Les prix du pétrole ont chuté de 1 % ce lundi 30 juin, la diminution des risques géopolitiques au Moyen-Orient et la perspective d’une nouvelle augmentation de la production de l’OPEP+ en août ayant stimulé les attentes en matière d’offre.
Les contrats à terme sur le Brent pour livraison en août ont perdu 66 cents, soit 0,97 %, à 67,11 dollars le baril lundi matin… Le contrat de septembre, plus actif, a perdu 83 cents à 65,97 dollars le baril. Le brut américain West Texas Intermediate a chuté, lui, de 94 cents, soit 1,43 %, à 64,58 dollars le baril de pétrole.
Les deux indices de référence ont enregistré la semaine dernière leurs plus fortes pertes hebdomadaires depuis mars 2023, mais devraient terminer les échanges de juin avec des gains mensuels supérieurs à 5 % pour le deuxième mois consécutif.
Une guerre de 12 jours, déclenchée par le ciblage par Israël des installations stratégiques iraniennes le 13 juin, a fait grimper le prix du Brent au-dessus de 80 dollars le baril. Cependant, les prix du pétrole sont retombés à 67 dollars après l’annonce par le président américain Donald Trump d’un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël.
L’analyste d’IG Markets, Tony Sycamore, a déclaré que les marchés avaient supprimé la majeure partie de la prime de risque géopolitique qui s’était reflétée dans les prix pendant la guerre après l’annonce du cessez-le-feu.
La pression sur les marchés s’est accrue après que quatre délégués de l’OPEP+ ont annoncé que le groupe avait l’intention d’augmenter sa production de 411 000 barils de pétrole par jour en août, après des augmentations similaires en mai, juin et juillet.
L’OPEP+OPEP+ doit se réunir le 6 juillet où il s’agira de la cinquième augmentation mensuelle depuis que le groupe a commencé à assouplir ses réductions de production en avril dernier.
Les conflits régionaux, en particulier au Moyen-Orient, continuent de façonner la dynamique du marché pétrolier mondial. La volatilité des prix, accentuée par ces tensions géopolitiques, révèle la fragilité des chaînes d’approvisionnement et l’interdépendance énergétique entre les nations. De nombreux experts ayant participé au débat en ligne organisé par l’IACE sur le thème « L’impact des conflits régionaux sur les prix du pétrole », ont proposé leur analyse. Tout en mettant en lumière les mécanismes par lesquels ces crises influencent le marché pétrolier, les économies nationales et la sécurité énergétique mondiale.
Depuis le début de 2025, les prix du pétrole évoluent dans un contexte de fortes tensions géopolitiques, en particulier au Moyen-Orient.
Des tensions géopolitiques au cœur de la volatilité pétrolière
Les affrontements entre Iran et Israël, les attaques contre les infrastructures pétrolières et les menaces sur les routes maritimes stratégiques, comme le détroit d’Ormuz ou la mer Rouge, ont provoqué des hausses brutales du prix du baril. Par exemple, en juin 2025, le Brent a bondi de plus de 13 % à la suite de l’escalade entre Israël et l’Iran, démontrant la sensibilité extrême du marché à la moindre perturbation régionale.
Les attaques de groupes armés, notamment les Houthis au large du Yémen, ont entraîné des détournements massifs du trafic maritime, allongeant les routes et augmentant les coûts logistiques et les primes d’assurance. Ce phénomène a contribué à la hausse des prix et à l’incertitude persistante sur les marchés.
Les fondamentaux du marché contrebalancés par l’instabilité
Si la demande mondiale et la production de l’OPEP+ continuent d’influencer les prix, le risque géopolitique est désormais le principal moteur des fluctuations du marché pétrolier. Les menaces de blocage du détroit d’Ormuz, par où transite un tiers des exportations mondiales de pétrole, pourraient provoquer des flambées jusqu’à 120 dollars le baril selon certains analystes, avec des conséquences majeures pour l’économie mondiale et l’inflation.
Cependant, ces tensions sont parfois atténuées par des signaux baissiers, comme le ralentissement de la demande mondiale ou l’augmentation de la production. Malgré tout, l’équilibre reste fragile, et chaque nouvelle crise régionale ravive la volatilité du marché
Reste à savoir ce qu’il en est pour le cas de la Tunisie
A cet effet, la Tunisie illustre la vulnérabilité des économies dépendantes des importations énergétiques. Sa production nationale de pétrole est en déclin, avec une moyenne de 27 300 barils/jour en avril 2025, loin de couvrir une demande quotidienne d’environ 100 000 barils. Ce déficit énergétique s’est aggravé malgré une baisse des prix mondiaux, en raison d’une production en repli et d’une demande intérieure soutenue.
