Au 1er juillet 2025 et à l’orée d’une saison estivale dont on attend une reprise de l’activité touristique, en termes de flux et de recettes en devises, la situation économique de la Tunisie laisse entrevoir des perspectives mitigées.(Ph. Le système portuaire reste le talon d’Achille de l’économie tunisienne).
Imed Bahri
Dans l’ensemble, l’économie tunisienne est confrontée à une combinaison de tendances positives et négatives. Si la croissance devrait s’améliorer, l’inflation et la dette publique demeurent préoccupantes.
Le pays doit remédier aux déséquilibres structurels et promouvoir un environnement commercial stable pour favoriser une croissance durable.
Si, selon les estimations de la Banque mondiale, l’économie tunisienne devrait croître de 1,9% en 2025, contre 1,4 % en 2024, grâce à des facteurs tels que l’amélioration des précipitations et la stabilisation du secteur agricole, des défis subsistent.
L’inflation demeure préoccupante bien qu’elle ait ralenti, atteignant 5,6% en avril, son plus bas niveau depuis 2021, et que l’inflation des prix alimentaires reste élevée à 7,3%.
Il en est de même du déficit commercial, qui continue de se creuser au cours de cette année 2025.
Après s’être réduit en 2024, le déficit du compte courant s’est creusé au premier trimestre 2025 en raison de l’augmentation des importations d’énergie et du ralentissement des volumes d’exportation.
La dette publique devrait également atteindre un sommet d’ici la fin de l’année à 147,5 milliards de dinars tunisiens (50 milliards de dollars) d’ici fin 2025.
Malgré les milliers de recrutements récemment effectués dans un secteur public déjà en sureffectif, et ce dans le cadre de la politique sociale du président de la république Kaïs Saïed, le taux de chômage est resté à 15,70% au premier trimestre 2025, et atteignant le double de ce taux chez les jeunes et dans certaines régions intérieures.
Cette situation, déjà peu reluisante, risque d’être affectée encore davantage par des facteurs extérieurs et intérieurs
Si les incertitudes liées au commerce mondial et la limitation des financements extérieurs posent des défis, une dynamique de réforme plus vigoureuse et une modération de l’incertitude liée au commerce mondial pourraient améliorer les perspectives.
L’économie tunisienne est également influencée par des facteurs tels que la sécheresse, qui a impacté l’agriculture et les secteurs connexes, et les efforts d’assainissement budgétaire en cours.
L’amélioration du système portuaire, talon d’Achille de l’économie nationale, pourrait stimuler la connectivité commerciale et la croissance économique.
Cependant, l’imposition de droits de douane américains sur les exportations tunisiennes de l’ordre de 28% pourrait avoir un impact négatif sur des exportations clés comme l’huile d’olive et les dattes.
De l’ombre de Gaza à la lumière mystique d’Abd el-Kader, du camp de Yarmouk aux cuisines de l’intime, les essais retenus pour le Prix Mare Nostrum 2025 invitent à une plongée dans les tourments et les trésors du monde méditerranéen. Sept ouvrages, sept regards sur une mer traversée par les conflits, les croyances, les migrations et les rêves.
Djamal Guettala
Créé à Perpignan en 2020, ce prix distingue chaque année des livres qui dialoguent avec la Méditerranée — par leur sujet, leur imaginaire, ou leur engagement.
L’édition 2025 côté essais frappe par la diversité des approches et la puissance des récits : de l’investigation historique à la mémoire intime, du politique au spirituel, ces titres interrogent les héritages et les fractures d’un espace commun.
‘‘Abd el-Kader ou la quête de lumière’’ de Karima Berger
Une figure revisitée avec tendresse et profondeur : celle de l’émir Abd el-Kader, entre guerre et sagesse, mysticisme et humanisme. Karima Berger lui rend un hommage subtil, en explorant les chemins spirituels qui ont guidé son combat.
‘‘Gaza, une guerre coloniale’’ : ouvrage collectif dirigé par Véronique Bontemps et Stéphanie Latte Abdallah
Un ouvrage sans concession, qui analyse la situation à Gaza à l’aune d’un siècle de colonialisme. Les auteurs déconstruisent les discours dominants et analysent les mécanismes de dépossession. Une lecture essentielle pour penser autrement l’actualité.
‘‘Sénac et son diable’’ de Hamid Grine
Jean Sénac, poète algérien singulier assassiné en 1973, refait surface à travers cette enquête littéraire. Hamid Grine interroge les silences qui entourent sa mort et les lignes de fracture d’une Algérie post-indépendance. Entre mémoire personnelle et investigation, un essai à vif.
‘‘Gênes, la matrice du capitalisme’’ de Fabien Lévy
L’histoire économique de la Méditerranée revisitée par le prisme de Gênes, creuset discret mais décisif du capitalisme moderne. Fabien Lévy y mêle érudition et clarté, des ports marchands aux places financières.
‘‘Les Chrétiens d’Orient et la France’’ de Carine Marret
Une fresque dense sur les liens séculaires entre la France et les Églises d’Orient. Entre diplomatie, abandon et mémoire blessée, Carine Marret retrace une histoire où se croisent les promesses non tenues et les fidélités oubliées.
‘‘Le camp de Yarmouk (1956-2019)’’ de Valentina Napolitano
Le camp de Yarmouk, en Syrie, fut longtemps une capitale invisible de la diaspora palestinienne. Valentina Napolitano raconte son ascension, ses espoirs, puis sa destruction. Un récit à hauteur d’hommes et de femmes, à la fois historique et intime.
