorama des ICC, le design thinking, le storytelling, et l’idéation, leur permettant de mieux comprendre les défis et les opportunités qui se présentent à eux. Grâce à des méthodes innovantes et un accompagnement personnalisé, ils travaillent sur la mise en scène de leurs projets, élaborent des prototypes, et réalisent des études de marché. Cette approche collaborative renforce non seulement leur capacité à formuler des propositions artistiques pertinentes, mais favorise également des échanges enrichissants entre les créateurs, consolidant ainsi un réseau créatif transnational.

Un impact durable et transnational

Le programme « Ateliers Sud-Sud : Ici et Ailleurs » vise à établir un réseau solide de jeunes talents, facilitant les échanges transnationaux et l’émulation créative. Chaque cohorte accueille 15 jeunes créateurs qui sont accompagnés dans le développement de leurs projets. Les résultats de cette première cohorte devraient avoir un impact durable sur les ICC en Afrique, favorisant l’émergence de propositions artistiques et entrepreneuriales innovantes.

À l’avenir, le programme prévoit d’étendre ses activités au Kenya et à la Côte d’Ivoire en 2026, renforçant ainsi la dynamique de coopération entre les pays participants.

L’initiative « Ateliers Sud-Sud : Ici et Ailleurs » représente une avancée majeure pour les jeunes créateurs africains, leur offrant les outils et le soutien nécessaires pour surmonter les défis actuels.

Avec le soutien d’organisations partenaires telles que la Fondation Hiba-Kawaliss (Maroc), Fidadoc (Maroc), DocA (Kenya), et Les Films du Continent (Côte d’Ivoire), ainsi que des partenaires financiers comme la Coopération suisse et le Fonds d’expertise français, ce programme cherche à transformer le paysage culturel de la région.

L’article A Tunis l Formation de jeunes africains aux industries culturelles et créatives est apparu en premier sur Kapitalis.

Les pays de l’Otan sont-ils prêts à une guerre contre la Russie?

Les bruits de bottes ne proviennent plus seulement du Moyen-Orient et d’Afrique mais aussi du Vieux continent. Avec un Vladimir Poutine qui n’est pas pressé à mettre fin à la guerre d’Ukraine et avec les inquiétudes que cette guerre ne se termine par un mauvais accord pour Kiev qui encouragerait le maître du Kremlin de ne pas freiner ses pulsions belliqueuses, les pays européens -surtout les Baltes et les Scandinaves- craignent sérieusement un conflit armé avec Moscou. De plus, le manque d’engouement du président américain Donald Trump à défendre les pays de l’OTAN accentue l’inquiétude.  (Ph. Les gardes-frontières finlandais patrouillent sur le lac Korpijärvi à Joensuu, près de la frontière russe © Minna Raitavuo/FT).

Imed Bahri

Selon le Financial Times, les pays situés à l’extrême est de l’Europe se préparent à toute décision éventuelle de la part de la Russie, représentant une grave menace pour eux. À leurs yeux, une guerre déclenchée par Moscou viserait à tester les capacités défensives de l’Otan qui a récemment achevé des exercices aériens en Finlande.

L’enquête du journal britannique indique que si Moscou est actuellement préoccupé par sa guerre en Ukraine, nombreux sont ceux qui, le long de la frontière entre la Finlande et la Russie, s’attendent à ce que le président Vladimir Poutine se tourne un jour vers le flanc oriental de l’Otan.

Le secrétaire général de l’organisation transatlantique, Mark Rutte, a averti le mois dernier que Moscou pourrait être prêt à recourir à la force contre l’Alliance d’ici cinq ans. Dans un discours, M. Rutte a déclaré: «Ne nous leurrons pas: nous sommes tous sur le flanc oriental désormais».

Plus tard, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a averti, dans un discours prononcé lors du sommet de l’Alliance qui s’est tenu la semaine dernière à La Haye, aux Pays-Bas, que la Russie prévoyait de nouvelles opérations militaires sur le territoire de l’Otan.

Les Etats-Unis soufflent le chaud et le froid

Alors que le président américain Donald Trump avait rassuré ses alliés à son arrivée à La Haye pour le sommet, affirmant qu’il serait à leurs côtés «jusqu’au bout», il avait inquiété les capitales européennes quelques heures plus tôt en laissant entendre que l’accord de défense mutuelle de l’Alliance, connu sous le nom d’article 5, était sujet à interprétation.

Selon le journal britannique, la présidence Trump a soulevé des questions quant à la solidité et à la pérennité des garanties de sécurité américaines soumettant les capacités de défense européennes à un examen minutieux comme jamais vu depuis des décennies.

Des images satellite montrent une activité accrue sur les bases russes proches du flanc est de l’Otan notamment les aéroports de Levashovo, Kamenka et Olenya, cibles d’attaques de drones ukrainiens. Le Financial Times considère cela comme la preuve que Moscou a déjà commencé à prendre des mesures pour renforcer sa présence régionale.

Le journal cite le secrétaire général de l’Otan déclarant ne pas s’attendre à une attaque russe dans un avenir proche. Le chef d’état-major adjoint des forces de défense finlandaises, le lieutenant-général Kari Nissula, confirme quant à lui ne pas s’inquiéter du moment d’une telle agression. Il précise que, depuis des siècles, la question n’est pas de savoir si une attaque aura lieu, mais quand et quoi qu’il en soit, «je dois être prêt au quotidien».

L’Europe augmente ses capacités militaires

De nombreux États d’Europe de l’Est membres de l’Otan font pression pour augmenter leurs dépenses de défense afin de combler leurs lacunes en matière de capacités militaires, sous la pression de la Russie et de Trump.

Lors de leur récent sommet à La Haye, les alliés ont réaffirmé leur «ferme engagement en faveur de la défense collective» convenant d’augmenter les dépenses de défense à 5% du PIB au cours de la prochaine décennie tout en prévoyant une certaine flexibilité quant au montant à consacrer à la défense de première ligne. L’Espagne a obtenu une exception controversée en promettant d’atteindre l’objectif de dépenses de défense de l’Otan à moindre coût.

Le journal cite un responsable d’un service de renseignement européen sous couvert d’anonymat: «Nous voulons tous dissuader la Russie en faisant preuve de force et en renforçant nos capacités. Mais d’un autre côté, Poutine finira par faire ses propres calculs quant à sa capacité à remporter la victoire. Nous devons veiller à ce qu’il ne se trompe pas».

Baltes et Scandinaves en première ligne

Examinant l’étendue des préparatifs des pays de l’Otan sur le front oriental, le Financial Times a estimé que la Norvège, qui partage une frontière de 200 kilomètres avec la Russie, est un modèle pour les pays européens qui augmentent leurs dépenses pour renforcer leurs forces militaires.

Bien que la Norvège ne soit pas directement menacée par la Russie, comme l’affirme le journal, son Premier ministre, Jonas Gahr Støre, affirme que tous les pays en première ligne sont conscients du projet russe de rétablir les districts militaires distincts de Moscou et de Leningrad fusionnés en 2010.

Rares sont ceux qui croient qu’une attaque russe contre l’Otan commencerait dans le nord gelé de la Norvège continentale. Cependant, certains craignent que Moscou ne procède à un petit essai sur l’archipel arctique démilitarisé du Svalbard, territoire norvégien mais également siège d’une colonie russe.

Un autre pays de l’Otan, la Finlande, a subi la douleur de perdre une partie de son territoire au profit de la Russie. Malgré sa résistance face à l’Union soviétique lors de la guerre d’Hiver de 1929-1940, la Finlande a perdu environ 10% de son territoire pendant la Seconde Guerre mondiale.

C’est pourquoi, depuis la fin de cette guerre il y a 80 ans, la Finlande se prépare sans relâche à une éventuelle invasion russe et qui renforce ses forces et son matériel militaire à la frontière. Cependant, les Finlandais estiment que les Russes pourraient mettre des années à se rétablir complètement après la fin de leur guerre en Ukraine.