Les exportations tunisiennes d’hydrocarbures ont chuté, tandis que les importations augmentaient, creusant le déficit commercial énergétique. Cette situation rend la Tunisie particulièrement sensible aux fluctuations des prix mondiaux, elles-mêmes dictées par les crises régionales.
Vers une coopération régionale accrue ?
Face à ces défis, les experts invités lors de l’émission « 90 minutes avec L’IACE »insistent sur la nécessité d’une intégration énergétique régionale. L’exemple nord-américain, où le Canada exporte son pétrole vers les États-Unis, montre l’intérêt de renforcer les échanges intra-régionaux pour sécuriser l’approvisionnement et limiter l’impact des crises extérieures.
En Afrique du Nord, la coopération entre la Tunisie, l’Algérie et la Libye dans le domaine des hydrocarbures pourrait atténuer la vulnérabilité face aux chocs externes. Le transit du gaz algérien et libyen via la Tunisie vers l’Europe, avec une part destinée au marché local, en est une illustration concrète.
Perspectives et enjeux mondiaux
Les intervenants rappellent que, malgré la montée en puissance des énergies renouvelables, le pétrole reste la colonne vertébrale de l’économie mondiale. La transition énergétique sera longue et les énergies fossiles continueront de jouer un rôle central dans les décennies à venir. Ainsi, la stabilité des marchés pétroliers demeure un enjeu stratégique, conditionné en grande partie par la gestion des conflits régionaux et la capacité des pays producteurs et consommateurs à coopérer.
En somme, tout cela nous amène à dire que l’impact des conflits régionaux sur les prix du pétrole est immédiat et profond, affectant non seulement les marchés mais aussi la sécurité énergétique et la stabilité économique mondiale. La coopération régionale et la diversification des sources d’énergie apparaissent comme des réponses incontournables pour atténuer cette vulnérabilité structurelle.
Les prix du pétrole ont fortement chuté ce mardi 24 juin 2025, atteignant leur plus bas niveau depuis plus d’une semaine, à la suite de l’annonce d’un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël. Cette accalmie dans les tensions au Moyen-Orient, annoncée par le président américain Donald Trump, a rassuré les marchés quant à la stabilité des […]
Les prix du pétrole poursuivent leur repli ce mardi, portés par l’accalmie relative dans les tensions entre l’Iran et les États-Unis. La riposte iranienne aux récentes frappes américaines, jugée symbolique, semble avoir éloigné le spectre d’une fermeture du détroit d’Ormuz, passage stratégique pour l’approvisionnement mondial en brut.
Lundi, l’Iran a tiré des missiles sur la base militaire américaine d’Al-Udeid, au Qatar – la plus importante du Moyen-Orient – en représailles aux frappes américaines menées ce week-end contre trois sites nucléaires iraniens. Toutefois, cette attaque n’a causé ni blessés ni pertes humaines, selon les autorités américaines.
Le président américain Donald Trump a qualifié cette riposte de « très faible » et a même remercié Téhéran d’avoir prévenu Washington « à temps », permettant d’éviter toute victime. Une réaction qui a contribué à détendre les marchés.
« Les frappes iraniennes étaient plus symboliques que destructrices », explique Ole Hvalbye, analyste chez SEB. Une lecture partagée par Jorge Leon, de Rystad Energy : « Le risque de fermeture du détroit d’Ormuz a nettement diminué, les tensions s’étant apaisées. »
Chaque jour, environ 20 millions de barils de pétrole – soit près de 20 % du commerce mondial – transitent par ce détroit, considéré comme l’un des points névralgiques du marché énergétique.
À 09h20 GMT,, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, chutait de 3,30 %, à 69,12 dollars. Le WTI américain, pour la même échéance, perdait 3,28 %, à 66,26 dollars.
Malgré l’annonce par Donald Trump d’un cessez-le-feu accepté par les deux parties – confirmé par Israël –, le ministre israélien de la Défense a rapidement déclaré avoir ordonné une riposte à ce qu’il considère comme une « violation » de l’accord par l’Iran. Un flou persiste donc sur la suite des événements.