‘‘La Méditerranée intime’’ de William Navarrete & Pierre Bignami
Un voyage sensible, loin des cartes politiques. Par fragments, images, saveurs et souvenirs, les deux auteurs composent une Méditerranée des gestes et des voix, de la cuisine et de la famille. Une ode à la mémoire populaire.
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La sélection 2025 du Prix Mare Nostrum révèle, en creux, une Méditerranée en quête de sens. Les douleurs ne s’effacent pas, mais elles s’écrivent, s’analysent, se racontent. Ces essais, chacun à sa manière, nous rappellent que penser la Méditerranée, c’est aussi habiter ses silences.
Au 27 juin 2025, le taux de remplissage des barrages tunisiens s’élevait à 38,1% soit une hausse significative de 27,4% par rapport à la même période en 2024, indique l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri).Ce taux est beaucoup plus élevé que celui enregistré le 8 novembre 2023, qui était de 22%, l’un des plus bas au cours des trente dernières années, au terme de quatre années successives de sécheresse, mais il reste inférieur à la demande moyenne.
Selon l’Onagri, les réserves en eau ont atteint, au 27 juin, 902 millions de mètres cubes, un volume plus important que la moyenne des trois dernières années, qui est 850,3 millions de mètres cubes, mais l’augmentation reste modeste, se situant autour de 6%.
Les barrages du nord de la Tunisie ont enregistré un taux de remplissage plus élevé, d’environ 44,5%, avec des réserves en eau s’élevant à 826,4 millions de mètres cubes, soit une hausse de 25% par rapport à la même période de l’année précédente. Quant aux barrages de la région Centre et du Cap Bon, leurs taux de remplissage ont atteint respectivement 12,9% (58,2 millions de mètres cubes) et 28% (17,2 millions de mètres cubes). Les apports d’eau enregistrés pour la seule journée du 27 juin se sont élevés à 0,230 million de mètres cubes, la quasi-totalité provenant des barrages du Nord. La consommation totale d’eau quotidienne a été estimée à 2,388 millions de mètres cubes.
Les apports cumulés au cours de la saison en cours (du 1er septembre 2024 au 26 juin 2025) ont atteint 965,9 millions de mètres cubes, soit une augmentation de 48% par rapport à la saison précédente, qui ne résout pas le problème de stress hydrique dont souffre le pays, d’autant qu’on est au tout début de la saison estivale, qui se caractérise par une forte consommation d’eau potable et d’irrigation.
Ce qui ressemble s’assemble. Il n’est pas étrange que Donald Trump prenne la défense du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et attaque la justice qui le poursuit pour des affaires de corruption puisque lui-même traîne des casseroles du même genre depuis plusieurs années. D’ailleurs, les deux se présentent comme des victimes de l’État profond.
Imed Bahri
Cependant, ce qui est saisissant c’est que l’attaque et la menace de Trump contre la justice israélienne aient été coordonnées conjointement entre l’Américain et l’Israélien et que Netanyahu, qui s’est maintenu au pouvoir ces dernières années grâce aux guerres successives, cherche à lier la fin de la guerre à Gaza à la fin de ses déboires judiciaires.
Le journal israélien Haaretz a révélé que l’offensive du président américain contre la justice israélienne concernant le procès pour corruption de Netanyahu avait été coordonnée à l’avance.
Selon Amos Harel, analyste militaire du journal, Netanyahu utilise sa relation avec Trump pour exploiter les récents «succès militaires» contre l’Iran afin d’influencer la justice israélienne et de mettre fin à son procès sans condamnation ni aveu de culpabilité tout en continuant de reporter la question des détenus jusqu’à la résolution de ses démêlés judiciaires.
«Ce qu’ils font à Bibi Netanyahu est terrible. C’est un héros de guerre qui a accompli un travail remarquable en collaboration avec les États-Unis pour éliminer la dangereuse menace nucléaire en Iran. Il est actuellement en pleine négociation d’un accord avec le Hamas pour la restitution des otages», a déclaré Trump dans un message publié sur sa plateforme Truth Social dimanche matin. Il a ajouté: «Comment est-il possible que le Premier ministre israélien soit contraint de rester assis devant un tribunal toute la journée, pour RIEN (cigares, poupée Bugs Bunny, etc.)? C’est une CHASSE AUX SORCIÈRES POLITIQUE, très similaire à celle que j’ai dû endurer».
Ici, Trump se moque ouvertement des accusations de corruption dont Netanyahu fait l’objet parmi lesquelles des boîtes de cigares offerts par des hommes d’affaires en échange d’intervention en leur faveur.
Trump est allé jusqu’à menacer de couper l’aide américaine à Israël en matière de sécurité si le procès se poursuivait, ce que Harel a décrit comme «une idée dangereuse mise par Netanyahu lui-même dans la tête du président américain» et il a qualifié la menace de répugnante car elle a des fins purement personnelles à savoir sauver la tête de Netanyahu.
L’auteur note que les soupçons de coordination entre Netanyahu et Trump ont été confirmés après que le Premier ministre israélien a publié un tweet officiel remerciant Trump quelques heures après ses propos. Harel a qualifié cet épisode de sarcasme car Trump ne fait pas écho aux exigences du Hamas ou d’une quelconque partie extérieure mais plutôt aux propres exigences de Netanyahu de mettre fin à son procès dans le cadre d’un accord politique ou sécuritaire.