Bien que la nouvelle devise de l’Otan, selon le journal britannique, soit de défendre le premier centimètre de son territoire, il est clair que les concessions territoriales temporaires de la Finlande feront partie intégrante de tout plan de défense.

Jarmo Lindberg, ancien ministre de la Défense et actuel député finlandais, affirme que son pays dispose de réserves de carburant et de pétrole de tous types pour six mois ainsi que de céréales pour environ neuf mois et a conclu des contrats avec un groupe d’entreprises locales pour adapter ses lignes de production afin de répondre aux besoins en temps de guerre si nécessaire.

Les Finlandais estiment également que leur situation stratégique –s’étendant de l’Arctique à la mer Baltique– signifie que les États-Unis ne peuvent les abandonner. Trump a clairement indiqué qu’il considérait l’Arctique comme crucial pour la sécurité de son pays.

Les trois États baltes –l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie– sont dans une situation différente car ils sont considérés comme la région la plus vulnérable à une éventuelle attaque russe.

Le contexte historique explique en partie ce phénomène car dans les années 1940, ils faisaient partie de l’ex-Union soviétique qui les a annexés mais la principale raison réside dans leur petite taille et leur isolement, souligne le Financial Times.

Tout dépendra de Poutine

Kristi Reik, directrice du Centre international de défense et de sécurité en Estonie, prévient que toute absence de réponse énergique à une future agression de Moscou pourrait signifier la fin de l’alliance. «Tout dépend de l’enhardissement de Poutine compte tenu des résultats qu’il obtiendra dans sa guerre contre l’Ukraine», précise-t-elle.

Elle a également considéré que si les États-Unis imposent une «mauvaise» paix à l’Ukraine, la Russie se sentira encouragée et la menace pour la sécurité des pays Baltes s’accroîtrait. Et d’ajouter que le problème se résumait à une question fondamentale: comment la Russie évalue-t-elle la capacité de l’Otan à répondre collectivement à toute agression qu’elle lancerait?

L’article Les pays de l’Otan sont-ils prêts à une guerre contre la Russie? est apparu en premier sur Kapitalis.

Les Tunisiens de Belgique se disent pénalisés par la Tunisie

Le Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie (CVDT) a publié, jeudi 3 juillet 2025, à Bruxelles, Belgique, le communiqué de presse suivant intitulé «Les Tunisiens résidant à l’étranger (TRE) lâchés en pleine saison de retour au pays».

À l’approche de l’été, comme chaque année, des milliers de Tunisiens résidant en Belgique s’apprêtent à regagner leur pays natal pour passer des vacances en famille, renouer avec leurs racines et retrouver un moment de sérénité après une année de travail.

Or cette année, un obstacle majeur vient compromettre ces retrouvailles tant attendues.

La compagnie aérienne TUI Fly, l’un des rares transporteurs reliant la Belgique à la Tunisie, a suspendu son offre de vols secs vers la Tunisie via internet. Cette décision, prise à la demande des autorités tunisiennes, viserait à interdire la combinaison d’offres à forfait (vol + hôtel) avec des vols seuls.

Pourtant, ce sont précisément ces vols secs qui intéressent la majorité des TRE : ils voyagent pour retrouver leurs familles, non pour séjourner à l’hôtel. Cette mesure, mal adaptée à la réalité des Tunisiens de l’étranger, risque de compromettre leur retour et de porter un grave préjudice à la Tunisie — tant sur le plan économique qu’humain.
Le CVDT dénonce fermement le silence préoccupant de l’ambassade de Tunisie en Belgique face à cette situation inacceptable.

Il est incompréhensible qu’aucune démarche diplomatique ne soit engagée pour défendre les intérêts de nos compatriotes de la diaspora, qui constituent pourtant un pilier vital pour l’économie et la société tunisiennes. Leur engagement constant envers le pays mérite respect et considération, non négligence.

Nous appelons les autorités tunisiennes à reconsidérer sans délai cette mesure restrictive et à rétablir l’accès aux vols secs, permettant ainsi aux Tunisiens de l’étranger de rentrer au pays dans la dignité, sans obstacle ni humiliation. Il en va de l’image du pays, du lien essentiel avec sa diaspora, et du respect de droits fondamentaux à la mobilité.

Nous enjoignons également l’ambassade de Tunisie à Bruxelles à agir avec responsabilité et diligence, dans un esprit de service public et de solidarité nationale, pour protéger les intérêts légitimes de nos concitoyens.

Nous rappelons qu’en 2015, lors du boycott touristique européen consécutif aux attentats de Sousse et du Bardo, le CVDT avait organisé deux vols de solidarité, en partenariat avec des personnalités belges (élus, journalistes, membres de la société civile), afin de manifester un soutien concret au peuple tunisien et de lutter contre les amalgames.
Pour un été sans exclusion. Pour une Tunisie qui rassemble.

Le CVDT, présidée Fethi El Hadjali, est une ONG dotée du statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations Unies (Ecosoc).

Communiqué.

L’article Les Tunisiens de Belgique se disent pénalisés par la Tunisie est apparu en premier sur Kapitalis.

Cinéma l Sélection de 6 projets de coproductions italo-tunisiennes

La Direction générale du cinéma et de l’audiovisuel du ministère italien de la Culture a publié le classement final des projets admis au Fonds bilatéral de co-développement cinématographique Italie-Tunisie, pour l’exercice 2024.

Six longs métrages ont été sélectionnés pour un financement de 30 000 euros (132 000 dinars) chacun, avec une dotation totale de 180 000 euros (612 000 DINARS°  allouée par la partie italienne.

Les projets ont été examinés par la commission mixte italo-tunisienne qui s’est réunie le 8 avril. Des coproductions entre sociétés italiennes et tunisiennes ont participé à la sélection, conformément à l’accord intergouvernemental signé à Cannes en 2018 pour promouvoir la coproduction entre les deux pays. Le fonds comprend également une quote-part complémentaire mise à disposition par le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), d’un montant d’environ 100 000 euros (339 000 dinars tunisiens).

Parmi les titres financés figurent ‘‘Baba’’ de Giuseppe Capotondi (Indiana Production et Cinetelefilms), ‘‘El Haouaria – Eau et Vent’’ de Marcello Bivona (Qaja Media et 5/5 Production), ‘‘La stagione dell’amore’’ de Salvatore Allocca (Eurofilm et Lobsters Prod), ‘‘Pro-Contro’’ de Roberto Lippolis (Ventitré et Video International Production), ‘‘Sguardo profondo’’ de Paola Beatrice Ortolani (Sevenhalf Lab et Instinct Bleu) et ‘‘Solastalgia’’, signés par le couple Yosr Gasmi et Mauro Mazzocchi (Chiotto Film et Utopia Films). Sept projets n’ont pas été admis au financement.

Côté tunisien, les projets sélectionnés sont « ‘‘Sadok et ses frères’’ d’Oumeyma Trabelsi (Hania production et Arteria Films), ‘‘Les sept jours’’ d’Ines Ben Othman (Yol films house et Flicktales), ‘‘Maurizio Valenzi et les Italiens de Tunis’’ de Mohamed Challouf (Caravanes production et Casa del vision srl), ‘‘Malentendu’’ de Sarah Abidi (Synergie production et Momotty srl), ‘‘Cirta’’ de Seif Eddine Chedda (Muja film Sirrocco et Slingshots films) et ‘‘تكلم’’ de Nejib Khetiri (Mesanges Films et Samarcanda Films).

Avec cette intervention, les institutions cinématographiques des deux pays confirment leur volonté de renforcer la coopération culturelle et de favoriser la circulation d’histoires communes dans l’espace méditerranéen.

Le prochain appel à projets pour l’année 2025 est prévu pour l’automne.

D’après Ansamed.

L’article Cinéma l Sélection de 6 projets de coproductions italo-tunisiennes est apparu en premier sur Kapitalis.

