L’espoir sportif de Jerba descend en ligue 3 : Le pire est à craindre !
C’est de nouveau le désenchantement dans le camp des « Bleu et Blanc » de l’ESJ avec la peur de s’enliser en football amateur.
La Presse — L’Espoir Sportif de Jerba a surpris tous ses fans par sa rétrogradation à l’issue de la saison 2024-2025 en Ligue 3. Un véritable choc pour ne pas dire un séisme pour ce club fondé en 1976 et que l’on pensait bien ancré dans le football professionnel de deuxième division et capable même, avec sa bonne infrastructure (un stade de 10.000 places dans la magnifique région touristique d’Aghir et une pelouse en gazon naturel en très bon état) et avec les grandes ressources financières que peut lui offrir la municipalité du quartier chic de Midoun, de viser l’accession en Ligue 1.
Le 23 mai 2025 a scellé le triste destin de la rétrogradation et hantera les esprits des fans de l’ESJ jusqu’à ce que les «Bleu et Blanc» redorent leur blason et retrouvent leur place dans le football pro.
Mauvais souvenirs
Cette saison 2024-2025 n’est pas sans rappeler la saison 2007-2008, à l’issue de laquelle l’ESJ a connu le même sort qui lui avait coûté une longue traversée de désert. Les Jerbiens de Midoun avaient pataugé durant 10 saisons dans le bourbier du championnat amateur et n’avaient réussi à en sortir qu’au terme de la saison 2017-2018.
«C’est inimaginable ce que nous avions vécu et enduré durant tout ce temps avant de trouver la porte du salut», raconte un supporter encore abasourdi. «Le foot amateur, c’est un autre football où les qualités techniques et le beau jeu sont relégués au second plan. Seul le jeu direct, assez viril avec beaucoup d’engagement physique et de jeu décousu en raison des pelouses pitoyables et impraticables, peut vous rapporter les trois points de la victoire.
Loin des bases, le succès est un challenge dur à relever. A l’abri des regards, en l’absence de retransmission télévisée, avec des arbitres-maisons qui ne pensent qu’à éviter la grogne du public local, il est risqué dans les matches en déplacement de penser à un coup d’éclat. La priorité est donnée au retour avec les moindres dégâts. Pour ce championnat à visage différent, il faut donc des joueurs et des entraîneurs avec un profil bien spécifique à la dure mission.
Des joueurs assez costauds, bien rompus aux batailles physiques. Et des entraîneurs bien rusés pour construire des victoires sur de petits détails et des coups de dés. La reconversion et l’adaptation à ce football d’une toute autre nature exigent pour le club qui rétrograde un groupe de joueurs de combat et un autre état d’esprit dans le jeu. C’est pourquoi à Midoun, qui en a vu de toutes les couleurs dans ces divisions inférieures, on craint une longue période de transition».
Quelle suite ?
Après une désillusion d’une telle ampleur, ce qu’on redoute le plus à l’ESJ, c’est le relâchement total. Et les premiers signes d’un avenir sombre et incertain commencent effectivement à se profiler à l’horizon. Le président du Comité directeur provisoire, Zied Jameî, a déjà capitulé et convoquera une assemblée générale élective fin juillet.
L’entraîneur Nidhal Khiari, qui a pris le 22 janvier la succession de Hatem Ounalli, est également parti sous les sifflets. Les joueurs en fin de contrat ont eux aussi fait leur valise pour s’engager avec d’autres clubs qui leur préserveront leur statut de joueurs pros. Tout ce vide, en train de se faire dans le club, n’est pas de très bon augure.
La question qui se pose est comment parvenir à se remettre debout après le K.-O. et à planifier avec un budget réduit de plus de la moitié, un projet de retour express à la deuxième division qui empêche l’enlisement dans les marécages de la troisième division. Les différentes composantes de la famille élargie de l’ESJ n’ont d’autre alternative que de se rassembler derrière un seul objectif : la sortie rapide de cette situation délicate.