Des députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont estimé, mardi 1er juillet, que l’adoption du projet de loi approuvant l’accord de prêt destiné à financer le projet de modernisation de l’Office national de la protection civile (ONPC) et au recours aux emprunts en général vont à l’encontre de la politique du « compter sur soi ».
« Cela traduit l’incapacité de l’État à mobiliser les ressources financières nécessaires pour la réalisation de ses projets », ont-ils déploré lors de la séance plénière consacrée à l’examen de ce projet de loi, conclu le 24 septembre 2024 entre la Tunisie et l’Agence française de développement (AFD).
Les députés ont souligné que le montant du prêt, estimé à 50 millions d’euros, reste « très modeste ». Ils ont estimé qu’il aurait été plus judicieux de mobiliser des aides ou des dons auprès des pays historiquement responsables du réchauffement climatique, dans le cadre de la « réparation des dommages climatiques », plutôt que de contracter un emprunt pour l’acquisition d’équipements.
Selon eux, les difficultés auxquelles est confronté le secteur dépassent la simple mise à disposition de locaux, certains établissements souffrant d’un manque d’équipements essentiels et de personnel qualifié.
D’autres députés ont, en outre, appelé l’ONPC à intensifier ses efforts dans la lutte contre les incendies de forêt et à renforcer les préparatifs pour la saison estivale, notamment en mobilisant des volontaires.
Ils ont également insisté sur la nécessité de programmer des sessions de formation, de multiplier les campagnes de sensibilisation et les visites de terrain, et d’organiser des patrouilles conjointes entre la protection civile, la garde nationale et l’administration des forêts.
Incendies : opérations blanches
Par ailleurs, plusieurs intervenants ont mis en avant l’importance d’organiser des exercices de simulation (opérations blanches) et de créer des comités techniques mixtes avec les autorités algériennes, en vue de renforcer la sécurité aux frontières, de promouvoir la coopération bilatérale en matière de protection civile et d’envisager la création de centres frontaliers communs, notamment à travers un système d’alerte précoce couvrant l’ensemble de la zone frontalière.
Ils plaident pour l’équipement des services de protection civile en drones, afin d’améliorer leur capacité d’intervention face aux risques liés aux catastrophes naturelles.
Doté d’un montant de 50 millions d’euros (environ 170 millions de dinars), l’accord de prêt avec l’AFD vise à renforcer les moyens d’intervention de l’ONPC et ses capacités opérationnelles en matière de prévention des catastrophes naturelles (inondations, vagues de chaleur, incendies…).
Ce prêt, remboursable sur une période de 20 ans, dont 7 années de grâce, permettra de renforcer le système d’alerte, de prévention et de gestion proactive des risques en Tunisie.
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