En attendant, la prime de risque géopolitique, qui avait alimenté la hausse des prix depuis la première frappe israélienne contre l’Iran il y a deux semaines, s’est « totalement évaporée », constate Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
Pour les analystes, un blocage total du détroit d’Ormuz reste improbable. Deux oléoducs stratégiques – l’un en Arabie saoudite, l’autre aux Émirats arabes unis – permettent déjà de détourner environ 6,5 millions de barils par jour de cette voie maritime, selon Sumit Ritolia, analyste chez Kpler.
Les prix du pétrole ont chuté de 5 % mardi après que le président Donald Trump a annoncé un accord de cessez-le-feu entre l’Iran et Israël, apaisant les craintes de ruptures d’approvisionnement dans le principal pays producteur de pétrole du Moyen-Orient.
Les contrats à terme sur le Brent ont chuté de 2,08 dollars, soit 2,9 %, à 69,40 dollars le baril à 03h30 GMT lundi, après avoir chuté de plus de 4 % et atteint leur plus bas niveau depuis le 11 juin.
Le brut américain West Texas Intermediate a chuté de 2,03 dollars, soit 3,0 %, à 66,48 dollars le baril, après avoir chuté de 6 % à son plus bas niveau depuis le 9 juin plus tôt dans la séance, selon Reuters.
Trump a annoncé lundi qu’Israël et l’Iran avaient pleinement convenu d’un cessez-le-feu. Si les deux parties respectent le calendrier convenu, la guerre prendra officiellement fin dans les 24 heures, mettant ainsi fin à un conflit de 12 jours.
« Si les deux parties respectent le cessez-le-feu annoncé, les investisseurs peuvent s’attendre à un retour à la normale des prix du pétrole », a déclaré Priyanka Sachdeva, analyste de marché senior chez Philip Nova. « À l’avenir, la mesure dans laquelle Israël et l’Iran adhéreront aux termes du cessez-le-feu récemment annoncé jouera un rôle important dans la détermination des prix du pétrole », a-t-elle ajouté.
L’Iran est le troisième producteur de pétrole brut de l’OPEP, et la désescalade lui permettra d’exporter davantage de pétrole et d’éviter les perturbations de l’approvisionnement, un facteur majeur de la hausse des prix du pétrole ces derniers jours.
Les prix du pétrole ont chuté de plus de 7% à la clôture de la séance précédente, après avoir atteint leurs plus hauts niveaux en cinq mois suite à l’attaque américaine contre les installations nucléaires iraniennes en début de semaine, qui a fait craindre une escalade du conflit israélo-iranien.
Alors que les tensions militaires s’aggravent entre Téhéran et Washington, la menace d’une fermeture du détroit d’Hormuz inquiète les marchés. Intervenant ce lundi 23 juin 2025 dans l’émission Midi Show sur les onde de Mosaïque FM, l’économiste Ridha Chkoundali a mis en lumière les possibles répercussions de ce scénario sur les échanges internationaux, mais aussi sur la situation économique tunisienne.
Une zone clé sous pression
Chaque jour, environ un cinquième du pétrole et du gaz mondial passe par le détroit d’Hormuz. Ce couloir maritime est donc vital pour l’approvisionnement en énergie. L’Iran menace de le fermer pour répondre aux attaques américaines contre ses installations nucléaires. Selon Chkoundali, ce geste s’inscrit dans une montée des tensions. L’Iran pourrait aussi viser des bases américaines dans la région.
Des prix du pétrole en forte hausse
Si l’Iran bloque le détroit, les prix du pétrole grimperont vite. Les assurances maritimes coûteront plus cher à cause du risque. Les compagnies devront revoir leurs routes, ce qui augmentera les coûts. Plusieurs pays voisins de l’Iran, comme l’Arabie saoudite, l’Irak ou le Koweït, enverront moins de pétrole. Cela réduira l’offre mondiale et fera monter les prix.
Une situation difficile pour la Tunisie
La Tunisie achète presque toute son énergie à l’étranger. Une hausse du pétrole aura donc un impact direct. Les prix des produits augmenteront, ce qui réduira le pouvoir d’achat. Le gouvernement ne pourra sans doute pas atteindre son objectif de croissance de 3,2 %.