L’insistance de Netanyahu concernant sa survie politique liée à ses tentatives d’influencer le déroulement de son procès a retardé la conclusion d’un accord mettant fin à la guerre à Gaza.
L’analyste militaire estime que le Premier ministre israélien joue la victime et persiste à se présenter comme «le 51e et plus important otage» alors que le Hamas détient encore une vingtaine de soldats israéliens vivants en plus des corps de 30 autres.
Harel écrit: «Ces véritables otages devront attendre que le problème le plus urgent de Netanyahu, à savoir la suspension de son procès, soit résolu». Il souligne que le Premier ministre a récemment demandé une audience d’urgence sollicitant un report de deux semaines de son témoignage en raison de l’évolution de la situation sécuritaire.
Dans une démarche qui a suscité une large controverse, Netanyahu a de nouveau sollicité l’aide du Service de renseignement militaire (Aman) et du Mossad, l’agence de renseignement extérieur, pour convaincre les juges, à huis clos, de l’urgence sécuritaire de reporter son témoignage.
Les juges ont partiellement donné raison à Netanyahu décidant de reporter son témoignage mais seulement d’une semaine et fixant une date ultérieure pour réexaminer sa demande.
Harel estime qu’il y a un sérieux problème lorsque Netanyahu entraîne les plus importantes agences de renseignement israéliennes dans le bourbier de ses affaires personnelles. Tout comme Trump, Netanyahu se présente comme une victime de l’État profond qui cherche à le renverser.
L’analyste de Haaretz souligne que le Likoud a affirmé à plusieurs reprises que Netanyahu est incapable de gérer un pays dans une situation aussi complexe tout en étant accablé par des poursuites judiciaires bien que le principal intéressé ait précédemment affirmé sa capacité à gouverner le pays malgré sa mise en examen.
Harel met aussi en garde contre le danger de mélanger les questions de sécurité avec les considérations personnelles du Premier ministre. L’analyste craint également que les familles des détenus se joignent à Trump et Netanyahu dans une tentative désespérée de libérer leurs proches.
Un comportement scandaleux
L’analyste relève qu’il y a un paradoxe entre l’offensive grotesque de Trump sur la justice israélienne qui relève de l’ingérence et la situation géopolitique qu’Israël impose dans la région. L’Etat hébreu semble imposer une nouvelle réalité au Moyen-Orient, reconstruit son rôle dissuasif et en même temps le Premier ministre hypothèque la souveraineté du pays pour ses propres intérêts.
La semaine dernière, suite à un ultimatum de Trump, Netanyahu a exigé à la dernière minute le retour des avions de chasse qui avaient lancé une attaque de grande ampleur contre Téhéran. Il exhorte désormais le président américain à intervenir directement dans les procédures judiciaires nationales. En définitive, seuls les intérêts personnels de Netanyahu priment et incarnent le seul fil conducteur de sa politique et peu importe si son comportement est scandaleux. La fin justifie les moyens pour le diabolique Premier ministre israélien.
Une femme trentenaire s’est noyée pendant la nuit du dimanche 29 et lundi 30 juin 2025 à environ 72 kilomètres de la plus grande des îles Pélages, dans la zone de recherche et de sauvetage tuniso-maltaise. Elle faisait partie d’un groupe de migrants secourus par un bateau de pêche tunisien, puis emmenés sur l’île par un patrouilleur des garde-côtes.
L’opération a débuté dimanche soir à 2 heures du matin, lorsque la salle des opérations de l’Autorité portuaire a reçu un signalement, établi par l’équipage d’un bateau de pêche tunisien, signalant le naufrage d’une embarcation chargée de migrants.
Les pêcheurs tunisiens ont secouru, en les hissant à bord, 87 personnes originaires du Cameroun, de Côte d’Ivoire, de Guinée, de Guinée-Conakry, du Mali, du Sénégal et du Soudan.
Le corps de la femme a également été repêché et a déjà été transporté à la morgue du cimetière de Cala Pisana. Cinq, peut-être six migrants, seraient portés disparus dans le naufrage, selon les déclarations de nombreux survivants aux garde-côtes qui les ont emmenés à Lampedusa. Parmi les migrants transférés vers le hotspot, on compte 23 femmes et 10 mineurs.
Les survivants ont déclaré avoir quitté La Louza, près de Jebeniana (Sfax) en Tunisie, la nuit dernière, à bord d’une embarcation métallique d’environ 12 mètres, payant entre 1 000 et 2 000 dinars chacun.
Au centre d’accueil, la police et la Croix-Rouge tenteront, en interrogeant les naufragés, d’obtenir davantage d’informations sur le nombre de disparus et de personnes décédées.
Le programme EcoPact contre la pollution du lac de Bizerte, au nord-est de la Tunisie, lance un concours artistique visant à sensibiliser aux défis environnementaux qui minent le lac par la création artistique.
Le concours est ouvert aux artistes professionnels et amateurs, aux collectifs, aux ONG et aux passionnés d’art et d’environnement.
Les candidatures, acceptées jusqu’au 30 juillet, peuvent inclure des peintures, des installations, des vidéos, des infographies, du théâtre de rue, etc.
Le programme EcoPact, également soutenu par l’Union européenne, vise à éliminer les principales sources de déchets urbains et industriels et de polluants atmosphériques qui contaminent le lac de Bizerte, une lagune côtière reliée à la mer Méditerranée par un canal.