Coopération tuniso-italienne pour la restauration des mosaïques d’El-Jem/Thydrus

La deuxième phase du projet de restauration des mosaïques des maisons romaines (domus) d’El-Jem (Thysdrus) touche à sa fin, dans le cadre de la coopération archéologique tuniso-italienne entre l’Institut national du patrimoine (Inp) et le Parc archéologique du Colisée de Rome. L’INP a annoncé que cette deuxième phase, commencée le 9 juin, s’achèvera le 4 juillet 2025.

La mission de coopération a débuté en avril 2025 par une première phase de relevés au scanner laser 3D, visant à réaliser un relevé topographique et un géoréférencement de cette zone archéologique, avec pour objectif spécifique de constituer une base documentaire solide pour les projets de restauration, tout en permettant la création de modèles 3D pour la reconstruction et la mise en valeur du site.

La deuxième phase, menée par le Parc archéologique du Colisée et l’INP, qui a bénéficié d’un don de l’Italie sous forme de matériaux et d’équipements spécialisés pour la restauration, consiste en la restauration des mosaïques des maisons romaines de Thysdrus. Les opérations ont été confiées au C.S.R. Restauro Beni Culturali de Riccardo Mancinelli, expert en restauration de mosaïques, avec l’assistance et la collaboration des conservateurs et restaurateurs du site archéologique d’El-Jem.

Les travaux réalisés jusqu’à présent ont permis de documenter et de restaurer les mosaïques de trois maisons romaines du site archéologique d’El Jem : la Domus Sollertiana, la Domus del Pavone et la Domus dei Delfini, a indiqué l’INP.

L’ancienne cité de Thysdrus en Tunisie, construite, comme beaucoup d’autres établissements romains en Tunisie, sur l’emplacement de précédents centres puniques, est célèbre dans le monde entier pour les ruines de l’amphithéâtre ainsi que pour les nombreuses maisons et villas décorées de magnifiques mosaïques polychromes, de précieuses fresques, de jardins et de portiques à colonnades.

L’article Coopération tuniso-italienne pour la restauration des mosaïques d’El-Jem/Thydrus est apparu en premier sur Kapitalis.

Migration │ L’OIM renforce les capacités de ses agents en Tunisie  

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a renforcé les capacités de 29 agents de première ligne de ses bureaux de Tunis, Sfax et Zarzis afin de fournir des services de protection et d’assistance aux personnes qu’elle prend en charge, et ce, lors d’une formation organisée du 24 au 27 juin 2025 dans le cadre du projet Compass.

Le programme «Coopération sur les migrations et les partenariats pour des solutions durables», ou Compass, est une coopération stratégique entre l’OIM et le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas.

Lancé en 2021, Compass vise à atteindre plusieurs objectifs communs pour une migration sûre.

L’article Migration │ L’OIM renforce les capacités de ses agents en Tunisie   est apparu en premier sur Kapitalis.

Tunisie │Amendement du décret-loi 54, désir et réalité ?

La Commission de la législation générale de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a entamé l’examen d’un projet de loi visant à modifier le décret-loi n° 54/22 relatif à la lutte contre les délits liés aux systèmes d’information et de communication. Beaucoup d’observateurs doutent du sérieux de cette initiative et, surtout, de ses chances d’aboutir, eu égard l’échec des précédentes tentatives pour amender ce décret-loi tant décrié.

Imed Bahri

Ce décret, censé lutter contre les fake news, prévoit des peines de prison de cinq ans et de lourdes amendes pour quiconque diffuse de «fausses informations» ou de «fausses rumeurs» en ligne.

Le président de la commission parlementaire, Yasser Gourari, a annoncé à l’agence de presse Tap que la première séance serait consacrée à l’audition du parti à l’origine du projet de loi, présenté par un groupe de parlementaires. Le bureau de la commission définira ultérieurement les auditions restantes.

La décision de renvoyer le projet de loi à la Commission de législation générale a été prise par le Bureau de l’ARP le 11 avril, bien qu’une proposition d’amendement ait déjà été présentée par plusieurs parlementaires le 20 février 2024, mais n’ait pas été soumise aux commissions compétentes. Cela a incité 60 députés à soumettre une nouvelle demande d’examen en janvier dernier.

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), en collaboration avec des groupes de la société civile, a intensifié ses efforts pour mettre fin aux poursuites contre les journalistes fondées sur le décret 54, insistant sur le fait que le décret 115 de la loi sur la presse devrait plutôt s’appliquer aux questions relatives à la profession.

Une résolution générale du syndicat du 23 février a appelé à «une pression accrue pour la libération des journalistes et des professionnels des médias emprisonnés et pour la suspension des poursuites contre toutes les personnes poursuivies en vertu du décret 54».

La Cour de cassation a statué dans un contexte similaire le 3 février, annulant la saisine de l’avocate et journaliste Sonia Dahmani dans une affaire de critique de fonctionnaires.

Sur les ondes de la radio Diwan Fm, Gourari a souligné qu’un consensus se dégageait néanmoins sur la nécessité de réformer ce texte, précisant que certains articles nécessitaient une révision approfondie, notamment l’article 24, sur la base duquel beaucoup d’activistes politiques et de journalistes ont été condamnés à des peines de prison ferme. «La possibilité de criminaliser les journalistes en vertu de ce décret est un point qui doit être examiné de toute urgence», a-t-il insisté. L’objectif de cette initiative est d’harmoniser le décret 54 avec la Constitution et la Convention de Budapest.

«Le pouvoir en place a lui-même été affecté négativement par ce décret, notamment parce que l’opposition l’a accusé à plusieurs reprises de l’utiliser comme un outil pour éliminer ses opposants», a souligné Gourari, estimant que la révision de ce texte est dans l’intérêt de tous.

Selon le parlementaire, il existe désormais une volonté de créer un climat médiatique libre et responsable. Il n’a pas précisé la volonté de qui… Car l’état catastrophique des médias actuellement en Tunisie prouve exactement le contraire de ce qu’affirme M. Gourari, qui semble prendre ses désirs pour des réalités.    

L’article Tunisie │Amendement du décret-loi 54, désir et réalité ? est apparu en premier sur Kapitalis.

A paraître │ ‘‘Abba Abba’’ de Soufiane Ben Farhat

«Abba… Abba… lama shabaktani», ainsi s’exprime le Nazaréen sur la croix : «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?» C’est à partir de cette phrase traversant les temps et les lieux que Soufiane Ben Farhat construit son nouveau roman, ‘‘Abba Abba – La pierre de convoitise’’, ancré dans le village de Takrouna, au centre de la Tunisie.

Mêlant habilement réalisme magique et réalisme cru, ce texte original invite à une immersion dans une fresque mêlant mémoire, spiritualité et figures mythiques.

Le portrait littéraire de cette œuvre, signé Ahmed Walid El Ferchichi, éditeur d’Arcadia, exprime la joie d’avoir découvert ce trésor de récits et de secrets.

Le roman paraîtra très prochainement dans vos librairies, promettant d’être l’une des révélations littéraires de l’été.

‘Abba Abba – La pierre de convoitise’’ est le troisième roman de Ben Farhat après ‘‘Le Regard du loup’’, prix Découverte de la 14e éditions des prix Comar d’Or en 2010, et ‘‘Le Chat et le scalpel’’, prix Comar d’Or en 2021.

Djamal Guettala

L’article A paraître │ ‘‘Abba Abba’’ de Soufiane Ben Farhat est apparu en premier sur Kapitalis.

La «révolution administrative» de Saïed │ Quand et comment ?

On comprend les soucis budgétaires du président Kaïs Saïed, qui doit financer les dépenses publiques récemment décidées dans le cadre de sa politique sociale et qui n’étaient pas prévues dans la Loi de Finances et le Budget de l’Etat pour l’année 2025. Mais les solutions qu’ils croit avoir trouvées nous semblent difficile à mettre en œuvre, en tout cas dans des délais rapides.