En réponse à l’inflation, la Banque centrale pourrait encore augmenter son taux directeur. Cela rendrait les crédits plus chers pour les entreprises et les ménages. Le déficit commercial, qui s’était amélioré, repartira à la hausse. Le dinar tunisien risque alors de perdre de sa valeur face à l’euro et au dollar. La politique d’autonomie économique pourrait aussi en souffrir.
Une réponse collective nécessaire
Ridha Chkoundali appelle le gouvernement à agir vite. Il recommande à tous les acteurs économiques de travailler ensemble. Une bonne coordination permettra de limiter les dégâts. Il faut aussi chercher des solutions adaptées à la situation.
En résumé, une fermeture du détroit d’Hormuz aurait des effets en chaîne. La Tunisie, comme d’autres pays, devra s’adapter pour faire face à cette crise.
Le prix du pétrole a augmenté et les contrats à terme sur les actions américaines ont chuté alors que les marchés mondiaux réagissaient aux frappes américaines contre des cibles nucléaires en Iran.
Le prix du pétrole brut Brent, la référence internationale, a augmenté lundi 23 juin de 2,6 % à 81 dollars le baril. Le brut américain a augmenté de 2,6 % à 75,76 dollars le baril.
A l’aube du dimanche 22 juin, les Etats-Unis ont attaqué trois sites nucléaires et militaires iraniens, augmentant encore les enjeux de la guerre entre Israël et l’Iran.
Par contre, les contrats à terme sur le S&P 500 et le Dow Jones Industrial Average ont reculé de 0,4 %, tandis que ceux sur le Nasdaq ont reculé de 0,5 %. Ces modestes fluctuations indiquent que les marchés prennent les derniers développements avec sérénité.
Cela s’est manifesté dès les premiers échanges asiatiques. L’indice Nikkei 225 de Tokyo a chuté de 0,6 %. D’autres grands marchés régionaux ont également enregistré des baisses modérées…
L’entrée des États-Unis dans la guerre entre Israël et l’Iran pourrait, théoriquement, constituer un point chaud géopolitique susceptible de faire chuter les marchés. Cependant, les investisseurs font largement abstraction de cette escalade, pour le moment. De nombreux stratèges estimant que le conflit est maîtrisé et qu’il est même porteur pour certains actifs à risque.
Les valeurs refuges sont également mitigées. Ce lundi 23 juin, à 7h00 (heure de Tunisie), le yen japonais s’affaiblissait de 0,72 % par rapport au dollar. Tandis que le prix de l’or baissait de 0,40 % pour atteindre 3 372,30 dollars l’once. L’indice du dollar, qui mesure la valeur du billet vert par rapport à un panier de devises, a augmenté de 0,21 %.
Un conflit, mais pas un risque systémique
En général, les réactions du marché après les frappes américaines ont été moins agressives, surtout par rapport à la semaine dernière, lorsqu’Israël a lancé les hostilités. Les investisseurs considèrent l’attaque contre l’Iran comme un soulagement, la menace nucléaire étant désormais écartée pour la région. Il y a une quasi-unanimité que les risques de voir le conflit s’étendre au reste de la région sont minimes bien que la gravité des derniers événements ne doive pas être négligée.
Les Iraniens ont averti que Téhéran se réserve toutes les options pour défendre sa souveraineté. Le Parlement du pays a également approuvé la fermeture du détroit d’Ormuz. Une voie navigable essentielle pour le commerce mondial du pétrole, où transitent chaque jour environ 20 millions de barils de pétrole et de produits pétroliers.
In fine, tout dépend de la réaction de l’Iran. Si le pays accepte de mettre fin à ses désirs nucléaires militaires, le conflit pourrait prendre fin et les marchés se porteront bien.
Le pire scénario pour les marchés serait que l’Iran ferme le détroit, ce qui est peu probable. Dans ce cas, les prix du pétrole dépasseraient les 100 dollars, la peur et la panique s’installeraient, les actions chuteraient de deux chiffres et les investisseurs se précipiteraient vers les valeurs refuges. Toutefois, les marchés sont actuellement modérés étant donné la faible marge de manœuvre dont dispose Téhéran pour riposter.