Il s’agit d’un ensemble d’actions intégrées, unies par un objectif commun : l’assainissement du bassin versant du lac, afin de garantir un environnement sain et de promouvoir une meilleure qualité de vie et des activités urbaines et économiques durables.
Quelque 7 000 jeunes médecins et stagiaires se mettront en grève à partir du mardi 1er juillet 2025 dans tous les établissements de santé publics en Tunisie, pour exiger de meilleures conditions économiques et de travail.
C’est ce qu’a annoncé Baha Eddine Rabei, vice-président de l’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM), dans un communiqué transmis à l’agence de presse Tap.
Cette grève fait suite à une série d’actions de protestation entamées en avril et répond à des revendications professionnelles restées lettre morte, jugées essentielles pour améliorer les conditions de travail et de vie des jeunes médecins.
Les jeunes médecins protestent contre l’absence de réponse du ministère de la Santé aux demandes de révision des rémunérations de nuit, d’exemption des médecins du service civil obligatoire et d’augmentation de leur salaire mensuel, qu’ils jugent insuffisant compte tenu de leur charge de travail.
Rabei a souligné que la grève était la conséquence directe d’un boycott massif, avec plus de 95% de participation, de quelque 6 200 jeunes médecins aux sélections de stage, proposées à cinq reprises par le ministère.
«Ces appels ont été ignorés en signe de protestation contre l’absence de dialogue sérieux», a-t-il noté. Il a également accusé les autorités de tenter de «diviser les rangs» des médecins en programmant à plusieurs reprises des sessions de sélection de stage, soulignant que la dernière réunion, tenue le 12 juin entre les représentants syndicaux et les autorités, n’avait abouti à aucun accord concret.
Les jeunes médecins ont déjà organisé plusieurs actions de protestation ces derniers mois, notamment une grève le 21 avril, une marche le 2 mai et une grève de cinq jours en juin pour faire valoir leurs revendications.
Cette grève intervient au moment où des milliers de médecins quittent le pays pour aller monnayer leur science sous des cieux plus cléments et où certaines spécialités se font de plus en plus rares dans les hôpitaux publics.
Avec la disparition de Mouldi, connu sous son nom de scène «Ghazela», la Tunisie perd le premier artiste ouvertement LGBTQ+ de son histoire chorégraphique et une figure emblématique de la danse folklorique dans le pays.
Né en 1946 dans le village d’Oued Essouani, dans le gouvernorat du Kef, Mouldi a commencé à se produire sur scène très jeune, dès l’âge de 12 ans, portant des vêtements féminins cousus par ses soins et dansant lors de mariages et de fêtes villageoises.
Le surnom de «Ghazela», racontent les chroniques locales, lui a été donné par la sage-femme qui a assisté sa naissance et l’a accompagné tout au long de sa vie artistique, devenant le symbole de son identité scénique et personnelle.
Pendant plus d’un demi-siècle, il a été une présence constante dans les cérémonies du nord-ouest tunisien, fusionnant les mouvements de danse soufie avec le répertoire folklorique rural, au point d’être reconnu comme une référence vivante des traditions populaires de la région.
Sa carrière a également été célébrée au cinéma dans le documentaire «Ghazela» de la réalisatrice Hajer Nefzi, présenté en 2018 aux Journées cinématographiques de Carthage et dans plusieurs festivals internationaux, où il était décrit comme un artiste «libre, joyeux, hors de tout schéma».
L’annonce de son décès, survenu le 25 juin dans son village natal à l’âge de 79 ans, a suscité une vive émotion dans tout le pays, avec une large couverture médiatique et une vague d’hommages sur les réseaux sociaux.
«Mouldi a tracé son chemin en toute liberté et contre tout tabou et dogme social. L’originalité de l’homme réside dans son coeur qui ne bat que pour l’amour et la spiritualité et son corps, révolté, est épris de danse et de musique », a commenté le célèbre danseur et chorégraphe Rochdi Belgasmi sur Instagram.
On en sait un peu plus sur les circonstances de la disparition de Meriem, la fillette de 3 ans, samedi dernier, au large de la plage de Ain Grenz, à Kélibia, dans le Cap Bon, au nord-est de la Tunisie.
Selon l’oncle de la fillette, Oussama, qui intervenait dans l’émission « Sbeh Ennas » sur les ondes de Mosaïque FM, ce lundi 30 juin 2025, et contrairement aux messages diffusés sur les réseaux sociaux, aucun des deux parents ne peut être tenu pour responsable de ce drame.
Meriem se trouvait dans une bouée gonflable attachée au maillot de bain de sa mère, quand un vent violent s’est brusquement levé, détachant la bouée qui a été rapidement emportée par la mer, a-t-il raconté, ajoutant que le père de Meriem, qui est un bon nageur, a essayé de suivre sa fille pendant plus de 40 minutes, sur une distance de 1,5 kilomètre mais les secours ne sont pas arrivés.
«Avec un zodiac (canot pneumatique) on aurait rattrapé Meriem en dix minutes. Mon frère a failli se noyer en essayant de la sauver», a déploré Oussama, en appelant toute personne disposant d’équipements de plongée à aider aux recherches, dans l’espoir de retrouver la petite Meriem ou, au moins, connaître son sort…
Après l’annonce du drame, des internautes se sont acharnés sur la mère de l’enfant, rendue seule responsable de la disparition de sa fille. Ce qui est pour le moins injuste et trahit chez les auteurs de ces critiques une mentalité misogyne aussi déplorable que stupide, car elle ajoute à la douleur d’une mère désespérée.