Imed Bahri

Parmi ces solutions, le président de la république parle, depuis plusieurs mois, de la restructuration de plusieurs institutions publiques qui doublonnent, ne sont pas toujours efficaces et, surtout, «épuisent les finances publiques», selon les termes qu’il a lui-même utilisés, lors de sa réunion avec la cheffe du gouvernement Sarra Zaâfrani Zenzeri, hier, mercredi 2 juillet 2025, au palais de Carthage.

La mise en œuvre de ces «solutions radicales et souveraines», comme par exemple la suppression de certaines institutions publiques ou leur fusion dans des entités unifiées, plus efficaces et moins budgétivores, ne se ferait pas en un claquement de doigt. Cela nécessiteraient des études préalables et une longue préparation.

Le président affirme, dans ce même contexte, qu’il n’hésiterait pas à écarter ceux qui ne sont pas à la hauteur de leurs responsabilités. Il ajoute que les chômeurs de longue durée seraient prioritaires pour remplacer les fonctionnaires écartés. «Ils prendront leur place même s’ils manquent d’expérience, car ils sont animés d’une forte volonté de contribuer à la reconstruction, à l’édification nationale et à la lutte contre la corruption», a-t-il déclaré.

Sur le plan du principe, la position du chef de l’Etat est tout à fait défendable : l’administration publique souffre d’un sureffectif endémique et ne brille pas par sa grande efficacité. Les bras cassés et clous rouillés qui hantent ses rouages mériteraient d’être mis à la porte et laisser la place à plus méritants qu’eux. Il reste cependant à mettre des noms sur ces défaillants, à prouver leur incompétence et à mettre en œuvre les mesures prévues par la loi pour pouvoir les licencier, sans que de telles décisions, prises à la hâte, ne soient, par la suite, annulées par un jugement du tribunal administratif. Et, coûter, par conséquent, encore beaucoup d’argent à l’Etat sous formes d’indemnités de licenciement.

Sur un autre plan, les chômeurs de longue durée qui, du point de vue du président de la république, devraient prendre la place des recalés, risquent de ne pas offrir, eux non plus, malgré leur supposé patriotisme, des garanties minimales de productivité et d’efficacité.

Cela dit, on peut toujours faire du social, c’est politiquement correct et électoralement payant, mais le risque serait de remplacer des inutiles par des incompétents, des irresponsables par des bons à rien.

L’article La «révolution administrative» de Saïed │ Quand et comment ? est apparu en premier sur Kapitalis.

Soutien du Royaume-Uni à la pêche artisanale en Tunisie

Un projet novateur d’une durée de 12 mois intitulé «Décarbonisation de la pêche artisanale en Tunisie : promouvoir l’énergie propre pour des communautés côtières durables», vient d’être lancé. L’objectif est l’adoption de moteurs électriques dans la baie de Gabès pour réduire la consommation de carburant, les émissions et la pollution audio, tout en allégeant la charge financière des pêcheurs et contribuer à la protection de la biodiversité marine.

Financé par le gouvernement britannique via le Foreign, Commonwealth & Development Office (FCDO) à hauteur de 254 950 £ (environ 1 million de dinars), le projet est mis en œuvre en étroite collaboration avec le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME), l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia), des organisations et coopératives locales de pêche, ainsi que des fournisseurs d’équipements solaires et des institutions financières.

L’objectif est d’introduire des moteurs électriques solaires sur les embarcations de pêche artisanale dans le Golfe de Gabès, afin de réduire la consommation de carburant, les émissions de carbone et la pollution sonore — tout en diminuant les coûts d’exploitation pour les pêcheurs et en protégeant la biodiversité marine.

Ce projet bénéficie d’un fort soutien stratégique des autorités nationales, garantissant son alignement avec les priorités de la Tunisie en matière de transition énergétique et de gestion des pêches.

Le WWF Afrique du Nord et ses partenaires de mise en œuvre suivront de près les progrès réalisés et partageront les enseignements tirés pour favoriser la reproduction du projet à l’échelle nationale et régionale.

Le projet fait progresser la transition vers l’énergie propre, la conservation marine, l’égalité des genres et l’innovation mondiale — en construisant des communautés côtières durables et inclusives grâce à une collaboration internationale. Il s’inscrit dans les priorités mondiales du Royaume-Uni en matière d’action climatique et d’énergies renouvelables, tout en soutenant la stratégie nationale tunisienne de protection des écosystèmes marins et de renforcement de la résilience côtière.

L’événement de lancement a réuni les partenaires et acteurs pour discuter de la vision du projet. Les discussions ont mis en lumière la stratégie tunisienne de transition énergétique et les défis socio-économiques auxquels sont confrontées les pêches artisanales.

Les représentants de l’ambassade britannique en Tunisie ont réaffirmé l’engagement du Royaume-Uni à soutenir des solutions climatiques innovantes et ont salué les efforts de la Tunisie pour allier protection de l’environnement et développement durable.

La cheffe adjointe de mission britannique, Elizabeth Green, a déclaré : «Cette initiative marque une avancée significative dans notre engagement commun en faveur de l’action climatique, du développement durable et de la croissance économique inclusive. Ensemble, nous ne faisons pas que décarboner la pêche — nous contribuons à autonomiser les populations, protéger la nature et construire un avenir plus résilient.»

Le directeur du WWF Afrique du Nord, Jamel Jrijer, a ajouté : «En dotant les pêcheurs artisanaux d’outils et de connaissances en matière d’énergie propre, nous contribuons directement à la stratégie nationale tunisienne de transition énergétique et de conservation marine.»

L’article Soutien du Royaume-Uni à la pêche artisanale en Tunisie est apparu en premier sur Kapitalis.

Arrestation de manifestants pacifistes juifs à Philadelphie

Des manifestants pacifistes juifs ont été arrêtés par la police de Philadelphie hier, mercredi 2 juillet  2025, alors qu’ils occupaient le hall de l’entreprise Day & Zimmermann, un important fournisseur de munitions de 120 mm utilisées par les chars militaires israéliens contre les Gazaouis.

Jack Poulson *

«La police arrête des manifestants de Jewish Voice for Peace et les expulse du hall de D&Z où nous nous sommes rassemblés pour dire : AUCUN PROFIT DU GÉNOCIDE», a écrit l’organisation de défense des droits Jewish Voice for Peace (JVP) de Philadelphie mercredi matin.

Un agent de sécurité du bâtiment d’Allied Universal a confirmé les arrestations, mais n’a pas pu distinguer l’organisation de défense des droits des Juifs de la section de Philadelphie des Students for Justice in Palestine (SJP), qui dénonce haut et fort la fourniture d’obus d’artillerie par Day & Zimmermann à l’armée israélienne. Chaque mardi, entre 6h30 et 8h30, les manifestants scandent à plusieurs reprises «Quit your job!»  («Quitte ton travail !») tandis qu’ils battaient des tambours improvisés de Home Depot et secouaient des tambourins alors que les ouvriers traversaient l’entrée arrière du siège social de Day & Zimmermann à Philadelphie, au 1500 Spring Garden St.

Une grande partie de la controverse entourant Day & Zimmermann découle de sa production présumée de munitions antichars hautement explosives (Heat) M830A1 de 120 mm, utilisées par un char de combat israélien Merkava lors du massacre, le 29 janvier 2024, de la petite Palestinienne Hind Rajab, âgée de cinq ans, et de six membres de sa famille.

Selon une enquête menée par l’organisation quaker American Friends Service Committee (AFSC), lauréate du prix Nobel de la paix en 1947, «le numéro de série d’une munition explosée retrouvée dans l’ambulance envoyée au secours de Rajab suggère qu’elle a été fabriquée à l’usine de munitions de l’armée de l’Iowa par Mason & Hanger, filiale de Day & Zimmermann, en novembre 1996.»

Schéma d’un obus antichar explosif (Heat) M830AI de 120 mm.