Un cours du baril de Brent à 90 dollars est supportable
Pour la Tunisie, une telle hausse des prix des carburants n’est pas la bienvenue. Les finances publiques du pays sont en rémission et ont bénéficié d’un contexte de prix plus que favorable ces derniers mois. Dans la loi de finances 2025, l’hypothèse retenue est celle d’un prix moyen de 77,4 dollars le baril de Brent. Ce qui constituait une supposition assez pessimiste. Les marchés étaient détendus avec un excédent d’offre et une demande morose.
Jusqu’à aujourd’hui, le prix moyen du baril en 2025 s’élève à 70,8 dollars le baril de Brent. Et comme chaque dollar de moins dans les prix signifie une économie de 162 millions de dinars dans les dépenses de subvention, et si nous supposons une consommation mensuelle stable des carburants, cela nous donne une économie d’environ 530 millions de dinars.
A cela s’ajoute la tendance baissière du dollar vis-à-vis du dinar. Chaque 0,010 TND de moins dans le taux de change correspond à un gain de 52 MTND dans les dépenses de compensation. Les données du marché de change montrent que la moyenne du taux USD/TND est de 3,0914, soit un gain de 0,276 TND. Cela signifie des gains de près de 700 MTND depuis le début de l’année.
En tout, il y aurait une économie de 1 230 MTND depuis le début de l’année. Ce qui constitue une belle bouffée d’oxygène pour les finances publiques. Cela permet également de supporter la hausse actuelle, même au-delà de ce qui a été budgétisé. Tout calcul fait, la Tunisie pourrait supporter un prix moyen de 93,6 dollars le baril de Brent durant la seconde partie de l’année, avec un cours de change moyen USD/TND de 3,10000.
Bien évidemment, tous ces chiffres demeurent approximatifs car nous ne disposons pas des quantités exactes de carburant consommées sur cette période ainsi que les gains de changes précis. Le cours appliqué dépendant de la date de la transaction. Néanmoins, les tendances sont correctes et les gains se chiffrent en centaines de millions de dinars dans le pire des cas. Sauf catastrophe qui secoue les marchés internationaux, la Tunisie est à l’abri d’une crise dans ses finances publiques.
Tôt ce lundi 23 juin 2025, l’armée israélienne a déclaré que des missiles iraniens sont en approche et des sirènes d’alerte ont retenti dans plusieurs régions de l’Etat hébreu. Plusieurs explosions ont été ensuite entendues au-dessus de Jérusalem.
L’Iran avait menacé de s’en prendre militairement aux États-Unis et de leur infliger de «lourdes conséquences» après l’attaque menée dimanche à l’aube par l’armée américaine contre trois de ses installations nucléaires : Natanz, Fordo et Ispahan.
«Cet acte hostile (…) élargira la portée des cibles légitimes des forces armées de la République islamique d’Iran et ouvrira la voie à l’extension de la guerre dans la région», a déclaré un porte-parole des forces armées, Ebrahim Zolfaghari. «Les combattants de l’Islam vous infligeront de lourdes conséquences imprévisibles avec des opérations (militaires) puissantes et ciblées», a-t-il ajouté dans une vidéo diffusée par la télévision d’État.
Sauf que la plupart des analystes et des observateurs estiment que la réaction iranienne à l’agression américaine sera calibrée pour éviter une confrontation armée directe avec les Etats-Unis et se contentera de l’usage de missiles balistiques contre Israël, en élargissant probablement le champ des cibles à des infrastructures vitales.
Le risque de fermeture du détroit d’Ormuz par où transite 25% du pétrole mondial, notamment du pétrole et du gaz iraniens vers la Chine, reste très faible, malgré les menaces agitées à ce sujet par Téhéran.
L’impact des frappes militaires du président Donald Trump sur les installations nucléaires iraniennes sur les marchés commence déjà à remodeler les attentes des investisseurs sur toutes les classes d’actifs, tous les secteurs et toutes les zones géographiques, déclare Nigel Green, PDG du géant du conseil financier deVere Group.
Avec la réouverture des marchés, les investisseurs se préparent à une forte volatilité, avec une flambée attendue des prix du pétrole brut et une surveillance étroite des prévisions d’inflation. «La frappe américaine sur les sites nucléaires iraniens est un moment clé pour le marché», déclare Green. «Elle porte directement atteinte aux hypothèses qui ont guidé le positionnement des investisseurs : une inflation plus faible, des taux en baisse et des prix de l’énergie stables. Ce cadre vient d’être brisé», ajoute-t-il.