En marge des Afreximbank Annual Meetings tenus à Abuja (Nigeria), une convention de partenariat stratégique a été signée ce 27 juin 2025 entre le Tunisia Consortium for African Development (Tucad), représenté par son président, Anis Jaziri, et Kanayo Awani, vice-présidente exécutive d’Afreximbank. Objectif de ce partenariat : soutenir Tucad dans le financement de projets structurants à fort impact sur le continent africain.
La cérémonie s’est déroulée en présence deMourad Abdessalem, vice-gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Mohsen Antit, ambassadeur de Tunisie au Nigeria,Aymen Zoghbi, directeur du Département Trade, Investment and Corporate Finance d’Afreximbank, et Hafedh Ben Aifa, responsable Afrique du Nord au sein de la banque.
Le Tucad est une initiative innovante portée par le Tunisia Africa Business Council (TABC), réunissant des entreprises tunisiennes de référence opérant dans les secteurs stratégiques des infrastructures, de l’énergie, de l’eau, des technologies, de la construction, de la logistique, de l’assainissement, des services maritimes et de l’ingénierie.
En mettant en commun leurs expertises, ces entreprises entendent proposer une offre intégrée fondée sur le modèle EPC (Engineering, Procurement and Construction), allant du conseil stratégique à la réalisation opérationnelle des projets.
Le Tucad veut mobiliser les compétences tunisiennes pour accompagner les pays africains dans la conception, le financement et l’exécution de leurs projets de développement, en favorisant la complémentarité, l’excellence opérationnelle et la création de valeur locale.
De son côté, Afreximbank s’impose comme un acteur de premier plan dans le financement du développement en Afrique. Sous le leadership du Professeur Benedict Oramah, la banque a renforcé son rôle de catalyseur de transformation économique, avec un portefeuille d’engagements cumulés de plusieurs centaines de milliards de dollars. Elle finance des projets structurants dans des secteurs clés comme l’industrialisation, les infrastructures, l’agrobusiness, la logistique, l’énergie et la santé, à travers des instruments innovants, des lignes de crédit dédiées et des programmes structurants comme la Foire commerciale intra-africaine (IATF) et le programme de développement des chaînes de valeur africaines.
La signature de cette convention illustre la confiance accordée par Afreximbank à l’expertise tunisienne et marque une étape décisive pour l’ancrage de Tucad en tant qu’acteur régional de référence dans le développement de projets à haute valeur ajoutée. Elle ouvre également la voie à une coopération renforcée pour le transfert de technologies, la souveraineté industrielle et l’accélération de l’intégration économique du continent africain.
Des ambassadeurs, dignitaires et responsables universitaires se sont réunis, le jeudi 26 juin 2025, à l’université Tsinghua en Chine pour marquer le lancement officiel du programme de bourses Hazem Ben-Gacem destiné aux étudiants arabes, une initiative historique visant à faire bénéficier à des étudiants des pays de la Ligue arabe d’un enseignement mondialement reconnu, tout en cultivant l’excellence académique et la collaboration interculturelle. (Photo : de gauche à droite, le secrétaire général adjoint Ren Yilin, Hazem Ben-Gacem, Ahmed Mustafa Fahmy Hafez, vice-chancelier Yang Bin, et Dr Mohamed G. Shaikho).
Cette année, le programme de bourses financera six étudiants originaires de pays membres de la Ligue arabe, qui suivent des cours de deuxième cycle dans cette université historique. Il s’agit de la première bourse d’études destinée spécifiquement aux étudiants des pays arabes à l’université Tsinghua. Elle a notamment pour objectif de renforcer les relations sino-arabes.
L’une des meilleures universités chinoises, l’université Tsinghua est réputée pour son excellence dans les domaines de la technologie et de l’ingénierie, souvent comparée au MIT américain. Fondée en 1911, elle compte 20 facultés et 90 programmes de premier cycle, ce qui lui permet de couvrir un large éventail de disciplines. Les diplômés de Tsinghua contribuent de manière significative au développement économique, culturel, scientifique et technologique de la Chine et au-delà. L’actuel président chinois, Xi Jingping, est lui-même issu de cette université.
Plus de 1000 ans de relations sino-arabes
«Depuis plus de mille ans, la région arabe et la Chine sont liées par des échanges dynamiques de biens, de connaissances et un dialogue culturel. En donnant à de brillants étudiants arabes la possibilité d’étudier à Tsinghua, fleuron de l’excellence académique en Chine, nous aspirons à développer des leaders qui perpétueront cet esprit de curiosité et de collaboration séculaire, faisant ainsi des relations arabo-chinoises un modèle de coopération dans un monde de plus en plus fragmenté. Le programme de bourses offre une excellente opportunité aux étudiants de premier cycle et de deuxième cycle de poursuivre leurs études dans une université de renommée mondiale», a précisé Hazem Ben-Gacem, fondateur et directeur général de BlueFive Capital.
«Le programme de bourses Hazem Ben-Gacem destiné aux étudiants arabes représente une étape importante dans l’engagement de Tsinghua de former des talents internationaux. En accueillant ces étudiants d’exception issus du monde arabe, nous enrichissons notre campus sur le plan intellectuel et culturel, et nous offrons également à ces étudiants une opportunité unique de tirer parti de l’environnement académique rigoureux de Tsinghua. Nous sommes profondément reconnaissants à M. Ben-Gacem pour cette collaboration visionnaire à l’origine de cette initiative, qui renforcera les liens entre nos peuples et favorisera nos progrès communs», a indiquéle Professeur Yang Bin, vice-chancelier du Conseil de l’université Tsinghua.