SOC, filiale de sécurité privée de Day & Zimmermann, basée en Virginie, avait précédemment inscrit Philip F. Reilly, ancien chef de la division des activités spéciales de la CIA, parmi les membres de son conseil consultatif gouvernemental. Reilly suscite un vif intérêt du public depuis janvier, date à laquelle il est devenu PDG de la société de sécurité privée secrète Safe Reach Solutions, qui s’est associée à la société militaire privée UG Solutions, basée en Caroline du Nord, pour mener des inspections de véhicules le long du corridor Netzarim à Gaza. Reilly est de plus en plus surveillé depuis le lancement de la Gaza Humanitarian Foundation («Fondation humanitaire pour Gaza»), soutenue par Israël, à laquelle le Département d’État américain a récemment octroyé 30 millions de dollars dans le cadre d’une initiative israélienne de longue date visant à marginaliser l’aide humanitaire relevant des Nations Unies.

Au-delà des informations provenant de JVP, les arrestations de mercredi dans le hall de Day & Zimmermann ont été documentées par l’application controversée de surveillance de quartier Citizen, qui a signalé que les arrestations avaient commencé peu après 10 h.

Au cours du mois dernier, l’unité audiovisuelle de la police de Philadelphie a filmé avec acharnement les manifestations du mardi matin organisées par SJP et la Philly Palestine Coalition. Le caméraman le plus en vue était l’agent d’information Ritchie, dont le matricule 9452 est visible dans une vidéo enregistrée par cette publication le 24 juin. On peut y voir Ritchie braquer sa caméra directement sur le visage du journaliste et des étudiants manifestants (…)

Depuis l’arrivée au pouvoir du second gouvernement Trump, les étudiants étrangers dénonçant les massacres de femmes et d’enfants de Gaza perpétrés par l’armée israélienne sont la cible d’une campagne de reconnaissance faciale agressive, dans le but explicite de soumettre leurs noms en vue d’une expulsion à un Département d’État américain réceptif, dirigé par l’ancien sénateur Marco Rubio [actuel chef de la diplomatie américaine] (…)

Le 24 juin, des manifestants se sont rassemblés devant le siège social de Day & Zimmermann, à Philadelphie. Leur banderole portait l’inscription : «Day & Zimmermann, hors de Philadelphie ! Pas de profiteurs du génocide dans notre quartier.»

«Nous serons là tous les mardis matin», a proclamé l’un des meneurs de la manifestation dans un mégaphone à la fin de la manifestation de mardi matin, avant de demander : «Que ressentiriez-vous si vous étiez réveillés par une bombe chaque matin, comme les hommes, les femmes et les enfants de Gaza?»

Les autorités sanitaires de Gaza ont rapporté la semaine dernière que l’invasion militaire israélienne de Gaza, après le 7 octobre, avait franchi le seuil des 56 000 morts, dont environ la moitié sont des femmes et des enfants.

Dans ce qui est peut-être le moment le plus controversé des manifestations jusqu’à présent, le meneur de la manifestation a conclu la manifestation de mardi par la déclaration suivante: «Mort à Day et Zimmermann ! Mort à Israël ! Mort à Tsahal ! Et gloire à la Résistance !»

Source : Jack Poulson.

*Journaliste d’investigation indépendant américain.

L’article Arrestation de manifestants pacifistes juifs à Philadelphie est apparu en premier sur Kapitalis.

En Iran, la guerre a cédé la place à la paranoïa !

Alors que la République islamique d’Iran dormait sur ses deux oreilles durant de longues années, Israël l’a infiltré jusqu’à la moelle. Avec la guerre du mois dernier qui a révélé au grand jour l’ampleur de l’infiltration, le réveil fut brutal. La léthargie a laissé place à la suspicion. C’est désormais dans un climat de paranoïa que se déroule la chasse aux espions à la solde de l’ennemi israélien. (Les Iraniens se sont rassemblés dimanche pour protester contre l’attaque américaine contre les sites nucléaires du pays. Ph. Arash Khamooshi pour le New York Times).

Imed Bahri

Dans une enquête d’Erika Solomon et de Sanam Mohoozi consacrée au climat de suspicion extrême qui prévaut aujourd’hui en Iran, le New York Times indique qu’à la suite des attaques israéliennes contre ses installations militaires et nucléaires, la République islamique a lancé une campagne contre l’ennemi intérieur.

Suite aux raids israéliens, les autorités iraniennes ont demandé à la population de signaler toute personne portant des sacs, des lunettes de soleil la nuit ou un chapeau, une rareté en Iran. Elles ont exhorté le public à signaler les plaques d’immatriculation volées, les pickups avec des caisses fermées ou les camions circulant à des heures inhabituelles. Elles ont averti que tous ces comportements pourraient être le signe d’ennemis opérant de l’intérieur.

Traque intensive des espions présumés

Sous le choc de l’ampleur des frappes israéliennes du mois dernier, l’Iran mène une traque intensive contre les infiltrés et les espions présumés en s’appuyant sur la population pour cette campagne.

Si les autorités ont arrêté des centaines de personnes, elles ont accéléré les procès et les exécutions d’espions présumés et une loi a été modifiée pour étendre le recours à la peine de mort pour toute personne reconnue coupable d’espionnage.

Compte tenu de l’ampleur de la campagne d’arrestations, même après le cessez-le-feu de la semaine dernière, certains en Iran craignent qu’elle ne se transforme en une nouvelle répression de la dissidence politique par un gouvernement qui a une longue tradition de répression.

«Tel un lion blessé, la République islamique poursuit chaque menace perçue dans le pays avec une force meurtrière», a déclaré Hadi Ghaemi, directeur du Centre pour les droits de l’homme en Iran, cité dans un communiqué publié jeudi dernier.

Israël a une longue tradition d’infiltration en Iran pour recueillir des renseignements et commettre des assassinats et des sabotages. Des responsables des deux camps affirment que lors de la dernière guerre, Israël a démontré sa capacité à construire des réseaux et à lancer des attaques de grande envergure de l’intérieur même du territoire iranien.

Des responsables iraniens ont déclaré avoir découvert plusieurs éléments de preuve indiquant que le Mossad, l’agence israélienne de renseignement extérieur, reçoit l’aide d’agents sur le terrain. Ces preuves, selon les autorités, incluent l’assemblage et le déploiement de missiles israéliens à l’intérieur du pays et la découverte de milliers de petits drones dans la capitale Téhéran.

Faille massive dans la sécurité et le renseignement

«Il est clair que le Mossad dispose d’un réseau très étendu en Iran et environ 90% de ses effectifs sont locaux», a déclaré la semaine dernière Mohammad Ali Shabani, analyste iranien et rédacteur en chef du site d’information indépendant Amwaj Media. Il ajoute: «La question la plus importante est: qui sont-ils? Aujourd’hui, leq doigts accusateurs sont partout».

Quelques heures après la première frappe contre l’Iran, le 13 juin, Israël a démontré la précision de ses renseignements en tuant plusieurs généraux et scientifiques nucléaires de haut rang à leur domicile. Ces attaques ont également détruit des lanceurs de missiles et des systèmes de défense aérienne, contraignant le guide suprême iranien à se cacher.

«Nous avons été témoins d’une faille massive dans la sécurité et le renseignement. C’est indéniable», a concédé Mehdi Mohammadi, conseiller principal du président du Parlement iranien, dans un enregistrement audio.

Depuis des années, le gouvernement iranien est confronté à des failles. Aujourd’hui, sa campagne de contre-espionnage nationale intervient à un moment particulièrement sensible.

Les Iraniens interrogés par le New York Times, y compris ceux qui sont critiques du gouvernement, ont déclaré comprendre les préoccupations sécuritaires de Téhéran, un sentiment ancré dans la colère nationale face aux pertes civiles causées par les attaques israéliennes.

Toutefois, les responsables iraniens n’ont montré aucune volonté publique de reconnaître leurs graves défaillances en matière de renseignement alors même qu’ils poursuivent une campagne répressive qui, selon les groupes de défense des droits humains, touche de manière disproportionnée les minorités ethniques et religieuses, les figures de l’opposition et les étrangers.

