Tunisie : Mehrez Ghannouchi, ou quand les likes ne suffisent pas !
Il pensait que sa notoriété médiatique suffirait. Suivi par des milliers de Tunisiens pour ses bulletins météorologiques précis et ses interventions pédagogiques, Mehrez Ghannouchi, plus connu sous le surnom de « Monsieur Météo », a tenté de transformer son aura numérique en succès politique.
Candidat aux élections législatives partielles dans la circonscription de Bizerte-Nord, il n’a pourtant pas réussi à convaincre les électeurs. Son échec rappelle une vérité politique implacable : la popularité virtuelle ne garantit pas les voix dans les urnes.
Ingénieur à l’Institut national de la météorologie (INM) et ancien visage familier des bulletins météo à la télévision, Mehrez Ghannouchi jouit d’une image publique positive. Sur Facebook ses vidéos explicatives sur les vagues de chaleur ou les phénomènes climatiques extrêmes sont largement partagées. En avril dernier, il surprend en annonçant sa candidature pour succéder au député décédé Sami Essaïed à Bizerte-Nord, espérant porter un « souffle nouveau » à la vie politique locale.
Une campagne trop connectée, pas assez enracinée
Durant la campagne électorale, Mehrez Ghannouchi mise largement sur les réseaux sociaux pour faire passer son message. Lives sur Facebook, vidéos bien produites, publications interactives : sa stratégie est moderne, mais elle peine à s’ancrer dans les réalités locales. À Bizerte, les attentes sont concrètes : emploi, environnement, services publics, mobilité. Face à des candidats mieux implantés sur le terrain, avec des réseaux associatifs ou militants solides, la communication numérique ne suffit pas.
Les résultats tombent : Ghannouchi ne franchit pas le seuil nécessaire pour remporter les élections. Il est devancé par des profils moins connus au niveau national, mais bien plus enracinés localement. Une claque électorale, mais aussi une leçon. La visibilité ne remplace ni le contact direct avec les électeurs, ni l’élaboration d’un programme clair et adapté aux spécificités du territoire.
Ce revers illustre un décalage de plus en plus visible entre influence numérique et influence électorale. À l’heure où de nombreux candidats misent sur leur image en ligne, l’échec de « Monsieur Météo » montre que les électeurs cherchent encore autre chose : de la proximité, de l’écoute et des solutions concrètes.
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