Eya Daghnouj ouvre le festival de Dougga : Mélodies d’antan et émotions d’aujourd’hui
Connue pour la puissance de sa voix et l’élégance de sa présence scénique, Eya Daghnouj maîtrise à la perfection de nombreux registres musicaux. En plus de son propre répertoire, elle reprend des classiques tunisiens et orientaux de styles différents.
La Presse — Le coup d’envoi de la 49e édition du Festival international de Dougga avec son programme éclectique, qui se prolonge jusqu’au 8 juillet, a été donné par la subtile Eya Daghnouj qui a ouvert le bal avec un concert de chants purement tunisiens entre reprises et performances de ses propres titres.
Un cadre spécial malgré les intempéries
Edifié en l’an 169, le théâtre antique de Dougga est un joyau architectural qui séduit chaque année des milliers de festivaliers venus admirer des spectacles mêlant traditions et modernité dans ce cadre historique d’exception. Cette année, en plus du transport mis à disposition des festivaliers depuis Tunis, à réserver avec le billet, de nombreuses options d’hébergement sont également disponibles à prix réduit à Dougga et ses alentours. Une buvette est également installée sur place.
Reste le problème du stationnement des bus à distance du site archéologique. Des personnes âgées à bord et d’autres avec des difficultés physiques ont eu du mal à rejoindre le théâtre.
Pour la soirée d’ouverture, un large public s’est rassemblé pour assister au concert de la star Eya Daghnouj dont la popularité ne cesse de croître ces derniers temps. Contrairement au mercure en hausse un peu partout en Tunisie, le temps à Dougga demeure frais la nuit d’où la nécessité de bien se couvrir.
Le vent a perturbé la performance de la chanteuse et de sa troupe au début du spectacle. On pouvait même entendre son sifflement dans les microphones. Les feuilles de partitions se sont envolées, compliquant la prestation des artistes. Eya Daghnouj a pourtant su maîtriser la situation avec assurance. La qualité de sa relation avec sa troupe, dirigée par le maestro Mohamed Lassoued, se manifeste dans leur capacité à conserver leur bonne humeur malgré les caprices du temps qui ont causé des problèmes de sonorisation.
Un programme ajusté selon les désirs du public
La chanteuse, connue pour la puissance de sa voix et l’élégance de sa présence scénique, maîtrise à la perfection de nombreux registres musicaux. En plus de son propre répertoire, elle reprend des classiques tunisiens et orientaux de styles différents. La soirée a été inaugurée par des reprises de Saliha avec les incontournables « Ye Khil Salem », « Ardhouni zouz sbeya » et bien d’autres.
Elle a par la suite enchaîné avec des titres célèbres dont « Idha tghib alaya ye welfeti » de Choubaila Rached et « Mahleha kelma fi fommi » de Neâma. Ces morceaux ont permis d’apprécier les qualités vocales incontestables de Eya Daghnouj, son charisme et sa capacité à installer une ambiance conviviale avec son public.
« Dougga me rappelle mon Kef natal », lance-t-elle en s’adressant aux spectateurs qui l’ont longuement applaudie. Une chanson conçue spécialement pour le public de Dougga a fait le grand bonheur de ses admirateurs enthousiastes. Intitulée « Ala Khatrek », elle est écrite par Ali Ouerteni et composée par Nasser Sammoud.
Ce duo a signé un autre titre émouvant qui a été fortement applaudi lors de cette soirée, « Lemhabba chnia ». Ali Ouertani a été parmi le public et on le voyait savourer chaque moment du spectacle. Puis, retour aux reprises avec des incontournables de Ali Riahi. En donnant une nouvelle vie aux fameux « Tekwit » et « Zina ye benti el henchir », la chanteuse et sa troupe ont enflammé la scène.
A côté de ces classiques, le programme a également inclus une reprise de Jenjoun, un chanteur fortement apprécié par les jeunes générations. Pour le reste de la soirée, le contenu a été ajusté en fonction des envies du public présent. Eya Daghnouj a recueilli des suggestions, donné des propositions et réfuté quelques autres où il a été question de chansons orientales.
Le concert se veut, en effet, purement tunisien. Un choix fortement symbolique pour un festival qui célèbre dans chaque édition la richesse des traditions musicales locales.
Sur la demande des spectateurs, des chansons du patrimoine keffois sont venues ponctuer la prestation, apportant une touche d’authenticité. « Negouz tkalem », « Nessma kefia ». Ces titres ont résonné, ravivant souvenirs et fierté locale. Ils ont été interprétés avec émotion et enthousiasme par Eya Daghnouj et repris en chœur par le public qui s’est levé pour danser.
L’admiration du public pour la chanteuse se manifestait ouvertement durant toute la performance. « C’est dans ce lien que je puise la force nécessaire pour offrir une performance de qualité et garder le sourire tout au long de la soirée, malgré le mauvais temps et les soucis techniques », nous a déclaré Eya Daghnouj après le concert.
Le Festival international de Dougga se poursuit avec des spectacles tunisiens, arabes et internationaux de divers genres. Quant à Eya Daghnouj, des dates de sa tournée sont déjà annoncées sur ses pages officielles. D’autres seront confirmées et communiquées au fur et à mesure sur les réseaux sociaux.