Ces groupes affirment que nombre des personnes arrêtées ces deux dernières semaines ont été détenues sans mandat et n’ont pas été autorisées à consulter un avocat. Amnesty International s’est déclarée préoccupée par les procès sommaires et les exécutions manifestement inéquitables dans plusieurs affaires, qualifiant les dernières actions de l’Iran de démonstration de force malavisée. 

Sollicités par le NYT, les responsables iraniens se sont abstenus de tout commentaire.

Mercredi 25 juin, le Mossad a publié une vidéo rare de son directeur David Barnea accueillant un parterre d’espions aux visages floutés qu’il a vivement remercié de leur travail en Iran. Barbea a ajouté: «Nous serons là-bas comme nous l’avons toujours été», a-t-il déclaré. 

Le djihad du renseignement contre les agents israéliens

Le ministère iranien du Renseignement a juré de poursuivre sans réserve ce qu’il a appelé son «djihad du renseignement contre les agents israéliens».

Le gouvernement qui a reconnu avoir coupé Internet en Iran pendant plusieurs jours par crainte de cyberattaques continue d’exhorter les Iraniens à éviter les réseaux sociaux internationaux et à privilégier les plateformes nationales.

Les agents étrangers cherchant à recruter en Iran n’hésiteront pas à trouver des citoyens mécontents parmi sa population de près de 90 millions d’habitants. L’Iran a connu des périodes de protestations populaires pendant des décennies qui ont été matées par une répression meurtrière. De plus, l’espionnage pourrait trouver un terreau favorable à cause des problèmes d’argent, l’Iran étant embourbé dans une crise économique paralysante causée par des décennies de sanctions occidentales et de mauvaise gestion gouvernementale. La population est en proie à l’hyperinflation, à la paupérisation et au chômage des diplômés. 

Sourour, une Téhéranaise de 39 ans, estime qu’il existe un vaste réseau d’espions dans le pays. Elle a demandé à n’être identifiée que par son prénom craignant des répercussions pour avoir parlé à des journalistes internationaux. «Dans notre quartier, on a signalé une cachette», a-t-elle déclaré, ajoutant avoir vu les autorités arrêter plusieurs personnes et retirer des drones du site. «J’ai tout vu de mes propres yeux», a-t-elle précisé.

Les autorités iraniennes affirment que les agents d’Israël sur le terrain utilisent des cachettes pour assembler des missiles et des drones qui sont ensuite secrètement transportés, stockés et déclenchés. Elles ont autorisé les médias locaux à filmer ce qu’elles ont décrit comme des ateliers et des compartiments destinés à dissimuler des drones sur des camions. Cependant, le New York Times n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante l’authenticité des vidéos.

Pour tenter de démasquer ces cellules, les autorités iraniennes ont publié des notices sur les réseaux sociaux et les sites d’information, parfois accompagnés de caricatures de saboteurs utilisant des outils et du matériel d’assemblage. L’une des notices indiquait: «Si vous avez loué votre propriété ou votre logement ces derniers mois, que ce soit par des moyens traditionnels ou non, sous couvert d’un usage résidentiel à court ou à long terme, à une entreprise, veuillez le signaler», rapporte un communiqué publié par l’agence de presse Fars, affiliée au gouvernement, au nom d’Ahmad Reza Radan, chef de la police iranienne.

Depuis l’attaque israélienne contre l’Iran le 13 juin, les autorités iraniennes affirment avoir détecté plus de 10 000 petits drones rien qu’à Téhéran, selon l’agence de presse Fars. 

Ces petits drones, parfois équipés d’intelligence artificielle, ont été utilisés lors de récents assassinats de scientifiques liés au programme nucléaire, selon des responsables de la sécurité iranienne cités par la même agence de presse.

Afin d’encourager la coopération populaire, les autorités annoncent régulièrement que leurs arrestations ou confiscations d’armes ont été facilitées par des Iraniens ordinaires.

«Ce public ne souhaite généralement pas interagir avec le ministère du Renseignement», a déclaré Shabani, l’analyste iranien. «Dans un État autoritaire, moins on a de contacts avec ces personnes, mieux c’est. Mais dans une nouvelle dynamique, il semble que certaines personnes souhaitent réellement les aider», a-t-il ajouté affirmant que l’attaque israélienne a galvanisé un sentiment d’unité. Certains responsables politiques modérés ont exhorté les autorités à capitaliser sur le soutien du public pour une introspection.

«La guerre et l’unité du peuple ont été l’occasion de changer notre vision de la gouvernance et du comportement de nos responsables», a déclaré le président Massoud Pezeshkian à son cabinet, selon les médias d’État.

«C’est une occasion en or de changer les choses», a ajouté Pezeshkian, élu grâce à une campagne visant à améliorer l’économie en difficulté et à nouer des relations avec l’Occident.

Mohammad Reza, un quadragénaire habitant à Tabriz dans le nord-ouest de l’Iran, a estimé que ce n’est qu’une question de temps avant que le gouvernement n’intensifie sa répression contre les opposants politiques. «Pour l’instant, ils veulent s’assurer que personne ne se moque du régime ni n’espère de changement. La principale crainte du régime est que les gens le perçoivent comme faible. Si les gens savent que le pouvoir est fébrile, ils se révolteront», a-t-il déclaré.

L’article En Iran, la guerre a cédé la place à la paranoïa ! est apparu en premier sur Kapitalis.

De l’importance d’avoir un secteur public en bonne santé

Le témoignage du Pr Lamia Kallel et son plaidoyer en faveur de l’hôpital public et de celles et ceux qui en sont les piliers, les médecins internes et résidents, prend toute sa valeur en plein mouvement de protestation des jeunes médecins, qui se sentent oubliés et abandonnés de l’Etat qui les emploie. Nous reproduisons ci-dessous le poste Facebook de la praticienne où elle évoque, comme elle dit, «un exemple parmi des milliers au quotidien, qui met en valeur l’importance d’avoir un secteur public en bonne santé.»  

Dr Lamia Kallel *

Je rentre de l’hôpital, appelée en renfort, pour une énième urgence.

Un gros morceau de viande qui bloque dans le haut œsophage, fermant complètement la lumière et s’impactant dans la muqueuse, faisant étouffer une septuagénaire.

Une concertation pluridisciplinaire, aboutissant à des tentatives de déblocage par voie endoscopique, plan A actionné en vain, puis passage au plan B, et c’est le plan C qui a été salvateur, le tout sur près de 3 heures de temps.

Une mobilisation de plus de 10 personnes dans une même salle entre la gastro, la réanimation et la chirurgie et 2 personnes appelées en renfort pour le plan C, sans aucune obligation sinon morale… sans aucun bénéfice sinon spirituel, pour sauver un humain, lui épargner une chirurgie lourde et… tracer un sourire sur le visage de ses proches.

On aurait pourtant pu s’arrêter au plan A…

On aurait pourtant pu s’arrêter au plan B…

Le matériel minimal requis était fonctionnel, on était outillé, capable d’opacifier, couper, brûler, dilater par voie endoscopique, avec cette chance de travailler dans la sécurité, le patient étant anesthésié, intubé, de quoi passer au plan D, E et F si requis…

Le personnel présent voulait juste réussir.

Un exemple parmi des milliers au quotidien, qui met en valeur l’importance d’avoir un secteur public en bonne santé.

Garantissez la transmission ! Retenez les compétences !

Doubler et tripler leur salaire ne sera jamais assez devant le service qu’ils peuvent rendre.

* Professeur d’hépato-gastro-entérologie, chef de service à l’hôpital Mahmoud-El Materi. 

L’article De l’importance d’avoir un secteur public en bonne santé est apparu en premier sur Kapitalis.