Le programme de bourses Hazem Ben-Gacem destiné aux étudiants arabes débutera cette année universitaire (2025-2026).
Un mécène au service de la science et de la culture
Hazem Ben-Gacem est le fondateur et directeur général de BlueFive Capital. Jusqu’en septembre 2024, il était co-directeur général d’Investcorp, la plus grande société de capital-investissement non souveraine du Moyen-Orient, où il présidait la plupart des comités d’investissement en capital-investissement et en infrastructures et pilotait toutes les activités d’Investcorp au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est, au Japon et en Chine.
Auparavant, il a dirigé les activités européennes de capital-investissement ainsi que les activités mondiales d’investissement technologique d’Investcorp. Au cours de ses 30 années de carrière, il a directement supervisé plus de 40 opérations de capital-investissement dans la plupart des régions du monde.
Hazem Ben-Gacem a débuté sa carrière à New York au sein de l’équipe en charge des fusions-acquisitions chez Credit Suisse First Boston.
Hazem Ben-Gacem a déjà financé différents programmes de bourses d’études à l’u00niversité Harvard, à la Harvard Medical School, à la Harvard Kennedy School et à l’université d’Oxford.
Il siège au conseil d’administration de la Harvard Kennedy School of Government et du St Anthony’s College de l’université d’Oxford, ainsi qu’au conseil du doyen de la Harvard Medical School. En 2017, il a fondé le bureau de Harvard en Tunisie, première présence officielle de Harvard dans le monde arabe.
De la lecture d’Averroès par Thomas d’Aquin aux subventions européennes du XXIe siècle pour les études coraniques, l’infiltration islamo-philosophique poursuit son œuvre dans les marges du savoir occidental.
Sadok Chikhaoui *
Une panique ancienne s’est saisie de la maison fasciste. Il y a quelques mois, une tempête s’est levée dans un verre d’eau bureaucratique quand des agitateurs de l’extrême-droite surent que l’Union européenne finance un programme de recherche sur le Coran en Europe**. Aussitôt, les réactions outrées ont fusé : «influence des Frères musulmans», «offensive théocratique», «réécriture de notre histoire».
Pourtant, ce que certains feignent de découvrir aujourd’hui était déjà à l’œuvre au XIIIe siècle.
L’Université de Paris, alors haut lieu du savoir chrétien, abritait en son sein les premières manifestations de cette prétendue infiltration. Saint Thomas d’Aquin, en traduisant Averroès, ouvrait déjà les portes de l’Occident à ce qui serait plus tard dénoncé comme l’entrisme islamique. Quand le docteur angélique découvre la pensée d’Ibn Rushd à travers les traductions venues d’Espagne, il ne se doute pas qu’au XXIe siècle, son goût pour la logique aristotélicienne arabe lui vaudrait d’être soupçonné de «salafisme soft» par certains chroniqueurs du matin. Sa ‘‘Somme théologique’’, en intégrant des fragments de pensée islamique, aurait pu figurer, aujourd’hui, dans le viseur de ceux qui traquent l’ennemi de l’intérieur.
Averroès, Avicenne, Al-Fārābī : Frères musulmans avant la lettre ?
À en croire certaines lectures contemporaines — particulièrement celles d’un prof de sport converti en chroniqueur omniscient — les grands philosophes arabes seraient en réalité des agents dormants de l’islam politique. Leur crime ? Avoir transmis les textes grecs à l’Europe, et osé penser Dieu en des termes universels.
Déjà en 2008, Sylvain Gouguenheim opérait un tournant révisionniste en publiant ‘‘Aristote au Mont-Saint-Michel’’. Cet ouvrage emblématique d’une tendance idéologiquement orientée cherchait à redessiner l’histoire pour affirmer une pureté fantasmée de la civilisation occidentale. Gouguenheim y minimisait — voire niait — le rôle fondamental joué par les penseurs arabes et musulmans dans la transmission du savoir grec à l’Europe médiévale.
Sa thèse, largement contestée par les historiens des sciences et de la philosophie, s’inscrivait dans un courant néo-conservateur, plus politique qu’académique. Le fait que cet auteur ait ensuite conseillé un candidat d’extrême droite comme Éric Zemmour montre à quel point certains travaux, sous couvert d’érudition, peuvent nourrir une rhétorique identitaire, excluante, et dangereusement révisionniste.
On oublie commodément que sans ces penseurs — Avicenne, Al-Fārābī, Averroès — l’édifice même de la scolastique se serait probablement effondré dans un vide théologique. On oublie aussi que les manuscrits de Tolède, de Palerme, de Cordoue sont les véritables ancêtres de la mémoire européenne.
De la «science juive» à la philosophie islamique : l’angoisse de l’origine
L’analogie est frappante : ce que les nazis dénonçaient comme «science juive» — dans la psychanalyse, la théorie de la relativité ou la phénoménologie —, certains détracteurs de l’islam l’appliquent aujourd’hui à la philosophie arabo-musulmane. C’est toujours la même peur : que l’origine du savoir ne soit pas purement européenne; que la rationalité ait transité par d’autres langues, d’autres visages, d’autres lieux. Que la pensée ait traversé l’islam sans s’y abîmer, mais au contraire s’y être élevée. Pour certains cercles crispés sur une identité close, cette généalogie hétérogène est insupportable.