Risque de flambée des cours de pétrole
Le cours du Brent avait déjà progressé régulièrement ces dernières semaines, mais la décision de cibler les installations nucléaires iraniennes a considérablement accru les craintes de représailles et de perturbations.
Toute fermeture ou menace visant le détroit d’Ormuz, par lequel transite près de 20% du pétrole mondial, entraînerait une forte hausse des prix. Certains analystes préviennent désormais que le prix du brut pourrait atteindre 130 dollars le baril, selon la prochaine décision de l’Iran.
«Un tel choc de prix se répercuterait sur l’inflation mondiale, qui reste élevée et/ou stable dans de nombreuses régions. Les acteurs du marché anticipaient des baisses de taux des banques centrales, dont la Réserve fédérale, au second semestre. Cette situation est désormais remise en question», note le PDG de deVere.
«Une hausse soutenue des prix du pétrole rend les baisses de taux très difficiles à justifier. Si l’inflation repart à la hausse, les responsables de la politique monétaire seront contraints de maintenir leur politique, voire de reconsidérer complètement le cycle d’assouplissement», déclare encore Green. Qui ajoute : «Cela modifiera fondamentalement la donne pour les secteurs actions, les devises et le crédit.»
Fortes pressions sur plusieurs secteurs importants
«Concernant les actions, la réaction la plus immédiate sera probablement une rotation des secteurs sensibles aux taux et axés sur la consommation. Les entreprises du secteur du voyage et du tourisme, très vulnérables aux coûts de l’énergie et aux perturbations géopolitiques, devraient subir des pressions.
Les valeurs technologiques, en particulier celles qui se négocient à des multiples élevés, pourraient également subir des ventes, le marché obligataire réévaluant les perspectives de taux», explique Green.
Parallèlement, on assistera probablement à un appétit accru des investisseurs pour les producteurs d’énergie, les entreprises du secteur des matières premières et les entreprises liées à la défense nationale.
Avec des budgets militaires déjà en hausse dans plusieurs économies développées, les entreprises liées à la sécurité, à la surveillance, à l’aérospatiale et à la fabrication d’armes sont bien placées pour bénéficier d’une forte hausse de la demande.
Par ailleurs, les entreprises du secteur des biens de consommation de base et des services publics, bénéficiant de bénéfices stables et d’un pouvoir de fixation des prix, pourraient également attirer des capitaux dans ce contexte de volatilité accrue.
Intérêt croissant pour les valeurs refuges
Les flux vers les valeurs refuges devraient s’intensifier. «Les rendements des obligations d’État pourraient chuter fortement à court terme, même si les anticipations d’inflation à long terme augmentent. L’or, qui a déjà progressé cette année, devrait encore grimper, les investisseurs se protégeant contre les risques géopolitiques et monétaires», note Green à ce propos.
Les marchés des changes pourraient observer une demande à court terme pour le dollar américain, privilégiant la sécurité, mais la situation à plus long terme est plus incertaine.
Alors que les États-Unis sont désormais profondément enlisés dans un conflit croissant au Moyen-Orient et que les risques d’inflation augmentent, l’attrait du dollar pourrait diminuer si les perspectives de croissance américaine se détériorent. «Le dollar pourrait initialement se redresser, mais il ne s’agit pas d’une valeur refuge absolue», déclare Nigel Green.
«Si le pétrole fait grimper l’inflation et freine la demande des consommateurs, nous pourrions assister à un ralentissement de la croissance aux États-Unis et à une nouvelle pression sur la stabilité budgétaire. Ce n’est pas nécessairement un environnement favorable au dollar à long terme», prévient Green.
Il note également que, bien que les événements géopolitiques passés dans la région aient souvent entraîné des baisses à court terme suivies de reprises des marchés, 2025 présente un contexte macroéconomique très différent. Lors des conflits précédents, l’inflation était faible, les taux proches de zéro et les banques centrales disposaient d’une marge de manœuvre suffisante pour soutenir les prix des actifs. Ce n’est plus le cas.
«Nous ne sommes plus en 2019. Nous sommes dans un système plus tendu et plus fragile, avec moins de marge d’erreur», déclare Green. «Les investisseurs ne peuvent pas se permettre d’attendre. Ils doivent réagir maintenant, repositionner leurs portefeuilles et se concentrer sur les secteurs et les stratégies capables de résister à une incertitude prolongée», conseille-t-il en conclusion.