Le cri d’une génération de soignants dans un hôpital au bord de l’effondrement 

Il y a un feu qui brûle. Un feu silencieux, sous les néons blafards des hôpitaux publics. Un feu qui consume lentement ceux qui devraient être nos héros : les médecins, internes et résidents. Le 1er juillet 2025, ils ont cessé de porter leurs blouses comme des armures vides. Ils ont crié, non seulement contre les conditions matérielles indignes, mais contre une machine qui broie leurs corps et leur esprit, contre un système qui les ignore et les oublie. 

Manel Albouchi *

Ils sont jeunes, souvent à peine sortis de l’université. Et pourtant, déjà fatigués. Fatigués d’un travail qui dévore leur sommeil, leur santé, leur humanité. Fatigués de voir la détresse des patients, sans jamais être eux-mêmes écoutés. Fatigués d’une hiérarchie distante, d’une administration aveugle. 

Leur colère est celle d’une génération à bout, à la croisée des chemins entre le don total et la perte de sens. Ce qui les fait tenir dans ces conditions inhumaines, c’est leur rêve d’ailleurs – un ailleurs meilleur, un horizon possible, un espoir qui parfois vacille mais ne meurt jamais. 

Perte de sens et rêve d’un ailleurs meilleur

Cette année, j’ai donné mon jour de repos, par volontariat, pour écouter ces jeunes médecins résidents et internes, pour entendre leur voix, leurs douleurs et leurs espoirs. 

Dans le service de réanimation de l’hôpital des grands brûlés de Ben Arous, j’ai rencontré des visages fermés, des regards fuyants, des corps tendus au bord de la rupture. 

Là-bas, la psychologue a déserté. Depuis deux ans, personne n’a remplacé ce lien vital. Les soignants s’occupent des corps calcinés, mais qui s’occupe d’eux ? Qui tient leur main quand le poids devient trop lourd ? 

La médecine n’est pas qu’un savoir technique. C’est un art du lien, un engagement de l’âme. Quand la machine broie le lien, quand le soignant devient lui-même blessé et isolé, le soin se fragilise, et avec lui, notre société toute entière. 

L’hôpital soigne aussi les soignants

La grève n’est pas qu’un refus. Elle est un appel à la vie, à la reconnaissance. Un appel à réinventer l’hôpital, non pas comme une usine à soins, mais comme un lieu vivant, où l’on écoute, où l’on comprend, où l’on soigne aussi les soignants. 

Mais le gouvernement, au lieu d’écouter et d’accompagner, a brandi la menace judiciaire contre l’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM). Et ce n’est qu’un signe de la froideur institutionnelle qui broie tout espoir de dialogue humain. 

Et pendant que certains minimisent l’exode des talents tunisiens, d’autres menacent d’importer des médecins étrangers comme s’il s’agissait de simples pièces interchangeables. 

Une bombe à retardement pour tout un pays

Ce climat toxique n’est pas seulement un affront aux professionnels de santé : c’est une bombe à retardement pour tout un pays. 

Nous devons agir : 

– accueillir la souffrance des médecins; 

– ouvrir des espaces de parole, de supervision, d’accompagnement;

– intégrer la psychologie dans chaque service; 

– former à l’écoute, à l’empathie, à la régulation émotionnelle; 

– protéger le soignant pour protéger le patient. 

Car la santé d’un pays se mesure aussi à la santé de ceux qui le soignent. Ignorer leur détresse, c’est creuser la tombe de notre système de soins. Entendre leur cri, c’est ouvrir une voie nouvelle, plus humaine, plus digne. 

A la mémoire du Docteur Jed El Henchiri, ancien président de l’OTJM, paix à son âme. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

L’article Le cri d’une génération de soignants dans un hôpital au bord de l’effondrement  est apparu en premier sur Kapitalis.

Kaïs Saïed fustige les corrompus d’un système de santé en déclin

En s’entretenant, mardi 1er juillet 2025, au palais de Carthage, avec le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, le président Kaïs Saïed n’a pas commenté de façon directe le mouvement social actuellement mené par les jeunes médecins opérant dans les établissements de santé publique, mais tous ses propos leurs étaient indirectement destinés. Il les appelle à faire preuve d’abnégation et de dévouement au service de leurs compatriotes, comme l’ont fait leurs prestigieux aînés depuis l’époque de la lutte de libération nationale.  

Le président de la république a souligné, lors de son entretien, la nécessité d’instaurer d’urgence un nouveau système juridique qui préserve les droits des médecins, du personnel paramédical et des travailleurs de la santé et préserve leur dignité.

Selon un communiqué de la présidence, le chef de l’État a souligné que la Tunisie est fière de ses diplômés des facultés de médecine, affirmant que son école est réputée pour ses diplômés qui rayonnent dans le monde entier.

Le grand nombre de médecins et de personnel paramédical partis travailler à l’étranger en est une preuve évidente.

Qui prête réellement à qui?

«Même les facultés de médecine les plus prestigieuses du monde n’hésitent pas à inviter nos meilleurs professionnels à travailler avec elles», a-t-il déclaré dans le communiqué.

Faisant allusion à ces médecins qui louent leurs services aux pays étrangers, le président de la République a expliqué que la Tunisie accorde effectivement des «prêts» à de nombreux pays d’une valeur inestimable, en monnaies tunisienne ou étrangère.

La Tunisie «prête», mais elle doit encore «emprunter» en raison des difficultés intérieures qui se sont accumulées au fil des décennies et parce que de nombreux pays étrangers lui ravissent nombre de ses professionnels qualifiés, a affirmé le président, en filant la même métaphore, en s’interrogeant de nouveau : qui prête réellement à qui?

Le chef de l’État a souligné que des efforts étaient déployés sur tous les fronts, y compris dans le secteur de la santé, insistant sur le droit des citoyens à la santé et sur l’urgence de prendre des mesures en attendant la reconstruction des établissements hospitaliers publics dans toutes les régions du pays.

Suivre l’exemple des pionniers

Ce droit constitutionnel, véritable droit humain, doit être concrétisé au plus vite, a souligné le président de la République, en évoquant, également, le rôle joué par plusieurs médecins en Tunisie durant la période de la lutte pour l’indépendance, tels que Dr Habib Thameur, Dr Ahmed Ben Miled, surnommé le «médecin des pauvres», et Dr Slimane Ben Slimane, qui a non seulement rejoint le mouvement de libération nationale, mais a également soutenu tous les mouvements de libération à travers le monde.

Dr Tawhida Ben Cheikh était également surnommée «médecin des pauvres», notamment pour son rôle dans la fondation de l’Association d’aide sociale, la création d’un orphelinat et d’un foyer pour les femmes.

Par ailleurs, les fondateurs de la Faculté de médecine en Tunisie au début des années 1960 ont quitté leurs postes à l’étranger et sont revenus en Tunisie pour constituer le premier noyau de l’école de médecine tunisienne.

Le président Saïed a conclu en affirmant que la santé publique se rétablira et que les patients tunisiens recevront tous les soins et le soutien nécessaires, réitérant sa ferme position selon laquelle de nombreuses questions économiques et sociales doivent être traitées dans le cadre d’une approche nationale globale.

Les corrompus d’un système en déclin

Contre ceux qui ont causé du tort et dont le cœur nourrit encore de mauvais desseins, le remède réside dans une nouvelle législation, des cadres imprégnés d’esprit patriotique et d’un sens de l’équité. Aucun autre remède ne sera efficace contre ceux qui sont corrompus par un système en déclin, uniquement soucieux de provoquer des crises pour malmener les citoyens, a menacé le président, sans que l’on sache si ces menaces concernent les médecins internes et résidents qui ont suspendu massivement leur activité dans tous les hôpitaux publics à partir d’hier et manifesté tout aussi massivement au centre-ville de Tunis pour exiger de meilleurs conditions salariales et d’exercice de la profession médicales.

I. B. (avec Tap)

L’article Kaïs Saïed fustige les corrompus d’un système de santé en déclin est apparu en premier sur Kapitalis.