Le débat contemporain sur l’islam, comme naguère sur Freud ou Einstein, est mené par des figures qui ne lisent pas mais qui s’expriment. Wikipedia tient lieu de référence ; un petit «Que sais-je ?» devient certificat de spécialisation; et l’absence de lecture devient, pour un public désarmé culturellement, gage de clarté.
L’Europe, en reniant ses propres filiations intellectuelles, se condamne à l’amnésie et à la stérilité. Refuser la pluralité des sources, c’est se priver de la possibilité de comprendre son histoire — et d’échapper aux fantasmes qui l’empoisonnent.
La philosophie est cet entrisme qui ne dit pas son nom. Elle vient toujours d’ailleurs, par un biais, un écho, un exil.
* Enseignant.
** Il s’agit d’un projet visant à étudier l’influence du Coran en Europe du Moyen Age au XIXᵉ siècle, qui a été la cible d’attaques au motif qu’il serait un relais d’influence pour les Frères musulmans. « Des accusations qui paraissent déconnectées de la réalité de la production de ce programme de haut niveau », écrit notamment Le Monde.
Dans une note publiée dimanche 29 juin 2025, le Pdg de l’Établissement de la Télévision tunisienne, Chokri Ben Nessir, a a annoncé le limogeage de Rostom Cherif de ses fonctions à la tête de la deuxième chaîne nationale Wataniya 2 et son remplacement par Majid Mraihi, qui assurera l’intérim en plus de ses autres fonctions.
Il n’y a pas d’explication officielle de ce limogeage de la journaliste sportive, mais des commentaires sur les réseaux sociaux parlent d’une série de «graves fautes professionnelles» que la concernée aurait commises dans l’exercice de ses fonctions. On parle, surtout, de la rediffusion d’un entretien avec Mounir Baâtour, fondateur en 2015 et ancien président de l’association Shams de défense des droits LGBT, aujourd’hui réfugié en France.
Selon ces mêmes bruits de couloirs, une enquête administrative interne aurait été ouverte à ce sujet, ce qui mérite confirmation ou infirmation de la part des responsables de l’ETT.
Les partisans du Parti destourien libre (PDL) ont organisé, dimanche 28 juin 2025, une caravane de solidarité qui a rejoint la prison de Bulla Regia, à Jendouba, où est incarcérée la présidente du parti Abir Moussi.Vidéo.
Cette marche de solidarité avait été décidée après le transfert de Mme Moussi de la prison de Belli, à Nabeul, à celle de Bulla Regia, il y a un peu plus d’une semaine.
Selon des responsables du parti, les forces de sécurité ont tenté d’empêcher la caravane d’arriver à la prison de Bulla Regia par la route principale, mais des partisans du PDL connaissant bien les routes secondaires de la région ont permis à leurs camarades d’arriver jusque devant ladite prison où un sit-in a été organisé et des slogans lancés appelant à la libération de Mme Moussi, incarcérée depuis le 3 octobre 2023 et poursuivie dans plusieurs affaires.
Suite aux noyades d’enfants enregistrés depuis le début de l’été, le ministère de la Santé a publié un communiqué appelant les citoyens à la vigilance et à prendre soin de leurs enfants pendant la baignade sur les plages et les piscines.
Le communiqué appelle les parents à :
– ne jamais laisser les enfants nager seuls, que ce soit en mer ou dans les piscines;
– éviter de se distraire en utilisant les téléphones ou en discutant au lieu de surveiller les enfants;
– apprendre aux enfants à nager et à respecter les signaux de sécurité et les drapeaux de plages, indiquant les conditions de baignade;
– choisir des plages et des piscines sûres et surveillées;
– installer des barrières de sécurité autour des piscines privées et s’assurer qu’elles sont bien fermées après chaque utilisation.
‘‘Boudiaf, un espoir brisé’’ est le titre du premier roman de Saida Abouba, une œuvre forte et émouvante qui revient sur l’assassinat tragique de l’ancien président Mohamed Boudiaf, le 29 juin 1992, événement marquant et douloureux de l’histoire algérienne récente, dont on commémore aujourd’hui le 33e anniversaire.
Djamal Guettala
Loin du simple récit historique, l’autrice fait le choix de la fiction romanesque pour porter la voix d’un peuple meurtri et exprimer les déchirements intimes et collectifs suscités par cette disparition brutale.
Par une écriture directe, sincère et souvent très intense, Saida Abouba donne vie à des personnages profondément humains, ancrés dans le quotidien d’une Algérie en crise. Ces figures incarnent à la fois la douleur, la colère, la résilience et la quête de justice. Elles sont le reflet d’une société fracturée, qui peine à panser ses blessures et à retrouver confiance en l’avenir.
Un moment charnière
Le roman ne se focalise pas sur la reconstitution biographique de Mohamed Boudiaf, mais plutôt sur l’impact moral et psychologique que son assassinat a eu sur la nation algérienne. Il restitue avec force et pudeur le choc collectif, la désillusion, et la peur d’un avenir incertain.
À travers la fiction, Saida Abouba interroge ce moment charnière qui a ouvert la décennie noire, avec ses violences et ses silences pesants.
Ce récit est aussi un message adressé aux jeunes générations, souvent éloignées des drames passés mais néanmoins héritières de leurs conséquences.
L’autrice invite à une prise de conscience, à une transmission de la mémoire comme une responsabilité sacrée, un devoir de vigilance face aux dangers de l’oubli. Ce roman se présente ainsi comme un pont entre passé et présent, entre mémoire et espoir.