Par conséquent, deVere conseille à ses clients du monde entier de réduire leur exposition aux secteurs vulnérables aux flambées des coûts de l’énergie et d’envisager une réorientation de leurs allocations vers l’énergie, les matières premières et les valeurs défensives.
L’or et les obligations indexées sur l’inflation sont également recommandés dans le cadre de stratégies de couverture de portefeuille plus larges.
«Le temps de l’optimisme passif est révolu», conclut le directeur général de deVere, qui conseille aux investisseursde se repositionner rapidement. «Ceux qui hésitent risquent de rester exposés», avertit-il.
deVere Group est l’un des plus grands conseillers indépendants au monde en matière de solutions financières internationales spécialisées pour une clientèle internationale, locale et aisée, ainsi que pour une clientèle fortunée. Il dispose d’un réseau de bureaux dans le monde entier, compte plus de 80 000 clients et gère 14 milliards de dollars d’actifs.
La production nationale de pétrole brut a enregistré un repli de 5% sur un an, selon les dernières données de l’Observatoire national de l’énergie et des mines. Plusieurs champs pétroliers clés sont en nette baisse, malgré quelques hausses localisées.
La production tunisienne de pétrole brut a atteint 438 kilotonnes (kt) à fin avril 2025, soit une diminution de 5% par rapport à la même période en 2024, selon le rapport de conjoncture énergétique publié par l’Observatoire national de l’énergie et des mines.
Cette baisse résulte principalement d’un repli de la production sur la majorité des principaux champs pétroliers, notamment : Nawara (-42%), El Hajeb/Guebiba (-29%), Ashtart (-16%), Cherouq (-14%), Miskar (-11%), Hasdrubal (-9%), Gherib (-21%) et Barka (-67%).
Malgré cette tendance générale à la baisse, quelques champs ont enregistré une hausse notable de leur production, dont Ezzaouia (+242%), D.S.T. (+66%), M.L.D. (+20%) et El Borma (+4%).
Ces progressions, bien que significatives pour certains sites, n’ont pas suffi à compenser le recul global de la production nationale.
Le rapport indique également une baisse de la production journalière moyenne, qui est passée de 29,8 mille barils/jour à fin avril 2024 à 27,3 mille barils/jour un an plus tard. Ce niveau reste bien en dessous des seuils historiques et souligne les défis structurels auxquels fait face le secteur pétrolier tunisien.
Le prix du pétrole s’est envolé ce matin après les frappes aériennes israéliennes d’hier soir contre le programme nucléaire et balistique de l’Iran. Les contrats à terme du Brent ont immédiatement bondi de plus de 9%, dépassant le seuil des 75 dollars le baril. Il s’agit des gains quotidiens les plus élevés pour l’or noir depuis la crise sanitaire de la Covid-19.
Le principal site d’enrichissement à Natanz et les principaux scientifiques nucléaires iraniens ont été ciblés. Hossein Salami, commandant en chef du Corps des gardiens de la révolution iranienne, et Mohamed Bagheri, le chef d’état-major, avaient été tués lors des frappes. L’opération se poursuivrait pendant des jours.
Les marchés craignent désormais que l’Iran ne riposte en attaquant des cibles israéliennes ou américaines, ce qui entraînerait une escalade militaire majeure et une perturbation potentielle de l’approvisionnement en pétrole. Téhéran sait parfaitement que le président Donald Trump se concentre sur la baisse des prix de l’énergie. Elle fera donc tout pour que ses actions affectent les approvisionnements en pétrole du Moyen-Orient et augmentent les prix de l’essence et du diesel pour les Américains, ce qui est politiquement préjudiciable pour la Maison-Blanche.
Il faut dire que les marchés pétroliers ont largement sous-estimé les risques géopolitiques. Les récents développements montrent que ces risques sont tangibles, ce qui explique la montée rapide des cours. Les attaques israéliennes donneront lieu à une certaine forme de représailles, qui pourraient facilement échapper à tout contrôle.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a clairement indiqué que ces frappes sont une mesure unilatérale de Tel-Aviv contre l’Iran sans le soutien des États-Unis. Il a aussi mis en garde l’Iran contre le fait de viser les forces américaines dans la région. Concrètement, c’est l’élément clé pour le curseur des prix.