Tarifs douaniers américains : l’Afrique du Sud demande un délai supplémentaire
Pretoria affirme négocier avec Washington un taux de droits de douane maximal de 10 % dans le pire des cas.
L’Afrique du Sud a demandé aux États-Unis une prolongation de l’échéance imminente pour l’application des droits de douane. Et ce, alors que les deux pays poursuivent les négociations sur un accord commercial. A souligner au passage que les relations entre Pretoria et Washington sont tendues depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier 2025.
Le ministère sud-africain du Commerce, de l’Industrie et de la Concurrence (DTIC) a annoncé cette demande mardi 1er juillet. Sachant que le 9 juillet marque la date à laquelle un tarif de 31 % sur les exportations sud-africaines vers le marché américain doit entrer en vigueur.
Cette taxe s’inscrit dans le cadre des « tarifs réciproques » mondiaux annoncés par Trump en avril, visant à contrer ce qu’il a décrit comme des nations étrangères exploitant l’ouverture du marché américain et « escroquant » le peuple américain. A souligner toutefois que la mise en œuvre de cette mesure a été suspendue pendant 90 jours pour permettre la tenue de négociations.
Auparavant, le président sud-africain Cyril Ramaphosa avait qualifié cette mesure de « tarifs punitifs », affirmant qu’ils « constituent un obstacle au commerce et à la prospérité partagée ».
Un délai supplémentaire
Dans un communiqué publié mardi, le département sud-africain du Commerce indique que ses responsables avaient rencontré la représentante adjointe américaine au commerce pour l’Afrique, Connie Hamilton. A cette occasion, ils ont réitéré leurs appels à une prolongation du délai de 90 jours pour permettre à Pretoria et aux autres gouvernements africains de préparer leurs propositions d’accords conformément à un nouveau cadre commercial.
Selon le ministère, Ramaphosa a présenté le cadre proposé pour la première fois lors d’une rencontre avec Donald Trump à la Maison Blanche en mai dernier. A cette occasion, Trump l’avait confronté à propos d’accusations de « génocide » contre les agriculteurs blancs. Une allégation qui a poussé le président américain à suspendre tout financement fédéral à l’Afrique du Sud et à expulser l’ambassadeur du pays, l’accusant d’être « anti-américain ».
Espoir…
Cependant, Pretoria espère parvenir à un accord qui exempterait de la hausse des droits de douane des exportations clés telles que les véhicules, les pièces détachées automobiles, l’acier et l’aluminium. En échange, le pays a proposé d’importer du gaz naturel liquéfié (GNL) des États-Unis, a indiqué le DTIC.
Le ministre sud-africain du Commerce, Parks Tau, a exhorté les industries nationales à « faire preuve de patience stratégique et à ne pas prendre de décisions à la hâte ». Tout en promettant que le gouvernement « utiliserait tous les moyens pour inciter les Etats-Unis à trouver une solution à l’amiable afin de protéger les intérêts sud-africains sur le marché américain ».
A rappeler que Pretoria est le principal bénéficiaire de la loi phare de Washington, l’AGOA (African Growth and Opportunity Act, mise en place en 2000). Laquelle accorde aux pays d’Afrique subsaharienne éligibles un accès en franchise de droits au marché américain.
Par ailleurs, les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial bilatéral de l’Afrique du Sud. L’industrie des agrumes – l’un des principaux secteurs d’exportation agricole du pays – pourrait perdre jusqu’à 35 000 emplois si ces droits de douane étaient appliqués, ont averti des responsables cités par Reuters.
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