‘‘Boudiaf, un espoir brisé’’ est donc plus qu’un simple hommage. C’est une œuvre de littérature engagée, qui mêle émotion, témoignage et dénonciation. Par la force de son écriture, Saida Abouba affirme la nécessité de raconter ce qui ne doit jamais se taire, et ouvre une nouvelle voix dans la littérature algérienne contemporaine.
Pour rappel
Au retour d’un long exil au Maroc (1962-1992), suite à un désaccord avec Ahmed Ben Bella, Boudiaf débarque à Alger, le 16 janvier 1992, après la démission du président Chadly Bendjedid cinq jours plus tôt. Il est rappelé en Algérie pour devenir le président du Haut Comité d’État, en charge provisoire des pouvoirs de chef de l’État. Il apparait alors comme un homme nouveau sans lien avec l’establishment politique et militaire.
Souhaitant une Algérie démocratique tournée vers la modernité, Boudiaf dit vouloir mettre fin à la corruption qui gangrenait l’État. En juin de la même année, il lance un nouveau parti politique, le Rassemblement patriotique national. Au même moment, il envisage de limoger le général Mohamed Mediène, le chef du gouvernement Sid Ahmed Ghozali et de lancer une purge anticorruption. La suite on la connaît : l’Algérie plonge dans une «décennie noire»… En est-elle vraiment sortie ?
L’erreur fatale de Boudiaf : il s’est pris au sérieux, un peu trop au regard de son ou de ses assassins.
Malgré la guerre et les difficultés économiques persistantes, de plus en plus d’Ukrainiens choisissent de passer des vacances à l’intérieur et à l’extérieur de leur pays. Et de plus en plus d’Ukrainiens choisissent la Tunisie.
Selon un nouveau rapport de l’agence de marketing numérique Inweb, cité par NV Business, en 2024, 51% des Ukrainiens ayant prévu des vacances ont choisi des destinations nationales. Ce chiffre devrait augmenter pour atteindre 85% en 2025.
Selon la même étude, seuls 29% des personnes sondées prévoient de voyager à l’étranger cet été. On observe toutefois une nette tendance à la hausse vers les destinations européennes : Bulgarie (+78%), la Grèce (+59%), Chypre (+28%) et l’Espagne (+10 %). La simplification logistique, comme les circuits en bus et les vols courts, est à l’origine de cette tendance.
Les destinations internationales les plus populaires sont l’Égypte, la Turquie, la Grèce, la Bulgarie, le Monténégro et la Tunisie. Cependant, l’intérêt pour la Tunisie a considérablement augmenté grâce aux nouveaux vols au départ de Chisinau, désormais une plaque tournante incontournable pour les voyageurs ukrainiens.
Avant l’invasion russe, en 2023, quelque 27 000 Ukrainiens visitaient la Tunisie chaque année. L’espoir est de voir ce chiffre de nouveau atteint au cours des prochaines années. Quoique la poursuite de la guerre fait planer l’incertitude sur une réelle reprise des marchés est-européens, notamment russe et polonais, qui constituent un réservoir intéressant pour la destination Tunisie.
Au cours des cinq premiers mois de 2025, la Tunisie a exporté plus de 34 100 tonnes de produits agricoles biologiques vers 38 pays, pour une valeur de 420,4 millions de dinars tunisiens (124 millions de dollars américains). C’est ce qu’indique Tunis Afrique Presse (TAP).
L’huile d’olive biologique (87,8 % du volume total) et les dattes (11,7 %) constituent l’essentiel de ces exportations.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ 9 000 opérateurs – agriculteurs, transformateurs et commerçants – sont impliqués dans le secteur de l’agriculture biologique en Tunisie. La plupart d’entre eux ont besoin d’un soutien supplémentaire pour améliorer leur compétitivité et leur conformité aux normes internationales.
Selon sa stratégie nationale de développement de l’agriculture biologique à l’horizon 2030, la Tunisie ambitionne de devenir un leader mondial dans ce domaine, notamment en améliorant l’efficacité de la gestion et en élargissant la gamme de produits aux huiles essentielles, à la caroube, aux légumes, aux produits à base de figue de barbarie et autres produits.
Le Fonds saoudien pour le développement (FSD) a signé un accord de prêt de 38 millions de dollars (143,287 millions de riyals saoudiens, 112 millions de dinars tunisiens) pour améliorer les infrastructures en Tunisie.
L’accord a été signé le 27 juin 2025 à Tunis par le Dr Samir Abdelhafidh, ministre de l’Économie et de la Planification, et Sultan bin Abdulrahman Al-Marshad, Ceo du FSD. Il vise à financer la mise en place d’un projet Oasis Hub dans le gouvernorat de Tataouine, dans le sud de la Tunisie. L’objectif est de soutenir le développement rural durable par la réhabilitation de plus de 1 000 hectares de terres agricoles dans différentes régions de Tunisie.
Selon l’Agence de presse saoudienne (SPA), le projet comprend le forage et l’équipement de 22 puits, l’extension de villages ruraux et de leurs infrastructures, ainsi que la construction de plus de 285 logements pour les bénéficiaires locaux.
En outre, le projet améliorera les infrastructures de la région par la construction de routes, de canalisations et de réseaux d’eau potable et d’irrigation, tout en soutenant le développement d’établissements d’enseignement, d’installations agricoles et de centres culturels, sociaux et commerciaux. Ces efforts visent à améliorer la qualité de vie et à stimuler la croissance économique et sociale dans les gouvernorats du sud de la Tunisie.