La Tunisie appelle à l’allègement des conditions d’accès au financement international

«Nous appelons à une révision des conditions de financement mondial qui permettra de consacrer le principe de conformité aux priorités nationales, d’identifier des financements stables et à long terme, pour renforcer les secteurs vitaux tels que l’agriculture durable et résiliente, la sécurité de l’eau, la santé et la transition numérique et énergétique».

C’est ce qu’a déclaré, mardi 1er juillet 2025, la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzeri, dans une allocution prononcée à la 4e conférence internationale onusienne sur le financement du développement (FfD4) qui se tient à Séville (Espagne), du 30 juin au 1er juillet.

L’oratrice a aussi appelé à «réviser le rôle des institutions financières internationales pour évoluer d’une situation où des parties imposent certaines politiques à des pays, à une autre où des structures adoptent un véritable partenariat avec ces derniers, en matière de financement des programmes de développement».

Mme Zenzeri a réitéré ainsi les critiques souvent adressées par le président de la république, Kaïs Saïed, aux bailleurs de fonds institutionnel, tel que le Fonds monétaire international (FMI) qui assortissent leurs prêts d’exigences de réformes structurelles à connotation libérale dont le coût social d’avère souvent intenable pour les Etats.

«La Tunisie, qui considère le financement équitable comme un droit légitime pour les pays du Sud, a adopté une stratégie nationale ambitieuse pour l’accès aux sources de financement», a encore souligné Mme Zenzeri, en recommandant «une nouvelle politique basée sur davantage de flexibilité dans l’octroi des financements de la part des fonds internationaux, la détermination de critères objectifs pour obtenir des financements appropriés et conformes aux réalités des pays en développement, l’allégement des conditions d’octroi des crédits, et la création d’un guichet unifié sous l’égide des Nations Unies pour centraliser l’appui technique et financier dans tous les domaines».

Un nouveau pacte financier pour l’Afrique

Il s’agit, selon elle, de convenir d’un nouveau pacte financier pour l’Afrique, qui permettra aux pays du continent, d’obtenir des financements directs et adéquats à leurs programmes de développement, d’autant plus que ces pays subissent, de manière perceptible, les impacts des défis climatiques, causés par les pays industrialisés et les plus développés, et qui ont des répercussions négatives sur les équilibres économiques, financiers et sociaux du continent.

Mme Zenzeri a souligné l’importance de la mobilisation de financement, qui constitue un défi pour la mise en œuvre de politiques de réformes ambitieuses, relevant que la mobilisation de ressources financières pour la Tunisie, comme pour d’autres pays en développement, est limitée à cause de la hausse des coûts financiers. «La lourdeur du service de la dette pèse actuellement sur le budget de l’Etat tunisien, ce qui réduit notre capacité à réaliser les programmes et plans d’investissement dans des secteurs vitaux tels que l’éducation, la santé, la protection de l’environnement et l’infrastructure», a avoué Mme Zenzeri dont le gouvernement fait face à de fortes pressions sociales et économiques dans ces secteurs vitaux.

Evoquant la question de la récupération des fonds spoliés, la Première ministre a appelé à la mise en place d’un cadre international efficace et contraignant, pour accélérer la récupération de ces fonds, qui ne sont pas seulement des sommes déposées dans des comptes bancaires, mais constituent une garantie pour assurer l’avenir des futures générations.

La Tunisie considère cette question comme un droit souverain du peuple auquel le pays ne peut pas renoncer, mais la complexité des procédures judiciaires a empêché l’aboutissement à de résultats concrets dans ce domaine, a-t-elle relevé.

L’article La Tunisie appelle à l’allègement des conditions d’accès au financement international est apparu en premier sur Kapitalis.

Cinéma │ La cinéaste tunisienne Amel Guellaty primée à Malte

Le film ‘‘Where the Wind Comes From’’ (D’où vient le vent) de la cinéaste tunisienne Amel Guellaty a remporté The Golden Bee Award du meilleur long métrage à la troisième édition du Festival du film méditerranéen qui s’est tenue à La Valette, à Malte, du 21 au 29 juin 2025. L’actrice Eya Bellagha, qui incarne Alyssa, a également été récompensée par le prix de la Meilleure Interprétation.

Coproduction tuniso-franco-qatarie, ce premier long-métrage de la cinéaste se présente comme un récit initiatique, à la fois poétique et ancré dans une jeunesse en quête de sens. Il met en scène Alyssa (Eya Bellagha), une jeune rebelle de 19 ans, et Mehdi (Slim Baccar), 23 ans, timide et introverti, deux amis proches qui utilisent leur imagination pour échapper à leur triste réalité. Un jour, ils découvrent un concours qui se tient dans le sud tunisien et qui pourrait leur permettre de changer leur vie. Ils décident de faire le road trip, peu importent les obstacles.  Le festival a présenté 55 films en provenance de plus de 20 pays.

L’article Cinéma │ La cinéaste tunisienne Amel Guellaty primée à Malte est apparu en premier sur Kapitalis.

Attijari bank au service d’une diaspora engagée │ Mémoire, héritage et impact

À l’occasion du retour estival de la diaspora tunisienne, Attijari bank réaffirme avec force son engagement en faveur du lien intergénérationnel et du développement solidaire.

Fidèle à sa mission de proximité, la banque lance une nouvelle édition de sa campagne dédiée aux Tunisiens résidents à l’étranger (TRE), sous le slogan évocateur : «بلادنا فينا تعيش », symbole d’une identité vivante, partagée et transmise.

Cette initiative s’inscrit dans une démarche stratégique à fort impact, visant à tisser des ponts durables entre les générations et les territoires, en plaçant la diaspora au cœur du projet de développement économique et social du pays.

À travers un accompagnement sur mesure, fondé sur le conseil et l’innovation, Attijari bank entend valoriser le rôle de la diaspora comme vecteur de mémoire collective, de solidarité familiale et de transformation locale.

Une offre complète, conçue pour répondre aux attentes d’une communauté connectée et engagée.

Dans ce cadre, Attijari bank propose une offre de bienvenue exclusive pour la saison estivale, incluant des avantages financiers et non financiers spécialement pensés pour les TRE et leurs familles:

  • Réduction sur la commission de versement en devises étrangères,
  • Réduction sur la commission de gestion du crédit immobilier «Dari Fi Bledi» pour les clients équipés d’un pack,
  • Bonification du taux de change lors du versement en compte,
  • Partenariat innovant avec la plateforme E-Tafakna pour simplifier la gestion des documents juridiques et comptables à distance.

Le digital au service de la proximité

La banque met la digitalisation au cœur de son dispositif d’accompagnement, avec des services bancaires 100% en ligne accessibles depuis l’étranger. Le parcours digitalisé permet désormais l’ouverture de comptes à distance, la souscription à des offres packagées et la gestion fluide des opérations courantes.

Par ailleurs, l’application Attijari Up constitue une avancée majeure, avec une interface intuitive, sécurisée et inclusive, pensée pour offrir à chaque membre de la diaspora une expérience bancaire optimisée.

Une équipe dédiée à l’écoute des TRE

Pour renforcer la qualité de service et la proximité, la banque mobilise l’équipe “Dima Tounsi ”, un dispositif exclusif de téléconseillers 100 % dédiés aux TRE, joignables via :

  • Une adresse e-mail spécialisée : DIMA.TOUNSI@attijaribank.com.tn
  • Une ligne téléphonique directe : 71 111 333
  • Un canal WhatsApp instantané : 31 399 155

Ce service d’assistance personnalisée répond aux attentes spécifiques de la diaspora, en matière de conseil, d’orientation et de gestion à distance.

À travers la campagne «بلادنا فينا تعيش», Attijari bank affirme sa volonté d’inscrire son action dans une logique d’impact, de transmission et de mémoire vivante, pour une diaspora pleinement actrice du présent et de l’avenir de la Tunisie.

Communiqué.

L’article Attijari bank au service d’une diaspora engagée │ Mémoire, héritage et impact est apparu en premier sur Kapitalis.

❌